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1495 affiches :
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Au peuple
C’est à toi, Peuple, à toi si souvent trompé, que s’adressent ces quelques vérités. Il est bon que tu les entendes, à cette heure, alors qu’une fois de plus tes oppresseurs, Puissants de la Finance, du Sabre ou de la Croix, veulent égarer ta raison par les mensonges de l’antisémitisme.
On te dit tous les jours : « Le Juif est ton ennemi. » Tous les matins, dans les journaux, ici même sur ces murs, tu vois dénoncer un « péril juif ».
Peuple on te troupe,
Ton ennemi n’est pas le juif, « Le péril juif » dont on te menace n’existe pas pour toi.
Quant à l’Antisémitisme, à la faveur duquel certains de tes exploiteurs essaient de rejeter sur d’autres les responsabilités qu’ils assument, c’est un leurre, une duperie.
Le capitalisme, qu’ils soit juif ou chrétien, français ou étranger. Voilà ton ennemi véritable.
Que t’importent à toi, peuple, les querelles de religion, de race ou de nationalité ! Sur la terre, où le soleil luit également pour tous, il n’y a que deux sortes d’hommes : ceux qui peinent pendant toute une vie de misère et ceux qu’enrichit tout ce labeur.
Contre ces derniers, peuple, lève-toi : fais entendre ta voix puissante et réponds aux clameurs antisémitiques par ces cris de vérité et de justice :
Guerre au capital, quel qu’il soit !
Guerre à tous les oppresseurs, quelle que soit leur race, leur nationalité ou leur religion !
Un groupe d’Hommes Libres.
Marseille. — Imprimerie spéciale du Libertaire, 26, rue Sainte.
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Ballotage du 22 mai 1898 — Troisième circonscription de l’Arrt. de St-Denis
Au peuple souverain
Faut-il voter ? Non. Pourquoi ?
Parce que nous somme bernés depuis longtemps par la collection de fumistes qui quêtent vos suffrages sous les appellations les plus variées :
Républicains, Radicaux et Socialises, — voire même Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire.
L’étiquette de fait rien, — ce sont les “25 fr.” et les “pot-de-vin” qu’ils visent.
La République bourgeoise d’aujourd’hui ou la République socialiste de demain, promise par les doreurs de pilules qui sont candidats et veulent être élus, c’est du même tonneau.
Vous avez à choisir entre des capitalistes qui veulent conserver leur capital acquis en pressurant Populo et des farceurs qui cherchent à leur tout à devenir des capitalistes et qui voient dans la galette parlementaire le moyen commode de vivre grassement aux dépens de tous les travailleurs à qui ils ont monté le job ?
Ne choisissez pas, camarades,
Ne votez pas !
Ne vous donnez pas de maîtres !En 1893, séduit par les doctrines “socialistes” l’arrondissement de St-Denis a nommé 3 révolutionnaires sur 5.
Qu’ont-ils fait ces sinistres blagueurs pour le bien du peuple ? Rien.
Eux, des révolutionnaires, allons donc !
La Révolution, quand son heure aura sonné, aura pour but de supprimer justement tous ces solliciteurs de mandat ; elle aura pour but de donner à l’homme sa liberté pleine et entière. Tant qu’il y aura un État, tant qu’il y aura une Commune, il y aura des maîtres du peuple.
Si nous avions à choisir pour mettre en notre étable entre un cochon gras et un cochon maigre… nous choisirions le cochon gras, parce qu’il coûterait moins cher à entretenir que le maigre qui se jetterait avec avidité sur votre pitance.
Mais nous de voulons ni de l’un ni de l’autre, nous voulons l’homme libre […] terre […] individu à un autre individu.
Aux socialistes révolutionnaires
Vous qui ne prenez pas au sérieux votre rôle de “Souverains” mais qui vous passionnez pour un programme et pour un candidat, savez-vous que par votre attitude dans la lutte électorale vous assumez la responsabilité de toutes les iniquités qui se perpétuent ? Savez-vous que cette action constitue une très réelle complicité ?
Apprenez que l’Autorité n’a pas que des partisans, elle a aussi des adversaires. Ses crimes dans la passé, son impuissance dans le présent, ses dangers dans l’avenir ont armé formidablement contre elle tout ceux qui, soucieux de vivre en paix et en joie lui ont voué une haine implacable et sont résolus à lui livrer une guerre sans relâche.
N’écoutez donc ni les promesses des bourgeois d’hier, ni celles des bourgeois de demain qui s’intitulent révolutionnaires.
N’allez pas au scrutin i
Dites-vous bien que les uns ne valent pas mieux que les autres. Que ce soit Renou, Verbeckmoes ou Marquez (le rallié) c’est toujours l’Autorité, c’est-à-dire le contraire de la liberté.
Allons ! debout, camarades de chaîne et de misère, que chaque candidat trouve devant lui un anarchiste décidé à lui faire rentrer dans la gorge ses flagorneries. Que partout l’écho retentisse du seul mot d’ordre humanitaire : Révolte contre les maîtres !
Et jusqu’à ce que sonne l’heure, ne votons pas. Abstention ! Abstention !
Et nous ne verrons plus, quand toute la masse comprendra bien son intérêt et n’élira pas de maîtres, les Panama, les chemins de fer du Sud, les affaires Dreyfus et Zola.
Quand nous n’élirons plus personne, nous ne verrons plus de pareils scandales, parce que l’homme en pleine possession de sa liberté intégrale ne sera plus embarrassé pour vivre et touchera le bonheur par la liberté, par la complète indépendance.
Le suffrage universel est le plus grande fumisterie de ce siècle.
Il n’a rien donné au peuple ; il a paralysé au contraire en lui le sentiment de la naturelle justice qui provoque la révolte contre l’oppression. Il a permis le changement des maîtres, il a laissé sunsister les chaînes de l’esclavage, il les a même reforgées de nouveau plus solides et plus lourdes !
Est-ce vrai ? — Oui.
Alors, ne votons point.
Et crions tous :
Vive l’Abstention !
Les libertaires de Clichy-Levallois
Vu, le candidat pour la rime : Jean Bouchet
Paris. — Imp. Grandidier, 15, rue Levieuville.
L’adresse de l’imprimeur est celle du Père Peinard.
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Élections législatives du 8 mai 1898
Au populo
Mince de scie, nom de dieu, encore des élections !
M’est avis que nous devrions en avoir soupé et être dégoûtés en plein de la politique.
Les députés sortants nous ont assez prouvé que c’est une sacrée infection et il ne faut plus s’y laisser prendre ; les nouveaux seront du même tonneau que les anciens. À défaut d’amour pour le populo, ils en pinceront bougrement pour les chèques. C’est le métier qui veut ça.
Donc, il n’y a pas à hésiter pour choisir dans la chiée de candidats, — sortis de partout, kif-kif les crapauds par la pluie, — envoyons aux pelotes ces fumistes, dont le meilleur ne vaut pas un pet de lapin et qui n’ont qu’un but : bien vivre aux dépens du travailleur.
Qu’ils soient réactionnaires, ralliés opportunards, radigaleux ou socialos, c’est tous des pognonistes.
Oh ! avant le vote, ils sont patelins en diable et pour un peu vous suceraient les doigts de pied. Une fois élus, barca, ils se foutent de nous ; parbleu, ils sont nos maîtres ! En effet, quel est le turbin des bouffe-galette une fois installés à la Chambre ? Fabriquer des lois, toujours contre le populo, au profit des riches.
Les lois, voilà ce qui fait notre malheur. Il est temps d’enrayer le mouvement.
Pour ça, ne votons plus, soyons nous-mêmes et prouvons que nous avons plein le dos des fumisteries politiques, que nous ne voulons plus engraisser tous ces parasites.
S’abstenir, c’est affirmer qu’au lieu de moisir dans la misère, on veut manger à sa faim, avoir des habits selon les saisons, un logement confortable, du travail selon ses forces, que tout être valide doit produire, s’il veut manger et ne doit pas vivre aux dépens du producteur.
Et tous nous serons heureux. Mais pour ça plus de gouvernance, cette mécanique qui opprime le faible et soutient le fort et que sanctionne le bulletin de vote.
Tout à tous,
La terre aux paysans, l’usine aux ouvriers, la mine aux mineurs, il nous faut ça.
Plus de patrons, nous pouvons vivre sans eux, qu’ils essayent de vivre sans nous.
C’est-il en votant que nous arriverons à ça ? Non.
Quel est le bine-être que nous a donné le bulletin de vote ?
Royauté, Empire, République se succèdent, ça change de nom et c’est tout.
Connaissons nos droits et nous pourrons nous passer de tous ceux qui veulent faire notre bonheur et qui profitent de notre ignorance pour nous prendre : force, santé, jeunesse, intelligence.
Une fois vieux, nous crevons dans la misère. Pour lors, au lieu de voter, alignons-nous pour la
Révolutions Sociale…
Les libertaires des quatre-chemins
Vu, le candidat pour la frime :
Paris. — Imp. Grandidier, 15, rue Lavieuville
Texte identique à une affiche de 1893.
L’imprimerie Grandidier est à l’adresse d’Émile Pouget. Affiche parue avec Le Père Peinard n° 79 (24-avril-1er mai 1898) où lest imprimé le commentaire :
LES AFFICHES DU PÈRE PEINARDAvec ln présent numéro, les copains se rinceront l’ail de l’affiche du Père Peinard au Populo que leur marchand a dû leur délivrer en prime, avec le caneton.Mais Il ne suffit que de s’en rincer l’œil soi-même.Foutre non ! Il faut la coller sous le nez des bons bougres qui ont encore les lucarnes farcies de bouze do vache et, pour ça, le mieux est de la coller sur les murs.Par quantités, l’affiche du Père Peinard au Populoa est expédiée aux prix suivants :Le cent, franco, 1 fr. 50.Aux copains qui pourront s’en payer un millier, le mille sera expédié, .franco, pour 13 francs.Pour que les affiches puissent être collées sans timbres, elles doivent être signées par un candidat. Et comme il y a dans l’arsenal légal une garce de loi interdisant à un type de se porter candidat dans plus d’une circonscription, il s’en suit qu’il faut autant de candidats que de circonscriptions. D’un bout de la France à l’autre il y a à peu prés 600 bouffe-galette à nommer — et foutre, pour bien faire, il faudrait qu’il y ait à peu près autant de candidats abstentionnistes qui se fichent dans les jambes des ambitieux, candidats pour de bon.Être candidat nécessite quelques formalités remplir. Les voici résumées :On se fend d’abord d’une babillarde ainsi conçue :Je soussigné, Tartempion, demeurant rue des Pommes-Cuitas, à Tel-Endroit,Vu la loi du 17 juillet 1889,Déclare nue porter candidat aux élections législatives du 8 mai 1898, dans la circonscription de Trifouilly-les-Chaussettes, département des Andoulliards.Fait à Tel-Endroit, le… 1898.Signé : Tartempion.On laisse sécher ; puis, on s’en va à la mairie, accompagné de deux témoins qui doivent parapher eux aussi la déclaration de candidature afin de certifier que Tartempion est bien Tartempion et il n’y a plus qu’à réclamer le cachet de mossieu le maire — cachet qui s’obtient illico.Ensuite, il ne reste qu’à envoyer la déclaration de candidature au préfet du département ousqu’on se colle candidat, — et dans les quarante-huit heures on reçoit un récépissé de la Déclaration de candidature… On peut dès lors se foutre en campagne et coller des affiches à tire-larigot !À supposer qu’un copain de Paris veuille se porter candidat à Saint-Quentin ; s’il perche dans le XVIIIe. il ira faire viser sa déclaration à la mairie du XVIIIe et il l’expédiera ensuite au préfet de l’Aisne qui lui enverra le récépissé.Si le copain en question veut se porter à Paris c’est — toujours après le visa de la mairie — au préfet de la Seine qu il doit expédier sa déclaration.Ça fait, on est candidat !On n’a donc plus qu’à opérer : si c’est des affiches du Père Peinard au Populo qu’on veut fiche sous le blair des prolos, on colle son nom au bas des affiches, à un coin laissé en blanc, soit avec un timbre humide, soit tout bonnement à le plume : « Vu, Taricrnpion, candidat pour la circonscription de Trifouilly les Chaussettes. »—O—
Dans les petits patelins, plus que crans les grandes villes, il y a des copains qui, pour ne pas perdre leur boulot, ne pourront pas se risquer À se bombarder candidats.Les frangins en question se trouveront donc dans le pétrin et, s’il n’y avait pas un joint pour leur dégotter un candidat, ils seraient obligés de coller des timbres sur les affiches, — et ça couterait chérot !… Et, du coup, co serait du pognon bougrement mal dépensé.Pour tourner la difficulté, le père Peinard fait appel à l’initiative des copains : que ceux qui s’en foutent, — tant de Paris que de province, — ceux qui ne craignent pas pour leur situation, fassent parvenir leur nom et leur adresse aux bureaux du Père Peinard, de façon qu’on puisse leur Indiquer un patelin où, en s’y bombardant candidats, ils faciliteront la propagande aux anarchos de l’endroit.- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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[ texte ]
- texte :
Ligue de la Régénération humaine
Bonne éducation — Bonne naissance
Comité de la Ligue française : président, Paul Robin (de Cempuis)
Eugène Fournière, conseiller municipal ; docteur Meslier, 106, boulevard national, à Clichy
citoyennes Garnier, Blanche Cabaille ; Léon Marinont, secrétaireSamedi 15 janvier 1898, à 8 h /2 du soir
à la Maison du Peuple de Paris, 4, impasse Pers (47, rue Ramey)
Conférence publique
par les citoyens
Eugène Fournière, conseiller municipal ; docteur Meslier, de Clichy
Sujet traité :
I. — Le néo-malthusianisme et le socialisme ;
II. — Des avantages multiples que présente le limitation scientifique du nombre des naissances.Pris d’entrée : 0,20 c., pour frais de salle.
Les citoyennes sont spécialement invitées
Nota. — Les dames sont spécialement invitées.
La Ligue de la régénération humaine publie la brochure Moyens d’éviter les grandes familles. Adresser les demandes au secrétaire, Léon Marinont, 8, rue de Tanger, Paris. Prix : 0,50 c.
Imp. Alb. Rancin, 39, rue Simart
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[ texte ]
- texte :
Élections législatives de mai 1898
Des libertaires chalonnais aux travailleurs
Les dirigeants vous appellent aux urnes. Les écouterez-vous ? Sanctionnerez-vous encore votre esclavage ?
Combien vous faudra-t-il d’années pour vous convaincre de la stérilité du suffrage universel ?
Une fois de plus vous allez confier à des intrigants ou à des imbéciles le soin de penser, d’agir et de parler en votre nom.
De nouveau retentiront à vos oreilles ces mots magiques : Patrie ! Représentation nationale ! Souveraineté du peuple ! et autres duperies avec lesquelles on fascine le peuple.
Nous constatons cependant avec un certain plaisir que le système électoral organise, car le public se désintéresse complètement des élections.
Il n’y a plus de réunions passionnées ! Il n’y a plus d’ardentes polémiques oratoires !
La lutte électorale est morne et l’agitation est restreinte aux candidats et à leurs courtiers d’élections.
L’heure des explications est venue !
Camarades,
Si la servitude n’a pas annihilé en vous tout esprit d’indépendance, si les politiciens n’ont pas détruit en vos cerveaux toute idée d’émancipation et de dignité.
Soyez des hommes et non des machines !
Ne votez pas, sans demander à vos candidats, bleus, blancs ou rouges, la preuve qu’ils peuvent faire quelque chose pour le peuple en général et pour les travailleurs en particulier ;
Ne votes pas, sans exiger la preuve de ce qu’ils appellent des réformes.
Ces preuves, les candidats ne vous les fourniront pas ! Donc ne votez pas !
Sachez surtout que, quelle que soit la forme du gouvernement qui vous régisse, à quelque couleur qu’appartienne votre candidat, — en un mot que vous votiez blanc ou noir — vous n’obtiendrez jamais rien, tant qu’existera le régime du salaire et la propriété individuelle.
Les modifications législatives et gouvernementales ne changeront rien à la situation économique des travailleurs.
Ce qu’il faut c’est une transformation sociale ! Elle est devenue nécessaire et fatale !
On vous appelle Peuple souverain ! Et, chaque jour, vous obéissez à des lois iniques ; on vous accable d’impôts, de vexations, d’injustice… À quoi donc se résume votre souveraineté ? Vous devriez commander et il vous faut obéir sans cesse !
Vous voyez donc bien que votre souveraineté est un leurre !
Camarades ! Voulez-vous avoir les mains nettes et la conscience tranquille ? Voulez-vous ne plus avoir votre part de responsabilités dans les futurs Panamas, les futurs Fourmies et les futurs Madagascars ? Voulez-vous ne plus contribuer au maintien de toutes les misères et de toutes les iniquités ? N’abdiquez pas vos droits !
Si vous voulez rester des esclaves, allez aux urnes !
Si vous voulez devenir des Hommes Libres.
Ne votez pas !
Des libertaires aux travailleurs.
vu : le candidat pour la forme :
Imprimerie du Père Peinard 15 rue Lavieuville Paris
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[ texte ]
- texte :
Élections législatives du 8 mai 1898
Première circonscription du XVIIIe arrondissement. — Quartier des Grandes-Carrières
Édouard Caris, candidat abstentionniste
Peuple réfléchis !
En ce moment de période électorale, les murs sont garnis d’affiches, toutes plus alléchantes les unes que les autres. On te fait des promesses, on te supplie : prend garde, les dents des loups sont usées, ils ne peuvent plus te mordre sans que tu leur en pose de nouvelles ; c’est pourquoi ils se font doux et suppliants.
Hier encore, ils te mordaient ; aujourd’hui ils t’implorent. Seras-tu assez fou pour leur poser un nouveau dentier ?
Réfléchis ! Dois-tu voter, oui ou non ?
Si tu votes, tu obtiendras de nouvelles lois, desquelles tu ne pourras te peindre quand elles te frapperont, car tu auras nommé des maîtres pour les faire. Si ton candidat ne passe pas, tu seras le joueur malheureux, mais tu n’auras pas le droit de te plaindre ; car seul celui qui n’a pas joué a le droit de ne pas vouloir payer les frais de la partie.
Réfléchis, malheureux, tu veux ta liberté, et tu veux des lois ! Mais songes que les lois entrainent la répression, et que la répression est une entrave à la liberté. Donc réfléchis te dis-je, car il n’y a pas trois partis. Il n’y en a que deux, celui des oppresseurs et celui des opprimés. Tant qu’aux nuances des candidats, ce sont des bâtons teints de différentes façons, mais frappants. Tout en votant, tu choisis le bâton de la couleur qui te plait le mieux pour être frappé.
Et puis je te pose cette question si facile à résoudre : L’homme peut-il oui ou non se diriger seul ? Si oui, pas besoins de dirigeants. Si non, il pourra bien moins en diriger d’autres.
Tu me parles de mettre des hommes intelligents, tu ne saurais les trouver, personne ne possédant l’aune à mesurer les intelligences et comme dit le proverbe, dans l’incertitude, abstient-toi. C’est le conseil que je te donne.
Te voila averti, à toi d’agir, j’ai fait mon devoir, fais le tien, en criant avec moi : Vive l’harmonie de l’humanité par la liberté intégrale !
Vu, le candidat abstentionniste :
Édouard Caris
Paris. — Imprimerie Caris, 37, rue Lamarck
-
Édouard Caris est domicilié à Angers
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[ texte ]
- texte :
Élections législatives de mai 1898
Électeurs manceaux
Une fois de plus vous êtes conviés à exercer un droit à manifester votre opinion, c’est-à-dire à faire une fois de plus abnégation de votre souveraineté.
Après cinquante années (un demi-siècle) d’expérience, après les résultats obtenus et constatés, qu’a pu produire le Suffrage universel est-il possible de continuer, de perpétuer cette néfaste et criminelle comédie ?
N’est-il pas temps de porter un jugement sur la valeur de cette arme soit disant émancipatrice (le suffrage) qu’un bourgeoisie aux abois, assoiffée de pouvoir, jeta en pâture à tout un Peuple confiant, avide de liberté, et qui, dans ses premières manifestations se retourna si cruellement contre lui ?
Les boucheries de juin 1848 furent en effet les premières conséquences du Suffrage universel.
Vingt années d’Empire, la guerre de 1870, l’assassinat de trente-cinq mille Parisiens : les expéditions de Tunisie, du Tonkin, du Dahomey, de Madagascar, les turpitudes honteuses du Panama, tout cela n’est-il pas suffisant pour condamner à jamais l’usage de cette arme qu’on appelle le bulletin de vote.
Avec nous vous direz oui ! Oui ! Mille fois, oui !
Travailleurs,
Voter ! c’est assumer toutes les responsabilités des évènements que la lutte entre les exploiteurs et exploités doit fatalement produire comme à Aubin, à La Ricamarie, comme à Fourmies.
Voter ! c’est continuer et sanctionner toutes les iniquités sociales dont les travailleurs sont de plus en plus victimes.
Voter ! c’est attenter à la liberté et à la vie d’autrui, et même on vous a déjà promis de nouvelles tueries.
Voter ! c’est faire abnégation de tous ses droits, c’est faire abandon de sa souveraineté, c’est retourner au servage, c’est se faire un plat valet, puisqu’on se donne un maître. C’est s’avilir.
Non, mille fois non. Travailleurs, plus longtemps vous ne vous ferez les complices de ceux qui vous mentent de vos ennemis, de vous bourreaux.
Non, vous les fils de la Révolution, plus longtemps vous ne voudrez sacrifier votre indépendance, votre souveraineté, votre liberté, votre vie par le bulletin de vote, et vous vous abstiendrez.
Vous vous abstiendrez, et votre abstention consciente sera le premier pas qui doit vous conduire à la réalisation de vos aspirations qui sont les nôtres, et qui se peuvent définir ainsi :
Plus de gouvernants, plus de gouvernés ! Plus de dirigeants, plus de dirigé ! Plus de serfs, plus de valets, plus d’esclaves !
L’homme libre, dans l’humanité entièrement libre.
Ni Dieu, ni Maîtres.
vu : le candidat pour la forme :
Imprimerie du Père Peinard 15 rue Lavieuville Paris
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Élections législatives de mai 1898
Peuple !
La période électorale est ouverte, pompeusement décorée du titre de « consultation nationale ». Elle ne fait qu’affirmer une triple évidence :
La fourberie avide des candidats,
La mauvaise foi de la presse qu’ils paient pour lancer leurs programmes,
L’inconscience de la masse votante ahurie par les boniments et mystifiée par les réclames.
Peuple,
Tous les candidats te flattent, donc tous te trompent.
Tout flatteur vît aux dépens de celui qui l’écoute.
Arrière tous ces fumistes
peuple ne vote pas !
Le groupe :
Les Hommes Libres.Marseille. — Imprimerie spéciale du Libertaire, A. Gourdouze, 26, rue Sainte.
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- notes :
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[ texte ]
- texte :
Grand meeting
public et contradictoire
Salle Octobre
46, rue de la Montagne Sainte-Geniéve, 46
Vendredi 8 juillet 1898 à 8 heures et demie précices du soir
avec le concours de
Louise Réville, publiciste
Brunet, Girault, Tortelier, Sadrin, etc.
Ordre du jour :
Zola et les étudiants
Groupe organisateur : Le Cri de révolte
Paris — La Petite Imprimerie, 9, rue de Clignancourt - Téléphone 407-52
« Sainte-Geniéve » pour « Sainte-Geneviève »
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- notes :
- descriptif :
[ texte sur papier de couleur ; dessin (frontispice du Père Peinard, le cordonnier « À la botte au cul, Peinard, gniaff, journaleux » mettant en fuite : clergé, magistrature, police, capitalisme, …) ]
- texte :
Ballotage du 22 mai 1898
Le Père Peinard au populo
Ça ballotte, ça ballotte… Mais ça ne boulotte guère, nom de dieu !
Pauvre populo, t’es rudement ballot ! À preuve, l’indigestion de votaillerie que tu t’es foutue la semaine dernière.
Tu savais pourtant de quoi il retourne ? Tu étais fixé sur les candidats ! Tu n’ignorais pas que c’est tous fripouille et Compagnie !
Avant l’élection, les mendigots de suffrages t’ont promis la lune sur un plat, — après, une fois élus, ils se foutent de ta fiole dans les grands prix !
Tu savais ça, cré pétard !
Pourtant, tu as fait kif-kif les cabots qui retournent à leur vomissement : tu as pris au serieux ton couillon de devoir électoral et tu as coupé dans
La Foire aux Mensonges !
Et ce n’est fichtre pas fini : voici la ressucée électorale qui s’amène, — tu vas ballotter !
Ensuite ?… En seras-tu plus bidard ?
Je t’en fous, le pain sera toujours cher, la bidoche inaccessible et tu restera le jacque — plumé vif, tondu ras, écorché jusqu’à la gauche ! Les riches et les gouvernants la mèneront joyeuse, s’empiffreront de bons morceaux et toi, créateur de toutes les richesses, frusqué de guenilles, logé des turnes malpropres, tu te calleras des briques.
Tu seras donc voté pour la peau !
À peine te restera-t-il la maigre satisfaction d’avoir usé de ta souveraineté.
Ta souveraineté ?… Parlons-en !… Une sacrée manivelle qu’on t’as foutue là !
Ça dure trois secondes. Moins longtemps que les amours d’un moineau. T’es souverain — juste le temps de lâcher ton torchecul dans l’urne. Puis, bonsoir, en voilà pour 4 ans.
Pour s’offrir dix minutes de souveraineté réelle il faudrait vivre aussi vieux que Mathusalem.
Inutile d’en savoir plus pour comprendre ce qu’est la votaillerie : c’est comme qui dirait le
muselage universel
un outil de domination inventé par les jean-foutre de la haute, afin de nous laisser confire à perpète dans la mistoufle et mijoter dans l’abrutissement avec l’illusion de la liberté.
Comment de dépêtrer de ce fourbi dégueulasse ?
Y a pas à chercher midi à quatorze heures. Il n’y a qu’un joint efficace : un chambardement aux petits oignons.
Il s’agit d’épousseter — à grand renfort d’éventails à bourriques — la putain de société actuelle, car tout y va de guinguois, — au point que les pauvres bougres qui triment le plus sont ceux qui bouffent le moins ;
Il s’agit d’envoyer paître la vermine dirigeante : accapareurs, banquiers, ratichons, jugeurs et toute la marloupaille chameaucratique.
Cela fait, mon bon populo, tu seras à la noce !
Tous les esclavages auront été fichus à l’égout : l’esclave patronal, l’esclavage familial et aussi le hideux esclavage militaire.
Et donc, après on vivra en frangins, sans chichis ni emmiellement, — sans patrons ni gouvernants !
Mais foutre, je le rengaine : pour que ça vienne, il faut fiche la taillerie au rancard et se farcir de nerf et d’initiative.
Le Père Peinard
Vu, le candidat pour la frime :
Bons bougres, pour plus d’explications, payez-vous chaque dimanche, le Père Peinard réflecs d’un gniaff, pour deux ronds, chez tous les libraires, on en voit la farce. — Ceux qui voudront s’offrir la présente affiche n’ont qu’à acheter le numéro du dimanche 22 mai.
Paris. — Imp. Grandidier, 15, rue Levieuville.
Paru dans Le Père Peinard n° 83 (22-29 mai 1898).
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- notes :
- descriptif :
[ texte sur papier de couleur ; dessin (frontispice du Père Peinard, le cordonnier « À la botte au cul, Peinard, gniaff, journaleux » mettant en fuite : clergé, magistrature, police, capitalisme, …) ]
- texte :
élections aux conseil généraux et d’arrondissement
Le Père Peinard au populo
Encore une foire électorale ! Rien d’époilant ce coup-ci : il ne s’agit que des Conseils Généraux et d’Arrondissement.
De la roupie, donc !
Mais de la sale roupie, de l’infecte poison, — comme d’ailleurs toutes les fumisteries votardes.
En effet, pourquoi nous fait-on voter ?
Pour escamoter nos droits et (par le tour de passe-passe qu’est une élection) nous faire gober que si nous sommes malheureux et opprimés, c’est que nous aimons l’être.
Quand nous avons donné pleins pouvoirs aux jean-fesse que nous qualifions « nos élus les chameaucrates se paient notre tête : « Vous êtes dans la purée ? À vous la faute !… Il fallait voter mieux… »
Et, bonne poire, le populo se laisse foutre de soi ! Il se console en se promettant de mieux voter le prochain coup.
Quelle infecte couleuvre ! Voter bien ou mal ne change rien à l’alignement social : ce n’est pas la façon
dont on abdique qui est mauvaise, — c’est l’abdication elle-même.On s’imagine, en changeant les types qui font tourner la manivelle sociale, empêcher cette garce de mécanique de nous dégraisser et de nous broyer.
Erreur, nom d’une pipe !
C’est les institutions qui sont dégueulasses, et c’est à elles qu’il faut s’en prendre 1 Non pour les réviser et les rafistoler, — mais pour les fiche carrément au rancard.
Et comme, dans le fumier social, les institutions s’étayent l’une l’autre et concourent toutes à notre écrabouillage, c’est à toutes qu’il nous faut faire la guerre.
C’est pourquoi, malgré que les Conseils Généraux et ceux d’Arrondissement ne soient guère que la trente-sixième roue de la guimbarde gouvernementale, il n’y faut pas ménager les bâtons, afin de paralyser tant et plus leur satané fonctionnement.
Que sont ces cochonnes de parlottes ?
L’antichambre de l’Aquarium !
C’est là que se concentrent les politicards en herbe, les pognonistes en graine et autres mauvaises gales ambitieuses. C’est là que ces marloupiers lient des relations et tirent des plans, — tant pour nous masturber que nous voler.
Et ce n’est pas tout ! En plus de cette besogne immorale, qui vise à perpétuer l’abrutissement du populo, les Conseils Généraux et d’Arrondissement s’éduquent au chapardage en répartissant l’impôt et en nous soutirant la belle galette pour engraisser les rentiers et les budgétivores.
Ces parlottes sont donc des nids de malfaiteurs de La haute, — de même que toutes les parlottes de l’État.
C’est pourquoi, d’ici que l’on soit assez costauds pour leur couper la chique, soyons au moins assez marioles pour entraver leur recrutement.
Torchons-nous des bulletins de vote !
Mais, fichtre, ne nous montons pas le job : ce geste ne suffira pas à foutre en l’air la mistoufle !
Tant qu’on n’aura pas déblayé le plancher social des gouvernants, des capitalos, des galonnards, des ratichons et de toute la fripouille parasiteuse, nous mijoterons dans la dèche et notre seul espoir sera de crever à la peine, ou — si on a des protections à l’hôpital…
Cet avenir n’a rien de champêtre !
À nous d’y mettre un bouchon, en alignant, — à la force du poignet, — nue société galbeuse, échenillée de dirigeants et d’exploiteurs, et où, par conséquent, on se la coulera bougrement douce !
Le Père Peinard
Vu, le candidat pour la frime : Grandidier
Bons bougres, pour plus d’explications, payez-vous chaque dimanche, le Père Peinard réflecs d’un gniaff, pour deux ronds, chez tous les libraires, on en voit la farce. — Ceux qui voudront s’offrir la présente affiche n’ont qu’à acheter le numéro du dimanche 31 juillet.
Paris. — Imp. Grandidier, 15, rue Levieuville.
Paru dans Le Père Peinard, 2e série, n° 93 (31 juillet au 7 aout 1898) qui la présente : « L’Affiche anti-votarde . L’affiche ci-contre peut-être, — telle quelle, — détachée du journal et collée, sans timbre, n’importe dans quel patelin où il y a une élection soit au Conseil Général, soit à celui d’Arrondissement. Comme je l’ai expliqué la semaine dernière, pas ici besoin de déclaration pour être candidat à ces garces d’élections et on peut l’être en même temps dans plusieurs patelins. C’est très légal ! Les copains qui n’auraient pas encore fait leurs demandes d’affiches n’ont qu’à se patiner : c’est toujours 2 francs le cent ».
Le numéro précédent (le n° 92 du 24-31 juillet 1898) annonçait donc :
Toujours des affiches !
L’affiche est un trop galbeux moyeu de propagande pour ne qu’on ne profile pas des rares occases où elle est libérée du timbre.Or, voici que s’amènent des élections pour le Conseil général qui vont avoir lieu le dimanche 31 juillet.À nous de ne pas rater le coche !Pour la circonstance je vais me fendre d’une nouvelle affiche duPère Peinard au Populoqui sera contenue dons le prochain numéro et s’étalera à la page 4 et S du caneton.Les copains qui voudront coller celle cette moitié du caneton le pourront d’autant plus facilement que pour les élections au Conseil général c’est franc : peut être candidat qui veut, n’importe où et dans plusieurs patelins à la fois. Donc l’affiche en question, qui sera signée d’un candidat pour la frime, sera toute prête à être collée.Il va être fait un tirage à part de l’affiche et elle sera expédiée à raison de2 francs le cent.Seulement, il y a un cheveu : on n’a guère de temps devant soi !C’est dimanche prochain qu’a lieu la foire électorale des Conseils généraux. Or, il faut se patiner ! Que les copains écrivent illico — et illico on leur enverra les affiches qui seront prêtes dès lundi.De la sorte, avec de l’activité, on parera au manque de temps et on ne laissera pas défiler, — sans la saisir par la tignasse — l’occasion do servir au populo, et à bon marché, un plat de vérités.Ce que sont les Conseils généraux les bons fieux le savent : c’est l’antichambre de l’Aquarium. Là se maquillent des alliances entre ambitieux, on y tire des plans pour maintenir le populo dans l’abrutissement et on y prépare le terrain pour les élections futures.Outre ce larbin dégueulasse, le principale besogne des Conseils généraux est de répartir l’impôt.Jolie besogne, nom de dieu !Rien que ça suffirait à les faire exécrer du populo.Cela, l’affiche du Père Peinard au Populo l’expliquera par le menu, afin de faire toucher du doigt aux plus bouchés qu’il n’y a rien de bon à attendre des assemblées délibérantes : pas plus des Conseils généraux que des autres !- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
- notes :
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[ texte ; dessins : ouvrier en 1788 (poches vides sur fond de Bastille), ouvrier en 1898 (poches vides, sous fond de la colonne de la place de la Bastille à Paris) ]
- texte :
Le Père Peinard au populo
kif-kif bourriquot !
En 1788. — La Bastille bouchait le faubourd Antoine et le Populo bouffait des cailloux.
En 1898. — De la Bastille il ne reste que la cheminée… On est gavé de grands principes et sevré de bricheton et de biftecks.
Bons bougres, payez-vous chaque dimanche, le « Père Peinard » réflecs d’un gniaff, pour deux ronds, chez tous les libraires, on en voit la farce. — Ceux qui voudront s’offrir la présente affiche n’ont qu’à acheter le numéro du dimanche 17 mai 98.
Cette affiche ne peut être placardée sans un timbre de 18 centimes.
Imprimerie du Père Peinard 15 rue Lavieuville Paris.
Affiche parue dans Le Père Peinard (9e année, n° 91, du dimanche 17 au 24 juillet 1898).
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Éditons législatives du 8 mai 1898
Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue
Aux travailleurs
Encore une fois nous sommes appelés à voter. Encore une fois ceux qui nous gouvernent et nous opprimes vont de par leur propre volonté nous faire choisir de nouveaux maîtres.
Avant de nous prononcer sur cette question nous nous sommes demandés ce que pouvaient bien faire pour nous tous ces candidats qui viennent solliciter nos suffrages.
Le suffrage universel depuis 50 ans qu’il fonctionne n’a produit pour tous les travailleurs que des déceptions et des colères ; depuis cette époque, les divers gouvernements qui se sont succédés, n’ont fait que puiser dans le parlementarisme, la force nécessaire à la conservation de leurs privilèges.
La République actuelle qui, dès sa naissance avait fait miroiter aux yeux des travailleurs, l’espérance en des améliorations sociales, n’a fait que continuer les errements des gouvernements précédents. Bien mieux le gouvernement de la République au lieu d’être la chose publique, est devenu un gouvernement tyrannique et bourgeois, en se faisant le défenseur des capitalistes et le complice des malversations et des voleurs de la haute banque.
Nos femmes, nos filles continuent à faire concurrence dans les fabriques à leurs époux et à leurs frères pour le plus grand profit de nos exploiteurs, nos fils continuent à peupler ces bagnes qu’ont nomment casernes où ils ne cessent d’être tourmentés par leurs officiers qui les excitent et les poussent à être les assassins de leurs pères.
Quand enfin, nous les travailleurs, lassés de crever la faim, nous voulons mettre un terme à nos souffrances au moyen de grève ou de manifestations quelconques : les fusils Lebel sont là pour nous mettre à la raison. Exemple : Fourmies.
Travailleurs, il est temps que cela cesse, il est donc inutile de compter sur nos représentants car chaque loi fabriquée par ces mannequins est une entrave à la liberté individuelle.
Souvenons-nous qu’il y a quatre ans, ces mêmes représentants ont voté les lois que nous avons appelées scélérates, ou le droit de penser et d’émettre une opinion contraire à celle de nos gouvernants est assimilé au délit d’association de malfaiteurs.
Que pensons-nous de ces voleurs de liberté ! Pensons aussi à ce que nous coûtent les impôts votés chaque année par nos représentants et voyons un peu la situation budgétaire.
La dette publique pour la France se monte actuellement à 35 milliards 821.000.000 de francs. Le budget actuel est près de 4 milliards : 634 millions sont sacrifiés pour entretenir 580,000 soldats en temps de paix pour la défense absolue des intérêts capitalistes et gouvernementaux. 296 millions vont à la marine pour le seul profit des expéditions lointaines et ruineuses, et pour la satisfaction et la cupidité des financiers véreux.
Sur ce budget de 4 milliards, 1.200 millions sont donnés aux rentiers au détriment de la classe ouvrière, laquelle est chargée d’impôts et fournit la rente aux rentiers ; 56 millions servent chaque année à entretenir les religions, lesquelles enseignent l’erreur et le mensonge en corrompant les jeunes cerveaux.
Travailleurs ! Ces faits bien établis, continuerons nous à être la dupe des gouvernants. Cette souveraineté dont on nous parle tant, n’existe pas pour nous. Tant que dans la société il existera des exploiteurs et des exploités, la liberté et l’égalité ne seront que des mots. Ne sommes nous pas sous la dépendance de nos patrons ?
Le suffrage universel qui n’a no sanction ni garantie pour l’électeur ne pet servir que les intérêts des ambitieux, car le candidat qui, la veille de l’élection se ait petit, devient, lorsqu’il est élu, le maître absolu de ses actes, et par conséquent de notre souveraineté.
Que devons-nous faire pour arriver à l’amélioration de notre situation ?
Nous abstenir de voter.
Il est inutile de perdre notre temps et notre énergie à soutenir et à nous servir d’un système qui n’a jamais pu et ne pourra jamais servir à notre émancipation. C’est pourquoi nous vous conseillons l’abstention : non l’abstention irraisonnée et indifférente ; mais l’abstention consciente et active. Partout dans nos ateliers, dans nos réunions, faisons comprendre à nos camarades que la société actuelle doit disparaître pour laisser place à une organisation plus en rapport avec le droit qu’a tout être humain de vivre — et non seulement de vivre — mais encore de jouir et de satisfaire aux besoins, sans aucune entrave. Combattons donc avec énergie tous ces mendiants de suffrages de quelques condition qu’ils soient, et de quel masque qu’ils s’affublent : ne voyons en eux que des dupeurs et dévoilons leurs intrigues. Sachons bien nous pénétrer de ces principes :
La liberté ne se donne pas, elle se conquière ; de même que la souveraineté du peuple ne se délègue pas, elle s’exerce.
Notre ennemi, c’est notre maître !
À l’impuissance et à l’hypocrisie de nos gouvernants, opposons l’action qui retrempe nos forces contre l’inertie qui nous aveulit.
Ne votons pas !! Agissons !!
Vive la Révolution Sociale !
Vu le candidat pour la forme :
Paris : Imp. Ch. Gardet, 264, faub. St-Antoine
L’adresse de l’imprimeur est celle du Père Peinard.
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[ texte ]
- texte :
Famine… et arrestation de mille républicains, socialistes et anarchistes en Italie. — Le peuple espagnol trompé, enrégimenté et poussé à une guerre nationale par les dirigeants. — De Montjuich à Cuba — Duperie du suffrage universel — Le pain cher.
Meeting public
Salle de l’harmonie, 94, rue d’Angoulême
Samedi 11 juin, à 8 h 1/2 du soir
avec le concours de
Louise Michel
Laurent Tailhade, Charles Malato
Les accapareurs de blé, financiers, valets des despotes,ajoutent la famine à la guerre. Les révoltes des prolétaires italiens et espagnols,qui veulent vivre sont noyés dans le sang. La réaction internationale affame et saigne séparément les peuples. Le tour de la France est arrivé. Les gens de l’ordre moral et clérical se démasquent à la Chambre et dans le pays.
Le suffrage universel est une duperie atroce. — Ne comptons que sur nous-mêmes, ne nous laissons pas surprendre.
Les organisateurs
Entrée : 0 fr. 50 centimes
Paris — Imprimerie [… ?] Marchal, [96 ?], rue d’H[… ?]
http://www.iisg.nl/collections/louisemichel/inventory59fr.php
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[ text ]
- texte :
Message from America to Great Britain
On Monday, Jan. 24th, 1898,
Peter Kropotkin
will deliver an adress in the Memorial Hall, Farringdon street, E.C.,
‘The development of trade unionism,’
Which will include the transmission of a message from New York trade unionists to their comrades in Great Britain.
James MacDonald, secretary of the London Trades Council, in the chair.
Organ recital by Mr Frank Merry.
Doors open 7 p.m. ; organ recital at 7-30 ; chair taken at 8 p.m.
Admission to body of hall, 3d ; reserved seats, 1s.
gallery free.
Trade unionists of London attend and hear the message from your American co-workers.
Freedom group lecture committee.
For enquiries, address secretary, 53, Fleet street, E.C.
Co-operative Printing Society, Limited, Tudor street, London, E.C.
IISG
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[ texte ]
- texte :
Groote openbare vergadering
op zondag 16 april
des namiddags ten 1 huur,
in het lokaal Constantia,
Gedempte Rozengracht No. 152.
speakers :
F. Domela Nieuwenhuis
en anderen.Onderwerp :
de verkoop van Constantia.Entrée 5 cent. — Discussie gewensoht.
Arbeiders, allen op naar deze belangrijke vergadering alwaar het u duidelijk zal worden gemaakt, door welke lage handelingen “Constantia” voor u is verloren geraakt.
Allen op naar deze vergadering.
Leest De Vrije socialist !
75 cent per 3 maanden. Afzonderlijke nummers 3 cent.
Typ. “Excelsior”. Haarlemmer Houttuinen 789, Amsterdam.
De laatste vergadering werd er op 16 april 1899 gehouden (la dernière réunion à la Constantia eut lieu ce 16 avril 1899) :
http://www.tussentaalenbeeld.nl/A60b5.htm- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Voici qui est chouette !
Le Père Peinard
parait tous les dimanches à
cinq centimes
Il astique ferme le cuir des richards et des gouvernants et il est indispensable pour se décrasser les boyaux de la tête
Outre une tapée de tartines galbeuses
Le Père Peinard
publie chaque semaine un dessin d’actualité et
Conte de Noël
un chic feuilleton par
Louise Michel
Bons bougres, demandez Le Père Peinard à tous les marchands de journaux et cramponnez ceux qui ne l’ont pas !
Paris, impr. Grandidier, 15, rue Levieuville.
[Ne peux être affiché à… sans un timbre à …]
Affiche annoncée dans Le Père Peinard, 2e série n° 115 (1er-8 janvier 1899) :
« Le “Père Peinard” à Un rond. Ohé les bons bougres, c’est la semaine prochaine que le Père Peinard va être à un sou. […] Afin d’attirer l’attention du populo, une affiche annonçant la transformation du Père Peinard est en chantier ; elle va être prête ces jours-ci et dera expédiée illico. Les copains qui voudront payer les timbres de ces affiches (qui seront du format à 12 centimes) n’ont qu’à le faire savoir et on leur enverra le nombre des affiches qu’ils désireront, sans être timbrées. Autre chose : dans le prochain numéro, le Père Peinard commencera la publication d’un feuilleton rupinskoff et inédit de Louise Michel : Conte de Noël. […] ».
»- notice : Image (fixe ; à 2 dimensions)
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[ texte ]
- texte :
Assassins galonnés
Aux « cocos » de Madagascar »
(2e compagnie du Corps des disciplinaires des Colonies)
Le 19 septembre 1897, le sergent Gérôme entra dans la chambre des disciplinaires à Diégo-Suarez pour commander de garde le fusilier Boudou. Celui-ci, ayant des fièvres, avait été exempté de service par ordre du médecin-major : le sergent Gérôme voulut, malgré tout, lui faire prendre la garde, le disciplinaire objecta son exemption, alors le sergent tira son revolver et en déchargea un coup. Cette scène avait lieu dans la chambre remplie d’hommes, mais personne ne fut atteint. Les gradés accoururent au bruit de la détonation. Boudou fut mis en cellule avec les fers et les poucettes. Le capitaine Legros rassembla alors les gradés et devant tous les fusileurs leur dit :
« Le premier gradé qui tirera sur un disciplinaire… et le manquera aura 30 jours de consigne. »
Une heure après, quatre gradés : les caporaux Bernard, Besançon, Slinger, le sergent Rolland et le soldat d’infanterie de marine Floque entrèrent dans une cellule où était détenu le fusilier Laffond, se ruèrent sur l’homme attaché et le frappèrent avec une brutalité inouïe. Après avoir à moitié assommé ce malheureux, ils le laissèrent. Au bout d’une heure, ils revinrent et recommencèrent le même traitement : Laffond se mit à pousser de tels cris qu’un gradé, sautant sur lui, lui fracassa la mâchoire inférieure à coups de talons ; puis le caporal Bernard, pour clore cette scène de sauvagerie, tira son revolver et en déchargea un coup dans la poitrine du disciplinaire qui ne pouvait se défendre ayant les membres pris dans les fers. La balle traversa la poitrine de Laffond et alla se loger fans la bras de son voisin de fers, un nommé Desforges.
Laffond mourut pendant son transport à l’hôpital. Le caporal Beranrd reçut les félicitations du général Gallieni et quinze jours après était nommé sergent.
l’avis de décès, qui fut envoyé à la mère de la victime portait cette mention :
« mort au champ d’honneur »« Extrait de La Revue blanche de décembre 1900 »
Pour le Comité de propagande de la Ligue antimilitariste.
Le secrétaire responsable : G. Dubois-Desaulle
Prière à toute personne possédant des renseignements sur les corps disciplinaires et établissements pénitentiaires militaires de nous […] établie, 26, rue Titon, Paris.
[…]
Paru en décembre 1900 : https://bianco.ficedl.info/article1097.html
https://revolutionnairesangevins.wordpress.com :
AD 49. 4M6/58 éditée par le Groupe de Propagande de la Ligue Antimilitariste de Paris, fondé le 26/12/1899 à Paris. Affiche collée en février [nuit du 24 au 25] à Angers, par deux fois, en plusieurs endroits de la ville et éditée 2 mois avant à Paris…
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[ texte ]
- texte :
Lundi 5 novembre 1900 à 8 h. 1/2, salle des Omnibus
Gd Meeting public et contradictoire antimilitariste
organisé par les conscrits socialistes révolutionnaires et libertaires
Ordre du jour :
Contre le militarisme ; Contre la guerre ; Pour la liberté !!Orateurs :
Urbain Gohier, Charles Malato, rédacteurs à L’Aurore
Liard-Courtois, encien forçat ; Libertad, A. Cyvoct, Octave Jehan, Francis Prost, E. Girault, Clovis Hugues, député ; Paris et Rozier, conseillers municipaux ; Legrandais.
Le conseiller nationaliste Grébauval est spécialement invité à venir défendre l’Armée, la Patrie et la Société bourgeoise, autant d’infamie qui seront combattues à cette réunion.
Le citoyen Edwards du « Petit Sou » est invité par lettre recommandée
Prix d’entrée, 0 FR. 25 pour les frais
Vu l’importance de cette réunion, les portes ouvriront à 8 heures. — Tous les conscrits sont spécialement invités.
Imp. F. Clair, 81, rue du Mont-Cenis. — Paris
https://militants-anarchistes.info/?article2783
https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/jahn_meeting_1900.jpgOctave Jehan = Octave Jahn
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[ texte ; papier de couleur ]
- texte :
Justice militaire
Aux « Cocos » de Madagascar (2e compagnie de corps des disciplinaires des Colonies)
Le Jugement sommaire d’Andjia. — Un Crime du lieutenant-colonel Liautey. — Tragique exécution des disciplinaires Jean et Brando.
Pendant la colonne de Maintirano, en septembre 1898, deux disciplinaires du poste de Vakariano, Jean et Brando, furent punis de quinze jours de prison sous le prétexte qu’ils avaient dérobé une bonbonne de vin. Le lendemain, à midi, ils partirent pour réclamer au commandant d’armes de Maintirano, et se dirigèrent sur Andjia, où ils arrivèrent douze heures après : ils aveint alors un jour d’absence illégale.
Brando, pour un motif que nous ignorons, resta à Andjia, Jean repris seul la route de Maintirano. Le lendemain, il rencontra un détachement commandé par le lieutenant-colonel Liautey, chef-d’état-major du général Gallieni. Le colonel l’arrêta et le ramena à Andjia où la troupe arriva le soir même. Toute la nuit, Jean, les membres ligotés, resta dehors, à côté de la cagna du colonel, et il entendait les gradés délibérer sur son sort ainsi que sur celui de Brando, car le sergent Bousquet, chef du détachement d’Andjai, avait remis au lieutenant-colonel un rapport sur l’absence illégale des deux disciplianires ; Jean sut ainsi qu’une cour martiale devait se réunir le matin pour les juger ; mais entouré de miliciens, il ne put avertir Brando de cette décision.
Le lendemain, quoique le jour ne fut pas encore levé, le lieutenant-colonel Liautey fit mettre une table devant sa cagna et, éclairé de deux photophores, tint une cour martiale où, en sa compagnie, siégèrent le commandant du cercle de Maintirano et quelques sous-officiers européens.
On appela Brando. Lorsque les deux disciplinaires furent devant lui, le lieutenant-colonel leur dit, sans aucun semblant de formalités, sans aucun interrogatoire préalable : « Vous êtes coupables d’abandon de poste en présence de l’ennemi… vous êtes condamnés à mort. » À cette brutale déclaration. Jean s’écria : « Mais, mon colonel, c’est une absence illégale que nous avons faite… c’est pour réclamer… on ne peut pas nous condamner à mort. » Ironiquement Liautey lui répondit : « À moins que je ne te nomme caporal… ? »
Cette sentence, prononcée contre des accusés sans défenseurs, édictée sans procédure, fut exécutée sans rémission, sans délais de pourvoi en cassation, ni de pourvoi en grâce ; effet d’un jugement sommaire, elle fut immédiatement suivie d’exécution.
Sous les balles d’un peloton composé de quelques gradés de la discipline, de miliciens et d’un adjudant qui avait siégé dans la cour martiale, à cinq minutes d’intervalle. Jean et Brando tombèrent — sans aucune faiblesse — pendant qu’une troupe de miliciens tenaient au bout de leurs fusils chargés les disciplinaires réunis à une centaine de mètres du lieu du supplice.
(Extrait de la Revue blanche du 1er janvier 1901)
Pour le groupe de propagande antimilitariste de Paris (GPAP) ;
le secrétaire responsable : G. Dubois-Desaulle[…]
Paru en janvier 1901 : https://bianco.ficedl.info/article1097.html
Voir aussi :
https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/textes-divers/affiches/affiches-du-groupe-antimilitariste-de-paris/justice-militaire-collees-dans-la-nuit-du-24-au-25-fevrier-1901-publiee-en-janvier-par-le-g-a-a-p/AD49. 4M6/58. Rapport du 25/02/1901. Affiche publiée en janvier 1901 par le G.P.A.P. collée seulement un mois après à Angers.
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- notes :
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
À Bas la Calotte et Vive la Sociale !
Au peuple de Paris
L’arrogance de la cléricale devient intolérable.
Enhardis par quelques succès plus apparents que réels, rendus audacieux par l’occulte complicité des Pouvoirs Publics et par la protection ouverte de la Force armée, les partisans de la Calotte se croient les maîtres de Paris.
Ils rêvent de faire revivre les heures d’affolement où les bandes nationalistes, à la faveur de l’Affaire, tentaient de terroriser l’opinion publique.
C’est, transportée dans le domaine religieux, la guerre sociale dans sa tragique netteté, avec les deux France en présence : celle du passé et celle de l’avenir.
Voilà la signification exacte et profonde delà présente agitation et ce serait folie que de ne pas s’en rendre compte,
Camarades,
L’heure est grave.
De nous, de nous seuls, mais de nous tous, il dépend qu’elle soit féconde, peut-être décisive.
Il suffit que nous le voulions. Il faut le vouloir.
Une chose est à faire : Opposer les bataillons rouges de la Révolution aux bataillons noirs de la Réaction,
Républicains, Libres-Penseurs, Démocrates, Socialistes.
Vous ne vous faites pas d’illusions sur l’énergie (?) des Pouvoirs Publics.
En tous cas vous savez que ceux-ci ne marchent que contraints par la poussée populaire.
Donc, si vous voulez sincèrement, ardemment — et en attendant plus et mieux — la séparation des Églises et de l’État, la suppression du budget des cultes et toutes mesures destinées à affaiblir la Religion, tueuse d’énergie, fomentes d’oppression, d’ignorance et de misère, c’est sur vous, sur vous seulement qu’il faut compter.
En conséquence,
Travailleurs qui êtes las de pourvoir à l’entretien des séculaires ennemis de votre affranchissement ;
Hommes de vérité qui comprenez combien il est absurde de fournir des subsides à l’Imposture, de favoriser sa propagande et de fortifier sa domination ;
Révolutionnaires qui savez tout le mal que les Religions — toutes les Religions — ont fait et font à l’Humanité, et qui savez aussi que la Religion est, avec le Militarisme, le plus redoutable rempart du Régime capitaliste ;
Nous vous convions tous, sans distinction d’aucune sorte, a une grande manifestation populaire, pour le dimanche 31 mai.
Citoyens et Camarades,
Que ce jour-là, comme de coutume, la Prêtraille donne en paix sa bénédiction aux pauvres de cervelle qui fréquentent les églises, que les petits jeunes gens des cercles religieux et des patronages catholiques, encadrés par les pseudo-bouchers de la Villette se donnent — à bon compte — des airs de soldats valeureux et invincibles.
Avec ou sans gourdins, avec ou sans os de mouton, avec ou sans revolvers (il n’y en a pas que pour eux), tous ces gens-là ne tiendraient pas longtemps tète à leurs adversaires, si la bataille pouvait s’engager directement entre les belligérants.
Mais nous savons qu’il sera impossible d’approcher des églises, à plus forte raison d’y pénétrer.
Au surplus nous n’éprouvons pas — pas encore, du moins — le besoin d’envahir les mauvais lieux dits « saints lieux » et d’en chasser les vendeurs d’eau bénite.
C’est dans la Rue que nous vous convions ; dans la Rue qui appartient à la Foule, dans la Rue dont il n’est pas admissible que les pires ennemis de la Liberté puissent nous disputer la souveraine possession.
Qu’ils gardent — pour le moment — leurs églises, leurs temples leurs synagogues. Mais la Rue est à nous. Nous saurons la conserver.
Républicains, Libres-Penseurs, Socialistes, Révolutionnaires, Anarchistes.
Rendez vous tous, le dimanche 31 mai, à 3 heures précises,
Place de La république
Cette grandiose démonstration doit avoir un caractère véritablement populaire
Elle ne doit être l’œuvre exclusive d’aucun parti, d’aucune organisation, mais bien celle de toutes les organisations, de tous les partis et de tous ceux qui combattent l’influence néfaste de tous les cléricalismes.
Dimanche, venus de tous les quartiers et de la banlieue, nous serons des milliers et des milliers unis en l’inébranlable volonté d’en finir avec la réaction religieuse et de donner au monde l’impression et la preuve que Paris, le Paris des Faubourgs, le Paris qui travaille et qui pense, n’est pas la ville du Sacré-Cœur, mais reste la capitale de la Révolution.
De nos poitrines sortira, dominant le chant des cantiques, une formidable clameur de « À bas la calotte ! » et « Vive la Sociale ! »
(Le Libertaire)
Camarades,
À l’issue de cette importante manifestation et quel que soit le chemin parcouru par les diverses colonnes qui sillonneront Paris, vous vous rendrez en masse :
à 5 heures précises
Gymnase Delsahut
11, rue de Malte, 11Pour assister au meeting antireligieux auquel prendront part tous les orateurs, tous les propagandistes de la Pensée libre et notamment :
Allemane, Fribourg, WILM, Wilm, du PSOR
Griffulhes, Latapie, Lévy, de la Confédération Générale du Travail ;
Yvetot, Secrétaire de la Fédération des Bourses du Travail ;
Sébastien FaureCe placard peut être affiché. — Droit de timbre 0,12 centimes.
Imprimerie du “Libertaire”, 15, rue d’Orsel, Paris
Parue au dos du Libertaire 9e année, 4e série, numéro 30 (du 29 mai au 5 juin 1903).
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[ texte ]
- texte :
Ligue de la Régénération humaine
Salle du Bock Colossal, 6, rue de la Gaité
Le mardi 7 avril, à 8 h 1/2 du soirConférence publique et contradictoire
sous la présidence de
Mme Alexandra Myrial, rédactrice à La Fronde
Avec le concours de : Paul Robin, ancien directeur à Cempuis, Gustave Téry, rédacteur à La Petite République et à L’ActionSujet traité :
Surpopulation : guerre et misère
Camarades,
La surpopulation est la cause primordiale et naturelle de la guerre et de la misère. Elle engendre, par répercussion : le célibat, la prostitution.
Contre ces terribles fléaux, le Ligue de la Régénération humaine préconise la limitation raisonnée, volontaire, des naissances et affranchi du même coup la Femme de l’esclavage de la fécondité.Entrée : 30 centimes
Nota. — Les dames sont spécialement invitées.
Lire : Régénération (mensuel). Abonnement : 1 fr. 50 par an ; le N°, 10 cent. — Administration : 27, rue de la Duée, Paris (XXe)
Imprimerie économique (assoc. ouvrière). 21, passage Maurice, Paris. — Travail exécuté par des ouvriers syndiqués. — Téléphone 921-67
Le titre est imprimé « Conférecne » au lieu de « Conférence ». Date : 1908 ou 1903 ?
Repérée aux Archives de la Préfecture de police (Paris). Dossier Ligue de la Régénération humaine ?
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Ligue de la Régénération humaine
Salon de L’Harmonie, 94, rue d’Angoulême
Le jeudi 5 mars, à 8 h 1/2 du soirConférence publique et contradictoire
sous la présidence de
Mme Nelly Roussel
Avec le concours de : Paul Robin, ancien directeur à Cempuis, Liard-Courtois, ex-forçatSujet traité :
Le néo-malthusianisme et la révolution
Camarades,
Ces deux termes, Néo-Malthusianisme et Révolution se tiennent étroitement.
Vulgarisé, le Néo-Malthusianisme apporte de suite une amélioration chez le salarié pauvre et aide grandement à la réalisation de son émancipation intégrale.
C’est peut-être l’arme la plus terrible qu’on puisse employer contre toutes les puissances opprimantes : Capitalisme, Cléricalisme, Militarisme, etc.
Et pourtant cette question primordiale est boycottée, dénigrée, dénoncée même par ceux qui se prétendent les amis des prolétaires…, parce qu’on ne la connaît pas.
Nous vous convions à l’étudier : nous sommes persuadés qu’après avoir entendu nos arguments vous reconnaîtrez avec nous l’urgente utilité de propager parmi les déshérités et les souffrants, les idées que nous préconisons.Entrée : 30 centimes
Nota. — Les dames sont spécialement invitées.
Lire : Régénération (mensuel). Abonnement : 1 fr. 50 par an ; le N°, 10 cent. — Administration : 27, rue de la Duée, Paris (XXe)
Imprimerie économique (association ouvrière). 21, passage Maurice, Paris. — Téléphone 921-67
Date : 1908 ou 1903 ?
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Matinée-causerie organisée par l’Union des groupes et des journaux
L’Ère nouvelle et Le Réveil de l’esclaveOuverture du bureau à 1 heure — Lever de rideau à 1 heure 1/2 précise
dimanche 8 mars 1903
Grande fête familiale
Donnée dans les salons du Printemps, 78, boulevard de Picpus (place de la Nation)
Au profit de la propagande libertaire
Allocations de G. Butraud et E. Armand
spectacle-concert avec la concours absolument certain de :
G. Bernard, des poètes-chansonniers révolutionnaires.
Charles Galilée, dans ses chants de révolte.
Delsol, dans les chansons antimilitaristes de Montéhus.
Buffalo, le chansonnier montmartrois.
Paulin-Latour, dans ses œuvres.
Mme Réval, dans ses récits humanitaires.
Frédéric de Montmartre, avec accompagnement de guitare.
Sovanole, dans La Révolte de Verhaeren.
Régina, poésies anarchistes.
Le Père La Purge, de La Muse Rouge.
Le poète philosophe-naturien Paul Paillette, etc.Lecture sur les essais pratiques de communisme en Hollande, par Hamburger
Quatuor des chanteurs de cour, par un groupe de camarades.
H. Zisly et Libair, dansleurs œuvres.
Le Gendarme est sans pitié
Pièce en un acte, de G. Courteline, jouée par les camarades de La Rouge Églantine
Le piano sera tenu par un camarade.
Vu l’abondance du programme on commencera très exactement à 1 h 1/2 très précise.
Pour permettre à tous les travailleurs et militants d’assister à cette matinée exceptionnelle, le prix d’entrée est fixé à 50 centimes par personne et 25 centimes pour les enfants au dessous de 10 ans.
Moyen de communication : le métropolitaine. — Station Place de la Nation
Paris. — Imp. A. Legon, 5, rue Lecuyer.
Supplément à L’Ère nouvelle, n° 18-19
Affichette d’intérieur.
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Memento !
Qualunque azione che rivela il progresso di un popolo è doveroso ricordarla, tanto più quando questa è guidata dallo spirito di ribellione verso tutto ciò che è abuso e tirannia.
È contro il tiranno Napoleone III ; contro lo stato cui inveirono i francesi il 18 marzo 1871.
Lo spaventevole macello umano, l’appetito insoddisfatto da vario tempo, ridestò negli animi del popolo il ricordo dei loro avi nella causa del 1789. Il peso dei 14 Miliardi spesi in quella guerra contro i Prussiani, il dispetto di avere involontariamente cooperato ai morbosi desideri di un pugno di ambiziosi li incitò vieppiù alla rivolta.
Il popolo si convinse finalmente di quello che voleva e volle l’autorità che legittimamente gli appartiene.
" Non più Imperatori ! abbasso il governo napoleonico „ fu allora terribile quanto era stato sottomessivo. Alle migliaia di vittime seguirono altre vittime, l’ultime delle quali morirono, però coscienti di pugnare per la libertà. Erano comunisti e li chiamarono assassini, perché non vollero oltre tollerare la fame e le violenze. Oggi, tutto il mondo onesto ricorda con piacere quell’agitazione, quell’inizio di libertà benché conquistata a titolo di sangue. Un saluto ai superstiti : alle vittime un imperituro ricordo, e l’anatema alla fonte di tanti mali.
18 Marzo 1903.
Gli anarchici di Pietrasanta
Pietrasanta, Tip. Boldrini
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Association Internationale Antimilitariste des Travailleurs
Conscrits
Voici l’instant venu de payer votre dette à la patrie. Dans quelques jours vous allez abandonner tout ce qui vous est cher : familles, amis, amante, pour revêtir l’infâme libre militaire. Vous allez délaisser vos intérêts et votre travail pour vous embrigader dans le troupeau de brutes auquel on enseigne l’art de tuer.
Comme nous l’avons fait les années précédentes pour vos aînés, nous venons à vous et vous [invitons ?] à réfléchir. Avant de renoncer définitivement à votre qualité d’homme, avant que votre raison n’ait complètement sombré dans ces bagnes déprimants que sont les casernes, penser à ce que vous aller faire.
Travailleurs, vous vous devez avant tout à la classe ouvrière. La Patrie bourgeoise qui vous [réclame des années ?] de servitude et qui exige au besoin le sacrifice de votre existence, n’a jamais été pour vous qu’une marâtre.
Vous ne lui devez ni dévouement ni obéissance.
Quand on vous commandera de décharger vos fusils sur vos frères de misère — comme cela s’est produit à Chalon, à la Martinique, à Limoges — travailleurs, soldats de demain, vous n’hésiterez pas : vous obéirez. Vous tirerez, mais non sur vos camarades. Vous tirerez sur les soudards galonnés qui oseront vous donner de pareils ordres.
Quand on vous enverra à la frontière défendre le coffre-fort des capitalistes contre d’autres travailleurs abusés comme vous l’êtes vous-mêmes, vous ne marcherez pas. Toute guerre est criminelle. À l’ordre de mobilisation vous répondrez par la grève immédiate et par l’insurrection.
Au premier Mai [1906 ?], peu d’entre vos camarades qui luttent contre l’oppression patronale affirmeront leur volonté de ne travailler que huit heures par jour. En cette revendication on vous demandera de noyer dans le sang cet élan l’indépendance et de dignité ouvrières. Mai là encore, conscrits, vous refuserez d’assumer ce rôle de basse police en proclamant l’étroite solidarité qui vous unit aux manifestants.
Voila ce que vous ferez, conscrits. Voila ce qu’il vous faut, dès aujourd’hui, examiner.
Songez bien que vous avez contracté des devoirs envers la classe à laquelle vous appartenez. Songez bien que votre intérêt est [intimement ?] lié à celui de tous les travailleurs.
Manquer à ces devoirs, oublier ces intérêts, ce serait plus qu’une faiblesse, ce serait une trahison.
Jeunes camarades, conscrits, vous ne [… ? les] espérances des travailleurs. Vous n’abandonnerez pas le peuple dont vous êtes. Vous ne trahirez pas la masse des exploités la vôtre !
Le comité national :
Amédée Bousquet. — Laurent Tailhade. — Clément. — Urbain Gohier. — Roger Sadrin. — Gustave Hervé. — Lefebvre. — C. Desplanques. — Miguel Almereyda. — Amilcare Cipriani. — Le Guéry. — Félicie Numietska. — Laporte. — Lazare Rogeon. — Georges Yvetot. — Pataud. — Louis Perceau. — Nestor Bosche. — Arnold Bontemps. — Le Blavec. — Han Ryner. — Castagné. — Louis Grandidier. — Dubéros. — Eugène Merle. — René Mouton. — M. Frontier. — Garnery. — P. Chauvin. — Nicolet. — Émile Coulais.
La section du IVe arrondissement. — La section du Xe. — La section du XIIe. — La section du XVe. — La section du XVIIe. — La section du XVIIIe. — La section du XIXe. — la section du XXe. — La section d’Asnières. — La section d’Argenteuil. — La section de La Garenne-Colombes. — La section de Garges-Livry. — La section de Montreuil-sous-Bois. — La section de Nogent-le-Perreux. — La section de Saint-Denis.
La section d’Arles. — La section d’Auxerre. — La section d’Avignon. — La section d’Alger. — La section d’Aix. — La section d’Amiens. — La section d’Agen. — La section d’Ajaccio. — La section d’Abbeville. — La section de Bordeaux. — La section de Beaune. — La section de Bourges. — La section de Brest. — La section de Chartres. — La section de [Courson ?]. — La section de Chantenay. — La section de Cherbourg. — La section de Dôle. — La section de Dijon. — La section [d’Estagel ?]. — La section de Firminy. — La section de Fourchambault. — La section de Hirson. — La section du Havre. — La section d’Issoudun. — La section de Lyon. — La section de Lille. — La section de La Seyne. — La section de La Ciotat. — La section de Montluçon. — La section de Montpellier. — La section de Marseille. — La section de Montereau. — La section de Misengrain-la-Forêt. — La section de Nice. — La section de Nîmes. — La section de Nancy. — La section de Nevers. — La section de Narbonne. — La section d’Orange. — La section d’Orléans. — La section de Perpignan. — La section de [Ra… ou Roubaix ?]. — La section de Reims. — La section de Rochefort. — La section de St-Étienne. — La section de St-Claude. — La section de St-Nazaire. — La section de Toulon. — La section de Trélazé. — La section de Tourcoing. — La section de Troyes. — La section de Villeurbanne. — La section de Valence.
[Imprimerie de l’AIA. — … rue de …. ?] [marque syndicale]
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41198560t/PUBLIC
Est-ce l’« Affiche rouge » de 1905 mais indiquée 1906 par la BnF ? L’AIA a publié ce type d’affiche plusieurs années d’affilée avec procès à la suite.
Texte de Wikipédia sur cette affiche (article Émile Pataud, vu le 1er novembre 2019) :
« Appel aux conscrits »
En octobre 1905, une affiche de l’Association internationale antimilitariste (AIA) intitulée « Appel aux conscrits » est placardée sur les murs de Paris. Le texte, violemment antimilitariste et antipatriote, appelle les conscrits à tourner leurs fusils vers les « soudards galonnés » plutôt que vers les grévistes, et appelle à la « grève immédiate » et à l’« insurrection » au jour d’une éventuelle déclaration de guerre.
L’affiche est signée de 31 noms dont Miguel Almereyda, Victor Camus, Amilcare Cipriani, Émile Coulais, Charles Desplanques, Auguste Garnery, Louis Grandidier, Jules Le Guéry, Eugène Merle, Félicie Numietska, Émile Pataud, Louis Perceau, Lazare Rogeon, Han Ryner, Roger Sadrin, Laurent Tailhade et Georges Yvetot.
Vingt-huit des signataires (Han Ryner, Lefèvre et Laurent Tailhade ne sont pas poursuivis) sont inculpés.
À l’issue du procès qui se déroule du 26 au 30 décembre 1905, deux prévenus sont acquittés et les 26 autres condamnés chacun à 100 francs d’amende et à des peines de prison allant de 6 mois à 4 ans de prison. Émile Pataud est condamné à 1 an.
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[ texte ]
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Vient de paraître :
Le Coin des enfants (3e série)Recueil de contes illustrés choisis dans la littérature internationale
Prix : 3 francs le volume
En vente aux Temps nouveaux - 4, rue Broca, 4. — ParisLire toutes les semaines — 15 c.
Les Temps nouveaux
4, rue Broca — Organe anarchiste
Avec leur Supplément littéraire illustré
dessins de : Agard, Bradberry, Delaw, Delannoy, Van Dougen [Dongen], Gelner, Grandjouan, Hermann-Paul, Hénault, Iribe, Kupka, Lebasque, Luce, Naudin, Steinlen, Willaume, Willette, Re Le Te, etc.
Articles de : Boudoux, R. Chaughi, Ch. Albert, Desplanques, Dumoulin, Dunois, A. Girard, J. Grave, Klemezinski, Laneau, Le Gall, P. Kropotkine, de Marmande, P. Monatte, M. Pierrot, Michel Petit, Rousset-Galhauban, etc.
La Cootypographie, société ouvrière d’imprimerie - 100, rue de la République, Puteaux. — Tél. 105 [1820 ?]
1905 pour IISG
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[ texte ]
- texte :
Bourse du Travail
La guerre et le militarisme sont l’école du crime, Albert Hamon.
À présent ce sont les peuples qui font la guerre ; quand ils ne la veulent pas, on ne peut rien faire, général Kouropatkine.
Dimanche 8 janvier 1905
à 2 heures de l’après-midi
Salle de Venise
Matinée antimilitariste
organisée par la Jeunesse Syndicale sous les auspices du Syndicat du port/
À l’occasion du tirage au sort
Au programme :
pièce, chants, monologuescauserie
Prix d’entrée : 0 fr. 20
Achetez tous les samedis, aux marchands de journaux syndiqués, La Voix du peuple, Le Libertaire, Les Temps nouveaux.
Brest. Imprimerie Rampe, 43
Est-ce Georges Roussel ?
Affiche reprise dans : Guengant, Jean-Yves. Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne. Rennes : Goater, 2019.
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[ placard ]
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Au bétail électoral
Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.
Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.
Pourquoi marcheras-tu ?
Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.
S’agit-il donc de changer tout cela ?
Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?
Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».
Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?
Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.
De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.
La vérité ne peut se déterminer par le vote.
Celui qui vote accepte d’être battu.
Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».
Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.
Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.
Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.
Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !
Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !
En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.
Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :
l’électeur, voilà l’ennemi !
Et maintenant, à l’urne, bétail !
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 45 (jeudi 15 février 1906).
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texte
- texte :
Aux soldats !
Savez-vous quelque chose de plus navrant que l’existence de de malheureux qu’on enlève à son champ, à son village et qu’on jette pour trois ans, dans une caserne, loin des siens, loin de tout ce qu’il aime, condamné à vivre avec d’autres hommes aussi à plaindre que lui ? Que voulez-vous qu’il reste, à un pays, de vigueur en réserve lorsque, dans vingt ans, tous les hommes auront passé par cette terrible filière ?
Édouard Drumont.L’alcoolisme, la prostitution et l’hypocrisie, voilà ce qu’apprend la vie à la caserne.
Charles Richet, professeur à l’Université de Paris.Le soldat entre au, régiment ignorant et honnête, il en sort trop souvent aussi ignorant mais corrompu.
de Freycinet, ministre de la guerre.L’armée est l’école du crime.
Anatole France, de l’Académie Française.Nos vainqueurs ne sont pas plus féroces envers nous que nous n’avons été féroces envers nos vaincus.
Les chefs, ces bourreaux imbéciles s’étonnent du nombre toujours croissant des désertions. Parbleu ! on aime autant traîner à l’étranger une existence, même précaire et misérable que d’aller, pour un geste, immédiatement assimilé à une voie de fait, se faire égorger dans les chiourmes de Tunis ou de Constantine.
…
Une combinaison favorable m’a empêché de faire partie de cette française, où je n’aurais, d’ailleurs, donné peut-être d’autre exemple que celui de la désertion.
Henri Rochefort.Faites donc comprendre à l’ouvrier qui va quitter l’atelier, (au paysan qui va déserter les champs, pour aller à la caserne, (qu’il y a des devoirs supérieurs à ceux que la discipline voudrait imposer… Et si l’ordre de tirer persistait, si l’officier tenace voulait quand même contraindre la volonté du soldat, les fusils pourraient partir,
mais ce ne serait pas dans la direction indiquée.
Aristide Briand, ministre de l’instruction Publique.Si les peuples se servaient de leurs armes contre ceux qui les ont armés, la guerre serait Morte.
Guy de Maupassant.Soldat, réfléchis et conclus toi-même !
Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 80 (jeudi 17 octobre 1906)
L’annonce est faite le numéro précédent (n° 79 du 11 octobre) : « Par l’affiche
Nous recevons de quelques camarades le texte d’une affiche Aux soldats
Ceux qui trouvent bon ce travail et qui ne veulent aider à son édition sont priés de nous dire par retour du courrier le nombre d’exemplaires qu’ils prendront.
Plus grand sera le tirage, plus bas seront les prix. Nous de pouvons les fixer à l’avance, étant encore sous la griffe de l’imprimeur. Le format est celui des affiches à 0 fr. 18 [1] (Colombier)
La rédaction en a été confiée à nos mais Édouard Drumont, Charles Richet, général de Freycinet, Anatole France, Henri Rochefort, Aristide Bruand et Guy de Maupassant.
Nous pensons qu’elle fera du beau travail. Qui en désire ? ».Finalement, l’affiche est imprimée par les Causeries Populaires au format 1/2 Colombier et nécessite un timbre de 0,12 fr.
Nouveau tirage en 1908 : voir L’Anarchie n° 181 (24 septembre 1908).
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- notes :
[Au peuple]
[Au peuple]. — Marseille : les Hommes libres (Marseille), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Au peuple souverain, faut-il voter ? Non. Pourquoi ? : ballotage du 22 mai 1898]
[Au peuple souverain, faut-il voter ? Non. Pourquoi ? : ballotage du 22 mai 1898]. — Clichy ; Levallois-Perret : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 61 × 42 cm.
sources :
[Au populo]
[Au populo]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 43 × 32 cm.
sources :
1893 |
[Conférence publique par les citoyens Eugène Fournière, docteur Meslier]
[Conférence publique par les citoyens Eugène Fournière, docteur Meslier]. — Paris : Ligue de la régénération humaine, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 33 × 44 cm.
sources :
[Des libertaires chalonnais aux travailleurs : élections législatives de mai 1898]
[Des libertaires chalonnais aux travailleurs : élections législatives de mai 1898]. — Chalon-sur-Saône : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 63 × 43 cm.
sources :
[Édouard Caris, candidat abstentionniste : élections législatives du 8 mai 1898]
[Édouard Caris, candidat abstentionniste : élections législatives du 8 mai 1898]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Électeurs manceaux : élections législatives de mai 1898]
[Électeurs manceaux : élections législatives de mai 1898]. — Le Mans : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 63 × 43 cm.
sources :
[Élections législatives de mai 1898 : Peuple ! Ne vote pas !]
[Élections législatives de mai 1898 : Peuple ! Ne vote pas !]. — Marseille : les Hommes libres (Marseille), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 32 × 25 cm.
sources :
[Grand meeting : Zola et les étudiants]
[Grand meeting : Zola et les étudiants]. — Paris : Le (Paris) Cri du révolte, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Le Père Peinard au populo : ballottage du 22 mai 1898]
[Le Père Peinard au populo : ballottage du 22 mai 1898]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 65 × 41 cm.
sources :
[Le Père Peinard au populo : élections aux conseil généraux et d’arrondissement]
[Le Père Peinard au populo : élections aux conseil généraux et d’arrondissement]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 65 × 41 cm.
sources :
[Le Père Peinard au populo : kif-kif bourriquot !]
[Le Père Peinard au populo : kif-kif bourriquot !]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 76 × 56 cm.
sources :
[Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue : éditons législatives du 8 mai 1898]
[Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue : éditons législatives du 8 mai 1898]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 84 × 42 cm.
sources :
[Meeting public : Louise Michel, salle de l’Harmonie]
[Meeting public : Louise Michel, salle de l’Harmonie]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier rouge ) ; x × 21 cm.
sources :
[Peter Kropotkin : the development of trade unionism]
[Peter Kropotkin : the development of trade unionism]. — London Londres : Freedom Press, (Co-operative Printing Society (London)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 104 × 78 cm.
sources :
[Groote openbare vergadering, speakers F. Domela Nieuwenhuis]
[Groote openbare vergadering, speakers F. Domela Nieuwenhuis]. — Amsterdam : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Le Père Peinard parait tous les dimanches]
[Le Père Peinard parait tous les dimanches]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 60 × 42 cm.
sources :
[Assassins galonnés]
[Assassins galonnés]. — Paris : Ligue antimilitariste (Groupe de propagande antimilitariste & groupe de propagande de la), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
1901 |
[Grand meeting public et contradictoire antimilitariste]
[Grand meeting public et contradictoire antimilitariste]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Justice militaire]
[Justice militaire]. — [S.l.] : Ligue antimilitariste (Groupe de propagande antimilitariste & groupe de propagande de la), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
1900 |
[À bas la Calotte et vive la Sociale !]
[À bas la Calotte et vive la Sociale !]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; [45 ?] × [31 ?] cm.
sources :
[Conférence publique et contradictoire sous la présidence de Mme Alexandra Myrial : surpopulation, guerre et misère]
[Conférence publique et contradictoire sous la présidence de Mme Alexandra Myrial : surpopulation, guerre et misère]. — Paris : Ligue de la régénération humaine, [ ?] (Imprimerie économique (Paris)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Conférence publique et contradictoire sous la présidence de Mme Nelly Roussel : le néo-malthusianisme et la révolution]
[Conférence publique et contradictoire sous la présidence de Mme Nelly Roussel : le néo-malthusianisme et la révolution]. — Paris : Ligue de la régénération humaine, [ ?] (Imprimerie économique (Paris)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; 64 × 44 cm.
sources :
[L’Ère nouvelle et Le Réveil de l’esclave : grande fête familiale, dimanche 8 mars 1903]
[L’Ère nouvelle et Le Réveil de l’esclave : grande fête familiale, dimanche 8 mars 1903]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; 32 × 24 cm.
sources :
[Memento !]
[Memento !]. — Pietrasanta : Gli anarchici di Pietrasanta, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Conscrits]
[Conscrits]. — Paris : AIA_ (Association Internationale Antimilitariste : 1904-ca1909) = Internationale Anti-Militaristische Vereeniging (IAMV), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; 121 × 82 cm.
sources :
[Les Temps nouveaux, organe anarchiste, vient de paraitre : Le Coin des enfants]
[Les Temps nouveaux, organe anarchiste, vient de paraitre : Le Coin des enfants] / Théophile Alexandre Steinlen ; Maximilien Luce ; René-Georges Hermann-Paul ; Jules Grandjouan ; Frantisek Kupka ; Jules Hénault ; Charles Agard ; Georges Bradberry ; Georges Delaw ; Cornelis Thedorus Maria Van Dongen ; Frantisek Gellner "Gelner" ; Paul Iribe ; Henri Lebasque ; Bernard Naudin ; Georges Willaume ; Willette, Adolphe (1857-1926) "> Adolphe Willette ; ReLeTe. — Paris : les Temps Nouveaux, (Cootypographie, impr. la). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; 22 × 62 cm.
sources :
[Matinée antimilitariste]
[Matinée antimilitariste]. — Brest : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :
[Au bétail électoral]
[Au bétail électoral]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Voir L’Anarchie n° 255 (24 février 1910).
1914 |
1906 |
[Aux soldats !]
[Aux soldats !]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :Notes
[1] Prix du timbre fiscal autorisant l’affichage public.
[Élections législatives de mai 1906]
[Élections législatives de mai 1906]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : la Révolte (Alger), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.