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[N° 364 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Rapport du délégué civil à la guerre au comité de Salut public]
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Image (fixe ; à 2 dimensions)
- titre :
- [N° 364 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Rapport du délégué civil à la guerre au comité de Salut public]
- adresse :
- . — Paris : Comité de salut public (1871) : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871])
- description technique (h × l) :
- . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm
- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
N° 364 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 364
COMMUNE DE PARIS
COMITÉ DE SALUT PUBLIC
RAPPORT DU DÉLÉGUÉ CIVIL A LA GUERRE AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC
Avant-hier, vous appreniez l’épouvantable forfait commis dans nos murs par nos infâmes ennemis, et vos cœurs patriotiques ont frémi d’indignation contre les coupables, et de douleur pour tant d’innocentes victimes.
La Cour martiale est saisie.
Justice sera faite sans retard.
Aujourd’hui, nous ne pouvons encore vous donner le nombre exact des victimes, lequel, heureusement, est bien au-dessous de ce qu’on avait à craindre.
Les constatations se poursuivent et le résultat vous en sera communiqué. Il reste à faire connaître les noms des citoyens dont les courageux efforts sont au-dessus de tout éloge.
Les pompiers de la Commune ont, dans cette douloureuse circonstance, montré le dévouement qui leur est habituel ; les premiers qui ont pénétré dans la fournaise, alors que les explosions n’avaient pas cessé, sont les citoyens :
ALICAUD, caporal pompier, 5e compagnie ; DEMER, sapeur ; BUFFLOT, caporal.Puis, sont accourus, presque en même temps, les citoyens DUBOIS, capitaine de la flottille ; JAGOT, marin, FROMAYE (Louis), chasseur ; BOISSEAU, Chef du personnel à la délégation de la marine ; FÉVRIER, commandant une batterie flottante.
Grâce à leur héroïsme, des fourgons chargés de cartouches, dont les roues commençaient à s’enflammer, ainsi que des tonneaux de poudre, ont été retirés du foyer de l’incendie.
Nous ne parlons pas du sauvetage des blessés et des habitants ensevelis prisonniers dans leurs maisons réduites en débris. Pompiers et citoyens ont, à cet égard, rivalisé de courage et de dévouement.
Les citoyens AVRIAL, SICARD et JOHANNARD, membres de la Commune, étaient aussi des premiers sur le lieu du danger. Douze chirurgiens de la Garde nationale se sont rendus à l’avenue Rapp et ont organisé le service médical avec un empressement que je ne saurais trop louer.
En somme, quelques cadavres, une cinquantaine de blessés, et la plupart des blessures sont légères. Voilà tout ce qu’auront gagné les hommes de Versailles.
La perte en matériel est sans importance eu égard aux immenses approvisionnements dont nous disposons ; il ne restera à nos ennemis que la honte d’un crime aussi inutile qu’odieux, lequel, ajouté à tant d’autres, à défaut de nos invincibles moyens de défense, suffirait à tout jamais pour leur fermer les portes de Paris.
Tout le monde a fait plus que son devoir. Nous aurons peu de morts à déplorer.
Le 28 floréal an 79.
Le Délégué civil à la Guerre, DELESCLUZE.
IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.
sources :Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 539.
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