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    [Manifeste anarchite : liberté, égalité, fraternité]

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    Manifeste anarchite : liberté, égalité, fraternité]. — Bruxelles = Brussels Bruxelles : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Belgique
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Kropotkine, Pierre (1842-1921)  ; Monier, Ferdinand (1854-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Manifeste anarchiste

    Liberté, Égalité, Fraternité

    À vous qui produisez tout et qui n’avez rien que ce que vous laissent ceux qui ne produisent rien et qui ont tout.

    COMPAGNONS,
    Les hommes que s’intitulent « Parti ouvrier » viennent de nous adresser un manifeste, dans lequel nous invitent à nous rendre à Bruxelles le 15 août pour y réclamer le suffrage universel.

    Examinons donc froidement et, sans parti-pris, la situation, et demandons-nous : Que peut suffrage universel pour améliorer notre sort ?

    À cette question nous répondrons catégoriquement : Rien !

    En effet :
    Considéré en lui-même, il ne changera absolument rien aux conditions sociales qui nous écrasent.
    Considéré dans ses effets législatifs, il nous assurera, nous dit-on, une diminution des heures de travail, une augmentation des salaires, etc, etc. Et c’est surtout ici que la duplicité de ceux qui aspirent à nous gouverner est parvenue à fausser le jugement de certains d’entre nous, et à leur faire attribuer aux suffrage universel une vertu qu’il n’a pas.

    Il est pourtant de la dernière évidence — même, en ne tenant pas compte de l’évolution des idées des masses souffrantes, qui, nous menant nécessairement et à très proche échéance, à une commotion violente, dépassera d’un bond l’évolution parlementaire — il est évident que le suffrage universel ne pourrait nous devons à bref délai la majorité ;

    Les exemples de la France, l’Allemagne, de la Suisse, de l’Amérique sont là pour le prouver.

    Et sans majorité, quelle amélioration espérer à notre situation ? Mais cependant, nous dit-on, il y a des pays où il existe des lois quelque peu protectrices du travailleur.

    Voici où éclate la mauvaise foi de nos aspirants députés : Nous savons nous pas, Compagnons, que jamais une loi sur le travail n’a été obtenue par l’intermédiaire des députés, et que toutes ce lois, si anodines qu’elles soient, n’ont été obtenues par l’agitation, extraparlementaire ?

    Le suffrage universel ne nous avancerait donc en rien.

    « Nous voulons le suffrage universel » dit leur manifeste.

    Eh bien ! nous ne nous soucions pas de votre suffrage universel !

    Il nous importe peu.

    Ce que nous voulons, nous, c’est du pain et du travail pour tous.

    Nous voulons mettre réellement en pratique les grands principes proclamés par nos pères, les paysans révolutionnaires de 89-93 : Nous voulons non pas une vaine égalité politique, non pas cette hypocrite formule inscrite par la bourgeoisie sur ses drapeaux, et dont on voudrait, encore aujourd’hui, nous faire un idéal ; mais l’Égalité réelle — le communisme, la vraie Liberté — l’anarchie ; et, par là, la véritable Fraternité, c’est-à-dire la solidarité de tous les intérêts.

    Plus de Propriété ! Plus d’État ! Nous voulons une société qui, suivant la parole de Platon, pratique à la lettre le vieux proverbe : « Tout est véritablement commun entre amis ».

    Voilà ce que nous voulons.

    Et nous prenons pour nous ce que le parti soit-disant ouvrier dit de lui-même :
    « Nous luttons, pour notre droit, pour obtenir justice, et nous réussirons :
    « Rien ne peut arrêter un peuple qui veut une chose et la veut fermement. »

    Rappelons-nous ces lignes de l’un des nôtres, le compagnon Kropotkine :
    Qu’on ne vienne pas nous dire que nous ne sommes qu’une petite poignée, trop faible pour atteindre le but grandiose que nous visons.

    Comptons-nous, et voyons combien nous sommes à souffrir de l’injustice.

    Paysans, qui travaillons pour autrui et qui mangeons l’avoine pour laisser le froment au maître, nous sommes des millions d’hommes ; nous sommes si nombreux qu’à nous seuls nous formons la masse du peuple. Ouvriers qui tissons la soie et le velours pour nous vêtir de haillons, nous sommes aussi des multitudes ; et quand les sifflets des usines nous permettent un instant de repos, nous inondons les rues et les places, comme une mer mugissante. Soldats qu’on mène à la baguette, nous qui recevons les balles pour que les officiers aient les croix et les pompons, nous, pauvres sots, qui n’avons su jusqu’à maintenant que fusiller nos frères, il nous suffira de faire volte-face pour voir pâlir ces quelques personnages galonnés qui nous commandent. Nous tous qui souffrons et qu’on outrage, nous sommes la foule immense, nous sommes l’océan qui peut tout engloutir. Dès que nous en aurons la volonté, un moment suffira pour que justice se fasse.

    Vive l’Anarchie !

    Les groupes anarchistes de la partie de l’Humanité parquée sur la portion de territoire appelée « Belgique » par ceux qui nous exploitent.

    Vive la Révolution sociale !

    L’éditeur responsable : Ferdinand Monier


    sources :

    https://bianco.ficedl.info/article4069.html
    http://www.socialisme-libertaire.fr/2020/09/manifeste-anarchiste.html
    https://www.libertarian-labyrinth.org/anarchist-beginnings/ferdinand-monier-manifeste-anarchiste-1886/
    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/62/Manifeste_anarchiste%2C_15-8-1886.jpeg

    Sur l’article « Ferdinand Monier-Monnier » du dictionnaire des anarchistes du Maitron [1] :

    Lors de la campagne menée à l’été 1886 par les socialistes en faveur du suffrage universel, Monier fut l’auteur d’un Manifeste anarchiste dont les 6.000 exemplaires furent saisis par la police et qui lui valurent d’être condamné le 12 novembre à trois mois de prison par la Cour d’assises du Brabant.

    Notes

    [1https://maitron.fr/spip.php?article153748, notice MONIER (ou MONNIER) Ferdinand, Alfred [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 31 mars 2014, dernière modification le 10 août 2020.



    Manifest der Schweizer Anarchisten">[Manifeste des anarchistes suisses = Manifest der Schweizer Anarchisten]

    notice :
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    Manifeste des anarchistes suisses = Manifest der Schweizer Anarchisten]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 55 × 41 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ Manifeste (texte) bilingue. Imprimé à Paris ]

    texte :

    Manifeste des anarchistes suisses

    Travailleurs !

    L’affaire Wohlgemuth qui vient de fournir au gouvernement allemand une nouvelle occasion d’imposer chez nous son système d’espionnage, va servir également de prétexte à nos gouvernants, pour expulser, non seulement les policiers de Bismarck, mais les socialistes, et surtout les anarchistes étrangers. Ceux-ci étant depuis longtemps l’objet de mesures prises en commun avec les gouvernements étrangers, les rigueurs de la police politique vont être appliqués définitivement et ouvertement par le gouvernement suisse, qui est comme on sait, le gendarme des monarchies qui nous entourent.

    Pour les besoins de leur cause, les autorités fédérales, et presque toute la presse suisse, ont habilement confondu les policiers, étrangers et les anarchistes, on présentant ceux-ci comme des agents provocateurs. Rien n’a été épargné pour fausser l’opinion publique sur les menées policières dont notre pays est depuis longtemps le théâtre. Aussi devons-nous nous attendre à des mesures qui atteindront, non seulement les socialistes réfugiés chez nous, mais aussi les anarchistes suisses.

    Les discours de M . N. Droz (le dernier surtout) ne laissent aucun doute à ce sujet.

    La bourgeoisie suisse, la plus lâche et la plus rampante de toutes, est affolée ; sa haine pour les socialistes et les anarchistes, n’a d’égale que la peur qu’elle éprouve d’une invasion qui serait la fin de la soi-disant neutralité suisse

    Nous ne relèverons pas toutes les insultes adressées à nos amis expulsés, ni les mesquineries policières dont ils ont été l’objet ; mais ce que nous ne saurions laisser passer sans protester énergiquement, c’est de les voir présenter aux travailleurs suisses comme des agents provocateurs à la solde des polices étrangères.

    Pour répondre aux mensonges jetés à la face des prolétaires suisses, nous dirons qu’un pays dont les paysans émigrent chaque année par milliers ; qui met ses enfants aux enchères et entretient grassement ses ours ; qui est infesté de mômiers de toutes teintes exploitant l’ignorance des masses ; un pays dont la classe dirigeante pratique hypocritement la bienfaisance, après avoir vole et réduit à la mendicité des familles entières de travailleurs ; un tel pays a aussi ses légions de misérables affamés, de mécontents, prêts à grossir l’armée révolutionnaire, sans qu’il soit besoin de meneurs étrangers pour les y pousser. Ils sentent bien qu’ils ne sont pas plus heureux que les prolétaires du monde entier ; et ils s’organisent pour revendiquer leur droit à l’existence, car tous comprennent que la Suisse aussi doit fournir son contingent de révoltés quand sonnera l’heure de la débâcle générale.

    Les idées nouvelles qui pénètrent de plus en plus dans les masses, marquent bien l’agonie du vieux monde, elles font trembler tous les États, républiques aussi bien que monarchies. Aussi toutes les bourgeoisies, y compris la nôtre, qui ont intérêt pour assurer leurs privilèges, à écraser la révolution qui les étreint de tous côtés, sont-elles décidées à s’unir contre la révolution, et bientôt, grâce à la complicité du gouvernement suisse, il n’y aura plus d asile pour les révoltés. Nous, nous disons : tant mieux, car il y a longtemps que notre sol servait de souricière dans laquelle sont venus se jeter tant de chers lutteurs, lâchement rendus à leurs bourreaux. Puisque les bourgeois veulent la guerre sans merci, nous l’acceptons. Ils comptent sur l’armée pour les protéger contre nos revendications, mais qu’ils songent bien que dans un régiment il y a plus de soldats que d’officiers, et le jour où ils voudront faire massacrer les ouvriers en blouse par les ouvriers en uniforme, les uns et les autres pourraient bien se servir de leurs armes, et contre les chefs galonnés, et contre les assassins gouvernementaux qui oseraient donner un tel ordre.

    La circulaire confidentielle parue en mai 1888, établissait déjà que les Suisses qui prendraient une part active aux réunions où se discutent les questions sociales, seraient surveillés aussi bien que s’il s’agissait d’agents provocateurs ou d’anarchistes étrangers ; ce fut alors un cri de protestation de la part de presque toute la presse suisse. Aujourd’hui, la police politique fédérale prend des renseignements sur les sociétés ouvrières, leurs comités et leurs présidents, et la presse bourgeoise ne proteste pas : lâche et servile, elle applaudit aux mesures répressives qui frappent la classe ouvrière, sans se douter qu’elle ne fait que travailler à l’avènement de la révolution sociale.

    Donc, la danse va commencer ; la bourgeoisie, qui vient de doter la Suisse d’un procureur général permanent, peut donner libre cours à sa haine contre les socialistes, mais comme il n’y aura bientôt plus aucun étranger à expulser, c’est nous anarchistes suisses qui allons nous mesurer avec cette fameuse police politique fédérale. En inaugurant une nouvelle période de lutte imposée aux travailleurs par les bourgeoisies coalisées, les anarchistes tiennent à bien définir la part qu’ils comptent prendre dans le mouvement socialiste.

    Comme tous les gouvernements se ressemblent, quelle que soit leur dénomination, nous continuerons à faire une guerre sans trêve aux institutions bourgeoises, en sapant les bases mêmes sur lesquelles repose l’organisation sociale actuelle. Nous irons dans toutes les réunions ouvrières où se discutent les questions sociales, pour y prêcher la lutte de classe et souffler dans le cœur des prolétaires la haine contre l’ordre de choses établi.

    Quand les phraseurs bourgeois se faufileront parmi les ouvriers pour leur parler de patrie, et les exciter contre leurs frères étrangers, nous anarchistes, seront là pour démasquer les imposteurs ; enfin nous dirons toujours et partout que les politiqueurs suisses (radicaux, libéraux et conservateurs) trompent sciemment le peuple, quand ils lui offrent comme remède à tous les maux des semblants d’organisation du travail, obligatoire ou non, en conservant comme bases le salariat et la propriété individuelle du sol et des produits du travail.

    Quant à vous, procureur général, qui allez recevoir dix mille francs par an pour accomplir la besogne de policier international, sachez que les anarchistes suisses sont de taille à tenir tète à toutes vos lois répressives.

    Soyez sûr que malgré votre armée de mouchards, nous saurons quand même offrir un abri aux lutteurs que les gouvernements étrangers auront jetés sur notre sol.

    Pendant que l’on puisera dans les poches des contribuables pour solder votre misérable besogne, nous anarchistes, nous puiserons dans l’appui des masses, les forces nécessaires pour déjouer tous vos moyens d’intimidation.

    Sachez enfin que la création. d’une police politique clans notre pays ne réussira qu’à faire circuler un sang plus vigoureux dans nos veines et amener des hommes de plus dans nos rangs.

    Et toi, gouvernement fédéral, qui vient de te prosterner aux pieds d’un roi d’Italie, à Goeschenen même, où tu as fusillé des prolétaires italiens et suisses, toi gui a applaudi aux massacres de Paris, Londres, Chicago, Vienne, Pitsbourg et tant d’autres, toi, qui as rendu lâchement à leurs gouvernements les meilleurs défenseurs des opprimés, il ne nous reste que deux mots à dire : « Œil pour œil, dent pour dent » et

    « Vive l’Anarchie ! »

    Les anarchistes suisses de Bâle, Fribourg, Aarau, Locle, Rorschach, Neuchâtel, Saint-Gall, Berne, Chaux-de-Fonds, Zurich, Lausanne, Vallon-de-Saint-Imier, Genève, Lugano, Winterthur, Bienne, Glaris et Lucerne.

    Août 1889.

    Paris — Imp. Grave, rue de L’Échiquier, 17.


    Manifest der Schweizer Anarchisten

    Arbeiter,

    Die Affaire Wohlgemuth, welche der deutschen Regierung abermals Gelegenheit geboten, ihr nichtswürdiges Spitzelsystem uns aufzuhalsen, wird von unsern Regierungsbande als Vorwand benutzt, nicht allein die Spitzel Bismarck’s auszuweisen, sondern auch die Sozialisten und insbesondere die Anarchisten anderer Länder.

    Gegen diese, welche schon längst der Gegenstand von, in Gemeinschaft mit den fremden Regierungen getroffenen Massregelungen waren, wird sich neuerdings die ganze Strenge der politischen Polizei richten und unverhüllt wird die schweizerische Regierung, die, wie man weiss zum Gendarmen der uns umgebenden Monarchien herabgesunken ist, ihre Verfolgungen endlich ausüben.

    Im Interesse ihrer schmutzigen Absichten haben die eidgenössischen Behörden, wie fast die gesammte Schweizerpresse, in geschiektester Weise die fremden Polizeispitzel mit den Anarchisten verflochten, letztere als agents provocateurs darstellend.

    Nichts ist erspart geblieben, um die öffentliche Meinung über die Polizei-Umtriebe, deren Theater unser Land seit langer Zeit ist, zu täuschen.

    So Müssen wir uns denn auf Massregeln gefasst machen, welche nicht allein die zu uns geflüchteten Sozialisten treffen werden, sondern auch die die schweizerischen Anarchisten.

    Die Reden des Herrn Numa Droz (seine letzte vorzüglich) lassen in dieser Hinsicht keinen Zweifel obwalten.

    Die schweizerische Bourgeoisie, die feigste und die kriecherischste von allen, hat den Kopf verloren ; ihrem Hasse gegen die Staats-Sozialisten und gegen die Anarchisten gleicht höchstens die Furcht vor einer Invasion, die das Ende der sogenannten Neutralität der Schweiz sein würde.

    Wir wollen Weiler alle Beschimpfungen hervorheben, die unsere ausgewiesenen Genossen erlitten haben, noch auch die kleinlichen polizeilichen Plackereien, deren Gegenstand sie gewesen sind, aber was wir nicht mit Stillschweigen übergehen können und wogegen wir nicht mit Stillschweigen übergehen können und wogegen wir mit ganzer Kraft protestiren müssen, das ist, wenn man sie den schweizerischen Arbeitern als im Solde der ausländischen Polizei stehende agents provocateurs vorführen will.

    Um auf diese in’s Antlitz des schweizerischen Proletariats geschleuderte Lügen zu antworten, haben wir nur nöthig zu sagen, dass ein Land, dessen Bauern jahrlich zu Tausenden auswandern ; das seine Kinder öffentlich versteigert und seine Bären reichlich ernährt ; das von Muckern aller Schattirungen verpestet ist, welche die Unwissenheit der Menge ausbeuten; ein Land, dessen herrschende Klassen heuchlerisch die Wohlthätigkeit ausüben, nachdem sie unzählige Arbeiterfainilien bestohlen und an den Bettelstab gebracht haben ; ein solches Land hat auch seine Legionen von Elenden und Hungrigen, von Unzufriedenen, die bereit sind die revolutionäre Armee au verstärken ohne dass ausländische Führer nöthig haben sie dazu anzu treiben.

    Sie fühlen es zu wohl, dass sie nicht glücklicher sind, als die Proletarier der gauzen übrigen Welt und sie organisiren sich um ihr Recht auf’s Dasein zu sichern, denn sie begreifen, dass auch die Schweiz ihren Theil an Empörern stellen muss, wenn die Stunde des allgemeinen Umsturzes schlagen wird.

    Die neuen Ideen, die immer tiefer und tiefer in die weitesten Volksschichten eindringen, zeigen den Todeskampf der alten Welt an, sie machen alle Staaten, die Republiken sowohl wie die Monarchien erbeben.

    So ist denn auch die Bourgeoisie aller Länder, die unsrige mit inbegriffen, — weil sie ein Interesse daran hat die Revolution zu erdrücken um ihre Vorrechte zu sichern — entschlossen, sich gegen die Revolution zu vereinigen, die sie von allen Seiten umspannt und Dank der Mithilfeschaft der schweizerischen Regierung wird es für die Empörer kein Asil met geben.

    Wir sagen : Um so besser ! denn schon lange diente unser Boden als Falle, in welche so viele theure Kämpfer gegangen sind, die heimtückischer Weise ihren Henkern ausgeliefert wurden.

    Da die Bourgeoisie den Krieg bis auf’s Messer haben will, nehmen wir ihn auf.

    Sie rechnet auf das Heer, welches sie gegen unsere Forderungen schützen soll ; sie möge aber bedenken, dass es in einem Regimente mehr Soldaten gibt, als Offiziere und an dem Tage, an dem man die Arbeiter in der Blouse durch die Arbeiter in Uniform wird niedermetzeln lassen wollen, könnten die Einen wie die Anderen sich leicht ihrer Waffen bedienen gegen ihre tressenbedeckten Anführer wie gegen die Mordbuben der Regierung die es wagen werde einen solchen Befehl zu ertkeilen.

    Das im Monate Mai 1888 erschienene vertrauliche Rundschreiben ordnete schon an, dass diejenigen Schweizer, welche thätigen Antheil an Versammlungen nähmen, in denen soziale Fragen diskutirt würden, ebenso überwacht worden soliten, als pb es sich um agents provocateurs, oder ansländische Anarchisten handele; damals erschallte ein einstimmiger Entrüstungsschrei fast in der gesammten schweizerischen Presse.

    Heute zieht die politische Bundespolizei Erkundigungen ein über die Arbeitervereine, ihre Vorstände, ihre Vorsitzenden, und die Bourgeois-Presse protestirt nicht ; feig und knechtisch klatscht sie den, der Arbeiterklasse gegenüber getroffenen Unterdrückungsmassregeln ihren Beifall zu, ohne daran zu denken dass sie dadurch nur den Hereinbruch der sozialen Revolution beschleunigen hilft.

    Der Tanz wird also losgehen ; die Bourgeoisie, welche die Schweiz soeben mit einem beständigen General-Prokurator ausgestattet hat, kann ihrem Hasse gegen die Sozialisten freien Lauf lassen ; da es aber bald keinen Fremden zum Ausweisen mehr geben wird, so werden wir scheizer Anarchisten uns mit dieser famosen politischen Bundespolizei zu messen haben.

    In eine von den verbündeten Bourgeois den Arbeitern aufgezwungene neue Kampfes-Periode eintretend, halten die Anarchisten darauf, genau den Antheil festzustellen, den sie an die sozialistischen Bewegung zu nehmen gedenken.

    Da alle Regierungen sieh gleichen, welches immer ihre Benennung sein möge, so werden wir fortfahren den Einrichtungen der Bourgeoisie einen Krieg ohne Unterlass zu liefern, die Grundlagen selbst untergrabend, auf denen die gegenwärtige Gesellschaftsorganisation beruht.

    Wir werden in alle Arbeiter-Versammlungen, gehen, in denen soziale Fragen diskutirt werden, um dort den Klassenkampf zu predigen und in den Herzen der Proletarier den Hass gegen die bestehende Ordnung der Dinge zu entfachen.

    Wenn die Phrasenhelden der Bourgeoisie sich unter den Arbeitern einschleichen werden, um ihnen vom Vaterlande zu sprechen, um sie gegen ihre ausländischen Brüder aufzuhetzen, so werden wir Anarchisten da sein um diesen Betrügern die Maske vom Gesichte zu reissen, und immer und überall werden wir sagen, dass die schweizerischen Politikaster (Radikale, Liberale und Konservative) wissentlich das Volk täuschen, wenn sie ihm als Universal-Heilmittel gegen alle Nebel, den Trugschein einer Organisation der Arbeit (obligatorisch oder nicht) bieten, als Grundlage aber das Lohnsystem und das Individuelle Eigenthum am Boden und an den Arbeitserteugnissen beibewegen.

    Was Sie anbetrifft, Herr General-Prokurator, der Sie jährlich zehntausend Franken erhalten worden, um ihr Werk als Internationaler Polizeidiener zu verrichten, mögen Sie wohl versichert sein, dass die Anarchisten im Stande sind allen Ihren Unterdrückungs-Gesetzen die Stirne zu bieten.

    Seien Sie versichert, dass wir, ungeachtet Ihres Heeres von Spitzeln, den Kämpfern, welche die fremden Regierungen auf unseren Schweizerboden geworfen haben werden, trotz alledem und alledem eine Unterkunft zu bieten wissen werden.

    Während man in den Taschen der Steuerpflichtigen schöpfen wird um ihr erbärmliches Werk zu besolden, werden wir Anarchisten in der Unterstützung der Massen die nöthigen Kräfte sehöpfen, um alle Ihre Einschüchterungs-Massregeln zu vereiteln.

    Mögen Sie endlich wissen, dass die Schöpfung, einer politischen Polizei in unserem Lande nur dazu dienen kann, ein frischeres Blut in unseren Adern fliessen zu lassen und immer neue Kämpfer unseren Reihen zuzuführen.

    Und Dir, Bundes-Regierung, die Du Dich soeben zu den Füssen eines Königs von Italien gebeugt hast, in Göschenen, dort selbst, wo Du italienische und schweizerische Proletarier hast erchiessen lassen, Dir, die Du den Niedermetzeltingen von Paris, London, Chicago, Wien. Pitsbourg und so vielen anderen Beifall zuejauchzt hast, Dir, die Du feigerweise die Besten der Vertheidiger der Unterdrückten, ihren Regierungen ausgeliefert hast, Dir haben wir nur zwei Worte zu sagen “ Auge für Auge, Zahn für Zahn ! ”

    Hoch die Anarchie !

    Die schweizerischen Anarchisten von Basel, Fribourg, Aarau, Locle, Rorschach, Neuenburg, Sankt-Gallen, Bern, Chaux-de-Fonds. Zurich, Lausanne, Sankt-Immer-Thal, Genf, Lugano, Winterthur, Biel, Glarus und Luzern.

    Im August 1889


    sources :
     


    [Manifeste an-anarchiste]

    notice :
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    Manifeste an-anarchiste]. — Marseille : L’ Agitateur (Marseille), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : manifeste  ; propagande
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Agitateur (1892), L’
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Manifeste an-anarchiste

    AN-ANARCHIE ne signifie pas « DÉSORDRE »

    Le mot « ANARCHIE » vient de deux mots grecs : « A » privatif, dont le sens est « Absence de » et « Arké » qui veut dire — AUTORITÉ.

    Donc, contrairement à la définition que se plaisent à donner tous nos adversaires, ANARCHIE est synonyme de — ABSENCE D’AUTORITÉ, — et non « chaos, bouleversement, désordre ».

    Dans une série de Conférences publiques et contradictoires qui ont forcé l’attention de tous et provoqué dans tous les milieux les discussions les plus enflammées, il a été péremptoirement établi :

    Que l’humanité est presque universellement composée d’être qui souffrent ;

    Qu’il résulte cependant de la connaissance des faits que l’être humain poursuit le bonheur depuis son premier jusqu’à son dernier jour, que toutes ses facultés le recherchent, que tous ses muscles s’y emploient, que toutes ses aspirations y tendent ;

    Que l’autorité, sous ses diverses formes et dans ses manifestations variées, est le principe de tous les maux qui affligent et déshonorent l’humanité. Que si l’individu souffre matériellement, c’est que, par l’autorité économique — (propriété individuelle), il est opprimé dans ses besoins physiques ; s’il souffre intellectuellement, c’est que l’autorité politique — (gouvernement), — il est esclave de son cerveau ; s’il souffre moralement, c’est que, par l’autorité politique et religieuse — (institutions, usages et conventions absurdes, etc.), il est broyé dans son cœur et torturé dans tous ses sens ;

    Que si l’empirisme officiel ment avec impudence en déclarant ou laissant croire que ces souffrances, quelques regrettables qu’elles soient, constituent des sortes de fatalités, la véritable science, celle qui n’a aucune attache gouvernementale, affirme et démontre que ces douleurs peuvent et doivent d’ores et déjà disparaître ;

    Que l’organisation sociale toute entière repose sur une erreur, une fiction, un mensonge, perfidement accrédité par quelques-uns et sottement accepté par le plus grand nombre ;

    Que, conséquemment, il est indispensable de dénoncer ce mensonge et de combattre les systèmes et organisations autoritaires qui en découlent ;

    Que, débarrassé de la triple servitude : physique, intellectuelle, morale, l’homme rendu à la liberté, se développera harmoniquement et s’épanouira pleinement ;

    Qu’en vertu de leur tendance à la sociabilité, les êtres autonomes et égaux se grouperont par le libre jeu des affinités :

    Que, sans gouvernants ni patrons, le travail devient une récréation et l’activité correspondant à un besoin de l’organisme humain, la production sera surabondante ;

    Que, sans délégués ni répartiteurs, [… … …] c’est-à-dire la prise au tas, n’entraînera pas plus de gaspillages que de querelles ;

    Que, le milieu social et les conditions de la vie étant entièrement transformés, le fécond accord se substituant à l’horrible lutte pour la vie, la concurrence faisant place à l’association ; la paix, l’harmonie et la bonne entente règneront sans lois ni gendarmes, parce que, n’ayant plus aucune raison de s’en vouloir, les humains s’entr’aimeront sans efforts, spontanément ;

    Qu’enfin l’an-archie qui n’est que le libre jeu dans l’humanité des forces naturelles régissant l’univers entier, l’an-archie peut demain, si les intéressés le veulent, inonder le monde de ses radieuses clartés.

    ***

    Dans un langage simple, précis, substanciel, ces vérités ont été surabondamment démontrées.

    Malgré nos appels réitérés, nulle réfutation sérieuse n’a été tentée et la foule accourue, poussée par le désir de savoir, a montré par ses vigoureux applaudissements, qu’elle avait compris.

    ***

    Camarades,

    Ce manifeste ne s’adresse ni à une classe, ni à une catégorie, mais à tous ceux qui, à un titre quelconque, souffrent et sont victimes de l’organisation sociale que lâchement, nous subissons.

    Vous qui manquez du nécessaire et vivez mal de votre travail jusqu’au jour où vous en mourrez ; vous qui, jetés sans défense sur le champ de bataille de la concurrence commerciale, financière ou industrielle, devez être fatalement vaincus tôt ou tard ; vous qui, appartenant au prolétariat manuel ou intellectuel, employés et ouvriers, vivez sans cesse angoissés par l’incertitude du lendemain ; vous qui constituez l’immense armée de réserve des sans travail, sans asile et sans pain ; vous tous qui peinez et geignez ; vous, les meurtris, les spoliés, les souffrants, les déshérités, venez à nous !

    Venez à nous, vous aussi, qui n’êtes point en peine du boire, du manger, du dormir, mais qui, ayant le cœur droit, l’esprit ouvert et le cerveau large, voulez combattre toutes les tyrannies ;

    Et vous aussi, camarades, épris de justice, fougueux amants de la vérité, venez goûter aux joies réconfortantes de l’An-archie !

    Elle offre un champ de bataille assez vaste, l’an-archie, pour que tous, malgré la diversité de vos situations, la variété de vos aptitudes et le contraste de vos tempéraments, vous y trouviez la place de votre choix.

    La lutte est engagée ; les hostilités sont ouvertes entre le mensonge et la vérité, l’iniquité et la justice, la folie et le bon sens, l’ignorance et le savoir, le mal et le bien, le passé et l’avenir, la douleur et la joie de vivre.

    Terrible et longue sera la bataille. Mais la victoire entr[eprend]ra de si grandioses résultats, et l’issue de la lutte est tellement certaine que, dûssions-nous expirer avant le triomphe définitif, nos yeux ne se fermeront pas sans voir poindre à l’horizon l’aurore de la radieuse ANARCHIE !

    Des Anarchistes

    Les groupes anarchistes de Marseille se réunissent chaque samedi à la Taverne Provençale, rue Rameau, à 8 h. 1/2 du soir.

    Dans nos groupes, point n’est besoin de présentation.
    Pas de statuts, pas de règlement, pas de cotisations pas d’engagements à contracter, pas de bureau ; en un mot aucune trace de cette autorité dont nous avons la haine.
    Partout la liberté dont nous avons l’amour.
    Journaux, brochures, livres de nature à faciliter l’étude de nos options, sont à la dispositions de tous.
    Des causeries contradictoires s’engagent, au cours desquels chacun dans le langage qui lui est familier, émet son avis et le confronte loyalement avec des opinions contraires.
    L’An-archie est, à la fois, la plus belle et la plus vaste des sciences puisqu’elle les embrasse toutes.
    Il importe donc de l’étudier.
    Nos groupes sont des cercles d’études sociales et des foyers de [… …] de propagande et d’agitation.


    sources :

    Placard paru dans L’Agitateur, 1re année n° 3 (13 mars 1892)



    [Pourquoi sommes-nous anarchistes ?]

    notice :
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    [
    Pourquoi sommes-nous anarchistes ?]. — Bruxelles = Brussels Bruxelles : le Libertaire (1893-1894), [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Belgique
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : manifeste  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Reclus, Élisée (1830-1905)
    • Presse citée  : Libertaire (Bruxelles, 1893-1894), le  ; Révolte, La (Paris, 1887-1894)  ; Revue libertaire (1893-1894)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Pourquoi sommes-nous anarchistes ?

    Nous sommes révolutionnaires parce que nous voulons la justice et que partout nous voyons l’injustice régner autour de nous. C’est en sens inverse du travail que sont distribués les produits du travail. L’oisif a tous les droits, même celui d’affamer son semblable, tandis que le travailleur n’a pas toujours le droit de mourir de faim en silence on l’emprisonne quand il est coupable de grève. Des gens qui s’appellent prêtres essaient de faire croire au miracle pour que les intelligences leur soient asservies ; des gens appelés rois, se disent issus d’un maître universel pour être maître à leur tour ; des gens armés par eux taillent, sabrent et fusillent à leur aise ; des personnes en robe noire qui se disent la justice par excellence condamnent le pauvre, absolvent le riche, vendent souvent les condamnations et les acquittements ; des marchands distribuent du poison au lieu de nourriture, ils tuent en détail au lieu de tuer en gros et deviennent ainsi des capitalistes honorés. Le sac d’écus, voilà le maître, et celui qui le possède tient en son pouvoir la destinée des autres hommes. Tout cela nous paraît infâme et nous voulons le changer. Contre l’injustice nous faisons appel à la révolution.

    Mais « la justice n’est qu’un mot, une convention pure » nous dit-on. « Ce qui existe, c’est le droit de la force ! » Eh bien, s’il en est ainsi, nous n’en sommes pas moins révolutionnaires. De deux choses l’une : ou bien la justice est l’idéal humain et, dans ce cas, nous la revendiquons pour tous ; ou bien la force seule gouverne les sociétés et, dans ce cas, nous userons de la force contre nos ennemis. Ou la liberté des égaux ou la loi du talion.

    Mais pourquoi se presser ? nous disent tous ceux qui, pour se dispenser d’agir eux-mêmes, attendent tout du temps. La lente évolution des choses leur suffit ; la révolution leur fait peur. Entre eux et nous l’histoire a prononcé. Jamais aucun progrès soit partiel, soit général ne s’est accompli par simple évolution pacifique, et s’est toujours fait par révolution soudaine. Si le travail de préparation s’opère avec lenteur dans les esprits, la réalisation des idées a lieu brusquement : l’évolution se fait dans le cerveau, et ce sont les bras qui font la révolution.

    Et comment procéder à cette révolution que nous voyons se préparer lentement clans la Société et dont nous aidons l’avènement par tous nos efforts ? Est-ce en nous groupant par corps subordonnés les uns aux autres ? Est-ce en nous constituant comme le monde bourgeois que nous combattons en un ensemble hiérarchique, avant ses maîtres responsables et ses inférieurs irresponsables, tenus comme des instruments dans la main d’un chef ? Commencerons-nous par abdiquer pour devenir libres ? Non, car nous sommes des anarchistes, c’est-à-dire des hommes qui veulent garder la pleine responsabilité de leurs actes, qui agissent en vertu de leurs droits et de leurs devoirs personnels, qui donnent à un être son développement naturel, qui n’ont personne pour maître et ne sont les maîtres de personne.

    Nous voulons nous dégager de l’étreinte de l’État, n’avoir plus au-dessus de nous de supérieurs qui puissent nous commander, mettre leur volonté à la place de la nôtre.

    Nous voulons déchirer toute loi extérieure, en nous tenant au développement conscient des lois intérieures de toute notre nature. En supprimant l’État, nous supprimons aussi toute morale officielle, sachant qu’il ne peut y avoir de la moralité dans l’obéissance à des lois incomprises, dans l’obéissance de pratique dont on ne cherche pas, même à se rendre compte. Il n’y a de morale que dans la liberté. C’est aussi par la liberté seule que le renouvellement reste possible.

    Nous voulons garder notre esprit ouvert, se prêtant d’avance à tout progrès, à toute idée nouvelle, à toute généreuse initiative.

    Mais, si nous sommes anarchistes, les ennemis de tout maitre, nous sommes aussi communistes internationaux, car nous comprenons que la vie„ est impossible sans groupement social. Isolés, nous ne pouvons rien, tandis que par l’union intime nous pouvons transformer le monde. Nous nous associons les uns aux autres en hommes libres et égaux, travaillant à amie œuvre commune et réglant nos rapports mutuels par la justice et la bienveillance réciproque. Les haines religieuses et nationales ne peuvent nous séparer, puisque l’étude de la nature est notre seule religion et que nous avons le monde pour patrie. Quand à la grande cause des férocités et des bassesses, elle cessera d’exister entre nous. La terre deviendra propriété collective, les barrières seront enlevées et désormais le sol appartenant à tous pourra être aménagé pour l’agrément et le bien-être de tous. Les produits demandés seront précisément ceux que la terre peut le mieux fournir, et la production répondra exactement aux besoins, sans que jamais rien ne se perde comme dans le travail désordonné qui se fait aujourd’hui. De même la distribution de toutes ces richesses entre les hommes sera enlevée à l’exploiteur privé et se fera par le fonctionnement normal de la Société tout entière.

    Nous n’avons point à tracer d’avance le tableau de la Société future : C’est à l’action spontanée de tous les hommes libres qu’il appartient de la créer et de lui donner sa forme, d’ailleurs incessamment changeante comme tous les phénomènes de la vie. Mais ce que nous savons, c’est que toute injustice, tout crime de lèse-majesté humaine, nous trouveront toujours debout pour les combattre. Tant que l’iniquité durera, nous anarchistes communistes internationaux, nous resterons en état de révolution permanente.

    Élisée Reclus.


    À lire
    Le Libertaire, organe bi-mensuel, à St-J.t.-N. (Bruxelles), rue Vonck, 39. Le n° : 2 centimes.
    La Revolte, hebdomadaire avec supplément littéraire, à Paris, rue Mouffetard, 14o. Le n° : 10 centimes.
    Revue Libertaire, bi-mensuelle, rue Gabrielle, 3o, Paris. Le n° : 15 centimes.

    On peut s’y procurer des ouvrages traitant de l’Anarchie :
    Les Paroles d’un Révolté, de Pierre Kropotkine, préface par Élisée Reclus. Prix : 1 fr. 25.
    La Conquête du Pain, par les mêmes. Prix : 2 fr. 75.
    La Société mourante et l’Anarchie, de J. Grave, préface par Octave Mirbeau. Prix : 1 franc.
    Évolution et Révolution, par Élisée Reclus, 0 fr. 10.
    Etc., Etc.

    Imprimerie du Libertaire […]


    sources :
     



    [Manifeste aux soldats]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifeste aux soldats]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [45 ?] × [31 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Almereyda, Miguel (1883-1917)  ; Bans, Émile  ; Depalme, Robert  ; Desprès, Fernand (1879-1949)  ; Durupt, Georges (1880-1941)  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Gauthier, Georges  ; Gerbault, Daniel  ; Jourdain, Francis (1876-1958)  ; Lejeune, Pierre  ; Marestan, Jean (1874-1951)  ; Matha, Louis (1861-1930)  ; Méric, Victor (1876-1933)  ; Monatte, Pierre (1881-1960)  ; Paraf-Javal, Georges (1858-1941)  ; Régnier, Georges  ; Robin, Maurice  ; Séverac, Georges  ; Syffert, Gaston (1881-1969)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Manifeste aux soldats

    Le Conseil de guerre de Nantes vient de condamner à un jour de prison le colonel de Saint-Rémy. Cet officier avait refusé d’obéir à l’ordre que lui avait transmis le général Frater de frire marcher le 2e régiment de chasseurs placé sous son commandement.

    La raison que ce colonel a donnée de son indiscipline, c’est que « sa conscience de chrétien lui interdisait d’obéir ».

    Nous estimons qu’en refusant d’agir contre les « Sœurs » le catholique de Saint-Rémy a bien fait.

    Nous estimons qu’en tenant compte du sentiment, qui a dicté à cet officier son acte d’insubordination et en rendant un arrêt qui équivaut à un acquittement, le Conseil de guerre a bien fait.
    (Ce n’est jamais nous qu’on trouvera favorables au prononcé de jugements sévères.)

    Soldats ! Retenez bien cet arrêt et faîtes en votre profit !

    Il se peut que vos chefs vous donnent, quelque jour, l’ordre d’agir contre des travailleurs en grève ou des hommes en révolte.

    Vous aurez, alors, vous aussi, à consulter et à écouler votre conscience.

    Votre conscience vous dira, jeunes gens, elle devra vous dire que vous n’avez pas été arrachés à votre famille, à votre atelier, à vos champs, à vos affections, à la vie libre, pour marcher contre vos parents, vos frères, vos camarades de travail.

    Votre conscience vous dira, elle devra vous dire que ces basses besognes incombent aux forces de police et de gendarmerie, pas à vous.

    Votre conscience vous dira, elle devra vous dire que vous ne pouvez pas vous servir de vos armes de mort contre ceux qui vous ont donné la vie, et qui, depuis votre enfance, vous ont chéris, soignés, nourris, élevés.

    Aimeriez-vous moins vos mères que le colonel de Saint-Rémy n’aime les congréganistes ?

    Votre conscience d’homme serait-elle moins ferme que celle de ce chrétien ?

    Écoute, soldat !

    Si jamais l’ordre t’est donné de massacrer tes camarades de travail, de tirer sur le peuple, tu refuseras désormais, tu dois refuser d’obéir à ce commandement infâme.

    Jusqu’à ce jour, l’énormité du châtiment que tu avais à redouter était de nature à te faire reculer devant les conséquences d’une telle désobéissance.

    À daters d’aujourd’hui, tu sauras qu’elle t’expose, tout au plus, à un jour de prison. M. de Saint-Rémy a librement choisi le métier militaire ; toi, c’est par force, que tu es à la caserne.

    M. de Saint-Rémy était à la tête d’un Régiment ; son refus d’obéir s’étendait à toutes les unités dont il était le chef. Toi, Frère, sans gradée, sans autorité sur tes camarades, tu n’engageras que toi-même.

    On n’ordonnait pas à M. de Saint-Rémy de commander le feu sur des femmes désarmées. Il s’agissait — on l’a bien vu — de crocheter quelques serrures, d’enfoncer quelques portes. Toi, soldat, quand tes chefs te feront marcher contre la foule ouvrière, ce sera pour cracher la mort — rappelle-toi Fourmies, la Martinique, Chalon — sur des poitrines de grévistes las de souffrir de misère ou de manifestants las de subir le joug !…

    En réfléchissant à ces circonstances et en considérant que la règle et l’équité proportionnent la peine au rang qu’occupe le délinquant, tu comprendras, soldat, que ce n’est pas un jour de prison, mais un jour de consigne que, pour être juste, le Conseil de Guerre devra t’infliger.

    Et ce jour de punition te paraîtra infiniment doux, puisque pour un châtiment aussi bénin, tu auras l’inexprimable joie de ne t’être pas associé à ce crime abominable :

    Fils d’assassiner ton Père ! — Frère, de ter ton Frère !

    Travailleur, de mitrailler tes Camarades !

    Soldat, souviens-toi !

    Le Libertaire


    Nota. — Il se pourrait que le Ministère anticlérical « Combes et Cie », découvrît dans ce manifeste une provocation à la désobéissance des soldats et en déférât les auteurs aux tribunaux.

    Comme il n’est pas plus dans nos habitudes que dans notre caractère de décliner les responsabilités que VOLONTAIREMENT nous assumons, nous ajoutons nos propres signatures à celle-ci : Le Libertaire , qui n’engage juridiquement que notre ami Philippe, gérant de ce journal, et nous invitons toutes les personnes qui approuvent ce manifeste, à nous envoyer leur nom que dans le prochain numéro, nous joindrons aux nôtres : Sébastien Faure, Louis Matha, Pierre Monatte, Émile Bans, Jean Marestan, Robert Depalme, Georges Durupt, Fernand Després, Daniel Gerbault, Victor Méric, Maurice Robin, Georges Séverac, Georges Gauthier, Gaston Syffert, Paraf-javal, Pierre Lejeune, Georges Régnier, Francis Jourdain, Miguel Almereyda.


    sources :

    Parue au dos du Libertaire 4e série, 8e année, numéro 45 (du 13 au 20 septembre 1902).



    image indisponible

    [Guerre à la guerre !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Guerre à la guerre !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [80 ?] × [60 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; guerre (généralités)  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; Maroc
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Guerre à la guerre !

    Travailleurs,

    Demain peut-être nous serons en face d’un fait accompli : la guerre déclarée !

    Depuis cinq ans, un parti colonial français dont Delcassé fut l’homme-lige prépare la conquête du Maroc. Capitalistes et officiers poussent à l’invasion de ce pays. Les uns pour tripoter et s’enrichir, les autres pour ramasser dans le sang galons et lauriers.

    L’Allemagne capitaliste et militariste désireuse d’avoir, elle aussi, sa part su butin s’est interposée.

    Les gouvernants allemands et français, fidèles serviteurs des intérêts capitalistes seuls en cause, ont élevé ces querelles entre agioteurs à l’état de conflit aigu.

    Pour assouvir les appétits illimités de cette coalition d’intérêts, les dirigeants des deux pays sont prêts à lancer les unes contre les autres, les masses ouvrières d’Allemagne et de France.

    Qui ne frémit à l’horreur de ces carnages ? Des millions d’hommes s’entrechoquant… fusils à tir rapide, canons et mitrailleuses accomplissant leur œuvre de mort…

    Qui pourrait calculer les milliards gaspillés, arrachés au travail du paysan et de l’ouvrier ?…

    Ce tableau n’a rien d’exagéré. Actuellement on arme dans les ports de guerre ; l’armée de terre est prête à partir.

    En juin 1905 la déclaration de guerre ne fut évitée que par le départ de Delcassé. Depuis lors, la guerre est à la merci du moindre incident. C’est tellement vrai que le 19 décembre 1905 l’ordre de rappel de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris ayant été connu par le gouvernement français, les communications télégraphiques restèrent suspendues pendant quatre heures, afin que le ministère pût, si besoin était, lancer les ordres de mobilisation en toute célérité.

    La presse sait ces choses… et elle se tait.

    Pourquoi ? C’est qu’on veut mettre le peuple dans l’obligation de marcher, prétextant d’honneur national, de guerre inévitable, parce que défensive.

    Et de la conférence d’Algésiras, qu’on nous présente comme devant solutionner pacifiquement le conflit, pour sortir de la guerre.

    Or, le peuple ne veut pas la guerre ! S’il était appelé à se prononcer, unanimement il affirmerait sa volonté de Paix.

    La Classe Ouvrière n’a aucun intérêt à la guerre. Elle seule en fait tous les frais. — payant de son travail et de son sang ! C’est donc à elle qu’il incombe de dire bien haut qu’elle veut la paix à tout prix !

    Travailleurs !

    Ne nous laissons pas abuser par le mot : « Honneur national ». Ce n’est pas une lâceté que de faire reculer la horde des financiers qui nous conduisent aux massacres.

    D’ailleurs, en Allemagne comme en France, la communion d’idées est formelle sur ce point : le prolétariat des deux pays se refuse à faire la guerre !

    Ainsi que nous, autant que nous, nos frères les travailleurs d’Allemagne veulent la paix. Comme nous, ils ont horreur des tueries. Comme nous, ils savent qu’une guerre, en satisfaisant les intérêts capitalistes, est préjudiciable à la cause de l’Émancipation Ouvrière.

    Donc, par notre action commune et simultanée, forçons nos gouvernants respectifs à tenir compte de notre volonté :
    Nous voulons la paix ! Refusons-nous à faire la guerre !

    Le comité confédéral.


    sources :

    Texte de l’affiche paru dans La Voix du peuple n° 274 (14-21 janvier 1906).

    Le numéro suivant de La Voix du peuple, le n° 275 (21-28 janvier 1906) rajoutera en sa « une » :

    Défendons nos affiches !
    Il nous revient qu’en bien des endroits, les affiches confédérales « Guerre à la guerre ! » ont été lacérées par les policiers.
    Si nous faisons des affiches, — si nous payons l’imprimeur, l’impôt du timbre, le collage, etc., — ce n’est pas pour l’unique satisfaction de donner du travail de grattage à la police.
    Nous usons d’un droit, — celui de dire notre pensée sous forme d’affiches. Si cette pensée est subversive, il y a en France assez de magistrats pour poursuivre. Mais, en tous les cas, que nos affiches soient répréhensibles ou non, dès qu’elles sont en règle avec la loi, — et elles sont par le seule fait qu’elle sont revêtues du timbre d’affiche, — elles deviennent inviolables.
    Seul, le locataire d’une place réservée à son affichage particulier peut trouver à redire à l’affichage. Hors cette circonstance, nos affiches doivent rester sur les murs.
    Il n’y a donc qu’une seule chose à faire : quand on voit un policier — un un quelconque quidam, — déchirer une affiche, il suffit de l’« l’inviter è avec toute l’obséquieuse politesse qui est de circonstance, à se rendre au prochain commissariat de police et là on somme le commissaire de dresser contravention contre,l’individu.
    Pour cette opération, il est utile d’avoir avec soi des témoins, afin que puisse être constaté le mauvais vouloir du commissaire de police… si mauvais vouloir il y avait.
    Certes, il ne faut pas exagérer trop de cette opération procédurière. Mais, comme elle s’appuie sur la loi, elle a tout au moins l’avantage de mettre en désagréable posture MM. les policiers.

    Le numéro 277 de La Voix du peuple (21-28 janvier 1906) continuera :

    Guerre à la guerre ! : le manifeste confédéral et l’arbitraire policier
    La police fait rage contre l’affiche confédérale Guerre à la guerre. En bien des endroits, elle s’est permis de les lacérer, violant ainsi les propres lois bourgeoises, car il faut bien se convaincre qu’en aucune façon et sans aucun prétexte les policiers ne jouissent pas du privilège de violer la loi.
    S’ils le font, c’est parce que, par ignorance de ses propres droits, le peuple les laisse opérer.
    Donc, il nous faut redoubler de vigilance et il faut, chaque fois que se manifeste un nouvel acte d’arbitraire que notre protestation se produise, — et se produise dans le milieu où l’arbitraire s’est accompli.
    Sinon, si on s’avisait de subir toutes les fantaisies scélérates du Pouvoir et de ses laquais, nous dégringolerions rapidement dans un cloaque d’oppression.
    Pour ce rendre compte jusqu’où peut aller la scélératesse arbitraire des policiers, il suffit de signaler qu’à Nice, ces jours derniers, que des camarades qui affichaient le manifeste Guerre à la guerre furent appréhendés par une bande de policiers et conduits au poste où ils furent retenus toute la nuit. Inutile d’ajouter que les affiches furent confisquées.
    Nice est évidemment une ville qui doit relever du Pouvoir du tsar et non de celui de Rouvier et Cie.

    Saint-Claude, qui est cependant une ville du Jura, doit aussi relever du dictatoriat de M. Witte. À preuve que, samedi dernier, au moment où l’afficheur se préparait à placarder le manifeste Guerre à la guerre, la ballot lui a été saisi par le commissaire de police.
    Les camarades ont voulu savoir en vertu de quel ordre opérait ce sbire. Le personnage a répliqué que c’était par « ordre du gouvernement ».
    Or, pas davantage par ordre du gouvernement que par ordre du tsar, de Guillaume d’Allemagne ou de n’importe qui, nos affiches — dûment timbrées — ne peuvent être « légalement » arrachées et toute entrave à leur placardage est aussi « illégale ».
    Il est évidemment ennuyeux d’employer ces termes ; mais, la légalité n’est pas pour nous que la constatation de libertés acquises et qui ne se peuvent nier. Par conséquent, il est de notre intérêt de déployer toute notre activité et notre énergie afin d’empêcher que les souteneurs du gouvernement violent aussi impudemment les lois qu’ils se prétendent chargés de faire respecter.

    Pour répondre à cette scélératesse, les camarades de Saint-Claude ont immédiatement ouvert une souscription dont le montant a servi à publier, sous forme de circulaire à distribuer, la manifeste Guerre à la guerre.
    Une initiative semblable a été prise par la Fédération ouvrière de Besançon et de Franche-Comté.
    Ne pouvant monter la garde près de chaque affiche, trique à la main, pour empêcher que, en violation de la loi, des malfaiteurs ou scélérats quelconques, — policiers ou simples particuliers, viennent la déchirer, l’affiche a été reproduite en circulaires à distribuer à la main et, de la sorte, quelques dizaines de mille ont été semées un peu partout.

    etc.



    [Les antimilitaristes suisses aux travailleurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les antimilitaristes suisses aux travailleurs]. — Genève : Groupe antimilitariste (Genève), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 28 × 22 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Les antimilitaristes suisses aux travailleurs

    Camarades,

    Le Conseil fédéral vient de prendre, sur les instances surtout de la Légation italienne à Berne, un arrêté contre la propagande antimilitariste faite par des étrangers, en prétendant que celle-ci menace la sécurité intérieure et extérieure de notre pays. Or, cette sécurité est menacée surtout par les formidables armements des monarchies qui nous environnent et nos camarades étrangers, par leur propagande, tendent à diminuer ce danger.

    En face du mensonge de tous les États qui, après avoir proclamé hautement leurs intentions pacifiques, n’en continuent pas moins à augmenter les budgets militaires, aidés de tous les hypocrites affiliés aux Sociétés dites de la paix, les travailleurs ont enfin compris que tous les gouvernants les trompent, puisque malgré leurs continuels échanges de courtoisie, ils se montrent méfiants les uns envers les autres.

    L’antimilitarisme en Suisse n’est pas d’importation étrangère. Il est né à la suite des répressions brutales des grèves de Gœschenen, Brigue, Genève, Bâle, Chaud-de-Fonds, Ricken, Rorschach, etc., où nous avons vu l’armée dans son véritable rôle de défense capitaliste.

    La patrie ne peut être que l’expression d’un bien commun, mais dans notre pays, comme partout ailleurs, toute la richesse n’appartient qu’à une infime minorité de privilégiés, qui s’en servent pour exploiter le travail du peuple. Considérez le nombre de Suisses qui n’hésitent pas à émigrer pour endurer la domination étrangère moins dure pour eux que la liberté helvétique. Nos maîtres, eux-mêmes, changent de nationalité dès que leurs intérêts l’exigent. Aussi le patriotisme n’est-il qu’un mot creux, vide de tout sens, cachant des appétits inavouables.

    Les électeurs suisses en repoussant l’art. 42bis avaient manifesté leur intention de laisser libre la propagande antimilitariste, mais le Conseil fédéral n’a tenu aucun compte de la volonté populaire ainsi exprimée, aussi doit-elle s’affirmer autrement que par les voies légales.

    La grève militaire s’impose au même titre que la grève économique. Aussi longtemps que nous continuons à travailler, le patronat n’écoute pas nos revendications ; aussi longtemps que nous continuerons à nous rendre aux casernes, la cause du désarmement et de la paix n’aboutira à rien. Il est, d’ailleurs, dérisoire de combattre quelque chose tout en ne cessant d’y participer au prix des plus grands sacrifices.

    Travailleurs,

    Pour ces raisons, les antimilitaristes suisses soussignés n’hésitent donc pas à vous engager à mépriser le devoir militaire prescrit par la constitution et à refuser toute obéissance militaire.

    Sus au mensonge patriotique ! À bas l’armée !

    En avant pour la fraternité des peuples !

    À retourner avec les signatures bien visibles de citoyens suisses, pour le tirage d’affiches et prospectus.


    sources :

    300 signatures avaient été apposées au bas de ce manifeste qui fut placardé en Suisse le 19 mai 1906.



    [Contra a guerra : ao proletariaro português]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contra a guerra : ao proletariaro português]. — Lisboa Lisbonne : AIT_-IWA_ : CGT_ (Confederação Geral do Trabalho), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Portugal
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; manifeste  ; syndicalisme : anarchosyndicalisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; logo AIT ]

    texte :

    [tampon]

    Contra a guerra

    [logo] AIT

    Ao operariado mundial—A AIT e a CGT

    Ao proletariado português

    São passados onze anos sôbre aquele funesto 1 de Agosto em que os modernos Estados, como instrumentos dos diversos grupos de interêsses imperialistas, pronunciaram com a declaração da guerra a sentença de morte a milhões de sêres.

    Mais de quatro anos durou o assassinato internacional e por fim se evidenciou que se nenhum Estado ficava vencedor, o proletariado de todos os países foi, sem dúvida, o vencido. Confirmou-se uma vez mais que os que nada possuem nada têm que ganhar com uma guerra, antes, pelo contrário, têm tudo que perder.

    Evocando falazes e mentirosas promessas a guerra foi levada a cabo. Seria a última, se disse… porque ficava abatido o militarismo prussiano.

    O militarismo prussiano foi aniquilado ; porém, o seu espírito triunfou internacionalmente. A Europa conta hoje com mais de seis milhões de soldados em armas, quere dizer, com unia cifra superior à de 1914. Depois de desarmadas a Alemanha e a Áustria as grandes potências aliadas, nos últimos anos, têm gasto mais nos seus armamentos cio que em 1913 todos os países juntos.

    Todos os governos contam com uma guerra próxima e para ela se preparam ; estadistas de destaque declaram pùblicamente que a Europa vai a caminho de umanova catástrofe.

    ¿ Seria possível outra coisa ? ¿ Foi abolida cima só das causas que produzem as guerras ?

    ¿ Modificou-se o mais insignificante dos princípios que fundamentam a nossa sociedade ? ¿ Tem tido alguma das conferências cio desarmamento, da chamada Sociedade das Nações, mais êxito que as famosas conferências da paz do czar Nicolau e do imperador Guilherme ? Trocaram as personagens, ficando de pé o sistema.

    Ninguém põe hoje em dúvida que as causas da guerra residem nas condições económicas ela nossa ordem social capitalista e que são organizadas pelo Estado, por incumbência dos seus mandatários. Pois bem ; o capitalismo domina porque se crê imutavel, e o Estado, como aparelho militar de fôrça, faz hoje o mesmo que antes de 1914. ¿ Como poderia iludir-se largamente a guerra sob essas circunstâncias ? A abolição da guerra é impossível sem a destruição das tuas causas : o capitalismo e o militarismo. Tôda a acção contra a guerra que não afecte a presente sociedade em seus fundamentos, tôda a conferência de paz dos governos, todo o intuito de desarmamento por parte dos parlamentos ou Sociedade das Nações serão infructuosos por conseguinte e só podem ter a significação de iludir as massas sôbre os verdadeiros propósitos dos governantes e de distrair a atenção pública dos preparativos bélicos dos Estados.

    Pois os Estados—tenham êles um disfarce burguês ou social-democrata—preparam-se febrilmente para uma nova extirpação em massa dos povos, com nicles cada vez mais bárbaros. Se outrora se faziam as guerras em “defesa da pátria”, êsse ponto de vista hoje está desvanecido. Pois, se a guerra passada não foi mais que um assassinato colectivo mecanisado na frente, a guerra próxima significa uma campanha ele aniquilamento de povo contra povo.

    A “frente” a constituirá a “pátria” inteira. Contra a moderna guerra de gases—como o reconheceu no seu relatório a comissão da Sociedade das Nações—é impossível uma defesa conveniente. Tôda a população civil se verá ameaçada pelo furacão guerreiro. Enquanto que os povos clamam pelo desarmamento, para evitar a catástrofe ameaçadora, cujo horror apocalíptico nenhuma fantasia pode descrever, trabalham os químicos nos laboratórios governamentais em descobertas cada vez mais terríveis de destruição. A sciência moderna, em logar de servir a vida, é só a prostituta da morte.

    Com razão indica o relatório sôbre gases deletérios o perigo a que uma nação se expõe ase deixa mexer na sua segurança, por unia confiança demasiado grande nos tratados e acôrdos internacionais. Isso tem uma dupla significação por sair da Sociedade das Nações, a que, por outro lado, dois dos estados mais fortemente armados —a Rússia dos Sóvietes e os Estados Unidos—não pertencem.

    Quando por outro lado se tem em conta a influência da política imperialista do petrólio nos Estados e a significação extraordinária dêste lubrificante na técnica da guerra, põe-se claramente a descoberto que a Sociedade das Nações, onde se reúnem os interêsses do capital petroleiro japonês e anglo-holandês contra o trust norte-americano “Standard Oil C.°,” não é mais que uma liga de interêsses imperialistas,—não uma liga de paz, se não uma associação ele Estados, uma organização de guerra.

    A luta contra a guerra não pode partir mais do que do próprio povo, e, assim, que cada povo, em primeiro lugar, se rebele contra o próprio govêrno e o Estado.

    E’ uma exigência absoluta de auto-defesado proletaria do mundial o resistir enfim com a sua acção às preparações bélicas.

    Porém, como ?

    A responsabilidade da guerra — assim o têm afirmado sempre os socialistas—ante a humanidade e a história recai sôbre as classes dominantes.

    Efectivamente.

    Justamente, por isso, a classe operária não deve deixar mais tempo—e menos após 1914 — a responsabilidade da guerra e da paz à burguesia e ao Estado. E’ um verdadeiro crime deixar aos chefes do capitalismo a decisão sôbre a guerra e a paz, pois, segundo sua missão, o capitalismo conduz sempre à guerra e breve desencadeará uma nova hecatombe. Constitui um verdadeiro suicídio o facto dos trabalhadores abandonarem aos Estados capitalistas a decisão de problemas tão transcendentais, mesmo que êsses Estados sejam governados por governos « operários » socialistas ou bolxevistas, ou associado numa chamada “Sociedade das Nações”.

    E’ tempo já de que os trabalhadores de todo o mundo, de todas as nações e de todas as raças, em lugar de preparar e pôr em execução a guerra como até aqui, na qualidade de cúmplices submissos, sob a responsabilidade das classes dominantes, tomem a responsabilidade da paz nas suas próprias mãos, como classe consciente, arrancando à burguesia a determinação sôbre os destinos do mundo, sôbre o seu próprio destino, e se convertam em propulsores da sua própria história.

    E isso está ao nosso alcance. Somos nós, trabalhadores, os que formamos os exércitos e guarnecemos as armadas. Somos nós os que forjamos as armas, os nua construímos os barcos de guerra.

    Somos nós os que produzimos os utensílios bélicos e transportamos os instrumentos de morte.

    A guerra capitalista é a obra dos proletários que actuam dentro do ponto de vista capitalista e militarista.

    A ameaçadora guerra do futuro só pode ser impedida se os operários manuais e intelectuais adquirirem consciência da responsabilidade da sua situação e actuarem de harmonia.

    ¡ Proletários de todos os países !

    ¡ Não confieis mais tempo nos govêrnos que constantemente vos têm enganado ! ¡ Voltai as costas aos partidos políticos que aspiram a constituirem-se em govêrno e que na hora decisiva não deixam a “patria” ficar vencida, ainda que seja só a patria dos ricos !

    ¡ Abri os olhos ! Penetrai a verdadeira essência daquela liga ele Estados que, sou verdade, só é uma aliança de guerra de um grupo de govêrnos capitalistas e que pomposamente se chama “Sociedade das Nações”.

    Julgai os adversários da guerra, não pelas suas palavras, mas pelos seus actos ! Seja de vossa parte um exemplo frisante a negativa a fazer o serviço militar !

    ¡ Que o facto individual vos leve à acção colectiva !

    ¡ Transportai o campo de luta dos parta-lamentos às fabricas, da Sociedade das Nações aos quartéis e às armadas !

    ¡Tende presente o exemplo daqueles camaradas que se recusaram já à produção de material de guerra e se negaram a transportar tropas !

    ¡ Que essa conduta se transforme em táctica geral ! ¡ Organizai o boicote contra todo o trabalho de armamentos que faça possível a guerra !

    ¡ Estai atentos ! ¡ Por cada dia é mais ameaçador o perigo dum novo assassinato dos povos !

    Tôda a ordem de mobilização deve ser para vós um sinal da greve geral imediata e de recusa colectiva ao serviço militar conto primeiro acto da revolução social que porá termo à exploração capitalista, no militarismo criminoso e à opressão do Estado.

    ¡ Contra a guerra, a revolução dos oprimidos ! Concluímos chamando a atenção para a seguinte resolução do segundo congresso da Associação internacional dos Trabalha-dores :

    “O congresso resolve exortar as organizações aderentes a realizar em todas as cidades e aldeias de todos os países, no primeiro domingo de Agosto, manifestações antimilitaristas em comemoração do início da grande guerra mundial. Esses actos podem ser empreendidos em COMUM com outras organizações que não possam ser responsabilizadas pelo rebentar da grande guerra.”

    Que o proletariado de todos os países demonstre no primeiro domingo de Agosto a suma oposição unânime contra a guerra e a sua aspiração por um novo sistema de vida.

    ¡ Abaixo o militarismo ! ¡ Viva a revolução social !

    A Associação Internacional dos Trabalhadores
    Berlim, Julho de 1925.

    1042-925 — Tip. Ass. Comp. Tipograficos—T. Aires Flôr, [86 ?]


    sources :

    http://casacomum.org/cc/visualizador?pasta=04525.077



    [Les anarchistes aux travailleurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les anarchistes aux travailleurs]. — Genève : Fédération anarchiste romande, [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier rouge ) ; 70 × 50 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte contre l’exploitation, etc. Imprimerie A. Giamboni, rue Masbou ]

    texte :

    Fédération Anarchiste Romande

    Les anarchistes aux travailleurs

    Bien être, liberté et paix, voila ce que l’humanité, toujours trahie par ses maîtres, a cherché en vain à réaliser.

    Bien être pour tous, avec la suppression de tout monopole des moyens de production, de consommation et d’échange, repris et gérés par la société tout entière.

    Liberté pour tous, sans prisons et sans casernes, avec la disparition des distinctions en gouvernants et gouvernés, en propriétaires et déshérités, en patrons et salariés.

    Paix pour tous découlant de l’abolition des classes et des États, de la libre disposition reconnue à chaque population, de la fin de l’âpre compétition d’intérêts inavouables sur tous les points du globe.

    Le capitalisme engendre le chômage et la misère, la servitude du champ, de la fabrique et de la mine, les victimes et les ruines des répressions et des guerres. Il maintient sa domination par l’organisation militaire, policière et juridique de l’Etat.

    Contre le capital et l’État, préparons cerveaux, cœurs et bras la lutte que seule une Révolution pourra terminer.

    Plus d’exploitation et de pouvoir de l’homme sur l’homme et vive l’émancipation intégrale du travail et des travailleurs !

    Vive l’Anarchie !

    Imprimerie A. Giamboni, 4, rue Masbou


    sources :
     



    [Gli anarchici dopo il 2 giugno e dopo l’amnistia]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Gli anarchici dopo il 2 giugno e dopo l’amnistia]. — Forlì Forlì, Forly : l’ Aurora, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier gris ) ; 48 × 34 cm.

    • Affiches par pays  : Italie
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (manifeste), supplément à « L’Aurora » n. 4 ]

    texte :

    Gli anarchici dopo il 2 giugno e dopo l’amnistia

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici considerano che da tali genitori non poteva nascere che una tale situazione, republicana di forma, vecchio regime di sostanza ; una republica vergognosa di sè, questuante pietà dal carnefici degli antifascisti ; amnistiante, anche in sede di governo provvisorio, la masnada infame che l’esarchia aveva incarcerata nell’ora in cui il popolo poteva farsi anarchicamente giustizia da sè ; come anarchicamente l’aveva già fatto in un primo temp.

    Gli anarchici, […]

    Gli anarchici, […]

    Di fronte ai fallimentari risultati della politica esarchica, gli anarchici […]

    Non eletti, non elettori ieri, sui piano del macchinismo statale ; ma presenti sempre ed astensionisti […]

    ***

    Non eletti nè elettori, nemmeno domani, gli anarchici ancora una volta dicono ai proletari, agli uomini liberi di ogni classe : la salute è in noi, […]

    Concluderemo coll’ osservare che anche i fatti in maturazione già smentiscono il miracolismo di quei bene intenzioni […]

    Viva la rivoluzione sociale !

    Supplemento all’Aurora N. 4 - Corso Diaz, 60 - Forlì


    traduction :

    Supplément à L’Aurora n° 4.


    sources :
     




    [Manifesto of the Durruti Column]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifesto of the Durruti Column]. — [S.l.] : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 50 × 40 cm.

    • Affiches par pays  : Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Durruti Dumange, Buenaventura (1896-1936)  ; Einstein, Carl (1885-1940)  ; Rüdiger, Helmut (1903-1966)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ photo ; texte. Au dos, hommages à Durruti par Einstein et Rüdiger, photo du Groupe international ]

    texte :

    Manifesto of the Durruti Column

    Revenge ! Our friend, our brother Durruti fell in Madrid, his heart filled with goodness and his rifle in his strong worker’s hand.

    In our ranks no one is more than the other. But the one who has won our love is considered superior to all the others. And no one was better loved, no one more loving than our Durruti. We do not weep over his death. But our eyes are hazy, our fists will remain closed as long as a single enemy remains alive.

    We went out to defend our libertarian Ideal, we have fought for a better life our hearts filled with human desire. Today we have one more slogan : Revenge !

    We have become brothers in our column through Durruti. We shall fraternize to avenge him. We have fought like men. Now we shall fight ferociously.

    Comrades of the Durruti Column ! Brothers ! Let us avenge his bro-ken life. We must carry his name through fascist Spain and it shall mean death to our enemies !


    sources :
     

    [ca  1977]
    Affiche liée




    [Los anarquistas somos peligrosos]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Los anarquistas somos peligrosos]. — Santa Coloma de Gramenet : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 61 × 42 cm.

    • Affiches par pays  : Espagne
    • Lieux d’archivages  : collection particulière
    • Liste des thèmes  : manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; logo (A cerclé) ; logo (signature ?) ]

    texte :

    Los anarquistas somos peligrosos

    Somos peligrosos porque

    Queremos :

    • Una sociedad de abajo arriba
    • Una sociedad solidaria y con apoyo mutuo
    • Una sociedad igualitaria y diversa
    • Una sociedad sin fronteras

    Rechazamos :

    • La sociedad jerarquizada y explotadora
    • La sociedad militarizada y nuclearizada
    • La sociedad “parada” y sin calidad

    El hombre libre es un peligro para cualquier forma de estado

    La anarquía es tu orden natural

    Sta. Coloma de Gramanet


    sources :
     

    1984
    Affiche liée


    [À toutes les radios, vive la radio libre !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À toutes les radios, vive la radio libre !]. — Paris : FA__ [2] (Fédération anarchiste : 1953-....) : Radio libertaire, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : communication : radio & audiovisuel*  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Radio libertaire
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte sous forme de « mobilisation générale » et d’« Appel du 18 juin 1940 » de la France libre ]

    texte :

    [double drapeau noir]

    À toutes les radios

    La liberté a perdu une bataille !
    Mais la liberté n’a pas perdu la guerre !

    es gouvernants de rencontre ont pu capituler devant l’argent, cédant aux intérêts les plus bas, livrant l’espace hertzien à la publicité.

    Cependant, rien n’est perdu !

    Rien n’est perdu, parce que cette guerre est une guerre totale. Dans l’univers social et culturel des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour, ces forces écraseront l’ennemi : le Capital et l’État. Il faut que les radios libres, ce jour-là, soient présentent à la victoire. Alors, elles trouveront leur liberté totale et leur grandeur. Tel doit être notre but, notre seul but !

    Voilà pourquoi Radio libertaire convie toutes les radios encore libres et leurs auditeurs à s’unir à elle dans l’action, la solidarité et la persévérance.

    La Radio libre est en péril de mort.
    Luttons tous pour la sauver !

    Vive la radio libre !

    [signature manuscrite] Radio libertaire
    Radio Libertaire 89.5 MHz
    145, rue Amelot, 75011 Paris


    sources :

    Affiche et carte postale annoncées dans Le Monde libertaire n° 527 (19 avril 1984, page 7).



    [Kapos matons ; une société sans prison]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Kapos matons ; une société sans prison]. — Toulouse : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : manifeste  ; prison
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :

    [ texte (manifeste) ]

    texte :

    Kapos matons

    Une société sans prison, sans enfermement n’est pas une revendication, c’est une des visions de la vie sur laquelle nous ne voulons pas faire de concession.

    L’aménagement de la réclusion et de l’enfermement en général peut être revendiqué par les deux parties qui s’affrontent :
    — Par le pouvoir représenté par les différentes instances ministérielles, administratives, patronales et syndicales. Les revendications prennent alors la forme de campagnes réformistes occasionnelles de type sécuritaire, humaniste, culturelle, sportive, etc. Elles sont menées à bien afin de perpétuer le cycle infernal, le système.
    — Par les détenus baillonnés, obligés de monter sur les toits, pour y chanter, danser, s’exprimer et revendiquer leur dignité au risque de leur vie et qui voient leurs actes de révolte déformés, réprimés et récupérés alors qu’ailleurs des fonctionnaires s’affairent à la réhabilitation de l’image de marque de l’univers carcéral.

    La parole est aux gens concernés.

    « Quand on lit le compte rendu des révoltés de Fleury, on est surpris de la volonté de l’administration pénitencière, relayé en cela par les médias de faire :
    1 - Des boucs émissaires
    2 - De nier une quelconque revendication.

    Pas de revendication il faut être sourd et aveugle pour ne pas les voir et les entendre. Elles ont été amenées depuis 15 ans par les détenus régulièrement, des refus de plateaux aux mutineries. Elle concernait l’ensemble du système pénitencière, de la lourdeur du verdict, jusqu’au changement de vie dans les prisons, en passant par la conditionnelle et la suppression du QHS. »

    « Nous réclamons la conservation de nos droits civils et politiques et la possibilité de les affirmer en toute circonstance. La suppression du casier judiciaire et de toute juridiction d’exception tel que le prétoire et ce qui en découle, le mitard. Nous exigeons la suppression de toute censure de notre expression écrite ou orale, la suppression des fouilles à corps. Nous revendiquons le droit à notre intégrité physique ce qui doit impliquer le droit d’accès libre à tous les services que la médecine moderne propose. Nous réclamons conformément aux lois administratives en vigueur, le droit d’accès à tous les documents et dossiers nous concernant. Nous exigeons le droit de visite avec toutes personnes, le droit’ d’orienter librement nos relations avec celles-ci, qu’elles soient affectives, et (ou) sexuelles. Nous exigeons pour tous les détenus occupant un emploi le statut normal reconnu aux travailleurs, ce qui implique la reconnaissance des droits et garanties et la réévaluation des rémunérations. Nous exigeons la mise en place immédiate des Tribunaux d’application des peines, la transformation radicale des services sociaux et éducatifs avec l’élaboration d’un statut particulier, permettant notamment l’indépendance vis-à-vis de l’appareil répressif. Nous réclamons plus généralement la révision promise du Code pénal et de procédure pénale avec la suppression de toute loi sécuritaire et d’exception émanant de Peyrefitte. »

    « Imposer à tout préalable de réformes (réformettes plutôt), « l’ordre et la sécurité » dans les prisons, comme le fait Ezraty (directrice de l’administration pénitenciaire) c’est nous priver de tout espoir d’évolution de notre vie quotidienne dans les mois qui viennent et surtout nous pousser aux mouvements les plus extrêmes ; aussi bien physiques et personnels (automutilation, prise de médicaments) que généraux (prise d’otage sur les gardiens, destruction sur les quartiers). On dirait qu’ils le veulent d’ailleurs ; trouver des boucs émissaires, tel est la volonté du système pénitencière. Quand ce n’est pas AD, c’est un ancien compagnon de cellule de Mesrine (incubation du microbe révolte durant 6 ans). Surtout pour Ezraty qu’il n’y ait pas de volonté collective, de désir commun. Ça serait briser le mythe du leader, du responsable, mythe nécessaire dans la répression, dans l’isolement. Ce serait nier à chacun, ce pouvoir d’une révolte personnelle et consciente. Il n’y a pas de leader, il y a seulement des individus qui dans un ras-le-bol commun ne supportent plus l’insupportable et éclatent.

    Leur responsabilité est commune dans notre misère actuelle, à tous les niveaux (bien que l’on soit paraît-il “gâtés, repus, pourris” et “qu’un tour de vis soit nécessaire”)
    — Physique (comme ici à St Michel, ou le terrain de sport est impraticable depuis 1 an)
    — Pratique (non distribution de courrier le samedi)
    — Intellectuelle et d’échange (aucun lieu pour discuter, pour avoir des rapports humains, tout simplement pour ne pas se trouver dans une situation d’isolement 22 h sur 24)
    — Sentimentaux (parloirs mesquins et court qui nous réduisent à voir le corps de l’autre dans un rectangle de 40 cm
    — Humains (avec les fouilles avilissantes)
    — Financières (exploitation de notre survie par la multiplication par 2 ou 3 des prix du cantinage)
    — Hygiénique, etc.

    Responsabilité du pouvoir, le gouvernement socialiste aura fait pire que la droite. Responsabilité de la chancellerie, de l’administration pénitencière (régionale), des matons... La principale chose que l’on voit, que l’on ressente ce sont nos rapports permanents avec ceux qui nous gardent. Leur étiquette, qu’ils soient CGT, FO n’a aucune importance, la seule chose qui compte c’est l’attitude corporatiste et négative qu’ils ont dans l’ensemble. Leur agressivité, leurs provocations grossières ; larves d’un système, qui n’ont comme autorité que l’uniforme qui la leur confère. Le discours avancé par les matons, discours ultra sécuritaire, est qu’il ne passerait rien s’ils avaient plus d’avantages (recrutements, statuts), s’ils étaient plus nombreux.

    Des conditions des détenus : rien. La révolte dans les prisons se fait par personne interposée. Il est important de s’attacher au rôle de maton, c’est lui qui tient la laisse du pouvoir et qui juge selon ses intérêts de l’allonger ou de le la raccourcir. C’est lui qui nous fait tirer la langue, qui nous excite, se créant ses propres lois internes, ses propres réglements. La taule est faite pour engraisser cette bureaucratie, qui pratique la politique du moindre effort, qui remplace le dialogue par la matraque. Les CRS et les mobiles devraient, si la logique était respectée, casser la gueule à ces dangereux meneurs-manipulateurs en uniforme. Ignares, feignants, esclaves de la justice et futurs Kapos. Qui garde l’autre.

    Nous leur préparons un été chaud. Les journalistes, pisse vinaigre en mal de copie n’attendent que ça, du sang, des morts à la une, ils frapperont, tous encore sur notre dos, si comme c’est parti : colère, haine, provocations, conditions détestables de détention, se poursuivent.

    Tout expliquer par la surpopulation, est un prétexte bidon. Promiscuité, espace vital hyper limité, c’est vrai, mais c’est par leur volonté délibérée qu’ils en sont arrivés là, et qu’ils continuent en construisant de nouvelles centrales. Qu’on soit 1, 2, 3, par cellule, c’est surtout l’absence de perspectives humaines qui nous révolte. »

    Des Détenus de la Maison d’Arrêt de Saint-Michel et du Centre de Détention de Muret


    sources :

    La directrice de l’administration pénitentiaire citée a été en poste de 1983 à 1986.




    [Contre la guerre dans le Golfe, manifestation de la Bastille vers l’Élysée]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre la guerre dans le Golfe, manifestation de la Bastille vers l’Élysée]. — Paris : CJL_ (Collectif jeune libertaire : 1987-1991) : FA__ [2] (Fédération anarchiste : 1953-....) : MOC_ (Mouvement des objecteurs de conscience) : SOS_ Tahiti : UPF_ (Union pacifiste de France) : UTCL (Union des travailleurs communistes libertaires : 1976-1991) ; [et al.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 99 × 70 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : FACL (Fonds d’archives communistes libertaires)
    • Liste des thèmes  : manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : guerres : Guerre du Golfe , 2 (1990-1991) *  ; Irak
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Contre la guerre dans le Golfe

    Manifestation

    de la Bastille vers l’Élysée, le samedi 12 janvier, à 14 h 30

    à l’initiative de L’appel des 75
    Mᶱ Denis Langlois, avocat, écrivain ; Professeur Paul Milliez ; Mgr Jacques Gaillot ; François Chaumette, comédien ; Albert Jacquard, généticien ; René Dumont, écologiste ; M. Yves Dechezelles, avocat honoraire ; Renaud, chanteur ; Didier Daeninck, écrivain ; Colette Megny, chanteuse ; Siné, dessinateur ; Mᶱ Gisèle Halimi, avocate ; Anne Delbée, écrivain Thierry Jonquet, écrivain ; Michel Sidoroff, , réalisateur ; Francesca Soleville, chanteuse ; Roger Labrusse, expert principal à l’ONU, en retraite ; Jean Cordonnet, dominicain : Pierre Santini, comédien ; J. Messagier, peintre ; Christian Delorme, prêtre ; Richard Jorif, écrivain ; Barbe, dessinateur ; Anne Alvaro, comédienne ; Jean-Pierre Barrois. maitre de conférences à Paris XII ; Patrick Ribau, géographe à Paris VII ; Dawad Ahmed, journaliste irakien ; Professeur Marie-Thérèse Cousin ; Bruno Étienne, universitaire ; Mohamed Harbi, écrivain ; Jean-François Vilar, écrivain ; le groupe Indochine ; Georges Labica, universitaire ; Christine Serfaty, enseignante ; Marc Cohen, journaliste ; Florence Gauthier, historienne à Paris VII ; François de Massot, journaliste ; Sylvie Jan, rédactrice en chef de revue ; J. Ristat, poète ; Alain Roques, chercheur, syndicaliste ; Yvonne Issartel, retraitée ; Paul Duthel, retraité, syndicaliste ; Géraud de La Pradelle, universitaire ; Gérard Bauvert, journaliste ; Antoine Cesanova, universitaire ; Alphonse Véronèse. syndicaliste ; R. Mijoule, professeur de mathématiques ; Sylvie Vassalo, étudiante ; Michèle Davos, médecin ; Lise et Robert Seutereau, anciens résistants ; Jacques Krier, réalisateur ; G. Conio, universitaire ; Claire Richard, danseuse ; Catherine Khripounoff, psychiatre ; Monique Laurent, ingénieur CEA ; Jean-Marc Dumotier, médecin ; GeorgesUzan, biologiste ; Thérèse Clerc, formatrice ; Lydie Brovelli, syndicaliste ; M. Hélène Rubinstein-Carrera, avocate ; Bernard Lacombe, syndicaliste, prêtre ouvrier ; Claude Liauzu, historien du monde arabe à Paris VII ; François Biot, prêtre ; Daniel Cirera, professeur ; pasteur Claude Lignères ; Yvette Choix, médecin retraité ; Arielle Denis, journaliste ; Cécile Bordet, médecin ; Christine Bernard-Sugy, réalisatrice ; Henri Cernez, syndicaliste ; Dominique Aubert, bruiteuse ; Olivier Peigné, comédien ; Michèle Thomas, conservatrice à la Bibliothèque nationale ; Florence Montreynaud, écrivain ; Claude Guerre, réalisateur ; Michel Terrasse, médecin.

    Serment du 7 décembre contre la guerre dans le Golfe
    • Les peuples ne veulent pas la guerre. Ils savent qu’elle n’apporte jamais de solution satisfaisante, mais sème la barbarie et l’injustice sur son passage.
    • Nous, femmes, hommes et jeunes épris de paix, prenons l’engagement ferme et solennel de tout mettre en œuvre pour empêcher la guerre dans le Golfe, qui ‘vise à préserver des intérêts qui ne sont pas les nôtres.
    • Que ceux qui nous gouvernent et ont armé des dictatures sachent qu’ils nous trouveront en face d’eux s’ils déclenchent les hostilités. Immédiatement et partout, nous descendrons dans la rue pour faire entendre notre colère.
    • Tous ensemble, nous faisons le serment de ne pas relâcher nos efforts aussi longtemps qu’une paix juste et durable ne sera pas assurée, aussi longtemps que n’auront pas été retirées les troupes américaines, françaises et britanniques.
    • Non, il n’y aura pas la guerre. Les peuples unis et solidaires ne le permettront pas.
    Paris, meeting international, 7 décembre 1990.

    Avec le soutien de :
    Parti Communiste Français (PCF), Parti Conmuniste Internationaliste (PCI), Ligue Communiste Révolusionnaire (LCR), Fédération Anarchiste (FA), Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Alternative Rouge et Verte (AREV), Socialisme International, Union des Travailleurs Communistes Libertaires (UTCL), Syndicat National des Enseignements de Second Degré (SNES), Union Nationale des Étudiants de France (UNEF), Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), Mouvement des Jeunesses Communistes de France (MJCF), Alliance des Jeunes Révolutionnaires pour le Socialisme (AJR), Jeunesses Communistes Révolutionnaires (JCR), Collectif des Jeunes Libertaires, Union des Jeunes Anti-Fascistes et Anti-Impérialistes (UJAFAII, Pionniers de France, Mouvement de la Paix, Union Pacifiste, Mouvement Zéro, Les Amis de la Vie, Prenons la Parole, Mouvement pour la Démocratie, la Liberté et la Paix (MDLP), Union des Femmes Françaises, Groupe des Femmes Clara Zetkin, Agir pour la Paix, Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC), Pour une France Sans Armée, Comité de Soutien aux Réfractaires. Mouvement des Objecteurs de Conscience, SOS-Tahiti, Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire, Comité des Médecins et des Infirmiers contre la Guerre, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), Comité de Défense des Droits de l’Homme en Pays Basque, ORTZADAR (Arc-en-Ciel Basque), Comité de Solidarité avec le Pays Basque, Accolta Nazionali Corsa, Comité de Soutien aux Indiens d’Amérique, SOS-Kurdistan, Association des Travailleurs du Kurdistan en France (KOMKAR), Ligue des Écrivains, Journalistes et Démocrates Irakiens, Comité de Défense du Droit Arabe, France-Palestine, Ligue des Artistes Iraniens, Union des Travailleurs Tunisiens Immigrés, Association des Travailleurs Turcs.

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    sources :
     


    [Manifeste ... nous affirmons qu’il est temps de poser sérieusement la question de la dissolution de la Suisse]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifeste ... nous affirmons qu’il est temps de poser sérieusement la question de la dissolution de la Suisse]. — Delémont : D’autre part : Groupe à rebours, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 51 × 32 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : manifeste  ; politique
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Suisse
    • Noms cités (± liste positive)  : Born, Maurice (1943-2020)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Manifeste

    L’essayiste Denis de Rougemont voyait dans la Suisse fédéraliste une préfiguration possible de l’Europe en devenir.

    À ce jour. nous devons à la vérité de lui donner tragiquement raison. Il avait pourtant négligé de nous préciser que son augure était catastrophique...

    À ce jour, nous n’avons plus d’excuses. Suivant l’évolution de nos voisins, nous savons maintenant ce que le passé nous réserve... La Suisse s’avère être le modèle du monde que prépare la technocratie européenne. Elle préfigure, avec le quart de siècle d’avance que lui a valu l’évitement des conflits. l’ennui monstrueux d’un avenir planifié pour les États européens qui l’encerclent.

    À ce jour, nous comprenons qu’un siècle et demi passé dans la sainte forteresse d’un laboratoire, à fuir le microbe des remises en cause, à éviter les ferments qui induisent la tolérance, à conforter dans la durée l’excellence de nos maux, aboutit à une définitive solidification. Les leurres d’une possible ascension sociale et des lendemains qui chantent ont eux-mêmes regagné le magasin des accessoires. Utiles tant que l’homme était force de travail, tant aussi que lui restait le choix d’être ou non consommateur. ils ne sont plus bons qu’à exporter vers les pays de misère dont nous vivons. Ici, plus rien d’aérien ne se meut, plus rien de liquide ne s’agite, tout s’est définitivement pétrifié. la Suisse est de marbre.

    À ce jour, rejoignant le grand rêve totalitaire qui voulait que les hommes occupent dans l’organisation du monde la place définitive à laquelle les destinait la qualité « de leurs tissus et de leur âme », nos maîtres sanctionnent l’évolution, la dominent de la perfection de leur organisation sans faille. Maintenir la situation à un stade qui fut mythiquement celui du profit maximal de la classe marchande reste la seule utopie helvétique. Mortelle utopie ! Depuis longtemps, rien n’est plus à décider, tout est accompli, tout est déjà connu. Et voilà pourquoi Peter Bichsel s’évertue en vain à rechercher les lieux d’une discussion, à trouver une Suisse qui soit celle du citoyen suisse. La persistance de l’esprit du Réduit national. en empêchant toute connexion avec le grand large, a favorisé la mise en place d’une pensée étriquée tout en fomentant la construction du plus grand décor jamais conçu par l’homme. grandeur nature. grandeur culture. Des millions de figurants habitent et font vivre cet artefact si conforme au rêve immobile des maîtres de l’économie, dans un respect religieux de leur rôle infiniment répété. La Suisse est bien devenue ce Disneyland sans âme, la Suisse ne ment pas, la Suisse est un mensonge.

    À ce jour, nous saisissons comment nos pouvoirs, usant tantôt du visage de la tradition, tantôt de celui des prétendues exigences de la modernité, ont perverti le réel de nos existences. Ils ont conservé, contre la vie, ce qui fut normal auparavant et qui devait s’effacer, le transformant en accessoire factice ; ils ont comblé de reconstitutions artificielles le vide créé par la destruction volontaire des versions authentiques qui les gênaient. Ainsi s’est installé le bric-à-brac qui constitue le matériel de la pensée helvétique.

    À ce jour, le mensonge triomphant, ayant gagné en conscience satisfaite ce qu’il perdait en désir d’inventer, a fait de nous ses complices et ses otages Confondant l’être et le rôle assigné, voici qu’au risque de nous détruire, nous prolongeons à notre tour le mensonge dont nous mourons lentement. Nous recouvrons tristement — avec une tristesse qui nous est devenue nature — la médiocrité ambiante du voile d’un prétendu réalisme. Dans ce théâtre où nous répétons notre rôle sans conscience de l’avoir jamais appris, notre veulerie se réfléchit dans la couardise européenne face à la Yougoslavie dépecée ; notre égoïsme trouve son écho dans les lâches mesures contre les réfugiés, dans le pillage du pauvre monde ; notre impuissance s’avère aussi totale que celle des États devant les cohortes de travailleurs jetés à la rue par la sainte économie de marché.

    À ce jour, réduits à assumer une Suisse mythique, à la porter à bout de bras, les intellectuels ont dans leur majorité opté pour le rôle de « gardiens de la prison », oubliant que leur place n’est pas au côté du pouvoir, mais bien dans l’affirmation et la défense de valeurs intemporelles et extérieures au réalisme de cet État qui. leur donnant le droit de penser librement, leur en ôte la faculté Pour reprendre la formulation de Julien Benda : « Le pouvoir temporel gouverne selon l’injustice ; le pouvoir spirituel condamne cette injustice, et la subit à son tour. » Les « clercs » ont oublié : le désir de gloire, l’appât du gain sécuritaire les ont conduits à épouser toutes les querelles partisanes, toutes les idées pratiques de ce monde de l’utilité, et à prétendre pourtant s’étonner de l’accusation de trahison ou d’outrage dont on les accable dès qu’ils osent relever encore la tête. La confusion de la pensée est telle que la plupart renoncent, préférant s’adonner à l’écrit verbe, à la culture désincarnée, nombrilisme clos au monde.

    À ce jour, et devant cette survie amère et répétitive érigée en norme, devant cette volonté niveleuse n’offrant plus de droit à la différence que dans la grossièreté, la trivialité d’une consommation hiérarchisée, nous disons que la Suisse apparaît bien comme ce « Milieu du monde » autour duquel ce qui reste d’espoir de vie, de différences proclamées, d’odeurs incontrôlées, de désir affiché, de violence assumée se trouve entraîné dans l’orbite dont ce pays constitue le trou noir.

    À ce jour donc,
    - parce que nous refusons la sombre menace de Victor Hugo, prévoyant que « la Suisse, dans l’histoire, aura le dernier mot »
    - parce que le temps des rafistolages politiques, des nécessaires critiques dont on espère la prise en compte est bien révolu ;
    - parce que dans cette logique, les idées utiles ne peuvent qu’être contraintes à servir celles du pouvoir ;
    - parce que si cette démocratie refuse de mettre fin au scandale du déve-loppement cumulatif prétendument irréversible et à son cortège de chômeurs, il est probable que les chômeurs s’en saisiront et mettront fin à cette prétendue démocratie ;
    - parce que dans son désir de mort, ce monde tente aujourd’hui de réduire ce qui reste de nature à l’humaine culture ;
    - parce qu’enfin ce désir. à trop être comprimé, finira par exploser dans d’ignobles déviations qui pourraient faire le totalitarisme de demain ;

    nous affirmons qu’il est temps de poser sérieusement la question de la dissolution de la Suisse.

    Après sept cents ans d’hésitations et cent cinquante ans de parades ennuyeuses, après les derniers soubresauts de vie, apparus à la faveur de la conjoncture occidentale du demi-siècle — déchirures vite colmatées au pseudo-ciment social —, notre peep-show de la démocratie peut bien, profitant de l’anniversaire de sa Constitution, avouer qu’il n’a jamais été qu’un appât et relâcher enfin ses prisonniers-voyeurs. Le moment semble idéal pour dépasser les bornes avec quelques initiatives précises :
    - puisque les sujets qui y naissent, qui y vivent n’ont pas tous le droit de vote. désertons les bureaux de vote, encourageons activement l’abstention ;
    - puisque l’histoire est falsifiée du 4 août au 1er août, puisque seule est retenue la mythologie qui nous fossilise, désertons les commémorations, encourageons l’amnésie nationale ;
    - puisqu’il n’y a plus de place à l’intérieur, puisque les quotas de fait excluent les femmes, les étrangers et les frontaliers, désertons leurs salons, devenons frontaliers, encourageons la marginalité. Et que la marge gagne bientôt toute la page ;
    - puisque les moyens ne suffisent plus à la satisfaction des besoins élémentaires de tous, puisqu’on pleure sur le sort des prétendus exclus, prenons le terme pour la chose, excluons-nous, c’est là ce que nos maîtres craignent le plus :
    puisque les intérêts des possédants sont érigés en priorité nationale, que cet État est leur propriété, refusons de participer à leur défense, tournons le dos à leur armée ;
    - puisque l’Europe est le dernier jouet à la mode, refusons de rejoindre l’un des camps. Évitons aussi d’agiter le hochet d’une Europe des régions : elle sent par trop la logique surannée des empires. Contentons-nous d’organiser notre dissidence. Les maquis se fédéreront bien comme ils l’entendront !

    Puisque enfin la seule loi reste l’économie, refusons de faire celle de la réflexion.

    Groupe à rebours

    Le Groupe à rebours refuse toute médiatisation. toute personnalisation. Nous répondrons par écrit, et au nom du groupe, à toute demande, critique ou développement. Vous pouvez reproduire ce texte, le traduire ou l’adapter librement, même sans indication d’origine. Vous pouvez aussi nous communiquer vos actions et réactions à l’adresse suivante :
    Case postale N° 3294, 28(X) Delémont 1.


    sources :

    Écrit par Maurice Born ? Cette affiche accompagnait l’ouvrage : Dissolution de la Suisse : dix solutions !.



    [Repas gratuit pour toutes et tous : Resto trottoir, rendez-vous le dernier dimanche de chaque mois]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Repas gratuit pour toutes et tous : Resto trottoir, rendez-vous le dernier dimanche de chaque mois]. — Besançon : Autodidacte (librairie L’) : Food not bombs : Resto Trottoir (Besançon), [ca ]. — 1 affiche (sérigr. ), coul. (quadri  : noir , bleu , orange , papier blanc ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : contrôle social  ; économie : agriculture  ; luttes rurales et paysannes  ; luttes urbaines  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (citrouille, brandissant des légumes, au dessus d’une foule ; divers phylactères : « des biens communs pas des profits », « de la bouffe pas des bombes », « des écoles pas des casernes », « des maisons pas des prisons », « des soins pas des potions », « des légumes pas du bitume », « des frites pas des flics ») ]

    texte :

    Resto Trottoir - collectif Food Not Bombs Besançon

    Repas gratuit pour toutes et tous

    dès 12 h 30, place Marulaz
    Rendez-vous le dernier dimanche de chaque mois

    • La rue est devenue un espace marchand
    Les centres villes sont dédiés au commerce au détriment des autres activités sociales. Pour imposer cet ordre marchand, les autorités repoussent les populations indésirables à la périphérie de la ville. interdire de différentes manières tout un tas de petits regroupements, réprimer des manifestations, contrôler les bars, cloisonner l’espace urbain, c’est priver la rue de toute vie. C’est pour cette raison que le Resto trottoir juge légitime de se réapproprier la rue.

    La rue est à nous ! Nous avons les moyens d’agir. par exemple :

    • La rue comme espace démocratique et de discussion
    La démocratie directe se construit collectivement sur les places publiques par des échanges et débats entre les habitant.e.s et non dans les urnes qui confisquent le pouvoir politique au profit d’une minorité.

    • La gratuité, une arme contre le système marchand
    La rue peut être un lieu d’échanges gratuits, de services entre voisin.e.s. Les zones de gratuité permettent à tous.tes, de pouvoir accéder aux objets et aux évènements. Le prix libre permet d’avoir des échanges sans profit basés sur l’appréciation de chacun e de ses propres moyens.

    • La réappropriation de la rue et des murs par l’expression populaire
    La propagande publicitaire envahit nos villes et nous impose la surconsommation, le gaspillage et des rapports sociaux stéréotypés. La rue doit redevenir un lieu d’expression populaire et non un espace contrôlé par le pouvoir politique et les marchands. Dans cette idée, nous pouvons peindre, graffer, tagger, signifier notre présence…

    • La réappropriation des espaces de vie et de circulation
    Pour des espaces verts intégrés à la ville Guérilla jardinière ! Semons, plantons, fleurs, arbres et légumes partout où c’est possible. Pour des transport non polluants ou collectifs qui ne monopolisent pas l’espace urbain. Pour une circulation lente et des espaces conviviaux qui favorisent le hasard des rencontres propices aux échanges.

    [dessin]

    Food not bombs

    Je ne bouffe pas des bombes

    Le Resto trottoir organise chaque mois un repas convivial dans la rue. Ce repas est gratuit, végétal, non exclusif et constitué à partir de nourriture donnée ou destinée à être jetée.

    Ces repas sont l’occasion d’échanges et de rencontres (par exemple autour de la table de presse) mais c’est aussi un espace alternatif au capitalisme, à sa logique de surproduction et de gaspillage, à son système de hiérarchisation et d’exclusion.

    Le collectif resto-trottoir se réunit chaque mercredi du mois à 19 h à la librairie l’Autodidacte pour
    organiser le repas suivant selon les principes de la démocratie directe et de l’horizontalité permettant ainsi à chacun.e de participer aux différentes étapes de ce processus pensé et réalisé collectivement. Une « zone de gratuité » se tient également ouverte à cette occasion afin d’échanger, en marge des rapports marchands, les objets (vêtements, livres, vaisselle, jouets…) devenus inutiles pour certains mais précieux pour d’autres.

    Des moments festifs et/ou revendicatifs peuvent avoir lieu en fonction d’initiatives.


    sources :
     


    [Modern revolutionary theory]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Modern revolutionary theory]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier gris ) ; 61 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : États-Unis  ; France
    • Lieux d’archivages  : Anarchief (Gent)
    • Liste des thèmes  : manifeste  ; situationnisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Vroutsch
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ tekst ]

    texte :

    Modern revolutionary theory

    Our greatest threat comes from no foreign foe but from those at home who seek to impose the power of negative thinking.
    — Gerald Ford, June 9, 1974

    texts in English available at :
    USA
    * BERKELEY : Shakespeare & Co., 2499 Telegraph Ave. 94704
    *SAN FRANCISCO : Modern Times, 3800 17th St. 94114
    * P.M. Bookstore, 728 Vallejo St. 94133
    CHICAGO : New Space Books, 1509 N. Halsted St., 60622
    CAMBRIDGE : Redbook, 136 River St. 02139
    WASHINGTON, D.C. : Community Bookshop, 2028 P St., N.W. 20036

    CANADA
    EDMONTON : Erewhon Books, P.O. Box 2827, Station A

    ENGLAND
    LONDON : Compendium Bookstore, 240 Camden lligh St., NW1

    HOLLAND
    *WAGENINGEN : Bas Moreel, Nobelweg 108

    FRANCE
    *STRASBOURG : Vroutsch la Marge, 31 rue Louis Lapsgel, 67000

    textes en français sort en vente à :
    PARIS : Kiosque "Cluny", 23 Bd. Saint-Michel 5e
    Librairie La Pochette, 5 rue Mirbel 5e
    Librairie Tschann, 84 Bd. Montparnasse 14e
    GRENOBLE : Poisson Soluble, 30 rue Raoul Blanchard, 38000
    RENNES : Le Monde en Marche, 37 rue Vasselot, 35000
    *STRASBOURG : Vroutsch la Marge, 31 rue Louis Lapsgel, 67000

    * tambien ttenen textos en espanol

    On behindism
    (Shutes)

    "As Oliver Hardy would put it, the behindist is constantly ’overbounding his steps.’ Theory is concealed by its very excess. The totality the behindist wants to confront —precisely because he wants to confront it all at once remains inaccessible. ... Women’s behindism is also a concentrated expression of the feminine role which they are allotted by society and which they allot themselves through their own characterological complicity."

    Theory of misery/misery of theory
    (Denevert)
    (translation : Cooperstein, Hammer & Knabb)

    Also includes the Declaration concerning the group "Center for Research on the Social Question"

    "If the Situationists’ theory still directly interests the revolutionary movement, it is in order to draw the lesson of what it could become. ... Even if a constituted situationist theory had never existed as a possible source of inspiration, the system of commodity consumption implicitly contains its own situationism."

    Double-reflection
    (Knabb)

    • The Theorist as Subject and as Role
    • Behindism, or Theory Colonization
    • Flow to Win Friends and Influence History
    • Affective Detournernent : Alternative to Sublimation
    • Sleepers Awake

    "Whereas the sociologists study man as he is ’normally’- that is. reduced to survival, a sum of roles, a sum of banalities we are going to study him when he acts to suppress all that."

    Reproduction of human capital
    (Cooperstein)
    "The family is the first factory of alienation. Even before a kid learns to talk he learns value_ The infant can not reject love if only he can be made absolutely dependent on it this is the pet syndrome (born of loneliness, children are raised as dogs)...

    Report #1
    (Cronin)

    Critique of pro-situationist "counterfeitisrn"

    "Each new initiate rinds that in order to participate properly he must begin where the last Counterfeit left off. This quantitative progression will, no doubt, lead him to disguise the hundredth repetition of the condensed history of workers councils as a broadcast from a martian bureaucrat."

    Disinterest compounded daily
    (Rosenberg & Shutes)

    Critique of the group "Point Blank"—second printing, with an added critique of the original edition.

    "We remained the ideological pretenders to a non-existent current of agitation, while we gnashed our teeth and proclaimed how seriously we took our de-sires, we spent the last weeks of the quarter doing just what everyone else at the University did : ’jerking off for our professors.’ "

    Skirmishes with an untimely man
    (Cronin & Shutes)
    Critique of the journal "Diversion"

    Now what a mid, of horseshit. ... Horelick is a proletarian cheerleader who pumps up every workers’ action in the desperate hope that an inflated consciousness of what they’ve already done will lead the workers to do more. ... We could hardly expect him to answer ur even pose the more important question : What has the proletariat nor done. why hasn’t it done more ?"

    On the poverty of student life
    (Situationist International)

    Over 400,000 copies printed in 12 languages since its first edition, in 1966, at the expense of the University of Strasbourg

    "The student is a stoical slave : the more chains authority heaps upon him, the freer he is in fantasy. ... He celebrates all the values and mystification of the system, devouring them with all the anxiety of the infant at the breast. ... The student is already a very bad joke."

    Remarks on contradiction and its failure
    (Knabb)
    On the activities and mistakes of the ex-group "Contradiction"

    "The organization of our critique can be seen in retrospect as a continual attempt to unravel what we had ravelled in the first place. In the process we got very entangled ! ... One does not embark on such enterprises with impunity. The incompleted, the unclarified, the unresolved, the falsified accumulate with painful results. The repressed returns."

    Reich : how to use
    (Voyer) (translation : Knabb)

    "While Reich concluded in a very ambiguous manner that character was an obstacle to work, we hold that character is an obstacle to the critique of work. ... Theory knows misery as secretly public. It knows the secret publicity of misery. All hopes are permitted it. Class struggle exists."


    Reich: modo de empleo
    (Voyer)
    (traducción: Carrion)

    "Mientras que Reich llegaba a considerar de una forma muy ambigua que el carácter era un obstáculo para el trabajo, nosotros sostenemos que el carácter es un impedimento a la critica del trabajo.... La teoría conoce la miseria como secretamente publica. Conoce la publicidad secreta de la miseria. Todas las esperanzas le están permitidas, La lucha de clases existe."

    Déclaration à propos du Centre de Recherche sur la Question Sociale
    (Bloch. Charles, Cornuault & Denevert)

    "Le CRQS, complément semi-organisationnel, intentionnellement limité, à nos activités respectives et distinctes de theoriciens révolutionnaires … sera automatiquement dissout quand la realité du mouvement révolutionnaire aura rendu possibles et défini des formes d’association supérieures."

    Théorie de la misère/ misére de la théorie
    (Denevert)

    "Si la theorie des Situationnistes intéresse encore le mouvement révolutionnaire directement, c’est pour tirer la leçon de ce qu’elle a pu devenir. … Le système de la consommation marchande, quand bien même une theorie situationniste constituée n’aurait jamais existée, comme source possible d’inspiration, contient implicitement son propre situationnisme."

    Double-réflexion
    (Knabb) (traduction : Cornuault)

    • Le theoricien comme sujet et comme role
    • Lc derrierisme, ou b colonisation par la theorie
    • Comment se faire des amis et influencer I’histoire
    • Le detournement affectif : alternative à Ia sublimation
    • Dormeurs éveillés

    "Alors que les sociologues étudient I’homme dans son comportement ’normal’ — c’est a dire réduit à la survie, une somme de rôles, de banalités — nous allons étudier l’homme Iorsqu’il agit pour supprimer tout cela."

    Remarques sur le groupe Contradiction et son échec
    (Knabb)
    (traduction : Denevert)

    "L’organisation de notre critique apparait retrospectivement comme une continuelle tentative pour démêler ce que nous avons commencé par emberlificoter. Nous nous sommes vraiment englues dans ce processus ’ … On ne s’embarque pas dans de telles entreprises impunément. Les choses inachevées, les questions non-clarifiées, non-résolues ou falsifiées, s’accumulent avec lour conséquences pénibles. Ce qui est refould finit par ressurgir."


    sources :