Allemagne

 

 

Affichage par année

12 affiches :

 

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    [Guerre à la guerre !]

    notice :
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    Guerre à la guerre !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [80 ?] × [60 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; guerre (généralités)  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; Maroc
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Guerre à la guerre !

    Travailleurs,

    Demain peut-être nous serons en face d’un fait accompli : la guerre déclarée !

    Depuis cinq ans, un parti colonial français dont Delcassé fut l’homme-lige prépare la conquête du Maroc. Capitalistes et officiers poussent à l’invasion de ce pays. Les uns pour tripoter et s’enrichir, les autres pour ramasser dans le sang galons et lauriers.

    L’Allemagne capitaliste et militariste désireuse d’avoir, elle aussi, sa part su butin s’est interposée.

    Les gouvernants allemands et français, fidèles serviteurs des intérêts capitalistes seuls en cause, ont élevé ces querelles entre agioteurs à l’état de conflit aigu.

    Pour assouvir les appétits illimités de cette coalition d’intérêts, les dirigeants des deux pays sont prêts à lancer les unes contre les autres, les masses ouvrières d’Allemagne et de France.

    Qui ne frémit à l’horreur de ces carnages ? Des millions d’hommes s’entrechoquant… fusils à tir rapide, canons et mitrailleuses accomplissant leur œuvre de mort…

    Qui pourrait calculer les milliards gaspillés, arrachés au travail du paysan et de l’ouvrier ?…

    Ce tableau n’a rien d’exagéré. Actuellement on arme dans les ports de guerre ; l’armée de terre est prête à partir.

    En juin 1905 la déclaration de guerre ne fut évitée que par le départ de Delcassé. Depuis lors, la guerre est à la merci du moindre incident. C’est tellement vrai que le 19 décembre 1905 l’ordre de rappel de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris ayant été connu par le gouvernement français, les communications télégraphiques restèrent suspendues pendant quatre heures, afin que le ministère pût, si besoin était, lancer les ordres de mobilisation en toute célérité.

    La presse sait ces choses… et elle se tait.

    Pourquoi ? C’est qu’on veut mettre le peuple dans l’obligation de marcher, prétextant d’honneur national, de guerre inévitable, parce que défensive.

    Et de la conférence d’Algésiras, qu’on nous présente comme devant solutionner pacifiquement le conflit, pour sortir de la guerre.

    Or, le peuple ne veut pas la guerre ! S’il était appelé à se prononcer, unanimement il affirmerait sa volonté de Paix.

    La Classe Ouvrière n’a aucun intérêt à la guerre. Elle seule en fait tous les frais. — payant de son travail et de son sang ! C’est donc à elle qu’il incombe de dire bien haut qu’elle veut la paix à tout prix !

    Travailleurs !

    Ne nous laissons pas abuser par le mot : « Honneur national ». Ce n’est pas une lâceté que de faire reculer la horde des financiers qui nous conduisent aux massacres.

    D’ailleurs, en Allemagne comme en France, la communion d’idées est formelle sur ce point : le prolétariat des deux pays se refuse à faire la guerre !

    Ainsi que nous, autant que nous, nos frères les travailleurs d’Allemagne veulent la paix. Comme nous, ils ont horreur des tueries. Comme nous, ils savent qu’une guerre, en satisfaisant les intérêts capitalistes, est préjudiciable à la cause de l’Émancipation Ouvrière.

    Donc, par notre action commune et simultanée, forçons nos gouvernants respectifs à tenir compte de notre volonté :
    Nous voulons la paix ! Refusons-nous à faire la guerre !

    Le comité confédéral.


    sources :

    Texte de l’affiche paru dans La Voix du peuple n° 274 (14-21 janvier 1906).

    Le numéro suivant de La Voix du peuple, le n° 275 (21-28 janvier 1906) rajoutera en sa « une » :

    Défendons nos affiches !
    Il nous revient qu’en bien des endroits, les affiches confédérales « Guerre à la guerre ! » ont été lacérées par les policiers.
    Si nous faisons des affiches, — si nous payons l’imprimeur, l’impôt du timbre, le collage, etc., — ce n’est pas pour l’unique satisfaction de donner du travail de grattage à la police.
    Nous usons d’un droit, — celui de dire notre pensée sous forme d’affiches. Si cette pensée est subversive, il y a en France assez de magistrats pour poursuivre. Mais, en tous les cas, que nos affiches soient répréhensibles ou non, dès qu’elles sont en règle avec la loi, — et elles sont par le seule fait qu’elle sont revêtues du timbre d’affiche, — elles deviennent inviolables.
    Seul, le locataire d’une place réservée à son affichage particulier peut trouver à redire à l’affichage. Hors cette circonstance, nos affiches doivent rester sur les murs.
    Il n’y a donc qu’une seule chose à faire : quand on voit un policier — un un quelconque quidam, — déchirer une affiche, il suffit de l’« l’inviter è avec toute l’obséquieuse politesse qui est de circonstance, à se rendre au prochain commissariat de police et là on somme le commissaire de dresser contravention contre,l’individu.
    Pour cette opération, il est utile d’avoir avec soi des témoins, afin que puisse être constaté le mauvais vouloir du commissaire de police… si mauvais vouloir il y avait.
    Certes, il ne faut pas exagérer trop de cette opération procédurière. Mais, comme elle s’appuie sur la loi, elle a tout au moins l’avantage de mettre en désagréable posture MM. les policiers.

    Le numéro 277 de La Voix du peuple (21-28 janvier 1906) continuera :

    Guerre à la guerre ! : le manifeste confédéral et l’arbitraire policier
    La police fait rage contre l’affiche confédérale Guerre à la guerre. En bien des endroits, elle s’est permis de les lacérer, violant ainsi les propres lois bourgeoises, car il faut bien se convaincre qu’en aucune façon et sans aucun prétexte les policiers ne jouissent pas du privilège de violer la loi.
    S’ils le font, c’est parce que, par ignorance de ses propres droits, le peuple les laisse opérer.
    Donc, il nous faut redoubler de vigilance et il faut, chaque fois que se manifeste un nouvel acte d’arbitraire que notre protestation se produise, — et se produise dans le milieu où l’arbitraire s’est accompli.
    Sinon, si on s’avisait de subir toutes les fantaisies scélérates du Pouvoir et de ses laquais, nous dégringolerions rapidement dans un cloaque d’oppression.
    Pour ce rendre compte jusqu’où peut aller la scélératesse arbitraire des policiers, il suffit de signaler qu’à Nice, ces jours derniers, que des camarades qui affichaient le manifeste Guerre à la guerre furent appréhendés par une bande de policiers et conduits au poste où ils furent retenus toute la nuit. Inutile d’ajouter que les affiches furent confisquées.
    Nice est évidemment une ville qui doit relever du Pouvoir du tsar et non de celui de Rouvier et Cie.

    Saint-Claude, qui est cependant une ville du Jura, doit aussi relever du dictatoriat de M. Witte. À preuve que, samedi dernier, au moment où l’afficheur se préparait à placarder le manifeste Guerre à la guerre, la ballot lui a été saisi par le commissaire de police.
    Les camarades ont voulu savoir en vertu de quel ordre opérait ce sbire. Le personnage a répliqué que c’était par « ordre du gouvernement ».
    Or, pas davantage par ordre du gouvernement que par ordre du tsar, de Guillaume d’Allemagne ou de n’importe qui, nos affiches — dûment timbrées — ne peuvent être « légalement » arrachées et toute entrave à leur placardage est aussi « illégale ».
    Il est évidemment ennuyeux d’employer ces termes ; mais, la légalité n’est pas pour nous que la constatation de libertés acquises et qui ne se peuvent nier. Par conséquent, il est de notre intérêt de déployer toute notre activité et notre énergie afin d’empêcher que les souteneurs du gouvernement violent aussi impudemment les lois qu’ils se prétendent chargés de faire respecter.

    Pour répondre à cette scélératesse, les camarades de Saint-Claude ont immédiatement ouvert une souscription dont le montant a servi à publier, sous forme de circulaire à distribuer, la manifeste Guerre à la guerre.
    Une initiative semblable a été prise par la Fédération ouvrière de Besançon et de Franche-Comté.
    Ne pouvant monter la garde près de chaque affiche, trique à la main, pour empêcher que, en violation de la loi, des malfaiteurs ou scélérats quelconques, — policiers ou simples particuliers, viennent la déchirer, l’affiche a été reproduite en circulaires à distribuer à la main et, de la sorte, quelques dizaines de mille ont été semées un peu partout.

    etc.



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    [Contre la guerre ! Grande manifestation ouvrière]

    notice :
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    Contre la guerre ! Grande manifestation ouvrière]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; guerre (généralités)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; Espagne  ; Maroc
    • Noms cités (± liste positive)  : Jouhaux, Léon (1879-1954)  ; Kolthek, Harm (1872-1946)  ; Mann, Tom (1856-1941)  ; Negre, José (1875-1939)  ; Péricat, Raymond (1873-1958)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Contre la guerre !

    Pour protester contre les manœuvres dangereuses des bandits coloniaux du Maroc, la CGT organise pour le vendredi 4 août un grand meeting de protestation Contre la Guerre.

    Après les incidents d’Agadir avec l’Allemagne, après ceux d’El-Ksar avec l’Espagne, il est nécessaire que la volonté ouvrière se manifeste.

    Ces incidents peuvent demain se renouveler avec des conséquences plus tragiques.

    Devant cette situation trouble, devant l’imminence du danger menaçant la paix du monde, rester indifférent serait lâche et dangereux.

    En face de la coupable apathie du Parlement et la servilité gouvernementale, la classe ouvrière doit réagir.

    Une guerre n’est possible qu’avec le consentement du peuple ; avec nous, avec les délégués, représentants les peuples frères, vous viendrez clamer votre volonté de vous opposer, par tous les moyens, à toutes les possibilités de guerre.

    Pour faire cesser les agissements criminels des requins de la colonisation, vous assisterez à la

    Grande manifestation ouvrière

    qui aura lieu le vendredi 4 août, à 8 heures du soir, salle Wagram, 39.

    Prendront la parole pour la France : L. Jouhaux, G. Yvetot, secrétaires de la CGT ; Merrheim, de la Métallurgie ; Savoie, de l’Union des syndicats de la Seine ; Péricat du Bâtiment.

    Pour l’Allemagne : Robert Schmidt, député au Reichstag, de la General Komission ; Bauer des Employés de Berlin ; Silberschmidt, de la Fédération allemande du Bâtiment.

    Pour l’Angleterre : Tom Mann, des Organisations syndicales anglaises.

    Pour l’Espagne : Nègre, de la Conféderacion Nacional del Trabaja ; Vicente Barrio, de l’Union générale des Trabajadores.

    Pour la Hollande : Koltkeck du Secrétariat du travail de Hollande.

    […]


    sources :

    Affiche contre la guerre au Maroc [1] (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912, p. 12-15). Savoie = Auguste Savoie (1876-1949), secrétaire de l’Union des syndicats de la Seine de 1908 à 1913. Bauer = Gustav Bauer, vice-président de la GGD (futur chancelier, en 1919). Tom Man, délégué par l’ISEL. Koltkeck = Harm Kolthek, du NAS (Nationaal Arbeids-Secretariaat).

    Voir aussi une précédente affiche de la CGT : « Contre la guerre » (1909).

    Notes

    [1Celle placardée à Paris le 27 juillet 1911 citée (in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 181). ?



    [Debout contre le militarisme !]

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    [
    Debout contre le militarisme !]. — [S.l.] : Section française de l’Internationale Antimilitariste, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 27 × 21 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; guerres : Guerre mondiale , 1 (1914-1918)
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Section française de l’Internationale Antimilitariste

    Debout contre le Militarisme !

    La classe 19 est toujours prête à être sacrifiée ainsi que les classes 20 et 21 pour l’annexion de la Ruhr, pour le profit de nos exploiteurs.

    La source du mal n’est pas encore tarie pour l’idole Argent !!!

    Il faut de nouvelles victimes, après 52 mois d’une effroyable boucherie où des millions d’hommes se sont massacrés sans savoir POURQUOI,

    Pendant que les Schneider, les Krupp, les Loucheur, les Vilgrain et autres barons de la finance s enrichissaient sur ces cadavres.

    PEUPLE ! peut-être demain sur l’ordre des bandits qui nous gouvernent, tu seras appelé pour une nouvelle boucherie.

    Accepteras-tu encore de revoir le sang couler en ruisseaux, les villages incendiés et les habitants s’enfuir en marchant sur des cadavres, suivis d’hommes transformés en brutes assassinant des vieillards, des femmes et des enfants au nom de patrie, du droit des peuples et de la civilisation ?

    Abandonneras-tu encore une fois ta dignité d’homme pour redevenir un bandit en uniforme commandé par des assassins galonnés.

    C’en est assez !!! N’accepte plus de redevenir un meurtrier et refuse de te rendre à l’ordre de Mobilisation !!!

    Et vous les mères, les épouses et les sœurs, donnez le courage à vos Fils, à vos Compagnons et à vos Frères de ne plus participer au massacre qui pour tous est le deuil, la douleur et la misère

    PEUPLE, désormais il ne suffit plus de manifestations platoniques et sans lendemain, mais il te faut répondre aux provocations des agents de la bourgeoisie par les moyens qu’ils emploient à ton égard,

    car les dix-sept millions de morts, victimes du capitalisme international, demandent justice et seule la révolution sociale pourra les venger.

    À bas la Guerre ! — À bas le Militarisme I

    Vive l’Anarchie !!

    Le groupe des réfractaires.


    sources :

    1921 ou 1923 ? Trouvé au Centre culturel libertaire de Lille (CCL).



    [La guerre ? Jamais !]

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    [
    La guerre ? Jamais !]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939) : UA__ - UAC_ - UACR (Union anarchiste… [communiste] [révolutionnaire]), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.] ; ICC (Imprimerie Centrale du Croissant)). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [80 ?] × [60 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : fascisme et antifascisme  ; grève : grève générale  ; guerre (généralités)  ; impérialisme  ; pacifisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; Éthiopie  ; guerres : Guerre mondiale , 1 (1914-1918)  ; Italie
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ Texte ]

    texte :

    Union Anarchiste

    La guerre ? jamais !

    En cet anniversaire de l’épouvantable catastrophe de 1914-1918, à l’heure où se précisent les menaces d’une nouvelle boucherie mondiale, les anarchistes lancent à nouveau le cri d’alarme pour alerter la classe ouvrière.

    Bilan tragique
    Le bilan de l’affreuse tuerie est dans toutes les mémoires : 10 millions de morts, 19 millions de blessés, 10 millions de mutilés, des ruines innombrables, des misères, de la boue et du sang.

    On se souvient aussi que ce sacrifice effroyable devait mettre fin à toutes les guerres.

    La Guerre devait tuer la Guerre !

    Enfin, les charges financières qu’elle a amenées font peser sur les nations un tribut de plus en plus lourde supporté par les seuls travailleurs.

    La situation présente
    Mais à côté de ce bilan tragique, la guerre a apporté par l’accélération du développement de l’économie capitaliste, le renforcement des rivalités impérialistes. Les grands courants économiques qui pourraient être canalisés par l’entente libre des peuples sont barrés par les impérialistes vainqueurs comme le nôtre.

    L’après-guerre qui devait amener le règne de la démocratie universelle a vu en fait le triomphe des formes politiques les plus brutales, tel le fascisme. Et celui-ci a pu trouver un sûr point d’appui en utilisant le mécontentement populaire, en Italie et en Allemagne notamment, né des circonstances politiques créées par les traités.

    Par un enchaînement fatal, le cercle infernal se referme : une guerre en appelle une autre.

    Le jour où le déséquilibre des forces en présence aura disparu, où les dirigeants fascistes des nations brimées par les impérialistes vainqueurs seront en état de soutenir une guerre, le conflit éclatera. La course aux armements où se sont frénétiquement engagés tous les gouvernements fait redouter que ce jour n’approche.

    Les vetos dérisoires de la Société des Nations restent lettres mortes. Et cet organisme qui devait arbitrer par le Droit les différends entre peuples, démontre chaque jour un peu plus son impuissance. En Extrême-Orient, le Japon poursuit sa politique de rapines. Cependant que dans l’Allemagne d’Hitler, les chefs nazis reprennent la vieille revendication pangermaniste de la poussée vers l’Est ; l’Italie multiplie les provocations pour s’emparer de l’Éthiopie.

    La question de la redistribution des terres européennes et coloniales sera de nouveau posée par la force. Les peuples se trouveront en présence d’une nouvelle guerre mondiale.

    Il faut empêcher la guerre
    Peut-on empêcher cette nouvelle boucherie ? Nous répondons oui !… Oui, à condition que le prolétariat comprenne où on le mène et veuille ne compter pour son salut que sur lui-même.

    Qu’il se souvienne de la honteuse trahison des chefs « révolutionnaires » en 1914.

    Qu’il se souvienne qu’alors tous les peuples belligérants, abusés par leurs gouvernants respectifs auxquels s’étaient joints les chefs de la social-démocrates, partirent convaincus de la justesse de la cause qu’ils défendaient.

    Maintenant comme alors, ce serait toujours l’adversaire le premier agresseur.

    Contre la prochaine Union Sacrée
    Ce n’est pas l’attitude actuelle des dirigeants socialistes et communistes qui peut nous rassurer. Jamais la méfiance qu’ils nous inspirent n’a eu plus de raisons de s’affirmer. La nouvelle politique d’alliance poursuivie par Staline, au nom de la Russie, risque de nous entraîner dans une nouvelle conflagration mondiale. La prochaine Union Sacrée déjà se réalise.

    La préparation psychologique à la guerre est poussée activement par les chefs révolutionnaires.

    Nous ne sommes pas des pacifistes bêlants. Mais nous refusons d’être dupes des mauvaises raisons, ou des distinguos trop subtils entre guerres « justes » et guerres « injustes » qu’on invoque déjà à chaque occasion pour préparer les esprits à l’idée de la guerre.

    Et nous disons que du jour où cette idée est acceptée, la catastrophe devient fatale.

    Espérer transformer la guerre impérialiste en guerre révolutionnaire est un leurre, car la déclaration des hostilités serait une première défaite du prolétariat.

    Dès maintenant le prolétariat doit répondre un NON ! catégorique à la guerre.

    Et par l’opposition individuelle et collective, par la GRÈVE GÉNÉRALE INSURRECTIONNELLE, se préparer à dresser un barrage efficace au cas où le capitalisme oserait se lancer dans l’aventure.

    C’est une tâche qui requiert, dès maintenant, l’union au-dessus des tendances, de tous les esprits clairvoyants et indépendants décidés à refuser toute participation à de nouveaux massacres.

    Chaque semaine, lire Le Libertaire,
    organe de l’Union Anarchiste, 29. rue Piat, Paris (20e)

    L’Union Anarchiste

    [marque syndicale] Imprimerie Spéciale du Libertaire 19, rue du Croissant Paris

    Celte affiche ne peut être apposée qu’avec un timbre de 1 fr. 08, plus les taxes minimales. s’il y a lieu.

    Barrer cette affiche d’un large trait de couleur.


    sources :

    Affiche parue en pages centrales de : Le Libertaire : organe hebdomadaire de l’Union anarchiste n° 460 (40e année, 4e série, vendredi 2 aout 1935).

    La phrase « Barrez d’un trait de couleur avant affichage » rappelle, qu’en France, seuls les documents officiels peuvent être affichés imprimés en seul noir sur papier blanc.



    [Aux électeurs... ...nous avons horreur du fascisme... ...rapprochement avec tous les peuples]

    notice :
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    [
    Aux électeurs... ...nous avons horreur du fascisme... ...rapprochement avec tous les peuples]. — Paris : LICP (Ligue internationale des combattants de la paix), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier vert ) ; 80 × 80 cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : armement  ; délégation de pouvoir (élections)  ; pacifisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; URSS
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte avec logo « Pax » (globe avec épée brisée sur fond de flèche vers le haut gauche) ; affiche carrée ]

    texte :

    [logo] PAX — Élections législatives de 1936

    Aux électeurs

    La Ligue Internationale des Combattants de la Paix n’est pas une organisation électorale, elle ne se propose pas de quémander vos suffrages. mais elle vous demande d’agir sur tous les candidats pour qu’ils acceptent nos principes, auxquels nous estimons qu’est lié le salut de notre peuple et de l’humanité toute entière.

    Nous sommes convaincus que toute guerre, quel que soit son prétexte, est un crime, le crime des crimes, une folie, la folie des folies.

    Nous devons aujourd’hui tout particulièrement, repousser les prétextes de guerre que l’on invoque dans certains milieux de gauche et d’extrême gauche auxquels nous sommes, à tous les autres points de vue, particulièrement attachés.

    Nous avons horreur du fascisme

    Mais nous nous refusons à laisser transformer le combat nécessaire contre le fascisme intérieur en une guerre contre les États fascistes du dehors. On n’apporte pas la liberté à la pointe des baïonnettes, ni la révolution dans les fourgons de l’étranger. Et la guerre contre les fascismes du dehors permettrait à l’État-Major d’établir chez nous une dictature militaire qui, comme le fascisme lui-même, supprimerait toute liberté.

    Rapprochement avec tous les peuples

    Nous réclamons l’établissement de rapports cordiaux avec tous les peuples, quels que soient leurs gouvernements. Nous voulons vivre en paix avec le peuple d’Allemagne, voisin du nôtre et destiné à la rester toujours. Nous serions les premiers à défendre l’URSS si elle était attaquée, mais pas par des moyens militaires.

    Tous ceux qui pour un motif quelconque, s’efforcent actuellement en France d’exciter les esprits contre l’Allemagne, travaillent pour la guerre et les profiteurs de la guerre, pour les marchands de canons, de cuirassés et d’avions.

    Considérée comme un acheminement vers la paix désarmée, nous réclamons la nationalisation du commerce et de la fabrication des armes.


    sources :

    Annoncée dans Le Barrage n° 93 (9 avril 1936) avec une autre affiche : « Élections législatives 1936 : Dressez-vous contre l’Union sacrée pour la guerre Pour la paix, formez le Barrage, rejoignez la LICP ».



    [Franco assassine, les démocraties en profitent : sabotons leur sale commerce]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Franco assassine, les démocraties en profitent : sabotons leur sale commerce]. — [S.l.] : [s.n.], (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 120 × 60 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; Espagne  ; Italie  ; Peine de mort
    • Noms cités (± liste positive)  : Marini, Giovanni (1942-2001)  ; Meins, Holger (1941-1974)  ; Puig Antich, Salvador (1948-1974)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte en trois parties (60 × 40 cm, chaque) noir sur rouge ou jaune (dans l’ordre du drapeau espagnol) ; filigrane (aigle espagnole) ]

    texte :

    Franco assassine, les démocraties en profitent

    Après l’assassinat de Puig Antich, quelques mois se sont écoulés, avant que Franco remette ça.

    Alors, la première émotion passé, les gouvernements des démocraties européennes se mettaient à traquer les révolutionnaires qui continuaient la lutte contre la franquisme et le capitalisme international.

    Sous l’œil serein des partis de « gauche », Poniatowski expulsait en Espagne les étrangers soupçonnés d’antifranquisme. Juan Carlos venait en France chasser le lapin avec Giscard.

    Lecanuet organisait avec ses collègues européens la lutte contre le terrorisme, prévoyant le refus de droit d’asile, demandant ou conseillant des peines de mort pour certains actes.

    L’Europe a bien préparé le terrain à Franco.

    Les 5 exécutions sont la conclusion des lois anti-révolutionnaires du Comité européen des problèmes criminels dépendant du Conseil de l’Europe en mai 1975.

    Le Caudillo n’est que l’exécuteur des basses œuvres de l’Europe !!!

    Les démocraties ont bonne mine de s’offusquer…

    La RFA qui a laissé mourir Holger Meins, qui crée des lois en cours de procès (loi anti-terroriste pour la « Fraction Armée Rouge ») et qui proteste contre les entraves faites à la défense en Espagne, mais fourre ses avocats en prison… (Va-t-elle envoyer Baader et ses camarades se faire exécuter en Espagne pour éviter de se salir les mains ?)

    Et les Italiens, qui ont fait la loi liberticide en Août 1974, qui font passer les militants révolutionnaires par la fenêtre, qui condamnent lourdement Marini après l’avoir torturé, pour s’être défendu contre un fasciste !

    Et en France, on se gargarise de démocratie et de justice bien faite alors que Lecanuet et « madame France » réclament plus de condamnations à mort, froidement, devant tous les téléspectateurs béats, alors que le prétendu « bon peuple républicain » veut assassiner effectivement un jeune de 17 ans, alors aussi que par le biais de la Cour de sûreté de l’État on détient depuis plus d’un an des révolutionnaires français et espagnols des GARI, qui après l’assassinat de leur camarade Salvador Puig Antich ont agi pour empêcher qu’il n’y en ait d’autres.

    Maintenant on détient ceux-là et en même temps on fait mine de pleurer sur le sort des 5 exécutés de Madrid que personne n’a pu sauver.
    Maintenant ou très bientôt les raisons économiques reprendront le dessus : oranges et Mirages se croiseront aux frontières. Les touristes de « gauche » rangeront leurs banderoles pour aller se dorer au soleil de Malaga ou de la Costa Brava. Les révolutionnaires seront à nouveau pourchassés et leur action détournée, falsifiée, crapulisée : tout sera rentré dans l’ordre jusqu’au prochain assassinat…

    L’Espagne de Franco, si elle est odieuse ne nous fera pas aimer la France de Giscard…

    Le boycott de l’Espagne ne se fera pas en 24 heures ni du bout des lèvres, mais sur le terrain même où les complicités se manifestent, donc aussi dans ces démocraties qui (soi-disant) rejettent politiquement, mais accueillent économiquement !

    Sabotons leur sale commerce

    Imprimerie spéciale


    sources :
     



    [Brisons les chaînes de la répression]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Brisons les chaînes de la répression]. — Genève : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier jaune ) ; 45 × 32 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : prison
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne
    • Noms cités (± liste positive)  : Kröcher-Tiedemann, Gabriele (1951-1995)  ; Möller, Christian  ; Wagner, Rolf Clemens (1944-2014)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte (dactylographié : solidarité avec Gabriele Kröcher, Christian Möller et Wagner en grève de la faim, emprisonnés en Suisse de 1977 à 1987) ; dessin (poing levé avec une chaine brisée) ]

    texte :

    Brisons les chaînes de la répression

    En entendant une grève de la faim, G. Kröcher, Ch. Möller et R. Wagner manifestent la terrible solitude dans laquelle les a plongé la "démocratique" justice de classe helvétique. En osant affronter hier l’État bourgeois les armes à la main, ces combattants d’avant-garde ont été frappés de lourdes peines de prison. L’indifférence qui règne à leur égard permet à la répression bourgeoise de s’exprimer totalement. En luttant aujourd’hui avec l’arme dérisoire de la grève de la faim, du fond de leur cellule nos frères emprisonnés nous appellent à manifester notre solidarité.

    La classe ouvrière qui engraisse par son travail la bourgeoisie ne peut la laisser assassiner ces généreux combattants qui se sont levés contre son ordre social infâme. La solidarité avec les victimes de la répression bourgeoise est devoir de la classe ouvrière.

    Toi qui lit cette affiche, tu peux briser la solitude de nos frères réprimés en diffusant partout autour de toi leurs revendications :


    — abolition des QHS, levée des mesures de haute sécurité !
    — Non à l’isolement !
    — Regroupement de tous les prisonniers politiques !
    — Non à l’extradition vers l’Allemagne !

    Lutter pour soulager le poids de la répression qui pèse sur les emprisonnés c’est pour la classe ouvrière manifester une solidarité active avec ses frères réprimés, c’est préparer pour demain de meilleures conditions générales pour la lutte de classe.

    « solidarité ouvrière »


    sources :
     



    [Yark-yark : le cri du peuple, n° 3]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Yark-yark : le cri du peuple, n° 3]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : contrôle des naissances  ; presse  ; prison
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; Grande-Bretagne
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Yark-yark : le cri du peuple
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ journal mural ]

    texte :

    Yark-yark : le cri du peuple

    n° 3

    Depuis le printemps 85, le mouvement des taulards existe à nouveau et ne cesse de ce développer, parfois sous formes d’actions collectives radicales, avec parallèlement un travail d’unification des revendications. Hommes et femmes, prévenus et condamnés, français et immigrés, droits communs et politiques se solidarisent dans la lutte contre l’isolement, puis dans d’autres revendications — SMIC pour tous les détenus — Remises de peines supplémentaires — Parloirs intimes etc. Il ne se passe pas un mois sans qu’il y ait une grève de la faim ou des plateaux, un refus collectif de ragagner la cellule etc.
    Nous nous sentons solidaires de ces mouvements.

    Si nous sommes contre les taules, ce n’est pas par humanisme.

    C’est tout d’abord que la flicaille nous considère comme du gibier de potence, à cause de nos idées, nos pratiques, nos galères quotidiennes. Hier taulard, demain homme libre ; hier homme libre, demain taulard, mais aujourd’hui le corps et la tête en pleine « social-démocratie ». Pour certains professeurs de radicalité, les revendications des taulards peuvent paraitre réformistes (SMIC, parloir…) mais tant mieux si elles améliorent le quotidien, et salut à ceux qui, à chaque mutinerie, se prennent la répression carcérale dans la tronche.
    Le soutien aux embastillés signifie pour nous une réflexion politique sur l’enfermement. Nous n’avons que faire, contrairement à certains réformistes des lois dites « apaisantes » : aménagements qui, sous prétexte d’humaniser la taule, donnent lieu à un autre chantage, à un autre flicage ; exemple : système anglo-saxon des bracelets mouchards que les détenus en liberté conditionnelle doivent garder en permanence.
    C’est cette même logique réformiste qui permet le développement des Travaux d’intérêt général (TIG) : une espèce de bagne sans boulet où tout condamné bosserait gratos pour les intérêts de la bourgeoisie.

    Ça aussi, c’est de l’enfermement !

    L’enfermement est à la fois un instrument de répression extrême et la représentation la plus criante du système.
    Les taulards ne sont ni démons ni enfants de chœur mais produits par notre société capitaliste ; car c’est elle qui installe la prison, ultime rempart contre la révolte, ultime solution contre toute tentative d’échapper à la banalité des rapports marchands. La prison est un des verrous qui perpétue l’ordre social.
    La solidarité à l’extérieur des taules est nécessaire
    * pour qu’un fort mouvement s’attaque à la bourgeoisie cannibaliste
    * pour en finir avec la connerie sécuritaire
    * pour dire à ceux qui veulent nous refiler toujours la même marchandise enduite de bleu/blanc/rouge que la révolution n’est pas morte et qu’elle peut leur tomber sur la gueule à tout moment.

    Maton
    Version pénitencière de la Gestapo en bleu marine qui sévit dans nos rues. Philosophiquement raciste, fasciste et machiste, tabasse et torture, porte la moustache, syndicalement se prends pour la force ouvrière (existe aussi en version féminine).

    Branlette obligatoire
    Forme la plus répandue de la liberté en prison, offre moultes possibilités de rencontre.

    Surpopulation
    « À 5 par cellule, il reste de la place pour ton fils » : 55 000 détenus en tout.

    Médecine
    Être en cage 24 h/24, ça ne favorise pas vraiment la santé (sic !) : ingestions diverses, dents gâtées, ulcères, sida, etc.
    Pour y remédier, la médecine pénitencière manie allègrement la carotte et la valium ! Pas de soins appropriés, pas de suivi médical mais une énorme machine à distribuer calmants et neuroleptiques.
    Abrutissement garanti à tous les niveaux, vive la camisole chimique !
    De plus, la distribution donne évidement lieu à un chantage supplémentaire aux dépends des détenus.

    Travail
    Vous ne pensiez tout de même pas y échapper là-dedans ??
    Obligatoire, ou plutôt « recommandé » en centrale (c’est ça ou la suppression des grâces). Il permet à quelques sociétés exonérées de charges d’avoir une main d’œuvre sans protection sociale, sans droits d’aucune sorte et sous-payée.
    Plonger parce que poussé à voler par ton salaire SIVP et te retrouver à bosser pour 800 F par mois pour acheter des mégots 2 fois plus chers qu’ailleurs : hilarant, non ?
    Racket… Vous avez dit racket ?

    Mutinerie
    Des fois ça craque : 1974, 1985 et toutes les autres… On peut, au choix, refuser le plateau repas, refuser de remonter de promenade, grimper sur les toits ou, avec beaucoup de chance, tout casser et avoir 2, 3 salauds en otages. Ça s’appelle être libre au moins quelques heures ! Mais gaffe à la rentrée : isolement, recondamnation, matraquages (à 4 CRS contre 1) ou se faire tirer comme des lapins par les keufs.
    C’est pourtant le seul moyen de se faire entendre : alors ?
    Bonne chance pour les prochaines, on espère que ça bougera aussi dans la rue.

    Isolement
    Le chef-d’œuvre du système carcéral.
    À la fois moyen de pression ultime et point final à la révolte des individus.
    On y fourre les « ennemis publics » taillés sur mesure pour l’opinion (Action directe, Mesrine, Basques, etc.) ou ceux qui, refusant de jouer le jeu de l’enfermement deviennent (ou pourront devenir) des symboles de la lutte des prisonniers.
    Cette méthode d’extermination utilisée brillaient par l’Allemagne contre la RAF ou l’Angleterre contre l’IRA est connue (à quelques degrés dans l’horreur près) sous le nom de QHS (Quartier haute sécurité).
    Quel consiste en mitard (cachot) indéfiniment prolongé ou en quartier spécialement aménagé, les prisonniers et tous ceux qui les appuient exigeront toujours la disparition de ces oubliettes modernes où le pouvoir joue à briser ce qui reste d’humain chez les individus.

    Visite-parloir
    Déjà, il faut obtenir l’autorisation du juge et ça traine en longueur (surtout si vous n’êtes pas mariés).
    Ensuite, poireauter des heures devant la taule à la merci des matons et de leur bonne humeur. Visites, en principe une fois par semaine pour condamnés et trois fois par semaine pour prévenus (en fait, à la gueule du client).
    Puis c’est le parloir dit libre : c’est à dire sous surveillance constante avec fouille à l’aller et au retour (à poil pour les détenus).
    Des fois, on vous permet un bisou, merci chef !
    Au fait, 1/4 seulement des taulards reçoivent des visites.

    Courrier
    Vous pensiez que l’administration pénitencière ne se prive pas d’emmerder les détenus sur quelque chose d’aussi important et vous avez gagné !
    Le courrier est ouvert, lu, éventuellement bloqué.
    Agréable de savoir qu’un juge d’instruction sait tout de toi et bonjour l’intimité ! Qui dit lettres dit censure, un mot qui raconte les conditions de vie peut très bien ne pas arriver à l’extérieur comme un journal ou une lettre trop « subversive » ne pas arriver à l’intérieur.
    Le courrier, c’est comme l’oxygène que l’administration pénitencière peut raréfier ou couper à son gré.

    Évasion
    Meilleurs vœux pour l’année 89


    sources :
     

    1980

    1980
    Affiches liées