2016

 

 

199 affiches :

 

    [Attaque d’une BMW au Nouvel An à Montréal]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Attaque d’une BMW au Nouvel An à Montréal]. — Montréal : Montréal contre-information = Montreal counter-information = MTL Contre-info, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : noir , bleu , papier blanc ) ; [43 ?] × [28 ?] cm.

    • Affiches par pays  : Canada
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : insurrectionnalisme  ; sabotage / sabottage
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Hammond brothers  ; Kimble, Michael  ; Kish, Nicole  ; Mason, Marius  ; Romanos, Nikos  ; Sheppard, Emma  ; Swain, Sean
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    dessin (chevreuil/cerf de Virginie couché couvant [?] une forêt avec deux cervidés près d’un feu)

    texte :

    Attaque d’une BMW au Nouvel An à Montréal

    « Parce que le Black December n’est pas une répétition mise en scène d’événements insurrectionnels du passé, mais plutôt un cycle de lutte qui connecte le passé avec le présent, à la recherche d’un futur où nos vies quotidiennes seront inondées d’attaque et d’actes rébellion contre le Pouvoir.

    Parce que, même si nos corps sont emprisonnés derrières des murs et des barreaux, nos esprits se trouvent à chaque endroit de la planète ou des drapeaux de résistance se lèvent pour un monde de liberté.

    Parce que nos cœurs continuent de battre obstinément au rythme de la sauvage liberté... »
    – Nikos Romanos

    « Durant la soirée du 31 décembre dernier (2015), une personne en colère (moi) a couvert une vaste distance jusqu’à un quartier terriblement gentrifié près du Canal Lachine à Montréal pour incendier une BMW (sur la rue Duvernay, entre Charlevoix et Lévis). On appellera cela une tentative, car je n’étais plus là pour voir si c’est véritablement arrivé... mais si aucun citoyen stupide n’a pris le risque d’intervenir pour empêcher le feu de détruire la voiture, ça devrait avoir marché. Mais on ne peut en être assuré.es.

    Incendier cette horrible machine avec un cocktail molotov aurait permis plus de certitude. Cependant, à cette heure animée de la soirée, lors de l’une des soirées les plus animées de l’année, je ne pouvais pas prendre de risque, alors j’ai utilisé une approche plus discrète qui implique des produits chimiques. Ainsi, j’ai simplement glissé une tasse de café à moitié remplie avec du chlore sec auquel j’ai ajouté du liquide de frein sous l’un des pneus arrière de la voiture, avant de fuir la scène sans un bruit. J’ai testé la recette plusieurs fois, alors je ne vois pas pourquoi ça n’aurait pas fonctionné, particulièrement sur des pneus. Voilà pour l’explication.

    D’autre part, il y a aussi de bonnes raisons qui pourraient mener la police et les médias à taire cet incendie, ou des voisins à ne pas prendre le temps d’appeler la police à propos d’un verre de café suspect – plus particulièrement parce que le quartier est rempli d’ « innocent.es » de la classe moyenne élevée, incluant des membres du Parti Intérieur. Évidemment, iels pourraient chercher à éviter un scandale pouvant rendre inconfortable cet insignifiant disneyland bourgeois et mettre en jeu leur dégoutante et délirante impression d’être socialement (et racialement) supérieurs, avec toutes les fluctuations flatulencielles de bulles de crédit que ça peut impliquer. Alors peut-être, peut-être.

    Pour toustes ceuzécelles écœuré.es de ce formatage social quasi-ouvertement fasciste qu’est la « gentrification », la seule manière d’assurer qu’elle ne soit pas plus encore écartée de la « vue du public » est de reproduire de plus en plus de telles tactiques, dans les endroits les plus achalandés possibles, pour que la situation devienne impossible à éviter pour ces petits rats capitalistes. Nous avons besoin d’insurrections soutenues qui prennent des formes et des aspects aussi variés que les couleurs d’arc-en-ciel de votre clique, votre clan, votre culte, votre couple et votre bande.

    Sortir de nos enclaves de confort peut certainement aider. Si un branleur comme moi a pu s’arranger pour bouger son cul par lui-même, loin de l’apathie normale de mes ami.es, pour fracasser un morceau de la société... alors ça veut peut-être dire que VOUS POUVEZ LE FAIRE.

    Alors vous pourriez aussi – sans vous y limiter – laisser tomber des seringues ou de la merde de chien sur les trottoirs des coins chics... arroser un bar&grill bourge de poivre de cayenne... frapper un homme blanc yuppie dont le visage est empreint de suffisance et lui foutre vos doigts dans les yeux... vous habiller et vous maquiller comme un hipster petit-bourgeois vous-mêmes pour aller foutre le bordel de l’intérieur... ou juste trouver du plaisir a attaquer par surprise n’importe quelle de leurs places pour la trasher... avec leur propre merde bien sûr. Libre a vous. Il y a tant de possibilités à saisir.

    J’ai posé ce geste dans le contexte du Black December, en solidarité avec Michael Kimble et toustes les autres prisonniers.ères qui ont pris part aux révoltes en Alabama, et avec Emma Sheppard en Grande-Bretagne, l’invincible Nikos Romanos, Sean Swain, Nicole Kish, MARIUS Mason et les freres Hammond.

    Mais ce geste était d’abord et avant tout une vengeance pour un chevreuil femelle retrouvée morte dans un fossé sur le bord de la route il y a près d’un an dans les Cantons de l’Est, alors qu’elle était encore enceinte. Il faudra des centaines de voitures brûlées pour apaiser ma colère face à la mort de cette pauvre créature sans défense. Ainsi je continuerai peu importe les embûches.

    Fire for hire!

    – un Individu de la Bande du Plateau »

    Trouvé sur : MTLCOUNTER-INFO.ORG
    Cette affiche n’encourage ni ne condamne des activités illégales.


    sources :

    https://mtlcounterinfo.org/new-years-eve-attack-on-a-yuppie-car/
    https://mtlcontreinfo.org/attaque-dune-bmw-au-nouvel-an-a-montreal/
    https://mtlcontreinfo.org/wp-content/uploads/2016/02/yuppiecar.pdf


    2016
    Affiche liée




    [Blasphegme numéro 1]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Blasphegme numéro 1]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ]

    texte :

    Septembre 2016

    Blasphegme 1

    Bulletin mural anarchiste de Paris et de sa région

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    Présentation

    « Je crache sur vos idoles, je crache sur Dieu, je crache sur la patrie,[…] je crache sur les drapeaux, je crache sur le capital et sur le veau d’or, je crache sur les religions : ce sont des hochets, je m’en moque, je m’en ris…
    Ils ne sont rien que par vous, quittez-les et ils se brisent en miettes.
    Vous êtes donc une force, ô résignés, de ces forces qui s’ignorent mais qui n’en sont pas moins des forces, et je ne peux pas cracher sur vous, je ne peux que vous haïr…ou vous aimer. Par-dessus tous mes désirs, j’ai celui de vous voir secouer votre résignation dans un réveil terrible de vie.
    Il n’y a pas de paradis futur, il n’y a pas d’avenir, il n’y a que le présent. »

    Albert Libertad, Aux résignés, 1905

    Blasphegme : néologisme désignant le blasphème adressé sous forme de crachat (ou phlegme) sur toutes les religions, qu’elles soient monothéistes ou polythéistes, que ce soit la religion de l’État ou celle du Capital, la religion du travail ou celle de l’égo.

    Le blasphegme crache à la face de tous les dieux et de tous les prophètes, sans faire de distinction entre les divers délires collectifs qui nous empoisonnent, nous maintenant dans la peur d’une autorité supérieure devant qui nous devrions nous mettre à genou.

    Le blasphegme est l’expression individuelle de non résignation face à une société qui ne nous laisse pas une seconde pour respirer, jouant sur les rapports de pouvoir entre individus pour maintenir le bétail tranquille, trop occupé à la concurrence et aux démonstrations de nos frustrations, fruits d’une vie qui n’a connu que la coercition des lois qui régulent la vie sociale.

    Ce journal a pour but de faire de l’agitation, de propager les idées anarchistes, de semer des graines de subversion dans un quotidien réglé comme du papier à musique.
    Bien loin de vouloir donner des leçons, c’est une proposition à enclencher des débats, sur des thèmes qui nous tiennent à cœur et nous semblent fondamentaux pour tout individu désireux de se libérer ici et maintenant de tous ces carcans qui nous empêchent de voler bien haut dans le ciel.


    Emmaüs : des profiteurs de la misère
    Quatre personnes vont passer en appel de procès le 3 octobre à Paris, suite à ce qui s’est passé l’été 2015 dans un centre d’hébergement géré par Emmaüs, rue Pernety (XIVe), où des migrants, lassés du mépris de l’association qui profite de leurs situations, avaient décidé de bloquer l’entrée du hall avec quelques personnes solidaires. En bonne association caritative, Emmaüs a de suite appelé les flics, criant à la séquestration, et un migrant et trois personnes solidaires se sont retrouvés en garde-à-vue puis libérés sous contrôle judiciaire, et ont écopé en octobre 2015 de 4 mois de prison avec sursis et des amendes.

    De fait, Emmaüs est l’entreprise qui règle pour la mairie de Paris la question des migrants, en s’appropriant les lieux que ces derniers investissent, en tentant ainsi d’endiguer toute lutte, les dispersant et les triant, voire parfois collaborant à leur enfermement en centre de rétention.

    Mais Emmaüs est aussi connu pour ses autres « activités de charité ». Elle gère un grand parc HLM en île de France, et là aussi elle se fait remarquer pour sa propension à enfoncer les pauvres encore plus dans la misère au nom du profit. Expulsions de locataires, augmentations de loyers … les méthodes habituelles des spéculateurs. Ceci dit, on connaît l’association surtout pour ses « Communautés » où elle exploite des personnes à la rue, les « compagnons », leur proposant l’hébergement et le repas comme tout salaire. Des règles très strictes sont établies, et les « compagnons » peuvent se faire jeter à la rue en plein hiver s’il s’avère qu’ils ne les respectent pas. Rajoutons que les boutiques Emmaüs, qui dépendent du travail des « compagnons », font tout simplement du profit en revendant à des pauvres des objets donnés et récupérés.

    Pour toutes ces raisons Emmaüs mérite de rejoindre le club des charognards de la misère, comme la Croix Rouge, France Terre d’Asile, l’Armée du Salut, et toutes les autres associations humanitaires qui prospèrent sur le dos des pauvres.


    La fête est déjà terminée ?
    Ces derniers mois on s’est bien amusé à courir dans les rues, à essayer de subvertir un peu notre existant et ces villes modernes et aseptisées, vitrines du capitalisme et de la société de contrôle.

    Cette loi on s’en foutait comme des résultats d’une élection présidentielle ou d’un match de foot, parce que le travail on n’en veut pas tout court, et notre exploitation, qu’elle soit facilitée par une loi ou pas, nous est toujours plus insupportable.

    Alors pourquoi attendre le prochain « mouvement » pour s’amuser, alors que nous n’avons qu’à continuer ce que nous avons démarré ces derniers mois ?
    Pourquoi retourner chacun dans notre isolement, noyés dans les diverses aliénations qui servent à tromper notre ennui et solitude autodestructrice, alors que nous avons vu que nous sommes nombreux à avoir envie de s’en prendre à l’existant, à une société qui chaque jour tente de nous réduire un peu plus en bouillie et d’instaurer la peur chez ceux qui ont décidé de ne plus accepter cette comédie, de ne plus suivre bêtement des cortèges syndicaux et des mots d’ordre citoyens, et de ne plus accepter les états d’urgence ou les États tout court.

    On a découvert ou redécouvert ce que c’est que de courir sur le bitume, de jouer dans des espaces policés destinés à contrôler nos faits et gestes. On savait que cette société de misère repose sur notre servitude, et la peur du flic, mais on a appris qu’on est assez forts pour tenter de la renverser, et qu’ils ne pourront pas nous empêcher de nous amuser comme des enfants sauvages qui saccagent tout sur leur passage.

    Nous avions si bien commencé, alors ne troquons pas une part de maintenant pour une part fictive de demain, et ne cédons en rien du présent pour le vent de l’avenir !

    Solidarité avec ceux et celles arrêtés ces derniers mois !


    Quelques brèves estivales
    Cet été des étincelles de rébellion ont éclaté par-ci par-là, en envoyant un message clair au pouvoir, l’attaque contre l’ordre établi ne prend pas de vacances !

    • Le plus bel art de rue c’est l’émeute … le festival d’art de rue d’Aurillac, qui a lieu chaque été, aura connu comme l’an dernier une tournure un peu plus subversive. À la suite d’un refus collectif de plusieurs personnes de subir des fouilles à l’entrée du festival, de joyeux lurons ont tenté de changer le ton de la fête, et de faire éclater parmi les estivaliers leur haine de cette société.

    • Des tags contre les intégristes … à deux reprises en juillet et août à Besançon des tags anti-théistes ont été peints sur les murs de bâtiments d’une organisation de catholiques intégristes qui s’est fait connaitre par des actions contre l’avortement et la contraception.
    Petit florilège de messages adressés à ces réacs religieux : « A bas la calotte, vive la capote », « Ni Dieu ni maître » ou encore « Cathos fachos hors de nos vies »…

    • Le MEDEF privé de golf … à Chailly-sur-Armançon, en Côte d’Or, c’est le terrain de golf qui devait accueillir une compétition pour les adhérents du MEDEF local qui a été saccagé. Deux banderoles ont été laissées sur place avec comme messages : « Fini de jouer » et « 200 € = un golf ou un mois de galère ».

    • … et tout le reste. Nous n’avons pas assez de place ici pour citer toutes les autres attaques menées pendant ces vacances, mais on retiendra qu’un peu partout ce sont les flics, les permanences politiques (PS, FN), les banques, les écoles, les journalistes, etc. qui ont subi les foudres de ceux pour qui l’été n’étanche pas la haine contre cette société.


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-1/ : qui indique que le texte « La fête est déjà terminée ? » est « Extrait d’une affiche vue ces derniers mois dans les rues de Paris ».



    [Blasphegme numéro 2]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
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    Blasphegme numéro 2]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Novembre 2016

    Blasphegme 2

    Bulletin mural anarchiste de Paris et de sa région

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    La guerre entre pauvres
    Cet été un homme est mort, des suites à une agression dont il a été la cible pour des raisons racistes. On pourrait s’étonner de ne pas avoir entendu les professionnels de la cause antiraciste s’exprimer à ce sujet, et laisser le devant de la scène à l’État et ses représentants. Et si l’insupportable « vérité et justice » habituel n’a pas été réclamé ça n’est pas pour une bonne raison. D’un côté, les professionnels de l’antiracisme ont ignoré cette histoire, de l’autre, les associations de la dite « communauté chinoise » en ont profité pour étaler leur discours communautariste, tandis que l’État a voulu jouer sa carte antiraciste, allant jusqu’à inaugurer il y a quelques semaines une plaque en hommage à ce monsieur.

    Pour ceux qui ont toujours pris le parti de s’opposer au racisme sans pour autant en faire une profession, reconnaissant que les diverses vagues d’immigration (mais pas que) ont toutes subi le racisme latent d’une bonne partie de la population (immigrée ou non), cela semble ironique que l’idéologie « antiraciste » (et nous ne parlons pas de l’État, qui pendant ce temps expulse des migrants à Paris et Calais) ne prenne en considération que certaines expressions du racisme, en mettant de côté les autres. Comme s’il y avait des morts et des agressions plus graves que d’autres, des racismes et des discriminations plus graves que d’autres.

    D’un autre côté on se souvient de la manifestation pour la « sécurité » du 20 juin 2010 à Belleville, (dans une volonté d’afficher le raz-le-bol de la dite « communauté chinoise » d’être la cible privilégiée d’agressions et de vols), qui se transforma en émeute raciste. Les manifestants réclamaient plus de « sécurité », plus de moyens policiers pour les protéger, et finirent par lyncher des gamins identifiés, à leur tenue vestimentaire et la couleur de leur peau, comme des « voleurs ». Tout simplement une émeute raciste et réactionnaire, tout ce qu’il y a de plus dégueulasse.

    Face à de telles demandes de « sécurité » on ne peut que répéter qu’il y a déjà bien trop de flics et de caméras dans les rues (et qu’il y en ait tout court est déjà trop), et ceux qui réclament que la/les cages qui nous enferment soient plus resserrées vont exactement dans le sens de l’État. De même, les « maraudes nocturnes » proposées à Aubervilliers, composées de « citoyens » nous font penser à des milices de « bon citoyens », comme ces « voisins vigilants » qui veulent faire régner la paix sociale et suppléer les caméras et flics déjà présents en nombre. Bientôt ils réclameront de pouvoir porter des flingues pour défendre « leur quartier », et tirer sur toute personne qui pour eux a la gueule d’un agresseur, tandis que d’autres cherchent des « riches » à détrousser, en se basant aussi sur le critère de leur apparence physique. Rien de tel pour pousser vers une guerre civile, les différentes communautés s’entre-tuant, tandis que l’État se réjouit de cette guerre de tous contre tous, qui remplace la guerre sociale.

    Le problème ce n’est pas la « sécurité ». Le problème c’est de voir la société à travers des communautés, qui seraient des groupes homogènes, sans prendre en compte les différences sociales, sans prendre en compte ceux qui ont des papiers ou non, ceux qui sont exploiteurs et ceux qui sont exploités ; c’est de penser qu’il est normal que l’humanité se divise en « races », nations, religions, couleurs de peau, origines géographiques. Le problème c’est de voir les gens qui viennent de Chine (ou de n’importe où) comme « les autres », et de les traiter différemment pour cette raison, de s’en prendre à eux pour cette raison.

    Le problème c’est la guerre entre pauvres ; de voler son voisin qui galère, qui se fait lui aussi exploiter, plutôt que d’aller à quelques kilomètres voler ceux qui s’enrichissent sur le dos des exploités, qu’ils soient chinois, maghrébins, français, portugais, congolais …

    Nous ne voulons pas choisir entre les replis communautaires (et leurs semblants de guerre civile), et une « sécurité » gérée par l’État. Nous voulons nous épanouir en tant qu’individus, dans un monde sans flics et sans communautés.

    NI racisme, ni sécuritarisme !

    Au cannibalisme social répondons par l’attaque

    Contre ceux responsables de notre misère !


    Le bip bip quotidien

    Bip, lorsqu’on prend le métro avec son passe navigo. Bip, lorsqu’on accède à son lieu de travail. Bip, lorsqu’on va manger au resto U ou à la cantine de son collège/lycée (parfois au lieu d’une carte on passe avec ses empreintes palmaires). Bip, lorsqu’on va à la bibliothèque. Bip, lorsqu’on rentre dans son immeuble.

    Quand on ne bipe pas on pianote, sur l’écran tactile de son smartphone, de sa tablette, ou le clavier de son ordinateur. Pas une seconde de notre journée ne se passe sans interaction avec ces technologies, qui se substituent aux interactions en face à face avec des gens, remplacés par des contacts virtuels de réseaux sociaux, qui nous laissent dans la froideur de notre solitude, bien réelle, elle.

    On a presque oublié que lorsqu’on veut parler à quelqu’un on peut aller chez lui et frapper à sa porte. On a presque oublié ce que c’est de communiquer en face à face, avec des émotions, des rires, des colères, qui se lisent sur nos visages, le ton de notre voix, le tremblement de nos mains. On a presque oublié qu’il n’y a pas si longtemps ces machines ne faisaient pas partie de nos vies, et qu’on n’était pas enfermés dans ce monde digitalisé, qui essaie de contrôler de plus en plus notre quotidien. Et que les gens vivaient, s’aimaient, communiquaient, se tenaient au courant de l’actualité, sans ces technologies envahissantes.

    Dans le métro on se sent parfois comme un intrus, à faire partie des rares personnes à ne pas être aspirées par son petit écran et des écouteurs dans les oreilles, oubliant qu’il y a des gens autour. Et c’est en s’enfermant ainsi sur nous-mêmes que l’on ne voit pas l’évolution de la société avec les technologies. Par exemple, dans les taules, dans les collèges/lycées, aux frontières, dans certains lieux de travail, la biométrie fait maintenant partie du quotidien (empreintes digitales, forme de la main, traits du visage, dessin du réseau veineux de l’œil ..). Il faudra être imaginatifs pour contrer de tels systèmes de contrôle omniprésents dans nos vies qui auront leur tâche facilitée par le tout nouveau fichier de titres électroniques sécurisés qui devrait conserver dans une base centralisée les données biométriques des détenteurs d’un passeport et d’une carte d’identité nationale. Et à cela s’additionnent les caméras des villes, les GPS des smartphone et des voitures, les bracelets électroniques, et des tas d’autres machines qui n’attendent qu’à être lancées sur ce marché juteux …

    Les murs se resserrent de plus en plus, chacun acceptant plus ou moins dans son quotidien ces super moyens de flicage, oubliant qu’on peut se débrancher aussi, qu’on n’en meurt pas (ni socialement), et que la fameuse « neutralité » des technologies n’existe pas, que nous avons déjà perdu de nos façons d’interagir, de communiquer, de penser. Nous sommes, pour la plupart, réduits à une servitude aux machines, et déjà définitivement aliénés dans tous les domaines de la vie.

    Et si nous réapprenions à vivre sans les machines ? Et si nous coupions le fil du virtuel pour nous reconnecter les uns avec les autres, tisser des complicités dans le concret, combler ce vide crée par nos atomisations ? Reprendre contact avec le temps, l’espace, les autres, tout ce qui par l’interaction froide avec les machines a été relégué au second plan.

    Et si nous blasphémions ouvertement contre la religion de la connectivité ? Et si nous faisions la guerre à ce paradis technologique qu’on nous vante et qui ressemble plutôt à un cauchemar sorti tout droit de la science fiction ?

    Et si nous détruisions les machines …


    Fin octobre de cette année un « incendie criminel » a ravagé un local technique d’Orange à Toulouse, privant d’internet et de téléphone 800 foyers. Selon les médias le « retour à la normale » n’a été rétabli que quatre jours plus tard … nous dirions plutôt qu’il a été rétabli seulement quatre jours.


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-2/



    [Blasphegme numéro 3]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Blasphegme numéro 3]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : presse  ; prison  ; urbanisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Février 2017

    Blasphegme 3

    Bulletin mural anarchiste

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    Maison Blanche : l’hôpital prison
    La prison de la Santé est fermée, pourtant il y a encore en plein Paris des lieux où des personnes sont internées contre leur gré. Dans le Nord et l’Est parisien, par exemple, il y a quatre hôpitaux psychiatriques qui font partie de l’Établissement Public de Santé Maison Blanche, l’un des trois membres fondateurs de la Communauté Hospitalière de Territoire pour la psychiatrie parisienne. L’établissement est chargé de la population du Nord et de l’Est de Paris : 7e (Infanto-Juvénile), 8e, 9e, 10e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements. Ces hôpitaux-prisons sont situés : rue du Général Lasalle (19e), rue d’Avron (20e), avenue de la Porte de Saint-Ouen (18e) et rue d’Hauteville (10e).

    Les « patients » peuvent y être hospitalisés (ou plutôt enfermés) sans leur consentement, dans le cadre de soins psychiatriques à la demande d’un tiers, ou sur décision du représentant de l’État. Si l’on est enfermé contre son gré là-dedans impossible de sortir tant qu’un psychiatre en charge n’a pas signé un certificat médical, ou qu’un juge d’application des peines n’a pas donné son aval. Cela va sans dire que la durée d’enfermement n’est jamais décidée d’avance, contrairement à une peine de prison (bien que l’administration pénitentiaire s’arrange parfois pour rallonger les peines des plus récalcitrants), et qu’une fois rentré on ne sait jamais quand on sortira. La prise de médicaments obligatoire aidant, il est courant d’y perdre la notion du temps, et pour les réfractaires aux petites pilules les blouses blanches ne s’embarrassent pas, c’est intraveineuse de force. En effet, les médicaments à outrance soulagent le personnel qui aime savoir les « patients » endormis et neutralisés. L’heure de la prise des médicaments et des repas rythme le temps, en dehors de ça les personnes traînent leurs désespoirs dans les couloirs lugubres de ces hôpitaux prisons, espérant ne pas avoir à subir d’électrochocs (toujours couramment pratiqués) et, hormis les plus rétifs, feignant la docilité pour ne pas avoir à endurer les punitions ultimes : envoyé en chambre d’isolement, ou se voir infliger des mesures de contention (attaché pieds et mains à un lit, nuit et jour).

    Lorsque l’administration psychiatrique n’arrive pas à prouver qu’on est dangereux « pour les autres » elle dit qu’on est dangereux « pour soi-même ». C’est pratique, et ne repose que sur le seul avis d’un psychiatre, parfois influencé par des proches qui trouvent un quelconque intérêt à faire enfermer une personne de leur propre famille, un moyen comme un autre de s’en débarrasser (parfois aussi les choix sont limités). C’est d’ailleurs une pratique assez courante d’utiliser la psychiatrie pour décrédibiliser, isoler, confisquer la parole, tant et si bien que certains vieux serpents adhèrent à ces normes et ces catégories bancales, reconnaissent à une science le pouvoir de mesurer l’esprit, si cela peut servir leurs intérêts personnels. Mais au fond on pourrait se demander qui est « fou », qui est « sain d’esprit » dans ce monde ? N’est-ce pas plutôt bon signe d’avoir des émotions et de ne pas vouloir se contenter de ce quotidien fade et empoisonné qu’on voudrait nous faire avaler ? Et puis qu’est-ce que la norme ? Dans cette société, une femme en colère et violente est toujours une folle, un homme en colère et violent ne fait qu’exprimer virilement ses émotions.

    Alors bien sûr qu’il ne s’agit pas ici de culpabiliser ceux/celles qui n’ont parfois pas d’autre choix que d’avoir recours à la psychiatrie pour survivre à des situations désespérées. Mais nous disons que ça n’est pas la solution au mal-être produit par ce monde, que c’est comme un pansement sur une jambe de bois. Et si la psychiatrie se targue de sauver des gens d’eux-mêmes en les abrutissant de médicaments, nous disons qu’elle condamne aussi à vivre une vie impossible à aimer en l’état, et que forcer les gens à aller bien sans changer les causes qui les font se sentir mal, ça ne marchera jamais. Les psychotropes sont distribués comme des petits pains dedans et hors de l’hôpital, ça permet d’anesthésier les émotions, et de rester productif, de garder bonne figure, de continuer à subir les humiliations quotidiennes sans broncher, se voiler la face, se dire que le problème vient de soi, et que la solution c’est la chimie.

    Ces hôpitaux sont des prisons, destinées à briser les réfractaires, les forcer à accepter de rentrer dans un moule.

    Nous sommes pour la destruction de toutes les prisons et de toutes ces catégories qui nous enferment !


    Je vomis dans vos corn-flakes
    Belleville s’embourgeoise. On peut le voir à travers ces nouveaux bars et restos stylés dans lesquels nous ne rentrerons jamais, à cause du prix prohibitif et de l’ambiance branchée, encore plus antipathique que ces bars PMU à la clientèle uniquement masculine. C’est donc sans surprise que nous avons découvert par hasard le nouveau bar à céréales rue de Ménilmontant. Nous avions entendu parler de ce concept suite au « scandale » de l’installation d’un tel bar à Londres, qui devint la cible d’une manifestation contre l’embourgeoisement d’un quartier. Suite à quoi le débat sur la responsabilité des commerçants dans ce processus avait été réactivé. Ce phénomène étant lié à l’installation dans des quartiers pauvres de ces jeunes entrepreneurs branchés qui ont la faculté de rendre inaccessible tout ce sur quoi ils posent leur regard ; revalorisant et transformant à leur image les anciens quartiers ouvriers dans lesquels ils s’installent par nécessité économique. Partant d’une bonne volonté sans aucun doute, les conséquences en sont la flambée des loyers. Face à cela, l’erreur serait de défendre l’identité sociale (ou autre) d’un quartier, plutôt que de se battre pour pouvoir vivre où on le désire, là où on veut avoir sa vie.

    Aux côtés de nouveaux projets immobiliers, qui participent à « réinventer Paris », ce sont des magasins bios, des brasseries, bars et restos à concept, des « food market », des boutiques artisanales, théâtres ou des galeries d’art qui fleurissent. Tout cela dans la dynamique d’un entrepreneuriat « sympathique », branché, qui se veut à visage humain, écolo, éthique, respectueux des travailleurs et des consommateurs, bien sûr … faut-il encore avoir le porte- monnaie pour y accéder, et l’envie de distinction par sa consommation. Comme ces gens au look bien travaillé qui ont fait du « do it yourself » leur manne financière, mettant en avant l’authenticité de leurs produits marketing, et faisant la promotion du bonheur au travail, plaçant au cœur de leurs activités « l’autonomie » (avec papa/maman pour assurer ses arrières, et jouer les garants pour des logements inaccessibles au commun des mortels), « l’aventure » (dans la jungle urbaine), et « l’imagination » (produit d’une école d’art ou de commerce), mais surtout, le profit. Grâce à eux l’idée de se faire du fric en profitant de la crédulité des consommateurs prend une autre dimension. Et c’est donc naturellement que des esprits créatifs ont eut l’idée de prospérer sur le dos d’idiots nostalgiques de leur enfance dorée, prêts à payer cher pour un petit moment de régression avec un bol de céréales et du lait … du lait bio, ou au soja, branchitude oblige.

    Tout cela pourrait prêter à sourire, si ces petites entreprises à l’allure bon enfant n’allaient pas dans le sens des projets des municipalités pour nettoyer les quartiers de leurs pauvres, les repousser toujours plus loin en banlieue. Et en attendant de pouvoir y arriver totalement, les garder à l’œil, pour protéger les populations plus solvables pour qui on rend le quartier attractif. L’outil principal de la ville de Paris pour mener à bien son projet c’est la pacification des habitants. Elle prend différentes formes : c’est tout ce qui contribue à la « sécurité » du quartier, par l’omniprésence de caméras et des flics, avec dans certains endroits comme à Belleville la Brigade Spécialisée de Terrain, dont le boulot consiste à harceler les pauvres qui essaient de survivre tant bien que mal, et les petits-frères des flics, ceux qui ont moins réussi, les services de sécurité, notamment les GPIS, hommes de main des bailleurs sociaux, mais aussi les Correspondants de nuit, dont le rôle est principalement tourné vers une assistance aux flics, la répression des « incivilités », et un travail de fichage sur les populations indésirables. Mais pour contribuer à la pacification il y a aussi l’imaginaire créé par le discours sur la « mixité sociale » et son « quartier-village », où l’on dit bonjour à ses voisins en faisant son marché le samedi matin avec ses enfants.

    Il va falloir dissuader les riches de s’installer si l’on ne veut pas aller vivre ailleurs !

    À leur paix sociale répondons par la guerre sociale contre leurs flics et leurs commerces !


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-3/



    [Blasphegme numéro 4]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Blasphegme numéro 4]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Libertad, Albert (1875-1908)
    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Avril 2017

    Blasphegme 4

    Bulletin mural anarchiste

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    Main de fer ou gant de velours ?
    « La tyrannie la plus redoutable n’est pas celle qui prend figure d’arbitraire, c’est celle qui vient couverte du masque de la légalité. » (Albert Libertad)

    La police, le bras armé de l’État, viole, mutile et tue. Des tragédies s’enchaînent les unes après les autres, et pour y répondre des demandes sont faites à « l’État de droit » contre ces mauvais éléments qui seraient présents dans les rangs de la police (désarmer la police, que la justice juge et punisse les policiers assassins, que la police des polices punisse ses mauvais éléments, qu’il n’y ait plus de bavures, qu’il n’y ait plus de « morts pour rien » … ). Comme si c’était un problème individuel, une poignée de personnes qui agiraient mal et empoisonneraient cette institution de l’État.

    Le policier quand il tabasse, viole, tue quelqu’un dans le cadre de son travail, il ne fait que son boulot. Ce ne sont pas des gens nés sadiques, mais bien évidemment que le pouvoir qu’ils ont et qui leur monte à la tête contribue à un certain sadisme. C’est la fonction même de policier qui peut, dans certaines situations, nécessiter qu’ils soient violents, sadiques. Si les gens ne se laissent pas humilier quotidiennement (contrôles d’identités, insultes, etc.) il faut bien que ces fonctionnaires mènent à bien leur sale boulot. Et sans aucun doute qu’ils ont envie de se venger quand ils se sentent humiliés à leur tour, parce que c’était pas forcément leur rêve d’enfance de devenir larbin de l’État, mais pour pouvoir se regarder dans la glace il faut bien qu’ils s’imaginent qu’ils sont tout puissants.

    La justice et la police sont de simples gardes-fous, qui veillent à ce que personne ne mette de sable dans les rouages de la machine étatique, et lorsque malgré tout cela arrive, la police est là pour rétablir les choses, pour protéger l’État à tout prix, empêcher que le contrôle sur la société ne soit perdu, même momentanément. Car le plus grand danger pour l’État c’est que les petits gestes de rébellion se diffusent socialement, alors il faut les couper à la racine, de façon radicale parfois, quitte à inventer des histoires pour se justifier lorsque la méthode répressive a dépassé les limites des lois qu’ils créent.

    Une police gentille, non-violente, ce n’est pas une utopie, c’est tout à fait réalisable. Mais une telle situation ne pourrait se passer que dans une société totalement pacifiée, où le moindre petit éclat de colère n’existerait pas, où les passions seraient éteintes, la stabilité de la société devenant la valeur suprême, la communauté devenant tout, et l’individu rien.

    Pour avoir une police gentille il faudra sacrifier nos individualités à un bien commun et un monde de valeurs qui ne laissent pas de place aux passions ; une société basée sur la médiation, la pacification, le sacrifice, l’accommodation et le compromis. Dans ce meilleur des mondes la plus grande punition serait le bannissement, et chaque citoyen revêtirait la responsabilité de défendre l’ordre existant. Et quel rôle aurait alors la police ? Elle aurait toujours le même rôle, celui de veiller à ce que la société fonctionne bien, de débusquer les réfractaires et les empêcher d’inciter les autres à ne pas respecter les règles du jeu. Bien sûr que pour remplir son rôle elle aurait toujours tout un panel de méthodes, mais parfois il y a bien plus efficace que la violence physique.

    Nous ne voulons pas de cette société qui engendrerait une police non violente, ni de celle qui produit des flics violents, nous ne voulons pas d’une société qui produit des flics tout court, y compris celui dans notre tête. S’il y a des flics c’est pour protéger ce système capitaliste, ce monde d’exploitation et de misère, et nous empêcher de nous réaliser pleinement en tant qu’individus.

    Peu importe que la clôture qui nous entoure ait des barbelés, qu’elle soit électrifiée ou plus ou moins haute. Le problème c’est que nous soyons enfermés, et pas comment nous sommes enfermés. Des flics gentils, des maîtres gentils, cela restera une autorité au dessus de nos têtes, des normes sociales qui dictent nos vies, qui les atrophient ; cela restera un État qui contrôlera chaque parcelle de notre existant. Alors que nos rêves sont bien trop grands pour les limites étroites de n’importe quel État, et que la résignation n’est pas une option.

    Nous ne voulons ni de la main de fer ni du gant de velours. Nous préférons couper cette main étatique, quelle qu’elle soit, qui ne peut servir qu’à nous étrangler.

    Car nous voulons détruire le pouvoir, ceux qui le détiennent, et ceux qui le défendent !


    Je ne vote pas !
    Je ne vote pas. Parce que je ne veux pas choisir un maître, choisir celui qui décidera à ma place de ce qui est bien pour moi, et me forcera à respecter ses choix, qu’il fera passer pour les miens. Je ne veux pas que la majorité détermine ma servitude, que le bétail construise les barrières qui le parquent et nomme ceux qui me dirigeront moi aussi, quoi que j’en pense.

    Je ne vote pas car je ne veux pas du monde qu’ils m’imposent, je ne reconnais pas l’idée de nation, de peuple, de citoyenneté, considérant que les États s’arrangent toujours pour fabriquer des identités qui donnent l’illusion d’une unité dans une population. Ni ma nationalité, ni la langue que je parle, ni ma couleur de peau ne déterminent ce que je suis, et je ne reconnais pas les frontières de l’État dans lequel le hasard de la vie m’a fait naître. De même, je ne veux rien savoir d’un quelconque « bien commun », car je ne veux faire partie d’aucune communauté, je ne veux avoir aucun devoir envers personne, et je veux choisir ceux avec qui je construis ma vie.

    Je ne vote pas parce que je ne veux pas donner de pouvoir à ces hypocrites qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas, essayant de nous bercer d’illusions, jusqu’à ce que le réveil soit douloureux. Je ne veux pas d’un monde où je ne suis qu’un pion dans la partie d’échec de quelques fins stratèges qui utiliseront ma crédulité pour piétiner mon individualité afin de servir leurs intérêts mesquins, dans leur quête frénétique de pouvoir et de domination.

    Je ne vote pas parce que je veux vivre dans un monde sans maître ni esclave. Et un tel désir ne pourra jamais rentrer dans un bulletin de vote. Au lieu de cela je veux prendre ma vie en main, et m’efforcer de la créer en me révoltant contre l’ordre existant et la misère qu’il impose partout à la vie.

    Je n‘abdiquerai jamais ma liberté !

    La révolte plutôt que la passivité du vote !


    Échauffements

    Tout comme aller citoyennement tous les cinq ans déposer son bulletin dans l’urne est une tradition chez certains, il y a une tradition qui perdure, c’est celle de l’attaque contre le triste cirque électoral. En voici un échantillon :
    • Talence : L’espace Médoquine où était attendu Emmanuel Macron le 9 mars a été vandalisé dans la nuit. Plusieurs vitres, notamment à l’entrée du bâtiment, ont été détruites. Les dégâts sont importants, et des inscriptions ont été apposées sur les murs de la salle de spectacle.
    • Alençon : Le 18 mars, à la permanence du Front National, la vitrine a été brisée à l’aide d’une barrière métallique, habituellement utilisée pour « contenir la foule » et le local a été « gravement endommagé » par un incendie.
    • Grenoble : La permanence du parti Les Républicains a reçu une petite visite nocturne le 21 mars. Les vitres de sa devanture ont été brisées, le mobilier et le matériel informatique dégradés et des inscriptions ont été peintes en rouge sur les murs. Le 21 janvier c’est la permanence Socialiste qui avait reçu une visite nocturne.
    • Montpellier : fin mars ce sont les permanences du Parti Socialiste et du Front National qui ont reçu quelques marques d’antipathie.
    • Nantes : L’hôtel de région a été repeint en gris le 27 mars, par le Réseau des Peintres Rieurs, pour la visite de Fillon.
    • Rennes : Lors d’une réunion politique des Républicains dans un bar le 30 mars, les participants ont été aspergés d’urine et de soupe de poisson.
    • Bordeaux : En réponse au meeting du Front National une manifestation a lieu le 2 avril. Des vitrines seront cassées sur le passage, et les murs tagués. On retiendra un tag annonciateur :

    « 23 avril émeute partout »


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-4/






    [Call for a month against police]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Call for a month against police]. — Montréal : Montréal contre-information = Montreal counter-information = MTL Contre-info, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (trois  : noir , bleu , jaune , papier blanc ) ; 43 × 28 cm.

    • Affiches par pays  : Canada
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : contrôle social  ; insurrectionnalisme  ; police  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    text

    dessins (loups attaquants la police et une prison et slogan «  » ; jeune femme voilée par ses cheveux)

    texte :

    Call for a month against police

    Earlier today (March 5, 2016), at 6 pm, a few friends attacked an SPVM cruiser parked outside of Charlevoix metro in the Montreal neighborhood of Pointe-Saint-Charles by slashing the tires and breaking the windows.

    We want to use this attack as a call for actions against police in Montreal between now and the end of March.

    As the annual demonstration against “police brutality” approaches, we’d like to move away from only being combative with police during an annual demonstration, for which they can prepare extensively and after which social peace is easily restored. We want to show that the police are vulnerable to sabotage, and that this is possible every day of the year. We want fear to change camps. We want to encourage the anarchist space in Montreal to experiment with a diffuse offensive against the daily operations of police, not just on March 15th, but in the entire coming month.

    We scattered copies of this flyer at the site of the smashed cruiser :

    Why we attack the police

    If you’re reading this, you’re probably wondering why a few masked individuals just smashed the police car in front of you.

    It was pretty easy to ruin these cops’ day ; we wore scarves, hats, and gloves to conceal our identities, and dedicated twenty seconds to our direct action while one of us was well positioned to watch for police trying to return to their vehicle. We ran a block, changed our outer layer to appear different while keeping our scarves on, and calmly blended back into the crowd as we walked away.

    Allow us to introduce ourselves ; we are those who never felt content to follow the program of metro-boulot-dodo that schools prepare us for ; we are those who see a cop and recognize the legacy of domination they represent and enforce ; we are those who want to struggle to destroy the state, the economy, the apparatuses which force us to conform to the predetermined roles of ‘woman’ and ‘man’, and all the innumerable daily violences this society imposes on us. We want to destroy what destroys us, while simultaneously beginning to create a world less miserable than this one.

    We’re not fooled by the reforms the state offers us to placate these sentiments, because we also recognize that we can’t just adjust the dials on this death-machine of a society, but must set fire to its electrical board. We want a revolutionary rupture with the daily life that forces us into work and acceptable social relations. Outside of large-scale riots and rebellions, we live this desire for something new by sabotaging the systems of domination in whichever ways we can.

    Many of us call ourselves anarchists, though what’s important isn’t what we call ourselves, but rather the rich and inspiring struggle against authority that our actions and projects contribute to. For us, a police cruiser that can no longer patrol the neighborhood hints at the bigger goal of making the system of policing, prisons, and courts non-functional, because this system of repression and control has never and will never be anything but an obstacle to our freedom. It protects and serves the powerful – institutions and people who have more of a say in how we live our lives than we do.

    We hope that the sound of those shattering police car windows resonates with you, and that you’re also disgusted by any obedient citizens who understands this as an attack on their own safety. Time and time again, we see that police only worsen our lives. When there’s a rapist in our neighborhood, we’d far rather see a self-organized group of people respond with baseball bats to the rapists kneecaps, rather than see someone who survived rape be dragged through the courts and made to feel shamed at every turn. We’d far rather the people in our neighborhood who are kept in poverty by bosses and landlords organize to loot the IGA or hold up a yuppie business, rather than steal from and call the police on each other.

    Every year on March 15, there is a protest against “police brutality”. If we want a chance at free lives, we need to bring the fight beyond just the “brutality” or “excesses” of the SPVM. We need to understand that brutal violence and coercion are intrinsic to the police’s very existence. We refuse the narrative that the media and the state feed us – that the problem is individual police and not the entire structure of policing and the world they defend. That’s why when many of us meet in the streets, it’s against all police, and we bring rocks and fireworks to lob at them from behind barricades. We invite you to find us there, and share in this practice of revolt.

    Until next time,
    Your friendly neighborhood anarchists

    mtlcounter-info.org


    sources :

    https://mtlcontreinfo.org/wp-content/uploads/2017/03/MTLCI-affiches.pdf
    https://mtlcounterinfo.org/for-a-month-against-police/
    https://mtlcontreinfo.org/wp-content/uploads/2016/03/antipolice.pdf


    2016

    2016
    Affiches liées
































    [Enbridge Valve Site Sabotaged Again]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Enbridge Valve Site Sabotaged Again]. — Montréal : Montréal contre-information = Montreal counter-information = MTL Contre-info, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux ) ; 43 × 28 cm.

    • Affiches par pays  : Canada
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : écologie  ; économie : industrie  ; révolte  ; sabotage / sabottage
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    text

    dessin (ours tranchant le corps d’un serpent pipeline)

    texte :

    Enbridge Valve Site Sabotaged Again

    “Our hearts were bursting with love and cheer after hearing of t he many times our friends have courageously shut down pipelines in recent months.

    so in the early hours of january 25, 2016 we found our own courage and took action against enbridge and their line 9. slipping in to a valve station located on traditional Haudenosaune e Territory (in hamilton, ontario) we successfully operated an electronic valve to shut off the flow of tarsands crude in line 9. a line 7 valve, al so an enbridge tarsands pipeline, was also tamp ere d with and closed part way. we then disappeared back into the night.

    we took this action to stand in unity with all those who have defended the land before us, and for those who decide to take action after us. we take it to fight against an industry that puts us at risk every day and subjects frontline communities to violence upon their bodies, communities and cultures – for profit.

    we believe that’s worth fighting against ; that those people and communities are worth fighting for.

    so call us what you will, but we only do what is both necessary and right. our actions hurt none, but a lack of action hurts everyone. may we all find the courage to actively resist & destroy exploitative
    c a pi t al i st industrial projects.

    fuck enbridge
    fuck the tarsands
    and fuck all pipelines.

    p s . for those curious to fol l ow in our stead – enbridge thinks they’re being all smart by putting on large gold security chains (which can’t be cut with bolt cutters) and lockboxes on the gates. bypass these by cutting the fence itself. then al l you need are some garden shears (to cut the very, very secure zip tie protecting the electrical panel), your wits and an exit plan.”

    December 7 : Line 9 valve manually closed and people locked to it in QC during the daytime. Three arrests. Enbridge stock plunged 8%.

    January 3 : Line 7 valve manually shut off near Cambridge, ON during the night. No arrests.

    December 21 : Line 9 shut down during another daytime lock-down in Sarnia, ON. Three arrests.

    Found on : MTLCOUNTER-INFO.ORG


    sources :

    https://mtlcounterinfo.org/enbridge-valve-site-sabotaged-again-3/

    https://mtlcontreinfo.org/wp-content/uploads/2017/03/MTLCI-affiches.pdf
    https://mtlcontreinfo.org/wp-content/uploads/2016/01/enbridgeagain.pdf


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