France : histoire : 1871 (La Commune)

 

La Commune de Paris et les autres Communes (Lyon, Marseille, etc.) de 1870 et 1871.

Les Communes décrétées en 1870 et 1871 dans la foulée de la défaite de l’Empire français face à l’alliance prussienne — et notamment la Commune de Paris (mars-mai 1871) — est un événement politique qui a toujours un retentissement important. Comme le meeting de Haymarket (Chicago, 1886), autre item de la mythologie révolutionnaire, cet épisode est évoqué dans de nombreux ouvrages et aussi dans les discours, tracts et affiches. Les dates anniversaires de ces événements voient évidemment plus de publications.

Les divers « communes » (Paris, Lyon, Saint-Étienne, Le Creusot, Marseille, Narbonne, Limoges, Toulouse …) ont parfois publié des affiches et autres placards. Ainsi Yves Le Guillou (ENSIBB, 1999) en comparant les archives de la Bibliothèque historique de la ville de Paris (BHVP) avec des catalogues d’archives et des ouvrages déjà publiés comme Les Murailles politiques françaises (1874) a inventorié 813 affiches dont 400 issues (399 d’après la BDIC) de l’Imprimerie nationale (généralement numérotées).

Pour les affiches d’époque, voir :
— Affiches de 1870,
— Affiches de 1871,
— Commune de Paris (1871).

 

Affichage par année

73 affiches :

 





    [Sur la Commune]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Sur la Commune]. — [S.l.] : Elle n’est pas morte !, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : noir , brun ) ; 64 × 45 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)  ; FACL (Fonds d’archives communistes libertaires)
    • Liste des thèmes  : situationnisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1871 (La Commune)
    • Noms cités (± liste positive)  : Blanqui, Auguste (1805-1881)  ; Debord, Guy-Édouard (1931-1994)  ; Kotànyi, Attila  ; Vaneigem, Raoul (1934-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ Texte de l’Internationale situationniste de 1962 sur la Commune de Paris de 1871 ]

    texte :

    Sur la Commune

    1

    « Il faut reprendre l’étude du mouvement ouvrier classique d’une manière désabusée, et d’abord désabusée quant à ses diverses sortes d’héritiers politiques ou pseudo-théoriques, car ils ne possèdent que l’héritage de son échec. Les succès apparents de ce mouvement sont ses échecs fondamentaux (le réformisme ou l’installation au pouvoir d’une bureaucratie étatique) et ses échecs (la Commune ou la révolte des Asturies) sont jusqu’ici ses succès ouverts, pour nous et pour l’avenir. »

    « Notes éditoriales », Internationale situationniste, n° 7

    2

    La Commune a été la plus grande fête du XIXe siècle. On y trouve, à la base, l’impression des insurgés d’être devenus les maîtres de leur propre histoire, non tant au niveau de la déclaration politique "gouvernementale" qu’au niveau de la vie quotidienne dans ce printemps de 1871 (voir le jeu de tous avec les armes ; ce qui veut dire : jouer avec le pouvoir). C’est aussi en ce sens qu’il faut comprendre Marx : « la plus grande mesure sociale de la Commune était sa propre existence en actes ».

    3

    Le mot de Engels : « Regardez la Commune de Paris. C’était la dictature du prolétariat » doit être pris au sérieux, comme base pour faire voir ce que n’est pas la dictature du prolétariat en tant que régime politique (les diverses modalités de dictatures sur le prolétariat, en son nom).

    4

    Tout le monde a su faire de justes critiques des incohérences de la Commune, du défaut manifeste d’un appareil. Mais comme nous pensons aujourd’hui que le problème des appareils politiques est beaucoup plus complexe que ne le prétendent les héritiers abusifs de l’appareil de type bolchevik, il est temps de considérer la Commune non seulement comme un primitivisme révolutionnaire dépassé dont on surmonte toutes les erreurs, mais comme une expérience positive dont on n’a pas encore retrouvé et accompli toutes les vérités.

    5

    La Commune n’a pas eu de chefs. Ceci dans une période historique où l’idée qu’il fallait en avoir dominait absolument le mouvement ouvrier. Ainsi s’expliquent d’abord ses échecs et succès paradoxaux. Les guides officiels de la Commune sont incompétents (si on prend comme référence le niveau de Marx ou Lénine, et même Blanqui). Mais en revanche les actes « irresponsables » de ce moment sont précisément à revendiquer pour la suite du mouvement révolutionnaire de notre temps (même si les circonstances les ont presque tous bornés au destructif — l’exemple le plus connu est l’insurgé disant au bourgeois suspect qui affirme qu’il n’a jamais fait de politique : « c’est justement pour cela que je te tue »).

    6

    L’importance vitale de l’armement général du peuple est manifestée, dans la pratique et dans les signes, d’un bout à l’autre du mouvement. Dans l’ensemble on n’a pas abdiqué en faveur de détachements spécialisés le droit d’imposer par la force une volonté commune. La valeur exemplaire de cette autonomie des groupes armés a son revers dans le manque de coordination : le fait de n’avoir à aucun moment, offensif ou défensif, de la lutte contre Versailles porté la force populaire au degré de l’efficacité militaire ; mais il ne faut pas oublier que la révolution espagnole s’est perdue, et finalement la guerre même, au nom d’une telle transformation en « armée républicaine ». On penser que la contradiction entre autonomie et coordination dépendait grandement du degré technologique de l’époque.

    7

    La Commune représente jusqu’à nous la seule réalisation d’un urbanisme révolutionnaire, s’attaquant sur le terrain aux signes pétrifiés de l’organisation dominante de la vie, reconnaissant l’espace social en termes politiques, ne croyant pas qu’un monument puisse être innocent. Ceux qui ramènent ceci à un nihilisme de lumpenprolétaire, à l’irresponsabilité des pétroleuses, doivent avouer en contrepartie tout ce qu’ils considèrent comme positif, à conserver, dans la société dominante (on verra que c’est presque tout). « Tout l’espace est déjà occupé par l’ennemi... Le moment d’apparition de l’urbanisme authentique, ce sera de créer, dans certaines zones, le vide de cette occupation. Ce que nous appelons construction commence là. Elle peut se comprendre à l’aide du concept de trou positif forgé par la physique moderne. » (« Programme élémentaire d’urbanisme unitaire », Internationale situationniste n° 6.)

    8

    La Commune de Paris a été vaincue moins par la force des armes que par la force de l’habitude. L’exemple pratique le plus scandaleux est le refus de recourir au canon pour s’emparer de la Banque de France alors que l’argent a tant manqué. Durant tout le pouvoir de la Commune, la Banque est restée une enclave versaillaise dans Paris, défendue par quelques fusils et le mythe de la propriété et du vol. Les autres habitudes idéologiques ont été ruineuses à tous propos (la résurrection du jacobinisme, la stratégie défaitiste des barricades en souvenir de 48, etc.).

    9

    La Commune montre comment les défenseurs du vieux monde bénéficient toujours, sur un point ou sur un autre, de la complicité des révolutionnaires ; et surtout de ceux qui pensent la révolution. C’est sur le point où les révolutionnaires pensent comme eux. Le vieux monde garde ainsi des bases (l’idéologie, le langage, les mœurs, les goûts) dans le développement de ses ennemis, et s’en sert pour regagner le terrain perdu. (Seule lui échappe à jamais la pensée en actes naturelle au prolétariat révolutionnaire : la Cour des Comptes a brûlé.) La véritable « cinquième colonne » est dans l’esprit même des révolutionnaires.

    10

    L’anecdote des incendiaires, aux derniers jours, venus pour détruire Notre-Dame, et qui s’y heurtent au bataillon armé des artistes de la Commune, est riche de sens : elle est un bon exemple de démocratie directe. Elle montre aussi, plus loin, les problèmes encore à résoudre dans la perspective du pouvoir des conseils. Ces artistes unanimes avaient-ils raison de défendre une cathédrale au nom de valeurs esthétiques permanentes, et finalement de l’esprit des musées, alors que d’autres hommes voulaient justement accéder à l’expression ce jour-là, en traduisant par cette démolition leur défi à une société qui, dans la défaite présente, rejetait toute leur vie au néant et au silence ? Les artistes partisans de la Commune, agissant en spécialistes, se trouvaient déjà en conflit avec une manifestation extrémiste de la lutte contre l’aliénation. Il faut reprocher aux hommes de la Commune de n’avoir pas osé répondre à la terreur totalitaire du pouvoir par la totalité de l’emploi de leurs armes. Tout porte à croire qu’on a fait disparaître les poètes qui ont traduit à ce moment la poésie en suspens de la Commune. La masse des actes inaccomplis de la Commune permet que deviennent « atrocités » les actes ébauchés, et que les souvenirs soient censurés. Le mot « ceux qui ont fait les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau » explique aussi le silence de Saint-Just.

    11

    Les théoriciens qui restituent l’histoire de ce mouvement en se plaçant du point de vue omniscient de Dieu, qui caractérisait le romancier classique, montrent facilement que la Commune était objectivement condamnée, qu’elle n’avait pas de dépassement possible. Il ne faut pas oublier que, pour ceux qui ont vécu l’évènement, le dépassement était là.

    12

    L’audace et l’invention de la Commune ne se mesurent évidemment pas par rapport à notre époque mais par rapport aux banalités d’alors dans la vie politique, intellectuelle, morale. Par rapport à la solidarité de toutes les banalités parmi lesquelles la Commune a porté le feu. Ainsi, considérant la solidarité des banalités actuelles (de droite et de gauche) on conçoit la mesure de l’invention que nous pouvons attendre d’une explosion égale.

    13

    La guerre sociale dont la Commune est un moment dure toujours (quoique ses conditions superficielles aient beaucoup changé). Pour le travail de « rendre conscientes les tendances inconscientes de la Commune » (Engels), le dernier mot n’est pas dit.

    14

    Depuis près de vingt ans, en France, les chrétiens de gauche et les staliniens s’accordent, en souvenir de leur front national anti-allemand, pour mettre l’accent sur ce qu’il y eut dans la Commune de désarroi national, de patriotisme blessé, et pour tout dire de « peuple français demandant par pétition d’être gouverné » (selon la « politique stalinienne » actuelle), et à la fin poussé au désespoir par la carence de la droite bourgeoise apatride. Il suffirait, pour recracher cette eau bénite, d’étudier le rôle des étrangers venus combattre pour la Commune : elle était bien, avant tout, l’inévitable épreuve de force où devait se mener l’action en Europe depuis 1848 de « notre parti », comme disait Marx.

    18 mars 1962

    Attila Kotànyi, Guy Debord, Raoul Vaneigem

    Ces thèses sur la Commune, dont l’actualité ne devrait échapper à personne, parurent le 21 février 1963 dans un tract de L’internationale situationniste intitulé Aux poubelles de l’histoire ! Il révélait un plagiat vraiment démesuré de ces thèses qu’Henri Lefebvre avait fait paraître dans l’ultime numéro de la répugnante revue Arguments paru au début de 1963, plagiat que ce versaillais de la culture réitérera en 1965 dans son livre sur La Proclamation de la Commune. Ce tract fut réédité en fac-similé dans le n° 12 de la revue Internationale situationniste en septembre 1969.

    Achevé d’imprimer le 18 mars 1997. © anticopyright des éditions Elle n’est pas morte !


    sources :
     





    [Propostas e projetos anarquistas para uma sociedade em crise]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Propostas e projetos anarquistas para uma sociedade em crise]. — São Paulo : Terra livre (biblioteca), . — 1 affiche (photocop. ), coul. (quadri ) ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : Brésil
    • Lieux d’archivages  : Biblioteca Terra Livre (São Paulo)
    • Liste des thèmes  : art : cinéma  ; propagande
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1871 (La Commune)  ; France : histoire : 1894-1914
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; photos (extraits de films) ]

    texte :

    Cineclube Terra Livre

    Mostra películas negras : produção cinematográfica anarquista

    A Biblioteca Terra Livre tem o prazer de anunciar o inicio atividades do Cineclube Terra Livre. Trata-se de uma parceria com o Centro Cineclubista de São Paulo - http://centrocineclubista.blogspot.com/ A partir de março de 2011 o Cineclube Terra Livre realizará uma sessão de cinema mensal gratuita com temática anarquista seguida de debate. No primeiro semestre realizaremos a Mostra “Películas Negras” : Produção Cinematográfica Anarquista. O objetivo central desta mostra é resgatar parte de história do cinema que foi escamoteada por muitos anos. Pretendemos apresentar e retornar a discussão da produção cinematográfica anarquista. Anarquistas se aventuraram a produzir filmes em diferentes países e em diversos períodos históricos. Pretendemos traçar um panorama dessa produção, trazendo o anarquismo não somente como terna dos filmes, mas como idéia que orientou a organização e realização dos filmes, pensando na propaganda e se valendo da autogestão como meio do produção. Além disso, pretendemos criar um espaço permanente de reflexão e discussão sobre a estética anarquista e como os anarquistas utilizaram a linguagem do cinema para se expressar.

    Sessão 1 : 20/03 (Domingo) 18 horas

    cinema do povo

    Na sessão de inauguração do Cineclube Terra Livre serão exibidos filmes silenciosos realizados pelo grupo anarquista Cinema do Povo na década de 910 na França. Também serão exibidos dois filmes realizados por grandes estúdios de cinema comerciais do inicio do sêculo XX que criticam e combatem o anarquismo.

    A Comuna (La Commune) França, 1914, 35 mm, p/b, 22min
    As misérias da agulha (Les Misères de l’aiguille) França, 1914, 35 mm, p/b, 13min
    O Velho doqueiro (Le Vieux docker) França, 1914, 35 mm, b/b, 5min
    Assassinato do ministro Plehve - grão duqué Serge (Assassinat du ministre Plehve - grand-duc Serge) França, 1904, 35 mm, p/b, 1min16
    A Terrorista  (La Terroriste) França, 1907, tingido, 11min20

    ★★★

    Local : Centro Cineclubista de São Paulo

    Rua Augusta, 1239, sala 13 — São Paulo
    Próximo ao Metrô Consolação
    Entrada gratuita

    ★★★

    Cineclube Terra Livre
    http://bibliotecaterralivre.wordpress.com


    sources :

    Le Cinéma du Peuple (Paris, 1913-1914).


    1914
    Affiche liée







    [Commune de Paris : place au peuple, place à la Commune ! La Commune est proclamée !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Commune de Paris : place au peuple, place à la Commune ! La Commune est proclamée !]. — Paris : FA__ [2] (Fédération anarchiste : 1953-....), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (quadri ) ; 60 × 84 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : révolution
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1871 (La Commune)
    • Noms cités (± liste positive)  : Vallès, Jules (1832-1885)
    • Presse citée  : Vive l’anarchie (2020-....)
    • Vie des mouvements  : anniversaire, commémoration
    notes :
    descriptif :


    texte

    photo (affiche originale de 1871, utilisée pour une exposition à Rennes en 2021)

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    N° 44 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — N° 44

    COMMUNE DE PARIS

    CITOYENS,

    Votre Commune est constituée.

    Le vote du 26 mars a sanctionné la Révolution victorieuse.

    Un pouvoir lâchement agresseur vous avait pris à la gorge : vous avez, dans votre légitime défense, repoussé de vos murs ce gouvernement qui voulait vous déshonorer en vous imposant un roi.

    Aujourd’hui, les criminels que vous n’avez même pas voulu poursuivre abusent de votre magnanimité pour organiser aux portes même de la cité un foyer de conspiration monarchique. Ils invoquent la guerre civile ; ils mettent en œuvre toutes les corruptions ; ils acceptent toutes les complicités ; ils ont osé mendier jusqu’à l’appui de l’étranger.

    Nous en appelons de ces menées exécrables au jugement de la France et du monde.

    CITOYENS,

    Vous venez de vous donner des institutions qui délient toutes les tentatives.

    Vous êtes maîtres de vos destinées. Forte de votre appui, la représentation que vous venez d’établir va réparer les désastres causés par le pouvoir déchu : l’industrie compromise, le travail suspendu, les transactions commerciales paralysées, vont recevoir une impulsion vigoureuse.

    Dès aujourd’hui, la décision attendue sur les loyers ;

    Demain, celle des échéances ;

    Tous les services publics rétablis et simplifiés ;

    La garde nationale, désormais seule force armée de la cité, réorganisée sans délai.

    Tels seront nos premiers actes.

    Les élus du peuple ne lui demandent, pour assurer le triomphe de la République, que de les soutenir de sa confiance.

    Quant à eux, ils feront leur devoir.

    Hôtel-de-Ville de Paris, le 29 mars 1871.

    LA COMMUNE DE PARIS,

    IMPRIMERIE NATIONALE - Mars 1871.


    Place au peuple, place à la Commune !

    La Commune est proclamée !

    Elle est sortie de l’urne électorale, triomphante souveraine et armée. Les élus du peuple sont entrés dans le vieil Hôtel de Ville qui a entendu le tambour de Santerre et la fusillade du 22 janvier sur cette place où le sang des victimes de l’honneur nationale et de la dignité parisienne vient d’être essuyé par la poussière soulevée en ce jour de fête sous les pas des bataillons victorieux.

    On n’entendra plus le roulement du tambour de Santerre ; les fusils ne brilleront plus aux fenêtres de l’hôtel communal et le sang ne tachera plus la place de Grève si nous le voulons. Et nous le voulons, n’est-ce-pas citoyens ? La Commune a été proclamée. L’artillerie sur les quais tonnait ses salves au soleil qui dorait leur fumée grise sur la place. Derrière les barricades, où se tenait debout la foule : hommes saluant du chapeau, femmes saluant du mouchoir, le défilé triomphal, les canons abaissant leurs gueules de bronze, humbles et paisibles, craignant de menacer la foule joyeuse.

    Devant la façade sombre, dont le cadran a sonné tant d’heures qui sont maintenant des siècles et au vu de tant d’événements qui sont aujourd’hui l’Histoire, sous ces fenêtres peuplées d’assistants respectueux, la garde nationale défilait luit jetant les vivats de son enthousiasme tranquille et fier. Au-dessus de l’estrade se tenait les élus du peuple, braves gens à la tête énergique et sérieuse ; le buste de la République, qui se détachait blanc sur la tenture rouge, regardait impassible reluire cette moisson de baïonnettes étincelantes au milieu de laquelle frissonnaient les drapeaux et les guidons aux couleurs éclatantes, tandis que montaient dans l’air le bourdonnement de la cité, les bruits du cuivre et de la peau d’âne, les salves et les acclamations.

    La Commune est proclamée dans une journée de fête révolutionnaire et patriotique, pacifique et joyeuse, d’ivresse et de solennité, de grandeur et d’allégresse, digne de celles qui ont vu les hommes de 93 et qui console de vingt ans d’Empire, de six mois de défaites et de trahisons. Le peuple de Paris debout en armes, a proclamé la Commune, qui lui a épargné la honte de la capitulation, l’outrage de la victoire prussienne et qui le rendra libre comme elle l’eût rendu vainqueur.

    Que n’a-t-elle été proclamée le 31 octobre ! Qu’importe ! Morts de Buzenval, victimes du 22 janvier, vous êtes vengés maintenant !

    La Commune est proclamée. Les bataillons qui spontanément, débordant des rues, des quais, des boulevards, sonnaient l’air les fanfares des clairons, faisant gronder l’écho et battre les cœurs avec les roulements du tambour, sont venus acclamer et saluer la Commune, lui donner cette promulgation souveraine de la grande revue civique qui défie Versailles, remontent l’arme sur l’épaule vers les faubourgs, remplissant de rumeurs la grande ville, la grande ruche.

    La commune est proclamée. C’est aujourd’hui la fête nuptiale de l’idée et de la révolution. Demain citoyen-soldat pour féconder la Commune acclamée et épousée la veille, il faudra reprendre, toujours fier, maintenant libre, sa place à l’atelier ou au comptoir.

    Après la poésie du triomphe, ma prose du travail.

    Jules Vallès / Le Cri du peuple, 30 mars 1871


    sources :

    Affiche parue en page centrale de Vive l’anarchie n° 3 (vers mai-juin 2021), journal prix libre également encarté dans Le Monde libertaire :
    http://www.etvlan.org/Fichiers/Affiches/AfficheVLAN3A1W.jpg
    http://www.etvlan.org/Fichiers/Journaux/VLAN3A3W.pdf


    1871
    Affiche liée



    [Vive la Commune ! : Louise Michel]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Vive la Commune ! : Louise Michel] / Joëlle Jolivet. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (quadri ) ; 124 × 84 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1871 (La Commune)
    • Noms cités (± liste positive)  : Michel, Louise (1830-1905)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ dessin (Louise Michel brandissant un drapeau) par Joëlle Jolivet ]

    texte :

    Vive la Commune !

    Louise Michel

    Joëlle Jolivet
    Illustratrice
    Ses linogravures, familières des étals des librairies et de leur rayon jeunesse, ont fait le tour du monde. Diplômée des Arts appliqués et des Beaux-Arts de Paris, elle a illustré de nombreux livres, mais travaille aussi pour la presse et la publicité. Elle a notamment publié 365 Pingouins (avec Jean-Luc Fromental ; rééd. Hélium, 2017), la bande dessinée Freak Parade (scénario Fabrice Colin ; Denoël, 2020) et signe les images de plusieurs récits pour enfants de Luis Sepúlveda parus aux éditions Métailié, dont Histoire d’un escargot qui découvrit l’importance de la lenteur (2014), Histoire d’un chien mapuche (2016) et Histoire d’une baleine blanche (2019).

    L’affiche du 1


    sources :

    Affiche parue en page centrale de la revue Le Un (https://le1hebdo.fr/), hors-série XL « Louise Michel » (printemps 2021).
    https://boutique.le1hebdo.fr/common/product-article/447





    [Marx, Engels, contre la Commune]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Marx, Engels, contre la Commune]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CDA (FA, Paris)
    • Liste des thèmes  : marxisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1871 (La Commune)
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Marx Engels contre la Commune

    « Les Français ont besoin d’être rossés. Si les Prussiens sont victorieux, la centralisation du pouvoir d’État sera utile à la centralisation de la classe ouvrière allemande. La prépondérance allemande en outre, transportera le centre de gravité du mouvement ouvrier de France en Allemagne

    La prépondérance pour le théâtre du monde du prolétariat allemand sur le prolétariat français serait en même temps la prépondérance de notre théorie sur celle de Proudhon. »

    Lettre de Marx à Engels

    ***

    « Ma confiance dans la force militaire croit chaque jour. C’est nous qui avons gagné la première bataille sérieuse. Il serait absurde de faire de l’antimilitarisme notre seul principe directeur. Bismarck en ce moment comme en 1866 travaille pour nous à sa façon. »

    Lettre de Engels à Marx

    Les anarchistes


    sources :

    Le texte note « Bismark » au lieu de « Bismarck ».



    [Toque revolucionario]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Toque revolucionario] / Fermín Sagristà. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (estampe ), coul. (trois ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Marseille)
    • Liste des thèmes  : éducation  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne : histoire : ->1907  ; Espagne : histoire : 1908-1923  ; France : histoire : —>1789  ; France : histoire : 1871 (La Commune)
    • Noms cités (± liste positive)  : Ferrer y Guardia, Francisco (1859-1909)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (foule, avec drapeaux noirs et rouges [drapeaux rouges sur les précédentes versions], autour d’une cloche géante qui va être frappé par un homme dénudé, flambeau allumé au sol ; Illustration allégorique du tocsin révolutionnaire qu’on s’apprête à sonner en octobre 1909, en hommage à Francisco Ferrer. En médaillon diverses scènes révolutionnaires : Révolte de Spartacus - Invention de l’imprimerie - Prise de la Bastille - Chute de la colonne Vendôme - exécution de Francisco Ferrer, épilogue de la tyrannie) de Fermín Sagristà ]

    texte :

    1450 - esto matara aquello -

    Siglo XIX — Marzo 1871 - La Commune de Paris - A la fraternidad humana

    XX — 2 vendemiaire an CXVII - Ferrer prologo de la libertad - Montjuich episodio de la tiranía

    Siglo XVIII — Julio 1789 - Toma de la Bastilla - Caída del absolutismo real

    1ro siglo — Ano 71 - La man[…] - Spartacus […] los esclavos

    F. Sagristà

    Toque revolucionario


    traduction :

    dans les médaillons :
    - 1er SIÈCLE - ANNÉE 71 - SPARTACUS ENSEIGNE AUX ESCLAVES -
    - XVe - 1450 - CECI TUERA CELA -
    - XVIIe SIÈCLE - JUILLET 1789 - PRISE DE LA BASTILLE - CHUTE DE L’ABSOLUTISME ROYAL -
    - XIXe SIÈCLE - MARS 1871 - COMMUNE DE PARIS - A LA FRATERNITÉ HUMAINE -
    - XXe - 2 VENDEMIAIRE CXVII - MONTJUICH ÉPILOGUE DE LA TYRANNIE - FERRER PROLOGUE DE LA LIBERTÉ -

    F. Sagristà

    TOCSIN RÉVOLUTIONNAIRE


    sources :

    Paru en plusieurs versions dont une avec des drapeaux rouges (l’originale ?) en carte postale : https://cartoliste.ficedl.info/?article3704