Paris

 

 
 

Affichage par année

1809 affiches :

 

    [N° 386 - Commune de Paris - Au peuple de Paris, à la Garde nationale]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    N° 386 - Commune de Paris - Au peuple de Paris, à la Garde nationale]. — Paris : Comité de salut public (1871) : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Arnaud "Arnault", Antoine (1831-1885)  ; Billioray, Alfred (1841-1877)  ; Delescluze, Charles (1809-1871)  ; Eudes, Émile (1843-1888)  ; Gambon, Ferdinand (1820-1887)  ; Ranvier, Gabriel (1828-1879)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    N° 386 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 386

    COMMUNE DE PARIS

    Au Peuple de Paris,
    À la Garde nationale.

    Citoyens,

    Assez de militarisme, plus d’états-majors galonnés et dorés sur toutes les coutures ! Place au Peuple, aux combattants aux bras nus ! L’heure de la guerre révolutionnaire a sonné.

    Le Peuple ne connaît rien aux manœuvres savantes ; mais quand il a un fusil à la main, du pavé sous les pieds, il ne craint pas tous les stratégistes de l’école monarchiste.

    Aux armes ! citoyens, aux armes ! Il s’agit, vous le savez, de vaincre ou de tomber dans les mains impitoyables des réactionnaires et des cléricaux de Versailles, de ces misérables qui ont, de parti pris, livré la France aux Prussiens, et qui nous font payer la rançon de leurs trahisons !

    Si vous voulez que le sang généreux, qui a coulé comme de l’eau depuis six semaines, ne soit pas infécond ; si vous voulez vivre libres dans la France libre cl égalitaire ; si vous voulez épargner à vos enfants et vos douleurs et vos misères, vous vous lèverez comme un seul homme, et, devant votre formidable résistance, l’ennemi, qui se flatte de vous remettre au joug, en sera pour sa honte des crimes inutiles dont il s’est souillé depuis deux mois.

    Citoyens, vos mandataires combattront et mourront avec vous, s’il le faut ; mais au nom de cette glorieuse France, mère de toutes les révolutions populaires, foyer permanent des idées de justice et de solidarité qui doivent être et seront les lois du monde, marchez à l’ennemi, et que votre énergie révolutionnaire lui montre qu’on peut vendre Paris, mais qu’on ne peut ni le livrer ni le vaincre.

    La Commune compte sur vous, comptez sur la Commune,

    1er prairial, an 79.

    Le Délégué civil à la Guerre, Ch. DELESCLUZE.

    Le Comité de Salut public, Ant. ARNAUD, BILLIORAY. E. EUDES, F. GAMBON, G. RANVIER.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 558








    [N° 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Au peuple de Paris]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    N° 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Au peuple de Paris]. — Paris : Comité de salut public (1871) : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Arnaud "Arnault", Antoine (1831-1885)  ; Eudes, Émile (1843-1888)  ; Gambon, Ferdinand (1820-1887)  ; Ranvier, Gabriel (1828-1879)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    N° 392 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 392

    COMMUNE DE PARIS

    COMITÉ DE SALUT PUBLIC

    Au Peuple de Paris.

    CITOYENS,

    La porte de Saint-Cloud, assiégée de quatre côtés à la fois par les feux du Mont-Valérien, de la butte Mortemart, des Moulineaux et du fort d’Issy, que la trahison a livré ; la porte de Saint-Cloud a été forcée par les Versaillais, qui se sont répandus sur une partie du territoire parisien.

    Ce revers, loin de nous abattre, doit être un stimulant énergique, Le Peuple qui détrône les rois, qui détruit les Bastilles ; le peuple de 89 et de 93, le Peuple de la Révolution, ne peut perdre en un jour le fruit de l’émancipation du 18 Mars.

    Parisiens, la lutte engagée ne saurait être désertée par personne ; car c’est la lutte de l’avenir contre le passé, de la Liberté contre le despotisme, de l’Égalité contre le monopole, de la Fraternité contre la servitude, de la Solidarité des peuples contre l’égoïsme des oppresseurs.

    AUX ARMES !

    Donc, AUX ARMES ! Que Paris se hérisse de barricades, et que, derrière ces remparts improvisés, il jette encore à ses ennemis son cri de guerre, cri d’orgueil, cri de défi, mais aussi cri de victoire ; car Paris, avec ses barricades, est inexpugnable.

    Que les rues soient toutes dépavées : d’abord, parce que les projectiles ennemis, tombant sur la terre, sont moins dangereux ; ensuite, parce que ces pavés, nouveaux moyens de défense, devront être accumulés, de distance en distance, sur les balcons des étages supérieurs des maisons.

    Que le Paris révolutionnaire, le Paris des grands jours, fasse son devoir ; la Commune et le Comité de Salut public feront le leur.

    Hôtel-de-Ville, le 2 prairial an 79.

    Le Comité de Salut public, Ant. ARNAUD, EUDES, J. GAMBON, G. RANVIER.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 563.



    [N° 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Aux grandes villes]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    N° 392 - Commune de Paris - Comité de Salut public - Aux grandes villes]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Grousset, Paschal (1844-1909)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    N° 392 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 392

    COMMUNE DE PARIS

    AUX GRANDES VILLES

    Après deux mois d’une bataille de toutes les heures, Paris n’est ni las ni entamé.

    Paris lutte toujours, sans trêve et sans repos, infatigable, héroïque, invaincu.

    Paris a fait un pacte avec la mort. Derrière ses forts, il a ses murs ; derrière ses murs ses barricades ; derrière ses barricades ses maisons, qu’il faudrait lui arracher une à une, et qu’il ferait sauter, au besoin, plutôt que de se rendre à merci.

    Grandes villes de France, assisterez-vous immobiles et impassibles à ce duel à mort de l’Avenir contre le Passé, de la République contre la monarchie ?

    Ou verrez-vous enfin que Paris est le champion de la France et du monde, et que ne pas l’aider, c’est le trahir…

    Vous voulez la République, ou vos votes n’ont aucun sens ; vous voulez la Commune, car la repousser, ce serait abdiquer votre part de souveraineté nationale ; vous voulez la liberté politique et l’égalité sociale, puisque vous l’écrivez sur vos programmes ; vous voyez clairement que l’armée de Versailles est l’armée du bonapartisme, du centralisme monarchique, du despotisme et du privilège, car vous connaissez ses chefs et vous vous rappelez leur passé.

    Qu’attendez-vous donc pour vous lever ? Qu’attendez-vous pour chasser de votre sein les infâmes agents de ce gouvernement de capitulation et de honte qui mendie et achète, à cette heure même, de l’armée prussienne, les moyens de bombarder Paris par tous les côtés à la fois ?

    Attendez-vous que les soldats du droit soient tombés jusqu’au dernier sous les balles empoisonnées de Versailles ?

    Attendez-vous que Paris soit transformé en cimetière et chacune de ses maisons en tombeau ?

    Grandes villes, vous lui avez envoyé votre adhésion fraternelle ; vous lui avez dit : « De cœur, je suis avec toi ! »

    Grandes villes, le temps n’est plus aux manifestes : le temps est aux actes, quand la parole est au canon.

    Assez de sympathies platoniques. Vous avez des fusils et des munitions : aux armes ! Debout les villes de France !

    Paris vous regarde ; Paris attend que votre cercle se serre autour de ses lâches bombardeurs et les empêche d’échapper au châtiment qu’il leur réserve.

    Paris fera son devoir et le fera jusqu’au bout.

    Mais ne l’oubliez pas, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Nantes, Bordeaux et les autres…

    Si Paris succombait pour la liberté du monde, l’histoire vengeresse aurait le droit de dire que Paris a été égorgé parce que vous avez laissé s’accomplir l’assassinat.

    Paris, le 15 mai 1871.

    Le Délégué de la Commune aux Relations extérieures, PASCHAL GROUSSET.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. XXX ?.





    [N° 395 - Commune de Paris - Le Peuple de Paris aux soldats de Versailles]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    N° 395 - Commune de Paris - Le Peuple de Paris aux soldats de Versailles]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    N° 395 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 395

    COMMUNE DE PARIS

    LE PEUPLE DE PARIS

    AUX SOLDATS DE VERSAILLES

    FRÈRES !

    L’heure du grand combat des Peuples contre leurs oppresseurs est arrivée !

    N’abandonnez pas la cause des Travailleurs !

    Faites comme vos frères du 18 Mars !

    Unissez-vous au Peuple, dont tous faites partie !

    Laissez les aristocrates, les privilégiés, les bourreaux de l’humanité se défendre eux-mêmes, et le règne de la Justice sera facile à établir.

    Quittez vos rangs !

    Entrez dans nos demeures.

    Tenez à nous, au milieu de nos familles. Vous serez accueillis fraternellement et avec joie.

    Le Peuple de Paris a confiance en votre patriotisme.

    VIVE LA RÉPUBLIQUE !
    VIVE LA COMMUNE !

    3 prairial an 79.

    LA COMMUNE DE PARIS.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 568.


    1971
    Affiche liée




    [N° 398 - Commune de Paris - Ordre]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    N° 398 - Commune de Paris - Ordre]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    N° 398 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 398

    COMMUNE DE PARIS

    ORDRE

    Faire détruire immédiatement toute maison des fenêtres de laquelle on aura tiré sur la Garde nationale, et passer par les armes tous ses habitants, s’ils ne livrent et exécutent eux-mêmes les auteurs de ce crime.

    4 prairial an 79

    LA COMMISSION DE LA GUERRE.

    IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 575.



    [N° 44 — Commune de Paris]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    N° 44 — Commune de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    N° 44 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — N° 44

    COMMUNE DE PARIS

    CITOYENS,

    Votre Commune est constituée.

    Le vote du 26 mars a sanctionné la Révolution victorieuse.

    Un pouvoir lâchement agresseur vous avait pris à la gorge : vous avez, dans votre légitime défense, repoussé de vos murs ce gouvernement qui voulait vous déshonorer en vous imposant un roi.

    Aujourd’hui, les criminels que vous n’avez même pas voulu poursuivre abusent de votre magnanimité pour organiser aux portes même de la cité un foyer de conspiration monarchique. Ils invoquent la guerre civile ; ils mettent en œuvre toutes les corruptions ; ils acceptent toutes les complicités ; ils ont osé mendier jusqu’à l’appui de l’étranger.

    Nous en appelons de ces menées exécrables au jugement de la France et du monde.

    CITOYENS,

    Vous venez de vous donner des institutions qui délient toutes les tentatives.

    Vous êtes maîtres de vos destinées. Forte de votre appui, la représentation que vous venez d’établir va réparer les désastres causés par le pouvoir déchu : l’industrie compromise, le travail suspendu, les transactions commerciales paralysées, vont recevoir une impulsion vigoureuse.

    Dès aujourd’hui, la décision attendue sur les loyers ;

    Demain, celle des échéances ;

    Tous les services publics rétablis et simplifiés ;

    La garde nationale, désormais seule force armée de la cité, réorganisée sans délai.

    Tels seront nos premiers actes.

    Les élus du peuple ne lui demandent, pour assurer le triomphe de la République, que de les soutenir de sa confiance.

    Quant à eux, ils feront leur devoir.

    Hôtel-de-Ville de Paris, le 29 mars 1871.

    LA COMMUNE DE PARIS,

    IMPRIMERIE NATIONALE - Mars 1871.


    sources :

    texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. XXX ?.

    https://liblibrennaise.blogspot.com/2021/11/exposition-daffiche-au-local-la-commune.html ( Exposition d’affiche au local « La Commune » sur la Commune de Paris. Jusque fin 2021 une quarantaine d’affiches originales sur la Commune de Paris sont exposées)


    2021
    Affiche liée



    [N° 59 — Commune de Paris]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    N° 59 — Commune de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    N° 29 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — N° 29

    COMMUNE DE PARIS

    LA COMMUNE DE PARIS,

    Considérant que le premier des principes de la République française est la liberté ;

    Considérant que la liberté de conscience est la première des libertés ;

    Considérant que le budget des cultes est contraire au principe, puisqu’il impose les citoyens contre leur propre foi ;

    Considérant, en fait, que le clergé a été le complice des crimes de la monarchie contre la liberté,

    DÉCRÈTE :
    ART. 1er. L’Église est séparée de l’État.
    ART. 2. Le budget des cultes est supprimé.
    ART. 3. Les biens dits de mainmorte, appartenant aux congrégations religieuses, meubles et immeubles, sont déclarés propriétés nationales.
    ART. 4. Une enquête sera faite immédiatement sur ces biens, pour en constater la nature et les mettre à la disposition de la Nation.

    LA COMMUNE DE PARIS.

    Paris, le 3 avril 1871.

    2 IMPRIMERIE NATIONALE. — Avril 1871.


    sources :

    texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. XXX ?.



    [N° 66 — Commune de Paris]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    N° 66 — Commune de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    N° 66 — LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ — N° 66

    COMMUNE DE PARIS

    Citoyens,

    Chaque jour les bandits de Versailles égorgent ou fusillent nos prisonniers, et pas d’heure ne s’écoule sans nous apporter la nouvelle d’un de ces assassinats. Les coupables, vous les connaissez, ce sont les gendarmes et les sergents de ville de l’Empire, ce sont les royalistes de Charrette et de Cathelineau, qui marchent contre Paris au cri de Vive le roi ! et drapeau blanc en tête.

    Le gouvernement de Versailles se met en dehors des lois de la guerre et de l’humanité ; force vous sera d’user de représailles.

    Si, continuant à méconnaître les conditions habituelles de la guerre entre peuples civilisés, nos ennemis massacrent encore un seul de nos soldats, nous répondrons par l’exécution d’un nombre égal ou double de prisonniers.

    Toujours généreux et juste, même dans sa colère, le Peuple abhorre le sang comme il abhorre la guerre civile ; mais il a le devoir de se protéger contre les attentats sauvages de ses ennemis, et quoiqu’il lui en coûte, il prendra œil pour œil, dent pour dent.

    Paris, le 5 avril 1871.

    LA COMMUNE DE PARIS.

    2 IMPRIMERIE NATIONALE. — Avril 1871.


    sources :

    texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874. 688 p.), p. XXX ?.




    [Ordre]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Ordre]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Grill, E. (1831-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ

    ORDRE

    Le Chef de la 2me Légion prévient les Officiers des 8me et 11me Bataillons de ne plus sortir en tenue, ces Bataillons étant dissous.

    Le désarmement s’étant opéré, il rend responsables les Chefs de Bataillon et les Commandants de Compagnie des armes qui seraient trouvées chez les Gardes nationaux absents ou présents de ces Bataillons.

    Ordre formel aux Gardes nationaux de la 2me Légion d’avoir le numéro de leur Bataillon, ainsi que celui de leur Compagnie, sur leur képi. Tout Garde national contrevenant à cet ordre sera puni.

    Paris, le 18 Mai 1871.

    LE CHEF DE LA 2e LÉGION,

    E. GRILL.

    Paris. — Imprimerie LEFEVRE, passage du Caire. 87-89


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 525.



    [Phalange républicaine, arrondissement de Montmartre]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Phalange républicaine, arrondissement de Montmartre]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Delescluze, Charles (1809-1871)  ; Janssoulé, Armand (1834-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    PHALANGE RÉPUBLICAINE
    ARRONDISSEMENT DE MONTMARTRE

    CORPS DE LASCARS

    APPEL À TOUS LES VOLONTAIRES

    Réunion demain au soir, 14 mai, à huit heures, ancienne salle Robert, boulevard Rochechouart.

    Discipline sévère. — Sus aux ennemis. — Voilà l’esprit et la consigne des Lascars.

    Tout volontaire, à quelque bataillon qu’il appartienne, pourra faire immédiatement partie du corps des Lascars.

    Une haute paie sera allouée aux braves patriotes qui voudront appartenir à la phalange républicaine.

    Les officiers, sous-officiers et caporaux, tous anciens militaires, seront nommés après examen, par les soins du citoyen Janssoulé, chef des Lascars de Montmartre.

    Les ergoteurs, les indisciplinés et les timides seront expulsés et punis.

    VIVE LA RÉPUBLIQUE ! VIVE LA COMMUNE !

    C’est sous les ordres de la Commune et par l’organe de sort délégué à la guerre, le citoyen Delescluze, que la phalange républicaine marchera.

    On peut se faire inscrire, 14, rue de la Nation (Montmartre).

    Paris. — Association générale typographie, faub Saint-Denis, 19,


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 496.



    [Vengeurs de Paris]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Vengeurs de Paris]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Francfort, Marc (1826-....)  ; Vinot, Jules (1835-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ

    VENGEURS DE PARIS

    Le Lieutenant Colonel FRANCFORT commandant les 1er et 2e Bataillons des Vengeurs de Paris, fait un appel aux Citoyens volontaires voulant concourir à la défense de la Commune et à la vengeance de nos frères morts pour la liberté sociale et républicaine.

    Solde et vivres de campagne alloués par la Commune, habillement, équipement et armement immédiat avec fusils à tir rapide.

    BUREAUX D’ENRÔLEMENTS
    Rue de Clichy, 92.
    Chaussée Clignancourt, 32 & 84 (Montmartre)

    DÉPÔT : Avenue de la Bourdonnaye, 52 (Champ-de-Mars).

    VU ET APPROUVÉ :
    Champ-de-Mars, à Paris, 18 Mai 1871.

    Le Colonel d’État-Major, commandant le Champ-de-Mars, VINOT.

    Le Lieutenant-Colonel, commandant les Bataillons, FRANCFORT.

    Imprimerie C. BUTOT jeune, passage du Caire, 72.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 529.



    [Vente aux enchère publiques]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Vente aux enchère publiques]. — Paris : Commune de Paris (1871), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Demarais, Constant  ; Neveux [Commune de Paris]
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    VENTE aux enchères publiques

    le Dimanche 21 mai 1871, heure de midi

    du mobilier de la Chapelle Bréa, route d’Italie

    par le Ministère du Citoyen NEVEUX, Commissaire priseur, nommé d’office

    Cette vente consiste en chaises, banquettes, orgue, chemin de la croix, lustres en cristal, grande quantité de bronze, candélabres, lampes, flambeaux, linge et effets d’église en divers tissus, plusieurs meubles en chêne, bahut, tableaux, vitraux, horloge, cloche ; bref, tout ce qui concerne le mobilier d’une église.

    Cette vente sera faite avec le concours du Citoyen DEMARAIS, expert, rue Beaubourg, 98, et rue Turbigo, 51 : elle sera expressément au comptant, les acquéreurs payeront 5 % en sus des enchères et il n’est accordé que 24 heures pour l’enlèvement des lots.


    sources :

    Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 514.



    [Appel suprême aux électeurs de Paris : plus de scrutin d’arrondissement ni de scrutin de liste, rien que le scrutin par rues]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Appel suprême aux électeurs de Paris : plus de scrutin d’arrondissement ni de scrutin de liste, rien que le scrutin par rues]. — Paris : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; littérature : satires
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Hugo, Victor (1802-1885)  ; Michel, Louise (1830-1905)  ; Naquet, Alfred (1834-1916)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Appel suprême aux électeurs de Paris

    Plus de scrutin d’arrondissement ni de scrutin de liste, rien que le scrutin par rues

    Considérant que le scrutin d’arrondissement est une erreur et le scrutin de liste un rêve ;

    Nous, simple citoyen de la Ville de Paris et membre du comité de dégustation de la maison Richer, Lesage et Cie, proposons aux masses populaires le mode de Scrutin par Rues.

    Chaque rue pourra être représentée par plusieurs députés, et plusieurs députés pourront représenter une seule rue.

    Les femmes sont éligibles. En conséquence, la liste suivante a été dressée, et chaque électeur est prié de s’en inspirer avant le vote du 21 Août.

    Candidats du scrutin par rues.

    Ville de Paris.
    1e PARTIE.
    Rue de la Beauté … … Louise Michel.
    Rue des Bassins … Gavardie.
    Avenue de la Mothe Piqué … Mme de Kaula.
    Esplanade des Invalides … Général de Cissey.
    Rue des Martyrs … … Colonel Yung.

    2e PARTIE.
    Passage des Deux-Sœurs … Capitaine Voyer.
    Rue Taitbout … Thérésa.
    Rue de la Pompe … … Thérésa.
    Passage des Filles-Dieux … Le Dr. Charles Albert.
    Chemin des Vaches … … Suzanne Lagier.
    Rue des Déchargeurs … Francisque Sarcey, Berthelier, Baron, Dupuis, Burani, Mettra.

    3e PARTIE.
    Rue Vide-Gousset … Pion-Pion.
    Rue de l’Arbre-Sec … Sarah-Bernhardt.
    Passage du Grand-Cerf et rue des Cornes … … Mac-Mahon.
    Rue des Petites-Écuries … Bapaume, Archimède, Duffieux.
    Rue Alphonse … … Humbert.

    4° PARTIE.
    Rue de l’Ancienne-Comédie … Andrieux
    Rue du Centre … … … la Schneider.
    Carrières d’Amérique … Philippart, David, Adrien de la Valette.
    Rue Taillepain … Darblay.
    Rue de l’Abbaye … … Mgr Freppel.

    5e PARTIE.
    Rue Fessard … … Germiny.
    Rue de la Lune … … Chouard.
    Chemin de la Grotte … … Théo.
    Rue aux Ours … … Bidel.
    Rue du Chaudron … … Buffet.

    6° PARTIE.
    Rue de Charenton … Albert Millaud, Auguste Vitu, Adrien Marx, Périvier.
    Rue de Mademoiselle … Albert Wolff.
    Passage du Désir … Albert Wolff.
    Rue du Faucon… Albert Wolff.
    Rue Chauchat … Judic.
    Impasse Chevalier … … Coquelin ainé.
    Passage Chausson … Mlle Angèle.

    7° PARTIE.
    Rue du Midi … … Armand Sylvestre, Dumont, Richeffin, Don Pedro Garcias, Emile Blain.
    Rue de la Lancette … … Ricors.
    Rue du Cygne … … La Comtesse d’Ange.
    Rue Lantier … … Duplessis.
    Rue de la Gaieté… … Camescasse.

    8e PARTIE.
    Impasse de la Folie … … Félix Piat
    Rue des Chiens-Hargneux … … Rochefort.
    Rue Ste.-Anne … … Hubertine Auclerc.
    Rue de la Banque … … Magnier, Gaston Vassy, Mayer
    Rue du Puits-qui-Parle… … Tony-Révillon.

    9e PARTIE.
    Rue Jean-sans-Peur … … Vacquerie.
    Impasse de la Bonne-Graine… Clémenceau.
    Rue du Dragon … … Mme Olympe Audouard.
    Rue des Quatre Vents… … Victor Hugo.
    Rue du Génie… … Victor Hugo.
    Rue au Lard … … Gambetta.

    10e PARTIE.
    Rue de l’Épée-de-Bois … … Innocenti.
    Rue de la Goutte … … Général Faidherbe.
    Rue de la Victoire … … Ducrot.
    Rue de la Félicité … … Jeanne Granier.
    Rue de Sédan … … Colonel Wimffhen.

    11e PARTIE.
    Rue Basse … … De Broglie.
    Rue Plate … … De Broglie.
    Rue des Catacombes … … Rouher.
    Avenue des Soupirs … … Ex-Impératrice Eugénie.
    Rue des Solitaires … … Jolibois, Robert Mitchel, duc de Padoue, Laroche-Joubert.
    Rue de la Pirouette … … Jules Simon

    12e PARTIE.
    Jardins des Plantes … … Baragnon, de Mun, La Rochefoucauld.
    Rue de l’Abreuvoir … … Cunéo d’Ornano.
    Avenue de Plaisance … … Céline Montalan,
    Rue du Vieux-Chemin … … Maréchal Canrobert.
    Rue des Fourneaux … … Duc Descazes, de Fourtou, Caillaux, Magne.

    13e PARTIE.
    Rue Richer … … Constant.
    Rue du Roule … … Jules Ferry.
    Rue de l’Oursine … … Angèle Moreau.
    Rue des Singes … … Eugène Gainé, Simon Max, Heymann.
    Rue de la Grêle … … Louis Veuillot.

    14e PARTIE.
    Rue du Ruisseau … … Émile Zola.
    Rue de l’Égoût… … Émile Zola.
    Rue des Jeûneurs … … Michelon, de Lizaranzu, Bresson, Leseurre.
    Rue de la Tour… … Élise Faure.
    Rue des Ternes… … Achille Secondigné, Olivier Pain, Casimir Bouy, Arbouin, Anezo.
    Route de Versailles … … Maxime-du-Camp.

    15e PARTIE.
    Rue de Poissy… … Millaud (du Petit-Journal).
    Rue Gaillon … … Millaud (du Petit-Journal).
    Rue Bergère … … … Sarry.
    Rue des Cascades … … Céline Chaumont.
    Rue Chabanner… … Duhamel.
    Rue du Petit-Carreau… … Aurélien Scholl.

    16e PARTIE.
    Rue Bel-Homme … … Perrin.
    Rue du Battoir … … … Hyacinthe.
    Place Beauveau … … Mlle Tassyli.
    Rue de la Chandelle … … Ducastel.
    Rue des Deux-Ermites … … Erkmann-Chatrian.

    17e PARTIE.
    Bould. du Combat … … Lhullier.
    Rue de la Chopinette… … Le Guillois.
    Rue Gracieuse… … … Mlle Gérard
    Chemin du Cimetière… … Henri V.
    Marché aux Chevaux… … Comte de Lagrange

    18e PARTIE
    Rue du Croissant … … Journauld (député).
    Rue de Paris…. … … Charles Laurent.
    Rue de la Femme-sans-Tête … Ma Belle-mère.
    Rue de Lyon … … Barodet.
    Rue du Dauphin … … Alfred Naquet.

    19e PARTIE.
    Rue de la Monnaie … … Rothschild.
    Rue de la Limace … … Mlle Abadie.
    Rue du Juge-sévère … … Cartier.
    Rue de l’Église … … Henri des Houx
    Rue de la République … … Louis Blanc.

    20° PARTIE ;
    Rue Fouarre … … … Paul de Cassagnac.
    Rue de la Faisanderie… … Tous les vieux Sénateurs.
    Rue de l’Empereur … … Mlle Bélanger.
    Avenue de la Grande-Armée… Général Farr.
    Rue de la Paix… … … Grévy.

    Dernière heure :
    Mme Louise Michel nous écrit qu’elle se retire de la lutte en faveur de M. Albert Wolff. Nous sommes désormais assurés que ce dernier n’a plus à craindre le ballotage.

    Signé : JEAN MANGE-TOUT, Citoyen Français, Vidangeur.


    sources :

    Affiche satirique, parodique.



    [La candidature de Louise Michel]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La candidature de Louise Michel]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : critique de l’anarchisme  ; délégation de pouvoir (élections)  ; féminisme  ; littérature : satires
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Michel, Louise (1830-1905)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Prix 10 centimes — Prix 10 centimes

    La candidature de Louise Michel

    Programme

    Citoyens et citoyennes,

    Voici venir les élections.

    J’aime à supposer que cette fois les électeurs en ont assez et qu’ils ne vont pas se faire rouler suivant la déplorable habitude contractée par eux depuis que le suffrage universel fait semblant d’exister.

    Je dis : « Fait semblant d’exister » et je maintiens ce mot, car en réalité, le suffrage universel n’existe pas.

    Est-il logique, en effet, que dans notre pays la partie mâle de la population ait seule le droit de voter, tandis que la partie féminine doit se contenter de raccommoder les chaussettes de ses conjoints et les fonds de culottes de ses moutards ?…

    Est-il juste que des avortons sans finesse, sans cœur au ventre et sans aucune des connaissances sérieuses du cœur humain que nous possédons à un si haut degré, nous autres femmes, aient seuls le droit de confectionner des lois ineptes ou infâmes dont le plus souvent notre sexe enchanteur est la première victime.

    Non, mille fois non… cela n’est pas logique !…

    Re-non, re-mille fois re-non, cela n’est pas juste !!…

    Et le moment est venu où tout cela doit changer.

    C’est pourquoi, citoyens et citoyennes, militaires et bonnes d’enfants, je me suis décidée à poser ma candidature à la députation… et mon poing sur la figure au premier qui me blaguera.

    Bavarde comme le premier avocat venu ;

    Tapant du poing sur la tribune comme n’importe quel Gambetta ;

    Ni plus ni moins maboule qu’un Gavarnie ou qu’un Lorgeril ;

    J’ai toutes les qualités requises pour remplacer à moi toute seule au moins 340 des fameux 363 qui ont fait si peu de besogne en sept ans de temps.

    De plus, habituée que j’ai été à Nouméa à ne boire que de l’eau pas sucrée, mes électeurs pourront être assurés que je ne négligerai pas mon mandat législatif pour aller licher des verres de Néré à la buvette de l’Assemblée pendant qu’on discutera une loi sur le divorce ou l’abolition du concordat…

    Électeurs !

    Je vous parlais tout à l’heure de ce gros repu qu’on appelle Gambetta.

    Eh bien, nommez-moi à sa place, et je ne vous dis que ça.

    Je ne m’engraisserai pas comme il l’a fait, à seule fin de pouvoir cacher entièrement mon « programme de Belleville » en m’asseyant dessus plus tard.

    D’abord des programmes, il n’en faut plus ; ça sent la comédie ; et puis nous savons tous ce qu’en vaut l’aune. Ce que je réclamerai même tout d’abord, c’est le rétablissement du mandat impératif, grâce auquel les électeurs ont au moins le moyen de casser aux gages ceux de leurs employés — car les députés sont les employés du peuple, ne l’oublions pas, — qui voteraient la suppression des urinoirs publics alors qu’on les aurait élus pour réclamer la création supplémentaire de latrines pour dames.

    Pour en revenir à Gambetta, à cet homme qui prenait tant de ventre pendant que moi, je perdais ma gorge de jeune fille, je crois que le moment est opportun de le reléguer à jamais dans le magasin des accessoires avec tous les opportunistes ses amis, et de remplacer tout ce monde-là par des socialistes neufs et garantis bon teint… pendant au moins quatre ans.

    Et surtout, puisque les hommes ont montré leur impuissance absolue, de nommer des femmes à leur place, beaucoup de femmes, rien que des femmes !…

    Les femmes, il n’y a que ça !…

    Nous seules, citoyens pouvons faire votre bonheur.

    Nous seules sommes assez fortes pour vous octroyer toutes les libertés qu’il vous plaira.

    Ainsi, tenez, moi qui vous parle, une fois élue, voici les différents projets de lois que je sortirai de mon sac à ouvrage et que je ficherai sur la tribune de l’Assemblée au moyen de fortes épingles.

    1° Suppression du sénat, composé d’un tas de vieux ramollis incapables de rien créer et bons tout à plus à baver sur leurs pupitres pour y faire pousser des champignons ;
    2° Suppression de la Présidence de la République, et le Président remplacé par un timbre à signature de trois francs soixante quinze centimes une fois payé ;
    3° Abolition des armées permanentes, et les soldats employés à la culture des pommes de terre ou à pomper l’eau des rivières pour le cas où,comme cette année, la sécheresse deviendrait inquiétante pour les populations ; — comme conséquence, suppression des ministres de la guerre et de la marine.
    4° Abolition du capital et obligation pour tous les hommes de travailler de douze à quarante ans d’une façon quelconque ; versement des salaires dans les caisses de l’État, qui serait tenu de nourrir, loger, habiller et fournir de l’argent de poche à tout homme ou femme ayant atteint l’âge de la retraite ;
    5° Plus de patrons ni d’employés, rien que des égaux devant la loi, et même derrière ou à côté ;
    6° Suppression de la Magistrature et du Clergé, composés d’un tas de blagueurs qui passent leur temps à se f…icher de leurs concitoyens ;
    7° Le droit pour tout citoyen d’entrer gratuitement dans les tramways et dans les établissements tarifés à quinze centimes jusqu’à ce jour ;
    8° Suppression du Mariage et l’union libre reconnue comme seule légale. Conséquence : suppression des belles-mères ;
    9° Le droit pour tout le monde de sortir en caleçon de bain pendant les grandes chaleurs, l’obligation de se vêtir poussant à la dépense le pauvre prolétaire ; d’ailleurs, au moyen de ce système, les mœurs ne pourraient que s’améliorer, et l’on ne verrait plus des crevés idiots et pornographes suivre pendant trois heures une femme qui montre la moitié d’un mollet, ou une autre dont le costume recherché n’a d’autre but que d’exciter les passants à désirer la voir avec ledit costume… déposé sur une chaise, à côté ;
    10° La permission pour tout le monde d’écrire indifféremment « arico » ou « haricaud », sans s’exposer à se faire moquer de soi par ceux qui écrivent « haricot » sans trop savoir pourquoi ;
    11° Le meurtre d’un roi, d’un prince du sang ou d’un prince héritier quelconque considéré comme un droit sacré et comme un acte de justice ;
    12° Les députés payés à raison de douze sous l’heure de travail tout comme le premier galochier venu ; de cette façon, nos représentants feraient peut-être plus d’ouvrage et gagneraient au moins leur salaire ;
    13° Les Œuvres d’Émile Zola répandues dans les écoles en remplacement des œuvres classiques devenues par trop rococo ;
    14° Enfin, le droit pour la femme de porter la culotte et aussi celui de la poser quand le besoin s’en ferait sentir, droit dont, héla ! elle n’est que trop privée bien souvent.

    Voilà, mes chers concitoyens, mes principales réformes économiques et les différentes questions sociales que je me réserve de résoudre dès le lendemain du jour où vous m’aurez donné vos suffrages.

    Car vous me les donnerez. Vous le devez :

    D’abord par patriotisme ;

    Ensuite parce que je suis femme et qu’avec les dames, il faut toujours être garant ;

    Enfin, parce que, je le répète, moi seule ai assez d’énergie pour mener à bien toutes ces choses.

    Un dernier mot, et j’ai fini.

    Vous le savez, je suis demoiselle encore, je ne suis pas jolie, jolie, mais j’ai du nerf, et pour une femme, le nerf, c’est tout.

    Eh bien, de même que les vierges mystiques ne veulent d’autres époux que le Christ, je m’engage à devenir l’épouse de l’arrondissement qui me donnera le plus de voix !!!!

    Qu’on se le dise !!…

    Et maintenant,

    Électeurs, aux urnes !!!

    Et surtout pas d’abstentions, car il y va du bonheur de la France !

    Vive la sociale !!!…

    Voilà mon cri de ralliement.

    Signé : Louise Michel

    Pour copie qu’on forme : sa secrétaire particulière, Maltena Domigina

    Vente en gros : 5, rue du Croissant.

    Saint-Germain. — Imprimerie D. Hardin. — Ne peut être affiché


    sources :

    Affiche parodique et écrite par un homme ?




    [Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]. — Genève ; Paris : Groupe parisien de propagande anarchiste, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Révolté (Genève), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :

    [ texte ; dessin (tête de mort) ]

    texte :

    Propagande anarchiste

    Mort aux voleurs !

    Disparaissez, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés.
    (Conjuration Babeuf) (Manifeste des Égaux)

    prix : cinq centimes

    L’anarchie, c’est l’avenir de l’humanité (Auguste Blanqui) (Notes inédites)
    Notre ennemi, c’est notre maître ! (Lafontaine) (Fables)


    Morts aux voleurs !

    Ces trois mots, placardés sur les murs à certaines heures tragiques, ont toujours eu le don de faire tomber en extase les écrivassiers « comme il faut ».

    Ce que tous ces Messieurs célèbrent à l’envi, ce qu’ils proposent à l’admiration de la postérité, c’est la réserve — chevaleresque peut-être, mais à coup sûr fatale et naïve — des révoltés d’hier, fusillant sans pitié (pour l’honneur de la cause populaire !) ceux des combattants qui, prenant au sérieux l’insurrection et la victoire, s’étaient permis de mettre leur main calleuse, encore toute noire de poudre, sur le moindre lambeau de la proi conquise, à la point du glaive, sur les usurpateurs vaincus.

    Faudra-t-il donc, — pour mériter de nouveau ces éloges suspects, — que les révoltés de demain rééditent, à leur tout, cette tradition néfaste ?

    Faudra-t-il donc, à l’exemple des bourgeois Conventionnels, flétrir et condamner Jacques Roux, conduisant les faubouriens affamés au pillage des accapareurs ?

    Faudra-t-il créer donc, comme en 1848, prendre, en pleine bataille sociale, la défense de la sacro-sainte Propriété contre ses propres victimes, soudainement insurgées parce qu’elles en souffraient trop ?

    Faudra-t-il, une fois de plus, comme en 1871, respecter la Banque de France et les officines de la juiverie, les « droits acquis » et les « domaines » particuliers ?

    Faudra-t-il donc que les sentinelles en guenilles montent de nouveau la garde auprès de la richesse commune expropriée ?

    Faudra-t-il donc frapper, comme traîtres ou sacrilèges, ceux qui, s’étant levés et ayant combattu parce qu’ils n’en pouvaient plus de misère, n’auront pas la vertu de continuer le même martyre, ni d’attendre, le ventre creux, que l’heure « légale » de la soupe ait sonné ?

    Ah ! cette abnégation, cette sagesse — chantées par les poètes et les rhéteurs — ont vraiment coûté trop cher aux pères pour que les fils s’y laissent reprendre !

    Le vieux Blanqui a dit à ce propos une parole bien profonde : « il faut que, vingt-quatre heures après la révolution, le peuple ait déjà goûté les bienfaits du nouvel ordre de choses ! ».

    À quoi bon prendre les armes, en effet, à quoi même vaincre, si, après la victoire, les riches doivent encore rester les riches et les pauvres les pauvres, si l’égalité doit survivre, et si les vainqueurs, entassés dans les mêmes taudis, mangeant le même pain amer de la pauvreté, ne doivent recueillir, en guise de butin, que la continuation des angoisses, des humiliations et des souffrances de la veille ?

    Libre aux privilègiés de se battre pour l’honneur ; c’est pour le vivre et le couvert, c’est pour des satisfactions palpables et matérielles, que se battront les déshérités, parce que chacun se bat pour ce qui lui manque.

    Vienne la crise suprême, et le prolétariat soulevé, secouant enfin les préjugés et les scrupules qui tant de fois lui firent perdre le fruit de ses héroïques efforts, saura se remettre immédiatement en mesure d’utiliser sa victoire. Il ne se contentera plus de proclamer platoniquement ses droits, il les exercera effectivement. Il ne s’en rapportera plus à des dirigeants nouveaux, subitement intronisés à la place des anciens, du soin de lui rendre son bien et de lui octroyer la liberté, mais, jetant au feu le Grand Livre, les titres de rente, les chartes de propriété et toutes paperasses administratives ou judiciaires, il prendra lui-même possession, sans intermédiaire comme sans délai, à l’exemple de nos pères, les paysans de 1789, — ces glorieux « pillards » ! — de toute la richesse sociale, pour l’exploiter et en jouir, à son propre profit.

    C’est parce que leurs besoins ne sont pas satisfaits ; c’est parce qu’ils sont mal nourris, mal couchés, mal vêtus ; c’est parce qu’on leur mesure avec une trop parcimonieuse inégalité la pitance et la place au soleil que les travailleurs mécontents lèveront à la fin l’étendard de la révolte. Il est donc logique et juste qu’ils ne déposent pas les armes avant d’avoir pris où il y en a — dans les greniers, dans les magasins, dans les ateliers, dans les palais dorés des monopoleurs, — assez de bien-être, de sécurité, de confort, de luxe même, pour réparer leurs forces épuisées et attendre tranquillement que la production libre puisse, à l’aide de l’outillage socialisé, reprendre un nouvel essor.

    Et malheur à ceux qui voudront s’opposer sous un prétexte quelconque, à cette légitime reprise de possession, par Sa Majesté Tout le Monde, de son héritage volé, car ce serait à eux, en vérité, que s’appliquerait la parole terrible : « Mort aux voleurs ! » — avec les actes vengeurs qui doivent en être la conséquence et la confirmation !

    ***

    Oui, morts aux voleurs !

    C’est à ce cri que, les révolutionnaires se sont vus, depuis des siècles, traqués, persécutés, embastillés, proscrits, vendus, mis en coupe réglée, — c’est à ce cri que, plus d’une fois, ils se sont, fratricides inconscients, décimés les uns les autres ; — c’est à ce cri qu’on a toujours ameuté contre eux les colères folles et les rancunes aveugles ; — c’est à ce cri que les despotismes multicolores, spéculait sur la peur, l’ignorance, l’égoïsme ou l’envie, ont si souvent réussi à les mettre hors la loi, hors l’humanité !

    C’est également à ce cri qu’ils veulent prendre leur revanche.

    Depuis trop longtemps les déshérités de la vie sont traités de « pillards » et de « bandits » par les privilégiés, quand, à bout de patience, ils se décident à revendiquer par la force l’émancipation humaine.

    Depuis trop longtemps dure cette monstrueuse équivoque, transformant, aux yeux de la foule abusée, les victimes en coupables.

    Le jour est venu de rendre à chacun sa place, son rôle et son destin.

    Las, à la longue, de nous entendre accuser des crimes dont nous pâtissons par ceux-là mêmes qui les commettent et en bénéficient, au lieu de courber le dos devant la calomnie, nous entendons désormais regimber, au contraire, et retournant l’outrage contre les insulteurs, leur cracher à la face ce déjà menaçant :
    mort aux voleurs ! Soit ! Nous en sommes.

    ***

    Mais qui donc sont les voleurs !

    S’agit-il de cette population misérable, dans les rangs de laquelle se recrute le triste contingent des prisons et des bagnes, et que proposaient naguère de déporter « administrativement » certains de ces politiciens pour qui le Pouvoir n’est jamais ni assez fort, ni assez encombrant, ni assez redoutable ?

    S’agit-il de réclamer la mort « préventive » pour les pauvres diables que les affres de la faim, l’aveuglement du vice ou l’ivresse brutale des passions jettent parfois, la nuit au coin des rues, le poignard ou le révolver au poing, sur les passants attardés ?

    Non ! mille fois non !

    Ceux-là, — de petits voleurs, en fin de compte — parce qu’ils sont entraînés à demander au crime les satisfactions que la Loi refuse à leurs besoins inassouvis, nous inspirent plutôt de la pitié que de l’horreur ou de la haine. Cette horreur et cette haine, nous les réservons pour la Société inique, démoralisatrice et homicide dont ils sont les premières victimes, et non les moins intéressantes, puisque les préjugés de la routine bourgeoise font qu’il est paradoxal et presque honteux de les excuser ou de les plaindre.

    Combien, cependant ne leur pourrait-on pas trouver de circonstances atténuantes !

    Dans quel monde sont-ils nés, en définitive, dans quel milieu ont-ils grandi et vécu ?

    Dans un milieu vicieux où, du haut en bas de l’échelle — en haut surtout, — tout est immoralité, gangrène et pourriture ; où l’impitoyable droit du plus fort des époques barbares a été remplacé par le droit, plus hypocrite, mais non moins exécrable, du plus coquin ; il n’est point de mérite qui vaille le succès ; où les hommes, séparés par l’égoïsme féroce d’intérêts contradictoires, sont condamnés à se faire la guerre sans trêve ni merci ; — dans un monde où, la pauvreté étant le pire des vices, il faut s’enrichir à tout prix et ne pas regarder, sous peine de mort, si les voisins gèlent quand on a tiré la couverture à soi ; — dans un monde où la fortune des puissants du jour, générateurs et gardiens de la morale publique, se fonde sur l’assassinat et la spoliation des travailleurs ; — dans un monde où la fraternité est une bêtise ; où le pouvoir, la considération, la richesse et l’honneur sont au plus scélérat ; où, sur la principale place de toutes les grandes cités, s’élève un temple somptueux, qu’on nomme la Bourse, consacré au culte du Veau d’or, à l’Agiotage, c’est à dire au Vol organisé !

    Comment donc s’étonner qu’au sein de toutes ces tentatives, en présence de tous ces exemples, il se trouve des gens qui, moins patients que la masse, tentent de faire en petit, pour leur compte personnel, ce qu’ils voient tous les jours accomplir en grand, sans vergogne comme sans remords, par les privilégiés de la haute pègre ?

    D’ailleurs, ils n’agissent qu’à leurs risques et périls, exposant leur liberté, parfois même leur vie, et quand, à l’exemple de ceux qui les jugeront demain, ils essaient de se tailler eux-mêmes leur lot de butin, ils ont, au moins, sur leurs modèles, l’avantage de payer de leur personne.

    Ce n’est pas sur eux, somme toute, que la responsabilité retombe, c’est sur la Société qui les corrompt, les exaspère et les opprime.

    Non ! ce n’est pas contre ces excommuniés, ces parias, ces maudits, — qui, demain, peut-être, épurés par le souffle vivifiant de la Révolution, redeviendront des citoyens utiles et probes, parce qu’ils n’auront plus intérêt à être le contraire, — ce n’est pas contre ceux-là que nous empruntons aux réacteurs leur sinistre devise : « Mort aux voleurs ! »

    ***

    Encore une fois, qui donc sont les voleurs ?

    Ah ! si facile est la réponse, longue serait l’énumération.

    Voleurs, les alchimistes des flibustes Mexicaine, Tunisienne, Égyptienne ou Tonkinoise, les Jeckers de l’Empire, comme ceux de la République bourgeoise, qui, agiotant sur la chair à canon, — de toutes les marchandises les plus abondante et la moins chère ! — font métier de fabriquer de l’or avec du sang !

    Voleurs, les politiciens, leurs compères, qui, nouveaux Judas, leur vendent les fils du peuple, mais pour plus de trente deniers !

    Voleurs, les propriétaires, qui, non contents de s’être indûment approprié la jouissance exclusive du patrimoine commun, obligent encore les autres, traités par eux en vassaux, à leur payer tribut ou rançon !

    Voleurs, les Brêchards affameurs, dont l’escarcelle est gonflée avec du travail non rémunéré !

    Voleurs, les marchands qui trompent sur le poids et la qualité, empoisonnant à petites doses ceux des consommateurs qui n’ont pas le moyen de se payer le luxe de denrées inoffensives !

    Voleurs, le repus fainéants dont l’indigestion s’achète au prix de jeûne organisé des pauvres !

    Voleurs, les seigneurs de la féodalité capitaliste, les barons du coffre-fort, du moellon, de la houille et du fer, dont l’insolente fortune et l’oisiveté crapuleuse sont faites de la misère, de la servitude et de la honte de générations entières !

    Voleurs, les fonctionnaires qui les défendent, budgétivores et buveurs de sueurs, policiers sans entrailles, parlementaires sans conscience, prêtres corrupteurs, magistrats d’inquisition, soudards assassins, traineurs de sabre et faiseurs de lois, gens d’église, de caserne, de prétoire, de geôle et de lupanar, sangsues rapaces, aux millions de suçoirs, qui gardent l’Exploitation aux frais des exploités !

    Tous voleurs, ceux-là, qui, sans jamais mettre la main à la pâte, s’adjugent quand même la plus grosse part du gâteau !

    Ce sont eux, eux seuls, qui, vivant du bien d’autrui, des efforts et du labeur des autres, — lesquels meurent à la peine plus souvent qu’à leur tout, — consomment sans produire au détriment de ceux qui produisent tout en consommant à grand peine, — ce sont eux qui sont les voleurs, les pillards, les assassins !

    Il y a longtemps que la conscience populaire les a jugés et condamnés. Il n’y a plus qu’à les punir.

    Aux volés revient de droit cette mission justicière, et l’heure approche où ils se mettront en devoir de la remplir.

    Et ce ne sera pas seulement, alors, de la justice, ce ne seront pas seulement des représailles méritées, ce sera encore et surtout de la légitime défense.

    Mort aux voleurs !

    Le Groupe parisien de propagande anarchiste

    Genève. Imprimerie Jurassienne, rue des Grottes, 21.


    sources :

    Placard publié dans Le Révolté du 4 février 1882.

    Histoire de la série « Mort aux voleurs ! » : Manfredonia, Gaetano. « Mort aux voleurs », Le Monde libertaire n° 429 (28 janvier 1982).


    [ 1901 & post]

    [ 1888 ?]
    Affiches liées






    [Élections municipales du 8 mai 1887]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections municipales du 8 mai 1887]. — Paris : le Léopard du Panthéon, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 61 × 42 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Moucheraud, Adrien (1865-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte

    texte :

    Élections municipales du 8 mai 1887

    Groupe anarchiste

    Le Léopard du Panthéon

    Compagnons

    Pendant que les ambitieux de tous les partis se disputent, à qui va décrocher la timbale parlementaire ; nous, les anarchistes nous vous dirons : ne votez pas, car voter c’est se soumettre, c’est désigner soi-même son maître ; c’est dire, je suis une bête incapable de me conduire ; voter c’est être dupe ; sans doute les votants croient à l’honnêteté de ceux qu’ils élèvent au pouvoir ; mais chaque jour a son lendemain, dès que le milieu change, l’homme change avec lui, aujourd’hui le candidat s’incline devant vous, demain il vous donnera des autres.

    Que devons-nous faire ? Nous abstenir de voter.

    Au lieu de confier nos intérêts à d’autres, défendons-les nous-mêmes, que les bourgeois ou ceux qui tentent à le devenir, tripotent autour de l’urne. Pour nous, dédaignons cette lutte platonique qui n’a de résultat que de nous donner de nouveaux maîtres qui feront exactement ce qu’ont fait les anciens.

    Point de société libre tant que l’individu ne l’est pas.

    travailleurs marchons la main dans la main avec la devise « ni Dieu, ni Maître » c’est pourquoi nous vous invitons à une Grande Réunion électorale, le samedi 7 mai, à 8 h1/2 du soir, salle Gaucher, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, 46.

    Entrée libre et gratuite

    Vu : le candidat abstentioniste
    Adrien Moucheraud.

    Paris. — Imp. Vert Aîné, rue François-Miron, 8


    sources :
     




    [Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]. — Genève ; Paris : Groupe parisien de propagande anarchiste, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :

    [ texte ; dessin (tête de mort) ]

    texte :

    Propagande anarchiste

    Mort aux voleurs !

    Disparaissez, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés.
    (Conjuration Babeuf) (Manifeste des Égaux)

    prix : cinq centimes

    L’anarchie, c’est l’avenir de l’humanité (Auguste Blanqui) (Notes inédites)
    Notre ennemi, c’est notre maître ! (Lafontaine) (Fables)


    Morts aux voleurs !

    Ces trois mots, placardés sur les murs à certaines heures tragiques, ont toujours eu le don de faire tomber en extase les écrivassiers « comme il faut ».

    Ce que tous ces Messieurs célèbrent à l’envi, ce qu’ils proposent à l’admiration de la postérité, c’est la réserve — chevaleresque peut-être, mais à coup sûr fatale et naïve — des révoltés d’hier, fusillant sans pitié (pour l’honneur de la cause populaire !) ceux des combattants qui, prenant au sérieux l’insurrection et la victoire, s’étaient permis de mettre leur main calleuse, encore toute noire de poudre, sur le moindre lambeau de la proi conquise, à la point du glaive, sur les usurpateurs vaincus.

    Faudra-t-il donc, — pour mériter de nouveau ces éloges suspects, — que les révoltés de demain rééditent, à leur tout, cette tradition néfaste ?

    Faudra-t-il donc, à l’exemple des bourgeois Conventionnels, flétrir et condamner Jacques Roux, conduisant les faubouriens affamés au pillage des accapareurs ?

    Faudra-t-il créer donc, comme en 1848, prendre, en pleine bataille sociale, la défense de la sacro-sainte Propriété contre ses propres victimes, soudainement insurgées parce qu’elles en souffraient trop ?

    Faudra-t-il, une fois de plus, comme en 1871, respecter la Banque de France et les officines de la juiverie, les « droits acquis » et les « domaines » particuliers ?

    Faudra-t-il donc que les sentinelles en guenilles montent de nouveau la garde auprès de la richesse commune expropriée ?

    Faudra-t-il donc frapper, comme traîtres ou sacrilèges, ceux qui, s’étant levés et ayant combattu parce qu’ils n’en pouvaient plus de misère, n’auront pas la vertu de continuer le même martyre, ni d’attendre, le ventre creux, que l’heure « légale » de la soupe ait sonné ?

    Ah ! cette abnégation, cette sagesse — chantées par les poètes et les rhéteurs — ont vraiment coûté trop cher aux pères pour que les fils s’y laissent reprendre !

    Le vieux Blanqui a dit à ce propos une parole bien profonde : « il faut que, vingt-quatre heures après la révolution, le peuple ait déjà goûté les bienfaits du nouvel ordre de choses ! ».

    À quoi bon prendre les armes, en effet, à quoi même vaincre, si, après la victoire, les riches doivent encore rester les riches et les pauvres les pauvres, si l’égalité doit survivre, et si les vainqueurs, entassés dans les mêmes taudis, mangeant le même pain amer de la pauvreté, ne doivent recueillir, en guise de butin, que la continuation des angoisses, des humiliations et des souffrances de la veille ?

    Libre aux privilègiés de se battre pour l’honneur ; c’est pour le vivre et le couvert, c’est pour des satisfactions palpables et matérielles, que se battront les déshérités, parce que chacun se bat pour ce qui lui manque.

    Vienne la crise suprême, et le prolétariat soulevé, secouant enfin les préjugés et les scrupules qui tant de fois lui firent perdre le fruit de ses héroïques efforts, saura se remettre immédiatement en mesure d’utiliser sa victoire. Il ne se contentera plus de proclamer platoniquement ses droits, il les exercera effectivement. Il ne s’en rapportera plus à des dirigeants nouveaux, subitement intronisés à la place des anciens, du soin de lui rendre son bien et de lui octroyer la liberté, mais, jetant au feu le Grand Livre, les titres de rente, les chartes de propriété et toutes paperasses administratives ou judiciaires, il prendra lui-même possession, sans intermédiaire comme sans délai, à l’exemple de nos pères, les paysans de 1789, — ces glorieux « pillards » ! — de toute la richesse sociale, pour l’exploiter et en jouir, à son propre profit.

    C’est parce que leurs besoins ne sont pas satisfaits ; c’est parce qu’ils sont mal nourris, mal couchés, mal vêtus ; c’est parce qu’on leur mesure avec une trop parcimonieuse inégalité la pitance et la place au soleil que les travailleurs mécontents lèveront à la fin l’étendard de la révolte. Il est donc logique et juste qu’ils ne déposent pas les armes avant d’avoir pris où il y en a — dans les greniers, dans les magasins, dans les ateliers, dans les palais dorés des monopoleurs, — assez de bien-être, de sécurité, de confort, de luxe même, pour réparer leurs forces épuisées et attendre tranquillement que la production libre puisse, à l’aide de l’outillage socialisé, reprendre un nouvel essor.

    Et malheur à ceux qui voudront s’opposer sous un prétexte quelconque, à cette légitime reprise de possession, par Sa Majesté Tout le Monde, de son héritage volé, car ce serait à eux, en vérité, que s’appliquerait la parole terrible : « Mort aux voleurs ! » — avec les actes vengeurs qui doivent en être la conséquence et la confirmation !

    Oui, morts aux voleurs !

    C’est à ce cri que, les révolutionnaires se sont vus, depuis des siècles, traqués, persécutés, embastillés, proscrits, vendus, mis en coupe réglée, — c’est à ce cri que, plus d’une fois, ils se sont, fratricides inconscients, décimés les uns les autres ; — c’est à ce cri qu’on a toujours ameuté contre eux les colères folles et les rancunes aveugles ; — c’est à ce cri que les despotismes multicolores, spéculait sur la peur, l’ignorance, l’égoïsme ou l’envie, ont si souvent réussi à les mettre hors la loi, hors l’humanité !

    C’est également à ce cri qu’ils veulent prendre leur revanche.

    Depuis trop longtemps les déshérités de la vie sont traités de pillards et de bandits par les privilégiés, quand, à bout de patience, ils se décident à revendiquer par la force l’émancipation humaine.

    Depuis trop longtemps dure cette monstrueuse équivoque, transformant, aux yeux de la foule abusée, les victimes en coupables.

    Le jour est venu de rendre à chacun sa place, son rôle et son destin.

    Las, à la longue, de nous entendre accuser des crimes dont nous pâtissons par ceux-là mêmes qui les commettent et en bénéficient, au lieu de courber le dos devant la calomnie, nous entendons désormais regimber, au contraire, et retournant l’outrage contre les insulteurs, leur cracher à la face ce défi menaçant :
    mort aux voleurs ! Soit ! Nous en sommes.

    Mais qui donc sont les voleurs !

    S’agit-il de cette population misérable, dans les rangs de laquelle se recrute le triste contingent des prisons et des bagnes, et pour qui l’on vient de faire cette loi inique, sur les récidivistes, pour les envoyer crevés des fièvres de Cayenne.

    S’agit-il de réclamer la mort « préventive » pour les pauvres diables que les affres de la faim, l’aveuglement du vice ou l’ivresse brutale des passions jettent parfois, la nuit au coin des rues, le poignard ou le révolver au poing, sur les passants attardés ?

    Non ! mille fois non !

    Ceux-là, — de petits voleurs, en fin de compte — parce qu’ils sont entraînés à demander au crime les satisfactions que la Loi refuse à leurs besoins inassouvis, nous inspirent plutôt de la pitié que de l’horreur ou de la haine. Cette horreur et cette haine, nous les réservons pour la Société inique, démoralisatrice et homicide dont ils sont les premières victimes, et non les moins intéressantes, puisque les préjugés de la routine bourgeoise font qu’il est paradoxal et presque honteux de les excuser ou de les plaindre.

    Combien, cependant ne leur pourrait-on pas trouver de circonstances atténuantes !

    Dans quel monde sont-ils nés, en définitive, dans quel milieu ont-ils grandi et vécu ?

    Dans un milieu vicieux où, du haut en bas de l’échelle — en haut surtout, — tout est immoralité, gangrène et pourriture ; où l’impitoyable droit du plus fort des époques barbares a été remplacé par le droit, plus hypocrite, mais non moins exécrable, du plus coquin ; il n’est point de mérite qui vaille le succès ; où les hommes, séparés par l’égoïsme féroce d’intérêts contradictoires, sont condamnés à se faire la guerre sans trêve ni merci ; — dans un monde où, la pauvreté étant le pire des vices, il faut s’enrichir à tout prix et ne pas regarder, sous peine de mort, si les voisins gèlent quand on a tiré la couverture à soi ; — dans un monde où la fortune des puissants du jour, générateurs et gardiens de la morale publique, se fonde sur l’assassinat et la spoliation des travailleurs ; — dans un monde où la fraternité est une bêtise ; où le pouvoir, la considération, la richesse et l’honneur sont au plus scélérat ; où, sur la principale place de toutes les grandes cités, s’élève un temple somptueux, qu’on nomme la Bourse, consacré au culte du Veau d’or, à l’Agiotage, c’est à dire au Vol organisé !

    Comment donc s’étonner qu’au sein de toutes ces tentatives, en présence de tous ces exemples, il se trouve des gens qui, moins patients que la masse, tentent de faire en petit, pour leur compte personnel, ce qu’ils voient tous les jours accomplir en grand, sans vergogne comme sans remords, par les privilégiés de la haute pègre ?

    D’ailleurs, ils n’agissent qu’à leurs risques et périls, exposant leur liberté, parfois même leur vie, et quand, à l’exemple de ceux qui les jugeront demain, ils essaient de se tailler eux-mêmes leur lot de butin, ils ont, au moins, sur leurs modèles, l’avantage de payer de leur personne.

    Ce n’est pas sur eux, somme toute, que la responsabilité retombe, c’est sur la Société qui les corrompt, les exaspère et les opprime.

    Non ! ce n’est pas contre ces excommuniés, ces parias, ces maudits, — qui, demain, peut-être, épurés par le souffle vivifiant de la Révolution, redeviendront des citoyens utiles et probes, parce qu’ils n’auront plus intérêt à être le contraire, — ce n’est pas contre ceux-là que nous empruntons aux réacteurs leur sinistre devise : « Mort aux voleurs ! »

    Et ne sont-ils pas préférables à ces travailleurs qui à bout de ressources s’en vont mendier à tête basse — après avoir produit tant de richesses à la société — et n’ont pour tout courage que le suicide, au lieu de se venger sur cette bourgeoisie, qui est la cause de leur misère, puisqu’ils font tant que de faire le sacrifice de leur vie.

    Encore une fois, qui donc sont les voleurs ?

    Ah ! si facile est la réponse, longue serait l’énumération.

    Voleurs, les alchimistes des flibustes Mexicaine, Tunisienne, Égyptienne ou Tonkinoise, les Jeckers de l’empire, comme ceux de la République bourgeoise, qui, agiotant sur la chair à canon, — de toutes les marchandises les plus abondante et la moins chère ! — font métier de fabriquer de l’or avec du sang !

    Voleurs, les politiciens, leurs compères, qui, nouveaux Judas, leur vendent les fils du peuple, mais pour plus de trente deniers !

    Voleurs, les propriétaires, qui, non contents de s’être indûment approprié la jouissance exclusive du patrimoine commun, obligent encore les autres, traités par eux en vassaux, à leur payer tribut ou rançon !

    Voleurs, les Watrins affameurs, dont l’escarcelle est gonflée avec du travail non rémunéré !

    Voleurs, les marchands qui trompent sur le poids et la qualité, empoisonnant à petites doses ceux des consommateurs qui n’ont pas le moyen de se payer le luxe de denrées inoffensives !

    Voleurs, le repus fainéants dont l’indigestion s’achète au prix de jeûne organisé des pauvres !

    Voleurs, les seigneurs de la féodalité capitaliste, les barons du coffre-fort, du moellon, de la houille et du fer, dont l’insolente fortune et l’oisiveté crapuleuse sont faites de la misère, de la servitude et de la honte de générations entières !

    Voleurs, les fonctionnaires qui les défendent, budgétivores et buveurs de sueurs, policiers sans entrailles, parlementaires sans conscience, prêtres corrupteurs, magistrats d’Inquisition, soudards assassins, traineurs de sabre et faiseurs de lois, gens d’église, de caserne, de prétoire, de geôle et de lupanar, sangsues rapaces, aux millions de suçoirs, qui gardent l’Exploitation aux frais des exploités !

    Tous voleurs, ceux-là, qui, sans jamais mettre la main à la pâte, s’adjugent quand même la plus grosse part du gâteau !

    Ce sont eux, eux seuls, qui, vivant du bien d’autrui, des efforts et du labeur des autres, — lesquels meurent à la peine plus souvent qu’à leur tout, — consomment sans produire au détriment de ceux qui produisent tout en consommant à grand peine, — ce sont eux qui sont les voleurs, les pillards, les assassins !

    Il y a longtemps que la conscience populaire les a jugés et condamnés. Il n’y a plus qu’à les punir.

    Aux volés revient de droit cette mission justicière, et l’heure approche où ils se mettront en devoir de la remplir.

    Et ce ne sera pas seulement, alors, de la justice, ce ne seront pas seulement des représailles méritées, ce sera encore et surtout de la légitime défense.

    Mort aux voleurs !

    Le Groupe parisien de propagande anarchiste

    Genève. — Imprimerie Jurassienne.


    sources :

    Reprise mise à jour vers 1886 [1] ou peu après du placard publié dans Le Révolté du 4 février 1882.

    Exemplaire repris de :
    https://militants-anarchistes.info/spip.php?article13582 (qui date l’affiche de 1888)
    https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/mort_aux_voleurs_2.jpg

    Histoire de la série « Mort aux voleurs ! » : Manfredonia, Gaetano. « Mort aux voleurs », Le Monde libertaire n° 429 (28 janvier 1982).

    Notes

    [1L’affiche reprend de nouvelles références depuis sa prédécétrice ; dont
    — une référence à La loi instaurant la relégation des récidivistes, votée le 27 mai 1885 ;
    — une référence à Jules Watrin, sous-directeur d’une mine de charbon, dont la défenestration et le lynchage le 26 janvier 1886 est connue sous le nom de « watrinade de Decazeville ».


    1882

    [ 1901 & post]
    Affiches liées



    [Des anarchistes au électeurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Des anarchistes au électeurs]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier violet ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; papier lilas ]

    texte :

    Des anarchistes au électeurs

    Nous crions toujours la même chose : il ne faut pas voter, parce que voter, c’est se donner un maître, par suite se condamner à lui obéir. — Du jour où un homme est investi d’une fonction quelconque : — 1° Il se pourrit dans le milieu gouvernemental — absolument comme une belle et saine fille, que l’on mettrait dans une maison de tolérance. — 2° Il se sert de l’autorité que vous lui avez concédée, et par conséquent en abuse : de même un camarade qui passe chef à l’usine, vous traite bientôt en chien, et à l’occasion vous met à la porte. — Un soldat qui obtient un grade, vous met à la salle de police, après avoir été votre meilleur camarade.

    D’ailleurs, que nous a donné le suffrage, dit universel, depuis 40 ans que nous en usons ? Rien. — Notre misère, au contraire, augmente de plus en plus.

    Nous pourrons voter des siècles et des siècles, sans obtenir le moindre changement : donc, refusons notre sanction à l’Autorité ; passons-nous de gouvernement.

    Oui, dira-t-on, mais par quoi remplacerez-vous le gouvernement ? — C’est comme si l’on demandait par quoi l’on remplacerait une bande de brigands organisée, qui pillerait, rançonnerait toute une contrée.

    Mais comment une société sans gouvernement pourra-t-elle fonctionner ? — Comme aujourd’hui ! Les ouvriers porteront leurs produits dans des magasins appropriés pour leur métier, et prendront tout ce qui leur est nécessaire dans les magasins des autres professions. Ce mode de faire, supprimera la monnaie, une des causes principales de toutes les iniquités qui se commettent.

    Oui, mais dans les villes, on ne fabrique que des objets manufacturés, comment subsistera-t-on ? — En faisant l’échange avec les travailleurs des campagnes : on leur fournira les produits manufacturés, habillements, instruments aratoires, etc., et ils nous fourniront les produits de la terre.

    Les produits sont-ils assez abondants ? — Les produits pour la consommation, sont plus du double des besoins : les objets manufacturés, sont plus du triple des demandes. Qu’est-ce que ça sera, quand l’on aura intérêt à mettre la machine partout ?

    Mais les hommes sont méchants, ils ne s’accorderont pas, ils se disputeront les produits ? — Est-ce qu’on se dispute, près d’une rivière, pour puiser de l’eau ; se bat-on, pour respirer plus d’air que son voisin ? — Quand tous les produits seront à discrétion, comme l’eau et l’air, on ne se disputera plus.

    Et cette manière de faire supprimera le fonctionnarisme : police, gendarmes, armée, douane, etc., et donnera, par ce fait, des bras de plus au travail utile ; — supprimera le vol dans sa base. Là où il n’y a rien à voler, il n’y a pas de voleur. — Le fonctionnarisme n’a sa raison d’être que parce que la propriété individuelle existe, et qu’il faut empêcher aux déshérités de prendre le fruit de leur travail.

    Mais l’on gaspillera les produits ? — Cela nous représente l’apprenti pâtissier rentrant chez un patron et mangeant des gâteaux à s’en rendre malade ; il arrive à se modérer tout seul et bientôt à ne plus en abuser. — Une chose ne fait plus envie, quand on peut l’avoir à discrétion.

    Mais il y aura des paresseux ? — On calcule que dans l’état actuel du machinisme (tiré des statistiques officielles), il suffirait à chacun, pour vivre, de travailler une demi-heure par jour, au maximum. — Quel est celui qui ne le fera pas de bonne volonté, ayant la faculté de la faire quand ça lui fera plaisir, et en reconnaissant la nécessité ?

    Pour arriver à cette société, il faut se « passer* » des gouvernements, de la même manière que nos pères de 89 ont abattu l’Autorité du Clergé et des Nobles — c’est-à-dire par la force, par la Révolution Sociale, — et non par un bulletin de papier.

    Il faut s’emparer de la terre et de l’usine et produire :

    Un pour tous, tous pour un

    Comme la révolution s’avance à grands pas, étudions la Questions sociale, pour ne pas la laisser escamoter — comme les précédentes — par les rastaquouères de la Politique, — se diraient-ils socialistes-révolutionnaires.

    Vive la Révolution sociale & l’Anarchie !

    Élections législatives du 22 septembre 1889.

    Vu : le candidat (pour la forme) :

    Arrondissement.

    Circonscription.

    (*) Les électeurs comprendront ce que nous avons voulu dire par « se passer » de… — La liberté de la presse donne la liberté d’écrire « moyennant que l’on ne dise pas ce qu’il faut faire de cette latrine »

    N.-B. — Les quelques idées émises ci-dessus méritent d’être approfondies ; à cet effet, nous convions tous les ouvriers à venir les étudier avec nous, ainsi que beaucoup d’autres, que faute de place, nous n’avons pu donner un aperçu.

    Impr. G. Brunet. 25, rue Stephenson.


    sources :

    Archives de la préfecture de police (Paris).

    Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — nouvelle éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.



    image indisponible

    [Égaux de Montmartre … À bas Ferry]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Égaux de Montmartre … À bas Ferry]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Vaillant, Auguste (1861-1894)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte : papier rouge ]

    texte :

    Égaux de Montmartre … À bas Ferry

    […]

    une affiche de 1887 (la même ?) :

    Peuple de Paris, la République est en danger !

    Le congrès de Versailles va nommer le successeur de Grévy.

    Et c’est « Ferry famine », c’est « Ferry Tonkin », « Ferry, le valet de Bismarck » à qui une coalition monstrueuse veut livrer la République !

    Républicains de toutes nuances, socialistes, révolutionnaires, laisserons-nous commettre un pareil crime ?

    Non, mille fois non !

    Le sang ne doit pas couler inutilement, mais nous ne reculerons devant aucun sacrifice pour empêcher que la France soit représentée par le dernier des lâches !

    Citoyens, préparons-nous et veillons !

    La République est en danger !

    Pour les Égaux de Montmartre,
    la commission : Maxime Lisbonne, président ; Chevalier, Pénaud, Vaillant, Valmy, délégués.

    réunion publique

    Paris, juin 1889


    sources :

    1889 ou 1887 ?

    Si Marc Angenot (ou les Archives de la Préfecture de Police) signale cette affiche comme anarchiste, les Égaux de Montmartre sont un groupe socialiste, même si un de ses membres — Auguste Vaillant, signataire de l’affiche — va évoluer vers l’anarchisme.

    Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — Nouv. éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.



    [Élections législatives du 22 septembre 1889 ; À bas la politique !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections législatives du 22 septembre 1889 ; À bas la politique !]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bertrand, H.  ; Tessier, Blaise
    • Presse citée  : Révolte, La (Paris, 1887-1894)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; affichette ]

    texte :

    Élections législatives du 22 septembre 1889
    (XXe arrondissement)

    À bas la politique !

    Travailleurs !

    Le plus écœurant spectacle que l’on puisse voir, c’est celui que présentent tous ceux de votre classe qui, trompés, bernés, roulés continuellement par les politiciens de tous les partis autoritaires, vont néanmoins participer à la bouffonnerie électorale en se rendant aux urnes.

    Quoi ! Les leçons du passé seront donc toujours inutiles ! Quoi ! 40 ans d’expérience du suffrage universel ne vous ont-ils pas démontré non seulement l’impuissance du régime parlementaire, mais encore son hypocrisie ?

    Nous avons de dures vérités à vous dire ; puisse notre voix être écoutée par vous, et nos efforts ne pas être inutiles.

    Travailleurs, écoutez :

    Vous n’êtes pas plus peuple souverain que ceux qui vous gouvernent ne sont vos valets. Durant toute votre existence de forçats du travail, vous usez votre intelligence et vos forces pour produire toutes les richesses qui s’étalent à la vue de chacun et dont la jouissance n’est permise qu’aux rusés qui vous exploitent. Vous subissez une immense injustice, puisque, créateurs de tout ce qui engendre le confortable pour les possédants vous êtes privés même du nécessaire. La Propriété. individuelle, cause de toutes les discordes sociales, permet à une minorité d’oisifs d’accaparer à leur profit la plus grande partie des richesses du globe sans s’inquiéter si la grande masse a sa suffisance : Vous êtes des victimes de la Propriété individuelle.

    Jetez un coup d’œil autour de vous, voyez la manière dont vous vivez, les taudis que vous habitez, la pénurie de vos vêtements et de votre nourriture, passez en revue les tourments et les misères que vous subissez et que vous subirez encore, vous et vos familles, car pour vous tous l’avenir n’existe pas ; réfléchissez à tout cela, et ensuite souffrez qu’on aie l’ironie de vous appeler peuple souverain.

    Peuple souverain, quelle audace ! Vous n’êtes que des damnés, des esclaves de la misère, et tous ceux qui aujourd’hui vous passent la main sur le dos pour mendier vos suffrages ne sont que vos futurs maîtres, qui, lorsqu’ils seront élus, sauront bien diriger contre vous le bâton du pouvoir. Car entre les électeurs qui sont des gouvernés, et les élus qui sont gouvernants, les intérêts sont loin d’être semblables : Ainsi vous tout à gagner d’un changement social qui anéantisse l’exploitation humaine, tandis que vos maîtres ont tout intérêt à faire durer celle exploitation infâme qui seule les fait vivre.

    Malgré 40 ans de régime représentatif et 18 ans de république, n’êtes-vous pas comme sous l’empire ou la royauté, toujours les mêmes exploités qu’on flatte pour endormir vos défiances au moment des élections, et dont ou fait ensuite moins de cas que du bétail ? N’êtes-vous pas toujours les dindons de la farce ? Alors pourquoi aller aux urnes ? Pourquoi, en votant, donner une approbation à toutes les infamies et à toutes les misères que vous subissez ? Sachez-le donc une bonne fois, camarades de travail : Si la classe gouvernante et possédante détient entre ses mains un superflu de richesse qui vous fait tant besoin, c’est parce que vous lui donnez le droit de vous considérer comme des machines à produire pour elle. En votant, vous ne pouvez que sanctionner votre esclavage.

    N’espérez donc pas à l’aide de bulletins de vote obtenir pour chacun sa place au banquet de la vie : Les détenteurs du capital, moins ignorants que vous, ne se sont jamais laissés et ne se laisseront jamais exproprier de bonne volonté ; ils ont à leur service la force armée (que vous leur fournissez) et qu’ils appellent la légalité ; et ils vous montreront toujours que votre droit n’est rien sans la force de le faire valoir.

    Voila pourquoi il est aussi stupide d’attendre du suffrage universel un véritable affranchissement, que d’espérer un paradis dans un autre monde.

    Voilà pourquoi, en vous entraînant à l’agitation électorale et en vous faisant gober la parade politique, tous les candidats, quels qu’ils soient, vous trompent et méritent la bastonnade.

    Donc, Travailleurs, ayez moins de naïveté et plus d’énergie. Ne votez pas.

    Abstenez-vous de prendre part à la mascarade autoritaire ; aux niais et aux coquins qui quémandent vos voix, répondez que puisque l’on vous croit assez sages pour choisir vos maîtres, vous seriez plus intelligents de vous en passer. Et envoyez au diable boulangistes et anti-boulangistes, républicains, réactionnaires ou socialistes parlementaires : tous se valent par le fait qu’ils sont candidats. Mais ne vous en tenez pas à cette abstention ; soyez convaincus qu’une Révolution violente et consciente seule peut faire naître une société plus naturelle, où la discorde et la propriété individuelle, c’es.-à-dire l’intérêt bestial, feront place à la solidarité et à l’intérêt général engendrés par le communisme anarchiste.

    Les lois naturelles sont justes parce qu’elles sont simples à observer et qu’elles n’oppriment personne ; elles vous disent que nul n’a le droit d’exploiter son semblable : Souvenez-vous en !

    L’inaction, c’est la mort morale, c’est l’abrutissement ; ayez conscience de vos forces, et au lieu de rester les bras croisés pour vous affranchir, Ouvriers, soyez enfin des hommes : Revoltez-vous !

    À bas la Politique ! Vive la Révolution sociale ! Vive l’Anarchie !

    POUR LES GROUPES ANARCIIISTES• DU XX° ARRONDISSEMENT :

    Vu : Les Candidats pour la forme :
    H. Bertrand, pour la 1re circonscription ;
    B. Tessier, pour le 2e circonscription.

    Lire tous les Samedis La Révolte , organe des idées Communistes-Anarchistes
    En Vente chez les principaux Libraires

    Imp. F. Harry, 54, rue des Archives.


    sources :

    Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — Nouv. éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.




    [Le Père Peinard au populo]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Élection au Conseil général du 28 juillet 1889.

    Le Père Peinard

    Au populo

    Les amis, je me fous candidat. Mais je ne vous prends pas en traître ; ne votez pas pour moi ; élu je serais aussi salop que te premier venu. Ce que j’en fais c’est pour engueuler un brin toute la bande des légumeux et jaspiner quelques vérités aux bons bougres.

    Nous ne sommes pas heureux ; nous avions compté sur le suffrage universel pour changer un peu notre sort, il faut en rabattre, nom de dieu ! Plus on fait d’élections, moins ça change.

    Les richards et les gouvernants se servent du truc électoral pour nous rouler ; à notre honte, mille bombes, faut avouer que jusqu’ici, ils ont bougrement réussi : ils nous appellent Peuple souverain, — cochonne de souveraineté que la nôtre ! Trimer comme des forçats, bouffer de la vache enragée, et en fin de compte crever à l’hôpital, — c’est notre vie !

    Faut mettre ordre à ça, nom de dieu ! Mais ne croyez vas qu’en nommant un copain on arriverait à quelque chose : une fois élu c’est plus un , copain, c est un supérieur. Je l’ai déjà dit : à batelier, le camaro qui passe contremaître devient mufle ; à la caserne le griffeton qui monte en grade devient rosse.

    Qu’ils soient bourgeois ou ouvriers, socialistes ou réacs, nue fois élus, les types se foutent de nous. Autant ils sont peloteurs avant, autant ils sont arrogants après. Dam, y a rien de drôle, ils sont nos maîtres. C’est pourquoi, nom de dieu, torchons-nous le cul des bulletins de vote !

    Envoyons dinguer tous ces chameaux. ! Ceux qui aujourd’hui veulent être conseillers généraux, et ceux qui voudront être députés demain.

    À quoi servent les conseillers généraux ? À nous faire cracher la belle galette pour engraisser les budgétivores. — De ça nous avons soupé !

    Ce que nous voulons, nom de dieu, c’est qu’il n’y ait plus de feignants qui vivent de notre travail ; de gros richards qui gaspillent la boustifaille de cent familles. Ce que nous voulons c’est foutre dehors cette racaille d’employés et de gouvernants que nous gobergeons bêtement.

    Nous sommes assez grands pour faire nos affaires nous-mêmes : à bas les Patrons et les gouvernants !

    Mais ça ne viendra pas tout seul. Foutons les pieds dans le plat ! Ce n’est qu’un chambardement complet qui donnera au populo les trois choses indispensables à l’existence : le logement, le vêtement et la boustifaille.

    Pour ça, tonnerre, ne votons plus ! Foutons les richards en l’air, et que les paysans prennent la terre, les ouvriers l’usine, les mineurs la mine !

    Vive la Sociale, nom de dieu !

    Vu : Peinard, candidat (pour la fôoorme).

    Pour plus d’explications, les bons bougres n’ont qu’à se payer chaque dimanche le « Père Peinard », réflecs d’un gniaff. Pour deux ronds, chez un chaud de journaux, Ils en verront la farce

    Paris. — Imp. des Arts et Manufactures, rue Saint-Jacques, 207.


    sources :

    Archives Nationales, Fond IFHS, côte : 14AS 122/ 4



    [Le Père Peinard au populo]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Ça ira_ (le : 1888-1889)  ; Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Élection législative du 27 janvier.

    Le Père Peinard

    au populo

    L’occasion est chouette pour placarder des affiches sans timbres et. parler des Jean-foutres de la politique. J’en profite !

    Soupé de la politique ! Les gouvernants se foutent de nous ; ils nous appellent peuple souverain en vérité nous sommes esclaves. — S’esquinter à turbiner, battre la dèche, crever la faim : c’est notre vie ! Et pendant que les gosses et la compagne se serrent le ventre et ont froid, les riches la mènent joyeuse.

    Faut que ça change, nom de dieu ! Ouvrons les quinquets.

    Élire un député, e est de la foutaise. C’est un maître qu’on se donne. — À l’armée, un simple soldat qui monte en grade devient rosse ; de même à l’atelier un bon copain qui passe contre-maître devient mufle : c’est dans la nature humaine, le commandement étouffe les bonnes qualités.

    Pour un député, c’est kif-kif ! Moi-même, qui me crois un bon zigue, si des gourdes me nommaient, je me gât[…]
    de pourritures, mauvais truc pour la conserver !

    Au lieu de donner nos voix à cette clique, vaudrait mieux leur donner ce qui leur revient réellement : des coups de pied dans le cul.

    Car enfin à quoi passent leur teilles les députés et toute la séquelle de l’État ? À fabriquer des lois au bénef des riches et à rouler les pauvres bougres.

    Les abrutis répètent en perroquets : « faut un gouvernement, faut des patrons, on peut pas vivre sans ça. »

    De la farce ! Si nous cessions de turbiner pour les patrons et si nous refusions l’impôt au gouvernement : Mince de gueule qu’ils feraient ! — Ils crèveraient, car c’est de la vermine qui se nourrit de notre chair, de notre sang.

    Au lieu d’aller voter pour un salopiaud quelconque, vaut mieux, mille bombes, apprendre à vivre sans gouvernement et sans singes, faire ses affaires soi-même ! Pour y arriver, il n’y a à compter que sur notre poigne et sur un chambardement général.

    C’est par la force, la Révolution violente, que nous exproprierons les richards et que nous foutrons la vieille société par terre. — Le mot d’ordre doit être :

    La terre aux paysans !! L’usine aux ouvriers !!

    Le logement, le vêtement et la boustifaille pour tous !

    Aussi au lieu de m’emballer pour Jacquot, Boulange ou Boulé, je gueule :

    Vive la sociale ! vive l’anarchie !

    Vu : Peinard, candidat (pour la forme).

    Imp. du « Ça ira », rue du Buisson-St-Loup, 29.


    sources :

    Archives Nationales, Fond IFHS, côte : 14AS 122/ 4



    [Le Père Peinard au populo]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Éditions législatives du 22 septembre 1889

    Le Père Peinard

    au populo

    Ouf ! nom de dieu ! les voici venir ces fameuses élections législatives ! Qu’en sortira-t-il ? Du vent ! Malheureux nous sommes, malheureux nous resterons. Volés par les patrons, écorchés par les gouvernants, c’est notre sort.

    D’où sortent-ils ces jeanfoutres qui veulent faire notre bonheur, et poussent comme des champignons dans la saison des élections ? Faut être fourneau, pour gober qu’un député va s’occuper des affaires du Populo : Élu, il se fout de nous comme de l’an 40 : en fait de bonheur, il fait le sien.

    Ouvrons l’œil, nom de dieu, ne nous laissons pas pincer aux blagues des candidats ; aucun de ces salops ne vaut la corde pour le pendre :

    Royalistes, badingueusards, boulangistes, opportunards, radicaux ou socialistes ambitieux, nous la font à l’oseille ! Choisir dans cette fripouillerie multicolore ? Oh ! là là, non ! C’est tout du même tonneau !

    Soupé de tout ça ! Des gouvernants nous avons plein le cul. Y a des types qui disent : Par quoi remplacer le gouvernement ? — Pauvres amis ! C’est comme s ils disaient : Quoi foutre à la place des loups que des gas solides ont assommés ?

    Toutes les lois sont faites contre nous : elles nous tondent par l’impôt, nous saignent, par la conscription. C’est demander la lune que d’exiger des lois utiles au populo. Toutes n’ont qu’un but : protéger les curés, les fonctionnaires, les proprios, les patrons : tous ces cochons sont gras de notre misère !

    Assez des fumisteries politiques ! Ce qu’il nous faut, c’est la boustifaille, le logement, le vêtement, — pour les petits comme pour les grands ! Voilà qui est plus sérieux que la couillonnade du Vote.

    Ce qu’il faut aux Paysans, c’est la Terre ! Il est temps de foutre la fourche aux fesses des rentiers et des richards des villes, qui mangent le blé que les bons bougres ont semé.

    Aux Ouvriers, il faut l’Usine ! Nous sommes assez marioles pour turbiner sans singes.

    Ce n’est foutre pas le vote qui nous donnera ça : voter c’est une blague infecte. C’est par la force que nous ferons dégorger les richards : la Révolution s’avance dare dare, soyons à l’œil pour ne pas la laisser escamoter comme les précédentes par les tripoteurs de la politique.

    Vive la Sociale ! Vive l’Anarchie !

    Grâce à la vache de loi contre les candidatures multiples, il me faut truquer pour placarder mes affiches sans timbre. Un copain se fout candidat pour la circonstance, — c’est un bon type, — malgré ça ne votez pas pour lui, élu il roulerait le Populo comme le premier Bourgeois venu. De même qu’une bath fille saine se pourrit en entrant dans une maison de tolérance, — de même un bon Bougre se pourrit en entrant à la Chambre des Députés.

    Le Père Peinard

    Pour plus d’explications, les bons bougres n’ont qu’à ce payer chaque dimanche Le Père Peinard, réflecs d’un gniaff. Pour deux ronds, chez un chand de journaux, ils en verront la farce. — Bureaux : 16, rue du 4-Septembre, Paris.

    Vu le candidat pour la fôorme :

    Paris. — Imp. […]


    sources :

    Archives Nationales, Fond IFHS, côte : 14AS 122/ 4



    [Le Père Peinard au populo]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Scrutin de ballotage du 6 octobre 1889.

    Le Père Peinard

    au populo

    Ils vont bien les gouvernants, nom de dieu ! Mince de chie qu’ils ont pour s’asseoir sur les décisions du suffrage universel. Pour le coup, les lecteurs de Montmartre doivent en faire une gueule.

    Hein, j’avais t’y raison de dire que le vote est une couillonnade infecte ?

    Enfin, cette farce finit dimanche. Si on m’écoutait, ça serait vite réglé : le populo planterait là les candidats et les laisserait se ballotter à leur guise.

    Mais non ! Il a déjà expédié pas Mal de jean-foutres à la Chambre il viendra à compléter la collection.

    C’est pas tout que de votailler, faut songer au lendemain, nom de dieu ! Aurons-nous un peu plus de bien-être à la clé ? Les patrons seront-ils moins [?]sses, les proprios moins rapins, les gouvernants moins filous ?

    Cet hiver chacun aura-t-il le turbin et le boulottage assurés ?

    On ne pense pas à tout ça. En revanche on blague beaucoup de la révision. Réviser quoi ? La Constitution de 1875 ? Je parie que nous ne sonmes pas un sur mille qui la connaissons, cette constitution de malheur.

    Et puis voyons les Constitutions, nous en crevons, nous n’en vivons pas. Une miche de pain et un bifteack me bottent bougrement mieux que toutes les Constitutions possibles.

    Tout de même, si on veut y aller carrément, j’en suis pour la Révision. Mais foutre, une révision fadée, aux petits oignons.

    Révisons les Fortunes ! C’est pas juste qu’un salop comme Rothschild, ait des millions, tandis que le Populo trime dur et crève de faim.

    Révisons les Propriétés ! Que celui qui sème, récolte. Les paysans ont soupé de payer la rente aux feignasses.

    Révisons le Gouvernement ! Foutons le cul-par-dessus tète, et [tsoy]ons à l’œil pour empêcher qu’on en rebâtisse un nouveau.

    Une fois sur le tas, allons-y carrément. Révisons un brin les richards eux-mêmes. Ils nous en ont fait assez voir de toutes les couleurs : chacun son tour, nom de dieu !

    Voilà la Révision que je gobe. Mais une Révision pondue par les [bou]ffe-galette de la Chambre : une Révision sur le papier, c’est bon pour torcher le cul.

    C’est pourquoi je dis aux bons bougres : si vous êtes marioles ne votez soyez à l’œil pour le grand chambardement et gueulez :

    Vive la Sociale ! Vive l’Anarchie !

    Grâce à la vache de loi contre les candidatures multiples, il me faut truquer pour placarder mes affiches sans timbre. Un copain se fout candidat pour la circonstance, — c’est un bon type, — malgré ça ne votez pas pour lui, élu il roulerait le Populo comme le premier Bourgeois venu. De même qu’une bath fille saine se pourrit en entrant dans une maison de tolérance, — de même un bon Bougre se pourrit en entrant à la Chambre des Députés.

    Le Père Peinard

    Pour plus d’explications, les bons bougres n’ont qu’à ce payer chaque dimanche Le Père Peinard, réflecs d’un gniaff. Pour deux ronds, chez un chand de journaux, ils en verront la farce. — Bureaux : 16, rue du 4-Septembre, Paris.

    Vu le candidat pour la fôorme : Rossignol P. […]

    Paris. — Imp. […]


    sources :

    Archives Nationales, Fond IFHS, côte : 14AS 122/ 4



    [Les anarchistes au Peuple de Paris]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les anarchistes au Peuple de Paris]. — Paris : Le Ça ira : La Révolte (Paris), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Ça ira, le (Paris, 1888-1889)  ; Révolte, La (Paris, 1887-1894)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives du 27 janvier 1889.

    Les Anarchistes au Peuple de Paris

    Nos maîtres nous appellent aux urnes. — Qu’allons-nous y faire ?

    Choisir sur les proclamations des candidats celui qui promet le plus de réformes ? À quoi bon !

    Les législateurs peuvent être scélérats ou honnêtes ; peu importe ! Nos misères n’en seront ni augmentées ni atténuées.

    Que nous font leurs dilapidations, leurs vols, ou leurs économies, à nous qui n’avons rien ?

    Le gouvernement (monarchique ou républicain), est toujours aux ordres des capitalistes, sa seule mission est de faire respecter leurs richesses.

    Toutes nos souffrances, toutes nos peines n’ont d’autre cause que l’organisation sociale actuelle, basée sur la propriété individuelle.

    Tant qu’une poignée d’hommes pourront faire trimer l’ouvrier à leur profit ; tant que la terre, les usines, toutes les richesses sociales resteront entre les mains des fainéants, il ne pourra y avoir pour le Peuple d’amélioration.

    Les républicains de la veille, proscrits de l’Empire : Clémenceau, Floquet, etc., eux en qui le Peuple avait toute confiance, ont-ils pu faire, depuis qu’ils sont au Pouvoir, une seule loi en faveur de l’ouvrier ?

    Non ! — Donc, le salut n’est pas au fond des urnes.

    Voter, c’est consacrer l’autorité, la rendre forte de notre approbation. Voter, c’est souscrire à notre exploitation, l’affirmer juste et immuable.

    Abstenons-nous !

    Voter pour Jacques, c’est voter le maintien de la misère actuelle, donner raison au Gouvernement.

    Mais, n’allons pas par répugnance pour Ferry-Floquet, nous jeter dans les bras d’un nouveau maître !

    Boulanger élu, qu’adviendra-t-il ?

    La dissolution de la chambre ! Une Constituante. Puis une nouvelle Constitution… Or, nous ne vivons pas de Constitution, mais de pain !

    Quel que soit ce Gouvernement de demain, il y aura toujours des patrons, des propriétaires, des rentiers, des parasites, pour vivre de notre travail.

    Alors rien de changé sauf l’étiquette.

    Voter pour Boulanger, c’est raffermir le principe d’autorité qui est en discrédit. C’est ne tenir aucun compte de l’expérience de tout un siècle qui nous montre — malgré les inventions et les découvertes modernes — le Peuple aussi exploité sous la République actuelle, que sous la Royauté et l’Empire.

    Voter pour Boulanger c’est attendre d’une nouvelle incarnation gouvernementale le bien-être que seule la Révolution nous donnera.

    Ni Jacques !! Ni Boulanger !!

    Reste le menu fretin ; devons-nous voter pour Boulé ou un des candidats socialistes ? Pas davantage ! ce serait croire encore au suffrage universel, dont quarante années nous prouvent la duperie.

    Garder notre vote, c’est garder notre dignité et notre droit de Révolte !

    Nous seuls connaissons nos besoins : c’est une folie que se nommer des maîtres !

    Aujourd’hui, il n’y a plus que deux partis en présence ; d’un côté : les socialistes qui se réclament du vote, la tourbe des vieux partis, monarchistes, impérialistes, républicains, boulangistes.

    D’un autre côté : les Anarchistes, négateurs de l’autorité sous toutes ses formes : religieuse ou scientifique, capitaliste ou patronale, familiale ou étatiste. Ceux qui ne veulent vraiment : Ni Dieu Ni Maître, car l’Autorité est la cause première de la Propriété Individuelle et de l’oppression que nous subissons.

    Il ne s’agit plus de changer de maîtres, mais de conquérir par la Force, la Terre et ses richesses, qu’une minorité de fourbes s’est appropriée.

    Ce n’est qu’en détruisant toutes les institutions, tous les monuments du passé, que disparaîtront à jamais les lèpres hideuses de la Société actuelle, et que l’Humanité trouvera sa voie de Justice et de bien-être pour tous.

    Mais, pour atteindre ce but, il faut que l’esprit de Révolte germe, grandisse dans nos cerveaux, et se manifeste par des actes énergiques et audacieux !

    C’est par ce chemin et non par celui du Vote, que nous ferons la Révolution victorieuse.

    Ne votons plus : Agissons.

    Vive la Révolution Sociale & l’Anarchie !

    Pour plus de développement de l’Idée Anarchiste, lire le Ça Ira et la Révolte, hebdomadaires.

    Impr. du Ça ira, rue du Buisson-St-Louis, 29 — Vu : le Candidat abstentionniste Cabot


    sources :

    Affiche (APP : Ba 76) citée dans la note 38 de la page 235 de : Angenot, Marc.— Topographie du socialisme français, 1889-1890. — nouvelle éd. — Montréal : Discours social, 2005. — 347 p.


    1983
    Affiche liée





    Manifest der Schweizer Anarchisten">[Manifeste des anarchistes suisses = Manifest der Schweizer Anarchisten]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifeste des anarchistes suisses = Manifest der Schweizer Anarchisten]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 55 × 41 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ Manifeste (texte) bilingue. Imprimé à Paris ]

    texte :

    Manifeste des anarchistes suisses

    Travailleurs !

    L’affaire Wohlgemuth qui vient de fournir au gouvernement allemand une nouvelle occasion d’imposer chez nous son système d’espionnage, va servir également de prétexte à nos gouvernants, pour expulser, non seulement les policiers de Bismarck, mais les socialistes, et surtout les anarchistes étrangers. Ceux-ci étant depuis longtemps l’objet de mesures prises en commun avec les gouvernements étrangers, les rigueurs de la police politique vont être appliqués définitivement et ouvertement par le gouvernement suisse, qui est comme on sait, le gendarme des monarchies qui nous entourent.

    Pour les besoins de leur cause, les autorités fédérales, et presque toute la presse suisse, ont habilement confondu les policiers, étrangers et les anarchistes, on présentant ceux-ci comme des agents provocateurs. Rien n’a été épargné pour fausser l’opinion publique sur les menées policières dont notre pays est depuis longtemps le théâtre. Aussi devons-nous nous attendre à des mesures qui atteindront, non seulement les socialistes réfugiés chez nous, mais aussi les anarchistes suisses.

    Les discours de M . N. Droz (le dernier surtout) ne laissent aucun doute à ce sujet.

    La bourgeoisie suisse, la plus lâche et la plus rampante de toutes, est affolée ; sa haine pour les socialistes et les anarchistes, n’a d’égale que la peur qu’elle éprouve d’une invasion qui serait la fin de la soi-disant neutralité suisse

    Nous ne relèverons pas toutes les insultes adressées à nos amis expulsés, ni les mesquineries policières dont ils ont été l’objet ; mais ce que nous ne saurions laisser passer sans protester énergiquement, c’est de les voir présenter aux travailleurs suisses comme des agents provocateurs à la solde des polices étrangères.

    Pour répondre aux mensonges jetés à la face des prolétaires suisses, nous dirons qu’un pays dont les paysans émigrent chaque année par milliers ; qui met ses enfants aux enchères et entretient grassement ses ours ; qui est infesté de mômiers de toutes teintes exploitant l’ignorance des masses ; un pays dont la classe dirigeante pratique hypocritement la bienfaisance, après avoir vole et réduit à la mendicité des familles entières de travailleurs ; un tel pays a aussi ses légions de misérables affamés, de mécontents, prêts à grossir l’armée révolutionnaire, sans qu’il soit besoin de meneurs étrangers pour les y pousser. Ils sentent bien qu’ils ne sont pas plus heureux que les prolétaires du monde entier ; et ils s’organisent pour revendiquer leur droit à l’existence, car tous comprennent que la Suisse aussi doit fournir son contingent de révoltés quand sonnera l’heure de la débâcle générale.

    Les idées nouvelles qui pénètrent de plus en plus dans les masses, marquent bien l’agonie du vieux monde, elles font trembler tous les États, républiques aussi bien que monarchies. Aussi toutes les bourgeoisies, y compris la nôtre, qui ont intérêt pour assurer leurs privilèges, à écraser la révolution qui les étreint de tous côtés, sont-elles décidées à s’unir contre la révolution, et bientôt, grâce à la complicité du gouvernement suisse, il n’y aura plus d asile pour les révoltés. Nous, nous disons : tant mieux, car il y a longtemps que notre sol servait de souricière dans laquelle sont venus se jeter tant de chers lutteurs, lâchement rendus à leurs bourreaux. Puisque les bourgeois veulent la guerre sans merci, nous l’acceptons. Ils comptent sur l’armée pour les protéger contre nos revendications, mais qu’ils songent bien que dans un régiment il y a plus de soldats que d’officiers, et le jour où ils voudront faire massacrer les ouvriers en blouse par les ouvriers en uniforme, les uns et les autres pourraient bien se servir de leurs armes, et contre les chefs galonnés, et contre les assassins gouvernementaux qui oseraient donner un tel ordre.

    La circulaire confidentielle parue en mai 1888, établissait déjà que les Suisses qui prendraient une part active aux réunions où se discutent les questions sociales, seraient surveillés aussi bien que s’il s’agissait d’agents provocateurs ou d’anarchistes étrangers ; ce fut alors un cri de protestation de la part de presque toute la presse suisse. Aujourd’hui, la police politique fédérale prend des renseignements sur les sociétés ouvrières, leurs comités et leurs présidents, et la presse bourgeoise ne proteste pas : lâche et servile, elle applaudit aux mesures répressives qui frappent la classe ouvrière, sans se douter qu’elle ne fait que travailler à l’avènement de la révolution sociale.

    Donc, la danse va commencer ; la bourgeoisie, qui vient de doter la Suisse d’un procureur général permanent, peut donner libre cours à sa haine contre les socialistes, mais comme il n’y aura bientôt plus aucun étranger à expulser, c’est nous anarchistes suisses qui allons nous mesurer avec cette fameuse police politique fédérale. En inaugurant une nouvelle période de lutte imposée aux travailleurs par les bourgeoisies coalisées, les anarchistes tiennent à bien définir la part qu’ils comptent prendre dans le mouvement socialiste.

    Comme tous les gouvernements se ressemblent, quelle que soit leur dénomination, nous continuerons à faire une guerre sans trêve aux institutions bourgeoises, en sapant les bases mêmes sur lesquelles repose l’organisation sociale actuelle. Nous irons dans toutes les réunions ouvrières où se discutent les questions sociales, pour y prêcher la lutte de classe et souffler dans le cœur des prolétaires la haine contre l’ordre de choses établi.

    Quand les phraseurs bourgeois se faufileront parmi les ouvriers pour leur parler de patrie, et les exciter contre leurs frères étrangers, nous anarchistes, seront là pour démasquer les imposteurs ; enfin nous dirons toujours et partout que les politiqueurs suisses (radicaux, libéraux et conservateurs) trompent sciemment le peuple, quand ils lui offrent comme remède à tous les maux des semblants d’organisation du travail, obligatoire ou non, en conservant comme bases le salariat et la propriété individuelle du sol et des produits du travail.

    Quant à vous, procureur général, qui allez recevoir dix mille francs par an pour accomplir la besogne de policier international, sachez que les anarchistes suisses sont de taille à tenir tète à toutes vos lois répressives.

    Soyez sûr que malgré votre armée de mouchards, nous saurons quand même offrir un abri aux lutteurs que les gouvernements étrangers auront jetés sur notre sol.

    Pendant que l’on puisera dans les poches des contribuables pour solder votre misérable besogne, nous anarchistes, nous puiserons dans l’appui des masses, les forces nécessaires pour déjouer tous vos moyens d’intimidation.

    Sachez enfin que la création. d’une police politique clans notre pays ne réussira qu’à faire circuler un sang plus vigoureux dans nos veines et amener des hommes de plus dans nos rangs.

    Et toi, gouvernement fédéral, qui vient de te prosterner aux pieds d’un roi d’Italie, à Goeschenen même, où tu as fusillé des prolétaires italiens et suisses, toi gui a applaudi aux massacres de Paris, Londres, Chicago, Vienne, Pitsbourg et tant d’autres, toi, qui as rendu lâchement à leurs gouvernements les meilleurs défenseurs des opprimés, il ne nous reste que deux mots à dire : « Œil pour œil, dent pour dent » et

    « Vive l’Anarchie ! »

    Les anarchistes suisses de Bâle, Fribourg, Aarau, Locle, Rorschach, Neuchâtel, Saint-Gall, Berne, Chaux-de-Fonds, Zurich, Lausanne, Vallon-de-Saint-Imier, Genève, Lugano, Winterthur, Bienne, Glaris et Lucerne.

    Août 1889.

    Paris — Imp. Grave, rue de L’Échiquier, 17.


    Manifest der Schweizer Anarchisten

    Arbeiter,

    Die Affaire Wohlgemuth, welche der deutschen Regierung abermals Gelegenheit geboten, ihr nichtswürdiges Spitzelsystem uns aufzuhalsen, wird von unsern Regierungsbande als Vorwand benutzt, nicht allein die Spitzel Bismarck’s auszuweisen, sondern auch die Sozialisten und insbesondere die Anarchisten anderer Länder.

    Gegen diese, welche schon längst der Gegenstand von, in Gemeinschaft mit den fremden Regierungen getroffenen Massregelungen waren, wird sich neuerdings die ganze Strenge der politischen Polizei richten und unverhüllt wird die schweizerische Regierung, die, wie man weiss zum Gendarmen der uns umgebenden Monarchien herabgesunken ist, ihre Verfolgungen endlich ausüben.

    Im Interesse ihrer schmutzigen Absichten haben die eidgenössischen Behörden, wie fast die gesammte Schweizerpresse, in geschiektester Weise die fremden Polizeispitzel mit den Anarchisten verflochten, letztere als agents provocateurs darstellend.

    Nichts ist erspart geblieben, um die öffentliche Meinung über die Polizei-Umtriebe, deren Theater unser Land seit langer Zeit ist, zu täuschen.

    So Müssen wir uns denn auf Massregeln gefasst machen, welche nicht allein die zu uns geflüchteten Sozialisten treffen werden, sondern auch die die schweizerischen Anarchisten.

    Die Reden des Herrn Numa Droz (seine letzte vorzüglich) lassen in dieser Hinsicht keinen Zweifel obwalten.

    Die schweizerische Bourgeoisie, die feigste und die kriecherischste von allen, hat den Kopf verloren ; ihrem Hasse gegen die Staats-Sozialisten und gegen die Anarchisten gleicht höchstens die Furcht vor einer Invasion, die das Ende der sogenannten Neutralität der Schweiz sein würde.

    Wir wollen Weiler alle Beschimpfungen hervorheben, die unsere ausgewiesenen Genossen erlitten haben, noch auch die kleinlichen polizeilichen Plackereien, deren Gegenstand sie gewesen sind, aber was wir nicht mit Stillschweigen übergehen können und wogegen wir nicht mit Stillschweigen übergehen können und wogegen wir mit ganzer Kraft protestiren müssen, das ist, wenn man sie den schweizerischen Arbeitern als im Solde der ausländischen Polizei stehende agents provocateurs vorführen will.

    Um auf diese in’s Antlitz des schweizerischen Proletariats geschleuderte Lügen zu antworten, haben wir nur nöthig zu sagen, dass ein Land, dessen Bauern jahrlich zu Tausenden auswandern ; das seine Kinder öffentlich versteigert und seine Bären reichlich ernährt ; das von Muckern aller Schattirungen verpestet ist, welche die Unwissenheit der Menge ausbeuten; ein Land, dessen herrschende Klassen heuchlerisch die Wohlthätigkeit ausüben, nachdem sie unzählige Arbeiterfainilien bestohlen und an den Bettelstab gebracht haben ; ein solches Land hat auch seine Legionen von Elenden und Hungrigen, von Unzufriedenen, die bereit sind die revolutionäre Armee au verstärken ohne dass ausländische Führer nöthig haben sie dazu anzu treiben.

    Sie fühlen es zu wohl, dass sie nicht glücklicher sind, als die Proletarier der gauzen übrigen Welt und sie organisiren sich um ihr Recht auf’s Dasein zu sichern, denn sie begreifen, dass auch die Schweiz ihren Theil an Empörern stellen muss, wenn die Stunde des allgemeinen Umsturzes schlagen wird.

    Die neuen Ideen, die immer tiefer und tiefer in die weitesten Volksschichten eindringen, zeigen den Todeskampf der alten Welt an, sie machen alle Staaten, die Republiken sowohl wie die Monarchien erbeben.

    So ist denn auch die Bourgeoisie aller Länder, die unsrige mit inbegriffen, — weil sie ein Interesse daran hat die Revolution zu erdrücken um ihre Vorrechte zu sichern — entschlossen, sich gegen die Revolution zu vereinigen, die sie von allen Seiten umspannt und Dank der Mithilfeschaft der schweizerischen Regierung wird es für die Empörer kein Asil met geben.

    Wir sagen : Um so besser ! denn schon lange diente unser Boden als Falle, in welche so viele theure Kämpfer gegangen sind, die heimtückischer Weise ihren Henkern ausgeliefert wurden.

    Da die Bourgeoisie den Krieg bis auf’s Messer haben will, nehmen wir ihn auf.

    Sie rechnet auf das Heer, welches sie gegen unsere Forderungen schützen soll ; sie möge aber bedenken, dass es in einem Regimente mehr Soldaten gibt, als Offiziere und an dem Tage, an dem man die Arbeiter in der Blouse durch die Arbeiter in Uniform wird niedermetzeln lassen wollen, könnten die Einen wie die Anderen sich leicht ihrer Waffen bedienen gegen ihre tressenbedeckten Anführer wie gegen die Mordbuben der Regierung die es wagen werde einen solchen Befehl zu ertkeilen.

    Das im Monate Mai 1888 erschienene vertrauliche Rundschreiben ordnete schon an, dass diejenigen Schweizer, welche thätigen Antheil an Versammlungen nähmen, in denen soziale Fragen diskutirt würden, ebenso überwacht worden soliten, als pb es sich um agents provocateurs, oder ansländische Anarchisten handele; damals erschallte ein einstimmiger Entrüstungsschrei fast in der gesammten schweizerischen Presse.

    Heute zieht die politische Bundespolizei Erkundigungen ein über die Arbeitervereine, ihre Vorstände, ihre Vorsitzenden, und die Bourgeois-Presse protestirt nicht ; feig und knechtisch klatscht sie den, der Arbeiterklasse gegenüber getroffenen Unterdrückungsmassregeln ihren Beifall zu, ohne daran zu denken dass sie dadurch nur den Hereinbruch der sozialen Revolution beschleunigen hilft.

    Der Tanz wird also losgehen ; die Bourgeoisie, welche die Schweiz soeben mit einem beständigen General-Prokurator ausgestattet hat, kann ihrem Hasse gegen die Sozialisten freien Lauf lassen ; da es aber bald keinen Fremden zum Ausweisen mehr geben wird, so werden wir scheizer Anarchisten uns mit dieser famosen politischen Bundespolizei zu messen haben.

    In eine von den verbündeten Bourgeois den Arbeitern aufgezwungene neue Kampfes-Periode eintretend, halten die Anarchisten darauf, genau den Antheil festzustellen, den sie an die sozialistischen Bewegung zu nehmen gedenken.

    Da alle Regierungen sieh gleichen, welches immer ihre Benennung sein möge, so werden wir fortfahren den Einrichtungen der Bourgeoisie einen Krieg ohne Unterlass zu liefern, die Grundlagen selbst untergrabend, auf denen die gegenwärtige Gesellschaftsorganisation beruht.

    Wir werden in alle Arbeiter-Versammlungen, gehen, in denen soziale Fragen diskutirt werden, um dort den Klassenkampf zu predigen und in den Herzen der Proletarier den Hass gegen die bestehende Ordnung der Dinge zu entfachen.

    Wenn die Phrasenhelden der Bourgeoisie sich unter den Arbeitern einschleichen werden, um ihnen vom Vaterlande zu sprechen, um sie gegen ihre ausländischen Brüder aufzuhetzen, so werden wir Anarchisten da sein um diesen Betrügern die Maske vom Gesichte zu reissen, und immer und überall werden wir sagen, dass die schweizerischen Politikaster (Radikale, Liberale und Konservative) wissentlich das Volk täuschen, wenn sie ihm als Universal-Heilmittel gegen alle Nebel, den Trugschein einer Organisation der Arbeit (obligatorisch oder nicht) bieten, als Grundlage aber das Lohnsystem und das Individuelle Eigenthum am Boden und an den Arbeitserteugnissen beibewegen.

    Was Sie anbetrifft, Herr General-Prokurator, der Sie jährlich zehntausend Franken erhalten worden, um ihr Werk als Internationaler Polizeidiener zu verrichten, mögen Sie wohl versichert sein, dass die Anarchisten im Stande sind allen Ihren Unterdrückungs-Gesetzen die Stirne zu bieten.

    Seien Sie versichert, dass wir, ungeachtet Ihres Heeres von Spitzeln, den Kämpfern, welche die fremden Regierungen auf unseren Schweizerboden geworfen haben werden, trotz alledem und alledem eine Unterkunft zu bieten wissen werden.

    Während man in den Taschen der Steuerpflichtigen schöpfen wird um ihr erbärmliches Werk zu besolden, werden wir Anarchisten in der Unterstützung der Massen die nöthigen Kräfte sehöpfen, um alle Ihre Einschüchterungs-Massregeln zu vereiteln.

    Mögen Sie endlich wissen, dass die Schöpfung, einer politischen Polizei in unserem Lande nur dazu dienen kann, ein frischeres Blut in unseren Adern fliessen zu lassen und immer neue Kämpfer unseren Reihen zuzuführen.

    Und Dir, Bundes-Regierung, die Du Dich soeben zu den Füssen eines Königs von Italien gebeugt hast, in Göschenen, dort selbst, wo Du italienische und schweizerische Proletarier hast erchiessen lassen, Dir, die Du den Niedermetzeltingen von Paris, London, Chicago, Wien. Pitsbourg und so vielen anderen Beifall zuejauchzt hast, Dir, die Du feigerweise die Besten der Vertheidiger der Unterdrückten, ihren Regierungen ausgeliefert hast, Dir haben wir nur zwei Worte zu sagen “ Auge für Auge, Zahn für Zahn ! ”

    Hoch die Anarchie !

    Die schweizerischen Anarchisten von Basel, Fribourg, Aarau, Locle, Rorschach, Neuenburg, Sankt-Gallen, Bern, Chaux-de-Fonds. Zurich, Lausanne, Sankt-Immer-Thal, Genf, Lugano, Winterthur, Biel, Glarus und Luzern.

    Im August 1889


    sources :
     


    [Élections du 16 novembre 1890, Quartier Clignancourt]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections du 16 novembre 1890, Quartier Clignancourt]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Tortelier, Joseph (1854-1925)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections du 16 novembre 1890, Quartier Clignancourt

    Citoyens,

    Je me porte candidat, non pour satisfaire la mesquine ambition d’être député, mais pour avoir l’occasion de dire des vérités.

    Exaspéré des souffrances qu’éprouve le peuple, je ferai tout pour les supprimer.

    Si j’étais député que ferai-je ?

    Je proposerai qu’on démolisse l’église du Sacré-Cœur qui est une honte. Je supprimerai le budget des Cultes, je ferai rendre tous les biens des curés, qui nous ont été extorqués.

    Les électeurs : Les riches ont intérêt à ce qu’il y ait des curés, pour nous prêcher la soumission et la lâcheté ; ils leur viendront en aide et c’est encore nous, toujours nous, qui indirectement les entretiendront.

    Moi : Je mettrai tous les impôts sur les riches.

    Les électeurs : Ils diminueront nos salaires et rien se sera changé.

    Moi : Je ferai une loi les forçant à payer un salaire élevé.

    Les électeurs : S’ils paient cher les ouvriers, ils vendront cher les produits, et la situation sera la même.

    Moi : Je ferai assainir le quartier, percer de nouvelles rues, je m’occuperai du Métropolitain et de tout ce qui peut vous procurer du travail.

    Les électeurs : Oui, nous la connaissons le rengaine du travail : toujours travailler pour les autres ! Faire de nouvelles rues c’est donner de la valeur à la propriété, ce qui, pour nous, se traduit par une augmentation des loyers.

    Moi : Je crierai à la Chambre qu’ils volent et trahissent le peuple.

    Les électeurs : Mais nous savons çà ! Il n’y a pas besoin d’aller à la Chambre, le crier à raison de vingt-cinq francs par jour.

    Moi : Je serai le plus révolutionnaire, le plus ardent à attaquer les abus.

    Les électeurs : On dit çà avant d’être élu, mais on s’habitue vite au bien être que procure la fonction et alors on n’a plus à attaquer les abus, puisqu’on en profite.

    Moi : J’appellerai le peuple à la Révolte, je prêcherai la Grève générale, je marcherai à votre tête et nous ferons la Révolution.

    Les électeurs : Ah ! vous voulez être un chef ! Ils nous ont toujours trahis, nous n’en voulons plus. Nous ferons la Grège générale et la Révolution sans les députés, et malgré eux.

    Moi : Je vois qu’il est difficile de monter le coup aux travailleurs, aujourd’hui. Mais si vous soupçonnez que je ne peux rien faire pour vous, que pourront faire les autres ?…

    Tortelier

    Grandes réunions publiques

    Le jeudi 6 novembre, rue de la Vieuville, n° 1

    Le samedi 8 novembre, rue Hermel, n° 8

    Le mardi 11 novembre, rue Clignancourt, n° 63

    Le jeudi 13 novembre, rue des Poissonniers, n° 43

    Entrée libre

    Tous les candidats sont invités

    Paris. — Imprimerie [H. Messier ?] - 120, rue Lafayette. — 1750-90.

    Vue le candidat : Tortelier


    sources :

    https://anarchiv.wordpress.com/2017/08/16/tortelier-candidat-abstentionniste-en-1890/ (16 aout 2017)