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[Harangue des Ciompi à Florence]

Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[Harangue des Ciompi à Florence]
adresse :
. — Toulouse : [s.n.], [ca ] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.])
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier de couleur ) ; 60 × 39 cm
notes :
descriptif :


[ texte ]

texte :

Harangue des Ciompi à Florence

Rééditée à l’usage des prolétaires de Longwy

Si nous avions à trancher maintenant s’il faut ou non prendre les armes, brûler et piller les maisons, dépouiller les églises, je serais de ceux qui jugeraient bon d’y regarder à deux fois, et peut-être bien que j’approuverais ceux qui préfèrent une misère tranquille à des profits périlleux. Mais du moment qu’on a déjà pris les armes et commis pas mal de méfaits, je crois que la seule chose à considérer, c’est si on ne doit pas les garder, er comment nous pouvons échapper aux conséquences des méfaits commis. Or, c’est la nécessité, j’en suis convaincu, qui nous le conseille. Vous le voyez : la ville entière retentit de plaintes haineuses contre nous, les citoyens se groupent, la Seigneurie se met toujours du côté des magistrats. Vous pouvez croire qu’on tresse de la corde pour nous, qu’on fait de nouveaux préparatifs contre nos têtes. Donc, pour nous, deux objets à nos décisions, deux buts : l’un, échapper au châtiment de nos méfaits de ces jours derniers ; l’autre, nous assurer pour les jours à venir une existence plus libre et plus contente. Il nous faut donc, à mon avis, si nous voulons qu’on nous pardonne les vieux péchés, en commettre de tout neufs, en redoublant de forfaits, en multipliant incendies et déprédations. Il faut nous assurer le plus grand nombre possible de compères, car là où l’on est nombreux à mal faire, personne n’est puni ; car ce sont les peccadilles que l’on châtie ; les grands forfaits, on les récompense ; car l où tout le monde est frappé, personne ne pense à se venger ; car le tort qui est fait à tous, on le rend en patience, plus que celui qui vous est fait à vous. Par conséquent, multiplier les méfaits nous vaudra plus facilement l’impunité, et, de plus, les moyens d’obtenir ce qu’il nous faut pour être libres.

(1378, cité dans Histoires florentines de Machiavel)

Imprimerie très spéciale


sources :

Affiche réalisée par Jean-Claude Lutanie (source correspondance Manon Lutanie).
Texte d’après Machiavel, Histoires florentines (1378). Allusion aux luttes des sidérurgistes de Longwy en 1979.

cotes :