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[Aux hommes de pensée et d’action libre]

Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[Aux hommes de pensée et d’action libre]
adresse :
. — Lyon : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), [ ?]
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 123 × 85 cm
notes :
descriptif :


[ texte ]

texte :

Comité de Défense Sociale
(section lyonnaise)

Aux hommes de pensée et d’action libre

À l’heure où se termine le plus formidable conflit qui ait lancé les hommes contre les hommes, où se dresse le terrifiant bilan de cinq années d’hécatombes sans nom, où les forces du passé tendent de reconquérir l’autorité et rejeter bien loin les libertés acquises par nos pères dans le sang de nos révolutions.

Il n’est que temps de jeter un regard sur la situation qui est faite aux hommes de pensée, aux classes travailleuses de ce pays.

Que reste-t-il des grands principes posés par la Révolution Française, de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen rédigée par l’Assemblée nationale du 26 août 1789 ?

Rien !

À la vieille féodalité, qui vit disparaitre ses privilèges dans la nuit du 4 Août, s’est substituée une véritable oligarchie capitaliste à qui va toute l’indulgence du pouvoir, et dont l’enrichissement sur des millions de cadavres porte le régime à son apogée.

Aux humbles, aux travailleurs toutes les sévérités.

Répression impitoyable envers tous les délits qui découlent de la triste situation qui leur est faite et de l’asservissement où sont tenues les masses travailleuses.

Au voleur d’effets militaires : le bagne
À l’industriel, au mercanti affameur : les honneurs

La pensée libre est muselée.

À tous ceux qui ne pensent pas au gré des maitres du jour, des tribunaux de classe appliquent impitoyablement par ordre des lois scélérates.

Flageller le corps pour tuer l’esprit, telle est la tactique adoptée, cependant qu’une presse regorge d’insanités où s’étale, au milieu de stupides romans policiers pourvoyeurs de bagnes, la pornographie la plus effrontée.

De nouveau la presse officielle regorge d’appels à la violence, au pillage du vaincu ; nous dénonçons le cynisme de ceux qui (pour leurs propres fins) ont attribué des buts antimilitaristes : la guerre, alors que leur traité maintient, quand il n’aggrave pas, l’impérialisme et le militarisme antérieurement existants, et laisse subsister toutes les violences sur les petites nationalités qui ne peuvent trouver en elles les armes nécessaires à la libération.

L’équivoque n’a que trop duré.

La loi ne sanctionne que la force et non le droit

À la dictature gouvernementale, opposons celle de la raison, les millions de morts, les milliards partis en fumée, le deuil ; la misère dans les foyers, doivent sonner le glas de la société bourgeoise. À tous ceux qui, pour l’émancipation humaine, sentent battre un cœur sous leur poitrine, nous faisons appel pour travailler à l’avènement d’une société meilleure.

Nous voulons :
1° Que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Aucune distinction sociale ne peut être fondée sur l’utilité commune.
Une égalité absolue de droite et de devoirs doit exister entre les individus des deux sexes.
2° Abolition de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Abolition de la propriété individuelle. Retour à la communauté du sol et de tous les moyens de production et d’échange, au bénéfice de tous, tout individu valide devant apporter sa quote-part de travail utile.
3° La société doit donner à tous les mêmes chances de développement, tant physique qu’intellectuel. Application rationnelle des méthodes de travail et d’enseignement.
4° Liberté absolue de penser et d’expansion des idées, celle-ci porterait-elle atteinte au système social établi.

Basant notre action sur ces déclarations, le Comité de Défense Sociale engage l’action pour :
1. L’Abolition des lois scélérates ;
2. Suppression des conseils de guerre et des bagnes militaires ;
3. Amnistie pleine et entière pour toutes leurs victimes. Suppression du blocus de la Russie, coupable d’avoir voulu instaurer dans son milieu le régime de la liberté.

Tous les camarades intellectuels et manuels sont invités à assister à nos réunions.

Siège social : 86, cours Lafayette

Placement gratuit au siège

[marque syndicale] Lyon. — Imprimerie de Perrache. A. Traquet, 13, cours Suchet, Lyon — Tél. 63-68


sources :
 
cotes :

Aff-14-80 (Mundaneum)