France

 

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    [N° 383 - Commune de Paris - Cimetières]

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    N° 383 - Commune de Paris - Cimetières]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Andrieu, Jules (1838-1884)
    • Presse citée  :
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    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    N° 323 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 383

    COMMUNE DE PARIS

    CIMETIÈRES

    REPRISE DES TERRAINS CONCÉDÉS À TITRE CONDITIONNEL ET À TITRE TEMPORAIRE

    Le Membre de la Commune délégué aux Services publics,

    Vu le décret du 23 prairial an XII, sur les sépultures ;

    Vu le règlement du 8 décembre 1829, relatif aux concessions de terrains dans les cimetières de Paris, approuvé par ordonnance du 5 mai 1830 ; ensemble le règlement du 14 septembre 1850 (titre IX, art. 42 et 45) ;

    Vu la loi du 16 juin 1859, relative à l’extension des limites de Paris ;

    Vu les arrêtés des Maires des anciennes communes d’Auteuil, de Passy, des Batignolles, de Montmartre, de la Chapelle, de la Villette, de Belleville, de Charonne, de Bercy, de Vaugirard et de Grenelle, qui ont fixé à douze, quinze et trente ans la durée des concessions temporaires dans les cimetières desdites communes,

    ARRÊTE :

    ARTICLE PREMIER.
    À partir du 5 juin 1871, il sera procédé à la reprise :

    1° Des terrains concédés pour cinq ans dans les cimetières de l’Est (Père-Lachaise), du Nora (Montmartre), du Sud (Mont-Parnasse), d’Ivry, de Passy, d’Auteuil, de la Villette, de Montmartre-Saint-Ouen et des Batignolles, depuis et y compris le 1er janvier 1865, jusques et y compris le 31 décembre de la même année ;
    2° Des terrains concédés à titre conditionnel dans les cimetières du Nord, de l’Est, du Sud, des Batignolles, de Passy, de Grenelle, d’Auteuil, de Montmartre-Saint-Ouen, de la Villette et de Vaugirard, depuis et y compris le 1er janvier 1860, jusques et y compris le 31 décembre de la même année ;
    3° Des terrains concédés pour douze, quinze et trente ans, dans les cimetières de la banlieue réunie à Paris, dont le terme de concession a fini le 31 décembre 1870.

    ART. 2.
    Les terrains concédés temporairement dans les cimetières ouverts pourront, lorsque les dispositions prises pour r aménagement des sépultures le permettront, être concédés pour une nouvelle période de cinq ans, moyennant le versement de la somme de 50 fr.
    Quant aux terrains concédés à titre conditionnel, ils pourront être conservés à titre perpétuel par les familles, à charge par elles de compléter le payement du prix de concession.

    ART. 3.
    Les familles occupant des terrains en reprise devront, d’ici au 5 juin prochain, faire enlever les monuments, signes funéraires et objets quelconques existant sur lesdits terrains.

    ART. 4.
    Faute par les familles de se conformer à cette disposition dans ledit délai, l’Administration fera procéder d’office à l’enlèvement des objets désignés dans l’article précédent.

    ART. 5.
    Les objets dont le déplacement aura dû se faire par les soins de l’Administration seront déposés dans les dépendances des cimetières pour y restera la disposition des familles pendant un an et un jour. Les familles qui, durant cet intervalle, les réclameront, seront tenues de verser à la Caisse de la Commune la somme de 6 francs, montant des frais d’enlèvement réglés conformément aux dispositions de l’art. 2 de l’arrêté préfectoral du 1er février 1840.

    ART. 6.
    À l’expiration du délai d’un an et un jour, tous les signes funéraires, de quelque nature qu’ils soient, qui se trouveront encore emmagasinés dans les cimetières, seront considérés comme objets abandonnés.

    ART. 7.
    L’Administration ne sera, en aucun cas, responsable envers les familles des objets qui, par l’effet de l’enlèvement où par vétusté, viendraient à être dégradés ou détruits.

    ART. 8.
    Le présent arrêté sera affiché partout où besoin sera et inséré au Recueil des Actes administratifs,

    Paris, le 22 ai 1871.

    Le Membre de la Commune délégué aux Services publics
    Jules ANDRIEU.

    IMPRIMERIE NATIONALE — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 554-555.



    [N° 384 - Magasin communal du 3e arrondissement]

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    N° 384 - Magasin communal du 3e arrondissement]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    République française

    N° 384 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 384

    MAGASIN COMMUNAL DU 3e ARRONDISSEMENT

    École Turgot, rue Turbigo, 67

    Vente

    De Haricots, Pois, Pommes de terre, Riz, Bœuf salé, Bœuf conservé, Jambon, Lard, Mouton, Saindoux, Beurre, Café, Fromages, Huile d’olive, Sel, Sucre, Harengs, Morue,

    À partir du 21 mai, tous les jours de 8 heures du matin a 4 heures du soir

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 557



    [N° 385 - Commune de Paris - Aux citoyens membres de la commission de la Guerre]

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    N° 385 - Commune de Paris - Aux citoyens membres de la commission de la Guerre]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Moreau, A.
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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    N° 385 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 385

    COMMUNE DE PARIS

    AUX CITOYENS Membres de la Commission de la Guerre

    CITOYENS,

    Je crois devoir vous signaler le fait suivant, qui démontre une fois de plus de quelle façon l’armée royaliste fait la guerre.

    On a conduit hier à l’amphithéâtre de Clamart, 17, rue du Fer-à-Moulin, dix cadavres de gardes nationaux ayant appartenu au 118e bataillon ; ces braves gens avaient cru pouvoir s’avancer sans défiance vers une troupe de Versaillais qui leur avait paru mettre bas les armes. Surpris par une fusillade terrible à bout portant, ils ont été achevés à coups de baïonnettes et mutilés d’une façon horrible. L’un d’eux, notamment, a reçu au crâne, à la face et dans la région du cœur trente-sept coups de baïonnette !!!

    Paris, le 21 mai 1871.

    SALUT ET ÉGALITÉ,
    Le Secrétaire générai de l’Inspection générale des Ambulances civiles et militaires, A. MOREAU

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. 557



    [N° 386 - Commune de Paris - Au peuple de Paris, à la Garde nationale]

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    N° 386 - Commune de Paris - Au peuple de Paris, à la Garde nationale]. — Paris : Comité de salut public (1871) : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Arnaud "Arnault", Antoine (1831-1885)  ; Billioray, Alfred (1841-1877)  ; Delescluze, Charles (1809-1871)  ; Eudes, Émile (1843-1888)  ; Gambon, Ferdinand (1820-1887)  ; Ranvier, Gabriel (1828-1879)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    N° 386 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 386

    COMMUNE DE PARIS

    Au Peuple de Paris,
    À la Garde nationale.

    Citoyens,

    Assez de militarisme, plus d’états-majors galonnés et dorés sur toutes les coutures ! Place au Peuple, aux combattants aux bras nus ! L’heure de la guerre révolutionnaire a sonné.

    Le Peuple ne connaît rien aux manœuvres savantes ; mais quand il a un fusil à la main, du pavé sous les pieds, il ne craint pas tous les stratégistes de l’école monarchiste.

    Aux armes ! citoyens, aux armes ! Il s’agit, vous le savez, de vaincre ou de tomber dans les mains impitoyables des réactionnaires et des cléricaux de Versailles, de ces misérables qui ont, de parti pris, livré la France aux Prussiens, et qui nous font payer la rançon de leurs trahisons !

    Si vous voulez que le sang généreux, qui a coulé comme de l’eau depuis six semaines, ne soit pas infécond ; si vous voulez vivre libres dans la France libre cl égalitaire ; si vous voulez épargner à vos enfants et vos douleurs et vos misères, vous vous lèverez comme un seul homme, et, devant votre formidable résistance, l’ennemi, qui se flatte de vous remettre au joug, en sera pour sa honte des crimes inutiles dont il s’est souillé depuis deux mois.

    Citoyens, vos mandataires combattront et mourront avec vous, s’il le faut ; mais au nom de cette glorieuse France, mère de toutes les révolutions populaires, foyer permanent des idées de justice et de solidarité qui doivent être et seront les lois du monde, marchez à l’ennemi, et que votre énergie révolutionnaire lui montre qu’on peut vendre Paris, mais qu’on ne peut ni le livrer ni le vaincre.

    La Commune compte sur vous, comptez sur la Commune,

    1er prairial, an 79.

    Le Délégué civil à la Guerre, Ch. DELESCLUZE.

    Le Comité de Salut public, Ant. ARNAUD, BILLIORAY. E. EUDES, F. GAMBON, G. RANVIER.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 558








    [N° 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Au peuple de Paris]

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    N° 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Au peuple de Paris]. — Paris : Comité de salut public (1871) : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Arnaud "Arnault", Antoine (1831-1885)  ; Eudes, Émile (1843-1888)  ; Gambon, Ferdinand (1820-1887)  ; Ranvier, Gabriel (1828-1879)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    N° 392 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 392

    COMMUNE DE PARIS

    COMITÉ DE SALUT PUBLIC

    Au Peuple de Paris.

    CITOYENS,

    La porte de Saint-Cloud, assiégée de quatre côtés à la fois par les feux du Mont-Valérien, de la butte Mortemart, des Moulineaux et du fort d’Issy, que la trahison a livré ; la porte de Saint-Cloud a été forcée par les Versaillais, qui se sont répandus sur une partie du territoire parisien.

    Ce revers, loin de nous abattre, doit être un stimulant énergique, Le Peuple qui détrône les rois, qui détruit les Bastilles ; le peuple de 89 et de 93, le Peuple de la Révolution, ne peut perdre en un jour le fruit de l’émancipation du 18 Mars.

    Parisiens, la lutte engagée ne saurait être désertée par personne ; car c’est la lutte de l’avenir contre le passé, de la Liberté contre le despotisme, de l’Égalité contre le monopole, de la Fraternité contre la servitude, de la Solidarité des peuples contre l’égoïsme des oppresseurs.

    AUX ARMES !

    Donc, AUX ARMES ! Que Paris se hérisse de barricades, et que, derrière ces remparts improvisés, il jette encore à ses ennemis son cri de guerre, cri d’orgueil, cri de défi, mais aussi cri de victoire ; car Paris, avec ses barricades, est inexpugnable.

    Que les rues soient toutes dépavées : d’abord, parce que les projectiles ennemis, tombant sur la terre, sont moins dangereux ; ensuite, parce que ces pavés, nouveaux moyens de défense, devront être accumulés, de distance en distance, sur les balcons des étages supérieurs des maisons.

    Que le Paris révolutionnaire, le Paris des grands jours, fasse son devoir ; la Commune et le Comité de Salut public feront le leur.

    Hôtel-de-Ville, le 2 prairial an 79.

    Le Comité de Salut public, Ant. ARNAUD, EUDES, J. GAMBON, G. RANVIER.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 563.



    [N° 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Aux grandes villes]

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    N° 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Aux grandes villes]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Grousset, Paschal (1844-1909)
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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    N° 392 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 392

    COMMUNE DE PARIS

    AUX GRANDES VILLES

    Après deux mois d’une bataille de toutes les heures, Paris n’est ni las ni entamé.

    Paris lutte toujours, sans trêve et sans repos, infatigable, héroïque, invaincu.

    Paris a fait un pacte avec la mort. Derrière ses forts, il a ses murs ; derrière ses murs ses barricades ; derrière ses barricades ses maisons, qu’il faudrait lui arracher une à une, et qu’il ferait sauter, au besoin, plutôt que de se rendre à merci.

    Grandes villes de France, assisterez-vous immobiles et impassibles à ce duel à mort de l’Avenir contre le Passé, de la République contre la monarchie ?

    Ou verrez-vous enfin que Paris est le champion de la France et du monde, et que ne pas l’aider, c’est le trahir…

    Vous voulez la République, ou vos votes n’ont aucun sens ; vous voulez la Commune, car la repousser, ce serait abdiquer votre part de souveraineté nationale ; vous voulez la liberté politique et l’égalité sociale, puisque vous l’écrivez sur vos programmes ; vous voyez clairement que l’armée de Versailles est l’armée du bonapartisme, du centralisme monarchique, du despotisme et du privilège, car vous connaissez ses chefs et vous vous rappelez leur passé.

    Qu’attendez-vous donc pour vous lever ? Qu’attendez-vous pour chasser de votre sein les infâmes agents de ce gouvernement de capitulation et de honte qui mendie et achète, à cette heure même, de l’armée prussienne, les moyens de bombarder Paris par tous les côtés à la fois ?

    Attendez-vous que les soldats du droit soient tombés jusqu’au dernier sous les balles empoisonnées de Versailles ?

    Attendez-vous que Paris soit transformé en cimetière et chacune de ses maisons en tombeau ?

    Grandes villes, vous lui avez envoyé votre adhésion fraternelle ; vous lui avez dit : « De cœur, je suis avec toi ! »

    Grandes villes, le temps n’est plus aux manifestes : le temps est aux actes, quand la parole est au canon.

    Assez de sympathies platoniques. Vous avez des fusils et des munitions : aux armes ! Debout les villes de France !

    Paris vous regarde ; Paris attend que votre cercle se serre autour de ses lâches bombardeurs et les empêche d’échapper au châtiment qu’il leur réserve.

    Paris fera son devoir et le fera jusqu’au bout.

    Mais ne l’oubliez pas, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Nantes, Bordeaux et les autres…

    Si Paris succombait pour la liberté du monde, l’histoire vengeresse aurait le droit de dire que Paris a été égorgé parce que vous avez laissé s’accomplir l’assassinat.

    Paris, le 15 mai 1871.

    Le Délégué de la Commune aux Relations extérieures, PASCHAL GROUSSET.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. XXX ?.





    [N° 395 - Commune de Paris - Le Peuple de Paris aux soldats de Versailles]

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    N° 395 - Commune de Paris - Le Peuple de Paris aux soldats de Versailles]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    N° 395 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 395

    COMMUNE DE PARIS

    LE PEUPLE DE PARIS

    AUX SOLDATS DE VERSAILLES

    FRÈRES !

    L’heure du grand combat des Peuples contre leurs oppresseurs est arrivée !

    N’abandonnez pas la cause des Travailleurs !

    Faites comme vos frères du 18 Mars !

    Unissez-vous au Peuple, dont tous faites partie !

    Laissez les aristocrates, les privilégiés, les bourreaux de l’humanité se défendre eux-mêmes, et le règne de la Justice sera facile à établir.

    Quittez vos rangs !

    Entrez dans nos demeures.

    Tenez à nous, au milieu de nos familles. Vous serez accueillis fraternellement et avec joie.

    Le Peuple de Paris a confiance en votre patriotisme.

    VIVE LA RÉPUBLIQUE !
    VIVE LA COMMUNE !

    3 prairial an 79.

    LA COMMUNE DE PARIS.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 568.


    1971
    Affiche liée




    [N° 398 - Commune de Paris - Ordre]

    notice :
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    N° 398 - Commune de Paris - Ordre]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    N° 398 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 398

    COMMUNE DE PARIS

    ORDRE

    Faire détruire immédiatement toute maison des fenêtres de laquelle on aura tiré sur la Garde nationale, et passer par les armes tous ses habitants, s’ils ne livrent et exécutent eux-mêmes les auteurs de ce crime.

    4 prairial an 79

    LA COMMISSION DE LA GUERRE.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 575.



    [N° 44 — Commune de Paris]

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    N° 44 — Commune de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    N° 44 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — N° 44

    COMMUNE DE PARIS

    CITOYENS,

    Votre Commune est constituée.

    Le vote du 26 mars a sanctionné la Révolution victorieuse.

    Un pouvoir lâchement agresseur vous avait pris à la gorge : vous avez, dans votre légitime défense, repoussé de vos murs ce gouvernement qui voulait vous déshonorer en vous imposant un roi.

    Aujourd’hui, les criminels que vous n’avez même pas voulu poursuivre abusent de votre magnanimité pour organiser aux portes même de la cité un foyer de conspiration monarchique. Ils invoquent la guerre civile ; ils mettent en œuvre toutes les corruptions ; ils acceptent toutes les complicités ; ils ont osé mendier jusqu’à l’appui de l’étranger.

    Nous en appelons de ces menées exécrables au jugement de la France et du monde.

    CITOYENS,

    Vous venez de vous donner des institutions qui délient toutes les tentatives.

    Vous êtes maîtres de vos destinées. Forte de votre appui, la représentation que vous venez d’établir va réparer les désastres causés par le pouvoir déchu : l’industrie compromise, le travail suspendu, les transactions commerciales paralysées, vont recevoir une impulsion vigoureuse.

    Dès aujourd’hui, la décision attendue sur les loyers ;

    Demain, celle des échéances ;

    Tous les services publics rétablis et simplifiés ;

    La garde nationale, désormais seule force armée de la cité, réorganisée sans délai.

    Tels seront nos premiers actes.

    Les élus du peuple ne lui demandent, pour assurer le triomphe de la République, que de les soutenir de sa confiance.

    Quant à eux, ils feront leur devoir.

    Hôtel-de-Ville de Paris, le 29 mars 1871.

    LA COMMUNE DE PARIS,

    IMPRIMERIE NATIONALE - Mars 1871.


    sources :

    texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. XXX ?.

    https://liblibrennaise.blogspot.com/2021/11/exposition-daffiche-au-local-la-commune.html ( Exposition d’affiche au local « La Commune » sur la Commune de Paris. Jusque fin 2021 une quarantaine d’affiches originales sur la Commune de Paris sont exposées)


    2021
    Affiche liée



    [N° 59 — Commune de Paris]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    N° 59 — Commune de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    N° 29 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — N° 29

    COMMUNE DE PARIS

    LA COMMUNE DE PARIS,

    Considérant que le premier des principes de la République française est la liberté ;

    Considérant que la liberté de conscience est la première des libertés ;

    Considérant que le budget des cultes est contraire au principe, puisqu’il impose les citoyens contre leur propre foi ;

    Considérant, en fait, que le clergé a été le complice des crimes de la monarchie contre la liberté,

    DÉCRÈTE :
    ART. 1er. L’Église est séparée de l’État.
    ART. 2. Le budget des cultes est supprimé.
    ART. 3. Les biens dits de mainmorte, appartenant aux congrégations religieuses, meubles et immeubles, sont déclarés propriétés nationales.
    ART. 4. Une enquête sera faite immédiatement sur ces biens, pour en constater la nature et les mettre à la disposition de la Nation.

    LA COMMUNE DE PARIS.

    Paris, le 3 avril 1871.

    2 IMPRIMERIE NATIONALE. — Avril 1871.


    sources :

    texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. XXX ?.



    [N° 66 — Commune de Paris]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    N° 66 — Commune de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    N° 66 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — N° 66

    COMMUNE DE PARIS

    Citoyens,

    Chaque jour les bandits de Versailles égorgent ou fusillent nos prisonniers, et pas d’heure ne s’écoule sans nous apporter la nouvelle d’un de ces assassinats. Les coupables, vous les connaissez, ce sont les gendarmes et les sergents de ville de l’Empire, ce sont les royalistes de Charrette et de Cathelineau, qui marchent contre Paris au cri de Vive le roi ! et drapeau blanc en tête.

    Le gouvernement de Versailles se met en dehors des lois de la guerre et de l’humanité ; force vous sera d’user de représailles.

    Si, continuant à méconnaître les conditions habituelles de la guerre entre peuples civilisés, nos ennemis massacrent encore un seul de nos soldats, nous répondrons par l’exécution d’un nombre égal ou double de prisonniers.

    Toujours généreux et juste, même dans sa colère, le Peuple abhorre le sang comme il abhorre la guerre civile ; mais il a le devoir de se protéger contre les attentats sauvages de ses ennemis, et quoiqu’il lui en coûte, il prendra œil pour œil, dent pour dent.

    Paris, le 5 avril 1871.

    LA COMMUNE DE PARIS.

    2 IMPRIMERIE NATIONALE. — Avril 1871.


    sources :

    texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. XXX ?.




    [Ordre]

    notice :
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    Ordre]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Grill, E. (1831-....)
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    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ

    ORDRE

    Le Chef de la 2me Légion prévient les Officiers des 8me et 11me Bataillons de ne plus sortir en tenue, ces Bataillons étant dissous.

    Le désarmement s’étant opéré, il rend responsables les Chefs de Bataillon et les Commandants de Compagnie des armes qui seraient trouvées chez les Gardes nationaux absents ou présents de ces Bataillons.

    Ordre formel aux Gardes nationaux de la 2me Légion d’avoir le numéro de leur Bataillon, ainsi que celui de leur Compagnie, sur leur képi. Tout Garde national contrevenant à cet ordre sera puni.

    Paris, le 18 Mai 1871.

    LE CHEF DE LA 2e LÉGION,

    E. GRILL.

    Paris. — Imprimerie LEFEVRE, passage du Caire. 87-89


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 525.



    [Phalange républicaine, arrondissement de Montmartre]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Phalange républicaine, arrondissement de Montmartre]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  : Delescluze, Charles (1809-1871)  ; Janssoulé, Armand (1834-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    PHALANGE RÉPUBLICAINE
    ARRONDISSEMENT DE MONTMARTRE

    CORPS DE LASCARS

    APPEL À TOUS LES VOLONTAIRES

    Réunion demain au soir, 14 mai, à huit heures, ancienne salle Robert, boulevard Rochechouart.

    Discipline sévère. — Sus aux ennemis. — Voilà l’esprit et la consigne des Lascars.

    Tout volontaire, à quelque bataillon qu’il appartienne, pourra faire immédiatement partie du corps des Lascars.

    Une haute paie sera allouée aux braves patriotes qui voudront appartenir à la phalange républicaine.

    Les officiers, sous-officiers et caporaux, tous anciens militaires, seront nommés après examen, par les soins du citoyen Janssoulé, chef des Lascars de Montmartre.

    Les ergoteurs, les indisciplinés et les timides seront expulsés et punis.

    VIVE LA RÉPUBLIQUE ! VIVE LA COMMUNE !

    C’est sous les ordres de la Commune et par l’organe de sort délégué à la guerre, le citoyen Delescluze, que la phalange républicaine marchera.

    On peut se faire inscrire, 14, rue de la Nation (Montmartre).

    Paris. — Association générale typographie, faub Saint-Denis, 19,


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 496.



    [Vengeurs de Paris]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Vengeurs de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Francfort, Marc (1826-....)  ; Vinot, Jules (1835-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ

    VENGEURS DE PARIS

    Le Lieutenant Colonel FRANCFORT commandant les 1er et 2e Bataillons des Vengeurs de Paris, fait un appel aux Citoyens volontaires voulant concourir à la défense de la Commune et à la vengeance de nos frères morts pour la liberté sociale et républicaine.

    Solde et vivres de campagne alloués par la Commune, habillement, équipement et armement immédiat avec fusils à tir rapide.

    BUREAUX D’ENRÔLEMENTS
    Rue de Clichy, 92.
    Chaussée Clignancourt, 32 & 84 (Montmartre)

    DÉPÔT : Avenue de la Bourdonnaye, 52 (Champ-de-Mars).

    VU ET APPROUVÉ :
    Champ-de-Mars, à Paris, 18 Mai 1871.

    Le Colonel d’État-Major, commandant le Champ-de-Mars, VINOT.

    Le Lieutenant-Colonel, commandant les Bataillons, FRANCFORT.

    Imprimerie C. BUTOT jeune, passage du Caire, 72.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 529.



    [Vente aux enchère publiques]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Vente aux enchère publiques]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Demarais, Constant  ; Neveux [Commune de Paris]
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    VENTE aux enchères publiques

    le Dimanche 21 mai 1871, heure de midi

    du mobilier de la Chapelle Bréa, route d’Italie

    par le Ministère du Citoyen NEVEUX, Commissaire priseur, nommé d’office

    Cette vente consiste en chaises, banquettes, orgue, chemin de la croix, lustres en cristal, grande quantité de bronze, candélabres, lampes, flambeaux, linge et effets d’église en divers tissus, plusieurs meubles en chêne, bahut, tableaux, vitraux, horloge, cloche ; bref, tout ce qui concerne le mobilier d’une église.

    Cette vente sera faite avec le concours du Citoyen DEMARAIS, expert, rue Beaubourg, 98, et rue Turbigo, 51 : elle sera expressément au comptant, les acquéreurs payeront 5 % en sus des enchères et il n’est accordé que 24 heures pour l’enlèvement des lots.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 514.



    [Appel suprême aux électeurs de Paris : plus de scrutin d’arrondissement ni de scrutin de liste, rien que le scrutin par rues]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Appel suprême aux électeurs de Paris : plus de scrutin d’arrondissement ni de scrutin de liste, rien que le scrutin par rues]. — Paris : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; littérature : satires
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Hugo, Victor (1802-1885)  ; Michel, Louise (1830-1905)  ; Naquet, Alfred (1834-1916)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Appel suprême aux électeurs de Paris

    Plus de scrutin d’arrondissement ni de scrutin de liste, rien que le scrutin par rues

    Considérant que le scrutin d’arrondissement est une erreur et le scrutin de liste un rêve ;

    Nous, simple citoyen de la Ville de Paris et membre du comité de dégustation de la maison Richer, Lesage et Cie, proposons aux masses populaires le mode de Scrutin par Rues.

    Chaque rue pourra être représentée par plusieurs députés, et plusieurs députés pourront représenter une seule rue.

    Les femmes sont éligibles. En conséquence, la liste suivante a été dressée, et chaque électeur est prié de s’en inspirer avant le vote du 21 Août.

    Candidats du scrutin par rues.

    Ville de Paris.
    1e PARTIE.
    Rue de la Beauté … … Louise Michel.
    Rue des Bassins … Gavardie.
    Avenue de la Mothe Piqué … Mme de Kaula.
    Esplanade des Invalides … Général de Cissey.
    Rue des Martyrs … … Colonel Yung.

    2e PARTIE.
    Passage des Deux-Sœurs … Capitaine Voyer.
    Rue Taitbout … Thérésa.
    Rue de la Pompe … … Thérésa.
    Passage des Filles-Dieux … Le Dr. Charles Albert.
    Chemin des Vaches … … Suzanne Lagier.
    Rue des Déchargeurs … Francisque Sarcey, Berthelier, Baron, Dupuis, Burani, Mettra.

    3e PARTIE.
    Rue Vide-Gousset … Pion-Pion.
    Rue de l’Arbre-Sec … Sarah-Bernhardt.
    Passage du Grand-Cerf et rue des Cornes … … Mac-Mahon.
    Rue des Petites-Écuries … Bapaume, Archimède, Duffieux.
    Rue Alphonse … … Humbert.

    4° PARTIE.
    Rue de l’Ancienne-Comédie … Andrieux
    Rue du Centre … … … la Schneider.
    Carrières d’Amérique … Philippart, David, Adrien de la Valette.
    Rue Taillepain … Darblay.
    Rue de l’Abbaye … … Mgr Freppel.

    5e PARTIE.
    Rue Fessard … … Germiny.
    Rue de la Lune … … Chouard.
    Chemin de la Grotte … … Théo.
    Rue aux Ours … … Bidel.
    Rue du Chaudron … … Buffet.

    6° PARTIE.
    Rue de Charenton … Albert Millaud, Auguste Vitu, Adrien Marx, Périvier.
    Rue de Mademoiselle … Albert Wolff.
    Passage du Désir … Albert Wolff.
    Rue du Faucon… Albert Wolff.
    Rue Chauchat … Judic.
    Impasse Chevalier … … Coquelin ainé.
    Passage Chausson … Mlle Angèle.

    7° PARTIE.
    Rue du Midi … … Armand Sylvestre, Dumont, Richeffin, Don Pedro Garcias, Emile Blain.
    Rue de la Lancette … … Ricors.
    Rue du Cygne … … La Comtesse d’Ange.
    Rue Lantier … … Duplessis.
    Rue de la Gaieté… … Camescasse.

    8e PARTIE.
    Impasse de la Folie … … Félix Piat
    Rue des Chiens-Hargneux … … Rochefort.
    Rue Ste.-Anne … … Hubertine Auclerc.
    Rue de la Banque … … Magnier, Gaston Vassy, Mayer
    Rue du Puits-qui-Parle… … Tony-Révillon.

    9e PARTIE.
    Rue Jean-sans-Peur … … Vacquerie.
    Impasse de la Bonne-Graine… Clémenceau.
    Rue du Dragon … … Mme Olympe Audouard.
    Rue des Quatre Vents… … Victor Hugo.
    Rue du Génie… … Victor Hugo.
    Rue au Lard … … Gambetta.

    10e PARTIE.
    Rue de l’Épée-de-Bois … … Innocenti.
    Rue de la Goutte … … Général Faidherbe.
    Rue de la Victoire … … Ducrot.
    Rue de la Félicité … … Jeanne Granier.
    Rue de Sédan … … Colonel Wimffhen.

    11e PARTIE.
    Rue Basse … … De Broglie.
    Rue Plate … … De Broglie.
    Rue des Catacombes … … Rouher.
    Avenue des Soupirs … … Ex-Impératrice Eugénie.
    Rue des Solitaires … … Jolibois, Robert Mitchel, duc de Padoue, Laroche-Joubert.
    Rue de la Pirouette … … Jules Simon

    12e PARTIE.
    Jardins des Plantes … … Baragnon, de Mun, La Rochefoucauld.
    Rue de l’Abreuvoir … … Cunéo d’Ornano.
    Avenue de Plaisance … … Céline Montalan,
    Rue du Vieux-Chemin … … Maréchal Canrobert.
    Rue des Fourneaux … … Duc Descazes, de Fourtou, Caillaux, Magne.

    13e PARTIE.
    Rue Richer … … Constant.
    Rue du Roule … … Jules Ferry.
    Rue de l’Oursine … … Angèle Moreau.
    Rue des Singes … … Eugène Gainé, Simon Max, Heymann.
    Rue de la Grêle … … Louis Veuillot.

    14e PARTIE.
    Rue du Ruisseau … … Émile Zola.
    Rue de l’Égoût… … Émile Zola.
    Rue des Jeûneurs … … Michelon, de Lizaranzu, Bresson, Leseurre.
    Rue de la Tour… … Élise Faure.
    Rue des Ternes… … Achille Secondigné, Olivier Pain, Casimir Bouy, Arbouin, Anezo.
    Route de Versailles … … Maxime-du-Camp.

    15e PARTIE.
    Rue de Poissy… … Millaud (du Petit-Journal).
    Rue Gaillon … … Millaud (du Petit-Journal).
    Rue Bergère … … … Sarry.
    Rue des Cascades … … Céline Chaumont.
    Rue Chabanner… … Duhamel.
    Rue du Petit-Carreau… … Aurélien Scholl.

    16e PARTIE.
    Rue Bel-Homme … … Perrin.
    Rue du Battoir … … … Hyacinthe.
    Place Beauveau … … Mlle Tassyli.
    Rue de la Chandelle … … Ducastel.
    Rue des Deux-Ermites … … Erkmann-Chatrian.

    17e PARTIE.
    Bould. du Combat … … Lhullier.
    Rue de la Chopinette… … Le Guillois.
    Rue Gracieuse… … … Mlle Gérard
    Chemin du Cimetière… … Henri V.
    Marché aux Chevaux… … Comte de Lagrange

    18e PARTIE
    Rue du Croissant … … Journauld (député).
    Rue de Paris…. … … Charles Laurent.
    Rue de la Femme-sans-Tête … Ma Belle-mère.
    Rue de Lyon … … Barodet.
    Rue du Dauphin … … Alfred Naquet.

    19e PARTIE.
    Rue de la Monnaie … … Rothschild.
    Rue de la Limace … … Mlle Abadie.
    Rue du Juge-sévère … … Cartier.
    Rue de l’Église … … Henri des Houx
    Rue de la République … … Louis Blanc.

    20° PARTIE ;
    Rue Fouarre … … … Paul de Cassagnac.
    Rue de la Faisanderie… … Tous les vieux Sénateurs.
    Rue de l’Empereur … … Mlle Bélanger.
    Avenue de la Grande-Armée… Général Farr.
    Rue de la Paix… … … Grévy.

    Dernière heure :
    Mme Louise Michel nous écrit qu’elle se retire de la lutte en faveur de M. Albert Wolff. Nous sommes désormais assurés que ce dernier n’a plus à craindre le ballotage.

    Signé : JEAN MANGE-TOUT, Citoyen Français, Vidangeur.


    sources :

    Affiche satirique, parodique.



    [La candidature de Louise Michel]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La candidature de Louise Michel]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : critique de l’anarchisme  ; délégation de pouvoir (élections)  ; féminisme  ; littérature : satires
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Michel, Louise (1830-1905)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Prix 10 centimes — Prix 10 centimes

    La candidature de Louise Michel

    Programme

    Citoyens et citoyennes,

    Voici venir les élections.

    J’aime à supposer que cette fois les électeurs en ont assez et qu’ils ne vont pas se faire rouler suivant la déplorable habitude contractée par eux depuis que le suffrage universel fait semblant d’exister.

    Je dis : « Fait semblant d’exister » et je maintiens ce mot, car en réalité, le suffrage universel n’existe pas.

    Est-il logique, en effet, que dans notre pays la partie mâle de la population ait seule le droit de voter, tandis que la partie féminine doit se contenter de raccommoder les chaussettes de ses conjoints et les fonds de culottes de ses moutards ?…

    Est-il juste que des avortons sans finesse, sans cœur au ventre et sans aucune des connaissances sérieuses du cœur humain que nous possédons à un si haut degré, nous autres femmes, aient seuls le droit de confectionner des lois ineptes ou infâmes dont le plus souvent notre sexe enchanteur est la première victime.

    Non, mille fois non… cela n’est pas logique !…

    Re-non, re-mille fois re-non, cela n’est pas juste !!…

    Et le moment est venu où tout cela doit changer.

    C’est pourquoi, citoyens et citoyennes, militaires et bonnes d’enfants, je me suis décidée à poser ma candidature à la députation… et mon poing sur la figure au premier qui me blaguera.

    Bavarde comme le premier avocat venu ;

    Tapant du poing sur la tribune comme n’importe quel Gambetta ;

    Ni plus ni moins maboule qu’un Gavarnie ou qu’un Lorgeril ;

    J’ai toutes les qualités requises pour remplacer à moi toute seule au moins 340 des fameux 363 qui ont fait si peu de besogne en sept ans de temps.

    De plus, habituée que j’ai été à Nouméa à ne boire que de l’eau pas sucrée, mes électeurs pourront être assurés que je ne négligerai pas mon mandat législatif pour aller licher des verres de Néré à la buvette de l’Assemblée pendant qu’on discutera une loi sur le divorce ou l’abolition du concordat…

    Électeurs !

    Je vous parlais tout à l’heure de ce gros repu qu’on appelle Gambetta.

    Eh bien, nommez-moi à sa place, et je ne vous dis que ça.

    Je ne m’engraisserai pas comme il l’a fait, à seule fin de pouvoir cacher entièrement mon « programme de Belleville » en m’asseyant dessus plus tard.

    D’abord des programmes, il n’en faut plus ; ça sent la comédie ; et puis nous savons tous ce qu’en vaut l’aune. Ce que je réclamerai même tout d’abord, c’est le rétablissement du mandat impératif, grâce auquel les électeurs ont au moins le moyen de casser aux gages ceux de leurs employés — car les députés sont les employés du peuple, ne l’oublions pas, — qui voteraient la suppression des urinoirs publics alors qu’on les aurait élus pour réclamer la création supplémentaire de latrines pour dames.

    Pour en revenir à Gambetta, à cet homme qui prenait tant de ventre pendant que moi, je perdais ma gorge de jeune fille, je crois que le moment est opportun de le reléguer à jamais dans le magasin des accessoires avec tous les opportunistes ses amis, et de remplacer tout ce monde-là par des socialistes neufs et garantis bon teint… pendant au moins quatre ans.

    Et surtout, puisque les hommes ont montré leur impuissance absolue, de nommer des femmes à leur place, beaucoup de femmes, rien que des femmes !…

    Les femmes, il n’y a que ça !…

    Nous seules, citoyens pouvons faire votre bonheur.

    Nous seules sommes assez fortes pour vous octroyer toutes les libertés qu’il vous plaira.

    Ainsi, tenez, moi qui vous parle, une fois élue, voici les différents projets de lois que je sortirai de mon sac à ouvrage et que je ficherai sur la tribune de l’Assemblée au moyen de fortes épingles.

    1° Suppression du sénat, composé d’un tas de vieux ramollis incapables de rien créer et bons tout à plus à baver sur leurs pupitres pour y faire pousser des champignons ;
    2° Suppression de la Présidence de la République, et le Président remplacé par un timbre à signature de trois francs soixante quinze centimes une fois payé ;
    3° Abolition des armées permanentes, et les soldats employés à la culture des pommes de terre ou à pomper l’eau des rivières pour le cas où,comme cette année, la sécheresse deviendrait inquiétante pour les populations ; — comme conséquence, suppression des ministres de la guerre et de la marine.
    4° Abolition du capital et obligation pour tous les hommes de travailler de douze à quarante ans d’une façon quelconque ; versement des salaires dans les caisses de l’État, qui serait tenu de nourrir, loger, habiller et fournir de l’argent de poche à tout homme ou femme ayant atteint l’âge de la retraite ;
    5° Plus de patrons ni d’employés, rien que des égaux devant la loi, et même derrière ou à côté ;
    6° Suppression de la Magistrature et du Clergé, composés d’un tas de blagueurs qui passent leur temps à se f…icher de leurs concitoyens ;
    7° Le droit pour tout citoyen d’entrer gratuitement dans les tramways et dans les établissements tarifés à quinze centimes jusqu’à ce jour ;
    8° Suppression du Mariage et l’union libre reconnue comme seule légale. Conséquence : suppression des belles-mères ;
    9° Le droit pour tout le monde de sortir en caleçon de bain pendant les grandes chaleurs, l’obligation de se vêtir poussant à la dépense le pauvre prolétaire ; d’ailleurs, au moyen de ce système, les mœurs ne pourraient que s’améliorer, et l’on ne verrait plus des crevés idiots et pornographes suivre pendant trois heures une femme qui montre la moitié d’un mollet, ou une autre dont le costume recherché n’a d’autre but que d’exciter les passants à désirer la voir avec ledit costume… déposé sur une chaise, à côté ;
    10° La permission pour tout le monde d’écrire indifféremment « arico » ou « haricaud », sans s’exposer à se faire moquer de soi par ceux qui écrivent « haricot » sans trop savoir pourquoi ;
    11° Le meurtre d’un roi, d’un prince du sang ou d’un prince héritier quelconque considéré comme un droit sacré et comme un acte de justice ;
    12° Les députés payés à raison de douze sous l’heure de travail tout comme le premier galochier venu ; de cette façon, nos représentants feraient peut-être plus d’ouvrage et gagneraient au moins leur salaire ;
    13° Les Œuvres d’Émile Zola répandues dans les écoles en remplacement des œuvres classiques devenues par trop rococo ;
    14° Enfin, le droit pour la femme de porter la culotte et aussi celui de la poser quand le besoin s’en ferait sentir, droit dont, héla ! elle n’est que trop privée bien souvent.

    Voilà, mes chers concitoyens, mes principales réformes économiques et les différentes questions sociales que je me réserve de résoudre dès le lendemain du jour où vous m’aurez donné vos suffrages.

    Car vous me les donnerez. Vous le devez :

    D’abord par patriotisme ;

    Ensuite parce que je suis femme et qu’avec les dames, il faut toujours être garant ;

    Enfin, parce que, je le répète, moi seule ai assez d’énergie pour mener à bien toutes ces choses.

    Un dernier mot, et j’ai fini.

    Vous le savez, je suis demoiselle encore, je ne suis pas jolie, jolie, mais j’ai du nerf, et pour une femme, le nerf, c’est tout.

    Eh bien, de même que les vierges mystiques ne veulent d’autres époux que le Christ, je m’engage à devenir l’épouse de l’arrondissement qui me donnera le plus de voix !!!!

    Qu’on se le dise !!…

    Et maintenant,

    Électeurs, aux urnes !!!

    Et surtout pas d’abstentions, car il y va du bonheur de la France !

    Vive la sociale !!!…

    Voilà mon cri de ralliement.

    Signé : Louise Michel

    Pour copie qu’on forme : sa secrétaire particulière, Maltena Domigina

    Vente en gros : 5, rue du Croissant.

    Saint-Germain. — Imprimerie D. Hardin. — Ne peut être affiché


    sources :

    Affiche parodique et écrite par un homme ?



    [Comité révolutionnaire abstentionniste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Comité révolutionnaire abstentionniste]. — Sète (Cette) : Comité révolutionnaire abstentionniste (Cette), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Comité révolutionnaire abstentionniste

    Travailleurs,
    Encore une fois nos murs sont remplis de professions de foi plus ou moins pompeuses ; rien n’y manque : programmes radicaux, même socialistes, c’est à qui, des charlatans, promettra le plus afin d’être élu, à qui réussira le plus à entortiller dans ses filets bon nombre de travailleurs encore assez naïfs pour croire arriver à leur émancipation en écoutant, en ayant confiance à ces pantins politiques plus ou moins bouffons les uns que les autres, qui ne manquent aucune occasion pour venir briguer vos suffrages, afin d’aller augmenter le nombre de mangeurs de budgets (ou pour parler comme Auguste Comte, le nombre de faiseurs de fumier). Aussi, à cette occasion, les groupes anarchistes révolutionnaires doivent vous dire le dédain et le mépris qu’ils ont pour ces hommes-là et pour le suffrage universel. Citoyens, ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on vote, il y a déjà bon nombre d’années, et si jamais nous avons obtenu la moindre des libertés, vous savez fort bien que ce n’est pas avec un bulletin de vote, mais toujours au moyen d’une révolution, au lendemain de laquelle nous sommes restés les bras croisés, ayant confiance à ces nouveaux tartufes dont nous parlons plus haut, qui pour leur ambition personnelle ont tout entravé, nous ont floués, et nous voilà avec notre République, plus esclaves et plus mourant de faim que jamais. Aussi sommes-nous forcés de conclure que quiconque se porte candidat et se présente aux suffrages des électeurs n’est et ne peut être qu’un aspirant à la domination, l’exploitation et à la corruption du peuple.

    Prolétaires,
    Réfléchissez donc sérieusement à votre situation et vous n’hésiterez pas un instant à vous éloigner des urnes, pour venir grossir le flot révolutionnaire qui augmente toujours et qui, nous l’espérons, ne tardera pas à déborder pour faire disparaître à jamais l’injustice et l’inégalité sociales.

    Mort aux exploiteurs !

    Les groupes : La Misère, l’Audace, la Révolte, l’Égalité sociale et les Cœurs-de-Chêne.

    Lyon. — Imprimerie J. Pastel, 10, Petite rue de Cuire.

    Vive la révolution sociale


    sources :

    https://anarchiv.wordpress.com/2019/01/29/comite-revolutionnaire-abstentionniste-de-sete-mai-1882/ :

    « Préfecture du Rhône, 4e Division, 7e bureau
    Communiqué à Monsieur le commissaire spécial près la préfecture à toutes fins utiles.
    L’affiche ci-jointe du Comité révolutionnaire abstentionniste des groupes : La Misère, l’Audace, la Révolte, l’Egalité sociale et les Cœurs de chêne, a été imprimée à Lyon chez Pastel, sur la demande de Crestin, secrétaire de la rédaction du Droit social. Elle a été tirée à 50 exemplaires.
    Les groupes qui sont désignés appartiennent à la région du Midi, et ce placard était destiné à l’affichage à Cette où il a dû être expédié par l’administrateur du Droit social.
    Lyon le 20 mai 1882, Le commissaire spécial »




    [Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]. — Genève ; Paris : Groupe parisien de propagande anarchiste, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Presse citée  : Révolté (Genève), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :

    [ texte ; dessin (tête de mort) ]

    texte :

    Propagande anarchiste

    Mort aux voleurs !

    Disparaissez, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés.
    (Conjuration Babeuf) (Manifeste des Égaux)

    prix : cinq centimes

    L’anarchie, c’est l’avenir de l’humanité (Auguste Blanqui) (Notes inédites)
    Notre ennemi, c’est notre maître ! (Lafontaine) (Fables)


    Morts aux voleurs !

    Ces trois mots, placardés sur les murs à certaines heures tragiques, ont toujours eu le don de faire tomber en extase les écrivassiers « comme il faut ».

    Ce que tous ces Messieurs célèbrent à l’envi, ce qu’ils proposent à l’admiration de la postérité, c’est la réserve — chevaleresque peut-être, mais à coup sûr fatale et naïve — des révoltés d’hier, fusillant sans pitié (pour l’honneur de la cause populaire !) ceux des combattants qui, prenant au sérieux l’insurrection et la victoire, s’étaient permis de mettre leur main calleuse, encore toute noire de poudre, sur le moindre lambeau de la proi conquise, à la point du glaive, sur les usurpateurs vaincus.

    Faudra-t-il donc, — pour mériter de nouveau ces éloges suspects, — que les révoltés de demain rééditent, à leur tout, cette tradition néfaste ?

    Faudra-t-il donc, à l’exemple des bourgeois Conventionnels, flétrir et condamner Jacques Roux, conduisant les faubouriens affamés au pillage des accapareurs ?

    Faudra-t-il créer donc, comme en 1848, prendre, en pleine bataille sociale, la défense de la sacro-sainte Propriété contre ses propres victimes, soudainement insurgées parce qu’elles en souffraient trop ?

    Faudra-t-il, une fois de plus, comme en 1871, respecter la Banque de France et les officines de la juiverie, les « droits acquis » et les « domaines » particuliers ?

    Faudra-t-il donc que les sentinelles en guenilles montent de nouveau la garde auprès de la richesse commune expropriée ?

    Faudra-t-il donc frapper, comme traîtres ou sacrilèges, ceux qui, s’étant levés et ayant combattu parce qu’ils n’en pouvaient plus de misère, n’auront pas la vertu de continuer le même martyre, ni d’attendre, le ventre creux, que l’heure « légale » de la soupe ait sonné ?

    Ah ! cette abnégation, cette sagesse — chantées par les poètes et les rhéteurs — ont vraiment coûté trop cher aux pères pour que les fils s’y laissent reprendre !

    Le vieux Blanqui a dit à ce propos une parole bien profonde : « il faut que, vingt-quatre heures après la révolution, le peuple ait déjà goûté les bienfaits du nouvel ordre de choses ! ».

    À quoi bon prendre les armes, en effet, à quoi même vaincre, si, après la victoire, les riches doivent encore rester les riches et les pauvres les pauvres, si l’égalité doit survivre, et si les vainqueurs, entassés dans les mêmes taudis, mangeant le même pain amer de la pauvreté, ne doivent recueillir, en guise de butin, que la continuation des angoisses, des humiliations et des souffrances de la veille ?

    Libre aux privilègiés de se battre pour l’honneur ; c’est pour le vivre et le couvert, c’est pour des satisfactions palpables et matérielles, que se battront les déshérités, parce que chacun se bat pour ce qui lui manque.

    Vienne la crise suprême, et le prolétariat soulevé, secouant enfin les préjugés et les scrupules qui tant de fois lui firent perdre le fruit de ses héroïques efforts, saura se remettre immédiatement en mesure d’utiliser sa victoire. Il ne se contentera plus de proclamer platoniquement ses droits, il les exercera effectivement. Il ne s’en rapportera plus à des dirigeants nouveaux, subitement intronisés à la place des anciens, du soin de lui rendre son bien et de lui octroyer la liberté, mais, jetant au feu le Grand Livre, les titres de rente, les chartes de propriété et toutes paperasses administratives ou judiciaires, il prendra lui-même possession, sans intermédiaire comme sans délai, à l’exemple de nos pères, les paysans de 1789, — ces glorieux « pillards » ! — de toute la richesse sociale, pour l’exploiter et en jouir, à son propre profit.

    C’est parce que leurs besoins ne sont pas satisfaits ; c’est parce qu’ils sont mal nourris, mal couchés, mal vêtus ; c’est parce qu’on leur mesure avec une trop parcimonieuse inégalité la pitance et la place au soleil que les travailleurs mécontents lèveront à la fin l’étendard de la révolte. Il est donc logique et juste qu’ils ne déposent pas les armes avant d’avoir pris où il y en a — dans les greniers, dans les magasins, dans les ateliers, dans les palais dorés des monopoleurs, — assez de bien-être, de sécurité, de confort, de luxe même, pour réparer leurs forces épuisées et attendre tranquillement que la production libre puisse, à l’aide de l’outillage socialisé, reprendre un nouvel essor.

    Et malheur à ceux qui voudront s’opposer sous un prétexte quelconque, à cette légitime reprise de possession, par Sa Majesté Tout le Monde, de son héritage volé, car ce serait à eux, en vérité, que s’appliquerait la parole terrible : « Mort aux voleurs ! » — avec les actes vengeurs qui doivent en être la conséquence et la confirmation !

    ***

    Oui, morts aux voleurs !

    C’est à ce cri que, les révolutionnaires se sont vus, depuis des siècles, traqués, persécutés, embastillés, proscrits, vendus, mis en coupe réglée, — c’est à ce cri que, plus d’une fois, ils se sont, fratricides inconscients, décimés les uns les autres ; — c’est à ce cri qu’on a toujours ameuté contre eux les colères folles et les rancunes aveugles ; — c’est à ce cri que les despotismes multicolores, spéculait sur la peur, l’ignorance, l’égoïsme ou l’envie, ont si souvent réussi à les mettre hors la loi, hors l’humanité !

    C’est également à ce cri qu’ils veulent prendre leur revanche.

    Depuis trop longtemps les déshérités de la vie sont traités de « pillards » et de « bandits » par les privilégiés, quand, à bout de patience, ils se décident à revendiquer par la force l’émancipation humaine.

    Depuis trop longtemps dure cette monstrueuse équivoque, transformant, aux yeux de la foule abusée, les victimes en coupables.

    Le jour est venu de rendre à chacun sa place, son rôle et son destin.

    Las, à la longue, de nous entendre accuser des crimes dont nous pâtissons par ceux-là mêmes qui les commettent et en bénéficient, au lieu de courber le dos devant la calomnie, nous entendons désormais regimber, au contraire, et retournant l’outrage contre les insulteurs, leur cracher à la face ce déjà menaçant :
    mort aux voleurs ! Soit ! Nous en sommes.

    ***

    Mais qui donc sont les voleurs !

    S’agit-il de cette population misérable, dans les rangs de laquelle se recrute le triste contingent des prisons et des bagnes, et que proposaient naguère de déporter « administrativement » certains de ces politiciens pour qui le Pouvoir n’est jamais ni assez fort, ni assez encombrant, ni assez redoutable ?

    S’agit-il de réclamer la mort « préventive » pour les pauvres diables que les affres de la faim, l’aveuglement du vice ou l’ivresse brutale des passions jettent parfois, la nuit au coin des rues, le poignard ou le révolver au poing, sur les passants attardés ?

    Non ! mille fois non !

    Ceux-là, — de petits voleurs, en fin de compte — parce qu’ils sont entraînés à demander au crime les satisfactions que la Loi refuse à leurs besoins inassouvis, nous inspirent plutôt de la pitié que de l’horreur ou de la haine. Cette horreur et cette haine, nous les réservons pour la Société inique, démoralisatrice et homicide dont ils sont les premières victimes, et non les moins intéressantes, puisque les préjugés de la routine bourgeoise font qu’il est paradoxal et presque honteux de les excuser ou de les plaindre.

    Combien, cependant ne leur pourrait-on pas trouver de circonstances atténuantes !

    Dans quel monde sont-ils nés, en définitive, dans quel milieu ont-ils grandi et vécu ?

    Dans un milieu vicieux où, du haut en bas de l’échelle — en haut surtout, — tout est immoralité, gangrène et pourriture ; où l’impitoyable droit du plus fort des époques barbares a été remplacé par le droit, plus hypocrite, mais non moins exécrable, du plus coquin ; il n’est point de mérite qui vaille le succès ; où les hommes, séparés par l’égoïsme féroce d’intérêts contradictoires, sont condamnés à se faire la guerre sans trêve ni merci ; — dans un monde où, la pauvreté étant le pire des vices, il faut s’enrichir à tout prix et ne pas regarder, sous peine de mort, si les voisins gèlent quand on a tiré la couverture à soi ; — dans un monde où la fortune des puissants du jour, générateurs et gardiens de la morale publique, se fonde sur l’assassinat et la spoliation des travailleurs ; — dans un monde où la fraternité est une bêtise ; où le pouvoir, la considération, la richesse et l’honneur sont au plus scélérat ; où, sur la principale place de toutes les grandes cités, s’élève un temple somptueux, qu’on nomme la Bourse, consacré au culte du Veau d’or, à l’Agiotage, c’est à dire au Vol organisé !

    Comment donc s’étonner qu’au sein de toutes ces tentatives, en présence de tous ces exemples, il se trouve des gens qui, moins patients que la masse, tentent de faire en petit, pour leur compte personnel, ce qu’ils voient tous les jours accomplir en grand, sans vergogne comme sans remords, par les privilégiés de la haute pègre ?

    D’ailleurs, ils n’agissent qu’à leurs risques et périls, exposant leur liberté, parfois même leur vie, et quand, à l’exemple de ceux qui les jugeront demain, ils essaient de se tailler eux-mêmes leur lot de butin, ils ont, au moins, sur leurs modèles, l’avantage de payer de leur personne.

    Ce n’est pas sur eux, somme toute, que la responsabilité retombe, c’est sur la Société qui les corrompt, les exaspère et les opprime.

    Non ! ce n’est pas contre ces excommuniés, ces parias, ces maudits, — qui, demain, peut-être, épurés par le souffle vivifiant de la Révolution, redeviendront des citoyens utiles et probes, parce qu’ils n’auront plus intérêt à être le contraire, — ce n’est pas contre ceux-là que nous empruntons aux réacteurs leur sinistre devise : « Mort aux voleurs ! »

    ***

    Encore une fois, qui donc sont les voleurs ?

    Ah ! si facile est la réponse, longue serait l’énumération.

    Voleurs, les alchimistes des flibustes Mexicaine, Tunisienne, Égyptienne ou Tonkinoise, les Jeckers de l’Empire, comme ceux de la République bourgeoise, qui, agiotant sur la chair à canon, — de toutes les marchandises les plus abondante et la moins chère ! — font métier de fabriquer de l’or avec du sang !

    Voleurs, les politiciens, leurs compères, qui, nouveaux Judas, leur vendent les fils du peuple, mais pour plus de trente deniers !

    Voleurs, les propriétaires, qui, non contents de s’être indûment approprié la jouissance exclusive du patrimoine commun, obligent encore les autres, traités par eux en vassaux, à leur payer tribut ou rançon !

    Voleurs, les Brêchards affameurs, dont l’escarcelle est gonflée avec du travail non rémunéré !

    Voleurs, les marchands qui trompent sur le poids et la qualité, empoisonnant à petites doses ceux des consommateurs qui n’ont pas le moyen de se payer le luxe de denrées inoffensives !

    Voleurs, le repus fainéants dont l’indigestion s’achète au prix de jeûne organisé des pauvres !

    Voleurs, les seigneurs de la féodalité capitaliste, les barons du coffre-fort, du moellon, de la houille et du fer, dont l’insolente fortune et l’oisiveté crapuleuse sont faites de la misère, de la servitude et de la honte de générations entières !

    Voleurs, les fonctionnaires qui les défendent, budgétivores et buveurs de sueurs, policiers sans entrailles, parlementaires sans conscience, prêtres corrupteurs, magistrats d’inquisition, soudards assassins, traineurs de sabre et faiseurs de lois, gens d’église, de caserne, de prétoire, de geôle et de lupanar, sangsues rapaces, aux millions de suçoirs, qui gardent l’Exploitation aux frais des exploités !

    Tous voleurs, ceux-là, qui, sans jamais mettre la main à la pâte, s’adjugent quand même la plus grosse part du gâteau !

    Ce sont eux, eux seuls, qui, vivant du bien d’autrui, des efforts et du labeur des autres, — lesquels meurent à la peine plus souvent qu’à leur tout, — consomment sans produire au détriment de ceux qui produisent tout en consommant à grand peine, — ce sont eux qui sont les voleurs, les pillards, les assassins !

    Il y a longtemps que la conscience populaire les a jugés et condamnés. Il n’y a plus qu’à les punir.

    Aux volés revient de droit cette mission justicière, et l’heure approche où ils se mettront en devoir de la remplir.

    Et ce ne sera pas seulement, alors, de la justice, ce ne seront pas seulement des représailles méritées, ce sera encore et surtout de la légitime défense.

    Mort aux voleurs !

    Le Groupe parisien de propagande anarchiste

    Genève. Imprimerie Jurassienne, rue des Grottes, 21.


    sources :

    Placard publié dans Le Révolté du 4 février 1882.

    Histoire de la série « Mort aux voleurs ! » : Manfredonia, Gaetano. « Mort aux voleurs », Le Monde libertaire n° 429 (28 janvier 1982).


    [ 1901 & post]

    [ 1888 ?]
    Affiches liées


    [Appel aux travailleurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Appel aux travailleurs]. — Lyon : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Appel aux travailleurs

    Citoyens,

    Le gâchis politique et social dans lequel nous pataugeons ; la misère épouvantable qui nous écrase sous l’odieux régime du capital, ce tyran plus cruel que Néron et Attila, et le jugement des anarchistes qui a dû faire naître de folles joies, les mêmes à jamais maudites que ressentirent les grands inquisiteurs du moyen-âge, nous font un devoir de vous convoquer en réunion publique, lundi soir, 29 janvier, à 7 heurs, Salle de la Perle, place de la Croix-Rousse.

    La Commission d’initiative.

    Nota. — Il sera perçu 10 c. pour couvrir les frais.

    Lyon. — Imprimerie Pastel, 10, petite rue du Caire.


    sources :

    Tiré d’un des dossiers des AD Rhône (4 M 308) sur le « procès des 66 ».










    [Aux travailleurs : ne votez donc pas !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux travailleurs : ne votez donc pas !]. — Lyon : L’ Alarme (Lyon), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 64 × 46 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bardin, J.
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


     
    texte :

    Liberté, Égalité, Justice.

    Aux travailleurs

    Compagnons,

    Une fois de plus vous êtes conviés à voter, c’est-à-dire à vous choisir de nouveaux. maîtres. Tomberez-vous encore, dans les errements du passé et sanctionnerez-vous votre asservissement en déposant un bulletin dans l’urne électoral ? ; Réfléchissez ! Il est encore temps, mais l’heure est solennelle.

    L’expérience du parlementarisme n’est-elle pas suffisamment faite ? Voilà bientôt quarante ans que le suffrage universel fonctionne, depuis quatorze ans Il est la clé de voûte du système gouvernemental qui nous régit. Qu’a-t-il produis ? Quels résultats a-t-il donnés ?

    Loin de s’améliorer, notre situation économique ne fait qu’empirer de jour en jour. Les salaires baissent, les grèves augmentent chaque jour et aboutissent toujours à l’écrasement du prolétariat pur la force armée mise à la disposition de vos exploiteurs par vos gouvernants, c’est-à-dire par vos élus ; la misère va grandissant. Qu’ont fait les élus du suffrage universel pour porter remède à cette situation.

    RIEN, ABSOLUMENT RIEN

    Qu’ils soient radicaux ou socialistes, bourgeois ou ouvriers, qu’ils viennent d’en haut ou qu’ils partent d’en bas, le gouvernement, qu’il s’appelle Sénat, Chambre des députés ou Conseil municipal, n’est que le détenteur d’un pouvoir arbitraire, et ce que nous réclamons hautement, c’est la liberté.

    Tant qu’existera le droit à l’accaparement des richesses sociales, la société sera divisée e deux classes : maîtres et esclaves, dirigeants et dirigés, exploiteurs et exploités ; tant qu’un individu quelconque pourra s’enrichir du travail de son semblable, l’Égalité et la Liberté ne seront qu’un mirage menteur.

    Nous voulons que chaque être humain soit complètement libre et n’ait à attendre de personne les moyens de vivre.

    Travailleurs,

    Point n’est besoin de législateurs ou conseillers municipaux pour arriver à la Révolution victorieuse qui, balayant les parasites, vous rendra vos droits et la Liberté.

    NE VOTEZ DONC PAS !

    De même que vous vous écartez de l’église, de même que vous n’y envoyez pas vos fils, votre devoir est de vous écarter de l’urne électorale, car en vous associant à celle duperie bourgeoise, vous reconnaîtrez à vos élus le droit de vous tenir en esclavage.

    Laisser les candidats à leurs programmes, n’oubliez pas tous les renégats passés ! Tons ces vendus qui, la veille de leur nomination, vous promettent monts et merveilles, et se moquent de vous le lendemain de leur élection.

    Conservez vos bulletins de vole pour bourrer vos fusils.

    Abstenez-vous donc ! Conserves vos forces pour l’action et ne vous bornez pas à protester : Agissez.

    Votre devoir est de sortir du cercle étroit des querelles électorales, de propager par tous les moyens l’esprit de révolte dans les masses, de grouper tous les déshérités, tous les écrasés, toutes les victimes de l’enfer social actuel et de leur indiquer lu but final :

    La Révolution sociale !

    Candidat abstentionniste :

    J. Bardin

    Lyon. — Imp. de l’Alarme, rue de Vauban, 26


    sources :

    Affiche parue en pages centrales de L’Alarme : organe anarchiste de Lyon, n° 4 (4 mai 1884).



    [Abstention-destruction : manifeste d’abstention adressé par les groupes anarchistes de Roubaix aux électeurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Abstention-destruction : manifeste d’abstention adressé par les groupes anarchistes de Roubaix aux électeurs]. — Roubaix : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Martinet, Pierre "Pol" (1848-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Abstention-destruction

    Manifeste d’abstention

    adressé par les groupes anarchistes de Roubaix aux électeurs

    Citoyens,

    Tous les crimes qui déshonorent la terre, les vols, les débauches, les assassinats. ne se commettent que parce que le droit de posséder existe.

    Les collectivistes et les communistes-autoritaires l’ont compris, et c’est pour cela qu’ils promettent l’abolition de la propriété individuelle.

    Après, ils décrèteront le communisme ou le collectivisme. Vous entendez ils décrèteront.

    Décréter, faire des lois, règlementer, dire que tel système sera suivi, tout cela est synonyme de commander.

    Or, c’est du droit de commander qu’est né le droit de posséder. Un jour, quelqu’un a dit ceci est à moi, et la propriété a été fondée. Il avait commandé !

    Tuez le droit de posséder et laissez subsister le droit de commander, et la propriété individuelle, avec son cortège d’horreurs, renaîtra aussitôt. Faites des révolutions, coupez des têtes, bouleversez la société, vous n’aurez rien fait tant qu’un homme ou une agrégation d’hommes auront le droit de diriger les autres. La vertu ne s’édicte pars, la justice ne se règlemente pas ; elles ne peuvent exister sur la terre et y engendrer la liberté et le bonheur qu’a condition d’avoir fleuri d’abord dans le cœur humain, qui, par la seule anarchie, peut être changé. Tous les hommes sachant ce qui est bien et ne songeant à faire que ce qui est bien, voilà l’état social parfait où nulle autorité n’est nécessaire, Voilà l’anarchie ! Point de doctrine plus pure, point d’écoles qui puissent dire qu’au bout de leurs rêves se trouve une réalité aussi belle. Donc, la raison est avec nous, et avec nous les espérances de l’humanité…

    Mais tant que ces espérances ne seront que des espérances, nous serons en période de révolution, de destruction, et nous devrons songer, non à voter, mais à combattre.

    Le suffrage universel est la pire des formes de l’esclavage. Pendant de siècles et des siècles les maîtres ont choisi leurs esclaves, et les despotes disaient : « Mon peuple ! » Le peuple s’est fâché, et pour lui donner le change, on lui a permis, quoi ? de choisir ses maîtres ! Nous n’avons pas le droit de ne pas avoir de tyrans, de ne pas avoir de gouvernants, nous avons le droit de les désigner. Nous nommons ceux qui nous oppriment, ceux qui nous pillent, qui nous affament, qui nous rendent la risée des autres nations. Nous prenons cinq cent individus, et nous leur disons : « Durant quatre ans, vous serez le pouvoir ; ce que vous ferez sera bien fait ; vos lois seront la loi. »

    Eux répondent :
    Donnez-nous trois milliards.
    Et nous donnons trois milliards.
    Allez vous faire tuer au Tonkin dans une aventure où tout sera perdu, avec l’honneur…
    Et nous y allons.
    Travaillez dans des bagnes où l’air est empesté, mourez-y avant l’âge, pour que s’engraissent les verrats capitalistes.
    Et nous obéissons.

    Et l’on nous appelle « races supérieures ! » Ah ! quelle brute voudrait ainsi se façonner son joug ? Celui que la force a rendu esclave est un malheureux ; mais celui qui vote sa propre servitude est un misérable… Honte à qui se dégrade ainsi !… Il ne mérite pas de vivre !

    Citoyens, ayez souci de votre dignité, ne votez pas !

    Aucune assemblée délibérante ne pourra jamais promulguer la seule loi dont aurait besoin notre terre désolée : La vertu sera…

    Alors pourquoi des assemblées délibérantes ? pourquoi des mandataires ?

    Défiez-vous de ceux qui vous disent « La révolution, pour être profitable, devra être précédée d’une période éducative. » Oui, défiez-vous de ceux qui veulent faire votre éducation. Dites-leur de commencer par s’instruire eux-mêmes. Interrogez-les et vous verrez qu’ils ne savent rien, sinon que le pouvoir est bon, et qu’il faut s’en emparer, et qu’il faut en jouir !

    N’écoutez pas non plus ceux qui disent : « Nommez-nous, et nous ferons ceci. » Ils ne feront rien. Ils se trompent aujourd’hui, et ils vous tromperaient demain.

    Ne les nommez pas, souhaitez plutôt qu’ils meurent ; oui, souhaitez qu’ils meurent, même s’ils sont vos amis ; souhaitez qu’ils meurent pendant qu’ils sont encore bons, honnêtes, sincères et justes, pendant qu’ils ont encore de généreuses aspirations, pendant que leur voix vibre et tonne encore contre l’oppression des peuples. La mort serait pour eux un bienfait ; elle leur épargnerait la honte de devenir des traîtres.

    Les anarchistes de Roubaix

    Nota . — Ne peut être affiché sans timbre.

    les groupes anarchistes qui voudraient répandre ce manifeste dans leur ville devront écrire au Secrétaire des groupes de Roubaix, rue du Pile, cour Bonté, 7. Il sera expédié franco, rédigé et signé de façon à ce qu’il puisse être affiché sans timbre, à raison de 1 fr. 30 c. le cent, 13 fr. le mille.

    Imp. P. Martinet, Roubaix


    sources :
     

    1885
    Affiche liée


    [Manifeste […] 1885 : travailleurs des campagnes et des villes, prenez garde à vous !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifeste […] 1885 : travailleurs des campagnes et des villes, prenez garde à vous !]. — [S.l.] : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; économie : argent et monnaie  ; parlementarisme et antiparlementarisme  ; révolution
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Manifeste […] 1885

    Travailleurs des campagnes et des villes

    Prenez garde à vous !

    Tous les jours la bourgeoisie vous endort par l’intermédiaire des journaux avec la politique, à laquelle, la plupart du temps, vous ne comprenez rien.

    Pendant que vous vous tuez de travail et de privations pour essayer de faire honneur à vos affaires, de tous côtés l’on vous voie, sous forme d’impôts de toutes sortes.

    Ceux qui nous ont gouverné et qui nous gouvernent, ministres, députés, généraux, préfets, archevêques, évêques, cardinaux, procureurs, juges, etc., tous disposent à leur guise du sang [des] derniers des contribuables, se partagent par des traitements monstrueux et autres procédés, l’argent que vous avez tant de peine à gagner. Et, pour couvrir leurs infamies, ils paieront des gardes-champêtres dans les campagnes, des agents de police en ville qui, avec un minime salaire, garantiront soit-disant vos propriétés des attaques des malfaiteurs.

    Celui qui n’aura pas de gîte, ou qui dégoute du travail abrutissant, ou poussé par la misère, ou bien encore qui aura une mauvaise éducation, se laissera aller à voler quelques pommes de terre ou un morceau de pain, à celui-là la prison ! tandis que les gouvernants, les banquiers, les notaires, les spéculateurs, les huissiers et les exploiteurs de tout acabits, continuellement en train de réfléchir aux moyens les plus adroits pour vous voler, non pas la valeur de quelques francs, mais bien des milliers de francs, à ceux-là il ne sera rien fait, bien plus on les comblera d’honneurs.

    Ah ! travailleurs, quand donc connaîtrez-vous votre droit et saurez-vous vous en servir, en supprimant cette bande d’êtres oisifs et inutiles que l’on nomme capitalistes, rentiers, police, magistrature, armée, clergé, etc.

    Pour celà, il faut absolument que vous vous entendiez, à seule fin d’arriver à échanger directement les produits entre producteurs et consommateurs, en supprimant le numéraire qui est la cause de tous nos maux, et dont la suppression obligera tout le monde à produire s’il veut consommer, car tout être sur terre consommant doit, suivant ses facultés, produire utilement l’équivalent de sa consommation, surtout étant donné le peu de temps qu’il faudrait pour le faire ; d’après la statistique, le travail étant bien réparti, trois heures au maximum, suffiraient.

    Pour y arriver, il faut rejeter de côté la politique et le soit-disant suffrage universel qui nous a toujours trompé et nous trompera, toujours pour nous instruire sur les questions sociales, afin que la révolution qui approche soit la dernière et ne profite pas, comme les précédentes à une catégorie d’individus, mais bien à tous, en donnant la terre aux laboureurs et l’outillage aux ouvriers.

    C’est avec la certitude que tous les êtres humains peuvent devenir heureux que les socialistes, communistes, anarchistes qui dans l’univers entier, n’ont d’autres perspectives que d’être calomniés et d’aller en prison, en disant la vérité, terminent en vous jetant ce cri :

    Prolétaires, prenez garde à vous !

    Les Groupes anarchistes de la région de l’Est.


    sources :

    Archives départementales de la Côte-d’Or






    [Élections municipales du 8 mai 1887]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections municipales du 8 mai 1887]. — Paris : le Léopard du Panthéon, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 61 × 42 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Moucheraud, Adrien (1865-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte

    texte :

    Élections municipales du 8 mai 1887

    Groupe anarchiste

    Le Léopard du Panthéon

    Compagnons

    Pendant que les ambitieux de tous les partis se disputent, à qui va décrocher la timbale parlementaire ; nous, les anarchistes nous vous dirons : ne votez pas, car voter c’est se soumettre, c’est désigner soi-même son maître ; c’est dire, je suis une bête incapable de me conduire ; voter c’est être dupe ; sans doute les votants croient à l’honnêteté de ceux qu’ils élèvent au pouvoir ; mais chaque jour a son lendemain, dès que le milieu change, l’homme change avec lui, aujourd’hui le candidat s’incline devant vous, demain il vous donnera des autres.

    Que devons-nous faire ? Nous abstenir de voter.

    Au lieu de confier nos intérêts à d’autres, défendons-les nous-mêmes, que les bourgeois ou ceux qui tentent à le devenir, tripotent autour de l’urne. Pour nous, dédaignons cette lutte platonique qui n’a de résultat que de nous donner de nouveaux maîtres qui feront exactement ce qu’ont fait les anciens.

    Point de société libre tant que l’individu ne l’est pas.

    travailleurs marchons la main dans la main avec la devise « ni Dieu, ni Maître » c’est pourquoi nous vous invitons à une Grande Réunion électorale, le samedi 7 mai, à 8 h1/2 du soir, salle Gaucher, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, 46.

    Entrée libre et gratuite

    Vu : le candidat abstentioniste
    Adrien Moucheraud.

    Paris. — Imp. Vert Aîné, rue François-Miron, 8


    sources :
     




    [Les anarchistes aux travailleurs : Élections municipales du 6 mai 1888]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les anarchistes aux travailleurs : Élections municipales du 6 mai 1888]. — Le Havre : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Inglebert, François Joseph (1851-....)
    • Presse citée  : Idée ouvrière, L’ (Le Havre : 1887-1888)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Élections municipales du 6 mai 1888

    Les anarchistes aux travailleurs

    Citoyens,

    De nouvelles élections municipales ont lieu dimanche ; devez-vous y prendre part et chercher à faire entrer un ou plusieurs des vôtres au Conseil municipal ? — Non !

    À la veille de disparaître sous le mépris public, le gouvernement des impuissants et des trembleurs vous fait appel pour renforcer ses pouvoirs méconnus et discrédités.

    Ceux d’entre-vous qui ont encore pu douter jusqu’à ce jour de l’écroulement prochain de l’État bourgeois doivent aujourd’hui avec le spectacle qu’ils ont sous les yeux, se faire une idée à peu près nette de la situation.

    La nation traverse, en ce moment, une période d’énervement et de dégoût plus considérable encore que celle qui précéda l’effondrement de l’affreux régime impérial de néfaste mémoire !

    Et il devait en être ainsi : quelque adroit politicien qu’on puisse être, on ne se moque pas aussi impunément d’un peuple tant aveugle soit-il, sans qu’un beau jour il se jette autre chose que des bulletins de vote, à la face des scélérats qui l’exploitent et l’insultent par le mépris et dédain de ses volontés.

    Déjà il gronde, déjà il se fâche, demain il demandera des comptes aux usurpateurs de ses droits.

    Travailleurs,

    [Les anarchistes ?] vous ont dit et répété depuis quelques années que la société bourgeoise, qui a basé sa domination sur le régime [bourgeois ?] constitutionnalisme représentatif et parlementaire ; les anarchistes vous ont dit que cette société agonisait et touchait à sa fin.

    Cependant, les Révolutionnaires n’ont jamais eu la prétention de prophétiser les événements ; ils leur a suffit de connaître les désirs secrets — et malheureusement trop incohérents de ce peuple, au milieu duquel ils vivent et qui a toujours été leurré et trompé par ceux-là même qui ont prétendu et prétendent encore faire son bonheur. Il suffit aux Révolutionnaires socialistes de jeter un coup d’œil sur le passé, et les terribles leçons de l’histoire leur donnent une conception assez claire, assez précise des événements de demain.

    L’implacable logique vient ensuite confirmer leurs prévisions.

    Ah ! nous aussi citoyens ! nous avons été pendant bien longtemps au nombre des leurrés, des trompés. Aujourd’hui nous avons entièrement rompu avec l’armée des dupes ; celle qui va, chaque fois que le pouvoir l’appelle, consentir bêtement sa servitude, aux mains des ennemis les plus implacables du progrès social.

    Nous pouvons être encore les victimes des maîtres que la sottise populaire nous impose ; mais nous ne voulons [… ?] à aucun titre faire partie du troupeau qui grandit leur arrogance, en nourrissant volontairement leur oisiveté. [… ?] peuple dit avec nous, qu’il en assez d’un tel scandale ; partout il manifeste son mécontentement. Pourquoi [ne ?] prend-il pas une bonne fois la résolution énergique de se débarrasser à jamais des exploiteurs et des gouvernements ?

    Le Peuple attend, nous dit-on ? Qu’attend-il ? Attend-il pour passer la rivière qu’elle ait fini de couler ?

    S’il est fatigué des mensonges que les rhéteurs et les avocats lui débitent depuis si longtemps ; s’il veut en finir de ce régime d’hypocrisie et de corruption qui sous le saint nom de Liberté envoie les socialistes en prison, pour absoudre plus facilement, les secrets de la haute pègre gouvernemental ; de ce régime, qui a fait de la solidarité une espèce de mendicité publique, qui, en abrutissant davantage les malheureux, permet à la classe riche de promener plus impunément son opulence scandaleuse devant les ventres vides des milliers de travailleurs qui chôment et qui crèvent de faim, devant la production inouïe des machines de fer qui les remplacent.

    Travailleurs,

    Nous n’avons d’amélioration à espérer à notre sort précaire que de la disparition totale des sangsues [capitalistes ?] qui nous épuisent. U[… …]e complète de la Société est nécessaire ; chacun la sent, e[…] confusément le [pressente]nt. Ce bouleversement […]x aux cris de À bas l’État ! Vive l’Expropriation !

    Expropriation sig[nifie :] La Terre aux paysans ! Le Bateau aux Marins ! L’Usine aux ouvriers !

    À bas l’État ! [un État] n’est que l’instrument de la Bourgeoisie. C’est lui qui fait respecter ses privilèges, [nous] bourre la tête de [propos ?] monstrueux, nous pétrit à sa guise — d’homme libres, no[…]t esclaves !

    Camarades,

    Il y en a qui prétendent qu’au Conseil municipal nos intérêts sont directement en[gagés ?] — Cela n’est pas !

    Le Conseil municipal est un des nombreux tentacules de l’État — une ventouse que ce poulpe formidable qui aspire le sang du Peuple. Si par hasard les hommes qui le composent prenaient une mesure véritablement favorable aux Travailleurs, elle resterait lettre morte, car elle se briserait au veto préfectoral ; — toute l’administration s’opposerait à une mise en pratique d’une mesure portant atteinte aux intérêts de la Bourgeoisie. — Ce cas ne se présentera pas — car en dehors de la Révolution sociale, il n’y a pas de réforme efficace.

    Si la Commune était ce que son nom indique, un groupement d’hommes libres et égaux — et non un mélange d’exploiteurs et d’exploités — alors nos intérêts seraient en jeu et nous participerions à ses affaires.

    Mais le Conseil municipal n’existerait pas, car il n’est qu’un diminutif du Gouvernement — et l’existence d’une société d’hommes libres et égaux, implique, la suppression radicale de toute autorité, aussi anodine que soit sa forme !

    Peuple, ne vote pas, révolte-toi !!!

    À bas la Césarienne ! À bas le Parlementarisme !
    À bas l’oppression ! À bas l’exploitation !
    À bas la Municipalité, instrument de l’État ! Vive la Commune révolutionnaire !

    Vive la révolution sociale !

    Vu, le candidat abstentionniste :
    J. Inglebert

    Imp. de « L’Idée ouvrière » — [25 ?] rue des Galions. — Le Havre


    sources :

    Peut-être parue dans le n° 36 de L’Idée ouvrière (Le Havre) :
    https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/textes-divers/affiches/1888-05-06-les-anarchistes-aux-travailleurs-affiche-collee-en-mai-1888-a-angers-mais-avec-un-texte-lie-a-rouen/