révolte

 

 

Affichage par année

147 affiches :

 

    [Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]. — Genève ; Paris : Groupe parisien de propagande anarchiste, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Révolté (Genève), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :

    [ texte ; dessin (tête de mort) ]

    texte :

    Propagande anarchiste

    Mort aux voleurs !

    Disparaissez, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés.
    (Conjuration Babeuf) (Manifeste des Égaux)

    prix : cinq centimes

    L’anarchie, c’est l’avenir de l’humanité (Auguste Blanqui) (Notes inédites)
    Notre ennemi, c’est notre maître ! (Lafontaine) (Fables)


    Morts aux voleurs !

    Ces trois mots, placardés sur les murs à certaines heures tragiques, ont toujours eu le don de faire tomber en extase les écrivassiers « comme il faut ».

    Ce que tous ces Messieurs célèbrent à l’envi, ce qu’ils proposent à l’admiration de la postérité, c’est la réserve — chevaleresque peut-être, mais à coup sûr fatale et naïve — des révoltés d’hier, fusillant sans pitié (pour l’honneur de la cause populaire !) ceux des combattants qui, prenant au sérieux l’insurrection et la victoire, s’étaient permis de mettre leur main calleuse, encore toute noire de poudre, sur le moindre lambeau de la proi conquise, à la point du glaive, sur les usurpateurs vaincus.

    Faudra-t-il donc, — pour mériter de nouveau ces éloges suspects, — que les révoltés de demain rééditent, à leur tout, cette tradition néfaste ?

    Faudra-t-il donc, à l’exemple des bourgeois Conventionnels, flétrir et condamner Jacques Roux, conduisant les faubouriens affamés au pillage des accapareurs ?

    Faudra-t-il créer donc, comme en 1848, prendre, en pleine bataille sociale, la défense de la sacro-sainte Propriété contre ses propres victimes, soudainement insurgées parce qu’elles en souffraient trop ?

    Faudra-t-il, une fois de plus, comme en 1871, respecter la Banque de France et les officines de la juiverie, les « droits acquis » et les « domaines » particuliers ?

    Faudra-t-il donc que les sentinelles en guenilles montent de nouveau la garde auprès de la richesse commune expropriée ?

    Faudra-t-il donc frapper, comme traîtres ou sacrilèges, ceux qui, s’étant levés et ayant combattu parce qu’ils n’en pouvaient plus de misère, n’auront pas la vertu de continuer le même martyre, ni d’attendre, le ventre creux, que l’heure « légale » de la soupe ait sonné ?

    Ah ! cette abnégation, cette sagesse — chantées par les poètes et les rhéteurs — ont vraiment coûté trop cher aux pères pour que les fils s’y laissent reprendre !

    Le vieux Blanqui a dit à ce propos une parole bien profonde : « il faut que, vingt-quatre heures après la révolution, le peuple ait déjà goûté les bienfaits du nouvel ordre de choses ! ».

    À quoi bon prendre les armes, en effet, à quoi même vaincre, si, après la victoire, les riches doivent encore rester les riches et les pauvres les pauvres, si l’égalité doit survivre, et si les vainqueurs, entassés dans les mêmes taudis, mangeant le même pain amer de la pauvreté, ne doivent recueillir, en guise de butin, que la continuation des angoisses, des humiliations et des souffrances de la veille ?

    Libre aux privilègiés de se battre pour l’honneur ; c’est pour le vivre et le couvert, c’est pour des satisfactions palpables et matérielles, que se battront les déshérités, parce que chacun se bat pour ce qui lui manque.

    Vienne la crise suprême, et le prolétariat soulevé, secouant enfin les préjugés et les scrupules qui tant de fois lui firent perdre le fruit de ses héroïques efforts, saura se remettre immédiatement en mesure d’utiliser sa victoire. Il ne se contentera plus de proclamer platoniquement ses droits, il les exercera effectivement. Il ne s’en rapportera plus à des dirigeants nouveaux, subitement intronisés à la place des anciens, du soin de lui rendre son bien et de lui octroyer la liberté, mais, jetant au feu le Grand Livre, les titres de rente, les chartes de propriété et toutes paperasses administratives ou judiciaires, il prendra lui-même possession, sans intermédiaire comme sans délai, à l’exemple de nos pères, les paysans de 1789, — ces glorieux « pillards » ! — de toute la richesse sociale, pour l’exploiter et en jouir, à son propre profit.

    C’est parce que leurs besoins ne sont pas satisfaits ; c’est parce qu’ils sont mal nourris, mal couchés, mal vêtus ; c’est parce qu’on leur mesure avec une trop parcimonieuse inégalité la pitance et la place au soleil que les travailleurs mécontents lèveront à la fin l’étendard de la révolte. Il est donc logique et juste qu’ils ne déposent pas les armes avant d’avoir pris où il y en a — dans les greniers, dans les magasins, dans les ateliers, dans les palais dorés des monopoleurs, — assez de bien-être, de sécurité, de confort, de luxe même, pour réparer leurs forces épuisées et attendre tranquillement que la production libre puisse, à l’aide de l’outillage socialisé, reprendre un nouvel essor.

    Et malheur à ceux qui voudront s’opposer sous un prétexte quelconque, à cette légitime reprise de possession, par Sa Majesté Tout le Monde, de son héritage volé, car ce serait à eux, en vérité, que s’appliquerait la parole terrible : « Mort aux voleurs ! » — avec les actes vengeurs qui doivent en être la conséquence et la confirmation !

    ***

    Oui, morts aux voleurs !

    C’est à ce cri que, les révolutionnaires se sont vus, depuis des siècles, traqués, persécutés, embastillés, proscrits, vendus, mis en coupe réglée, — c’est à ce cri que, plus d’une fois, ils se sont, fratricides inconscients, décimés les uns les autres ; — c’est à ce cri qu’on a toujours ameuté contre eux les colères folles et les rancunes aveugles ; — c’est à ce cri que les despotismes multicolores, spéculait sur la peur, l’ignorance, l’égoïsme ou l’envie, ont si souvent réussi à les mettre hors la loi, hors l’humanité !

    C’est également à ce cri qu’ils veulent prendre leur revanche.

    Depuis trop longtemps les déshérités de la vie sont traités de « pillards » et de « bandits » par les privilégiés, quand, à bout de patience, ils se décident à revendiquer par la force l’émancipation humaine.

    Depuis trop longtemps dure cette monstrueuse équivoque, transformant, aux yeux de la foule abusée, les victimes en coupables.

    Le jour est venu de rendre à chacun sa place, son rôle et son destin.

    Las, à la longue, de nous entendre accuser des crimes dont nous pâtissons par ceux-là mêmes qui les commettent et en bénéficient, au lieu de courber le dos devant la calomnie, nous entendons désormais regimber, au contraire, et retournant l’outrage contre les insulteurs, leur cracher à la face ce déjà menaçant :
    mort aux voleurs ! Soit ! Nous en sommes.

    ***

    Mais qui donc sont les voleurs !

    S’agit-il de cette population misérable, dans les rangs de laquelle se recrute le triste contingent des prisons et des bagnes, et que proposaient naguère de déporter « administrativement » certains de ces politiciens pour qui le Pouvoir n’est jamais ni assez fort, ni assez encombrant, ni assez redoutable ?

    S’agit-il de réclamer la mort « préventive » pour les pauvres diables que les affres de la faim, l’aveuglement du vice ou l’ivresse brutale des passions jettent parfois, la nuit au coin des rues, le poignard ou le révolver au poing, sur les passants attardés ?

    Non ! mille fois non !

    Ceux-là, — de petits voleurs, en fin de compte — parce qu’ils sont entraînés à demander au crime les satisfactions que la Loi refuse à leurs besoins inassouvis, nous inspirent plutôt de la pitié que de l’horreur ou de la haine. Cette horreur et cette haine, nous les réservons pour la Société inique, démoralisatrice et homicide dont ils sont les premières victimes, et non les moins intéressantes, puisque les préjugés de la routine bourgeoise font qu’il est paradoxal et presque honteux de les excuser ou de les plaindre.

    Combien, cependant ne leur pourrait-on pas trouver de circonstances atténuantes !

    Dans quel monde sont-ils nés, en définitive, dans quel milieu ont-ils grandi et vécu ?

    Dans un milieu vicieux où, du haut en bas de l’échelle — en haut surtout, — tout est immoralité, gangrène et pourriture ; où l’impitoyable droit du plus fort des époques barbares a été remplacé par le droit, plus hypocrite, mais non moins exécrable, du plus coquin ; il n’est point de mérite qui vaille le succès ; où les hommes, séparés par l’égoïsme féroce d’intérêts contradictoires, sont condamnés à se faire la guerre sans trêve ni merci ; — dans un monde où, la pauvreté étant le pire des vices, il faut s’enrichir à tout prix et ne pas regarder, sous peine de mort, si les voisins gèlent quand on a tiré la couverture à soi ; — dans un monde où la fortune des puissants du jour, générateurs et gardiens de la morale publique, se fonde sur l’assassinat et la spoliation des travailleurs ; — dans un monde où la fraternité est une bêtise ; où le pouvoir, la considération, la richesse et l’honneur sont au plus scélérat ; où, sur la principale place de toutes les grandes cités, s’élève un temple somptueux, qu’on nomme la Bourse, consacré au culte du Veau d’or, à l’Agiotage, c’est à dire au Vol organisé !

    Comment donc s’étonner qu’au sein de toutes ces tentatives, en présence de tous ces exemples, il se trouve des gens qui, moins patients que la masse, tentent de faire en petit, pour leur compte personnel, ce qu’ils voient tous les jours accomplir en grand, sans vergogne comme sans remords, par les privilégiés de la haute pègre ?

    D’ailleurs, ils n’agissent qu’à leurs risques et périls, exposant leur liberté, parfois même leur vie, et quand, à l’exemple de ceux qui les jugeront demain, ils essaient de se tailler eux-mêmes leur lot de butin, ils ont, au moins, sur leurs modèles, l’avantage de payer de leur personne.

    Ce n’est pas sur eux, somme toute, que la responsabilité retombe, c’est sur la Société qui les corrompt, les exaspère et les opprime.

    Non ! ce n’est pas contre ces excommuniés, ces parias, ces maudits, — qui, demain, peut-être, épurés par le souffle vivifiant de la Révolution, redeviendront des citoyens utiles et probes, parce qu’ils n’auront plus intérêt à être le contraire, — ce n’est pas contre ceux-là que nous empruntons aux réacteurs leur sinistre devise : « Mort aux voleurs ! »

    ***

    Encore une fois, qui donc sont les voleurs ?

    Ah ! si facile est la réponse, longue serait l’énumération.

    Voleurs, les alchimistes des flibustes Mexicaine, Tunisienne, Égyptienne ou Tonkinoise, les Jeckers de l’Empire, comme ceux de la République bourgeoise, qui, agiotant sur la chair à canon, — de toutes les marchandises les plus abondante et la moins chère ! — font métier de fabriquer de l’or avec du sang !

    Voleurs, les politiciens, leurs compères, qui, nouveaux Judas, leur vendent les fils du peuple, mais pour plus de trente deniers !

    Voleurs, les propriétaires, qui, non contents de s’être indûment approprié la jouissance exclusive du patrimoine commun, obligent encore les autres, traités par eux en vassaux, à leur payer tribut ou rançon !

    Voleurs, les Brêchards affameurs, dont l’escarcelle est gonflée avec du travail non rémunéré !

    Voleurs, les marchands qui trompent sur le poids et la qualité, empoisonnant à petites doses ceux des consommateurs qui n’ont pas le moyen de se payer le luxe de denrées inoffensives !

    Voleurs, le repus fainéants dont l’indigestion s’achète au prix de jeûne organisé des pauvres !

    Voleurs, les seigneurs de la féodalité capitaliste, les barons du coffre-fort, du moellon, de la houille et du fer, dont l’insolente fortune et l’oisiveté crapuleuse sont faites de la misère, de la servitude et de la honte de générations entières !

    Voleurs, les fonctionnaires qui les défendent, budgétivores et buveurs de sueurs, policiers sans entrailles, parlementaires sans conscience, prêtres corrupteurs, magistrats d’inquisition, soudards assassins, traineurs de sabre et faiseurs de lois, gens d’église, de caserne, de prétoire, de geôle et de lupanar, sangsues rapaces, aux millions de suçoirs, qui gardent l’Exploitation aux frais des exploités !

    Tous voleurs, ceux-là, qui, sans jamais mettre la main à la pâte, s’adjugent quand même la plus grosse part du gâteau !

    Ce sont eux, eux seuls, qui, vivant du bien d’autrui, des efforts et du labeur des autres, — lesquels meurent à la peine plus souvent qu’à leur tout, — consomment sans produire au détriment de ceux qui produisent tout en consommant à grand peine, — ce sont eux qui sont les voleurs, les pillards, les assassins !

    Il y a longtemps que la conscience populaire les a jugés et condamnés. Il n’y a plus qu’à les punir.

    Aux volés revient de droit cette mission justicière, et l’heure approche où ils se mettront en devoir de la remplir.

    Et ce ne sera pas seulement, alors, de la justice, ce ne seront pas seulement des représailles méritées, ce sera encore et surtout de la légitime défense.

    Mort aux voleurs !

    Le Groupe parisien de propagande anarchiste

    Genève. Imprimerie Jurassienne, rue des Grottes, 21.


    sources :

    Placard publié dans Le Révolté du 4 février 1882.

    Histoire de la série « Mort aux voleurs ! » : Manfredonia, Gaetano. « Mort aux voleurs », Le Monde libertaire n° 429 (28 janvier 1982).


    [ 1901 & post]

    [ 1888 ?]
    Affiches liées


    [Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mort aux voleurs ! : propagande anarchiste]. — Genève ; Paris : Groupe parisien de propagande anarchiste, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :

    [ texte ; dessin (tête de mort) ]

    texte :

    Propagande anarchiste

    Mort aux voleurs !

    Disparaissez, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés.
    (Conjuration Babeuf) (Manifeste des Égaux)

    prix : cinq centimes

    L’anarchie, c’est l’avenir de l’humanité (Auguste Blanqui) (Notes inédites)
    Notre ennemi, c’est notre maître ! (Lafontaine) (Fables)


    Morts aux voleurs !

    Ces trois mots, placardés sur les murs à certaines heures tragiques, ont toujours eu le don de faire tomber en extase les écrivassiers « comme il faut ».

    Ce que tous ces Messieurs célèbrent à l’envi, ce qu’ils proposent à l’admiration de la postérité, c’est la réserve — chevaleresque peut-être, mais à coup sûr fatale et naïve — des révoltés d’hier, fusillant sans pitié (pour l’honneur de la cause populaire !) ceux des combattants qui, prenant au sérieux l’insurrection et la victoire, s’étaient permis de mettre leur main calleuse, encore toute noire de poudre, sur le moindre lambeau de la proi conquise, à la point du glaive, sur les usurpateurs vaincus.

    Faudra-t-il donc, — pour mériter de nouveau ces éloges suspects, — que les révoltés de demain rééditent, à leur tout, cette tradition néfaste ?

    Faudra-t-il donc, à l’exemple des bourgeois Conventionnels, flétrir et condamner Jacques Roux, conduisant les faubouriens affamés au pillage des accapareurs ?

    Faudra-t-il créer donc, comme en 1848, prendre, en pleine bataille sociale, la défense de la sacro-sainte Propriété contre ses propres victimes, soudainement insurgées parce qu’elles en souffraient trop ?

    Faudra-t-il, une fois de plus, comme en 1871, respecter la Banque de France et les officines de la juiverie, les « droits acquis » et les « domaines » particuliers ?

    Faudra-t-il donc que les sentinelles en guenilles montent de nouveau la garde auprès de la richesse commune expropriée ?

    Faudra-t-il donc frapper, comme traîtres ou sacrilèges, ceux qui, s’étant levés et ayant combattu parce qu’ils n’en pouvaient plus de misère, n’auront pas la vertu de continuer le même martyre, ni d’attendre, le ventre creux, que l’heure « légale » de la soupe ait sonné ?

    Ah ! cette abnégation, cette sagesse — chantées par les poètes et les rhéteurs — ont vraiment coûté trop cher aux pères pour que les fils s’y laissent reprendre !

    Le vieux Blanqui a dit à ce propos une parole bien profonde : « il faut que, vingt-quatre heures après la révolution, le peuple ait déjà goûté les bienfaits du nouvel ordre de choses ! ».

    À quoi bon prendre les armes, en effet, à quoi même vaincre, si, après la victoire, les riches doivent encore rester les riches et les pauvres les pauvres, si l’égalité doit survivre, et si les vainqueurs, entassés dans les mêmes taudis, mangeant le même pain amer de la pauvreté, ne doivent recueillir, en guise de butin, que la continuation des angoisses, des humiliations et des souffrances de la veille ?

    Libre aux privilègiés de se battre pour l’honneur ; c’est pour le vivre et le couvert, c’est pour des satisfactions palpables et matérielles, que se battront les déshérités, parce que chacun se bat pour ce qui lui manque.

    Vienne la crise suprême, et le prolétariat soulevé, secouant enfin les préjugés et les scrupules qui tant de fois lui firent perdre le fruit de ses héroïques efforts, saura se remettre immédiatement en mesure d’utiliser sa victoire. Il ne se contentera plus de proclamer platoniquement ses droits, il les exercera effectivement. Il ne s’en rapportera plus à des dirigeants nouveaux, subitement intronisés à la place des anciens, du soin de lui rendre son bien et de lui octroyer la liberté, mais, jetant au feu le Grand Livre, les titres de rente, les chartes de propriété et toutes paperasses administratives ou judiciaires, il prendra lui-même possession, sans intermédiaire comme sans délai, à l’exemple de nos pères, les paysans de 1789, — ces glorieux « pillards » ! — de toute la richesse sociale, pour l’exploiter et en jouir, à son propre profit.

    C’est parce que leurs besoins ne sont pas satisfaits ; c’est parce qu’ils sont mal nourris, mal couchés, mal vêtus ; c’est parce qu’on leur mesure avec une trop parcimonieuse inégalité la pitance et la place au soleil que les travailleurs mécontents lèveront à la fin l’étendard de la révolte. Il est donc logique et juste qu’ils ne déposent pas les armes avant d’avoir pris où il y en a — dans les greniers, dans les magasins, dans les ateliers, dans les palais dorés des monopoleurs, — assez de bien-être, de sécurité, de confort, de luxe même, pour réparer leurs forces épuisées et attendre tranquillement que la production libre puisse, à l’aide de l’outillage socialisé, reprendre un nouvel essor.

    Et malheur à ceux qui voudront s’opposer sous un prétexte quelconque, à cette légitime reprise de possession, par Sa Majesté Tout le Monde, de son héritage volé, car ce serait à eux, en vérité, que s’appliquerait la parole terrible : « Mort aux voleurs ! » — avec les actes vengeurs qui doivent en être la conséquence et la confirmation !

    Oui, morts aux voleurs !

    C’est à ce cri que, les révolutionnaires se sont vus, depuis des siècles, traqués, persécutés, embastillés, proscrits, vendus, mis en coupe réglée, — c’est à ce cri que, plus d’une fois, ils se sont, fratricides inconscients, décimés les uns les autres ; — c’est à ce cri qu’on a toujours ameuté contre eux les colères folles et les rancunes aveugles ; — c’est à ce cri que les despotismes multicolores, spéculait sur la peur, l’ignorance, l’égoïsme ou l’envie, ont si souvent réussi à les mettre hors la loi, hors l’humanité !

    C’est également à ce cri qu’ils veulent prendre leur revanche.

    Depuis trop longtemps les déshérités de la vie sont traités de pillards et de bandits par les privilégiés, quand, à bout de patience, ils se décident à revendiquer par la force l’émancipation humaine.

    Depuis trop longtemps dure cette monstrueuse équivoque, transformant, aux yeux de la foule abusée, les victimes en coupables.

    Le jour est venu de rendre à chacun sa place, son rôle et son destin.

    Las, à la longue, de nous entendre accuser des crimes dont nous pâtissons par ceux-là mêmes qui les commettent et en bénéficient, au lieu de courber le dos devant la calomnie, nous entendons désormais regimber, au contraire, et retournant l’outrage contre les insulteurs, leur cracher à la face ce défi menaçant :
    mort aux voleurs ! Soit ! Nous en sommes.

    Mais qui donc sont les voleurs !

    S’agit-il de cette population misérable, dans les rangs de laquelle se recrute le triste contingent des prisons et des bagnes, et pour qui l’on vient de faire cette loi inique, sur les récidivistes, pour les envoyer crevés des fièvres de Cayenne.

    S’agit-il de réclamer la mort « préventive » pour les pauvres diables que les affres de la faim, l’aveuglement du vice ou l’ivresse brutale des passions jettent parfois, la nuit au coin des rues, le poignard ou le révolver au poing, sur les passants attardés ?

    Non ! mille fois non !

    Ceux-là, — de petits voleurs, en fin de compte — parce qu’ils sont entraînés à demander au crime les satisfactions que la Loi refuse à leurs besoins inassouvis, nous inspirent plutôt de la pitié que de l’horreur ou de la haine. Cette horreur et cette haine, nous les réservons pour la Société inique, démoralisatrice et homicide dont ils sont les premières victimes, et non les moins intéressantes, puisque les préjugés de la routine bourgeoise font qu’il est paradoxal et presque honteux de les excuser ou de les plaindre.

    Combien, cependant ne leur pourrait-on pas trouver de circonstances atténuantes !

    Dans quel monde sont-ils nés, en définitive, dans quel milieu ont-ils grandi et vécu ?

    Dans un milieu vicieux où, du haut en bas de l’échelle — en haut surtout, — tout est immoralité, gangrène et pourriture ; où l’impitoyable droit du plus fort des époques barbares a été remplacé par le droit, plus hypocrite, mais non moins exécrable, du plus coquin ; il n’est point de mérite qui vaille le succès ; où les hommes, séparés par l’égoïsme féroce d’intérêts contradictoires, sont condamnés à se faire la guerre sans trêve ni merci ; — dans un monde où, la pauvreté étant le pire des vices, il faut s’enrichir à tout prix et ne pas regarder, sous peine de mort, si les voisins gèlent quand on a tiré la couverture à soi ; — dans un monde où la fortune des puissants du jour, générateurs et gardiens de la morale publique, se fonde sur l’assassinat et la spoliation des travailleurs ; — dans un monde où la fraternité est une bêtise ; où le pouvoir, la considération, la richesse et l’honneur sont au plus scélérat ; où, sur la principale place de toutes les grandes cités, s’élève un temple somptueux, qu’on nomme la Bourse, consacré au culte du Veau d’or, à l’Agiotage, c’est à dire au Vol organisé !

    Comment donc s’étonner qu’au sein de toutes ces tentatives, en présence de tous ces exemples, il se trouve des gens qui, moins patients que la masse, tentent de faire en petit, pour leur compte personnel, ce qu’ils voient tous les jours accomplir en grand, sans vergogne comme sans remords, par les privilégiés de la haute pègre ?

    D’ailleurs, ils n’agissent qu’à leurs risques et périls, exposant leur liberté, parfois même leur vie, et quand, à l’exemple de ceux qui les jugeront demain, ils essaient de se tailler eux-mêmes leur lot de butin, ils ont, au moins, sur leurs modèles, l’avantage de payer de leur personne.

    Ce n’est pas sur eux, somme toute, que la responsabilité retombe, c’est sur la Société qui les corrompt, les exaspère et les opprime.

    Non ! ce n’est pas contre ces excommuniés, ces parias, ces maudits, — qui, demain, peut-être, épurés par le souffle vivifiant de la Révolution, redeviendront des citoyens utiles et probes, parce qu’ils n’auront plus intérêt à être le contraire, — ce n’est pas contre ceux-là que nous empruntons aux réacteurs leur sinistre devise : « Mort aux voleurs ! »

    Et ne sont-ils pas préférables à ces travailleurs qui à bout de ressources s’en vont mendier à tête basse — après avoir produit tant de richesses à la société — et n’ont pour tout courage que le suicide, au lieu de se venger sur cette bourgeoisie, qui est la cause de leur misère, puisqu’ils font tant que de faire le sacrifice de leur vie.

    Encore une fois, qui donc sont les voleurs ?

    Ah ! si facile est la réponse, longue serait l’énumération.

    Voleurs, les alchimistes des flibustes Mexicaine, Tunisienne, Égyptienne ou Tonkinoise, les Jeckers de l’empire, comme ceux de la République bourgeoise, qui, agiotant sur la chair à canon, — de toutes les marchandises les plus abondante et la moins chère ! — font métier de fabriquer de l’or avec du sang !

    Voleurs, les politiciens, leurs compères, qui, nouveaux Judas, leur vendent les fils du peuple, mais pour plus de trente deniers !

    Voleurs, les propriétaires, qui, non contents de s’être indûment approprié la jouissance exclusive du patrimoine commun, obligent encore les autres, traités par eux en vassaux, à leur payer tribut ou rançon !

    Voleurs, les Watrins affameurs, dont l’escarcelle est gonflée avec du travail non rémunéré !

    Voleurs, les marchands qui trompent sur le poids et la qualité, empoisonnant à petites doses ceux des consommateurs qui n’ont pas le moyen de se payer le luxe de denrées inoffensives !

    Voleurs, le repus fainéants dont l’indigestion s’achète au prix de jeûne organisé des pauvres !

    Voleurs, les seigneurs de la féodalité capitaliste, les barons du coffre-fort, du moellon, de la houille et du fer, dont l’insolente fortune et l’oisiveté crapuleuse sont faites de la misère, de la servitude et de la honte de générations entières !

    Voleurs, les fonctionnaires qui les défendent, budgétivores et buveurs de sueurs, policiers sans entrailles, parlementaires sans conscience, prêtres corrupteurs, magistrats d’Inquisition, soudards assassins, traineurs de sabre et faiseurs de lois, gens d’église, de caserne, de prétoire, de geôle et de lupanar, sangsues rapaces, aux millions de suçoirs, qui gardent l’Exploitation aux frais des exploités !

    Tous voleurs, ceux-là, qui, sans jamais mettre la main à la pâte, s’adjugent quand même la plus grosse part du gâteau !

    Ce sont eux, eux seuls, qui, vivant du bien d’autrui, des efforts et du labeur des autres, — lesquels meurent à la peine plus souvent qu’à leur tout, — consomment sans produire au détriment de ceux qui produisent tout en consommant à grand peine, — ce sont eux qui sont les voleurs, les pillards, les assassins !

    Il y a longtemps que la conscience populaire les a jugés et condamnés. Il n’y a plus qu’à les punir.

    Aux volés revient de droit cette mission justicière, et l’heure approche où ils se mettront en devoir de la remplir.

    Et ce ne sera pas seulement, alors, de la justice, ce ne seront pas seulement des représailles méritées, ce sera encore et surtout de la légitime défense.

    Mort aux voleurs !

    Le Groupe parisien de propagande anarchiste

    Genève. — Imprimerie Jurassienne.


    sources :

    Reprise mise à jour vers 1886 [1] ou peu après du placard publié dans Le Révolté du 4 février 1882.

    Exemplaire repris de :
    https://militants-anarchistes.info/spip.php?article13582 (qui date l’affiche de 1888)
    https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/mort_aux_voleurs_2.jpg

    Histoire de la série « Mort aux voleurs ! » : Manfredonia, Gaetano. « Mort aux voleurs », Le Monde libertaire n° 429 (28 janvier 1982).

    Notes

    [1L’affiche reprend de nouvelles références depuis sa prédécétrice ; dont
    — une référence à La loi instaurant la relégation des récidivistes, votée le 27 mai 1885 ;
    — une référence à Jules Watrin, sous-directeur d’une mine de charbon, dont la défenestration et le lynchage le 26 janvier 1886 est connue sous le nom de « watrinade de Decazeville ».


    1882

    [ 1901 & post]
    Affiches liées


    [Les anarchistes]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les anarchistes]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    LES ANARCHISTES

    Aux soldats

    Le jour est proche. où les ouvriers descendront dans la rue pour mettre un terme à leur misère. Ces ouvriers, vous le savez, sont vos parents, vos frères, vos amis. Leurs souffrances, vous les avez éprouvées avant d’entrer à la caserne ; vous les éprouverez encore lorsque votre corvée sera terminée. Le sort dont ils se plaignent amèrement, le chômage, la misère, vous attend, vous aussi lorsque vous dépouillerez votre uniforme et rentrerez au foyer paternel… Leurs ennemis, les capitalistes, les bureaucrates, les politiciens, sont les vôtres, vous connaissez les moyens auxquels ils out recours pour s’enrichir, l’horrible exploitation à laquelle ils soumettent les plus faibles créatures, leur tripotage et leur soif inassouvissable d’or et de pouvoir.

    Ce sont eux qui font la loi eux qui la font administrer de la façon la plus inique ; eux qui occupent les hautes places de l’État ; eux qui vous courbent sous le joug de la plus brutale discipline, vous, les enfants du peuple, vous, fleur de la jeunesse de votre classe, pour vous lancer à un commandement contre les vieillards, les femmes et les enfants venant réclamer le pain quotidien.

    Tout a été fait pour éviter la lutte : notre patience dure depuis des siècles ; mais les exploiteurs sont sans pitié pour nos larmes et nos angoisses ; ils comptent sur vous ; c’est vous qui devez les défendre ; c’est de vos baïonnettes que doit couler le sang du pauvre ; ce sont vos coups qui doivent raidir femmes, vieillards et enfants ; c’est par la crosse de vos fusils qu’on veut écraser les droits du peuple.

    Vos chefs chercheront par tous les moyens à vous exciter coutre nous. Ils nous représenteront comme des brigands ou des égarés ; ils s’efforceront de vous griser du grands mots ; peut-être au dernier moment distribueront-ils dans les chambrées de l’eau-de vie pour vous rendre furieux et vous faire enfoncer sans remords vos baïonnettes dans nos poitrines fraternelles.

    Soldats, c’est vous qui déciderez par votre conduite de notre existence et de notre avenir. Si le peuple est écrasé, si ses efforts sont noyés dans le sang, si sa délivrance est encore une fois ajournée, si demain l’ouvrier reprend le collier de l’esclavage et s’il meurt de misère, la faute en sera à vous. Ce sera vous que maudiront les mères auxquelles on aura tué les enfants. Ce sera par vous que des milliers de jeunes filles seront poussées à se prostituer pour vivre. Ce sera sur vous que tombera la responsabilité des années d’esclavage que devra encore endurer le travailleur.

    Vous êtes armés ; et vous avez dans vos mains votre avenir et le nôtre. Vous n’avez qu’à écouter la voix du sang pour devenir les bienfaiteurs de l’humanité ; au moment décisif, levez la crosse eu l’air.

    À la révolution, prochaine, le peuple se trouvera face à face avec l’armée. Les dirigeants, les maîtres auront-ils en vous des aides-bourreaux : réussiront-ils à faire de vous qui n’avez rien, les défenseurs de leurs propriétés ? Non, mille fois non ! Ce serait vous faire injure de vous croire capables d’une telle lâcheté. Vous souffrez de l’exploitation de l’homme par l’homme sous la forme militaire comme sous la forme patronale : la guerre va s’engager pour sa suppression. Heureux ceux qui pourront déserter pour échapper aux tortures à subir et aux crimes à commettre : leur conscience sera tranquille.

    Mais si n’ayant pas les moyens de fuir vous endossez la tunique de soldat, si on vous oblige à marcher sur le peuple, souvenez vous que nos exploiteurs sont les vôtres et quand un officier voue commandera de faire feu sur les insurgés, si vous êtes conscients de votre devoir, si vous ne voulez pas être des assassins du peuple, votre première balle sera pour lui et votre baïonnette s’enfoncera jusqu’à la poigne dans le ventre du bandit qui vous dira de tuer vos frères de misère.

    Aux travailleurs

    La haine depuis si longtemps contenue dans nos cœurs commence à déborder ; en présence de la situation qui nous est faite par nos patrons et gouvernants ligués contre nous, que faut-il pour les vaincre ?

    De l’énergie !

    Travailleurs, que d’ardentes résolutions voue fassent assaillir constamment une société qui vous considéra comme une matière à exploiter.

    Harcelez sans cesse vos patrons, soit isolément, soit par groupes, soit en masse ; faites leur la chasse comme ou la fait aux tigres : ne s’engraissent-ils pas de votre sang ? La misère qui vous tue totalement n’est-elle pas le résultat de l’accaparement, par ces vampires, des richesses que vous produisez ?

    Songez que la principale force des tyrans politiques ou industriels consiste dans vos hésitations perfidement entretenues par de faux révolutionnaires.

    Pourquoi hésitez-vous ? Vous êtes le nombre ; sachez être la force : vous n’avez qu’à vouloir. La vie qu’on vous fait est-elle donc si douce que vous ayez à craindre de la perdre ? Personne ne peut éviter la mort ; elle doit venir tôt ou tard pour chacun de vous : pourquoi donc, par crainte de perdre la vie, supportez-vous un honteux et cruel esclavage ? car vous êtes des esclaves. au fond, tout comme ceux de l’antiquité, avec cette différence que vous avez la charge de vos familles et que vos maîtres ont le droit de vous laisser mourir de faim.

    N’écoutez plus les endormeurs, les prédicateurs d’opportunisme radical ou socialiste : [ne croyez pas … ?, le] temps seul amènera le règne de la justice !

    On vous dit que les travailleurs ont perdu, sans résultat effectif, beaucoup de sang dans leurs revendications à main-armée ; c’est vrai : mais n’en ont-ils pas perdu et n’en perdent-ils pas chaque jour davantage dans les guerres fratricides, où on les précipite et dans lesquelles ils n’ont aucun intérêt ? la guerre franco-allemande, la Tunisie, le Tonkin, le Dahomey ont dévoré et dévorent encore mille fois plus d’enfants du peuple qu’il n’en a péri dans les émeutres et les révolutions. Au surplus, n’en périt-il pas chaque jour des milliers clans les bagnes industriels, dans les mines et sous les dents des engrenages ! Ne veuillez plus être « chair à canon » et de simples machines à produire.

    Ne craignez plus, marchez hardiment contre tous ceux qui prétendent continuer à vivre de votre sang et à se servir ce votre propre force pour vous opprimer. Vous pouvez anéantir vos exploiteurs : il vous suffit de marcher avec ensemble. Et si, dans cette grande poussée populaire, quelques-uns de vous succombent, ils auront au moins la satisfaction de mourir pour la délivrance du leurs frères, non pour la gloire on pour les spéculations d’un Ferry ou d’un Constans : c’est pour vous surtout, travailleurs, que vouloir est pouvoir.

    À l’œuvre ! à l’action révolutionnaire !

    Un seul sentiment doit nous amener, la haine. Faisons peser sur chaque exploiteur, sur chaque gouvernant notre colère de révoltés. Qu’au seuil de nos bagnes se balancent les cadavres de nos affameurs.

    Que dans une terrible, mais juste expiation disparaissent les bandits qui nous ont volé le bonheur social que nous avons seuls créé. Ne soyons plus des soumis, nous n’avons le droit d’être que des révoltée ! chaque acte de révolte sera un acte vengeur et marquera une étape vers la Justice et l’ÉEgalité.

    Vive l’Anarchie !
    Vive la Révolution sociale !


    sources :

    https://archivesautonomies.org/IMG/pdf/anarchismes/avant-1914/brochures/le-premier-mai-lesanarchistes-1891.pdf



    [Mort aux voleurs !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Mort aux voleurs !]. — Paris : [s.n.], [ & post]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Blondeau, Émilie “Maria” (1873-1891  ; Ravachol (1859-1892)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Mort aux voleurs !

    Les gouvernements républicains viennent une fois de plus de démontrer par le fait ce que nous affirmons depuis dix ans, c’est-à-dire que : la société bourgeoise étant basée sur l’exploitation des ouvriers, en un mot, sur le vol légalisé, ceux qui vivent sans travailler utilement et qui gouvernent les producteurs sont les vrais voleurs.

    Le Panama n’a étonné sérieusement que les gogos, les imbéciles, les bons électeurs, les braves Français de la France !

    Tous les hommes sincères qui se sont donné la peine de rechercher en dehors de la politique les causes des scandales, spoliations, crimes et misères de notre belle République, ont compris que le mal résidait dans le principe même d’Autorité, qui rend les hommes méchants.

    Assez longtemps le Peuple est resté courbé sous l’ignorance et la misère ; aujourd’hui, il se réveille, et il est grand temps.

    Déjà de hardis pionniers, sortis de son sein ont sonné le tocsin rue de Clichy, rue des Bons-Enfants, en Irlande et jusqu’à la Préfecture de police.

    Ces fiers révoltés disent aux filles publiques :
    « C’est la dégradation parée des riches qui fait votre dégradation sordide. Il n’y a des riches que parce qu’il y a une autorité qui protège leurs richesses. Au riche qui t’ouvre ses bras, plonge un couteau dans le cœur ! »

    Ces Ravachols crient au soldat :
    « Jetez bas l’uniforme dégradant, tirez sur ceux qui vous envoient tuer de pauvres diables Tonkinois, Dahoméens ou Allemands. Brûlez ces casernes qui produisent des êtres assez vifs et lâches pour trouer avec leurs Lebel des poitrines blanches de jeunes filles de 18 ans comme Maria Blondeau à Fourmies ! »

    Ce sont ces Anarchistes qui crient à la foule qui ricane au passage d’un vagabond enchaîné :
    « Ce n’est pas ce va-nu-pieds qui est coupable, et c’est aux gendarmes qu’il faut que vous jetiez votre mépris et de la boue ; car ils sont les chiens de garde de la propriété. Délivre ce malheureux et écharpe ces policiers ! »

    Ce sont encore les Anarchistes qui disent aux [rôdeurs ?] des Halles, aux libérés de Mazas, de la Roquette et des [b...] :
    « Le pire de vous vaut encore mieux que le [meilleur ?] de vos juges, que le plus intègre des Panamistes, ce n’est pas vous les voleurs ; vous n’êtes que les victimes des propriétaires, des bourgeois, des députés, des sénateurs, des candidats, tous voleurs, ceux la !
    « Vengez-vous donc, et retournant contre eux la sinistre devise :

    Mort aux voleurs !

    attaquez les sans relâche et, par tous les moyens, depuis le poignard dans l’ombre, jusqu’à la dynamite en plein jour. — Vous êtes les récidivistes, les maîtres du [moment … ?]. Unissez-vous par dessus les frontières (la Patrie est une blagues). Vous êtres trois millions de repris de justice dans la force de l’âge, en France, et seize millions dans les autres pays d’Europe.
    « Révoltez-vous ! Formez l’armée qui lavera la [… ?] dans le sang et la purifieras par le feu. — Vous ferez œuvre juste et belle.
    « C’est pour qu’il n’y ait plus de gouvernement, plus de prisons, plus de repris de justice, plus de rois, plus de présidents, plus de bourreaux, plus d’assassins, plus de coupables. Vous serez des vengeurs et des purificateurs. Et ne craignez pas de paraître trop cruels ; vous avez [su … ?] venger les crimes de tous les siècles d’oppression. Vous avez deux sortes de destruction à accomplir : en vous, les destructions morales (les préjugés de propriété, famille, autorité, patrie) ; autour de vous, les destructions matérielles. C’est par là que vous obtiendrez la liberté et le bonheur, l’harmonie et l’Anarchie ! »

    Mort aux voleurs !

    Vive l’anarchie

    (L’Autonomie individuelle)


    sources :

    Peut-être l’affiche des Archives nationales (A.N., F/7/12518) visible à :
    https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/mort_aux_voleurs.jpg

    Histoire de la série « Mort aux voleurs ! » : Manfredonia, Gaetano. « Mort aux voleurs », Le Monde libertaire n° 429 (28 janvier 1982).


    1882

    [ 1888 ?]
    Affiches liées


    [Memento !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Memento !]. — Pietrasanta : Gli anarchici di Pietrasanta, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Italie
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1871 (La Commune)
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : anniversaire, commémoration
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Memento !

    Qualunque azione che rivela il progresso di un popolo è doveroso ricordarla, tanto più quando questa è guidata dallo spirito di ribellione verso tutto ciò che è abuso e tirannia.

    È contro il tiranno Napoleone III ; contro lo stato cui inveirono i francesi il 18 marzo 1871.

    Lo spaventevole macello umano, l’appetito insoddisfatto da vario tempo, ridestò negli animi del popolo il ricordo dei loro avi nella causa del 1789. Il peso dei 14 Miliardi spesi in quella guerra contro i Prussiani, il dispetto di avere involontariamente cooperato ai morbosi desideri di un pugno di ambiziosi li incitò vieppiù alla rivolta.

    Il popolo si convinse finalmente di quello che voleva e volle l’autorità che legittimamente gli appartiene.

    " Non più Imperatori ! abbasso il governo napoleonico „ fu allora terribile quanto era stato sottomessivo. Alle migliaia di vittime seguirono altre vittime, l’ultime delle quali morirono, però coscienti di pugnare per la libertà. Erano comunisti e li chiamarono assassini, perché non vollero oltre tollerare la fame e le violenze. Oggi, tutto il mondo onesto ricorda con piacere quell’agitazione, quell’inizio di libertà benché conquistata a titolo di sangue. Un saluto ai superstiti : alle vittime un imperituro ricordo, e l’anatema alla fonte di tanti mali.

    18 Marzo 1903.

    Gli anarchici di Pietrasanta

    Pietrasanta, Tip. Boldrini


    sources :
     


    image indisponible

    [Contre les bourreaux de la liberté]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre les bourreaux de la liberté]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; grève : grève générale  ; justice  ; révolte  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne  ; Maroc  ; Peine de mort
    • Noms cités (± liste positive)  : Ferrer y Guardia, Francisco (1859-1909)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Contre les bourreaux de la liberté

    Nous avons tous admiré le beau geste par lequel les ouvriers d’Espagne se sont révoltés.

    Qui donc pourrait blâmer, des pères de famille qui s’insurgèrent plutôt que de courir aux abattoirs du Maroc pour le profit des capitalistes internationaux ?

    Ce fut un spectacle réconfortant que cette grève générale spontanée qui fit trembler tous les profiteurs de la monarchie cléricale et inquisitoriale.

    Mais cette grève, trop localisée, malgré les actes héroïques de nos courageux camarades, fut vaincue.

    C’est la Réaction sauvage, féroce, impitoyable qui sévit maintenant.

    Tous les braves qui luttèrent, tous ceux qui ne sont pas morts en combattant expient leur acte sublime dans les cachots, dans les tortures, en attendant leur jugement, leur condamnation et leur exécution.

    Les galonnés espagnols, vaincus sur tous les champs de bataille, prend bravement leur revanche sur les sièges des conseils de guerre.

    Ils condamnent à mort tout ce que l’Espagne compte encore de noble, de généreux dans sa population.

    Les hommes de progrès, les hommes de pensée libre sont voués au garrot ou au peloton d’exécution.

    Laisserons-nous assassiner nos frères d’Espagne sans protester, sans crier notre admiration aux victimes, notre haine aux bourreaux…

    Non !

    Il faut qu’on nous entende !

    Il faut que les tortureurs frémissent devant nos vibrantes protestations.

    Toute l’Europe ouvrière proteste avec nous. Il faut que nos camarades en danger de mort reprennent espoir. Faisons tout pour les arracher aux cruelles et lâches vengeances des moines et des officiers

    Travailleurs

    Joignez-vous aux protestataires. Si vous êtes des hommes conscients, venez tous à la manifestation organisée par la CGT.

    Le Comité confédéral


    sources :

    Appel d’octobre 1909, « affiché partout par les soins des Bourses du travail » (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 13-15).

    Il fait suite à un manifeste du Comité confédéral (en affiche ou non ?) en juillet 1909 :

    Manifeste à nos frères d’Espagne

    Dans un noble sentiment de fraternité internationale, dans un élan d’admiration et d’émotion, le prolétariat de France adresse à ses frères d’Espagne ses vœux les plus sincères pour le triomphe de leur lutte héroïque contre la guerre.

    Nous comprenons trop bien, ouvriers de France, l’importance d’une aussi belle révolte du peuple espagnol pour ne pas nous réjouir aux moindres succès de la révolte ouvrière en Catalogne. Nous applaudissons aux actes d’insubordination militaire. Honneur à ceux qui refusèrent d’être des assassins !

    Honneur aux femmes et aux jeunes gens d’Espagne, empêchant les hommes de partir pour la tuerie du Maroc !

    Nous applaudissons de tout cœur à tous les actes révolutionnaires accomplis au delà des Pyrénées.

    La Grève Générale proclamée par le monde ouvrier des centres industriels d’Espagne, aussitôt suivie d’un sabotage énergique des lignes téléphoniques, télégraphiques et de chemins de fer, c’est en somme, la réalisation des vœux émis en France, dans nos congrès ouvriers.

    Il n’y a pas d’autres moyens en notre pouvoir pour empêcher les exploiteurs de partout d’arroser du sang du Peuple les territoires qu’ils convoitent, comme favorables à leurs opérations financières.

    « Plutôt l’insurrection que la guerre ! » ont proclamé les socialistes au Parlement français.

    « À la déclaration de guerre, nous répondrons par la Grève Générale ! » ont dit les ouvriers de France dans leurs congrès nationaux et internationaux.

    Nos amis, nos frères d’Espagne mettent en pratique ce que nous avons mis en résolution. Nos souhaits les plus chaleureux les accompagnent et, s’ils sont vainqueurs, toute l’Internationale ouvrière voudra bientôt imiter leur exemple. S’ils sont vaincus,leur courage, leur héroïsme n’auront pas été inutiles. Le sang répandu ne l’aura pas été en vain : il fécondera, comme toujours, les idées de révolte, créatives de mieux-être et de liberté !

    Quelle que soit l’issue de la lutte acharnée des ouvriers espagnols, un enseignement salutaire s’en dégage pour le Prolétariat universel.

    Pour vous, braves camarades en lutte, c’est une expériences qui portera ses fruits.

    Frères d’Espagne, courage !

    Les travailleurs organisés de France sont avec vous !

    Le Comité confédéral.





    [Prolétaires, ne vous arrêtez pas ici… encore un effort si vous voulez être des hommes]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Prolétaires, ne vous arrêtez pas ici… encore un effort si vous voulez être des hommes]. — [S.l.] : [s.n.], [ca ] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 45 × 34 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : insurrectionnalisme  ; prison  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (beaucoup) ]

    texte :

    Prolétaires, ne vous arrêtez pas ici…

    Nous ne connaissons pas d’autre beauté, d’autre fête que celle qui détruit l’abus des banalités quotidiennes et des sentiments truqués. « Le criminel rompt la monotonie et la sûreté quotidienne banale de la vie bourgeoise » (Marx). Les délits ne nous importent pas si ce n’est celui qui les contient tous, l’insurrection. C’est cette fête qui contient l’unique sérieux.

    […]

    […]

    […]

    […]

    […]

    […]

    […]

    […]

    […]

    Les détenus en particulier expriment ainsi une nouvelle conscience de prolétaire dans la conscience de ne pas être isolés. Ils sont l’avant-garde des hommes perdus qui ont conscience de l’être. La lie de la société est ainsi à l’avant-garde de la révolution, « la mauvaise part qui produit le mouvement de l’histoire en commençant la lutte » (Marx).

    Un coup de vent et un coup de main sont suffisants pour que le jeu devienne total, pour que tout soit remis en jeu, pour que la violence destructrice libère sa positivité.

    « Du plaisir de créer au plaisir de détruire, il n’y a qu’une oscillation qui détruit le pouvoir ».

    … encore un effort si vous voulez être des hommes

    Imprimerie spéciale ZJG


    sources :
     





    [Adresse aux prolétaires de Pologne. Quand vous éliminerez vos bureaucrates, n’oubliez pas les curés !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Adresse aux prolétaires de Pologne. Quand vous éliminerez vos bureaucrates, n’oubliez pas les curés !]. — Le Mayet-de-Montagne ; Vitry-sur-Seine : le Frondeur, [ca ] (Minographie). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : brun , papier blanc ) ; 56 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Pologne
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Frondeur
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (long) ]

    texte :

    Adresse aux prolétaires de Pologne

    En 1970, vous vouliez tout et tout de suite. Vous vous révoltiez contre la misère du prolétariat et l’oppression des bureaucrates du parti. Bref, contre le charme discret de la démocratie « socialiste » …
    On vous envoya la milice et la mitraille.

    En 1976, vous vous insurgiez à nouveau. Mais vous vouliez aussi plus de démocratie. Vous exigiez une plus grande participation dans la gestion de votre misère salariée. Et déjà des aspirants-dirigeants offraient leur service.

    En 1980, vous voulez un syndicat libre et, là, les candidats-dirigeants sont légions. L’État capitaliste les reconnaît, cet État qui a su si bien tirer les leçons du passé et comprendre la nécessité, pour sa survie, des syndicats. De tous les syndicats et de toutes les « oppositions réalistes ».

    Est-ce le désespoir d’une situation apparemment bloquée qui vous incite à abandonner votre sort à d’autres ? À vous laisser représenter par des spécialistes de la fausse contestation, vous permettez à l’État de se renforcer sur votre dos au prix de l’ignoble chantage de la concertation.

    N’ayant ni patrie ni partie, nous sommes impatients de nous occuper de vos affaires puisqu’elles sont aussi les nôtres.

    Alors quand vous éliminerez vos bureaucrates, n’oubliez pas les curés !

    Nous vous rendrons la politesse.

    Merde aux représentants du peuple,
    grands et petits !
    Crève la démocratie !
    Vive le communisme !

    Le Frondeur, 03250 Le Mayet-de-Montagne

    [tampon :] Le Frondeur - BP 105 - 94400 Vitry

    Minographie - Tél. : 797-63-51


    sources :
     



    [Un Noël pour les polonais]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Un Noël pour les polonais]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : bleu , texte en défonce , papier blanc ) ; 65 × 45 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : révolte  ; situationnisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1871 (La Commune)  ; Pologne
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : anniversaire, commémoration
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Un Noël pour les polonais

    Noël approche

    Au moment où la Pologne n’a d’autre alternative que la victoire du mouvement social ou son écrasement, Paris doit se souvenir qu’il a cent fois dressé des barricades et qu’il a cent fois connu l’humiliation de la défaite. Paris doit contribuer à ce que le mouvement prolétarien en Pologne ne sombre pas dans l’oubli et l’isolement, en créant principalement son propre terrain du renversement du renversement et de l’insurrection.

    Dès à présent, il nous faut parvenir à l’acquisition de matériaux de première nécessité dont les Polonais ont un besoin élémentaire : canons, fusils d’assaut, grenades, mitrailleuses.

    Ainsi pourront-ils substituer aux larmes sans critique des innombrables crétins de tous poils, la critique des armes, la critique en acte.

    Ce qui est à l’ordre du jour, c’est la capacité permanente du mouvement prolétarien international à faire de l’ingérence dans les affaires du monde.

    À l’heure où le mouvement social polonais se préparé à en finir définitivement avec tous ces pouvoirs, le minimum de solidarité que nous pourrions exercer serait par exemple de lyncher, par représailles, un stalinien pour chaque prolétaire ouvrier assassiné, de pendre par sympathie, un bourgeois pour chaque bureaucrate éliminé par les insurgés, et de bruler, par pure humanité, une église pour chaque usine occupée militairement.

    Nous remercions les prolétaires parisiens qui auront manifesté leur amitié aux Polonais et marqué leur solidarité, alors que, là comme ailleurs sont jetées les bases de la suppression universelle des conditions existantes.

    Vive le Pari(s) des insurgés

    Conseil général de la Commune


    sources :
     

    1981
    Affiche liée


    [Ça va saigner !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Ça va saigner !]. — Lyon : [s.n.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : jeunes et jeunesse  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Ça va saigner !

    Été 81, les gens de l’Est lyonnais-ont montré comment gagner ils ont tait exemple. La dimension collective du jeu avec les voitures volées donne l’ampleur du scandale. Hors-course les flics ! Combien de fois l’excitation publique a tenu la rue quand les rodéos se terminaient en incendies à la barbe des flics ! Désormais, la police ne peut plus y intervenir sans que le public se lève contre elle.

    En ce début d’été 82, l’État est décidé à étouffer ce scandale. Il a lancé une opération d’extermination massive contre les jeunes prolétaires de l’Est lyonnais. Tous les moyens, CRS et Trigano, sont conjugués pour que plus rien n’apparaisse.

    Toute une population est mise au secret afin d’être anéantie. Dans la masse anonyme des prolétaires sans banderoles ni chefs, les flics arrêtent ce qu’ils peuvent : des otages, pris au hasard des occasions et des prétextes (créés sur mesure, torture à l’appui). La justice fait le reste : mettre le maximum de gens hors circulation pour cet été.

    Pendant ce temps, les menteurs spécialisés nous annoncent que tout est calme sur place. Ils l’ont en effet mis au calme, le mec qui faisait un rodéo voici un mois, et qui s’est écrasé contre un poteau après que les porcs-bâtards lui aient logé une balle dans la nuque — et qui est toujours à l’hosto. Comme ils ont mis au calme plusieurs jeunes de la Zup des Minguettes (Vénissieux) emprisonnés plusieurs mois pour des affaires d’auto-défense anti-flic.

    L’intensité de la répression et du quadrillage nous contraint à mettre toujours plus de méthode dans notre furie. De toutes façons, le goût du rodéo est entré dans les mœurs d’une époque, comme celui des incendies. Chaque nuit, dans l’Est lyonnais, voit des flammes. Dans la Zup de Vénissieux, les flics sont toujours aussi bien reçus... Tous les espoirs sont permis.

    Parmi les beaux excès qui agitent les nuits de l’Est lyonnais, il nous plaît de signaler celui-ci :dans la nuit du 25 au 26 juin, 10 voitures ont été incendiées sur le parking d’une résidence pour cadres de Villeurbanne, à proximité du domicile de Charles Hernul. Sur les murs de la surface commerciale en face, des phrases pleines d’esprit : « Aux rodéos-boys emprisonnés », « Les flics nous exterminent en banlieue, soyons cruels », « Ça va saigner », « Un bon flic est un flic mort », « Feu ! contre la rouille » et sur les murs d’une ANPE voisine « Nous ne travaillerons jamais ».

    Pendant ce temps, Mauroy veut mettre au travail obligatoire tous les jeunes de 16 à 18 ans. Cette belle jeunesse n’attend plus l’usine pour foutre le feu aux voitures de contremaîtres. Defferre demande à Trigano de nous préparer des petits divertissements pour l’été ! Et ces limaces d’éducateurs qui veulent nous « animer » ! Saviez-vous, à propos, que des moniteurs de la police veulent donner des cours de conduite aux jeunes des Zup cet été...

    Tout ce qui rampe sur la terre est gouverné par les coups.

    À nous de les donner.


    sources :

    Tampon : « 30 juin 1982 ».



    [Denunciamo l’Atan per "occupazione abusiva"]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Denunciamo l’Atan per "occupazione abusiva"]. — Napoli Naples : gli Anarchici : vico montesanto 14, ([…] in proprio). — 1 affiche (sérigr. ), coul. (une  : rouge ) ; 84 × 60 cm.

    • Affiches par pays  : Italie
    • Lieux d’archivages  : Biblioteca Archivio Germinal (Carrara)
    • Liste des thèmes  : contestation  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : ATAN
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : spectacle, concert, fête…  ; protesta
    notes :
    descriptif :


    testo

    texte :

    DENUNCIAMO L’ATAN PER "OCCUPAZIONE ABUSIVA" !

    Da anni gli anarchici hanno occupato l’ex - centralina sita sulle scale di Montesanto, abbandonata da decenni e ridotta in rudere.

    Da anni nessuno si era più occupato della sorte di questo stabile, divenuto pericolante per l’abbandono in cui versava.

    Da anni gli anarchici ci stanno lavorando per renderlo agibile e per realizzare una serie di iniziative socio - culturali autogestite (cinema, teatro, concerti, corsi serali aperti a tutti, consultorio, ecc.),affinché ne potesse usufruire il quartiere.

    Oggi l’ATAN ne rivendica non la proprietà - perché non può dimostrarlo - ma il possesso (?!?!!) tentando così di annullare ogni lavoro e fatica.

    Oggi è l’ATAN, che avalla questo ennesimo sopruso per contrastare i momenti di organizzazione diretta dei propri bisogni.

    Lunedì 27 dicembre ’82 l’ATAN con l’appoggio del Comune, della Polizia e della Magistratura, ha occupato abusivamente questo edificio sottraendolo così alle necessità del quartiere.

    ECCO CHI C’E’ DIETRO L’ATAN !

    Gli anarchici continueranno a lottare per restituire questo edificio ai progetti ai quali era destinato.

    Gli anarchici

    ser in prop — vico montessano 14 na


    sources :
     





    [Les prisonniers ont raison de se révolter]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les prisonniers ont raison de se révolter]. — [S.l.] : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CDA (FA, Paris)
    • Liste des thèmes  : prison  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; photo (émeutiers/mutins sur le toit d’une prison) ]

    texte :

    Les prisonniers ont raison de se révolter

    • abolition des quartiers d’isolement
    • amnistie des mutins
    • suppression des mitards et prétoires
    • l’octroi systématique des RPS, grâces, permissions et conditionnelles
    • les parloirs intimes
    • le SMIG pour tous les travailleurs


    sources :

    Une autre photo de cette mutinerie est parue dans Le Monde libertaire n° 672 (10 septembre 1987).


    1989
    Affiche liée





    [Le quinze janvier, casse ta télé]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le quinze janvier, casse ta télé]. — [S.l.] : Mordicus, [ & post]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 38 × 26 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : autonomie  ; presse  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Mordicus (1990-1994)
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; logo (« homme au couteau entre les dents » du journal Mordicus) ]

    texte :

    Mordicus

    mensuel • en kiosque

    le 15 janvier on sort dans la rue • on brûle les Macdo, les fabriques de drapeaux et de cercueils, les locaux des télés et des journaux, les palais et les ambassades, les églises et les mosquées, les sièges des partis • on met à sac les centres de transmission des armées • on marche sur l’Élysée son déchouque Mitterrand Rocard et les autres • on scalpe les journalistes • on tape sur tous les uniformes • on bordélise les casernes •on coupe le jus • on bloque le métro • on séduit les femmes des soldats et les hommes des soldates • on envoie des lettres d’insultes au front • on chasse a courre le socialo • on méprise les chefs • on transforme les rapports sociaux • on...

    Si on ne fait rien de tout ça, il ne nous restera plus qu’à pleurer sur les chairs concassées, les sols brûlés et les survivants qui regretteront de n’être pas morts… L’infamie guerrière se nourrit de notre passivité.

    Le quinze janvier, casse ta télé


    sources :

    affichette de vente


    2014
    Affiche liée









    [La révolution qui s’offre à nous est une aventure humaine, la vie...]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La révolution qui s’offre à nous est une aventure humaine, la vie...]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ Bricolage d’image et morceaux de texte manuscrits ]

    texte :

    La révolution qui s’offre à nous est une aventure humaine, la vie...

    Nos vies ne nous appartiennent pas, nos désirs nous échappent. L’existence se limite à une lutte pour une survie toujours plus éloignées des envies, nos routes sont la plupart du temps des déviations imposées.

    L’être humain a le pouvoir de vouloir et de faire autre chose… nous sommes humains, non ?

    Pourtant, nous nous bornons à choisir un patron, un maire, un président, un mari, un appartement ; celà s’appelle démocratie… Sous le signe de cette morbide liberté, nous ne faisons que choisir nos prisons et nos geôliers.

    Nous vous, nous nous proposons autre chose… une aventure, un saut, une rupture…

    Nous voulons réaliser nos rêves, nous voulons vivre nos idées, voir la possibilité de réussir, la liberté de nous tromper. Nous voulons tout, mais rien qui nous appartienne ; tout pour tous, rien pour nous.

    Là, les sociétés que nous voulons sont tout ce que l’école, l’école, l’usine ou l’armée nous ont amputé et tout le contraire de ce que la morale, la publicité ou la religion nous ont imposé. Nous voulons des gens avachis, des odeurs fortes, des noctambules, l’insoumission, l’inutilité, des rides, des poils et des souliers crottés.

    Nous voulons choisir ce qui nous plaît, mais cette fois, nous ne ferons pas notre choix dans le catalogue de la soumission et de la misère.

    C’est aux sources mêmes de la vie que se fera notre révolte.

    Nous allons prendre tout ce que nous pouvons porter et nous apprendrons à porter plus que nous ne l’avons jamais fait.

    Dès à présent, prenons la route, larguons les amarres, brisons les vieux engrenages.

    Demain ne nous sera pas hostile, si nous savons devenir les amis d’aujourd’hui…


    sources :
     


    [Rébellion contre toutes les prisons, contre tous les matons, liberté pour toutes et tous]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Rébellion contre toutes les prisons, contre tous les matons, liberté pour toutes et tous]. — Antwerpen Anvers  ; Gent Gand : ABC_ (Anarchist Black Cross), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Belgique
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : prison  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; photo (enfants jouant dans la rue) ]

    texte :

    Rébellion

    contre toutes les prisons
    contre tous les matons
    liberté pour toutes et tous

    Les prisons mises en émoi…

    Ittre, 7 mars 2006
    Les prisonniers occupent le préau et se défendent contre l’intervention de la police.

    Mons, 28 avril 2008
    Les prisonniers occupent la prison et incendient la porte d’entrée. Armés avec des barres de fer et des pierres ils se battent pendant des heures contre la police.

    Nivelles, 16 mai 2008 Comme réponse à une nouvelle gréve des matons, les prisonniers incendient une aile de la prison. L’aile part presque complètement en flammes.

    Bruges, 21 juin 2006
    Des cocktails molotovs sont jetés contre la maison d’un maton de la prison de Bruges et contre la maison d’un maton du centre rare, de Bruges.

    Bruxelles, 2 juillet 2006
    Une 150-taine de gens descendent dans les rues de Bruxelles en solidarité avec tous les prisonniers en lutte.

    Termonde, 19 aout 2006
    Quelques prisonniers forcent la porte de leur cellule et obligent les matons à ouvrir toutes les portes des cellules. 28 détenus s ’évadent. 15 sont encore toujours en cavale.

    Tournai, 8 septembre 2008 Pendant la promenade du matin, les prisonniers attaquent un maton, ce qui est suivi par une petite émeute.

    Forest, 24 septembre 2008
    Dans la cellule d’isolement Fayçal est assassiné avec trois injections anti-psychotiques d’Haldol.

    Bruxelles, 25 septembre 2006
    Après le meurtre de Fayçal, ça part en émeute dans le quartier des Marolles et ailleurs. Pendant plusieurs jours il y a des affrontements avec la police. On peu partout des vitres des magasins sont cassées. Quelques voitures et bâtiments des autorités partent en flammes.

    Forest, 5 octobre 2006
    La police intervient pour obliger des dizaines de détenus, armé s avec des barres de fer, qui occupent le préau de retourner à leurs cellules.

    Lantin, 18 octobre 2006
    Quelques dizaines de prisonniers de l’aile d’haute sécurité occupent le préau. Ils s’arment avec des barres de fer et détruisent une aile complète. Ce n’est qu’après plusieurs heures que la police sait rétablir l’ordre.

    Ittre, 29 octobre 2006
    Le soir, plus d’une centaine de prisonniers se révoltent. Ils incendient plusieurs cellules, des matelas, des poubelles et un local des matons. La police et les matons sont attaqués avec des barres de fer et des projectiles. Les bâtiments de la prison sont gravement endommagés. Cinq matons sont blessés. Ce n’est qu’après minuit que les prisonniers décident de retourner à leurs cellules.


    sources :

    Vignette parue dans La Cavale : correspondance de la lutte contre la prison n° 5 (novembre-décembre 2006) : « Affiche trouvée sur Bruxelles début novembre ».




    [In de ban van het subversieve boek]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    In de ban van het subversieve boek]. — Bruxelles = Brussels Bruxelles : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : noir , brun , papier blanc ) ; 48 × 36 cm.

    • Affiches par pays  : Belgique
    • Lieux d’archivages  : Anarchief (Gent)
    • Liste des thèmes  : édition  ; lutte armée  ; lutte des classes  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Chili  ; Espagne : histoire : 1939-1975  ; Grèce
    • Noms cités (± liste positive)  : Alberola Suriñach, Octavio (1928-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…  ; salon, foire
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (main avec cutter) ]

    texte :

    In de ban van het subversieve boek

    24-25 mei 2008

    Pianofabriek — Fortstraat 35, Brussel (Sint-Gillis)

    Vrije toegang

    zaterdag 24 mei vanaf 12u boekenbeurs

    13u Furieuse dagen, woedende nachten
    Een blik op de recente sociale explosies in Chili.

    18u Defense Interior, één mei-groep en GARI
    Discussie over de internationale revolutionaire actie in 1961-1975 met Octavio Alberola.

    zondag 25 mei vanaf 12u boekenbeurs

    13u Tegen de THT en hun wereld.
    Discussie met kameraden betrokken bij de strijd tegen de hoogspanningslijnen in Normandië en Catalonië.

    15u Rock’n roll and class struggle.
    Discussie over de stakingen, rellen en agitatie in het Verenigd Koninkrijk in de jaren 80.

    18u Discussie met Griekse kameraden over sociale strijden, staatsdepressie en solidariteit met opgesloten kameraden en gevangenen in strijd.

    voor meer informatie : thesubversivebook@gmail.com


    sources :
     


    [Le Chat déchaîné #1 : Pour un autre futur]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Chat déchaîné #1 : Pour un autre futur]. — La Chaux-de-Fonds : FLM_ (Fédération libertaire des Montagnes : 1978-....) : OSL_ (Organisation socialiste libertaire), [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : capitalisme et anticapitalisme  ; écologie  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Tertrais, Jean-Pierre
    • Presse citée  : Chat déchaîné, le
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte par Jean-Pierre Tertrais

    dessin (couple, nu et assis, essayant d’aspirer la planète à travers un entonnoir)

    texte :

    Le Chat déchaîné

    Feuille d’agitation de la Fédération Libertaire des Montagnes #1

    Pour un autre futur

    On a fait croire aux générations d’après la seconde guerre mondiale que l’épanouissement et la liberté des individus passaient par une consommation marchande sans cesse plus forte, et que l’abondance allait naître pour tous. Malgré le silence lâche des technocrates et des affairistes corrompus, la supercherie éclate aujourd’hui en pleine lumière. Non seulement l’opulence n’engendre pas le bonheur de ceux qui en jouissent, mais le nombre des exclus s’accroît constamment, parce que seuls les besoins de ceux qui peuvent payer intéressent les dirigeants des grandes firmes prédatrices : les démunis peuvent mourir dans une superbe indifférence.

    L’humanité est engagée dans une course folle, celle de l’accumulation du capital qui n’a d’autre finalité qu’elle-même (le capital, faut-il le rappeler, n’étant que la plus-value volée aux salariés qui l’ont créée). L’objectif fi nal est bien de transformer totalement les rapports de propriété sur la planète, de faire de la moindre ressource matérielle ou intellectuelle une marchandise, c’est-à-dire une source de profit. C’est parce que rien ne semble pouvoir arrêter cette course ponctuée de calculs sordides que chaque jour s’allonge la liste des dégâts sociaux et écologiques provoqués par cette accumulation. Nous sommes les premières générations, dans l’histoire, à transmettre à leurs descendants un héritage moins favorable que celui que nous avons reçu !

    Une planète en péril

    Ce n’est pas seulement par une erreur d’appréciation que le développement exponentiel de la technique nous rend vulnérables et nous aliène au lieu de nous libérer. Ce n’est pas seulement par manque de clairvoyance que les promesses de bonheur s’inversent en menaces de mort, et qu’une illusion de puissance nous rend dangereux pour nous-mêmes. Si les blessures infligées à la biosphère se multiplient, jusqu’à en rendre certaines irréversibles, c’est parce que l’arrogance criminelle de ceux qui nous gouvernent les pousse à faire prendre aux générations futures, et sans les consulter, les risques les plus fous plutôt que d’écorner quelque peu leur mode de vie extravagant.

    Des scientifiques de plus en plus nombreux s’interrogent sur l’état de la planète, et par conséquent sur les conditions de vie qui y régneront dans seulement un demi-siècle. Affirmer que le diagnostic est alarmant dans un système économique incapable d’assurer la survie de l’espèce humaine est un doux euphémisme : élévation du niveau des océans due à une hausse des températures ; pollutions atmosphériques ; altérations climatiques graves (tempêtes plus violentes et plus fréquentes) ; déchets nucléaires durablement toxiques ; perspective d’une grave pénurie d’eau concernant la moitié de la population mondiale ; perte de fertilité des sols, et particulièrement des terres agricoles ; perturbation des écosystèmes marins, c’est-à-dire diminution des ressources en poissons, et donc en protéines ; recul continu des forêts partout dans le monde ; réduction de la biodiversité ; accumulation de millions de tonnes de déchets métalliques et plastiques qui ne connaissent pas de recyclage… Autant de bombes à retardement !

    Un bilan humain désastreux

    L’ouverture de la planète à la concurrence sauvage accentue l’exploitation de la force de travail, et plus particulièrement dans les pays du tiers monde soumis aux programmes d’ajustement structurel du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale. Les chiffres sont édifiants : 1,2 milliard de personnes au-dessous du seuil de pauvreté, dont les trois-quarts chroniquement sous-alimentées ; 850 millions d’analphabètes ; 150 millions de chômeurs dans le monde ; 700 millions de sous-employés (l’Union européenne octroie 2,20 dollars de subvention par jour et par vache, alors que la moitié de la population du monde vit avec moins de un dollar par jour ! !). Des accidents du travail et des maladies professionnelles en augmentation constante.

    250 millions d’enfants travaillent dans les mines, les ateliers insalubres ou sont contraints à la prostitution, à l’esclavage.

    Face à la destruction des acquis sociaux, au démantèlement des services publics, à la suppression d’espaces de liberté, à la généralisation de la précarité, une fraction, certes trop peu nombreuse, de la population réagit. Et parce qu’il sent menacé l’ordre inégalitaire et autoritaire qu’il veut maintenir, le pouvoir met en place une politique sécuritaire et tout un arsenal de contrôle social : surveillance et fichage des citoyens, répression syndicale, criminalisation des mouvements sociaux, harcèlement des populations marginalisées, parce que quand une société n’ose plus soutenir le regard de ceux qu’elle a réduit à la misère, il ne lui reste plus qu’à les jeter dans l’obscurité des prisons. Sauf que si l’on peut incarcérer des hommes, on ne saurait enfermer leurs idées.

    Devoir de révolte

    Les siècles passés témoignent que les dirigeants, leurs complices, leurs collaborateurs, grâce à la puissance des institutions qui inculquent le sens de la hiérarchie et de l’obéissance, ont toujours assuré le droit du plus fort, le règne du despotisme en exploitant la bonne foi et la naïveté des peuples. La terrible servitude volontaire qui pousse les populations à accepter leur sort, à courber sans cesse l’échine, n’est pas une fatalité.

    Il n’est pas inéluctable que la réussite de quelques-uns se fonde sur l’échec du plus grand nombre, que les pays du Sud continuent à financer l’expansion de ceux du Nord, ou que se perpétuent des marchés financiers déconnectés de la réalité, où certains peuvent acheter sans avoir d’argent et vendre ce qu’ils ne possèdent pas !

    Faudrait-il que la jeunesse se contente de la flexibilité, des petits boulots, des salaires dérisoires, d’une protection sociale réduite, de retraites aléatoires, lorsque le P.D.G. d’Alcatel gagne deux mille fois le SMIC ?

    À travers l’histoire, des penseurs nous invitent à ne pas subir perpétuellement la violence légitimée des États, pas plus que la logique froide du capital. La Boétie : « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres. » Stirner : « Si la soumission venait à cesser, c’en serait fait de la domination. » Camus : « La révolte est l’une des dimensions essentielles de l’homme. » Même la « Déclaration des droits de l’homme » de 1793 stipulait : « Quand les droits du peuple, ou d’une partie du peuple, sont bafoués, l’insurrection devient pour lui le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »

    Parce que les idées dominantes sont toujours celles de la classe dominante, le discours officiel, économique ou politique, n’a qu’une seule fonction : légitimer l’ordre social établi.

    Il appartient à tous, d’abord de comprendre que l’homme est aujourd’hui confronté à lui-même, et à lui seul, que les lois économiques ne sont pas naturelles mais sociales, qu’une société fondée sur la peur, la haine, la fraude et l’égoïsme n’a aucun avenir, ensuite d’imaginer qu’un autre monde est possible, enfin de le construire sur le respect, la solidarité, l’intelligence. Quand le cynisme des puissants se heurtera à la résistance des faibles, vivre décemment deviendra un espoir pour tous. Cet espoir ne passera ni par un simple « relookage » du système capitaliste, ni par le biais des élections qui délivrent des « chèques en blanc » aux politiciens tout en véhiculant l’illusion d’un possible changement par des spécialistes chargés de notre bien-être.

    Nous ne ferons pas l’économie d’une révolution !

    Jean-Pierre Tertrais

    Fédération Libertaire des Montagnes (FLM)
    CP 569 / 2301 La Chaux-de-Fonds / flm.osl@espacenoir.ch
    Les personnes qui désirent afficher ce texte sont priées de le faire aux endroits autorisés


    sources :

    http://rebellion-osl.ch/index.php/flm/chats-dechaines



    [À propos de la destruction du quartier d’isolement à la prison de Bruges]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À propos de la destruction du quartier d’isolement à la prison de Bruges]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : Belgique  ; France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : prison  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Non fides (2007-2009-....)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; photo (femme allongée sur le dos, fumant une cigarette) n&b ]

    texte :

    Trois années de mutineries dans les prisons

    À propos de la destruction du quartier d’isolement à la prison de Bruges

    La prison n’est rien d’autre que le reflet de la société dans laquelle on vit. La société elle-même est une vaste prison où la plupart des gens sont enfermés dans la nécessité de trouver de l’argent, dans l’absence de perspectives de vie, dans des rôles de servitude et de soumission que les valeurs dominantes leur ont donnés. Tout comme dans la rue, il y a dans les prisons, les asiles psychiatriques et les centres fermés, des personnes qui ne se résignent pas et qui ne perdent pas un certain goût pour la liberté et pour une vie meilleure simplement parce qu’un juge l’a ordonné. Des personnes qui, quotidiennement, refusent l’humiliation d’obéir aux matons et aux chefs. Des personnes dans les cerveaux desquelles les murs et les barbelés de la prison ne sont pas encore imprimés et qui, bien au contraire, les considèrent plutôt comme des obstacles à franchir. Car la punition que la société, à travers ses juges et sa justice, leur a offerte, n’est que la conséquence d’un monde basé sur l’exploitation et l’oppression.

    Alors, depuis trois ans déjà, une petite tempête de révolte a laissé des traces dans des dizaines de prisons et de centres fermés en Belgique. En se mutinant, en boutant le feu à l’infrastructure carcérale, en attaquant les gardiens, en s’évadant, certains prisonniers ont retrouvé ce que le système a voulu leur enlever définitivement : le courage, un désir de liberté et une audace qui rêve de balayer toute la merde que cette société produit.

    Comme réponse, l’État a entre autre ouvert deux modules d’isolement à Lantin et à Bruges, de véritables prisons dans les prisons, pour mieux isoler et briser les « réfractaires ». Mais même dans ces cages, certains n’ont pas perdu le goût du combat. Le 2 avril 2009, des prisonniers à Bruges ont inondé les cellules de ce module et l’ont détruit presque entièrement. À l’heure où le gouvernement a annoncé ses plans de construction de sept nouvelles prisons, ils se retrouvent contraints de fermer le module d’isolement de Bruges. La machine carcérale n’est donc pas si bien rodée qu’elle parait.

    Force et courage et pour rous ceux qui se battent pour le liberté, dehors comme dedans !

    Attaquons, nous aussi, tout ce qui nous enferme, exploite et opprime !


    sources :

    Affiche diffusée sur http://www.non-fides.fr/?Affiche-a-propos-de-la-destruction (29 avril 2009).


    2009
    Affiche liée


    [About the destruction of the isolation unit in Brugge]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    About the destruction of the isolation unit in Brugge]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : prison  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Belgique
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Non fides (2007-2009-....)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; photo (femme allongée sur le dos, fumant une cigarette) n&b ]

    texte :

    Three years of mutineries in Belgian prisons

    About the destruction of the isolation unit in Brugge

    The prison is nothing more than a reflection of the society in which we live. A society that resembles a great prison in which the majority of the population are locked up because of the necessity to find money, because of the lack of perspective in life, because of roles of submission and servitude that are being imposed by the ruling values. Just like in the street there are people in the prisons, psychiatric institutions, detention centres who do not come to peace with this, that do not burry a certain taste for freedom, for a better life, because the judge imposes that. People that refuse the humiliation every day to obey the guards and chiefs. For whom the walls and the barbwire of the prisons are not yet marked in their brains, and rather observe them as obstacles that have to be overcome. Because the punishment society gave them, through its judges, only is a consequence of a world that is based on the exploitation and obedience.

    Since three years a small storm of revolt blows through the tens of Belgian prisons and detention centres. By rising up, by burning the prisons infrastructure, by attacking guards, by escaping, some prisoners found back what the system tried to take from them period : courage, a desire for freedom, a rebellion that dreams of finishing with at least a part of the mess this society brings.

    Answering to this, the State opened two new isolation units in Brugge and Lantin, real prisons inside the prison, to be able to better isolate and break the ‘unruly’. But even in these cages, some haven’t lost the taste of combat. On the 2nd of April 2009, prisoners in Brugge have flooded the cells of this unit after which they smashed the unit almost completely. On the moment that the government is announcing its plans to construct seven new prisons, they are obliged to close down their showpiece, the isolation unit in Brugge. The prison machine isn’t that well oiled as it seems.

    Strength and courage for all those who fight for freedom, inside and outside !

    Let us, we as well, attack everything which is locking us up, exploiting us and oppressing us up !


    traduction :

    Trois années de mutineries dans les prisons

    À propos de la destruction du quartier d’isolement à la prison de Bruges

    La prison n’est rien d’autre que le reflet de la société dans laquelle on vit. La société elle-même est une vaste prison où la plupart des gens sont enfermés dans la nécessité de trouver de l’argent, dans l’absence de perspectives de vie, dans des rôles de servitude et de soumission que les valeurs dominantes leur ont donnés. Tout comme dans la rue, il y a dans les prisons, les asiles psychiatriques et les centres fermés, des personnes qui ne se résignent pas et qui ne perdent pas un certain goût pour la liberté et pour une vie meilleure simplement parce qu’un juge l’a ordonné. Des personnes qui, quotidiennement, refusent l’humiliation d’obéir aux matons et aux chefs. Des personnes dans les cerveaux desquelles les murs et les barbelés de la prison ne sont pas encore imprimés et qui, bien au contraire, les considèrent plutôt comme des obstacles à franchir. Car la punition que la société, à travers ses juges et sa justice, leur a offerte, n’est que la conséquence d’un monde basé sur l’exploitation et l’oppression.

    Alors, depuis trois ans déjà, une petite tempête de révolte a laissé des traces dans des dizaines de prisons et de centres fermés en Belgique. En se mutinant, en boutant le feu à l’infrastructure carcérale, en attaquant les gardiens, en s’évadant, certains prisonniers ont retrouvé ce que le système a voulu leur enlever définitivement : le courage, un désir de liberté et une audace qui rêve de balayer toute la merde que cette société produit.

    Comme réponse, l’État a entre autre ouvert deux modules d’isolement à Lantin et à Bruges, de véritables prisons dans les prisons, pour mieux isoler et briser les « réfractaires ». Mais même dans ces cages, certains n’ont pas perdu le goût du combat. Le 2 avril 2009, des prisonniers à Bruges ont inondé les cellules de ce module et l’ont détruit presque entièrement. À l’heure où le gouvernement a annoncé ses plans de construction de sept nouvelles prisons, ils se retrouvent contraints de fermer le module d’isolement de Bruges. La machine carcérale n’est donc pas si bien rodée qu’elle parait.

    Force et courage et pour rous ceux qui se battent pour le liberté, dehors comme dedans !

    Attaquons, nous aussi, tout ce qui nous enferme, exploite et opprime !


    sources :

    Affiche diffusée sur http://www.non-fides.fr/?Affiche-a-propos-de-la-destruction (29 avril 2009).


    2009
    Affiche liée



    [Il n’y a pas de paradis futur]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Il n’y a pas de paradis futur]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 21 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : individualisme  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Libertad, Albert (1875-1908)
    • Presse citée  : Non fides (2007-2009-....)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; photo (femmes et fillettes souriantes traversant une rue devant une voiture renversée et enflammée, main dans la main) ]

    texte :

    Résignés, regardez, je crache sur vos idoles, je crache sur Dieu, je crache sur la patrie, je crache sur le Christ, je crache sur les drapeaux, je crache sur le capital et sur le veau d’or, je crache sur les religions : ce sont des hochets, je m’en moque, je m’en ris… Ils ne sont rien que par vous, quittez-les et ils se brisent en miettes. Vous êtes donc une force, ô résignés, de ces forces qui s’ignorent mais qui n’en sont pas moins des forces, et je ne peux pas cracher sur vous, je ne peux que vous haïr…ou vous aimer. Par-dessus tous mes désirs, j’ai celui de vous voir secouer votre résignation dans un réveil terrible de vie.

    Il n’y a pas de paradis futur,

    il n’y a pas d’avenir,

    il n’y a que le présent.

    Vivons-nous ! Vivons !
    La résignation, c’est la mort. La révolte, c’est la vie.

    Albert Libertad, « Aux résignés », dans L’Anarchie, 13 avril 1905.


    sources :

    Affiche diffusée sur http://www.non-fides.fr/?Il-n-y-a-pas-de-paradis-futur : « Affiche trouvée sur les murs de Paris, fin 2009 » (28 décembre 2009).



    [Les feux de la révolte]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les feux de la révolte]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (photocop. ), coul. (quadri ) ; 30 × 21 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : émigration et immigration  ; prison  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Grèce
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Non fides (2007-2009-....)
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations  ; soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte (blanc, jaune, rouge) ; photo couleurs en fond (jeunes courant près d’une voiture en flammes) ]

    texte :

    Les feux de la révolte

    Les fins de mois sont de plus en plus difficiles. On se fait de plus en plus exploiter au boulot pour toujours moins de fric, sucrer les allocs et emmerder sans fin au RMI. Des milliers de personnes sont licenciées, l’âge de la retraite est encore reculé… et pendant ce temps-là l’État arrose les banques et les patrons à coups de milliards.

    Le pouvoir lâche ses cow-boys en uniforme qui se croient tout permis à coups de flash-ball, de rafles, d’expulsions, de rackets et de contrôles… tandis que toujours plus de personnes se retrouvent enfermées, que ce soit en hôpital psychiatrique, en centre de rétention ou en prison. Le système impose sa paix sociale en nous vidant le cerveau à l’aide de Prozac, de télévision et de crédits… bref, tout ce qui constitue la violence du quotidien.

    Les tensions sociales s’exacerbent et rien n’indique que cela va aller en s’amenuisant.

    Les actes de révoltes collectives et individuelles se multiplient aussi :

    En mai 2007 par exemple, lors du joyeux bordel des élections présidentielles, un véhicule de police a bien failli être incendié dans le 18e. Trois personnes suspectées dans cette affaire croupissent encore en prison sous l’accusation d’ « association terroriste ».

    De même, en juillet dernier après plusieurs mois de révoltes collectives, de mutineries et d’affrontements, des prisonniers ont détruit par le feu le centre de rétention de Vincennes. Sept sans-papiers (peut-être plus) sont inculpés et incarcérés.

    Depuis décembre en Grèce, après l’assassinat d’un jeune par les flics, des milliers de révoltés attaquent banques, commerces et commissariats. Occupations, pillages et destructions, manifestations et affrontements se poursuivent.

    Solidarité avec les révoltés incarcérés.
    Que les feux de la révolte se propagent partout.

    Manifestation samedi 24 janvier 2009, 15 h à Barbès


    sources :

    Affiche diffusée sur http://www.non-fides.fr/?Les-feux-de-la-revolte (8 janvier 2009).




    [A spectre is haunting us]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    A spectre is haunting us]. — [S.l.] : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : prison  ; révolte  ; sabotage / sabottage  ; technologie
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bernasconi, Luca "Billy"  ; Guerini, Silvia  ; Ragusa, Constantino
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (détention de Costantino Ragusa, Silvia Guerini et Luca Bernasconi (Billy), trois anarchistes arrêtées le 15 avril 2010 et soupçonnées d’avoir voulu commettre une action de sabotage contre un centre de recherche sur les nanotechnologies de la multinationale IBM en construction près de Zurich) ; photo (personnes fuyant devant une usine en feu) ]

    texte :

    A spectre is haunting us

    Time and time again we read about people who attack buildings, cars or the infrastructure of certain institutions in different ways. In the chorus of the media, loyal to the state, they are often considered as „vandals" or „chaots" and if that is not sufficient, then the construct of the terrorist serves to suffocate in advance any possible reasoning behind. That is exactly what happened to the 3 anarchists, who were arrested on 15th of April in Langnau am Albis (Switzerland). Allegedly on the way to attack a research center of IBM. A place among many at which, far from our everyday lives, the deepening of control on the life on this planet is researched at : genetic engineering, surveillance, nanotechnologies…

    Why should this be blown up ?

    We have been drowned in an technological ’high gloss-nightmare’, in which dead matter weighs more than our lives. The new god that is ruling over everything is the economy. „Economy has to be well" goes the saying, „so that we can feel well also." But behind this basic attitude, that any type of progress would be anyway good, veils the fact, that only few are profiting from that progress. Those who let themselves be exploited day after day, will have noticed by now, that despite all the incredible ongoing research, we are not working less, but simply more efficient. And we are not living more qualitative, but we consume more. With each novelty we are promised a better and simpler life, whereas the following disappointment is compensated by the promising of even more novelties. We crave for fata morganas like someone dying of thirst in a desert.

    What is developed in the mentioned IBM center is advancing a level deeper. Because genetically manipulated organisms and nanoparticles, as well as radioactivity of nuclear waste, are incraving themselves irrevocably into this world which we inhabit. It doesn’t need much understanding to see that also these efforts are serving purely
    the logic of progress of capitalism. Since the whole planet is under its domination, capitalism is now trying to deepen it - and that to the last detail.

    Since centuries industrial technology is the essential factor for the reformation of society, and therefore of the economy and the state. Again and again it is supposed to bring alleged solutions for social problems. Social problems that it helped creating. By now it managed to make itself indispensable. Without technology the immense accumulation of commodities and the therefore necessary generalized submission and control of the working mass would be impossible. It didn’t just make the people more alienated towards the world, but also towards themselves. The social order in which we live, functions only by the more and more absurd specialization of our occupations, the more and more extensive control over all living beings, the more and more efficient exploitation of our work capacity and a generalized impoverishment of human relations.

    The apparently untouchable justification for that is purely the maintenance of the prevailing. The question for the living conditions is not raised. After all it could persuade us to the realization, that it is not us as individuals who are reason for our sorrow, but the social order and that there has to disappear quite a lot, in order for us to finally breathe freely. We think that social existence doesn’t gain value by technological progress, but by common ethical and social considerations. The development which we strive for, goes towards a life, that lies with us to decide about, without to serve and without to rule. And this development starts with the revolt against everything, which keeps us from doing so.

    Therefore we recognize us in the three anarchists, who are now spread out in Swiss prisons. We feel solidarity for each attempt to cast off the shackles in order to stand up against the ongoing annihilation of life and the (self-)enslavement of the human kind. And one of the first shackles that we therefore cast off, is the one of our heads, which makes us believe, that we anyway cannot do anything and which keeps us trapped in lethargy.

    Therefore for everyone who - for what reason whatsoever - is fed up with all the social constraints and control, fed up with all the lifeless products and senseless works, the hate that is sown, in order to fight among us, instead of together against the misery. To all those whos hearts is beting faster, when people attack what they think is the origin of their discontent : come out and make visible through the diversity of your forms o sabotage, that something completely different is possible.

    Freedom for the three anarchists Billy, Silvia und Constantino !


    sources :

    Voir aussi : Ein Schreckgespenst geht um (original German poster)


    [ca  2010]
    Affiche liée


    [Avis de tempête contre les centre fermés, contre toute prison]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Avis de tempête contre les centre fermés, contre toute prison]. — [S.l.] : No Border, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (quadri ) ; 42 × 60 cm.

    • Affiches par pays  : Belgique
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)  ; Tanneries (Dijon)
    • Liste des thèmes  : émigration et immigration  ; prison  ; révolte  ; sabotage / sabottage
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; image (silhouette d’homme avançant contre le vent, parapluie retourné) ]

    texte :

    Avis de tempête contre les centre fermés, contre toute prison

    Il arrive qu’une bourrasque réchauffe l’atmosphère glacée de la résignation quotidienne. Depuis des années, en Belgique comme ailleurs, le temps est à l’orage dans les prisons et les centres fermés pour migrants : mutineries, évasions, incendies…

    De l’autre côté des murs, des luttes cherchent à se frayer des chemins dans la rue, des grains de sable tentent d’enrayer les rouages de la machine à expulser.
    En mai dernier, des détenus du centre fermé 127bis mettent une nouvelle fois le feu à leurs cellules.

    Pour garder la température en dessous de zéro, l’État fait construire un nouveau centre fermé spécialement conçu pour les détenus trop chauds. Il viendra s’ajouter aux 6 centres déjà en fonctionnement en Belgique.
    Dans le même temps, 10 nouvelles prisons sont en projet de construction, la présence policière augmente dans les rues, les dispositifs de prévention et de contrôle sont perfectionnés pour éviter tout pic de chaleur à l’intérieur comme à l’extérieur des murs.

    Nous, nous préférons la chaleur d’une révolte à celle d’une couette où nous cacher à jamais pour oublier la froideur du monde.

    Nous nous reconnaissons dans l’embrasement d’un quartier quand la police assassine ; dans une grève des écoliers qui refusent d’être formatés ; dans un « Soyons ingouvernables » tagué sur un mur ; dans l’attaque d’un portillon de la STIB ; dans une auto-réduction d’un supermarché où le contenu des caisses est brûlé ; dans le sabotage d’un chantier d’une entreprise qui construit le nouveau centre fermé…

    Autant d’actes issus d’histoires, de contextes différents qui peuvent prendre des formes diverses mais qui partagent des désirs en contradiction totale avec ce monde glacé.

    Ce sont des coups de vent chauds qui dégagent l’espace pour reparler d’un vieux désir : la liberté. La liberté partagée, celle qui se construit en refusant d’écraser l’autre.

    Pour qu’ici, là-bas ces actes de révolte se multiplient et se diffusent,
    Pour qu’ici, là-bas, on reprenne l’espace d’expérimenter et de reprendre goût à cette liberté.

    Que souffle le vent de la révolte !


    sources :

    Paru vers le mois d’août 2010. Même papier que Un camp No Border à Calais (2009).


    [ca  2012]
    Affiche liée


    [Dans l’État le plus libre du monde]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Dans l’État le plus libre du monde]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Non fides (2007-2009-....)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; filigrane (ciseaux coupant une main levée) ]

    texte :

    Dans l’État le plus libre du monde

    Depuis 1945, ils veulent nous faire croire que règne sur nos vies la plus sereine des libertés, maintenant que les ménagères ont accès à tout ce qui se fait de mieux en électroménager, que presque tout le monde à le droit de voter, que la « liberté » d’expression est garantie par les institutions démocratiques, qu’une série de faux choix s’offre à nous entre exploiter ou se faire exploiter pour que dalle sans chercher à comprendre pourquoi, sous peine de se faire mater. Notre anxiété et notre soif de liberté ne s’amenuisent pas, pourtant, c’est de tout cela qu’ils parlent lorsqu’ils nous martèlent les oreilles de leurs idées de la liberté et du progrès démocratique ou industriel.

    Mais ici et là, la paix sociale est parfois ébranlée, sa nécessité remise en question, ses capacités à se rendre tendance évacuées au profit de la rage qu’elle provoque chez ceux sur qui elle ne réussit pas à faire oublier la misère d’une existence de gibier permanent. Les flics sont attaqués et détestés dans les quartiers que la paix sociale qualifie de « sensibles », les grands frères sociaux ne réussissent plus à contenir la rage d’exploités en quête de sens, des chômeurs n’acceptent plus que leur (sur)vie soit un enfer, des lycéens forment des barricades contre les forces de l’ordre pendant que des ouvriers menacent de faire péter leurs putain d’usines, des sans-papiers se révoltent aux quatre coins du pays en foutant le feu à leur prison ou en se soustrayant aux rafles, d’autres tentent de rendre la vie impossible à ceux qui profitent des expulsions et du système carcéral, de plus en plus de mutins essayent de faire payer l’addition à ceux qui voudraient que la domination de l’humain par l’humain lèche encore plus de sa langue râpeuse les parois de nos corps et de nos esprits meurtris.

    En 2005, les banlieues explosent de rage et mettent l’ordre à mal. Il y a plus d’un an, c’est le centre de rétention de Vincennes, la plus grande prison pour étranger de France qui partait en fumée, allumée par la rage d’une vie sans vie. Depuis plusieurs années, les pratiques de sabotage et les attaques se multiplient sur les différents collabos de l’enfermement (Bouygues, Eiffage, IBIS, Air France, ADECCO, la Croix-Rouge et autres vautours qui participent à la machine à expulser). Plus récemment, ce sont des dizaines et des dizaines de distributeurs de billets de banques (qui se sont rendues responsables d’arrestations de sans papiers en organisant avec les keufs des guet-apens à leurs clients indésirables : La Poste, BNP, LCL, CIC, Société Générale) qui ont été incendiés, défoncés, sabotés.

    Dix personnes sont accusées de l’incendie de Vincennes et sont jugées en ce moment dans un procès perdu d’avance où ils risquent plusieurs années de prison ferme. Le 15 février, quatre personnes, de ceux que ces sales flics appellent les « anarcho-autonomes », sont arrêtées et accusées par la section anti-terroriste de la brigade criminelle d’avoir participé à cette vague de solidarité autour des centres de rétention et de leur meilleur des mondes de merde. C’est toujours l’État qui montre sa sale gueule en espérant nous voir soumis à la pacification meurtrière qu’il nous impose à coup de flics, de prison, de torture, de meurtres, de juges, de frontières, de matons et de jolis sourires bien propres.

    En fait, à travers la répression, l’État espère freiner la diffusion des attaques permanentes qui le secoue avec fracas, il espère aussi attribuer à des groupes sociaux inventés de toute pièce (comme l’ « ultra-gauche », les « jeunes de banlieues », les « bandes », les « saboteurs » et ainsi de suite) des pratiques pourtant répandues partout dans la société afin de les confiner, bien conscient que leur généralisation lui serait fatale.

    Mais il n’y a pas de quoi pleurer, parce que dans cette guerre sociale sans trêve, nous ne ferons pas de cadeaux non plus.

    Que le tumulte de la révolte s’abatte contre ce foutu monde de merde !


    sources :

    Affiche parue sur http://www.non-fides.fr/?Dans-l-Etat-le-plus-libre-du-monde : « Tract trouvé dans les rues de Paris, mars 2010 » (21 mars 2010).

    La capture présentée ici n’est pas exactement conforme (polices différentes).



    [Den Mut haben, zu rebellieren]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Den Mut haben, zu rebellieren]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : contrôle social  ; émigration et immigration  ; répression  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ long texte ; dessin (groupe de personnes rassemblées sous une machine à grandes pinces qui attrape les personnes s’éloignant du centre) ]

    texte :

    Den Mut haben, zu rebellieren

    Ich gehe durch die Strassen und mir fällt wieder einmal auf, wie. viel Polizei präsent ist. Es ist zum Alltag oder sogar zur Banalität geworden, dass sie Personen auf der Strasse anhalten, kontrollieren, schikanieren und abführen.

    Die Polizei geht gezielt auf Menschen los, die in ihr Profil des Kriminellen passen. Kriminell ist, wer sich aus irgend einem Grund nicht in die Gesellschaft integrieren will oder die Möglichkeit dazu nicht hat. Integriert zu sein bedeutet, gültige Papiere zu besitzen und im Wirtschaftssystem zu funktionieren, sprich, sich täglich als Arbeitskraft ausbeuten zu lassen. Die Gesellschaft lehrt uns, für die Arbeit dankbar zu sein und im grauen Alltag das Konsumieren als Freiheit zu verstehen. Menschen, die sich dem nicht fügen, werden bestraft, denn in den Augen der Gesellschaft sind sie "böse". Sie sind "böse", weil sie das Funktionieren des Systems in Gefahr bringen könnten. Sie dienen jedoch auch als schlechtes Beispiel, um das zu ’"rechtfertigen, was als "gut" behauptet wird.

    Die letzten November angenommene Ausschaffungsinitiative beruht genau auf diesem Prinzip : es wird in "gute" und "böse" Migranten unterteilt. "Gute" Migrantlnnen sind die, die versuchen sich in die Gesellschaft zu integrieren und der Wirtschaft des Landes nützlich sind. Viele glauben, Migrantlnnen müssten dankbar sein, in der Schweiz leben zu können. Migration ist jedoch in erster Linie eine Konsequenz des wirtschaftlichen und politischen Terrors der dortigen Regime in Absprache mit und zu Gunsten von reichen Ländern. Viele Flüchtlinge meinen, im Westen ihr Glück zu finden, doch müssen sie hier Ausbeutungsumstände ertragen, die jenen gleichen, vor denen sie geflüchtet sind. Als billige Arbeitskraft sind sie hier — in einem kontrollierten Masse — durchaus "von Nutzen". Ausserdem dienen sie als Sündenbock für gesellschaftliche Probleme und die Unzufriedenheit Anderer. Durch vereinfachte Feindbilder (der Sexualverbrecher, die Sozialhilfebetrügerin) wird das rassistische Klima zusätzlich angeheizt. Mit dem Bild des "bösen" Migranten wird überspielt, dass es, ob Migrant oder Schweizer, im Grunde dieselben Autoritäten und dieselben sozialen Verhältnisse sind, die unsere Unzufriedenheit auslösen. Es wird gesagt, dass sie ausgeschafft werden, um die allgemeine Sicherheit zu garantieren. In Wirklichkeit werden als "böse" Migranten diejenigen verfolgt, eingesperrt und ausgeschafft, welche die gegebenen wirtschaftlichen Anforderungen nicht erfüllen oder sich nicht integrieren und ausbeuten lassen wollen. Die Sicherheit ist also in erster Linie die Sicherheit von jenen, die von dieser Wirtschaft profitieren — die der Reichen und Machthabenden. Und an dieser haben wir gewiss nicht das geringste Interesse.

    Wir fühlen uns verbunden und wollen gemeinsam mit allen Kämpfen, die im ausschaffungsgefängnis rebellieren. mit allen, die sich bei Kontrollen wehren und die Polizei nicht als Autorität akzeptieren. mit allen, die das Gesetz nicht anerkennen, weil es die Ausbeutung verteidigt. mit allen, die sich nicht ausbeuten lassen wollen.


    sources :
     


    [Ein Fest der Revolte]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Ein Fest der Revolte]. — Zürich Zurich : [s.n.], . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : action directe  ; autorité  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ long texte (sur la manifestation du 6 février 2010 à Zurich) ; photo (voiture renversée devant foule, début 20e s.) ]

    texte :

    Ein Fest der Revolte

    Zweifellos, der vergangene Samstagabend [06.02.2010] war ein Fest. 500-800 Leute nahmen sich die Strassen Zürichs und kreierten einen Handlungsspielraum., der sich täglich zu verringern scheint.

    Zahlreiche Personen aus verschiedensten sozialen Hintergründen ergrifen gemeinsam die Gelegenheit, um das anzugreifen, was die alltägliche Unterdrückung und die Macht der Reichen repräsentiert ; oder schlicht, um dieser Stadt ihr heuchlerisches Antlitz zu nehmen. Freudig wurde mit Hämmern und Steinen zumindes für kurze Zeit das dicke Eis der sozialen Befriedung durchschlagen. Trotzdem glauben wir weniger, dass zerbrochene Scheiben die Welt verändern, sondern vielmehr die Idee der Revolte, die Verbreitung findet ; gestützt auf den Traum eines Zusammenlebens, das sich dadurch bereichert, dass sich jede und jeder frei und als Einzigartige/r verwirklichen kann. Wenn wir Steine nach Bullen werfen, dann weil wir in den Autoritäten jeglicher Art die Mörder dieses Traumes sehen. Wenn wir Banken und Verwaltungsgebäude verwüsten, dann um bereits jetzt die Idee einer Welt ohne Geld und ohne Bürokratie zu bekräftigen. Es sind nicht die Trümmer, die wir suchen, sondern die Wege, die durch sie hindurchführen. In Momenten der Revolte tritt die Möglichkeit ans Licht, die Normalität, die Unterwerfung und die Akzeptierung des Alltags zu durchbrechen, um Fragen zu stellen und mit Antworten zu experimentieren, die sich der Politik entziehen.
    Nun, da man sich Raum geöffnet hat, was kann man damit tun ? Wie sich dem Staat entgegenstellen ? Wie den Bruch mit der Normalität ausbreiten und andauern lassen ? Wie gefährlich werden ? Gewiss nicht indem man sich eine Nische für Alternativkultur oder -ökonomie schafft, die schliesslich nur nach einer Existenzberechtigung sucht. Der Staat wird ohne generalisierten Aufstand der Ausgebeuteten nicht verschwinden, genausowenig wie die Reichen und Mächtigen widerstandslos ihre Privilegien aufgeben werden. Die Rebellion kann sich auf unterschiedlichste Arten ausdrücken, doch von dem Momentan, wo mit der kompromisslosen Idee, jegliche Form von Herrschaft zurückzuweisen, weder Forderungen gestellt, noch Verhandlungspartner akzeptiert werden, von diesem Moment an mag etwas beginnen, dass wieder an uns selbst liegt…

    Diese gewaltige Maschinerie, die uns jegliche Freiheit raubt, um sie dann in der verkehrten Welt der Waren wieder feilzubieten, uns in Knästen, Psychiatrien und Ausschaffungszentren einsperrt, um alle an das Strafgesetzbuch zu ketten, uns kontrolliert und erniedrigt, uns täglich in die Schule oder zur Arbeit zwingt, für die Zwecke einer Gesellschaftsordnung, die gewiss nicht die unsrige ist ; diese Maschinerie wird an konkreten Orten von reellen Personen erbaut, betrieben, repariert und beschützt. Es ist nicht nötig mit 500 Leuten zu sein, um anzugreifen. Eine kleine Gruppe vertrauter Freunde reicht aus. Die Nacht steht auf unserer Seite…

    Nichts ist Vorbei !

    Für eine herrschaftsfreie Welt !


    sources :
     


    [Ein Schreckgespenst geht um]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Ein Schreckgespenst geht um]. — [S.l.] : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : prison  ; révolte  ; sabotage / sabottage  ; technologie
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bernasconi, Luca "Billy"  ; Guerini, Silvia  ; Ragusa, Constantino
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (détention de Costantino Ragusa, Silvia Guerini et Luca Bernasconi (Billy), trois anarchistes arrêtées le 15 avril 2010 et soupçonnées d’avoir voulu commettre une action de sabotage contre un centre de recherche sur les nanotechnologies de la multinationale IBM en construction près de Zurich) ; photo (personnes fuyant devant une usine en feu) ]

    texte :

    Ein Schreckgespenst geht um

    Immer wieder lesen wir von Menschen, die Gebäude, Autos oder Infrastrukturen bestimmter Institutionen auf unterschiedliche Weise angreifen. Im staatstreuen Chor der Medien werden sie oft als "Vandalen" oder "Chaoten" bezeichnet, und falls sie als solche nicht mehr durchgehen, dann greift man eben zum Konstrukt des "Terroristen", um jegliche Diskussion über mögliche Beweggründe im Voraus zu ersticken. Eben dies geschah mit den drei Anarchisten, die am 15. April in Langnau am Albis verhaftet wurden, da sie angeblich unterwegs waren, um ein Zürcher Forschungszentrum der IBM anzugreifen. Ein Ort unter vielen, an dem, fernab von unserem Alltag, an der Vertiefung der Kontrolle über das Leben auf diesem Planeten herumgeforscht wird : Gentechnik, Überwachungs-, Nanotechnologien…

    Wieso soll das also in die Luft fliegen ?

    Wir sind versunken in einem technologischen Hochglanzalbtraum,wo tote Materie höher gewichtet wird als unser Leben. Der neue, allesbeherrschende Gott ist die Wirtschaft. Ihr muss es gut gehen, heisst es, damit es uns überhaupt erst gut gehen kann. Doch hinter der Grundhaltung, dass jeglicher Fortschritt per se positiv ist, verhüllt sich die Tatsache, dass nur wenige von diesem profitieren. Denjenien, die sich Tag für Tag ausbeuten lassen, dürfte schon längst aufgefallen sein, dass wir trotz all der unglaublichen Forschungen heute nicht weniger, sondern schlicht effizienter arbeiten, und nicht qualitativer leben, sondern mehr konsumieren. Mit jeder Neuheit wird uns ein besseres und einfacheres Leben versprochen, während die anschliessende Enttäuschung mit dem Versprechen von immer weiteren Neuheiten kompensiert wird. Wir lechzen nach Fata-Morganas, wie Verdurstende in einer Wüste.

    Das, woran im genannten IBM-Zentrum herumgetüftelt wird, geht noch eine Stufe tiefer. Denn gentechnisch manipulierte Organismen und Nanopartikel, ebenso wie die Strahlungen des Atommülls, schreiben sich fortan unwiderruflich in die Welt ein, die wir bewohnen. Es braucht nicht viel, um zu sehen, dass auch diese Bestrebungen einzig der Fortschrittslogik des Kapitalismus dienen. Nachdem schon längst der ganze Planet unter seiner Herrschaft steht, versucht er diese nun zu vertiefen — und zwar bis ins kleinste Detail.

    Die industrielle Technologie ist schon seit Jahrhunderten der wesentliche Faktor der Umgestaltung der Gesellschaft, und somit der Wirtschaft und des Staates. Immer wieder soll sie angebliche Lösungen für soziale Probleme liefern, zu deren Entstehung sie selbst beitrug. Sie hat sich mittlerweile selbst unentbehrlich gemacht. Ohne die Technologie wäre die immense Anhäufung von Waren, und die dafür erforderliche allgemeine Unterordnung und Kontrolle der Arbeitenden unmöglich. Sie hat die Menschen nicht nur gegenüber der Welt sondern auch einander fremder gemacht.

    Die soziale Ordnung, in der wir leben, funktioniert nur noch durch die immer absurdere Spezialisierung unserer Tätigkeiten, die immer umfänglichere Kontrolle über das Lebende, die immer effizientere Ausbeutung unserer Arbeitskraft und eine allgemeine Verarmung der menschlichen Beziehungen.

    Die scheinbar unantastbare Rechtfertigung dafür ist die blosse Aufrechterhaltung des Bestehenden. Die Frage nach den Lebensbedingungen wird nicht gestellt. Schliesslich könnte sie zur Erkentnis verleiten, dass nicht wir, sondern die soziale Ordnung an unserer Betrübtheit schuld ist, und dass so einiges verschwinden muss, um endlich frei zu atmen. Wir denken, dass einem Zusammen-leben nicht durch technologischen Fort-schritt, sondern unter gemeinsamen ethischen und sozialen Überlegungen Wert zukommt. Die Entwicklung, die wir anstreben, geht einem Leben entgegen, das an uns selbst liegt, ohne zu dienen und ohne zu herrschen — und diese Entwicklung beginnt mit der Revolte gegen alles, was uns davon abhält.

    Daher erkennen wir uns in den drei Anarchisten wieder, die nun verteilt in schweizer Knästen sitzen. Wir empfinden Solidarität für jeden Versuch, die eigenen Fesseln abzuwerfen, um der anhaltenden Vernichtung des Lebens und der (Selbst-)Versklavung der Menschen die Stirn zu bieten. Und eine der ersten Fesseln, die wir dazu abwerfen, ist diejenige in unseren Köpfen, die uns glauben macht, wir können ohne-hin nichts tun und uns in der Lethargie gefangen hält.

    Darum an alle, die — aus welchen Gründen auch immer — die Schnauze voll haben von all den Zwängen und Kontrollen, von all den leblosen Produkten und sinnlosen Arbeiten, von dem Hass, der gestreut wird, damit wir untereinander kämpfen, anstatt gemeinsam gegen das Elend. An alle, deren Herz höher schlägt, wenn Leute das angreifen, worin sie die Ursache ihrer Unzufriedenheit erkennen : Zeigt euch und lasst an der Vielfalt der Sabotagen erkennen, dass etwas ganz anderes möglich ist.

    Freiheit für dir drei anarchisten Billy, Silvia und Constantino !


    sources :

    Voir aussi : A spectre is haunting us (Englische Version)


    [ca  2010]
    Affiche liée