Marmite, La
La Marmite
abstinent@no-log.org
1 affiche :
- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
- descriptif :
[ texte (journal mural) ; dessins et photos (marmites ; toilettes « Bureau de vote. En prime : le papier pour pleurer » ; chat noir cerclé ; manifestation ; échiquier par Quino « Si personne ne travaille à ta place… Que personne ne décide pour toi ! ») ]
- texte :
La Marmite
« La seule fonction légitime du gouvernement (..) est /a défense des riches contre /es pauvres, ou de ceux qui ont quelque propriété contre ceux qui n’en ont pas du tout » Adam Smith, 1776.
Abstention
Aux dernières élections françaises, les abstentionnistes ont été traînés dans la boue et assimilés aux gens qui faisaient le jeu de l’extrême droite. Suite à l’appel à voter pour les moins pires, les gens sont descendus dans la rue pour clamer leur indignation. Seulement voilà, le manque de projet généralisé qui règne chez les politiques, toutes tendances confondues, si ce n’est le maintien en place d’un système qui ne nous a montré que son côté inopérant, n’a pas fait de cet engagement un levier suffisant pour changer les choses et surtout, pour paraphraser Rimbaud, pour changer la vie.
Au contraire c’est une réaction de peur qui a guidé les foules en leur donnant l’illusion de faire une vaste opération citoyenne et qui a laissé un sentiment de honte et de compromission en faisant la part belle aux libéraux. En bref, la bourgeoisie, la propriété et la misère intellectuelle restent au pouvoir. Plutôt que de faire une force de ce choix pourtant très clair, qu’est ne pas souscrire à la mascarade électorale, on a traité les abstentionnistes d’indécis et d’apolitiques... alors que ce geste peut être le seul politiquement fort et nécessaire aujourd’hui.
Actualité de l’autogestion
Alors que l’autogestion paraît utopiste aux yeux de beaucoup, les exemples historiques sont là : l’Espagne de 1936, pour n’en citer qu’un, lorsque la CNT, la FAI(*) et les masses ouvrières opposèrent la révolution sociale au fascisme et collectivisèrent terres et usines. Mais plus proche de nous existent des expériences autogestionnaires sur base assembléaire sans chef ni élu.Le cas de l’Argentine lors du soulèvement de décembre 2001 est intéressant.
À partir de ces évènements, des assemblées de quartier ont vu le jour. Chaque quartier ou presque en a organisé de manière hebdomadaire. Ces assemblées sont ouvertes à tous et sont "annoncées" en permanence grâce à des banderoles donnant le jour et le lieu de la réunion.
Chaque assemblée envoie des délégués, plus ou moins tournants pour l’assemblée inter-quartier. Toutes ces assemblées semblent tenir fermement au principe de mandats impératifs (limité à une ou plusieurs tâches bien précises), de délégués tellement révocables (si ils ne remplissent pas leurs tâches) qu’ils/elles sont élus parfois à chaque réunion... A l’inter-quartier, des thèmes nombreux et variés ont été évoqués. Les questions posées l’ont été au préalable dans chaque assemblée et chaque délégué est censé voter en fonction de l’avis de son quartier. Si de nouvelles questions se posent, il est dit qu’elles "redescendent en bas" aux assemblées. A côté de ces assemblées, il y a aussi les occupations d’usines.
L’usine de textile Bruckmann par exemple, est une usine occupée à Buenos Aires depuis janvier 2002. Après la révolte de décembre, les patrons sont partis sans rien dire. Les salariés ont décidé de continuer la production. Là aussi, les employés se réunissent régulièrement afin de décider de la marche à suivre et de régler les problèmes qui se présentent. En Argentine, l’assemblée a été adoptée comme forme de discussion, de coordination et de pensée collective pour tous ceux qui ont décidé de s’organiser au-delà des formes classiques de la politique. Ici, c’est donc le discours de la soi-disant "complexité" des choses qui est attaqué. Ce discours qui réserve "la chose publique" aux experts, aux techniciens ; qui nous condamne à la passivité. Le processus assembléaire ouvre la possibilité d’abandonner cette passivité.
Aujourd’hui, les assemblées, les occupations d’usines, les piquétéros (mouvement de chômeurs) et toutes les autres luttes de base poussent les changements et commencent à créer de nouvelles formes de sociabilité. Elles existent en tant que contre pouvoir effectif.
D’après un article de NO PASARAN Nov 2002 et un texte du colectivo situaciones publié sur le site de NO PASARAN nopasaran.samizdat.net/
(*) C.N.T. : confédération Nationale du Travail F.A.I. : Fédération Anarchiste Ibérique
Aux urnes citoyens
On se sent bien isolé, près de l’urne. Un sentiment citoyen nous prend à la vessie. Et sous la lanterne de la responsabilité, se souvenant du mot d’ordre : cordon sanitaire contre les extrêmes en chemises brunes, ne soyez pas trop populiste, exprimez vous avec votre raison, rien ne changera nous sommes là pour ça. Glissez votre billet doux dûment rempli dans la fente, et attendez fébrilement devant votre téléviseur le dépouillement qui suivra. Peut être gagnerez vous ? Pour tromper l’attente, faites des paris : il n’y a pas de sot profit.
« sombre est l’époque où les gens demandent à être déchargés du souci de défense de leurs intérêts réels et de leur liberté » Bertold Brecht
L’abstention au vote n’est pas de la passivité, il y a d’autres moyens de luttes
La réalité est que quand on est au pouvoir, les belles idées s’effacent devant un seul et unique but : le maintien du capitalisme sous toutes ses formes (capitalisme d’État ou privé, démocratie bourgeoise, dictature communiste et fasciste). La démocratie véritable est celle ou il y a une véritable liberté, celle ou les individus s’organisent ensemble et ne délèguent plus leur pouvoir sans contrôle. La démocratie directe et l’autogestion sont, par le biais d’assemblées générales, sans chef, seules porteuses de libertés (individuelle et collective). Seule une égalité sociale, économique et politique aboutira à l’éradication du fascisme une fois pour toute !
Extrait d’un texte paru sur le site de la CNT-AIT (http://cnt-aitinfo/)
Ne votez pas pour nous !
"L’État a toujours fait partie du patrimoine des classes dominantes : le clergé, la noblesse, la bourgeoisie. À la fin arrive la bureaucratie quand l’État, ayant épuisé toutes les classes, tombe ou s’élève, comme on veut au rang de machine." M. Bakounine
Nous défendons un monde où l’État n’intervient pas en cogestionnaire des existences humaines, mais où la vie se réalise pleinement contre les logiques de survie insufflées par cette civilisation post-industrielle.
Nous ne voulons plus d’hommes politiques qui exercent leur métier comme médiateur entre les marchands et les gens. Nous voulons développer nos existences en toute autonomie. Nous voulons un retour à la générosité qui fait peu de cas de la représentativité. Nous voulons la fin de cette politique de stérilisation massive du vivant et le déploiement des idées, défendant l’homme vivant avec la nature en symbiose, l’impossibilité de s’approprier le bien commun par quiconque, la reconstruction par l’échange.
Une marche à contre courant. Nous sommes opposés à toute conception du citoyen sur-informé, formaté plutôt, et à toutes sortes de consolations médiatiques. L’État agit en paralysant toute action de la pensée en sclérosant toute opposition de quelque manière que se soit. Nous sommes contre la domestication de l’individu, grâce à l’extension de la précarité et l’agitation du spectre de la peur. Cette société ambiguë qui agite le mouchoir du progrès en même temps qu’elle désire plus que tout le maintien au pouvoir des anciennes formes de domination.
http://alternative.lautre.net/
http://collectiflibertaire.free.frapa/
http://www.ainfos.ca/Si personne ne travaille à ta place… Que personne ne décide pour toi !
ni État, ni patron, autogestion
Ne votez pas pour eux non plus
Voyez ces Écolos marrons, anciens pourfendeurs de missiles Pershing qui proposent l’instauration d’une force de frappe européenne. Voyez d’autres réformateurs qui s’agitent dans tous les coins du globe, pseudo défenseurs de la veuve et de l’orphelin et qui se couchent dès que cela sent un peu trop le souffre, pour ne jamais aboutir qu’au maintien de la situation précédente.
Ce sont des brasseurs de vents, qui n’ont même pas le charme romantique d’un Don Quichotte. Leur but : séduire, séduire, séduire.
Finalement, ils fonctionnent exactement comme l’extrême droite, ils utilisent des slogans accrocheurs, vides ou embrassant une large possibilité de signifiants (le progrès, en marche, humanisme, nation, unité du pays, etc.) afin d’occulter
Le pire serait que cela marche, que les gens soient assez bêtes pour être rassurés par ces ventripotents impotents du bulbe cérébral.
contactez la Marmite : abstinent@no-lo.org
Affiche formée des deux parties A3 à coller ensemble.
[La Marmite]
[La Marmite] / Quino. — [S.l.] : La Marmite, [ ?]. — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 60 × 42 cm.
sources :