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[Commune de Paris — 8e Arrondissement — Écoles communales]

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Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[Commune de Paris — 8e Arrondissement — Écoles communales]
adresse :
. — Paris : Commune de Paris (1871),
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm
notes :
descriptif :


[ texte ]

texte :

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — SOLIDARITÉ

COMMUNE DE PARIS — 8E ARRONDISSEMENT
ÉCOLES COMMUNALES

Aux parents, aux amis de l’enseignement, aux enfants

Les Écoles communales de notre Arrondissement sont nombreuses et bien tenues. Elles sont pourtant insuffisantes pour les Élèves à instruire

Statistique de l’Arrondissement

D’après le relevé que nous avons fait faire sur les cartes de boucherie, — le nombre des enfants à instruire dans notre Arrondissement, — garçons et filles, de 7 à 15 ans s’élève à. . . . 6251

Nos Écoles communales, au nombre de 14, laïques, congréganistes eu protestantes, ne reçoivent pourtant que 1453 garçons et 1577 filles, ensemble 2730 élèves . . . . 2730

Différence. . . 3251

C’est uns différence de 3,251 enfants, dont il faut maintenant retrancher les enfants que les parents font instruire à leurs frais.

Quoique considérable, cette différence s’augmenterait si nous avions calculé les enfants de 3 à 5 ans et de 5 à 7 ans. Mais nous ne parlons ici que des Écoles communales, les Asiles et les Écoles maternelles devant être l’objet d’une autre étude.

Toutefois, trois Écoles congréganistes, celles des garçons, qui comptaient de nombreux élèves, sans que nous en sachions la cause, ont suspendu leur enseignement. Nous avons dû, pour éviter de laisser les enfants dans la rue aviser à faire faire les classes par des professeurs libres.

Cependant nous avons compté dans le nombre des 2,730 élèves ci-dessus, 271 enfants indiqués comme fréquentant les deux asiles de l’Arrondissement qui reçoivent des enfants de 3 à 7 ans.

Les Écoles communales organisées dans notre arrondissement sont donc insuffisante !, et cependant l’École des filles de la rue de la Bienfaisance est vacante et fermée : nous la faisons rouvrir.

D’autre part, au temps où nous sommes, les Écoles libres fonctionnant peu, il y a urgence à hâter l’entrée de tous enfants aux Écoles publiques ou libres. Nous allons aviser, dès cette semaine, à cette
œuvre sérieuse. Tous les enfants de 3 à 12 ans doivent être, bon gré mal gré, mis à l’école immédiatement, à moins de prouver qu’on les instruit ou fait instruire.

En cet état toutes es Écoles communales étant en activité, moins une, il y a lieu d’aviser à la transformation de l’Enseignement lui-même. Nous nous proposons de profiter, dans ce but, de la réorganisation nécessaire des deux Écoles vacantes.

Écoles Nouvelles

L’École des filles de la rue de la Bienfaisance sera la première des Écoles nouvelles et la Base dont nous espérons voir sortir la Réforme. Nous nous proposons dans ce but de contribuer Nous-mème à l’Enseignement pratique, et nous avons choisi pour Directrice Mme GENEVIÈVE VIVIEN, Institutrice d’un grand mérite, et celle de nos élèves qui sait mieux que personne l’importance de notre Enseignement de l’ÉDUCATION NOUVELLE.

Dès que les arrangements préparatoires seront terminés, le Programme en sera publié ; mais les enfants y seront admis depuis l’âge de 3 ans, pour commencer à la première enfance.

Pour les enfants de 5 à 7 ans, la Lecture, l’Écriture et le Calcul, ainsi que l’Orthographe, doivent être des faits acquis ; — or, par les règlements, les Écoles communales ne reçoivent les élèves qu’à l’âge de sept ans : il y a donc dans la réforme à faire un Enseignement entièrement nouveau à établir.

Les Cours de cette École, dès qu’ils seront organisés, seront publics, afin que les parents et les professeurs puissent y assister à leur gré.

Écoles Normales

Avec cette fondation d’une sorte d’École normale primaire, nous avons déjà établi une École normale gymnastique.

Dans quelques jours nous serons en mesure de faire faire la gymnastique comme enseignement régulier pour toutes les Écoles communales.

Nous ferons aussi bientôt de même pour la musique et le dessin.

Inscriptions et Réceptions

Dans l’usage les inscriptions des élèves se faisaient aux Mairies. En ce moment ce serait une perte de temps et une impossibilité. Les Enfants allant à l’École seront inscrits et reçus directement aux
Écoles mêmes. Nous prions les Parents et les Enfants d’aller faire faire eux-mêmes leur inscription sans aucun retard.

Pour l’École des filles de la rue de la Bienfaisance, les inscriptions seront admises pour les enfants à partir de l’âge de cinq ans.

Nous aviserons ensuite et peu à peu à l’organisation de tous les Cours.

Enfin, et pour conclure, nous faisons un appel instant à toutes les consciences, ainsi qu’ à toutes les intelligences, pour nous seconder dans cette œuvre, — le rêve de notre vie, que nous espérons enfin
voir fleurir : —« La réforme à la fois scientifique et pratique de l’enseignement pour les Enfants. »

La Société « la Commune Sociale de Paris, » dont nous sommes le fondateur, nous secondera de ses lumières et de ses membres. C’est pourquoi nous la recommandons, en même temps que noire œuvre
même, — aux bons désirs de tous, — pour les enfants et les familles, — que nous voulons instruire, et que bientôt aussi nous ferons travailler.

Paris, le 26 Avril 1871.

Le Membre de la Commune de Paris, faisant fonction de Maire, JULES ALLIX.

9125. — Paris, imprimerie Jouaust. vue Saint-Honoré, 338.


sources :

Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 370-371.

cotes :