Toulouse

 

 
 

Affichage par année

201 affiches :

 






    [Harangue des Ciompi à Florence]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Harangue des Ciompi à Florence]. — Toulouse : [s.n.], [ca ] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier de couleur ) ; 60 × 39 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes ouvrières  ; situationnisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Lutanie, Jean-Claude (1951-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Harangue des Ciompi à Florence

    Rééditée à l’usage des prolétaires de Longwy

    Si nous avions à trancher maintenant s’il faut ou non prendre les armes, brûler et piller les maisons, dépouiller les églises, je serais de ceux qui jugeraient bon d’y regarder à deux fois, et peut-être bien que j’approuverais ceux qui préfèrent une misère tranquille à des profits périlleux. Mais du moment qu’on a déjà pris les armes et commis pas mal de méfaits, je crois que la seule chose à considérer, c’est si on ne doit pas les garder, er comment nous pouvons échapper aux conséquences des méfaits commis. Or, c’est la nécessité, j’en suis convaincu, qui nous le conseille. Vous le voyez : la ville entière retentit de plaintes haineuses contre nous, les citoyens se groupent, la Seigneurie se met toujours du côté des magistrats. Vous pouvez croire qu’on tresse de la corde pour nous, qu’on fait de nouveaux préparatifs contre nos têtes. Donc, pour nous, deux objets à nos décisions, deux buts : l’un, échapper au châtiment de nos méfaits de ces jours derniers ; l’autre, nous assurer pour les jours à venir une existence plus libre et plus contente. Il nous faut donc, à mon avis, si nous voulons qu’on nous pardonne les vieux péchés, en commettre de tout neufs, en redoublant de forfaits, en multipliant incendies et déprédations. Il faut nous assurer le plus grand nombre possible de compères, car là où l’on est nombreux à mal faire, personne n’est puni ; car ce sont les peccadilles que l’on châtie ; les grands forfaits, on les récompense ; car l où tout le monde est frappé, personne ne pense à se venger ; car le tort qui est fait à tous, on le rend en patience, plus que celui qui vous est fait à vous. Par conséquent, multiplier les méfaits nous vaudra plus facilement l’impunité, et, de plus, les moyens d’obtenir ce qu’il nous faut pour être libres.

    (1378, cité dans Histoires florentines de Machiavel)

    Imprimerie très spéciale


    sources :

    Affiche réalisée par Jean-Claude Lutanie (source correspondance Manon Lutanie).
    Texte d’après Machiavel, Histoires florentines (1378). Allusion aux luttes des sidérurgistes de Longwy en 1979.






    [Sur le procès en Assises des anti-franquistes…]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Sur le procès en Assises des anti-franquistes…] / André-François Barbe. — Toulouse : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 61 × 44 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : prison  ; procès  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Chili  ; Espagne  ; Grèce  ; Portugal  ; URSS
    • Noms cités (± liste positive)  : Alberola Suriñach, Octavio (1928-....)  ; Chitti, Annie  ; GARI (Groupes d’action révolutionnaire internationalistes, 1974)  ; Gransac Sadori, Ariane  ; Guibert, Pierre  ; Haas, Danièle  ; Rivière, Georges  ; Urtubia Jiménez, Lucio (1931-2020)  ; Urtubia, Anne
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (tête de mort avec calot à pompon — les yeux sont occupés par des barreaux de prison auxquels deux mains s’agrippent, le crane est graffité avec une croix celtique, une croix gammée et une potence) par Barbe ]

    texte :

    Sur le procès en Assises des anti-franquistes…

    Ce matin, 19 janvier 1981, nous rentrons dans nos prisons respectives, afin de comparaître comme prévenus dans un procès d’assises que jusqu’alors personne n’aurait cru possible. Nous avons été arrêtés il y a sept ans, relâchés assez rapidement. Les militants espagnols, arrêtés en Espagne en 74 ont, eux, été amnistiés.

    Et en 1981, en France, notre procès sera celui d’individus qui hier ont refusé le franquisme, comme ils ont refusé le régime des colonels grecs et de Caetano.

    Notre procès sera celui d’individus qui, aujourd’hui refusent le régime de Pinochet au Chili, de Videla en Argentine, de Brejnev en URSS.

    Oui, nous condamnons toutes les dictatures et les états totalitaires. Oui, nous soutenons tous les mouvements de lutte qui cherchent à arrêter la main du bourreau, comme c’était le cas lors de l’affaire Suarez.

    Aujourd’hui, à deux mois des élections présidentielles, le gouvernement français se dévoile :
    — en faisant notre procès,
    — en faisant celui de GARI le 14 mars 1981,
    — en enfermant des militants anti-franquistes de l’ETA (Etchave),
    - en permettant que des groupes d’extrême-droite espagnols, liés à des membres de l’OAS tuent et blessent en France en toute impunité,
    — en permettant l’assassinat de Goldmann,
    — en permettant l’attentat de la rue Copernic…

    Devant cette réalité, ce procès est d’autant plus absurde et scandaleux que c’est nous, anti-franquistes, qui sommes considérés comme des criminels et non pas Franco.

    les inculpés signataires : Georges Rivière, Annie Chitti, Lucio Urtobia, Anne Urtubia, Pierre Guibert, Danièle Haas, Ariane Gransac-Sadori, Octavio Alberola

    [… ?]


    sources :

    Couleurs ?
    Paru en décembre 1980 à Toulouse d’après Les GARI, 1974 : la solidarité en actes (CRAS, 2013).


    1977

    1981
    Affiches liées






    [Le cul entre deux chaises ou la farce tranquille de M. Faure]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le cul entre deux chaises ou la farce tranquille de M. Faure]. — Toulouse : [s.n.], (Imprimerie 34__ (Toulouse : 1973-2014)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : noir , rose ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CDA (FA, Paris)
    • Liste des thèmes  : justice  ; prison
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Action directe  ; GARI (Groupes d’action révolutionnaire internationalistes, 1974)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte (long) ; dessin (bas de personne se tenant assise à cheval sur deux chaises) ]

    texte :

    Le cul entre deux chaises

    ou la farce tranquille de M. Faure

    Un gouvernement de gauche doit proclamer une Amnistie Générale !

    J’ai lutté sous Giscard contre le nucléaire, l’expulsion des immigrés, le QHS, la peine de mort, le franquisme, le centralisme ; on m’a bâillonné et on m’a jeté en prison.

    Je me suis dit « Comment la droite autoritaire et liberticide une fois balayée, les socialistes me traiteraient-ils en ennemi ! »

    Pourtant, Maurice Faure a parlé de simple remaniement de ce tribunal d’exception, la Cour de Sûreté de l’État. Pourtant Maurice Faure envisage que pour des actes de même nature on puisse amnistier ceux d’entre nous condamnés à 8 ans et garder en prison ceux d’entre nous condamnés à 8 ans et un jour. Alors il suffira que les Tribunaux aient prononcé des peines de 8 ans et un jour ! Pourtant Maurice Faure a permis aux flics d’arrêter et de faire inculper six camarades libertaires comme le pouvoir précédent se l’est toujours permis grâce à cette juridiction.

    Nous n’en pouvons plus d’avoir combattu pour plus de liberté et d’être encore dans les cachots du pouvoir giscardien devenu socialiste parce que Faure écoute flics et juges de l’ancien régime.

    On ne danse pas à la Bastille. On la détruit.

    Amnistie généreuse : non

    Amnistie générale : oui

    [… impr. ?]


    sources :
     


    [Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1980]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1980]. — Toulouse : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 65 × 45 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : situationnisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Axa_, Zo d’ (1864-1930)  ; Lutanie, Jean-Claude (1951-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ Texte (de Jean-Claude Lutanie « un incontrôlé ») avec citations de Zo d’Axa et de Shakespeare ]

    texte :

    Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1980

    « La solidarité de certains groupes révolutionnaires a l’ostentation de la charité ; elle demeure l’affligeant spectacle. Et de plus toutes les suspicions glissent, hargneuses, douchant le primesaut des élans. Les accusations se croisent. La dispute et l’invective l’emportent sur la discussion. La méfiance règne. »
    Zo d’Axa.

    1

    Un petit ressort s’est cassé dans la boîte à musique. L’air est toujours le même ; mais la musique a changé.

    2

    C’est l’hiver des idées. Ce qu’il restait de critique est désormais gelé.

    3

    Il ne reste plus que quelques gouttes de sang dans les artères des théories phtisiques. Depuis les pleurnicheries odieuses et spéciales, brevetées avec garantie d’un point de repère radical : Qui est le Juif ? Faurisson. Qui sont les terroristes ? Les seuls États polissons. Atmosphère douce !

    4

    Ce qui n’a pas été dépassé a pourri ; et les poubelles s’entassent, à côté des promesses de jeunesse non tenues.

    5

    C’est à ce bilan peu honorable qu’on doit, autant qu’à son offensive propre, le renforcement de l’ennemi.

    6

    Il y en a toutefois quelques-uns à qui leur propre poltronnerie et leur avarice fournit des arguments pour soutenir le contraire, et ils voudraient bien faire croire aux autres que d’être vil et lâche, c’est être fin et prudent, et ce qui est véritablement une crainte servile, ils l’attribuent généreusement à une sorte de patience prolétarienne.

    7

    Dans un tel climat, on constate inévitablement l’élargissement d’une couche périphérique de petit tapinage intellectuel.

    8

    It’s all in pieces, ail coherence gone.

    9

    Il est désormais dépourvu de sens de se demander dans quelle mesure l’enseignement des situationnistes est, à notre époque, théoriquement recevable et pratiquement applicable.

    10

    Toutes les tentatives pour rétablir la doctrine situationniste comme un tout et dans sa fonction originelle de théorie de la révolution sociale est aujourd’hui une utopie réactionnaire.

    11

    Toutefois, pour le bien comme pour le mal, des éléments fondamentaux de cet enseignement conservent leur efficacité après avoir changé de fonction et de théâtre.

    12

    Le premier pas à faire, pour remettre debout une critique révolutionnaire, consiste à rompre avec ce situationnisme qui prétend monopoliser l’initiative révolutionnaire et la direction théorique et pratique.

    13

    La révolte contre les conditions existantes est partout présente. Elle n’a pas encore de projet explicite et d’organisation parce que la place est prise encore en ce moment par l’ancienne politique révolutionnaire mystifiée, mensongère. Cette politique a échoué — et s’est renversée en son contraire répressif — parce que sa pratique échouait et se transformait en mensonge. Le projet révolutionnaire ne peut se refaire qu’avec excès ; il lui faut un nouveau maximalisme qui exige tout de la transformation de la société.

    « Si les arguments font couler la sueur, les preuves feront couler le sang. » Shakespeare.

    Imprimerie spéciale


    sources :

    Affiche réalisée par Jean-Claude Lutanie (source correspondance Manon Lutanie) sur « papier volé ».

    Texte réédité en mars 2001 (300 ex.) : http://editionslutanie.fr/project/jean-claude-lutanie/



    [Appel ; Rassemblement - manifestation 29/30 mai 82 - Golfech - Tarn-et-Garonne]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Appel ; Rassemblement - manifestation 29/30 mai 82 - Golfech - Tarn-et-Garonne]. — Golfech ; Toulouse : CANT (Comité anti-nucléaire de Toulouse), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : nucléaire  ; procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte : appel à une manifestation ]

    texte :

    Appel

    Rassemblement - manifestation

    29-30 mai 82 - Golfech - Tarn-et-Garonne

    Contre le nucléaire civil et militaire !

    « Un an après l’élection de Mitterrand nous constatons amèrement qu’aucune promesse n’a été tenue en ce qui concerne le programme nucléaire. Mieux, le Pouvoir s’est livré à une manipulation, véritable tour de passe-passe, qui voudrait nous faire prendre pour de la “démocratie” ce qui n’a été que la servile obéissance aux exigences capitalistes.

    À Golfech, comme à Chooz, Le Carnet, Malville, La Hague, etc., la preuve est faite que comme sous Giscard on tente d’imposer le même programme nucléaire avec la même brutalité policière pour essayer de casser le mouvement antinucléaire.

    Le Conseil Régional Midi-Pyrénées est l’exemple sordide de la pseudo-régionalisation : par deux fois alors qu’il était dans l’opposition il refusa la nuctéarisation de Golfech, aujourd’hui il se plie aux ordres du Gouvernement en acceptant la modique somme de 10 M de F/an pour masquer ses scrupules face à sa trahison.

    En dépit des revirements de nos “ex-alliés”, la Résistance antinucléaire ne faiblit pas dans la région de Golfech.

    En réponse à la forfaiture du Conseil Régional, manipulé par le Gouvernement, la Coordination Régionale antinucléaire de Golfech et la Coordination Nationale antinucléaire organisent le week-end de la Pentecôte à Golfech un rassemblement-manifestation auquel elles appellent toutes les populations concernées et tous les antinuclaires de France et d’ailleurs à participer activement. »
    Golfech - le 25 avril 82

    Samedi 29 mai
    14 h : Fête - débats - film vidéo, etc.
    Soirée : concerts.

    Dimanche 30 mai
    10 h : tournée dans les villages autour de Golfech, discussion avec la population.
    15 h : manifestation offensive sur des objectifs concernant la centrale nucléaire de Golfech (protection du lieu de la fête assurée, camping, etc. Repli, départ et protection de la manifestation assurés).

    CAN-Golfech - 33, bd Victor-Guilhem 82400 Valence-d’Agen (contacts, informations, affiches, programme, etc.).
    CAN-Toulouse - J.-Rémy - BP 208 - 31004 Toulouse Cedex.

    Important : vendredi 7 mai - 14 h : Tribunal de Montauban, procès de 3 copains, arrêtés, tabassés, le soir du 29 nov. à Golfech. Soyons nombreux.

    Imprimerie spéciale du CAN


    sources :
     



    [Le Miracle de la Sainte Mèche]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Miracle de la Sainte Mèche]. — Toulouse : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 45 × 32 cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)  ; répression  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessins humoristiques ]

    texte :

    Le Miracle de la Sainte Mèche

    Salade irlandaise

    La domesticité en charge des affaires de l’État dans le Sud-Ouest a tenu à montrer à ses maîtres qu’elle pouvait faire encore pire que ses collègues de Vincennes. Le show du clown blanc à Lourdes a servi de prétexte à un invraisemblable montage policier : on a rassuré le troupeau des pélerins et les boutiquiers qui le tondent. Et voyez : c’était justement l’entrée en fonction du frais éclos préfet de police de Toulouse.

    Poulet-frites

    Sur les ordres du ministère, M. Bellmas, juge d’instruction à Tarbes, a accepté de signer la mise en garde à vue de vingt personnes à Toulouse, autant à Paris et au Pays basque, afin que le clown blanc passe à Lourdes un week-end sans histoire. Mais M. Bellmas ne s’en est pas tenu là. Non content de perquisitionner, ficher, interpeller, il a inculpé et placé en détention trois personnes arrêtées à Toulouse, sur le seul indice de la possession d’un morceau de mèche. Quoique n’importe qui puisse acheter librement de la mèche dans au moins cinq magasins de Toulouse quoique des témoignages établissent que les inculpés n’ont pas pu se trouver à Lourdes dans la nuit de l’assomption de Ponce Pilate ; quoique l’attentat qu’on leur reproche ait été revendiqué par d’autres à Bordeaux avec force détails de pyrotechnie, le juge Bellmas maintient les inculpations et la détention. Et il interdit les visites, même des familles. Na.
    Christine, Sophie et Jean-Marc n’ont rien à voir avec la désintégration de Ponce Pilate qu’on veut leur mettre sur le dos. Le juge Bellmas le sait fort bien, mais il n’aime pas les « ennemis de l’État », voyez-vous.

    Canard laquais

    Pendant que policiers et magistrats goûtent un repos bien mérité (authentique le juge Bellmas, ni plus courageux ni plus travailleur qu’un autre, prend illico quinze jours de congé !), « La Dépêche » prend le relais et porte l’opération sur le terrain de l’intoxication où elle excelle. Devant Jacques Bertrand, alias « Treize-à-table », bien connu des services de police, le préfet Calimez, vêtu de blanc et ceint de tricolore, apparaît à Bernadette Delpiroux et révèle de stupéfiantes informations : les coupables, c’est certain, sont arrêtés ; ils ont l’accent italien quoique l’un soit plutôt corse ; le GARI avait envoyé un instructeur ; le terrorisme toulousain, cet iceberg dont on cherche en vain le « Titanic », s’apprête en outre à de bien pires exactions ; et ainsi de suite.

    Encore des pratiques hôtelières abusives !

    22 aout Toulouse

    Imprimerie Spéciale


    sources :

    Texte et dessins humoristiques au sujet de la venue du pape à Lourdes et de la répression à Toulouse.




    [Mathais assassiné]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mathais assassiné]. — Toulouse : CANT (Comité anti-nucléaire de Toulouse), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : nucléaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Mathais, Claude-Henri (ca1948-1982)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (article de C.-H. Mathais) ; filigrane (photo de Mathais) ]

    texte :

    Mathais assassiné

    Claude-Henri Mathais était un des porte-parole de la Coordination Régionale Anti-Nucléaire.

    Sa mort nous interpelle, nous renvoie à notre propre peur, à nos propres désirs de vie et de lutte.
    Quelles que soient les causes du meurtre, elles font partie d’un système de production et de pensée qui ne peut accepter les différences.
    Le combat antinucléaire est un des aspects de notre révolte contre toutes les oppressions. C’est ce que défendait Claude Henri Mathais dans ses articles pour le Géranium Enrichi (journal antinucléaire de Golfech). En voici un écrit le lendemain du 10 Mai 1981 :

    « PÊLE-MÊLE, QUE MA JOIE DEMEURE...
    GOLFECH, ROTONDE,
    le 11 mai 81, 7 h 30.

    Dans ma tête, peu à peu, les vapeurs de l’alcool se dissipent et laissent éclater l’Hymne à la joie : on a gagné !

    On a gagné, voilà bien ce que tous gueulaient en arrivant à la Rotonde cette nuit, qui avec sa bouteille de champ, qui les bras grand ouverts, la face rubiconde et hilare, qui les larmes aux yeux à l’idée que ce soir peut-être, des années de lutte à Golfech connaissaient un tournant capital vers la victoire complète et totale. Quelle envie de vous serrer dans mes bras, ceux qui, toujours m’ont fait confiance comme ceux qui, un jour, m’ont jeté des pierres...

    NOSTALGIE

    C’est qu’en effet, ce soir, toutes les rancœurs s’effacent : on a gagné. L’accès à la Rotonde semble une voie royale, mieux, la Rotonde redevient le centre de gravité. Ce modeste témoin de la volonté d’hommes libres prend ce soir tout son sens. Face aux Cassandres qui nous criaient “à quoi bon” et nous promettaient le suicide du fond de leur fauteuil, face à tous ceux qui ricanaient, face aux vautours qui attendaient notre agonie pour se partager les dépouilles, nous n’avons pas lutté en vain !

    Parfois, pot de terre contre pot de fer, l’espoir s’amenuisait mais l’ardeur combative restait là !

    VENT DE LIBERTÉ

    Partant battus d’avance, nous avons continué de marcher sous un ciel noir et bouché et voilà que, d’un coup, au plus fort de la tempête, l’horizon se dégage et qu’un franc soleil darde une chaleur bienfaisante.

    Ce soir il souffle un vent de liberté... Mitterrand président, ça n’est peut-être pas le Pérou, mais c’est la certitude qu’on va pouvoir essayer. Sécurité et liberté, la loi scélérate de Peyrefitte, abrogée ; les 35 heures et la 5e semaine à négocier ; la censure royale sur les médias supprimée ; le droit à choisir quand et comment on aura son enfant ; le droit de vivre différemment sa sexualité par l’abrogation de l’article 331 du Code pénal imposé par Pétain en 42, conservé par De Gaulle en 46 et confirmé par Giscard en 1980 ; la suppression de la Cour de-Sûreté de l’État ; la promotion de la démocratie locale et directe, les femmes ayant le droit d’être pleinement elles-mêmes...

    Que de choses, que de possibilités ! Je crois qu’il nous appartient de faire ressurgir toutes nos latences. Ce matin j’ai envie plus que d’habitude, de cultiver ce que je sens en moi, de goûter à tout, de vivre intensément, de vivre, de vivre...

    VIGILANCE

    Bien sûr, je sais que c’est à moi qu’il revient de marcher, nul n’avancera pour moi, mais je n’ai pas signé un chèque en blanc. Je crois que nous avons chassé un roi, profiteur et répugnant, pour un président sincère et intègre. Il nous faut rester vigilants, non pas pour lui forcer la main, seulement pour lui rappeler que nous sommes là, qu’il peut et qu’il doit résister aux pressions de toutes natures qui ne vont pas manquer de se multiplier. à tous les coups bas.

    3e TOUR

    La prochaine étape sera rude, il faut que la Chambre des députés corresponde au succès populaire d’aujourd’hui, qu’elle permette de poser les fondations de la société nouvelle que nous appelons de nos vœux.

    QUE MA JOIE DEMEURE !

    Alors, viens, n’hésite pas, même si d’aucuns prétendent que tu voles au secours de la victoire, même si c’est vrai d’ailleurs, je t’invite à la fête. La vraie fête, celle qui vient du cœur du peuple, franche et joyeuse, pas celle qui sort en corsert des salons des princes.

    Viens, on va chanter et danser, viens rêver avec moi, prenons le temps de nous aimer... Que ma joie demeure, on a gagné ! »

    C’était Mathais.
    Le reconnaissez-vous dans les paroles et les écrits de ceux qui ajoutent à la mort physique du militant le dépeçage de l’individu ?
    Ce flot de ragots nous écœure.
    L’histoire de notre lutte contre la centrale nucléaire de Golfech continue.


    sources :

    Sur l’assassinat : http://www.sudouest.fr/2010/08/01/-151386-4583.php


    1982
    Affiche liée


















    [Taules : basta !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Taules : basta !]. — Paris ; Toulouse ; Villeneuve-d’Ascq : Otages : Transmurailles express, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 64 × 44 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : prison
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Touti
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ Textes racontant les derniers actes militants des prisonniers dans les prisons de France ; photo d’une foule sur un mur qui tient une banderole “briser l’enfer des prisons” ; logo "étoile rouge s’échappant d’une fenêtre aux barreaux brisés" ]

    texte :

    Taules : basta !

    La justice ? C’est la leur !

    De même qu’il faut travailler ou chômer, il faut payer — et de plus en plus cher — la révolte, le non respect de l’ordre social. Les flics baveurs produisent de l’ordre par la terreur, eux sont libres quand nous sommes de la viande à prison : 1000.000 personnes passent chaque année en taule !!!

    Brisons les divisions !

    Contre l’individualisation des détenus, brisés, réduits par la cuisine pénitentiaire à la soumission, la délation …

    Casser le mur du silence, c’est déjà abolir la taule !

    La contre-information dans et hors les taules, c’est ébrécher au quotidien le pouvoir de l’État sur nos vies.

    Regroupement pour tous !

    Contre l’anéantissement psychologique et social des détenus, contre l’isolement, les humiliations…

    — -

    Juillet 84 […]

    Août 84 […]

    Août-septembre 84 […]

    Septembre 84 […]

    15 septembre 84 […]

    25 septembre 84 […]

    2 octobre 84 […]

    Ce n’est qu’un début …

    Otages, trimestriel pour l’expression des détenus, BP 37, 59651 Villeneuve-d’Ascq cedex — Touti, journal pour l’autonomie prolétaire ; 41, rue des 5 diamants, 75013 Paris — « Transmurailles Express », émission de radio libre sur la taule et pour les taulards - 96.1 MHz, Canal Sud ; 40, rue Alfred Duméril, 31400 Toulouse


    sources :
     





    [Agora libertaire]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Agora libertaire]. — Toulouse : Agora (Toulouse), [ & post] (Imprimerie 34__ (Toulouse : 1973-2014)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : brun , jaune , papier blanc ) ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Agora
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ photo (scène de film muet ? : femme (inquiète ?) regardant depuis l’escalier d’une plateforme de wagon) en brun ; texte (adresse de la revue) en jaune ]

    texte :

    Agora libertaire
    BP 3098
    31026 Toulouse cedex
    Tél. : 61.59.21.01


    sources :

    Au dos : texte de promotion pour le magasine Agora et mini Bande Dessinée.



    [Kapos matons ; une société sans prison]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Kapos matons ; une société sans prison]. — Toulouse : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : manifeste  ; prison
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :

    [ texte (manifeste) ]

    texte :

    Kapos matons

    Une société sans prison, sans enfermement n’est pas une revendication, c’est une des visions de la vie sur laquelle nous ne voulons pas faire de concession.

    L’aménagement de la réclusion et de l’enfermement en général peut être revendiqué par les deux parties qui s’affrontent :
    — Par le pouvoir représenté par les différentes instances ministérielles, administratives, patronales et syndicales. Les revendications prennent alors la forme de campagnes réformistes occasionnelles de type sécuritaire, humaniste, culturelle, sportive, etc. Elles sont menées à bien afin de perpétuer le cycle infernal, le système.
    — Par les détenus baillonnés, obligés de monter sur les toits, pour y chanter, danser, s’exprimer et revendiquer leur dignité au risque de leur vie et qui voient leurs actes de révolte déformés, réprimés et récupérés alors qu’ailleurs des fonctionnaires s’affairent à la réhabilitation de l’image de marque de l’univers carcéral.

    La parole est aux gens concernés.

    « Quand on lit le compte rendu des révoltés de Fleury, on est surpris de la volonté de l’administration pénitencière, relayé en cela par les médias de faire :
    1 - Des boucs émissaires
    2 - De nier une quelconque revendication.

    Pas de revendication il faut être sourd et aveugle pour ne pas les voir et les entendre. Elles ont été amenées depuis 15 ans par les détenus régulièrement, des refus de plateaux aux mutineries. Elle concernait l’ensemble du système pénitencière, de la lourdeur du verdict, jusqu’au changement de vie dans les prisons, en passant par la conditionnelle et la suppression du QHS. »

    « Nous réclamons la conservation de nos droits civils et politiques et la possibilité de les affirmer en toute circonstance. La suppression du casier judiciaire et de toute juridiction d’exception tel que le prétoire et ce qui en découle, le mitard. Nous exigeons la suppression de toute censure de notre expression écrite ou orale, la suppression des fouilles à corps. Nous revendiquons le droit à notre intégrité physique ce qui doit impliquer le droit d’accès libre à tous les services que la médecine moderne propose. Nous réclamons conformément aux lois administratives en vigueur, le droit d’accès à tous les documents et dossiers nous concernant. Nous exigeons le droit de visite avec toutes personnes, le droit’ d’orienter librement nos relations avec celles-ci, qu’elles soient affectives, et (ou) sexuelles. Nous exigeons pour tous les détenus occupant un emploi le statut normal reconnu aux travailleurs, ce qui implique la reconnaissance des droits et garanties et la réévaluation des rémunérations. Nous exigeons la mise en place immédiate des Tribunaux d’application des peines, la transformation radicale des services sociaux et éducatifs avec l’élaboration d’un statut particulier, permettant notamment l’indépendance vis-à-vis de l’appareil répressif. Nous réclamons plus généralement la révision promise du Code pénal et de procédure pénale avec la suppression de toute loi sécuritaire et d’exception émanant de Peyrefitte. »

    « Imposer à tout préalable de réformes (réformettes plutôt), « l’ordre et la sécurité » dans les prisons, comme le fait Ezraty (directrice de l’administration pénitenciaire) c’est nous priver de tout espoir d’évolution de notre vie quotidienne dans les mois qui viennent et surtout nous pousser aux mouvements les plus extrêmes ; aussi bien physiques et personnels (automutilation, prise de médicaments) que généraux (prise d’otage sur les gardiens, destruction sur les quartiers). On dirait qu’ils le veulent d’ailleurs ; trouver des boucs émissaires, tel est la volonté du système pénitencière. Quand ce n’est pas AD, c’est un ancien compagnon de cellule de Mesrine (incubation du microbe révolte durant 6 ans). Surtout pour Ezraty qu’il n’y ait pas de volonté collective, de désir commun. Ça serait briser le mythe du leader, du responsable, mythe nécessaire dans la répression, dans l’isolement. Ce serait nier à chacun, ce pouvoir d’une révolte personnelle et consciente. Il n’y a pas de leader, il y a seulement des individus qui dans un ras-le-bol commun ne supportent plus l’insupportable et éclatent.

    Leur responsabilité est commune dans notre misère actuelle, à tous les niveaux (bien que l’on soit paraît-il “gâtés, repus, pourris” et “qu’un tour de vis soit nécessaire”)
    — Physique (comme ici à St Michel, ou le terrain de sport est impraticable depuis 1 an)
    — Pratique (non distribution de courrier le samedi)
    — Intellectuelle et d’échange (aucun lieu pour discuter, pour avoir des rapports humains, tout simplement pour ne pas se trouver dans une situation d’isolement 22 h sur 24)
    — Sentimentaux (parloirs mesquins et court qui nous réduisent à voir le corps de l’autre dans un rectangle de 40 cm
    — Humains (avec les fouilles avilissantes)
    — Financières (exploitation de notre survie par la multiplication par 2 ou 3 des prix du cantinage)
    — Hygiénique, etc.

    Responsabilité du pouvoir, le gouvernement socialiste aura fait pire que la droite. Responsabilité de la chancellerie, de l’administration pénitencière (régionale), des matons... La principale chose que l’on voit, que l’on ressente ce sont nos rapports permanents avec ceux qui nous gardent. Leur étiquette, qu’ils soient CGT, FO n’a aucune importance, la seule chose qui compte c’est l’attitude corporatiste et négative qu’ils ont dans l’ensemble. Leur agressivité, leurs provocations grossières ; larves d’un système, qui n’ont comme autorité que l’uniforme qui la leur confère. Le discours avancé par les matons, discours ultra sécuritaire, est qu’il ne passerait rien s’ils avaient plus d’avantages (recrutements, statuts), s’ils étaient plus nombreux.

    Des conditions des détenus : rien. La révolte dans les prisons se fait par personne interposée. Il est important de s’attacher au rôle de maton, c’est lui qui tient la laisse du pouvoir et qui juge selon ses intérêts de l’allonger ou de le la raccourcir. C’est lui qui nous fait tirer la langue, qui nous excite, se créant ses propres lois internes, ses propres réglements. La taule est faite pour engraisser cette bureaucratie, qui pratique la politique du moindre effort, qui remplace le dialogue par la matraque. Les CRS et les mobiles devraient, si la logique était respectée, casser la gueule à ces dangereux meneurs-manipulateurs en uniforme. Ignares, feignants, esclaves de la justice et futurs Kapos. Qui garde l’autre.

    Nous leur préparons un été chaud. Les journalistes, pisse vinaigre en mal de copie n’attendent que ça, du sang, des morts à la une, ils frapperont, tous encore sur notre dos, si comme c’est parti : colère, haine, provocations, conditions détestables de détention, se poursuivent.

    Tout expliquer par la surpopulation, est un prétexte bidon. Promiscuité, espace vital hyper limité, c’est vrai, mais c’est par leur volonté délibérée qu’ils en sont arrivés là, et qu’ils continuent en construisant de nouvelles centrales. Qu’on soit 1, 2, 3, par cellule, c’est surtout l’absence de perspectives humaines qui nous révolte. »

    Des Détenus de la Maison d’Arrêt de Saint-Michel et du Centre de Détention de Muret


    sources :

    La directrice de l’administration pénitentiaire citée a été en poste de 1983 à 1986.