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[Gardes fous]

Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[Gardes fous]
adresse :
. — Paris : [s.n.],
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : rouge ) ; 60 × 42 cm
notes :
descriptif :


texte

dessin (3 dessins grandissants d’un homme entravé dans une camisole)

texte :

gardes fous

Cette revue est le résultat de la rencontre de militants, organisés ou non, qui, tout en se réclamant de courants politiques apparemment différents, manifestent tous par l’action, par la pratique quotidienne, par l’écriture, que la lutte en psychiatrie n’est qu’un des aspects d’une lutte plus générale contre l’oppression exercée par l’État capitaliste, par l’État de classe, par l’idéologie dominante.

Il apparaît de plus en plus évident que la psychiatrie, née de l’ordre asilaire et contemporaine du colonialisme, a constitué et constitue
— une des plus grandes supercheries
— une des plus redoutables inventions de la bourgeoisie et de la société de classes,
— une des plus odieuses machinations de l’homme contre l’homme.
— une histoire faite d’escroqueries, de men songes, d’hypocrites, de fausses vérités et d’alibis scientifiques.

L’appareil psychiatrique a son destin lié à l’ordre capitaliste : il disparaîtra avec lui.

Cerre revue sera :

Un instrument de dénonciation de la psychiatrie comme institution de classe.
Pourquoi ?

La remise en cause et l’éclatement de la psychiatrie ne proviennent pas d’une crise propre à celle-ci, mais du développement de la lutte des classes.

Ordre moral et ordre social sont inscrits dans l’idéologie médicale : secret du savoir, hiérarchie du pouvoir, technocratie de la pratique, réadaptation comme finalité.

La psychiatrie accroît encore son pouvoir par l’utilisation de la psychanalyse. Ainsi renforcée elle prétend désormais apporter des solutions à la crise d’autres institutions telle que la Famille, l’École, la Prison…

Un instrument d’élaboration et de réflexion.
Pourquoi ?

Être fou ne pose pas de problèmes au niveau du technique, mais du politique : au niveau des formes de la famille, de l’éducation, du travail ; au niveau des formes de la sexualité ; au niveau du racisme, etc.

La folie demande de trouver une autre approche, d’autres solutions que la psychiatrie, en liaison avec la transformation révolutionnaire de la société.

Un instrument d’information et de coordiantion des multiples batailles dispersées.
Pourquoi ?

Le cloisonnement et la division sont les meilleures armes du capitalisme.

Il faut dénoncer la soumission aux bhiérarchies administratives et médicales qui nous divisent. Il faut rompre la loi du silence imposée par les maffias asilaires, technocratiques et bureaucratiques, qui nous isolent.

Un instrument de lutte où pourront être abordées les multiples contradictions du champ psychiatrique.
Pourquoi ?

C’est ici que se cristallisent les plus fortement les contradictions de classe et les illusions réformistes. C’est ici que l’aliénation de l’homme par l’homme est la plus évidente.

C’est ici que se réfléchissent les multiples modes de relations entre l’individu et la société.

C’est ici que la catégorie du désir interroge le mouvement révolutionnaire.

C’est ici que liberté et folie s’accouplent et se menacent.

Tout ceci restant à élaborer et à reformuler.

Un instrument d’impulsion des nouvelles batailles liées à la radicalisation du milieu.
Pourquoi ?

Une avant-garde doit se dégager, où les psychiatrisés devront unir leur libération à celle de tous les exclus. Cette lutte est inséparable de tous les combats anti-autoritaires et anti-capitalistes. Elle ne peut être organisée que grâce à l’émergence d’une avant-garde radicalisée parmi les travailleurs de la Senté Mentale et plus particulièrement parmi les infirmiers. Garde Fous n’appelle pas à une critique mais à une rupture et à un renversement de l’ordre existant.

L’appareil psychiatrique a son destin lié à l’ordre capitaliste : il disparaîtra avec lui.

Gardes fous
Cinq numéros par an
Abonnement annuel : 20 francs
Prix du numéro : 4 francs

1, rue des Fossés-Saint-Jacques
75005 Paris


sources :

Revue Gardes fous, ISSN 0339-6673 : n° 1 (févr.-mars 1974)-n° 11-12 (1978)
http://ark.bnf.fr/ark:/12148/cb34377931b Gardes-fous pour la BnF
https://lacriee51.blogspot.com/p/garde-fou.html (numérisés)

cotes :

FACL-543 (facl)