CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…)

 

L’influence anarchiste et syndicaliste révolutionnaire dans la CGT (Confédération générale du travail, créée en 1895) — et notamment dans son Comité confédéral — forte à partir de 1897 et l’entrée concertée des anarchistes se met à faiblir à partir de 1909.

Sur la fin de la CGT syndicaliste révolutionnaire et anarchisante, lire : Guillaume Davranche Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914 (L’Insomniaque, Libertalia, 2014).

 

Affichage par année

41 affiches :

 

    [Maison recommandée]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Maison recommandée]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : économie (généralités)  ; syndicalisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (deux mains se serrant devant un globe) dans cadre décoratif ]

    texte :

    Maison recommandée

    Confédération générale du travail

    Bien-être et liberté

    3e trimestre — Année 1902


    sources :

    Affiche présentée dans La Voix du Peuple, n° 84 (22-29 juin 1902) :

    L’Affiche label
    Ci-dessous, nous reproduisons, en réduction, le fac-simile de l’Affiche-label, dont la mise en pratique vient d’être décidée par le Comité Confédéral.
    Ce dessin ne donne qu’un faible aperçu de ce qu’est l’affiche, qui, tirée en deux couleurs, — rouge et noir — a un aspect fort artistique.
    Le Comité confédéral a décidé de délivrer l’Affiche-label aux organisations confédérées, au prix de 0 fr. 15 l’exemplaire sur beau papier, et au prix de 0 fr. 30 l’exemplaire cartonné.
    C’est aux syndicats, et aux militants, qu’incombe l’œuvre de vulgarisation de l’Affiche-label et, afin de familiariser tous les camarades avec cette tactique de boycottage à rebours, nous allons indiquer comment va s’en faire la mise en pratique.
    L’Affiche-label sera délivrée, par la Confédération, aux Fédérations et aux Syndicats confédérés, et, sur les côtés, dans les deux médaillons laissés en blanc, la Fédération et le Syndicat distributeurs apposent leurs timbres.
    Ce fait, l’Affiche sera distribuée aux commerçants qui emploieront des ouvriers syndiqués et respecteront les décisions syndicales. Il est inutile d’insister sur les avantages qui, pour le commerçant acceptant l’Affiche-label, compenseront les légers sacrifices qu’il pourra s’imposer, soit en payant un peu mieux son personnel syndiqué, soit en respectant les heures de fermeture, etc. Par esprit de solidarité, les travailleurs donneront la préférence à ce commerçant, et l’Affiche sera pour lui une source de profits imprévus.
    Afin qu’un commerçant ne puisse jouir du bénéfice de l’Affiche-label, au cas où, pour une raison quelconque, il n’y aurait plus droit, il a été décidé qu’elle portera l’indication du trimestre (actuellement, du 1er juillet au 1er octobre, elle porte : troisième trimestre). En outre, l’Affiche, imprimée, pour ce trimestre, sur papier blanc sera, aux trimestres suivants, tirée sur papier de couleur, de manière que l’Affiche du trimestre courant se distingue à première vue.
    Et maintenant, tous à l’œuvre ! Que les militants exigent que les commerçants chez lesquels ils s’adressent aient l’Affiche-label et leur fassent observer que, pour s’en munir, ils n’ont qu’à s’adresser au syndicat dont ils relèvent : coiffeur, au syndicat des coiffeurs ; débit de vin, cafés, etc., au syndicat des limonadiers ; boulanger, au syndicat des boulangers, etc.
    Cette Affiche n’est, d’ailleurs, que le commencement de toute une propagande d’action directe, que, prochainement, le Comité Confédéral continuera sous d’autres formes.

    Voir aussi :



    image indisponible

    [Le repos hebdomadaire pour tous les salariés !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le repos hebdomadaire pour tous les salariés !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes ouvrières  ; sabotage / sabottage  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Le repos hebdomadaire pour tous les salariés !

    Travailleurs

    Des catégories entières de nos camarades, — Employés, Coiffeurs, Ouvriers de l’Alimentation, des Transports, etc., — sont encore privés d’un jour de repos par semaine.

    C’est monstrueux et révoltant ! Il y a là une inégalité, aussi choquante pour ceux qui sont astreints à travailler le dimanche, que pour ceux qui se reposent ce jour-là !

    Il faut que celà cesse ! C’est la moindre des choses que tous, tant que nous sommes, après avoir trimé six jours à l’enrichissement d’un patron, nous ayons une journée à nous !

    Les camarades privés du Repos hebdomadaire s’agitent pour le conquérir. Ils agissent ! Ils ne mendient pas cette réforme : par l’action syndicale, ils veulent la réaliser.

    Déjà, dans bien des centres, des résultats partiels ont été arrachés au Patronat. De plus, sous la pression consciente des travailleurs intéressés, le Parlement qui, depuis dix ans, laissait un projet de loi en chantier, s’est enfin décidé à légiférer sur le Repos hebdomadaire. Le Sénat, appelé à se prononcer, triture, amende, rogne, avec tout le mauvais vouloir qui le caractérise.

    Camarades,

    Que ces premiers résultats nous soient un stimulant ! Redoublons d’efforts !

    Il ne suffit pas que les travailleurs intéressés agissent. Il est indispensable qu’ils soient vigoureusement appuyés dans leur action pour la conquête de cette amélioration primordiale, par ceux qui en bénéficient déjà.

    Il faut que la Classe ouvrière soit solidaire ! Il faut que, toute entière, elle exige :

    Un repos hebdomadaire d’un minimum de trente-six heures par semaine.

    Donc, que les patrons réfractaires au Repos hebdomadaire le sachent ; l’Action solidarisée de tous les Travailleurs s’exercera contre eux, par des manifestations populaires, par le Boycottage, par le Sabotage.

    Qu’ils sachent aussi que la vote d’une loi sur le Repos hebdomadaire ne nous satisfera pas. Nous savons que les lois ouvrières restent lettre morte, si les travailleurs n’en imposent pas l’application.

    C’est pourquoi nous agirons, — toujours et quand même !

    Puis, après avoir arraché de haute lutte le Repos hebdomadaire, nous nous trouverons, — travailleurs de toutes les corporations, — unis en un bloc compact, pour conquérir la Journée de Huit heures, qu’au 1er Mai 1906 nous imposerons au Patronat.

    Le comité confédéral.


    sources :

    Affiche tirée à 50.000 exemplaires — en parallèle à une seconde campagne : « Le repos hebdomadaire pour tous les salariés ! » — (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1904-1906, présentés au XVe congrès corporatif, tenu à Amiens, du 8 au 13 octobre 1906, p. 14-15).



    [Nous voulons la journée de 8 heures]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Nous voulons la journée de 8 heures]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), (Cootypographie, impr. la). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes ouvrières  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Nous voulons la journée de 8 heures

    Camarades de travail !

    La réduction à huit heures de la durée de travail est une des plus constantes préoccupations de la classe ouvrière. la nécessité de cette amélioration a été démontrée souvent et avec abondance de preuves.

    La réduction de la durée de travail s’impose tant au point de vue physique, que moral et que social

    Au point de vue physique, il est de toute évidence que les longues journées surmènent l’organisme et le prédisposent à des maladies nombreuses.

    Au point de vue moral, les longues journées sont terriblement pernicieuses ; elles ravalent l’être humain au rôle végétatif de bête de somme, entravent l’épanouissement de ses sentiments, l’empêchent de se créer un intérieur, d’aimer, de penser ! Puis encore, les longues journées prédisposent à alcoolisme qui aveulit la race et nous rend plus dociles à l’exploitation capitaliste.

    Au point de vue social, la diminution de la journée de travail a, pour conséquence immédiate, l’atténuation du chômage, — une des plus hideuses plaies qu’engendre la production incohérente sous le régime capitaliste.

    Donc, il y a intérêt personnel et intérêt social — c’est-à-dire intérêt de solidarité — à réduite le plus possible la durée de travail.

    En effet, chacun de nous, outre le bénéfice immédiat et personnel qui découle de la réduction des heures de travail, a la satisfaction de s’associer à une besogne de solidarité : en travaillant moins nous-mêmes, nous réons, pour nos frères sans travail, la possibilité d’embauche, à l’atelier ou à l’usine. D’autre part un moindre labeur élève notre dignité, nous rend plus conscients, plus forts et, par conséquent, plus aptes à défendre nos intérêts sociaux et préparer l’émancipation intégrale.

    Ainsi il est de toute nécessité de conquérir le journée de huit heures et aussi son corollaire logique le repos hebdomadaire

    Aujourd’hui encore, des corporations entières, principalement celles qui servent d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur (ouvriers de l’alimentation, employés, coiffeurs, cochers, garçons de magasin, etc., etc., etc.), sont traitées en parias et astreintes à fournir des journées de 12 à 15 heures souvent même 18 heures de travail quotidien pour ces corporations, la
    Conquête du Repos Hebdomadaire
    est un acheminement vers celle de la journée de huit heures.

    L’une implique l’autre ! Et c’est justement cette concordance inéluctable qui solidarise les intérêts de tous les travailleurs et fait que l’intérêt des uns n’est que la répercussion des intérêts des autres.

    Que faut-il faire ?

    C’est la question qui s’est posée au Congrès corporatif de Bourges.

    Devrons-nous, comme on a eu trop tendance à le faire, continuer à nous reposer sur le bon vouloir des législateurs ?

    Non ! De nous-mêmes doit venir l’amélioration à notre sort ! Les libertés ne se mendient pas : elles s’arrachent de haute lutte !

    Donc, en conclusion, le Congrès de Bourges décida d’indiquer une date (assez éloignée pour que nous puissions tous nous mettre d’accord), et il a été convenu qu’à partir de cette date les travailleurs ne devront pas consentir à travailler plus de huit heures. Les huit heures accomplies, ils sortiront des ateliers, des usines, abandonneront les chantiers, signifiant ainsi au Patron leur volonté de n’être plus exploités — en attendant mieux — que huit heures par jour.

    Comme de juste, à la réduction de la durée de travail ne devra pas correspondre une réduction de salaire, ni une augmentation du prix des produits. Nous voulons que l’amélioration conquise soit réelle. Cela va dépendre de nous. Pour qu’elle le soit, pour qu’elle comporte une réduction des privilèges capitalistes.

    La date choisie est celle du 1er mai 1906, donc.

    À partir du 1er Mai 1906, nous ne ferons que huit heures !

    Camarades ! Il ne s’agit pas d’attendre que d’autres s’occupent de notre sort. C’est à chacun de nous d’agir. L’effort doit venir d’en bas, de tous, de partout !

    Agissons ! Agissons sans trêve ni répit ! Faisons chacun de la propagande dans notre milieu ! Que, dès maintenant, tous les syndicats se préoccupent d’imposer la journée maximum de Huit heures dans leur corporation ! Que dans tous les centres, que dans toutes les Bourses du Travail se forment des comités d’agitation pour les Huit heures !… Et, par nos efforts concordants et infatigables, nous créerons un courant d’opinion qui brisera toutes les résistances !

    Vouloir, c’est pouvoir !

    Voulons donc la journée de Huit heures… et nous l’aurons !

    mais, ne nous y rompons pas : la conquête de la journée de Huit heures n’est qu’un acheminement vers un but plus grandiose. Ce que nous poursuivons, c’est l’abolition de l’exploitation humaine. La bataille sociale ne peut finir que quand l’expropriation capitaliste accomplie, le peuple sera maître de ses destinées.

    Le comité confédéral.

    Ne peut être affichée sans un timbre de 18 centimes.

    La Cootypographie. Société ouvrière d’imprimerie. 100, rue de la République, Puteaux 9779 — Téléphone 105


    sources :

    Image tirée de l’Almanach illustrée de la révolution pour 1906

    Affiche tirée à plus de 100.000 exemplaires (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1904-1906, présentés au XVe congrès corporatif, tenu à Amiens, du 8 au 13 octobre 1906, p. 12-15).

    Cette affiche « fut tirée en circulaires à 400,000 exemplaires.
    Des étiques gommées furent également imprimées. La vente — on ne put, à la dernière heure, faire face à toutes les demandes — s’éleva à 6 millions.
    Une première brochure fut éditée et vendue à 150,000 exemplaires.
    Une deuxième spéciale du bâtiment, fut vendue à 50,000 exemplaires.
    Une troisième fut éditée en avril dernier et écoulée à 20,000 exemplaires.
    Une quatrième, sur la demande de la Fédération des Blanchisseurs et relative à cette profession très limitée, fut tirée à 5,000 exemplaires.

    […]
    En décembre dernier [1905], une tournée comprenant plus de 80 villes fut organisée.
    Une affiche spéciale fut rédigée et envoyée en province,ainsi que celles des huit heures et du repos hebdomadaire, éditées dans les premiers jours de l’agitation. Avec elles partaient les broches publiées, ainsi que celles ayant trait au repos hebdomadaire, éditée par la Fédération des Coiffeurs.
    En avril
    [1906], c’était une deuxième tournée opérée dans les mêmes condition.
    Ajoutons à cela une affiche particulière aux paysans du Midi, sur la journée de 6 heures. Elle est la reproduction, sauf quelques modifications de celle pour les huit heures.
    […] » (ibidem, p. 14-15).



    [Un crime gouvernemental à Limoges]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Un crime gouvernemental à Limoges]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : grève  ; luttes ouvrières
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    [marque confédérale] Confédération générale du travail [marque confédérale]

    Un crime gouvernemental à Limoges

    Les tragiques événements de Limoges ont soulevé la conscience ouvrière.

    Le Prolétariat organisé se solidarise hautement avec tous les Grévistes de Limoges, justement révoltés.

    En présence de la provocation gouvernementale qui met au service du patronat les enfants du Peuple, dressés pour le massacre, la Confédération Générale du Travail estime que tous les actes des Grévistes sont légitimés par cette criminelle provocation et les approuve pleinement.

    Le conflit actuel a eu pour origine les vexations immondes d’un contremaitre, soutenu par tous les Patrons porcelainiers.

    C’est pour protéger ce pourceau que l’armée a été lancée contre les Travailleurs limousins.

    Une fois de plus, le Gouvernement actuel a eu à l’égard du Prolétariat la même attitude que tous les Gouvernements bourgeois qui l’ont précédé.

    Le Parlement, à part quelques élus, a couvert le Gouvernement. C’est un encouragement à l’assassinat des ouvriers par les soldats, pour la sauvegarde de l’autorité, des intérêts, de l’arbitraire du Patronat.

    En présence de ce crime odieux, et dont toute la responsabilité retombe sur le ministère qui a ordonné à son profit toutes les mesures provocatrices ayant abouti au massacre ouvrier, la Confédération Générale du Travail en appelle à la classe ouvrière.

    À cet effet, nous invitons la population ouvrière à exprimer l’indignation que lui cause ce nouveau crime capitaliste et gouvernemental en secondant l’agitation de la Confédération et en se solidarisant hautement avec nous pour imposer au moins le respect de la vie des siens.

    Le comité confédéral.

    Imprimerie spéciale de la Confédération générale du travail, 3, rue du Château-d’Eau, Paris


    sources :

    Affiche parue lors des grèves de février-mai 1905 à Limoges :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ves_de_Limoges_de_1905

    Image tirée de l’Almanach illustrée de la révolution pour 1906



    image indisponible

    [Guerre à la guerre !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Guerre à la guerre !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [80 ?] × [60 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; guerre (généralités)  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; Maroc
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Guerre à la guerre !

    Travailleurs,

    Demain peut-être nous serons en face d’un fait accompli : la guerre déclarée !

    Depuis cinq ans, un parti colonial français dont Delcassé fut l’homme-lige prépare la conquête du Maroc. Capitalistes et officiers poussent à l’invasion de ce pays. Les uns pour tripoter et s’enrichir, les autres pour ramasser dans le sang galons et lauriers.

    L’Allemagne capitaliste et militariste désireuse d’avoir, elle aussi, sa part su butin s’est interposée.

    Les gouvernants allemands et français, fidèles serviteurs des intérêts capitalistes seuls en cause, ont élevé ces querelles entre agioteurs à l’état de conflit aigu.

    Pour assouvir les appétits illimités de cette coalition d’intérêts, les dirigeants des deux pays sont prêts à lancer les unes contre les autres, les masses ouvrières d’Allemagne et de France.

    Qui ne frémit à l’horreur de ces carnages ? Des millions d’hommes s’entrechoquant… fusils à tir rapide, canons et mitrailleuses accomplissant leur œuvre de mort…

    Qui pourrait calculer les milliards gaspillés, arrachés au travail du paysan et de l’ouvrier ?…

    Ce tableau n’a rien d’exagéré. Actuellement on arme dans les ports de guerre ; l’armée de terre est prête à partir.

    En juin 1905 la déclaration de guerre ne fut évitée que par le départ de Delcassé. Depuis lors, la guerre est à la merci du moindre incident. C’est tellement vrai que le 19 décembre 1905 l’ordre de rappel de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris ayant été connu par le gouvernement français, les communications télégraphiques restèrent suspendues pendant quatre heures, afin que le ministère pût, si besoin était, lancer les ordres de mobilisation en toute célérité.

    La presse sait ces choses… et elle se tait.

    Pourquoi ? C’est qu’on veut mettre le peuple dans l’obligation de marcher, prétextant d’honneur national, de guerre inévitable, parce que défensive.

    Et de la conférence d’Algésiras, qu’on nous présente comme devant solutionner pacifiquement le conflit, pour sortir de la guerre.

    Or, le peuple ne veut pas la guerre ! S’il était appelé à se prononcer, unanimement il affirmerait sa volonté de Paix.

    La Classe Ouvrière n’a aucun intérêt à la guerre. Elle seule en fait tous les frais. — payant de son travail et de son sang ! C’est donc à elle qu’il incombe de dire bien haut qu’elle veut la paix à tout prix !

    Travailleurs !

    Ne nous laissons pas abuser par le mot : « Honneur national ». Ce n’est pas une lâceté que de faire reculer la horde des financiers qui nous conduisent aux massacres.

    D’ailleurs, en Allemagne comme en France, la communion d’idées est formelle sur ce point : le prolétariat des deux pays se refuse à faire la guerre !

    Ainsi que nous, autant que nous, nos frères les travailleurs d’Allemagne veulent la paix. Comme nous, ils ont horreur des tueries. Comme nous, ils savent qu’une guerre, en satisfaisant les intérêts capitalistes, est préjudiciable à la cause de l’Émancipation Ouvrière.

    Donc, par notre action commune et simultanée, forçons nos gouvernants respectifs à tenir compte de notre volonté :
    Nous voulons la paix ! Refusons-nous à faire la guerre !

    Le comité confédéral.


    sources :

    Texte de l’affiche paru dans La Voix du peuple n° 274 (14-21 janvier 1906).

    Le numéro suivant de La Voix du peuple, le n° 275 (21-28 janvier 1906) rajoutera en sa « une » :

    Défendons nos affiches !
    Il nous revient qu’en bien des endroits, les affiches confédérales « Guerre à la guerre ! » ont été lacérées par les policiers.
    Si nous faisons des affiches, — si nous payons l’imprimeur, l’impôt du timbre, le collage, etc., — ce n’est pas pour l’unique satisfaction de donner du travail de grattage à la police.
    Nous usons d’un droit, — celui de dire notre pensée sous forme d’affiches. Si cette pensée est subversive, il y a en France assez de magistrats pour poursuivre. Mais, en tous les cas, que nos affiches soient répréhensibles ou non, dès qu’elles sont en règle avec la loi, — et elles sont par le seule fait qu’elle sont revêtues du timbre d’affiche, — elles deviennent inviolables.
    Seul, le locataire d’une place réservée à son affichage particulier peut trouver à redire à l’affichage. Hors cette circonstance, nos affiches doivent rester sur les murs.
    Il n’y a donc qu’une seule chose à faire : quand on voit un policier — un un quelconque quidam, — déchirer une affiche, il suffit de l’« l’inviter è avec toute l’obséquieuse politesse qui est de circonstance, à se rendre au prochain commissariat de police et là on somme le commissaire de dresser contravention contre,l’individu.
    Pour cette opération, il est utile d’avoir avec soi des témoins, afin que puisse être constaté le mauvais vouloir du commissaire de police… si mauvais vouloir il y avait.
    Certes, il ne faut pas exagérer trop de cette opération procédurière. Mais, comme elle s’appuie sur la loi, elle a tout au moins l’avantage de mettre en désagréable posture MM. les policiers.

    Le numéro 277 de La Voix du peuple (21-28 janvier 1906) continuera :

    Guerre à la guerre ! : le manifeste confédéral et l’arbitraire policier
    La police fait rage contre l’affiche confédérale Guerre à la guerre. En bien des endroits, elle s’est permis de les lacérer, violant ainsi les propres lois bourgeoises, car il faut bien se convaincre qu’en aucune façon et sans aucun prétexte les policiers ne jouissent pas du privilège de violer la loi.
    S’ils le font, c’est parce que, par ignorance de ses propres droits, le peuple les laisse opérer.
    Donc, il nous faut redoubler de vigilance et il faut, chaque fois que se manifeste un nouvel acte d’arbitraire que notre protestation se produise, — et se produise dans le milieu où l’arbitraire s’est accompli.
    Sinon, si on s’avisait de subir toutes les fantaisies scélérates du Pouvoir et de ses laquais, nous dégringolerions rapidement dans un cloaque d’oppression.
    Pour ce rendre compte jusqu’où peut aller la scélératesse arbitraire des policiers, il suffit de signaler qu’à Nice, ces jours derniers, que des camarades qui affichaient le manifeste Guerre à la guerre furent appréhendés par une bande de policiers et conduits au poste où ils furent retenus toute la nuit. Inutile d’ajouter que les affiches furent confisquées.
    Nice est évidemment une ville qui doit relever du Pouvoir du tsar et non de celui de Rouvier et Cie.

    Saint-Claude, qui est cependant une ville du Jura, doit aussi relever du dictatoriat de M. Witte. À preuve que, samedi dernier, au moment où l’afficheur se préparait à placarder le manifeste Guerre à la guerre, la ballot lui a été saisi par le commissaire de police.
    Les camarades ont voulu savoir en vertu de quel ordre opérait ce sbire. Le personnage a répliqué que c’était par « ordre du gouvernement ».
    Or, pas davantage par ordre du gouvernement que par ordre du tsar, de Guillaume d’Allemagne ou de n’importe qui, nos affiches — dûment timbrées — ne peuvent être « légalement » arrachées et toute entrave à leur placardage est aussi « illégale ».
    Il est évidemment ennuyeux d’employer ces termes ; mais, la légalité n’est pas pour nous que la constatation de libertés acquises et qui ne se peuvent nier. Par conséquent, il est de notre intérêt de déployer toute notre activité et notre énergie afin d’empêcher que les souteneurs du gouvernement violent aussi impudemment les lois qu’ils se prétendent chargés de faire respecter.

    Pour répondre à cette scélératesse, les camarades de Saint-Claude ont immédiatement ouvert une souscription dont le montant a servi à publier, sous forme de circulaire à distribuer, la manifeste Guerre à la guerre.
    Une initiative semblable a été prise par la Fédération ouvrière de Besançon et de Franche-Comté.
    Ne pouvant monter la garde près de chaque affiche, trique à la main, pour empêcher que, en violation de la loi, des malfaiteurs ou scélérats quelconques, — policiers ou simples particuliers, viennent la déchirer, l’affiche a été reproduite en circulaires à distribuer à la main et, de la sorte, quelques dizaines de mille ont été semées un peu partout.

    etc.



    image indisponible

    [Amnistie de Classe]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Amnistie de Classe]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes rurales et paysannes  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Amnistie de Classe

    À l’heure même où nous réclamions l’amnistie pour tous, nos prévisions allaient se réaliser : le gouvernement obligeait la Chambre à se déjuger sur sa décision relative à la réintégration des fonctionnaires révoqués. Mais, en même temps, contraint de tenir compte, dans une certaine mesure, du sentiment de l’opinion publique, il prenait l’engagement de déposer un projet d’amnistie.

    Ce projet est aujourd’hui déposé. Les intentions du gouvernement y sont nettement exprimées : c’est une amnistie de classe qu’il veut !

    L’amnistie s’applique aux événements du Midi, dont le procès a été remis de mois en mois, parce que le Pouvoir savait qu’un acquittement serait la conclusion de ces poursuites. Cette amnistie n’est donc que pour éviter le soufflet qu’eût été pour le ministère l’acquittement de Ferroul et de ses amis.

    L’amnistie vise en outre — et surtout — les patrons réfractaires au Repos Hebdomadaire et auxquels les tribunaux infligèrent à regret des amendes. Le gouvernement veut par son geste à leur égard, encourager les patrons dans leur résistance et préparer de la sorte les remaniements qui enlèveraient à la réforme toute efficacité.

    C’est pour ces deux catégories — viticulteurs et patrons réfractaires au R.H. — que l’amnistie est réellement faite.

    À la veille des élections municipales, le gouvernement préfère amnistier les viticulteurs que subir un acquittement qui aurait pour résultat de fortifier ses adversaires. Par l’amnistie, il veut désarmer ces derniers et se donner des allures de libéralisme.

    D’autre part, poursuivant un but antiouvrier, le gouvernement veut rendre plus inappliqué encore le R.H. Il espère s’attirer les sympathies des patrons et, en diminuant le prestige des syndicats ouvriers porter une atteinte grave à leur activité réformatrice qui, alors, apparaîtrait vaine aux esprits superficiels.

    En échange du coup porté au R.H. que donne le gouvernement à la Classe ouvrière ?

    Il refuse la réintégration des fonctionnaires révoqués !

    Il refuse l’amnistie pour tous les délits d’opinion !

    Il opère un triage habile et ne fait bénéficier de l’amnistie qu’une infime minorité des victimes des procès de tendance.

    C’est donc une

    amnistie de Classe

    entière et complète pour le Patronat, — on ne peut plus partielle et réduite pour les travailleurs.

    Le gouvernement continue donc à se montrer sous l’aspect réacteur, avec l’approbation d’un Parlement qui prend le faux-nez d’un radicalisme socialisant.

    La commission confédérale. — Le Comité général de l’Union des syndicats.


    sources :

    Affiche parue lors d’un projet amnistie (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 11-12).



    image indisponible

    [Contre l’assaut patronal]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre l’assaut patronal]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes ouvrières  ; travail, emploi
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Contre l’assaut patronal

    Aux travailleurs

    La croissance du mouvement syndical, au cours de ces dernières années, devait provoquer, de la part du patronat, une résistance désespérée. Résistance qui se manifeste — depuis quelques mois, — par une campagne contre les améliorations acquises par la classe ouvrière.

    C’est contre le Repos Hebdomadaire, contre la limitation à dis heures de la journée de travail, — contre le libre choix du médecin par les accidentés du travail, que sont dirigées, plus spécialement, les manœuvres patronales.

    Se moquant de la loi sur le Repos Hebdomadaire, les patrons ont, en grande majorité, refusé le repos à leur personnel. Ceux d’entre eux qui n’ont pas violé la loi n’ont obéi qu’à la pression des organisations syndicales. Aussi, aujourd’hui, grâce aux complicités intéressées d’une presse quotidienne, le patronat s’efforce d’enlever aux travailleurs les dernières garanties contenues dans la réforme du repos Hebdomadaire.

    D’un autre côté, sous l’hypocrite prétexte d’une crise de l’apprentissage, une campagne est menée en vue de faire disparaître l’obligation qui limite la durée du travail à dix heures, pour les ateliers mixtes. Et cependant, combien dérisoire est cette limitation ! Les patrons ayant recours à de nombreux subterfuges, — que tolèrent complaisamment les pouvoirs publics. Ici encore peut s’observer que cette limitation du temps du travail n’a été effective que par l’effort des syndicats.

    Quant au libre choix des médecins par les accidentés du travail, — libre choix qu’il ne devrait pas être possible de mettre en question ! — et que la classe ouvrière a réclamé pendant plus de vingt ans avant son obtention, la rapacité patronale veut la supprimer. Cette suppression entraînerait la disparition d’une garantie essentielle pour le blessé ; celui-ci serait alors mis dans un tel état d’infériorité qu’il serait la proie facile des médecins agissant sous l’ordre des Compagnies d’assurances. La campagne qui se poursuit dans ce but — tant dans la presse qu’au parlement — grâce aux millions des Compagnies d’assurances et des « Syndicats de garantie », ne doit pas triompher ! Le libre choix ne doit pas être supprimé ! Sa disparition remettrait entre les mains des morticoles sans conscience les travailleurs victimes d’accidents.

    Cette triple tentative de retour en arrière tend à enlever à la classe ouvrière quelques-unes des faibles garanties qu’elle a conquises au prix de durs efforts.

    Cette tentative constitue de la part du patronat une offensive à laquelle il nous faut répondre, — non par la défensive pure et simple, mais par une offensive plus vigoureuse.

    Travailleurs !

    Il nous faut immédiatement faire front aux manœuvres patronales, pour conserver les améliorations acquises et lutter pour en conquérir de nouvelles !

    Il nous faut songer à remédier à l’intense chômage dont pâtissent de nombreux travailleurs et, pour cela, poursuivre activement la réduction du temps de travail !

    Il nous faut, le Premier Mai approchant, — forts de l’élan que nous aura donné ce premier choc, — redoubler de vigueur et d’activité pour nos revendications !

    Il nous faut réduite le temps de travail !

    Il nous faut rendre absolument effectif le repos hebdomadaire !

    Il faut nous acheminer vers la conquête des huit heures !

    […]


    sources :

    Exemple d’une affiche [1906, 1907 ou 1908 ?], parmi d’autres, adressée aux Bourses du travail par la CGT sur la triple question du repos hebdomadaire (Le R.H.) [1], voté en 1906, de la journée de 10 heures (loi de 1900) et des accidents de travail (loi du 9 avril 1898, modifiée en 1900) (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 12-15).

    Dans la lignée des meetings eurent notamment eurent lieu les 28 et 29 avril 1908 dans les Bourses du travail de : Amiens, Lille, Tours, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Saint-Étienne, Besançon, Nancy, Limoges.

    Notes

    [1Voir aussi : « Le 20 janvier ».



    image indisponible

    [Contre les crimes légaux]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre les crimes légaux]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : répression  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Contre les crimes légaux

    La Bourgeoisie va fêter la Prise de la Bastille, symbole de son triomphe de Classe.

    Le Peuple, qui fut l’instrument de ce triomphe, et qui paya de son sang à la Révolution de 1789-93, reste opprimé et exploité comme devant. Mais, voici que la Classe ouvrière, lasse d’être dupe, prend conscience de ses intérêts et, fortement groupée sur le terrain économique, manifeste sa volonté d’améliorations et de libération. Et, pour faire échec à sa poussée revendicatrice, les dirigeants redoublent d’arbitraire contre elle.

    Après les révocations de salariés d’État, après l’emprisonnement de militants syndicalistes, après les arrestations de travailleurs grévistes exaspérés par la rapacité patronale et les provocations du Pouvoir, voici que le gouvernement, renouvelant contre le Midi les pratiques d’état de siège dont ont tant pâti les ouvriers industriels, a montré par les Massacres de Narbonne de quoi est capable la Bourgeoisie, pour si libérale qu’elle s’affirme.

    Cette accentuation d’arbitraire est un témoignage de la puissance ouvrière. Aussi, loin de nous décourager et de nous abattre, elle doit être pour nous un excitant.

    C’est ce qu’a compris la Confédération Générale du Travail et c’est pourquoi, voulant mettre la Classe ouvrière à même de marquer l’antagonisme qui la sépare de la Classe dirigeante, elle organise en opposition à la Fête officielle du 14 juillet

    des meetings

    qui se tiendront le 13 juillet, dans toute la France

    Travailleurs !

    Vous viendrez tous à ces meetings ! Vous y viendrez pour vous affirmer solidaires de toutes les victimes de la scélératesse gouvernementale !

    Travailleurs, vous serez tous le samedi 13 juillet au meeting de votre localité.

    Vous y viendrez pour affirmer votre sympathie aux soldats du 17e de ligne qui expient sous le soleil brûlant du Sud Tunisien leur acte de conscience.

    Ordre du jour : L’arbitraire gouvernemental envers la Classe ouvrière. — Les assassinats par ordre du Pouvoir. — Le réveil de conscience dans l’armée.

    [La Commission confédérale.]


    sources :

    Affiche du Comité confédéral de la CGT (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 8-9).

    Il accompagne l’appel suivant (ibidem, p. 8) :

    Le samedi 13 juillet
    Veille de l’anniversaire de la prise de la Bastille

    Grands meetings d’indignation

    pour protester

    Contre les mesures de réaction et de police à l’égard de la Classe ouvrière. — Contre les incarcérations de militants syndicalistes. — Contre les horreurs dont pâtit le Midi et contre les massacres de Narbonne.

    Ces meetings dont le Comité confédéral a préconisé l’organisation se tiendront dans toutes les villes et centres ouvriers où les groupements syndicaux en prendront l’initiative.

    Une affiche, de texte uniforme, convoquant pour ces meetings est envoyé par le Comité confédéral à toutes les organisations qui en font la demande.

    Dans la mesure du possible, des orateurs désignés par la CGT seront envoyés dans tous les centres où se tiendront des meetings.

    Afin que le Comité confédéral puisse faire face, en temps utile, tant aux demandes d’affiches qu’aux demandes d’orateurs, les organisations sont invitées à faire connaitre au plus vite : le lieu de tenue des meetings, le nombre des affiches qui leur sont nécessaires et si besoin est d’un délégué pour prendre la parole.



    image indisponible

    [Dans la rue]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Dans la rue]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes ouvrières
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travailUnion des Syndicats de la Seine

    Comité d’Action Intersyndical pour l’Application du Repos Hebdomadaire

    Dans la rue

    Travailleurs parisiens !

    Une quantité énorme d’employés, d’ouvriers de tous métiers, plus maltraités que les bêtes de somme, sont encore privés de repos. Cependant, une loi, vieille déjà de six mois, fait une obligation aux patrons de donner hebdomadairement un jour de repos à leur personnel.

    Cette loi est restée lettre morte. Les patrons la violent. Le pouvoir s’incline devant leur résistance.

    Les travailleurs se laisseront-ils dépouiller de ce droit ? Laisseront-ils périmer cette réforme ? Consentiront-ils à rester esclaves ? Abandonneront-ils tout espoir d’émancipation et d’amélioration immédiate à leur sort ?

    Non ! Et solidairement unis, ils manifesteront le dimanche 20 janvier pour le respect de leur droit, pour assurer l’avenir.

    Travailleurs !

    Vous serez tous dans la rue dimanche 20 janvier. Vous répondrez à l’appel des Syndicats de vos corporations respectives. Vous irez au lieu de rendez-vous de votre corporation, pour de là vous rendre en corps au point de concentration de la démonstration, place de la République, à deux heures et demie.

    En masse compacte, en colonne serrée, nous irons par les grands boulevards, l’avenue de l’Opéra, le rue de Rivoli, le boulevard de Sébastopol et la rue Turbigo clamer et affirmer, par notre nombre et notre attitude énergique, notre volonté absolue de ne pas tolérer qu’un seul travailleur soit privé de son droit de repos et d’obtenir bientôt la semaine anglaise, une réduction de la durée de la journée de travail.

    Ouvriers et employés parisiens !

    Ce que la classe ouvrière a fait pour le triomphe de la République, elle peut le faire, elle doit le faire, elle le fera pour le triomphe de son droit.

    Tous ! à la Démonstration du 20 janvier

    […]


    sources :

    Affiche sur la question du repos hebdomadaire (Le R.H.) [1], voté en 1906 et combattu par le patronat (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 16-17).

    La manifestation eu lieu malgré son interdiction.

    Notes

    [1Voir aussi : « Le 20 janvier ».


    1907
    Affiche liée


    image indisponible

    [Gouvernement d’assassins]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Gouvernement d’assassins]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes rurales et paysannes  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Gouvernement d’assassins

    Le gouvernement va de crimes en crimes !

    Après les persécutions odieuses contre la Classe ouvrière, après les révocations de fonctionnaires, après la honte des scélératesses policières, après les procès infâmes de Paris, de Nantes, de Saint-Claude… La tuerie !

    C’était l’aboutissant fatal :
    Après la boue… le sang !

    Les événements se précipitent dans le Midi : aux meetings monstres où, par centaines de mille, les viticulteurs ont clamé leur détresse, ont succédé les grèves des municipalités et de l’impôt.

    Le gouvernement a répondu par des coups de force ! par la mobilisation !… Et l’une des premières victimes des soldats français a été un militant de la Bourse du travail de Narbonne.

    Gendarmes et soldats ont tiré… Peu nous importe qu’ils aient tué avec ou sans sommations : l’assassinat reste l’assassinat !

    Ils ont fusillé !

    Cependant, au milieu de ces horreurs un réconfort nous vient : dans un sursaut de conscience, un régiment, le 17e de ligne, a mis crosse en l’air.

    Ce geste ne pouvait, au moment où il s’est produit, qu’âtre momentané. Mais, tel quel, il est la justification de notre propagande antimilitariste : les paysans du 17e ont compris combien nous avons raison de proclamer que la Bourgeoisie ne maintient l’armée que pour la guerre à l’intérieur.

    Sans nous attarder aux causes et à l’objet qui mettent en révolte le Midi, il faut reconnaitre que cette ébullition formidable est annonciatrice de l’effondrement d’une Société d’exploitation et de spéculation, où l’excès d’abondance accentue la misère des producteurs.

    À ce soulèvement, le gouvernement — quoique formé de radicaux socialistes — a répondu comme tous les gouvernements répondent aux réclamations populaires :

    Par la fusillade !

    Et le Parlement, que la peur tient au ventre… Ce Parlement, qui synthétise la frayeur de la Bourgeoisie dirigeante, a donné un blanc-seing au trio sinistre qui symbolise le Pouvoir :

    à Clemenceau-Briand-Viviani.

    Puis, pour désorienter la masse populaire, les reptiles aux gages du Pouvoir agitent le spectre de la réaction. Que pourraient donc faire de plus que Clemenceau et Picquart, un Thiers, un Dupuy, un Galliffet ?

    Ne nous laissons pas prendre à ces mensonges ! La révolte du Midi est liée au mouvement syndicaliste de la Classe ouvrière. Les viticulteurs, s’inspirant de nos formes d’action, de nos méthodes de lutte, — qui sont créatrices de l’avenir, — en ont reconnu et en proclament la valeur.

    Et cette communauté dans les moyens d’action doit provoquer dans la Classe ouvrière la sympathie et la solidarité que méritent les victimes de la répression gouvernementale.

    La Confédération générale du travail, frappée dans ses militants, en appelle à la Classe ouvrière pour que l’indignation légitime contre les crimes du Pouvoir ne se limite pas aux protestations en faveur de nos camarades, mais s’étende aux paysans du Midi.

    Préparons-nous donc à donner à nos protestations le caractère que nécessiteront les circonstances.

    Le comité confédéral.


    sources :

    Affiche parue après les massacres de Narbonne (20 juin 1907) (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 10-11).

    Cette affiche sera poursuivie en justice à la demande du gouvernement : Griffuelhes, Forgues, Pouget, Delesalle, Delalé, Beausoleil, Jean Martin, Janvion, Merrehiem, Garnery, Monatte et Luquet — douze des membres du Comité confédéral présents à la réaction et signature de l’affiche — passeront devant la cour d’assises de la Seine.

    Son texte réapparait dans L’Action directe — organe hebdomadaire de la CGT — du 19 février 1908 (n° 6) à l’occasion du procès.


    1908
    Affiche liée


    [Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental]. — Brest : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Roussel, Georges (1865-1909)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections du Conseil général du 28 juillet 1907

    Confédération générale du travail

    [marque/logo]

    Bourse du Travail de Brest

    Travailleurs brestois

    Le 14 juillet

    les bourgeois fêtent leur avènement au pouvoir.
    Ils commencent la fête par des retraites au flambeaux, où ils font admirer au peuple les forces guerrières qu’ils possèdent pour l’écraser.

    Camarades,
    Cette année nous aussi, en masse, nous prendrons part à la fête pour préluder à nos victoire futures.

    Le 13 juillet au soir

    à 7 heures et demi très précises ;

    Immense réunion de protestation, à la Brestoise contre l’arbitraire gouvernemental

    Avec le concours du camarade Roussel délégué de la CGT

    En suite, nous nous rendrons tous, à 9 h 1/4, à la retraite aux flambeaux, nous y chanterons

    Le Carmagnole et L’Internationale

    Aux soldats nous crierons : Vive le 17e

    Nous nous munirons de sifflets dans les bazars et nous ferons notre musique populaire.

    En avant, camarades du peuple, à la réunion d’abord, à la retraite en suite. Et pour que la fête soit complète

    grande réunion le 14 à la Brestoise

    à 9 heures du matin

    et ballade populaire à la Revue, cours d’Ajot

    Le comité général de la Bourse
    Vu les candidats de protestation contre l’arbitraire gouvernemental

    Brest, Imprimerie, 9, rue […].


    sources :

    Est-ce Georges Roussel ?

    Affiche reprise dans : Guengant, Jean-Yves. Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne. Rennes : Goater, 2019.



    image indisponible

    [Le 20 janvier]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le 20 janvier]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes ouvrières
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Le 20 janvier !

    Les travailleurs parisiens avaient décidé une grande démonstration en faveur du Repos Hebdomadaire. Elle était fixée au 16 décembre dernier. Sur avis d’organisations de province, désireuses de s’y associer, cette manifestation a été reportée au 20 janvier.

    Cette date approche ! Il faut que tous les travailleurs participent à cette manifestation.

    Jusqu’ici, le Repos Hebdomadaire ne s’est pas généralisé ; bine plus, il y a des centres où son application tend même à s’atténuer. Et cela, parce que la Classe ouvrière a trop compté sur la Loi, — et pas assez sur sa propre énergie.

    Les résistances patronales, appuyées par les complicités des Pouvoirs Publics, ont rendu vaine et illusoire cette réforme pour laquelle les travailleurs ont combattu.

    La laisserons-nous inappliquées ? Allons-nous renoncer au Repos Hebdomadaire ?

    Non ! car abandonner le Repos Hebdomadaire serait, pour la Classe ouvrière, l’abdication de toutes les améliorations désirées.

    L’entière application du Repos Hebdomadaire, c’est le prélude de la diminution du temps de travail, se traduisant pour les ouvriers d’industrie par de plus courtes journées et par la mise en pratique de la Semaine anglaise.

    Il est donc de l’intérêt de tous de s’associer à la

    Démonstration du 20 janvier

    C’est, pour tous, un devoir de solidarité, un acte de conscience envers soi-même !

    Cette manifestation a pour but d’affirmer, contre les pouvoirs publics et contre le Patronat, notre volonté d’appliquer le Repos Hebdomadaire.

    Il faut que cette manifestation soit imposante, par le nombre et par la vigueur d’affirmation ; c’est de l’effort déployé dans cette démonstration que sortira la réalisation du

    Repos Hebdomadaire

    Travailleurs de toutes corporations, rendez-vous à la Manifestation, le 20 janvier !

    Le Comité confédéral.

    […]


    sources :

    Affiche sur la question du repos hebdomadaire (Le R.H.) [1], voté en 1906 et combattu par le patronat (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 15-16).

    Notes

    [1Voir aussi : « Contre l’assaut patronal ».


    1907
    Affiche liée


    image indisponible

    [Les retraites ouvrières : réponse au Sénat]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les retraites ouvrières : réponse au Sénat]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire  ; vieillesse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Réponse au Sénat

    Les retraites ouvrières

    En 1901, la Chambre des députés par un referendum, demandait aux organisations leur sentiment sur un projet de loi, déposé par le gouvernement, relatif aux Retraites ouvrières.

    Ce projet de loi était basé sur le système de la Capitalisation, qui consiste à accumuler pendant un quart de siècle les versements opérés. Après ce quart de siècle, les intérêts seuls des sommes accumulées sont distribués aux survivants.

    Le capital amassé, qui atteindrait au bas mot une quinzaine de milliards, resterait entre les mains de l’État qui le ferait fructifier à sa guise. En réalité, l’État, par ce système de drainage de capitaux, nous écraserait de nouveaux impôts pour continuer ses gaspillages scandaleux.

    De plus, par ce système, la classe ouvrière attendrait trente ans avant de bénéficier des versements effectués.

    Les organisations syndicales se prononcèrent, à la presque unanimité, contre un semblable projet, qu’elles qualifièrent à juste titre de colossale escroquerie.

    Elles affirmèrent que le droit social à la vie implique le devoir pour la société d’assurer le nécessaire aux vieillards et aux invalides.

    Elles marquèrent nettement leurs préférences pour le système des retraites ouvrières par la Répartition, qui consiste à distribuer aux ayant-droits, dans le cours de l’année 1908, les sommes recueillies dans le cours de l’année 1907… et ainsi de suite, d’année en année. De la sorte, le bénéfice des retraites est immédiat et les calculs démontrent que, par ce système, le taux de la retraite, immédiatement acquise à chaque vieillard, serait supérieur à la somme distribuée au bout de 25 à 30 ans, par l’escroquerie à la Capitalisation.

    Malgré l’unanime netteté des réponses qui, ayant été sollicitées auraient dû être prises en considération, la Chambre des députés adoptait il y a un an, un projet de loi, semblable en tous points, dans son principe, à celui qu’avaient condamné les organisations syndicales.

    La Chambre démontrait ainsi son profond mépris des volontés ouvrières et son désir d’assurer au gouvernement une source inépuisable de capitaux, d’un emploi incontrôlable. Car, il y a des précédents qui prouvent que l’État ne se ferait aucun scrupule de voler l’argent de la caisse des retraites : les Inscrits maritimes s’étaient constitué par leurs versements une caisse de retraites qui a été complètement vidée par les gouvernements successifs et aujourd’hui les Inscrits sont contraints de recourir à la grève générale pour obliger l’État à rétablir le fonctionnement normal de cette caisse de retraites.

    Par cet exemple, les travailleurs voient combien peu de confiance ils doivent avoir dans l’État qui ne manquerait pas de disposer à son gré de la caisse des retraites ouvrières, comme il a disposé pour son usage de celle des Inscrits maritimes.

    Aujourd’hui, le Sénat, imitant le procédé de la Chambre, adresse aux organisations un nouveau referendum où les questions s’entrelacent habilement, de manière à provoquer des réponses confuses pouvant lui permettre de prétendre que la classe ouvrière est hostile à l’assurance sociale.

    C’est un piège ! Les organisations syndicales sauront le déjouer ; pour cela, deux moyens s’offrent nous :
    Ou bien, traiter par le mépris le questionnaire du Sénat et n’y pas répondre.
    Ou bien, sans tenir compte de la forme du questionnaire, sans répondre directement à aucune des questions insidieuses posées, se borner à dire au Sénat :

    Nous voulons que les vieillards et les invalides aient leur existence assurée par une retraite suffisante ;
    Nous voulons cette retraite immédiate, par le système de la répartition ;
    Nous ne voulons pas du système de la capitalisation, parce qu’elle est une escroquerie et que l’exemple du vol de la caisse des Inscrits maritime nous montre quelles sont les intentions des dirigeants.

    Travailleurs,

    Il n’y a qu’un de ces deux moyens à notre disposition : garder le silence ou répondre dans la formule ci-dessus.

    Le Comité confédéral, saisi comme les autres organisations, du questionnaire du Sénat, en conformité du vote du congrès corporatif de Lyon, 1901, ayant trait aux retraites ouvrières, a, à l’unanimité, jugé de son devoir de rappeler les résolutions antérieures, inspirant la réponse ci-dessus et que nous soumettons à la discussion des organisations syndicales.

    Le Comité confédéral.


    sources :

    Cette première affiche (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 4-5), sera suivi de deux autres :
    — « L’escroquerie des Retraites » (1910) ;
    — « Leurs retraites et celles qu’ils nous offrent » (1910).


    1910
    Affiche liée


    image indisponible

    [Où allons-nous ?]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Où allons-nous ?]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : répression  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Briand, Aristide (1862-1932)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Où allons-nous ?

    Travailleurs,

    Les radicaux sont au pouvoir et, loin de tenir les promesses dont ils furent si généreux envers la classe ouvrière — alors qu’ils étaient de l’opposition — ils se dévoilent d’implacables réacteurs.

    Au lieu de faciliter la conquête des améliorations économiques et sociales que peut le Peuple, ils ne reculent devant aucune scélératesse pour enrayer et étouffer ses aspirations aux mieux-être.

    L’organisation syndicale est leur bête noir. Non contents de tenter la désagrégation des groupements de salariés de l’État, ils manœuvrent pour démolir l’organisme fédératif que s’est donné la classe ouvrière — la Confédération Générale du Travail. Sa propagande les apeure et ils voudraient briser l’élan de solidarité qui soulève les travailleurs en rythmiques et grandissants mouvements de masse.

    Ne pouvant recommencer l’infamie du complot, — essayée en vain l’an dernier, — le trio ministériel (Clemenceau-Briand-Viviani) a cherché à dissoudre la Confédération.

    Le parquet, consulté, a refusé d’être complice de cette ignominie ! Il a répondu à Clemenceau, en un long et précis rapport, qu’il n’y a, dans le Code, aucun texte de loi permettant cette opération scélérate.

    Alors, le gouvernement, ne voulant pas renoncer à ses projets criminels et liberticides — ne pouvant frapper la CGT en bloc — s’est résolu à l’atteindre en détail. Le premier coup, dans cette voie, est l’arrestation des camarades Marck et Yvetot, délégués de la Confédération.

    Le ministère tente de pallier son arbitraire en faisant jésuitiquement raconter que ces arrestations sont justifiées par la loi sur la presse. Mensonge ! Les camarades ont été incarcérés pour délit de parole et leur arrestation a été opérée en vertu des lois scélérates… tant flétries par les Clemenceau et Cie.

    Or, les intentions ministérielles sont de n’es pas rester là. D’autres arrestations sont prévues… sous les plus vains des prétextes !

    Travailleurs,

    Le Comité confédéral a décidé de porter à votre connaissance les agissements réacteurs des hommes du pouvoir ; d’attirer votre attention sur les reniements d’opinions et les trahisons de ces hommes passés de l’autre côté de la barricade : de Clemenceau, ex-champion de la liberté individuelle ; de Briand et de Viviani…, qui affichèrent un socialisme flamboyant.

    Il a tenu à vous signaler que ces parvenus, hier si véhéments contempteurs des lois scélérates, dont ils réclamaient l’abrogation et en flétrissaient la barbarie, en sont descendus à en ordonner l’application normale — ce que n’avaient jamais osé leurs prédécesseurs.

    En outre, le Comité confédéral tient à proclamer que les menaces réacteuses du Pouvoir ne le détourneront pas de la besogne de propagande syndicale et d’action revendicatrice dont ses membres ont reçu mandat des organisations confédérées.

    Les délégués au Comité confédéral sont d’autant plus fermes et résolus dans l’œuvre qui leur incombe qu’ils ont la certitude d’être en communion d’aspirations et de pensées avec le Prolétariat tout entier et qu’ils savent que la Classe ouvrière organisée ne laissera pas le gouvernement porter atteinte aux libertés syndicales, conquises de haute lutte.

    On peut emprisonner des hommes — non des idées !

    L’embastillement ne tue pas la pensée.

    Les persécutions et les étranglements complotés ne seront préjudiciables qu’à ceux qui en assumeront la responsabilité. Quant à l’organisation syndicale, elle sortira plus forte et plus vivante de l’épreuve : la solidarité ouvrière triomphera des scélératesses ministérielles !!

    [Le Comité confédéral.]


    sources :

    Affiche signée le 16 avril 1907 suite aux poursuites [1] et révocations de la part du gouvernement Clemenceau (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 5-7).

    D’autres arrestations [Albert Lévy, Delalé, Bousquet] et révocations [Janvion, Nègre] ont suivis, d’où une protestation du Bureau confédéral signée Victor Griffuelhes, Émile Pouget et Paul Delesalle (ibidem, p. 7) puis l’organisation de meetings d’indignation le samedi 13 juillet 1907 : « Contre les crimes légaux ».

    Notes

    [1Voir aussi sur le procès contre Charles Marck et Georges Yvetot suite à la grève des dockers de mars-avril 1907 : https://cartoliste.ficedl.info/?mot529 sur Cartoliste.



    [Gouvernement d’assassins !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Gouvernement d’assassins !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Gouvernement d’assassins !

    Après les massacres de Narbonne, de Raon-l’Étape, le gouvernement assassine à Vigneux.

    Depuis un mois, les ouvriers des sablières de Seine-et-Oise sont en grève. Averties de ce conflit les autorités ont eu une attitude provocatrice, conséquence des excitations ministérielles. On ne saurait trop rappeler, en effet, que ces dernières années, chaque fois que les agents du Pouvoir ont commis un crime contre la Classe Ouvrière, ils ont recueillis honneurs, décorations, avancements…

    Aussi est-il compréhensible qu’au moindre conflit les autorités redoublent de zèle provocateur.

    Pour suivre l’exemple donné — et mériter à leur tour les honneurs de Clemenceau — sous-préfet et gendarmes de l’arrondissement de Corbeil ont cherché une journée.

    cette journée, ils l’ont eue mardi.

    Vers les 3 heures de l’après-midi, une quinzaine de gendarmes, après avoir eu soin, à une distance que les témoins évaluent à 200 mètres, de charger leurs révolvers et carabines, se présentèrent devant l’établissement où siège le Comité de grève. Sous le prétexte d’arrêter, sans mandat, un gréviste qu’ils supposèrent réfugié dans la salle de réunion, ils tentèrent de pénétrer de force.

    Les grévistes s’opposèrent à l’invasion de ces brutes. Étant chez eux, dans un domicile privé, en réunion privée, ils n’avaient pas à obtempérer aux injonctions des gendarmes.

    Cependant, les pandores rendus fous de rage par l’attitude défensive des grévistes, — obéissant sans doute à un mot d’ordre, — se divisèrent en deux groupes : l’un qui resta posté face à la porte d’entrée ; l’autre qui alla se mettre devant les croisées de la salle de réunion.

    Et la fusillade commença !

    Tandis que la première bande fusillait les grévistes par la porte, la deuxième bande les mitraillait à l’intérieur, au travers des fenêtres.

    Les assassins tirèrent jusqu’à épuisement de leurs munitions !

    Les grévistes, qui étaient complètement démunis d’armes, — aucun n’ayant le moindre révolver dans sa poche, — ne purent que très insuffisamment se défendre.

    Et pourtant, qui donc eut pu critiquer, s’ils avaient répondu du tac au tac à la fusillade ? Ils avaient, légalement, le droit de repousser les assaillants par la force.

    Qui donc leur eut fait un crime de s’être défendus ?

    Qui donc leur eut reproché d’avoir répondu à coups de révolvers aux carabines et aux révolvers des gendarmes ?

    Ils ne le firent pas ! Ils n’avaient pas d’armes !… Et puis, il faut le dire, il y a chez eux encore la foi en le mensonge démocratique. Ne leur avait-on pas toujours dit, à ces travailleurs nouvellement venus à la vie syndicale, que la République est un régime de liberté ? Que, sous ce régime, les ouvriers ont le droit de grève, de réunions, de discussion ?

    Et voici que, brutalement, sans sommations, les balles des gendarmes noient leurs illusions dans leur propre sang !

    À qui incombent les responsabilités de ce nouveau crime ?

    Nous l’avons dit : au gouvernement – au trio Clemenceau-Briand-Viviani.

    Clemenceau-le-tueur osera prétendre que les ouvriers ont provoqué. Il suffit de voir où sont les victimes pour constater que ce criminel joint à la scélératesse l’impudence du mensonge.

    Travailleurs !

    En présence de ce massacre, la classe ouvrière se doit de manifester son indignation contre le gouvernement et d’affirmer sa solidarité avec les victimes.

    De leur côté, les syndicats doivent organiser une agitation protestataire, sous forme de réunions, de manifestations, etc. Ils doivent, par un redoublement de propagande et d’actions, répondre à la fuite sanguinaire de pouvoir.

    Le comité confédéral.

    Placement gratuit aux sièges des syndicats adhérents

    [ … impr. ?] [marque syndicale]


    sources :

    Affiche parue après la tuerie de la salle Ranque :
    http://www.alternativelibertaire.org/?Juillet-1908-Draveil-Villeneuve-la


    1907
    Affiche liée


    [Les victoires de la IIIe République : Villeneuve-Saint-Georges]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les victoires de la IIIe République : Villeneuve-Saint-Georges] / Jules Grandjouan. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (lithogr. ), coul. (quatre ou plus ) ; 110 × 75 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : grève  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; citation (de 1899, par Aristide Briant, 1862-1932) ; dessin (cavaliers — entourant le ministre de la justice en juge [A. Briant] — sabrant et fusillant des manifestants) par Jules Grandjouan ]

    texte :

    Allez à la bataille avec des piques, des pioches et des pistolets, des fusils : loin de vous désapprouver, je me ferai un devoir, le cas échéant de prendre une place dans vos rangs. !!!
    Aristide Briand
    décembre 1899

    Les victoires de la IIIe République !!!

    Villeneuve-Saint-Georges

    Édité par l’Union des syndicats du département de la Seine.

    [Sous l’égide de la Grève Générale et des 8 heures]

    [Imprimerie spéciale à l’Union des Syndicats ?]


    sources :

    Affiche publié après les massacres de juillet 1908, à Villeneuve-Saint-Georges, contre les grévistes.

    Le Libertaire, 15e année, n° 3 (Paris, 15 novembre 1908) a reproduit une vignette de cette affiche dans un articulet :

    Une Affiche de Grandjouan
    L’Union des syndicats de la Seine vient d’éditer une remarquable affiche de notre collaborateur Grandjouan.
    C’est la première fois, à part quelques affiches de journaux que les révolutionnaires se servent de cet admirable moyen de propagande qu’est l’affiche.
    Ce ne sera pas la dernière.
    Cette affiche de 1 m 10 sur 0 m 75, tirée en quatre couleurs doit figurer dans toutes les salles de réunion, syndicats, coopératives, restaurants, groupes socialistes ou révolutionnaires.
    En vente au bureau de La Guerre Sociale : 0 fr. 90, franco 0 fr. 60.



    [Réponse aux massacres]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Réponse aux massacres]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Réponse aux massacres

    Sans longue préparation, dans un mouvement de généreuse indignation, les travailleurs parisiens ont répondu à la fusillade du 30 juillet, préméditée par le gouvernement.

    Un chômage de solidarité et de protestation, même pendant vingt-quatre heures, semblait-il possible ? Ce qu’une longue propagande n’aurait pu donner, le nouveau crime de Clemenceau l’a provoqué.

    L’affreuse tragédie qui a étreint le cœur de tout homme, animé de sentiments humains, a enfin dressé les travailleurs dans le geste de protestation qui vient de se terminer avec cette journée de chômage volontaire.

    Classe ouvrière

    Rappelle-toi les crimes de ce gouvernement.

    Nantes — Narbonne — Raon-l’Étape — Draveil-Vigneux — Villeneuve-Saint-Georges.

    Que de cadavres ! Que de deuil !

    Que de tristesse dans les cœurs ouvriers !

    Aucun gouvernement n’a si férocement servi le Capital.

    Aucun n’a plus brutalement ouvert les yeux aux exploités.

    Il leur a prouvé par le sang versé qu’ils n’ont rien à attendre que d’eux-mêmes ; leurs ennemis de classe ne leur réservent que la misère, la prison ou les balles. Mais l’organisation reste debout, invulnérable !

    Confiants dans leurs groupements syndicaux, c’est-à-dire en eux seuls, les ouvriers parisiens ont en masse répondu à leurs appels.

    La presse capitaliste, qui poussa au crime, fut la première atteinte.

    Spontanément, le province s’émeut, elle aussi.

    À Paris, malgré les provocations policières, le chômage de cette journée répondit à nos espérances !

    Avec plus de cohésion, le mouvement de réprobation eût été formidable. Désormais — l’expérience est faite — les gouvernants sauront que les massacres d’ouvriers ne resteront pas sans lendemain.

    C’est la leçon de ces tristes événements. Nous l’enregistrons. Que, pour la rendre plus profitable, les travailleurs fassent bloc dans leurs Syndicats respectifs. Plus vivante que jamais, la CGT continue son œuvre.

    Le Comité confédéral. — Le Comité général de l’Union des syndicats

    […]


    sources :

    Affiche parue après la fusillade du 30 juillet 1908 à Villeneuve-Saint-Georges qui a amenée une journée de chômage volontaire le 3 aout sur Paris (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1906-1908, présentés au XVIe congrès corporatif, Xe de la CGT, tenu à Marseille, du 5 au 10 octobre 1908, p. 17-18).

    Voir aussi : « Gouvernement d’assassins ! ».



    image indisponible

    [À l’opinon ! : manifestations régionales]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À l’opinon ! : manifestations régionales]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : procès  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    À l’opinion !

    Le 11 janvier comparaîtront devant la Cour d’assises de Versailles les huit camarades retenus par le Parquet de Corbeil pour les événements de Villeneuve-Saint-Georges.

    On se souvient de ce que fut le guet-apens du 30 juillet dernier : le gouvernement voulait une tuerie. Il la provoqua ! Nombreuses furent les victimes. Tués et blessés furent tous du côté ouvrier !

    Le gouvernement voulait davantage ! Il espérait que les balles de Villeneuve, à travers les victimes, frapperaient l’organisation syndicale. Dans ce but, pour couronner son œuvre de sang, il fit incarcérer un certain nombre de militants de la CGT.

    Malgré trois mois d’une méticuleuse instruction judiciaire, le Parquet ne put échafauder le procès d’opinion que voulait le gouvernement ; des non-lieu mirent hors de cause seize des inculpés.

    Pour masquer l’échec de l’instruction, un choix fut opéré et huit camarades furent maintenus. Ce sont eux qui sont aujourd’hui poursuivis. Ils le sont en formelle violation de la loi (articles 213 et 100 du Codé pénal).

    Cinq mois se sont écoulés entre la date d’arrestation de ces victimes et leur comparution en cour d’assises.

    Cet arbitraire, si excessif, a contraint la Chambre des députés, dans sa séance du 23 décembre, à voter une amnistie en leur faveur. C’est, en effet, par un truquage, dont nos parlementaires sont coutumiers, que cette amnistie n’a pas été proclamée en séance publique, malgré qu’elle ait été votée à 14 voix de majorité.

    Travailleurs !

    Le procès de Versailles va s’ouvrir dans des conditions d’une révoltante iniquité.

    Laisserons-nous s’exercer contre huit des nôtres la basse vengeance d’un gouvernement criminel ?

    Laisserons-nous s’accomplir le monstrueux déni de justice qui se prépare à Versailles ?

    La classe ouvrière se doit d’affirmer sa réprobation contre cet odieux procès en participant aux

    Manifestations régionales

    que la Confédération générale du travail organise

    le samedi 9 janvier

    à Reims, rennes, Vierzon, Limoges, Toulouse, Marseille, Nice, Lyon, Saint-Étienne, Besançon.

    Au jour fixé, le 9 janvier, dans toutes les ci-dessus désignées se tiendra un

    Meeting

    auquel tous les travailleurs se feront un devoir d’assister afin de proclamer leur solidarité avec les huit prisonniers de Versailles dont la libération s’impose.

    Le Comité confédéral


    sources :

    Affiche pour des meetings annoncés dans La Voix du peuple (10 au 17 janvier 1909) ? (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 4-5).

    Les inculpés sont : Sainton, Bouet, Lebile, Deleros, Grimaux, Guille, Gendre et Mme Auclair.



    image indisponible

    [Après la grève des Postiers]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Après la grève des Postiers]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : grève : grève générale  ; grève  ; luttes ouvrières  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Après la grève des Postiers

    Ordre du jour de la CGT

    Le Comité confédéral, réuni en séance le mardi. 6 avril, a voté l’ordre du jour suivant :

    « La Comité confédéral. adresse aux fonctionnaires et ouvriers des PTT l’assurance de sa fraternelle solidarité. Il les assure que, quelles qu’aient été les difficultés et la gêne éprouvée par les travailleurs au cours de leur grève, c’est avec la plus vive sympathie que ceux-ci ont suivi leur admirable mouvement.

    Le CC fait appel à l’esprit d’analyse de ces fonctionnaires et travailleurs, exploités par l’État comme le sont les travailleurs de l’industrie et du commerce, pour qu’ils dégagent eux-mêmes, de leur propre grève, la justification de toutes les résolutions des Congrès de la CGT et de son action.

    Plus convaincu que jamais que l’émancipation de tous les salariés de toutes catégories ne peut être que l’œuvre des salariés eux-mêmes ;
    Enregistrant le grand fait historique que constitue. la grève des postiers et l’enseignement qui en découle ;
    Considérant que semblable mouvement, inspiré d’un désir plus prodfond d’affranchissement total et généralisé à certaines industries et exploitations, serait bien de nature à réduire et à paralyser le fonctionnement du système capitaliste et l’oppression coercitive de son agent l’État bourgeois ;
    Le CC affirme sa confiance en la grève générale comme moyen déterminant d’une situation et de conditions favorables à la reprise des instruments de production et d’échange pour les remettre au service de tous et les faire fonctionner au profit de le société tout entière, réalisant ainsi la suppression du salariat, source de toutes les oppositions et de toutes les exactions.

    C’est avec joie que pour cette grande œuvre révolutionnaire et à la fois humanitaire, le Comité confédéral voit les fonctionnaires prendre conscience de leur force et de leurs intérêts de classe et se rapprocher par leur action de l’ensemble du prolétariat organisé. dont ils sont solidaires. »

    Le Comité confédéral


    sources :

    Affiche pour des meetings annoncés dans La Voix du peuple (11 au 18 avril 1909) ? et « affichée par les soins des Bourses du travail de Paris et de la Province » (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 8).

    Grève des postiers de mars-avril 1909.

    Après une seconde grève en mai 1909 qui échouera, le Comité confédéral fera paraitre un appel déclarant « terminé le mouvement de solidarité » [1] :

    Aux travailleurs de France

    Pour répondre aux provocations et à l’arbitraire du gouvernement, pour se solidariser avec les grévistes de l’administration des postes, et sur l’invitation de la Confédération Générale du Travail, diverses corporations, en un superbe élan, firent immédiatement grève.

    Ce mouvement de protestation énergique et généreux s’étendait graduellement dans toute la France et principalement à Paris. Nos camarades postiers — révoqués et grévistes — pensaient qu’une telle action, une telle preuve de solidarité effective rappelleraient à leur devoir tous les inconscients qui avaient déjà trahi leurs camarades en grève en réintégrant leur emploi.

    Il n’en fut malheureusement rien.

    Des responsabilités s’établiront plus tard.

    Mais nos camarades postiers avaient trop préjugé de l’issue heureuse d’une deuxième grève. Celle-ci fut, à l’évidence, préparée, incitée, voulue par le gouvernement désireux d’exercer des représailles contre les militants de la première grève qui avaient, avec l’opinion publique, mis le ministère en échec et démontré la puissance victorieuse du Syndicalisme fonctionnaire qui se substituera demain à la puissance d’État.

    Cependant si la plupart des fonctionnaires ont consenti à être domestiqués et à abandonner leurs frères, ce ne sera pas pour longtemps.

    Toute action comporte un enseignement.

    Mais, en attendant, tous nos camarades révoqués et grévistes des PTT demandent au prolétariat de ne pas continuer plus longtemps un sacrifice inutile.

    La protestation du monde ouvrier fur suffisamment démonstrative. C’est un résultat.

    La CGT constate donc que, par suite des conséquences qu’a eues sur le mouvement postier la solidarité de certaines corporations, il n’y a plus nécessité de faire appel aux organisations syndicales décidées à se mêler à la lutte, et, notamment, aux électriciens.

    Le mouvement de protestation en faveur de nos camarades des PTT peut, dès lors, être considéré comme terminé.

    Il reste au prolétariat postier à prendre sa revanche. Il la prendra. Et la classe ouvrière, encore une fois, secondera son action.

    Le Comité confédéral.

    Notes

    [1Voir aussi Guillaume Davranche Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914 (2014), p. 61-67.


    1909
    Affiche liée


    image indisponible

    [Contre l’arbitraire]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre l’arbitraire]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : Premier Mai  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Torton, Léon (ca1884-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Contre l’arbitraire

    Quand ce n’est pas avant, c’est pendant et après le Premier Mai, que le gouvernement actuel, pour complaire à la bourgeoisie, dont il est le serviteur, use chaque année d’arbitraire contre la classe ouvrière.

    N’ayant pas osé faire usage du traditionnel complot pour arrêter les militants syndicalistes avant le Premier Mai, on a usé de provocations policières le jour même. Pour arrêter certains de nos camarades et les faire condamner ensuite, on les a inculpés de délit de paroles ou d’injures à des magistrats.

    À Orléans, au cours d’une manifestation, trois ouvriers terrassiers ont été arrêtés et aussitôt condamnés, sans défense, sans témoins, l’un à 13 mois et les deux autres à 8 mois de prison.

    À Rouen, le camarade Marck, trésorier de la CGT, a été arrêté la nuit, à l’issue d’une réunion tenue le Premier Mai. Le camarade Torton, secrétaire de la Bourse du travail de Rouen, fut, le lendemain, également arrêté et emprisonné.

    Qu’ont-elles donc de criminelles les phrases imputées à Marck et que celui-ci revendique ?

    En voyant autour de lui, dans la salle, les louches personnages payés pour épier et dénaturer ses paroles, il s’écria :
    « Parmi nous se trouvent les représentants officiels de la succursale Vermine, Fripouille, Clemenceau et Cie. »

    Puis, au cours de sa conférence, Marck, faisant l’énumération des gaspillages dont tous les journaux entretiennent chaque jour l’opinion publique (Voir les dessous dévoilés du sabotage financier et industriel de la marine, de l’armée, des travaux publics), on a retenu pour l’en inculper la phrase suivante :
    « 105 millions sont dépensés pour la valetaille policière et la création de brigades mobiles dont nous avons journellement des représentants dans nos réunions. On les a créées pour arrêter les voleurs, mais ils ramassent ceux qui, comme moi, viennent dans les réunions. »

    Quant à Torton, il est inculpé d’avoir dit :
    « Dans l’après-midi, j’ai aperçu des mines patibulaires dans la salle. Ce soir, je vois encore des mouchards, des roussins, qui sont les souteneurs de la Troisième République. »

    Telles sont les ridicules accusations par lesquelles on veut remettre en prison ces deux militants pour y augmenter le nombre de tous ceux de nos camarades victimes de l’arbitraire gouvernemental et de la justice de classe du régime actuel.

    Il est de notre devoir de solidarité de protester contre les mesures stupides d’autorité exercées contre nos camarades, contre nos militants.

    C’est pourquoi le Comité confédéral, dans sa séance du 4 mai, a décidé de manifester son indignation contre les tyranneaux du gouvernement actuel en affirmant son entière solidarité avec les camarades arrêtés et en prenant, comme eux, la responsabilité des phrases citées plus haut, dont on leur fait une inculpation.

    Le Comité confédéral

    [signatures …]


    sources :

    Affiche dénonçant les arrestations de militants [Charles Marck (1867-1951), Léon Torton (ca1884-....)] à Rouen lors d’un meeting du 1er Mai 1909 (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 8-10).



    image indisponible

    [Contre la guerre]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre la guerre]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; guerre (généralités)  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bourderon, Albert (1858-1930)  ; Jouhaux, Léon (1879-1954)  ; Péricat, Raymond (1873-1958)  ; Thuillier, Jean-Louis (1870-....)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Contre la guerre

    À l’occasion de la Conférence internationale des secrétaires d’organisations centrales [syndicats « réformistes »] qui se tiendra à Paris aux Salons du Gobe, les 30 et 31 août, la Confédération Générale du Travail organise pour le mercredi 1er septembre, 8 heures et demie précises du soir, grande salle Wagram, un

    Grand meeting international

    Présidé par le camarade Bourderon, de la Fédération du Tonneau, assisté des camarades Péricat, du Bâtiment, et Thuillier, de l’Union des Syndicats de la Seine

    à cette importante

    Manifestation ouvrière

    Prendront la parole :

    Allemagne : C. Legien
    Angleterre : A. Appleton
    Autriche : A. Hueber
    États-Unis : Samuel Gompers
    Espagne : Vicente Barrio
    Italie : Rinaldo Rigola
    France : Léon Jouhaux, Georges Yvetot

    Avis important. — Les ouvriers syndiqués sont invités à assister très nombreux à cette imposante et significative démonstration internationale et à se munir, pour l’entrée, de leur carte ou livret de syndiqué ou, à leur défaut, de la circulaire-convocation.

    [Le Comité confédéral]


    sources :

    Affiche de 1909 annonçant, à Paris, un meeting international contre la Guerre (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 27-30).



    image indisponible

    [Contre les bourreaux de la liberté]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre les bourreaux de la liberté]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; grève : grève générale  ; justice  ; révolte  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne  ; Maroc  ; Peine de mort
    • Noms cités (± liste positive)  : Ferrer y Guardia, Francisco (1859-1909)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Contre les bourreaux de la liberté

    Nous avons tous admiré le beau geste par lequel les ouvriers d’Espagne se sont révoltés.

    Qui donc pourrait blâmer, des pères de famille qui s’insurgèrent plutôt que de courir aux abattoirs du Maroc pour le profit des capitalistes internationaux ?

    Ce fut un spectacle réconfortant que cette grève générale spontanée qui fit trembler tous les profiteurs de la monarchie cléricale et inquisitoriale.

    Mais cette grève, trop localisée, malgré les actes héroïques de nos courageux camarades, fut vaincue.

    C’est la Réaction sauvage, féroce, impitoyable qui sévit maintenant.

    Tous les braves qui luttèrent, tous ceux qui ne sont pas morts en combattant expient leur acte sublime dans les cachots, dans les tortures, en attendant leur jugement, leur condamnation et leur exécution.

    Les galonnés espagnols, vaincus sur tous les champs de bataille, prend bravement leur revanche sur les sièges des conseils de guerre.

    Ils condamnent à mort tout ce que l’Espagne compte encore de noble, de généreux dans sa population.

    Les hommes de progrès, les hommes de pensée libre sont voués au garrot ou au peloton d’exécution.

    Laisserons-nous assassiner nos frères d’Espagne sans protester, sans crier notre admiration aux victimes, notre haine aux bourreaux…

    Non !

    Il faut qu’on nous entende !

    Il faut que les tortureurs frémissent devant nos vibrantes protestations.

    Toute l’Europe ouvrière proteste avec nous. Il faut que nos camarades en danger de mort reprennent espoir. Faisons tout pour les arracher aux cruelles et lâches vengeances des moines et des officiers

    Travailleurs

    Joignez-vous aux protestataires. Si vous êtes des hommes conscients, venez tous à la manifestation organisée par la CGT.

    Le Comité confédéral


    sources :

    Appel d’octobre 1909, « affiché partout par les soins des Bourses du travail » (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 13-15).

    Il fait suite à un manifeste du Comité confédéral (en affiche ou non ?) en juillet 1909 :

    Manifeste à nos frères d’Espagne

    Dans un noble sentiment de fraternité internationale, dans un élan d’admiration et d’émotion, le prolétariat de France adresse à ses frères d’Espagne ses vœux les plus sincères pour le triomphe de leur lutte héroïque contre la guerre.

    Nous comprenons trop bien, ouvriers de France, l’importance d’une aussi belle révolte du peuple espagnol pour ne pas nous réjouir aux moindres succès de la révolte ouvrière en Catalogne. Nous applaudissons aux actes d’insubordination militaire. Honneur à ceux qui refusèrent d’être des assassins !

    Honneur aux femmes et aux jeunes gens d’Espagne, empêchant les hommes de partir pour la tuerie du Maroc !

    Nous applaudissons de tout cœur à tous les actes révolutionnaires accomplis au delà des Pyrénées.

    La Grève Générale proclamée par le monde ouvrier des centres industriels d’Espagne, aussitôt suivie d’un sabotage énergique des lignes téléphoniques, télégraphiques et de chemins de fer, c’est en somme, la réalisation des vœux émis en France, dans nos congrès ouvriers.

    Il n’y a pas d’autres moyens en notre pouvoir pour empêcher les exploiteurs de partout d’arroser du sang du Peuple les territoires qu’ils convoitent, comme favorables à leurs opérations financières.

    « Plutôt l’insurrection que la guerre ! » ont proclamé les socialistes au Parlement français.

    « À la déclaration de guerre, nous répondrons par la Grève Générale ! » ont dit les ouvriers de France dans leurs congrès nationaux et internationaux.

    Nos amis, nos frères d’Espagne mettent en pratique ce que nous avons mis en résolution. Nos souhaits les plus chaleureux les accompagnent et, s’ils sont vainqueurs, toute l’Internationale ouvrière voudra bientôt imiter leur exemple. S’ils sont vaincus,leur courage, leur héroïsme n’auront pas été inutiles. Le sang répandu ne l’aura pas été en vain : il fécondera, comme toujours, les idées de révolte, créatives de mieux-être et de liberté !

    Quelle que soit l’issue de la lutte acharnée des ouvriers espagnols, un enseignement salutaire s’en dégage pour le Prolétariat universel.

    Pour vous, braves camarades en lutte, c’est une expériences qui portera ses fruits.

    Frères d’Espagne, courage !

    Les travailleurs organisés de France sont avec vous !

    Le Comité confédéral.



    image indisponible

    [Un manifeste de la CGT : à tous les travailleurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Un manifeste de la CGT : à tous les travailleurs]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : grève  ; luttes ouvrières  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Un manifeste de la CGT

    À tous les travailleurs

    La Confédération générale du travail, sans vouloir s’immiscer dans la grève des postiers, a le devoir d’appeler votre attention sur les circonstances de cette grève et de vous engager à lui apporter tout votre appui.

    Comme dans toutes les grèves, les procédés employés contre les travailleurs sont les mêmes, « qu’il s’agisse d’ouvriers en conflit avec des patrons, ou de fonctionnaires en conflit avec l’État ».

    Vous connaissez l’origine du mouvement. Il est né non seulement de la résistance que l’ « État-patron » opposait aux réclamations légitimes des intéressés, mais surtout de l’arrogance du sous-secrétaire d’État, M. Simayan.

    Comment seraient-ils restés impassibles devant les injures de ce grossier personnage qui « manquant de respect à des femmes », leur adressait des invectives outrageantes ?

    Les arrestations arbitraires, les violences de la police ont mis le comble à l’exaspération de nos camarades des postes. Par surcroît, des « condamnations iniques » ont été prononcées sans le moindre sentiment de justice, sans même la li de sursis, contre des travailleurs coupables uniquement d’avoir manifesté leur indignation au cri de : « Conspuez Simyan ! » La prison pour un tel crime est une monstruosité !

    Révoltés par ces procédés, les postiers ont déclaré la grève et immédiatement le gouvernement tourne l’armée contre eux, non seulement sous le prétexte habituel de maintenir l’ordre que personne ne songe à troubler, mais encore et surtout pour remplacer les grévistes dans leur travail.

    « Une fois de plus, le prolétariat constatera que l’armée est dirigée contre les travailleurs. »

    Toutes les forces dont dispose le pouvoir gouvernemental : la police, la magistrature, l’armée sont contre les postiers. Pour les soutenir dans leur résistance, il faut qu’ils aient avec eux la sympathie de tout le prolétariat, de tous les gens de cœur.

    Travailleurs !

    Quelle que soit la perturbation que la grève des postiers apportera dans vos habitudes, dans vos relations, dans vos affections même, il faut que vous supportiez de bonne volonté cette gêne momentanée.

    Il faut que les travailleurs des postes sachent que toute la sympathie de la population leur est acquise. Ils seront ainsi encouragés à persévérer dans leur lutte jusqu’à ce que la victoire couronne leurs efforts

    Le Comité confédéral


    sources :

    Affiche pour des meetings annoncés dans La Voix du peuple (28 mars au 4 avril 1909) ? (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 7).

    Grève des postiers de mars 1909.


    1909
    Affiche liée




    image indisponible

    [Debout ! Ouvriers, honnêtes gens !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Debout ! Ouvriers, honnêtes gens !]. — Le Havre : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Peine de mort
    • Noms cités (± liste positive)  : Durand, Jules (1880-1926)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations  ; soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Debout !

    Ouvriers, honnêtes gens !

    La mesure est comble. La bourgeoisie, dans sa haine implacable contre la classe des travailleurs, vient de condamner un des vôtres, innocent du crime monstrueux qui lui est imputé, à la peine de mort !

    C’est l’ère des répressions qui commence, la porte est ouverte à tous les abus !

    Laisserez-vous s’accomplir et se perpétuer de telles infamies ? Non.

    Ne relèverez-vous pas ce défi lancé à toute la classe prolétarienne organisée ? Oui.

    Aussi, vous protesterez tous contre cette condamnation inique et vous répondrez au verdict des jurés bourgeois, haineux et sans entrailles,
    en désertant lundi vos bureaux, ateliers et chantiers vous vous ferez un devoir d’assister au meeting qui se tiendra, le lundi 28 novembre, à 10 heures du matin, dans la grande salle du cercle Franklin et à la manifestation qui aura lieu le même jour, à 2 heures de l’après-midi (rendez-vous au Rond-Point).

    Et souvenez-vous, pour sauver un innocent, de notre devise : Tous pour un ! Un pour tous !

    L’Union des syndicats


    sources :

    Affiche parue au lendemain de la condamnation à mort de Jules Durand à la cour d’assises de Rouen (25 novembre 1910) :
    http://fr.calameo.com/read/002814565621aad8dac46.



    image indisponible

    [Dénonçons leurs crimes !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Dénonçons leurs crimes !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; luttes ouvrières  ; Premier Mai  ; répression  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Amirault  ; Julian, Fernand (1877-1927)  ; Ricordeau, Édouard (1877-....)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  : Voix du Peuple, la (1900-1918)
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Dénonçons leurs crimes !

    L’opinion publique semble se trouver toute accaparée par le scandale financier des honnêtes liquidateurs du fameux Milliard des Congrégations ! Joint aux honteuses combinaisons capitalistes de l’Ouenza, du Maroc, de la Marine, et autres tripotages du monde politique et financier ; ce n’est cependant là qu’une salle affaire de plus.

    Il est d’autres crimes à l’actif de nos maîtres actuels. La classe ouvrière ne doit pas les oublier.

    Nous les lui rappelons.

    Les massacres

    C’est à Narbonne, contre les vignerons révoltés.

    C’est à Nantes, contre les dockers.

    C’est à Raon-l’Étape, contre les esclaves de la chaussure.

    C’est enfin à Villeneuve-Saint-Georges, contre les serfs du bâtiment.

    Bilan de ces glorieuses journées pour la République :
    15 ouvriers tués et 467 mutilés.

    Les condamnations

    À cette férocité dans la répression, s’est joint un arbitraire gouvernemental sans précédent.

    Des magistrats domestiqués, sur d’odieux et ridicules rapports de police, ont frappé durement bon nombre de militants ouvriers, pour délits de parole, faits de grève ; enfin, suprême arbitraire, comme gérant de La Voix du peuple.

    Pour ceux d’entre ces militants, Julian et Ricordeau, la peine de la prison s’est augmentée de celle de l’interdiction de séjour,ordinairement réservée aux délits de vagabondage spécial.

    C’est, au total :
    180 années de prison qui, pendant cette législature,ont été généreusement distribuées par les chats-fourrés républicains.

    Les révocations

    les fonctionnaires ne furent pas épargnées par cette vague de réaction féroce.

    Ce sont un instituteur et des sous-agents des postes, révoqués pour délit d’opinion.

    C’est un fonctionnaire municipal, révoqué parce qu’ayant signé une affiche en tant que délégué de sa Fédération.

    Ce sont des postiers révoqués pour faits de grève.

    Ce sont des déplacements d’office s’abattant sur tous les fonctionnaires assez libres pour protester contre l’arbitraire de l’autorité administrative.

    Le bilan des révocations, pour cette législation, est de :392 révocations, 16 déplacements.

    Les crimes militaires

    C’est enfin, pour couronner cette longue série d’exactions, le crime exécuté contre le soldat Aernoult, dans les bagnes d’Afrique ; c’est le soldat Rousset, courageux accusateur des criminels, et, pour ce fait, condamné à cinq ans de prison, qui risque maintenant d’être aussi la victime des chaouchs.

    C’est le soldat Amirault, poursuivi comme antimilitarisme, acquitté par le conseil de guerre, qui, par ordre d’un officier supérieur, reste menacé d’un départ aux compagnies de discipline.

    Ce sont les pioupious du 17e, exposés au climat meurtrier de l’Afrique, pour avoir obéi à leur conscience de fils du peuple.

    La CGT, organisme central de la classe ouvrière, s’élève avec indignation contre ces attentats répétés de gouvernants malpropres et véreux, pris la main dans le sac au pillage des biens des congrégations ; capables de toutes les bassesses et de tous les crimes, soutenus par des parlementaires aveulis et tarés, qui ont volé et dilapidé, eux et leurs amis, le milliard destiné aux retraites ouvrières.

    À l’occasion des élections et de l’effervescence qui les entoure, la CGT veut dénoncer, dans ses meetings, les escroqueries et les crimes de nos gouvernants.

    Elle veut aussi amplifier encore l’agitation nécessaire dont les manifestations du Premier Mai seront le couronnement.

    Tous debout pour le défense de nos droits de de nos libertés.

    Le Comité confédéral


    sources :

    Affiche de 1910 contre les crimes miliaires (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 23-24).



    image indisponible

    [L’escroquerie des Retraites]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    L’escroquerie des Retraites]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire  ; vieillesse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    L’escroquerie des Retraites

    De nouveau, la classe ouvrière est menacée, sous le prétexte des Retraites ouvrières, d’une formidable escroquerie.

    Nos dirigeants veulent, par la loi actuellement en discussion au Parlement, frapper tous les travailleurs d’un impôt nouveau.

    En effet, le projet, basé sur la capitalisation, consiste en une cotisation annuelle de 9 francs pour les hommes, 6 francs pour les femmes, et 4 fr ; 50 pour les jeunes ouvriers. Les patrons seront taxés d’une cotisation identique ; cette taxe patronale sera encore fournie par le travail exploité.

    À l’aide de ces versements, l’État capitalisera annuellement :
    — Versements ouvriers … 80.000.000 de francs
    — Versements patronaux … 80.000.000 de francs
    — Au total … 160.000.000 de francs
    qui, par intérêts composés constitueront, au bout de 40 années, un capital de 11 milliards 500 millions de francs environ ; en 80 années. 15 milliards.

    Que fera-t-on de cet argent ?

    Cette capitalisation est pour nos gouvernants une bonne affaire financière. Elle leur permettra, en cas de conflagration internationale, de trouver les fonds nécessaires pour soutenir la guerre. L’exemple de la Caisse des Inscrits maritimes est là pour nous ouvrir les yeux.

    Par six prélèvements successifs, les six gouvernements qui se sont succédés, de 1740 à 1870, ont soustraits à cette caisse une somme global de 342.000.000 de francs.

    C’est encore à l’aide de cette capitalisation que l’État comblerait les vides creusés tous les ans dans le trésor public par l’augmentation croissante des budgets de la guerre et de la marine — œuvre essentielle de mort.

    Où placera-t-on cet argent ?

    Dans des exploitations capitalistes, comme le démontre la démarche faite auprès du président du Conseil par le Crédit commercial et industriel.

    L’argent des ouvriers servira à leur exploitation !

    Devons-nous accepter ce projet ?

    Après trente années de versements, il ne nous réserve qu’une rente de 300 à 400 francs par an, alors que, sans aucun prélèvement, l’État accorde aux militaires — gens oisifs par excellence — ayant accompli 10 ans de service, des retraites variant entre 700 et 1.100 francs.

    Combien de nous arriveront au terme exigé par la loi, 65 ans ?

    Pas même 600.000 sur 11 millions de travailleurs. Pas même 5 pour cent !

    Ainsi, pendant treize ans, nous paierons un impôt nouveau sous forme de cotisations annuelles. Nous prélèverons sur notre budget, déjà si maigre, des sommes qui ne serviront même pas à procurer à nos vieux camarades d’atelier les moyens de vivre.

    L’État n’assurera, pendant les trente premières années, que des allocations ridicules, allant de 60 à 120 francs par an !

    Nous devons protester énergiquement

    contre cette formidable duperie ! Il faut que nos clameurs d’indignation fassent reculer tous les parlementaires devant l’accomplissement de cette hypocrite et monstrueuse escroquerie.

    Toute la classe ouvrière se doit d’assister aux meetings que la CGT organise pour les samedi 12 et dimanche 13 février.

    Dans ces meetings, vous direz, travailleurs, que vous voulez des retraites, mais que vous les voulez justes, équitables et humaines.

    Avec nous, vous protesterez : contre les versements obligatoires contre l’âge trop avancé de l’entrée en jouissance, contre le taux dérisoire de cette retraite. Avec nous, vous affirmerez votre volonté d’obtenir des retraites sur la base de la « Répartition ».

    Parce que, seule, la répartition est susceptible de nous donner satisfaction ;

    parce que, seule, et contrairement à la capitalisation, la répartition ne constitue pas un danger pour notre avenir d’émancipation.

    Affirmons-nous

    Contre la capitalisation !

    Pour la répartition !

    Le Comité confédéral.


    sources :

    « Une première affiche de protestation fut éditée, ainsi qu’un tract tiré à deux cent milles exemplaires et distribué dans tous les centres ouvriers. » Cette seconde affiche « condensant les termes de la première et du manifeste, indiquait clairement les raisons pour lesquels le Comité avait pris position contre le projet de loi des Retraites ouvrières. ». Elle accompagnait des meetings prévus les 12 et 13 février 1910.
    (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 16-19).

    « Une troisième affiche, illustrée par Grandjouan, fut lancée ; un diminutif de ces affiches fut tiré en cartes postales. » (ibidem, p. 19).


    1910

    [ 1907 ?]
    Affiches liées


    image indisponible

    [Le Premier Mai]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Premier Mai]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : Premier Mai  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Le Premier Mai

    En dehors des ambitions politiques, en des disputes intéressées des arrivistes et des politiciens de toutes nuances, pour conserver ou conquérir les sièges parlementaires, voici que surgit, une fois de plus, pour les travailleurs, l’occasion de s’affirmer résolus et conscients : Voici le Premier Mai !

    Travailleurs, ce jour là, tous debout ! Manifestons !

    Oui, manifestons notre mépris des palinodies parlementaires !

    Manifestons notre indignation des répressions et des crimes de la police, de la magistrature et du gouvernement, domestiques serviles du Capital !

    Travailleurs,

    Rappelons que l’État-Patron a toujours entravé la liberté de penser et d’agir de ses exploités. Il a révoqué, réduit à la faim, les meilleurs et les plus courageux des travailleurs des Postes Télégraphes et Téléphones. Il a frappé, très durement, les instituteurs. C’est par nécessité politique, par crainte des électeurs, que des réintégrations — bien incomplètes — ont été récemment opérées. Rattachant, par une sournoise combinaison financière, les chemins de fer de l’Ouest au réseau de l’État, il n’a pas encore donné à ses cheminots, à ses esclaves de la voie ferrée, la malheureuse pièce de cent sous quotidienne que ceux-ci réclament et lui arracheront peut-être de force.

    Pour faire patienter les cheminots, le gouvernement fait brutaliser, assommer par son abjecte police et condamner par ses valets de cour ceux qui revendiquent dans la rue leur droit à la vie.

    Reppelons-nous que la Magistrature, en ces derniers temps, a distribué sans scrupules, les peines les plus variées aux militants, aux travailleurs, sous l’hypocrite raison de faire respecter la liberté du travail. C’est la liberté de la lâcheté et de la trahison que la justice protège et encourage ! C’est pour cela qu’aux années et aux mois de prison, cette justice de classe applique à des travailleurs l’infamante interdiction de séjour, réservée jusqu’alors à ceux qui vivent de la prostitution.

    Voilà ce que les souteneurs d’un régime d’exploitation, de honte de sang, ont osé faire !

    Travailleurs !

    Pour accomplir de tels forfaits, police, magistrature, gouvernement s’appuient sur l’armée. Ils font de nos fils et de nos frères, des traîtres à leur cause, des jaunes ou des assassins.

    Dénonçons alors les cruautés sans nom des brutes galonnés ; dénonçons les infamies, les forfaitures de Biribi ; donnons aux soldats une conscience.

    Un trio de renégats, un trio de traîtres à leur passé, à leur parti, au peuple, s’est fait stipendier pour accomplir une œuvre néfaste au prolétariat qu’il veut tromper, corrompre ou massacrer, pour le profit des parasites et des exploiteurs du travail : Crachons-lui notre haine !

    Pour masquer tous leurs crimes, pour voiler leurs mauvaises intentions, pour arriver à leur but, ces gens-là ont fait voter, par un Parlement sans conscience, une loi de bluff électoral, d’escroquerie et de vol : les retraites ouvrières.

    La classe ouvrière n’en est pas dupe, et contre l’application de cette loi, les travailleurs se révolteront.

    Contre tout cela, au souvenir de tant d’infamie, la classe des exploités doit

    Au Premier Mai, se lever et protester

    Ce jour-là, les travailleurs affirmeront leur volonté de conquérir de leurs propres forces, le bien-être, la liberté auxquels ils ont droit, pour être des hommes fiers et dignes.

    Dans ce but, dans leurs meetings publics, dans leurs réunions éducatives, les Syndicats, les Bourses du travail ont fait appel à leurs militants pour dénoncer au peuple les crimes des gouvernants, les hontes du régime capitaliste et l’espoir d’en finir.

    [Le Comité confédéral]


    sources :

    Appel [à afficher ?] lancé dans les Bourses du travail pour le 1er Mai 1910 (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 20-21) :

    «  Le 1er Mai 1910 : la grève générale à Marseille et à Dunkerque.

    Le 1er mai 1910, comme les années précédentes, fut, dans tous les centres ouvriers, une journée de protestation ouvrière :
    — contre l’interdiction de séjour pour faits syndicalistes ;
    — Contre les crimes policiers et militaires ;
    — Contre la non-application des lois ouvrières ;
    — Contre l’interprétation donnée par le jurisprudence à la loi sur les accidents de travail ;
    — Contre la violation de la liberté de pensée ;
    Contre tous les projets de loi liberticides que les parlementaires s’apprêtaient à voter, y compris la loi sur les retraites ouvrières.
    Le Comité confédéral lança dans toutes les Bourses l’appel suivant.
     »



    image indisponible

    [Les Requins à l’œuvre : accaparement des richesses minières]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les Requins à l’œuvre : accaparement des richesses minières]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : économie : industrie  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Algérie
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Les “Requins” à l’œuvre

    Accaparement des richesses minières

    L’opinion publique connaît aujourd’hui, dans tous ses détails, l’affaire de l’Ouenza. Néanmoins, rappelons-les brièvement :

    L’Ouenza est une région dont la richesse en métaux est évalué à plus de 200 millions de tonnes, soit au prix minimum de 18 francs la tonne, un capital de plus de 3 milliards 500 millions.

    Pareille fortune est convoitée par une bande cosmopolite, composée des grands industriels : Schneider, du Creusot français, Krupp du Creusot allemand, Devillers, du Creusot belge, Cockrill, du Creusot anglais, et de quelques personnalités politiques françaises, parmi lesquelles se distinguent Étienne de la Compagnie des Omnibus parisiens, Thomson, des Phosphates algériens, Millerand, l’homme des liquidations.

    Bornons-nous à ces noms !

    À eux seuls, ils évoquent un régime fait de rapines, de concussions et de vols.

    Grâce à notre campagne, la concession de l’Ouenza n’a pu être accordée à ce jour.

    Sous notre pression, les partis politiques, dits d’avant-garde, ont du se livrer à une obstruction organisée.

    Aujourd’hui sera-t-il comme hier ?

    l’obstruction va-t-elle se poursuivre ?

    Pour notre part, nous restons décidés à combattre toute main-mise sur les richesses naturelles et nationales, sans qu’en retour la classe ouvrière n’obtienne des garanties sérieuses et des droits incontestés.

    Après l’Ouenza, la Meurthe-et-Moselle.

    En même temps que nous ferons œuvre de salubrité dans l’affaire de l’Ouenza, nous nous opposerons à la réalisation du plan poursuivi en Meurthe-et-Moselle, par la même association de forbans internationaux.

    En Meurthe-et-Moselle, les richesses en minerai dépassent celles de l’Ouenza.

    L’Ouenza représente 200 millions de tonnes.

    La Meurthe-et-Moselle représente 2 milliards 500 millions de tonnes.

    À ces milliards de tonnes en minerais de fer s’ajoutent des gisements de houille d’une incalculable importance.

    C’est Krup, Scheinder, Dervillers, John Cockrill qui exigent l’Ouenza.

    C’est encore eux qui veulent obtenir sans contrôle, sans garantie, pour les exploités, ce qui reste à concéder du colossal trésor de la Meurthe-et-Moselle.

    Il faut que l’opinion publique sache qu’en Meurthe-et-Moselle, pays frontière, règne un despotisme, une tyrannie sans limite.

    les grandes sociétés métallurgiques dominent et gouvernent cette région.

    Elles sont maîtresses de l’administration, des autorités, du sol et du sous-sol.

    Rien ne peut se produire, se créer, qui ne soit voulu et accepté par elles.

    La liberté syndicale y est méconnue.

    Interdiction est faite à tout commerçant de prêter une salle pour réunion. Celui qui enfreint les ordres des potentats métallurgistes, est l’objet, de la part des autorités, de menaces et de poursuites.

    Les maigres lois ouvrières y sont violées.

    Pas de limite dans les heures de travail. Pas de repos hebdomadaire. La loi sur les accidents est cyniquement tournée, l’ouvrier étranger osant se réclamer d’elle, est congédié, expulsé et mis ainsi dans l’impossibilité de faire valoir ses droits.

    Aucune liberté n’existe.

    Le travailleur assujetti à un labeur écrasant, n’a ni le droit de parler, ni le droit d’agir, ni celui de penser. À l’usine, à son domicile, au café, partout, il est sous le contrôle direct des contremaîtres, des agents de l’usine, mouchards officiels, dont le pouvoir est reconnu par l’autorité préfectorale.

    Pour justifier cet arbitraire, l’on invoque que les victimes de cet état de choses sont de nationalités étrangères. Or, ces étrangers sont recrutés par des rabatteurs à la solde du patronat. Ils sont attirés par l’appât d’avantages stipulés dans les contrats.

    Arrivés à l’usine, à ces ouvriers, l’on refuse ce que le contrat leur accordait, et, comme ils sont sans ressources, il leur faut passer par la volonté des exploiteurs.

    Avec la complicité des autorités administratives et judiciaires, pèse sur les Français et sur les étrangers la domination d’un patronat sans scrupule, uniquement avide de bénéfices scandaleux réalisés en volant sur les salaires.

    C’est ainsi que pour deux tonnes de minerai extrait, il n’est payé à l’ouvrier qu’une tonne et demie. Et, si l’on calcule que cette fraude porte sur des milliers et des milliers de tonnes, on peut juger de l’importance du vol dont les salariés sont victimes.

    Semblable situation est connue de l’État, des gouvernants et du parlement. À maintes reprises, nous avons attiré, sur elle, leur attention et celle du public.

    Rien n’y fait, pourquoi ?

    C’est que les parlementaires et gouvernants sont les serviteurs rétribués du puissant Comité des Forges, dont font partie les aigrefins de Meurthe-et-Moselle.

    Comme pour l’Ouenza, le gouvernement est prêt à obéir aux ordres du Comité des Forges. Il est prêt à donner toutes les concessions, pour faire de nos requins métallurgistes les maîtres de l’Ouenza et de Meurthe-et-Moselle, maîtres sans contrôle et sans partage.

    C’est pour les milliers d’ouvriers, présentement occupés et pour ceux qui le seront demain, une aggravation de leur état et l’impossibilité de s’échapper de leur servitude.

    Les maîtres du pays, forts de leurs droits de propriété du sol et du sous-sol, pour un temps indéterminé, pourront accroître leurs moyens de pressurer le travailleur sans avoir à craindre le plus léger contrôle.

    À la classe ouvrière

    Une fois de plus, le prolétariat va être dupe. Gouvernants et parlementaires se préparent à livrer à une bande d’aigrefins d’immenses richesses. En retour, l’ouvrier ne reçoit aucun avantage, n’obtient aucune garantie.

    Laisseront-nous faire ?

    Supporterons-nous que les dirigeants concussionnaires dilapident ainsi la richesse publique, en remettant, sans garantie pour les salariés, le sol et le sous-sol algérien et lorrain aux mains des flibustiers de la métallurgie.

    L’on invoque, mais en vain, depuis quarante ans, la loi de 1810, dite loi sur les mines ! Loi qui stipule les règles fixant la propriété des concessionnaires.

    Ce n’est là qu’un hypocrite prétexte !

    Le parlement a toujours le droit de déterminer de nouvelles conditions s’appliquant aux concessions minières.

    Nous le répétons, rien ne pourrait justifier l’abandon par l’État d’une partie de la propriété nationale, sans profit pour la classe ouvrière.

    Il faut que les futurs exploités de ces concessions jouissent d’un minimum de salaire, de la journée de huit heures, de la loi sur ces accidents du travail, de la liberté de réunion.

    Il aut qu’on ne puisse pas demain invoquer le droit d’absolue propriété, pour refuser au prolétariat le droit de s’organiser, de se défendre.

    Nous disons hautement qu’en dehors de ces avantages, nous n’admettrons aucune défaillance, aucune hésitation, qui, en l’occurrence serait complicité et trahison.

    Le Comité confédéral.


    sources :

    [Première ?] affiche sur des projets de mine en Algérie [suite à l’enquête d’Alphonse Merrheim pour La Vie ouvrière] (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 38-41).



    [Leurs retraites et celles qu’ils nous offrent]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Leurs retraites et celles qu’ils nous offrent] / Jules Grandjouan. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire  ; vieillesse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin « Les retraités des fonctions bourgeoises » (ouvriers vieillissant grimpant péniblement les marches des ans — « …, 61, 62, 63, 64, 65 ans » — pour arriver moribonds — sur un balcon marqué de la fin d’une devise « … fraternité - R.F. » — devant un repas occupé par des bourgeois qui leur offrent qu’une assiette avec un os ; légende du bas : « t’arrive trop tard mon vieux ! t’as pas pris la bonne route ») par Jules Grandjouan ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Leurs retraites et celles qu’ils nous offrent

    Quelques retraites de hauts dignitaires de la République bourgeoise

    Amiral ou général : 7.000 à 10.500 francs

    Ambassadeur : 10.000 fr.

    Ministre plénipotentiaire 10.000 fr.

    Contrôleur de l’administration de la Marine : 8.000 francs

    Procureur général : 6.000 fr.

    Trésorier payeur général : 7.000 fr.

    Inspecteur des Ponts et Chaussées : 6.000 fr.

    Préfet : 4.000 francs

    Capitaine : 2.300 francs

    Quelques retraites de gros fonctionnaires de la République bourgeoise.

    Directeur d’enregistrement : 5.000 fr.

    Chef de bureau de ministère : 4.500 francs

    Commissaire spécial (de police) : 4.500 francs

    Receveur particulier des Finances : 4.000 francs

    Percepteur : 4.000 francs

    Conservateur des Hypothèques : 4.000 fr.

    Gendarme : 1.100 fr.

    Agent de police : 1.200] fr.

    Gardien de prison 1.000 fr.

    En somme, camarade, si tu n’est pas crevé avant les 65 ans, d’ici l’année 1950, tu auras 27 centimes et demi à manger par jour. Si tu vis après 1950 et si tu as versé pendant 30 ans, tu auras (peut-être), 350 fr. par an ! pas même 20 sous par jour. Quant aux femmes, compagnes des travailleurs, qui ont peiné toute leur vie pour ménager la maigre paye de leur homme, la loi, le loi bourgeoise a « oublié » de leur donner un morceau de pain. Elle leur donne généreusement, à la mort de leur mari, 50 francs pendant trois mois, et après… un trou.

    Quelle duperie et quelle ironie que ces retraites pour les Morts !

    Placement gratuit au siège des Syndicats adhérents

    [marque syndicale] Imprimerie de la CGT 33, rue de la Grange-aux-Belles, Paris


    sources :

    « Une première affiche de protestation [“Les retraites ouvrières : réponse au Sénat” en 1907 ?] fut éditée, ainsi qu’un tract tiré à deux cent milles exemplaires et distribué dans tous les centres ouvriers. » Puis une seconde affiche « condensant les termes de la première et du manifeste, indiquait clairement les raisons pour lesquels le Comité avait pris position contre le projet de loi des Retraites ouvrières. ». Elle accompagnait des meetings prévus les 12 et 13 février 1910.
    (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 16-19).

    Il s’agit, ici, de la troisième affiche sur cette campagne. « Un diminutif de ces affiches fut tiré en cartes postales. » (ibidem, p. 19).

    La campagne reprendra en 1911 : « Contre l’application de l’escroquerie des retraites » avant la date d’application de la loi (1er juillet 1911).

    Y eut-il plusieurs tirages/versions (1910 et 1911) ?


    1910
    Affiche liée


    [Pour Durand ! Nous voulons la révision]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Pour Durand ! Nous voulons la révision]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Peine de mort
    • Noms cités (± liste positive)  : Durand, Jules (1880-1926)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Pour Durand !

    Nous voulons la révision

    C’en est fait, le pourvoi formulé par Durand vient d’être rejeté par la Cour de cassation.

    Il n’en pouvait être autrement, quand l’on constate que la criminelle sentence de Rouen n’est que le couronnement de l’œuvre d’étranglement syndical entreprise par le gouvernement du renégat.

    Sans remonter aux crimes gouvernementaux qui ont eu lieu au François, à Limoges, Raon-l’Étape, Narbonne, Nantes, Draveil, Villeneuve-Saint-Georges, rappelons à titre documentaire que c’est par centaines d’années de prisons que se chiffrent les condamnations des militants ouvriers. Pour la première fois, l’infamante peine de l’interdiction de séjour fut appliquée en matière de grève.

    Où s’arrêtera cette vague de réaction anti-ouvrière ?

    Avec la condamnation de Durand, nos gouvernants sont allés aussi loin qu’ils pouvaient aller dans la voie de la répression.

    La mesure est comble !

    La peine de mort pour prétendue complicité morale, voilà l’aboutissement de la politique gouvernementale à l’égard de la classe ouvrière.

    C’en est assez !

    Devant une telle situation, notre silence, notre indifférence sont des crimes.

    Durand est innocent, il doit être rendu à la liberté.

    La révision de cette monstrueuse iniquité judiciaire s’impose.

    Pour l’obtenir, les prolétaires organisés ne doivent reculer devant aucun moyen.

    Déjà en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, en Hollande, les organisations ouvrières ont fait entendre leur cri d’indignation.

    Forts de cet appui, qui ne se limitera pas à ce seul effort, les exploités français se doivent à eux-mêmes de poursuivre plus énergiquement l’œuvre de libération de l’innocent Durand, fût-ce même par la grève générale.

    En présence du cynique arrêt de la Cour de cassation, le prolétariat doit déclarer qu’il est prêt à appliquer aux responsables la peine du talion, si le crime gouvernemental était consommé, si Durand était exécuté.

    En cette période trouble de réaction sauvage, nous faisons appel à tous les hommes de cœur, à tous les esprits indépendants, épris de justice et d’humanité, pour qu’à côté de l’action spécifiquement ouvrière des syndicats, ils travaillent pour la révision, qui sera le triomphe de la vérité.

    Que bourgeois et gouvernants choisissent la révision du scandaleux procès, la libération de Durand, ou la grève générale avec toutes ses conséquences.

    Liberté pour Durand !

    Tel doit être le cri de ralliement de tous les prolétaires, de tous les hommes libres et honnêtes.

    Ce qui a été possible pour le capitaine Dreyfus doit l’être pour l’ouvrier Durand.

    Le comité confédéral.

    Placement gratuit au siège de l’organisation

    [marque syndicale] [Impr. …]


    sources :

    Affiche parue au lendemain de la condamnation à mort de Jules Durand à la cour d’assises de Rouen (25 novembre 1910) et du rejet du pourvoi en cassation (22 décembre 1910) : « Le repos hebdomadaire pour tous les salariés ! » — (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912, p. 14-15).




    image indisponible

    [À bas les lois scélérates !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À bas les lois scélérates !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : justice  ; luttes ouvrières  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    À bas les lois scélérates !

    Douze ans après l’Affaire Dreyfus et ses luttes de la justice contre l’iniquité, de la vérité contre le mensonge, la classe ouvrière se voit, dans sa partie la plus consciente, après avoir été frappée de la peine de l’Interdiction de séjour, menacée d’application des « lois scélérates ».

    Votées dans un moment de panique, par la réaction conservatrice, ces lois abominables de 1893 et 1894 ont toujours soulevé contre elles l’unanimité des réprobations.

    Si les engagements pris eussent été tenus, elles devraient être abrogées !

    Elles constituent, dans un régime qui se prétend républicain, un anachronisme monstrueux.

    Les lois scélérates, véritables lois de suspects, sont la négation absolue de toutes les libertés.

    Les droits de la défense, scrupuleusement respectés dans tous les États civilisés, sont, sous ce régime d’exception, cyniquement supprimés.

    En vertu des lois scélérates, les inculpés sont renvoyés devant les tribunaux correctionnels, qui peuvent prononcer la peine de relégation, qui équivaut à celle des travaux forcés à perpétuité !

    Voilà le régime que l’on prétend appliquer aux militants ouvriers.

    Nous revendiquons hautement nos responsabilités. Mais nous entendons ne pas être mis « hors le droit commun ». Contre cette monstruosité, nous nous révoltons !

    Nous demandons à tous les honnêtes gens, à tous les esprits indépendants et droits, d’être avec les travailleurs contre l’iniquité judiciaire.

    Dans ce pays où les traditions d’humanité et de justice sont encore vivaces, nous nous refusons à croire que les libertés civiques peuvent être impunément violées.

    Au peuple qui travaille et qui pense !

    « Pas de lois d’exceptions ! » Tel était, pendant l’affaire Dreyfus, le cri de ralliement de toutes les consciences.

    Ce même cri doit résonner de nouveau, pour rallier autour du droit méconnu tous ceux qu’animent des sentiments d’équité.

    Prolétaires de l’usine, des magasins et des campagnes, c’est votre avenir qui est menacé. Vous avez le devoir de le défendre.

    Travailleurs intellectuels, c’est la Justice qui est violée ! Montrez votre indépendance à l’égard du pouvoir, en vous joignant à la protestation ouvrière.

    Le Comité confédéral.

    […]


    sources :

    Affiche relançant la lutte contre les « lois scélérates » [lois antiterroristes] de 1893 et 1894 qui sont aussi utilisées contre l’action syndicale (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912, p. 19-22).
    Citée aussi — comme parue en été 1911 — in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 179).



    image indisponible

    [Contre l’application de l’escroquerie des retraites]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre l’application de l’escroquerie des retraites]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : vieillesse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Contre l’application de l’escroquerie des retraites

    Aux travailleurs ! Aux paysans

    Unanimement, le peuple ouvrier avait répondu à l’appel de la CGT dénonçant l’escroquerie de la loi des retraites.

    Malgré la formidable protestation des intéressés, gouvernants et politiciens on passé outre. La loi fut votée ; elle sera applicable le 3 juillet prochain, sans aucune des modifications réclamées par les travailleurs. C’est là un défi que la classe ouvrière doit relever.

    Dans cette question, les intérêts du Parlement ont été substitués à ceux du Prolétariat.

    Devant cette négation complète de la volonté ouvrière, la deuxième Conférence des Bourses et Fédérations, tenue à Paris, les 22, 23 et 24 juin 1911, a confirmé et déterminé à nouveau l’attitude de la CGT au 3 juillet prochain. Délégués des régions paysannes comme ceux des régions industrielles ont été unanimes à flétrir la loi actuelle.

    Tout en se proclamant partisans résolus du principe des retraites, ils ont affirmé bien haut la volonté de leurs mandants de ne pas se plier aux contraintes patronales et aux exigences légales que leur imposera l’application de la fumisterie des retraites.

    Matérialisant la pensée ouvrière de tout le pays, la CGT, conformément à la décision de la Conférence, invite, au moment où la loi va entrer en application, les travailleurs à se refuser à tout versement et à détruire cartes et livrets à partir du 3 juillet prochain.

    Prolétaires des villes et des campagnes

    La loi des retraites ne fut, à son origine, qu’une nécessité électorale ; elle est devenue aujourd’hui une nécessité financière. Le commerce, l’industrie ont besoin de capitaux ; par le fonctionnement de la loi, ils les trouveront dans les poches des travailleurs.

    Allons-nous bénévolement laisser se réaliser cette formidable escroquerie ?

    Contre elle, contre toutes les secrètes espérances des gouvernants, des politiciens et des financiers, la classe ouvrière doit se révolter.

    L’heure des responsabilités est sonnée, chacun doit assumer les siennes.

    Convaincue d’être l’interprète des sentiments unanimes du prolétariat, la CGT prend fièrement et hautement position :
    Contre le vol en préparation ;
    Contre les retraites pour les morts ;
    Pour le droit à la retraite sans obligation dangereuse.

    Camarades, refusez-vous à fournir à l’État les moyens de constituer une arme qui, demain, se retournera contre vous.

    Au moment de l’application ;
    Refusez tout versement ;
    Brûlez les cartes et les livrets !

    […]


    sources :

    Affiche parue fin juin 1911 qui fait suite à celle de Grandjouan en 1910 (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912, p. 8-9).



    image indisponible

    [Contre la guerre ! Grande manifestation ouvrière]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre la guerre ! Grande manifestation ouvrière]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; guerre (généralités)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; Espagne  ; Maroc
    • Noms cités (± liste positive)  : Jouhaux, Léon (1879-1954)  ; Kolthek, Harm (1872-1946)  ; Mann, Tom (1856-1941)  ; Negre, José (1875-1939)  ; Péricat, Raymond (1873-1958)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Contre la guerre !

    Pour protester contre les manœuvres dangereuses des bandits coloniaux du Maroc, la CGT organise pour le vendredi 4 août un grand meeting de protestation Contre la Guerre.

    Après les incidents d’Agadir avec l’Allemagne, après ceux d’El-Ksar avec l’Espagne, il est nécessaire que la volonté ouvrière se manifeste.

    Ces incidents peuvent demain se renouveler avec des conséquences plus tragiques.

    Devant cette situation trouble, devant l’imminence du danger menaçant la paix du monde, rester indifférent serait lâche et dangereux.

    En face de la coupable apathie du Parlement et la servilité gouvernementale, la classe ouvrière doit réagir.

    Une guerre n’est possible qu’avec le consentement du peuple ; avec nous, avec les délégués, représentants les peuples frères, vous viendrez clamer votre volonté de vous opposer, par tous les moyens, à toutes les possibilités de guerre.

    Pour faire cesser les agissements criminels des requins de la colonisation, vous assisterez à la

    Grande manifestation ouvrière

    qui aura lieu le vendredi 4 août, à 8 heures du soir, salle Wagram, 39.

    Prendront la parole pour la France : L. Jouhaux, G. Yvetot, secrétaires de la CGT ; Merrheim, de la Métallurgie ; Savoie, de l’Union des syndicats de la Seine ; Péricat du Bâtiment.

    Pour l’Allemagne : Robert Schmidt, député au Reichstag, de la General Komission ; Bauer des Employés de Berlin ; Silberschmidt, de la Fédération allemande du Bâtiment.

    Pour l’Angleterre : Tom Mann, des Organisations syndicales anglaises.

    Pour l’Espagne : Nègre, de la Conféderacion Nacional del Trabaja ; Vicente Barrio, de l’Union générale des Trabajadores.

    Pour la Hollande : Koltkeck du Secrétariat du travail de Hollande.

    […]


    sources :

    Affiche contre la guerre au Maroc [1] (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912, p. 12-15). Savoie = Auguste Savoie (1876-1949), secrétaire de l’Union des syndicats de la Seine de 1908 à 1913. Bauer = Gustav Bauer, vice-président de la GGD (futur chancelier, en 1919). Tom Man, délégué par l’ISEL. Koltkeck = Harm Kolthek, du NAS (Nationaal Arbeids-Secretariaat).

    Voir aussi une précédente affiche de la CGT : « Contre la guerre » (1909).

    Notes

    [1Celle placardée à Paris le 27 juillet 1911 citée (in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 181). ?



    image indisponible

    [Contre la vie chère !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre la vie chère !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : luttes sociales (mouvement social)  ; vie_ quotidienne
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Contre la vie chère !

    Contre les Spéculateurs ! Sus aux Affameurs !

    Ouvriers, employés, ménagères, tous les jours on vous affame !

    Les requins du marché du Commerce ont pu, par des manœuvres criminelles, réaliser des bénéfices scandaleux, en spéculant sur la misère du peuple.

    Pour marquer ces agissements frauduleux, des journalistes bien stylés ont crié, sur tous les tons, que cette hausse exorbitante était due à l"application des lois sociales, à l’augmentation des salaires, aux grèves multiples entreprises et entretenues par les meneurs de la CGT.

    Ce sont là des idioties et des mensonges !

    L’augmentation n’est as le fait des revendications ouvrières.

    Tout le démontre. En voici la preuve.

    Le journal Les Débats, du 30 août 1910, déclare : « Qu’on ne saurait trouver dans les charges nouvelles incombant aux patrons, par suite des augmentations de salaires, une explication suffisante de la montée des cours depuis six ou sept ans. »

    L’aveu ne peut pas être plus explicitement formulé.

    Si l’on compare les prix des denrées avec les salaires des ouvriers employés à la production de ces denrées, le mensonge de ces affirmations intéressées apparaît évident :

    Prix moyens des denrées
    1900. — Pain : 0 fr. 55 à 0 fr. 60 les 4 livres. — Viande : bœuf, 1 fr. 16 le kilo ; mouton, 1 fr. 62 le kilo. — Vin : 0 fr. 20 à 0 fr. 26 le litre. — Sucre : en 1903, après la suppression des primes, 0 fr. 60 le kilo.
    1910. — Pain : 0 fr. 85 les 4 livres à Paris. — Viande : 1 fr. 54 à 1 fr. 90 le kilo. — Vin : 0 fr. 40 à 0 fr 45 le litre. — Sucre : 0 fr. 85 le kilo.

    Taux des salaires journaliers moyens en France
    1900. — Boulangers : 5 fr. 50. — Bouchers (à Paris) : 8 fr. — Vignerons : 2 francs. — Raffineurs : 3 fr 75 à 4 fr. 25.
    1910. — Boulangers : 5 fr. 50. — Bouchers (à Paris) : 8 fr. — Vignerons : 2 fr. 50. — Raffineurs : 3 fr. 75 à 4 fr. 25.

    En Angleterre, les ouvriers gagnent plus, travaillent moins d’heures qu’en France, et le coût général de la vie y est très inférieur. Un ouvrier anglais paie 82 francs la même quantité de marchandises que nous payons, en temps normal, 100 francs.

    L’accaparement et la spéculation sont les responsables du renchérissement.

    Donc, contrairement à ce que disent les plumitifs de la Bourse du commerce, il y a accaparement et spéculation.

    En voici la démonstration :

    Pour les blés : M. Vassilière, directeur au ministère de l’Agriculture, dans Le Temps du 4 août 1910, très catégoriquement, dit :
    « La spéculation a profité de la note pessimiste qui a prévalu pendant un grand mois sur les marchés français.
    « La hausse extraordinairement brusque, qui a atteint trois francs en 10 jours, n’a pas d’exemple depuis ces cinquante dernières années : elle est complètement injustifiée. »

    Les Débats du 3 septembre donnent, sur les stocks de blés, les chiffres suivants :
    1909. — Avril : 308 millions de quintaux ; mai : 313 ; juin : 219 ; juillet : 114 millions de quintaux.
    1910. — Avril : 250 millions de quintaux ; mai : 258 ; juin : 287 ; juillet : 248 millions de quintaux.

    Ainsi, en juillet 1910, la réserve était de 134 millions de quintaux supérieure à celle de juillet 1909. — La production mondiale étant plus élevée que les années écoulées, comment alors justifier l’augmentation actuelle autrement que par une spéculation éhontée, établie par L’Action du 24 août 1910, qui dit :
    « Avec 24 francs de blé et 35 francs de farine, le spéculateur a réalisé un jeu de bénéfice de 20 francs, en deux mois, et cela avec le même stock et entre les mêmes mains. »

    Pour le sucre : M. Bougenot, du Syndicat des producteurs, dans Le Radical du 9 avril 1910, affirme « qu’à La Havane, lieu des plantations de sucre du Syndicat, la production est normale.
    « Il est vrai, dit-il, que tous les mardis, très régulièrement, arrive en Bourse une dépêche annonçant que la production est en baisse, de même que deux jours après en arrive une autre remettant les choses en l’état. »

    Voilà des manœuvres qui établissent nettement la spéculation.

    En ce qui touche les grèves, M. Doumergue, administrateur du Syndicat général des sucres, dit dans L’Information du 15 avril 1910 :
    « Contrairement aux raisons invoquées au Palais-Bourbon, la prolongation de la grève des Raffineries de Marseille est un argument sans portée en ce qui concerne la hausses des sucres… »

    La réalité est que le marché français des sucres est entre les mains d’un cartel, formé par les maisons Say, Lebaudy, Sommier.

    Pour récupérer les sommes perdues depuis la suppression des primes, ces messieurs poussent à la hausse et veulent rétablir, comme prix des sucres, le taux de 1 francs à 1 fr. 20 le kilogramme.

    Pour la viande : M. Albert Dulac, dans Le Musée social de juillet 1909, déclarait :
    « Les opérations, artificiellement concentrées à la Villette, où les animaux viennent pour être vendus une première fois, commandent, pour le mouvement des prix, tous les marchés de France. »

    En ce qui concerne l’écart entre les prix d’achat et les prix demandés aux consommateurs, il dit : « L’on peut prouver, par des chiffres irrécusables, qu’il s’élève jusqu’à 56 pour cent de la valeur du produit, laissant 15, 30 et même 35 pour 100 de bénéfice net à ceux qui préparent la viande pour être vendue. »

    On a prétendu que l’augmentation des cours, pour cette année, était due à la rareté du bétail sur le marché. Or, les arrivages sont, pour cette année, supérieure à ceux des années précédentes.

    Pour le vin, malgré la récolte déficitaire de cette année, en certaines régions, les vins en réserve et les pronostics de la récolte ne justifient pas la hausse des cours qui, fin août, sont passés, pour le Midi, de 20 francs à 40 francs l’hectolitre, pris à la propriété.

    Des vins achetés sur souches à 17 et 18 francs l’hectolitre se sont revendus avant leur récolte, jusqu’à 35 francs l’hectolitre.

    Le but est de faire monter les vins futurs à 50 francs l’hectolitre d’abord, et à 60 francs plus tard.

    De cet ensemble, il se dégage la preuve que la spéculation est seule responsable.

    Contre elle, il nous faut lutter ! Comment ? En boycottant les produits.

    Comme en Amérique, pour la viande ; comme en Bavière, pour la bière, le boycottage de certaines denrées, par la classe ouvrière, est la seule arme dont nous disposons pour faire reculer les forbans du commerce.

    La Confédération, soucieuse de matérialiser le mécontentement soulevé parmi les travailleurs, par les manœuvres des agioteurs, a décidé d’inviter les Bourses du travail, les Unions de syndicats et toutes les organisations ouvrières à organiser dès maintenant des meetings de protestation.

    De plus, afin de donner une conclusion pratique à sa campagne, elle demande aux consommateurs de porter immédiatement leur effort sur le boycottage d’un produit : nous avons choisi le sucre.

    Que, dès aujourd’hui, les ménagères soucieuses de leur intérêt s’abstiennent pendant quelque temps d’acheter ce produit, et nous ferons rendre gorge aux affameurs

    Le Comité confédéral.

    […]


    sources :

    Affiche sur la spéculation parue lors de l’agitation — démarrée en 1910 — sur l’augmentation du cout de la vie ; une brochure et des tracts furent aussi édités (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912, p. 16-19).
    Citée aussi — comme parue en septembre 19011 — in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 190) : la précédente campagne de la CGT, en 1910, avait eu peu de succès, mais ici la CGT revient à la charge en tentant d’orienter l’agitation « dans le sens d’une révolte contre le capitalisme, et pas seulement contre les prix. » (G. Davranche).



    [Sept ans de réclusion à l’innocent Durand !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Sept ans de réclusion à l’innocent Durand !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Peine de mort
    • Noms cités (± liste positive)  : Durand, Jules (1880-1926)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus  ; soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    [marque] Confédération Générale du Travail [marque]

    Sept ans de réclusion à l’innocent Durand !

    Telle est la peine fixée par le président de la République.

    Pourquoi sept ans, puisqu’il est d’usage de commuer la peine de mort en celle des travaux forcés à perpétuité ou à temps ?

    Une telle dérogation à cet usage n’est-elle pas la preuve évidente que l’innocence de Durand est déjà reconnue par M. Fallières ?

    Cette innocence reconnue, pourquoi la décision présidentielle n’a-t-elle pas accordé la

    libération immédiate ?

    Que l’on ne nous parle pas d’impossibilité : le cas Dreyfus est le précédent duquel nous sommes en droit de nous réclamer.

    On s’en souvient : li millionnaire Dreyfus, au lendemain de la seconde sentence le condamnant encore, fut cependant mis en complète liberté !

    Ce qui fut fait pour l’officier Dreyfus devait lêtre pour l’ouvrier Durand !

    Pourquoi n’en fût-il pas ainsi ? S’est-on imaginé qu’une telle mesure, qui constitue un scandaleux compromis, désarmerait notre colère et mettrait fin à notre campagne ?

    Notre conception de la Justice est tout autre : Durand, étranger au meurtre de Dongé, devait être rendu à la liberté. C’est pourquoi notre campagne doit se poursuivre !

    Travailleurs !

    C’est votre indignation que nous exprimons ainsi. Il vous faut la traduire en intensifiant l’action.

    Tous vous vous rendrez à l’appel de vos Syndicats !

    Tous vous assisterez à nos meetings pour y justifier votre volonté de recourir à tous les moyens pour obtenir

    la libération complète et définitive de notre camarade Durand !

    Le Comité Confédéral

    Placement gratuit au siège des syndicats adhérents.

    [marque syndicale] Imprimerie […]


    sources :

    Affiche parue au lendemain de la grâce partielle de Jules Durand par le président de la Républqiue Armand Fallières (31 décembre 1910) :
    http://www.julesdurand.fr/p%C3%A9riple-judiciaire/la-gr%C3%A2ce-de-durand/



    image indisponible

    [Servilité gouvernementale]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Servilité gouvernementale]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; justice
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Servilité gouvernementale

    […]

    Le Comité confédéral.

    […]


    sources :

    Affiche non citée dans Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912).
    Citée par contre — comme parue en été 1911 — in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 179).



    [La Semaine anglaise]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La Semaine anglaise] / Perrette. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : famille  ; travail, emploi
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (ouvrière vue sur 3 scènes idéalisées de vie : « À l’atelier » / « Le samedi après-midi » / « Le dimanche en famille ») par Perrette ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    La Semaine anglaise

    À l’atelier

    Le samedi après-midi

    Le dimanche en famille

    […]


    sources :

    Affiche d’une série de deux (illustrées par Poncet [1] et Perrette), tirés à 5.000 exemplaires, parallèlement à une brochure fédérale tirés à 30.000 exemplaires pour une campagne sur « La diminution des heures de travail, la conquête de la Semaine anglaise », citée dans Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912, p. 22-29).

    Notes

    [1Voir : « Réduisons nos heures de travail » pour l’autre affiche.



    [Réduisons nos heures de travail]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Réduisons nos heures de travail] / Paul Poncet. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : famille  ; travail, emploi
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (ouvrier aux longues journées allant au café vs ouvrier aux journées plus courtes à la vie familaile) par Poncet ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Réduisons nos heures de travail

    […]


    sources :

    Affiche d’une série de deux (illustrées par Poncet et Perrettet [1] ), tirés à 5.000 exemplaires, parallèlement à une brochure fédérale tirés à 30.000 exemplaires pour une campagne sur « La diminution des heures de travail, la conquête de la Semaine anglaise », citée dans Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912, p. 22-29).

    Notes

    [1Voir : « La Semaine anglaise » pour l’autre affiche.