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[Le Premier Mai]

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[Le Premier Mai]
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. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…),
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm
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[ texte ]

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Confédération générale du travail

Le Premier Mai

En dehors des ambitions politiques, en des disputes intéressées des arrivistes et des politiciens de toutes nuances, pour conserver ou conquérir les sièges parlementaires, voici que surgit, une fois de plus, pour les travailleurs, l’occasion de s’affirmer résolus et conscients : Voici le Premier Mai !

Travailleurs, ce jour là, tous debout ! Manifestons !

Oui, manifestons notre mépris des palinodies parlementaires !

Manifestons notre indignation des répressions et des crimes de la police, de la magistrature et du gouvernement, domestiques serviles du Capital !

Travailleurs,

Rappelons que l’État-Patron a toujours entravé la liberté de penser et d’agir de ses exploités. Il a révoqué, réduit à la faim, les meilleurs et les plus courageux des travailleurs des Postes Télégraphes et Téléphones. Il a frappé, très durement, les instituteurs. C’est par nécessité politique, par crainte des électeurs, que des réintégrations — bien incomplètes — ont été récemment opérées. Rattachant, par une sournoise combinaison financière, les chemins de fer de l’Ouest au réseau de l’État, il n’a pas encore donné à ses cheminots, à ses esclaves de la voie ferrée, la malheureuse pièce de cent sous quotidienne que ceux-ci réclament et lui arracheront peut-être de force.

Pour faire patienter les cheminots, le gouvernement fait brutaliser, assommer par son abjecte police et condamner par ses valets de cour ceux qui revendiquent dans la rue leur droit à la vie.

Reppelons-nous que la Magistrature, en ces derniers temps, a distribué sans scrupules, les peines les plus variées aux militants, aux travailleurs, sous l’hypocrite raison de faire respecter la liberté du travail. C’est la liberté de la lâcheté et de la trahison que la justice protège et encourage ! C’est pour cela qu’aux années et aux mois de prison, cette justice de classe applique à des travailleurs l’infamante interdiction de séjour, réservée jusqu’alors à ceux qui vivent de la prostitution.

Voilà ce que les souteneurs d’un régime d’exploitation, de honte de sang, ont osé faire !

Travailleurs !

Pour accomplir de tels forfaits, police, magistrature, gouvernement s’appuient sur l’armée. Ils font de nos fils et de nos frères, des traîtres à leur cause, des jaunes ou des assassins.

Dénonçons alors les cruautés sans nom des brutes galonnés ; dénonçons les infamies, les forfaitures de Biribi ; donnons aux soldats une conscience.

Un trio de renégats, un trio de traîtres à leur passé, à leur parti, au peuple, s’est fait stipendier pour accomplir une œuvre néfaste au prolétariat qu’il veut tromper, corrompre ou massacrer, pour le profit des parasites et des exploiteurs du travail : Crachons-lui notre haine !

Pour masquer tous leurs crimes, pour voiler leurs mauvaises intentions, pour arriver à leur but, ces gens-là ont fait voter, par un Parlement sans conscience, une loi de bluff électoral, d’escroquerie et de vol : les retraites ouvrières.

La classe ouvrière n’en est pas dupe, et contre l’application de cette loi, les travailleurs se révolteront.

Contre tout cela, au souvenir de tant d’infamie, la classe des exploités doit

Au Premier Mai, se lever et protester

Ce jour-là, les travailleurs affirmeront leur volonté de conquérir de leurs propres forces, le bien-être, la liberté auxquels ils ont droit, pour être des hommes fiers et dignes.

Dans ce but, dans leurs meetings publics, dans leurs réunions éducatives, les Syndicats, les Bourses du travail ont fait appel à leurs militants pour dénoncer au peuple les crimes des gouvernants, les hontes du régime capitaliste et l’espoir d’en finir.

[Le Comité confédéral]


sources :

Appel [à afficher ?] lancé dans les Bourses du travail pour le 1er Mai 1910 (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 20-21) :

«  Le 1er Mai 1910 : la grève générale à Marseille et à Dunkerque.

Le 1er mai 1910, comme les années précédentes, fut, dans tous les centres ouvriers, une journée de protestation ouvrière :
— contre l’interdiction de séjour pour faits syndicalistes ;
— Contre les crimes policiers et militaires ;
— Contre la non-application des lois ouvrières ;
— Contre l’interprétation donnée par le jurisprudence à la loi sur les accidents de travail ;
— Contre la violation de la liberté de pensée ;
Contre tous les projets de loi liberticides que les parlementaires s’apprêtaient à voter, y compris la loi sur les retraites ouvrières.
Le Comité confédéral lança dans toutes les Bourses l’appel suivant.
 »

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