antimilitarisme

 

 

Affichage par année

405 affiches :

 

    [Aux conscrits]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux conscrits]. — Marseille : Groupe de la jeunesse révolutionnaire (Marseille), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Abdon “Langoin”, Émile (1870-....)  ; Richard, Paul
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Aux conscrits

    Vous allez tirer au sort ; déjà même vous songez aux noces qui accompagnent l’acte qui consite à tirer de l’urne un numéro et cela aussi bêtement que lorsqu’un électeur y met un bulletin. Avez-vous songé à ce que vous faites ? Connaissez-vous les conséquences de cette action ?

    Pendant que vous chanterez on pleurera chez vous. Votre mère, à qui vous avez couté tant de soins et de larmes, votre mère fière de vous, ne pourra certainement que haït cette tigresse de patrie qui ne vit que de carnages et n’en appelle à ses prétendus fils que pour les envoyer s’entretuer et pourrir dans de lointains climats.

    La patrie ! Division arbitraire qui parque l’humanité de façon à permettre aux triporteurs politiques et financiers de lancer, dès que leur égoïsme l’exige, peuples contre peuples. Qu’importe les cadavres qui jonchent le sol, plus nous versons du sang plus belle pour eux sera la récolte, la rosée rouge n’est-elle pas la plus fructueuse pour eux ?

    La patrie ! Elle si jolie pour nous qui n’avons ni sou, ni maille, qui sommes exploités journellement par ceux qui ont plein leur bouche de ce mot de patrie, surtout lorsque nous sommes appelés à défendre précisément nos instruments de torture.

    Les possesseurs et les gouvernants ont besoin non seulement de chair à machine qui leur permette d’emplir leurs coffres, mais encore de chair à canon pour défendre leur propriété si bien acquise, et, alors, donnant un fusil aux fils, ils leur disent qu’il faut tirer non seulement sur leurs frères de misère, qui habitent hors frontières, mais encore sur leurs pères et frères, le jour où, revendiquant leurs droits, ils diraient à l’exploiteur sans entrailles et au gouvernant féroce : assez de misère, assez d’esclavage. Il y a place pour tous au banquet de la vie et nous exigeons la nôtre coûte que coûte. C’est alors que ces compatriotes, ces défenseurs de la famille, voyant leurs privilèges chanceler, ne reculent pas, comme l’a fait le sinistre vieillard en 1871, à fusiller 35,000 travailleurs ! ou encore comme ils le font dans toutes les grèves.

    Si vous chantez sachant cela, vous serez digne des chefs qui l’insulte aux lèvres et le sabre au poing vous commanderont.

    Mais si, écœurés de cet éta de chose, vous voulez avec nous le bien-être pour tous vous vous déciderez alors à porter coup sur coup contre la société actuelle ; vous lutterez au contraire contre cette patrie inhumaine, contre les exploiteurs et les gouvernants pareils à des vampires vivent de ces préjugés qui coûtent tant de sang et de misère.

    De la patrie découle l’esclavage, de son effondreemnt naîtra la liberté.

    À vosu de choisir entre la révolution et le militarisme, entre la dignité et l’avilissement.

    Pour un groupe de conscrits Paul Richard

    Pour le groupe de la Jeunesse révolutionnaire Langoin

    Imprimerie, 8, rue nationale


    sources :

    « Ce placard qui est l’œuvre d’un anarchiste inconnu a été imprimé à cent exemplaires par les sieurs Bonnier Auguste et Tomati Joseph, imprimeurs, 8 rue Nationale, sur l’ordre de deux jeunes gens qui ont dit se nommer Paul Richard et Langoin. Il a été impossible d’établir la véritable identité du prétendu Paul Richard mais il paraît résulter des investigations de M. le commissaire central que le soi-disant Langoin, « délégué du groupe de la Jeunesse révolutionnaire » est un nommé Abdon Emile Jean Baptiste, âgé de 20 ans, typographe, habitant avec son père, 34 quai du port. Le jeune homme est paresseux et fréquente les réunions anarchistes. Il fait partie de la classe 1890 et a tiré au sort dans le 1er canton. » in :
    https://anarchiv.wordpress.com/2018/02/21/affichage-dun-placard-antimilitariste-a-marseille-le-24-janvier-1891/ (lu le 21 février 2018).



    [Les anarchistes]

    notice :
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    [
    Les anarchistes]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
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    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
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    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    LES ANARCHISTES

    Aux soldats

    Le jour est proche. où les ouvriers descendront dans la rue pour mettre un terme à leur misère. Ces ouvriers, vous le savez, sont vos parents, vos frères, vos amis. Leurs souffrances, vous les avez éprouvées avant d’entrer à la caserne ; vous les éprouverez encore lorsque votre corvée sera terminée. Le sort dont ils se plaignent amèrement, le chômage, la misère, vous attend, vous aussi lorsque vous dépouillerez votre uniforme et rentrerez au foyer paternel… Leurs ennemis, les capitalistes, les bureaucrates, les politiciens, sont les vôtres, vous connaissez les moyens auxquels ils out recours pour s’enrichir, l’horrible exploitation à laquelle ils soumettent les plus faibles créatures, leur tripotage et leur soif inassouvissable d’or et de pouvoir.

    Ce sont eux qui font la loi eux qui la font administrer de la façon la plus inique ; eux qui occupent les hautes places de l’État ; eux qui vous courbent sous le joug de la plus brutale discipline, vous, les enfants du peuple, vous, fleur de la jeunesse de votre classe, pour vous lancer à un commandement contre les vieillards, les femmes et les enfants venant réclamer le pain quotidien.

    Tout a été fait pour éviter la lutte : notre patience dure depuis des siècles ; mais les exploiteurs sont sans pitié pour nos larmes et nos angoisses ; ils comptent sur vous ; c’est vous qui devez les défendre ; c’est de vos baïonnettes que doit couler le sang du pauvre ; ce sont vos coups qui doivent raidir femmes, vieillards et enfants ; c’est par la crosse de vos fusils qu’on veut écraser les droits du peuple.

    Vos chefs chercheront par tous les moyens à vous exciter coutre nous. Ils nous représenteront comme des brigands ou des égarés ; ils s’efforceront de vous griser du grands mots ; peut-être au dernier moment distribueront-ils dans les chambrées de l’eau-de vie pour vous rendre furieux et vous faire enfoncer sans remords vos baïonnettes dans nos poitrines fraternelles.

    Soldats, c’est vous qui déciderez par votre conduite de notre existence et de notre avenir. Si le peuple est écrasé, si ses efforts sont noyés dans le sang, si sa délivrance est encore une fois ajournée, si demain l’ouvrier reprend le collier de l’esclavage et s’il meurt de misère, la faute en sera à vous. Ce sera vous que maudiront les mères auxquelles on aura tué les enfants. Ce sera par vous que des milliers de jeunes filles seront poussées à se prostituer pour vivre. Ce sera sur vous que tombera la responsabilité des années d’esclavage que devra encore endurer le travailleur.

    Vous êtes armés ; et vous avez dans vos mains votre avenir et le nôtre. Vous n’avez qu’à écouter la voix du sang pour devenir les bienfaiteurs de l’humanité ; au moment décisif, levez la crosse eu l’air.

    À la révolution, prochaine, le peuple se trouvera face à face avec l’armée. Les dirigeants, les maîtres auront-ils en vous des aides-bourreaux : réussiront-ils à faire de vous qui n’avez rien, les défenseurs de leurs propriétés ? Non, mille fois non ! Ce serait vous faire injure de vous croire capables d’une telle lâcheté. Vous souffrez de l’exploitation de l’homme par l’homme sous la forme militaire comme sous la forme patronale : la guerre va s’engager pour sa suppression. Heureux ceux qui pourront déserter pour échapper aux tortures à subir et aux crimes à commettre : leur conscience sera tranquille.

    Mais si n’ayant pas les moyens de fuir vous endossez la tunique de soldat, si on vous oblige à marcher sur le peuple, souvenez vous que nos exploiteurs sont les vôtres et quand un officier voue commandera de faire feu sur les insurgés, si vous êtes conscients de votre devoir, si vous ne voulez pas être des assassins du peuple, votre première balle sera pour lui et votre baïonnette s’enfoncera jusqu’à la poigne dans le ventre du bandit qui vous dira de tuer vos frères de misère.

    Aux travailleurs

    La haine depuis si longtemps contenue dans nos cœurs commence à déborder ; en présence de la situation qui nous est faite par nos patrons et gouvernants ligués contre nous, que faut-il pour les vaincre ?

    De l’énergie !

    Travailleurs, que d’ardentes résolutions voue fassent assaillir constamment une société qui vous considéra comme une matière à exploiter.

    Harcelez sans cesse vos patrons, soit isolément, soit par groupes, soit en masse ; faites leur la chasse comme ou la fait aux tigres : ne s’engraissent-ils pas de votre sang ? La misère qui vous tue totalement n’est-elle pas le résultat de l’accaparement, par ces vampires, des richesses que vous produisez ?

    Songez que la principale force des tyrans politiques ou industriels consiste dans vos hésitations perfidement entretenues par de faux révolutionnaires.

    Pourquoi hésitez-vous ? Vous êtes le nombre ; sachez être la force : vous n’avez qu’à vouloir. La vie qu’on vous fait est-elle donc si douce que vous ayez à craindre de la perdre ? Personne ne peut éviter la mort ; elle doit venir tôt ou tard pour chacun de vous : pourquoi donc, par crainte de perdre la vie, supportez-vous un honteux et cruel esclavage ? car vous êtes des esclaves. au fond, tout comme ceux de l’antiquité, avec cette différence que vous avez la charge de vos familles et que vos maîtres ont le droit de vous laisser mourir de faim.

    N’écoutez plus les endormeurs, les prédicateurs d’opportunisme radical ou socialiste : [ne croyez pas … ?, le] temps seul amènera le règne de la justice !

    On vous dit que les travailleurs ont perdu, sans résultat effectif, beaucoup de sang dans leurs revendications à main-armée ; c’est vrai : mais n’en ont-ils pas perdu et n’en perdent-ils pas chaque jour davantage dans les guerres fratricides, où on les précipite et dans lesquelles ils n’ont aucun intérêt ? la guerre franco-allemande, la Tunisie, le Tonkin, le Dahomey ont dévoré et dévorent encore mille fois plus d’enfants du peuple qu’il n’en a péri dans les émeutres et les révolutions. Au surplus, n’en périt-il pas chaque jour des milliers clans les bagnes industriels, dans les mines et sous les dents des engrenages ! Ne veuillez plus être « chair à canon » et de simples machines à produire.

    Ne craignez plus, marchez hardiment contre tous ceux qui prétendent continuer à vivre de votre sang et à se servir ce votre propre force pour vous opprimer. Vous pouvez anéantir vos exploiteurs : il vous suffit de marcher avec ensemble. Et si, dans cette grande poussée populaire, quelques-uns de vous succombent, ils auront au moins la satisfaction de mourir pour la délivrance du leurs frères, non pour la gloire on pour les spéculations d’un Ferry ou d’un Constans : c’est pour vous surtout, travailleurs, que vouloir est pouvoir.

    À l’œuvre ! à l’action révolutionnaire !

    Un seul sentiment doit nous amener, la haine. Faisons peser sur chaque exploiteur, sur chaque gouvernant notre colère de révoltés. Qu’au seuil de nos bagnes se balancent les cadavres de nos affameurs.

    Que dans une terrible, mais juste expiation disparaissent les bandits qui nous ont volé le bonheur social que nous avons seuls créé. Ne soyons plus des soumis, nous n’avons le droit d’être que des révoltée ! chaque acte de révolte sera un acte vengeur et marquera une étape vers la Justice et l’ÉEgalité.

    Vive l’Anarchie !
    Vive la Révolution sociale !


    sources :

    https://archivesautonomies.org/IMG/pdf/anarchismes/avant-1914/brochures/le-premier-mai-lesanarchistes-1891.pdf



    [Appel aux Conscrits]

    notice :
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    [
    Appel aux Conscrits]. — Roanne : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Thomasson, Louis (1871-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Appel aux Conscrits

    Camarades,

    Aujourd’hui nous sommes invités par l’ordre du gouvernement et de la loi militaire à assister à l’odieuse et grotesque comédie qui se jouera dans la grande salle de l’hôtel-de-ville. Irons-nous ou irons-nous pas ?

    Nous les anti-patriotes avons eu le regret de constater que beaucoup de camarades sont retirés de la lutte par suite du renvoi des ateliers de 2 ou 3 des nôtres et des persécutions que donne la police : mais il ne faudrait pas croire que nous qui avons restés sur la brèche nous sommes découragés. Oh ! loin de là camarades mais laissez-nous vous dire que nous avons absolument besoin de votre concours pour ébranler ce vieux préjugé idiot que l’on nomme (patriotisme).

    C’est pourquoi camarades nous vous faisons appel à toute notre énergie répondez-vous nous l’espérons.

    Si vous répondez vous n’irez pas figurez au spectacle si idiot si inconcevable que l’on nomme tirage au sort ou alors ! si vous y allez ce sera pour protester énergiquement contre l’impôt du sang.

    Et tous ensembles si nous sommes véritablement virils nous ferons plus quand on nous […] appelleras pour tirer notre numéro nous les émietterons, nous briserons la boite qui les contient et ramassant ces immondices nous les jetterons à la face de ces hommes vils que l’on nomme préfet sous-préfet maire souvants galonnés gendarmes gardes champêtre en un mot à toute cette ligue qu’en représente l’autorité.

    À bas la conscription, à bas l’impôt du sang, vive l’humanité. Vive l’anarchie !


    sources :

    Peut-être écrit par Louis Thomasson ("Louis Marcus")

    https://militants-anarchistes.info/?article5870
    http://www.militants-anarchistes.info/IMG/jpg/aux_coinscrits_roanne.jpg




    [Déclaration de soldats anarchistes]

    notice :
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    Déclaration de soldats anarchistes]. — [S.l.] : [s.n.], [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 48 × 29 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Dahomey (ante Bénin )  ; France : histoire : 1871 (La Commune)  ; Indochine
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Déclaration de soldats anarchistes

    Travaillleurs,

    On nous a arrachés à nos familles, à nos amis, à l’atelier. Nous avons dû troquer notre blouse de travail contre le livrée officielle du meurtre.

    Malgré l’ignorance dans laquelle on nous maintient, nous savons que, chaque jour les opérations du tirage au sort (numérotage pour l’abattoir) sont troublées par des protestations contre le service militaire, protestations que plusieurs ont appuyées par des actes.

    Énergiques revendications de nos principes, refus de se prêter à la comédie du tirage, urnes renversées et brisées, autorités bafouées, gendarmes assommés, tricolores emblèmes capitalistes trainés dans la boue, manifestations anti-militaires défilant au son de la Carmagnole, etc., etc., voilà ce qui, à tous les coins de la France, fait voir à nos maîtres que nous les connaissons et qu’il ne nous en imposent plus.

    Souillé au Tonkin, souillé au Dahomey, souillé à Fourmies, l’uniforme militaire, livrée d’esclave assassin, ne nous inspire que de l’horreur et du dégoût.

    Nombre de nos camarades, plutôt que de revêtir cette livrée infâme, se sont enfuis et continueront dans les rangs ouvriers le bon combat pour l’affranchissement du peuple.

    Pour nous, prisonniers à la caserne, ce bagne que nous espérons bientôt faire flamber, nous y subissons les rigueurs d’une discipline aussi impitoyable qu’abrutissante, nous nous exposons à tous les dangers d’une répression d’autant plus cruelle qu’elle s’exerce contre des hommes conscients.

    Si nous restons dans cet enfer, nous y restons la rage au cœur, ulcérés par nos souffrances de chaque moment, par les injures des galonnés, les jours de prison, la perspective du Conseil de guerre ou de Biribi, par la menace des feux de peloton. Nous y restons avec notre haine mortelle de l’autorité, et guettant avec impatience l’heure de nous servir de nos armes contre nos bourreaux.

    l’idolâtrie patriotique ne nous séduit plus, ce mensonge a fait son temps. Nos cœurs na battent pas à l’espoir d’une tuerie entre peuples.

    Ce n’est pas de cette guerre-là que nous voulons.

    Nos maîtres, les gouvernants de tous pays, nos ennemis enfin, qui se sont partagé la terre comme s’il s’agissait d’une simple émission de Panama, eux dont la devise est diviser pour régner, et qui ont intérêt à endiguer le flot montant de la révolte, eux, les capitalistes, les parasites, les voleurs, eux, les lâches que la moindre cartouche de dynamite fait trembler malgré leur police, eux, qui se terrent dans leurs caves quand les autres se battent, sont les seuls intéressés à une guerre entre travailleurs.

    Ceux qui peinent et qui souffrent, que la besogne accable et que la faim tenaille, ceux qui travaillent pour enrichir les fainéants, ceux qui font tout et qui n’ont rien, les prolétaires, en un mot, qu’ils soient d’un pays où d’un autre, que le hasard les ait fait naître en deçà ou en delà de telle montagne ou de telle rivière, sont tous également exploités, tyrannisés, meurtris.

    Tous, nous n’avons qu’un ennemi commun : les exploiteurs de tous pays.

    Tous les exploiteurs, sans distinction : les exploiteurs économiques, c’est-à-dire les capitalistes, et les exploiteurs politiques, c’est-à-dire les gouvernants.

    Quelle distinction pourrait être faite entre ceux qui tiennent les peuples à la gorge et ceux qui les dépouillent ?

    Les uns et les autres, politiciens ou capitalistes, sont étroitement solidaires dans la perpétration commune de leurs cimes.

    Les détenteurs de la Propriété, ces voleurs, et les détenteurs du Pouvoir, ces meurtriers, se partagent fraternellement le butin.

    Fatalement complices, ils sont inséparables et doivent être renversés du même coup.

    Leur prestige disparaît et leur inquiétude, bien visible, est de bon augure.

    Ils sont une poignée, vous êtes des millions.

    Ils règnent par le mensonge et l’hypocrisie. Vous avez la force que vous donnent la conscience de vos droits et la haine accumulée en vous par de longs siècles de souffrances.

    La grève, surgissant de toutes parts, fait voir que vous en avez assez de votre misère toujours grandissante, de votre servitude, de vos humiliations.

    Vous ne voulez pas laisser vos femmes et vos enfants en proie aux tortures de la faim, pendant que la racaille bourgeoise consacre à l’orgie les millions volés au peuple.

    Nous savons cela et nous venons vous crier : « Courage ! ».

    Nos maîtres feraient volontiers une autre semaine sanglante, un nouveau ùai 71 plutôt que d’abandonner une parcelle de leurs privilèges.

    Nous sommes des soldats. C’est sur nous que la bourgeoisie compte pour la protéger et la défendre contre vos revendications.

    La bourgeoisie se trompe ! Nous sommes des vôtres. On n’est pas parvenu à pourrir notre cœur. Nous restons avec vous.

    Prolétaires,

    Nous nous souvenons de nos aînés qui, au 18 mars 71, passèrent dans les rangs du peuple révolté et collèrent au mur deux généraux.

    Quand, las d’être pressurés, volés, affamés, vous voudrez jeter bas la bourgeoisie, reprendre possession de la terre et des instruments de travail, quand vous voudrez jouir enfin de la liberté, avoir votre part de soleil, nous ne marcherons pas contre vous.

    Nos maîtres se sont déclarés satisfaits quand, à Fourmies, les Lebel dirigés sur le peuple, massacraient des ouvriers, blessaient femmes et enfants, trouaient la blanche poitrine d’une jeune fille.

    Nous n’imiterons pas ces soldats abrutis par la discipline.

    Nous serions des lâches, des traîtres, des assassins. Nous sommes des révoltés, des justiciers.

    Nous serons des vengeurs !

    Quand on nous donnera l’ordre de faire feu, nous dirigerons le canon de nos fusils sur les charognes galonnées qui nous commandent.

    Vive la révolution sociale ! Vive l’anarchie !

    Impr. de la Liberté, route de la Révolution


    sources :

    Rédigée par Weil au sein du club « L’Autonomie » de Londres ? et interdite en février 1893 (http://raforum.info/dissertations/IMG/pdf/Sources_imprimees.pdf p. 24).

    Édouard Walter, Fournier et Heitmann ont été poursuivis, à Saint-Omer, pour cette affiche diffusée en mars 1893.

    https://militants-anarchistes.info/?article13027
    https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/soldats_anarchistes.jpg




    [Chauvinard]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Chauvinard] / Lapiz. — Paris : les Temps Nouveaux, (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (lithogr. ), coul. (quatre ou plus ) ; 65 × 32 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CÉDIAS - Musée social (Paris)  ; CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; colonialisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Grave, Jean (1854-1939)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ imagerie en 13 vignettes : dessin de Lapiz, texte de Jean Grave ]

    texte :

    Imagerie des Temps nouveaux — Planche n° 1

    Chauvinard

    [vignettes numérotées]

    1. Chauvinard tire au sort. — 2. Le jour du départ arrivé, les parents commencent à s’apercevoir que la Mère-Patrie prend plus qu’elle ne donne. — 3. Chauvinard commence à prendre un avant-goût du troupeau. — 4. I1 s’initie aux intelligentes manœuvres et à la politesse militaire. — 5. Il s’habitue de plus en plus à être mené en troupeau comme le bétail. 6. Et aux longues stations stupides. — 7. L’État lui sert généreusement la pâtée. — 8. Mais la cantine est là pour aider à l’abrutissement. — 9. Aux colonies, il est un héros ! — 10. Mais le nègre est un animal méchant qui, parfois, se défend. — 11. Sa maigre pension étant insuffisante, il mendie. — 12. Les gendarmes l’arrêtent. 13. Emprisonné, il commence à comprendre que l’organisation sociale ne profite aux uns qu’au détriment des autres.

    J. GRAVE, Imprimeur-Éditeur, 140, rue Mouffetard, Paris.


    sources :

    Affiche parue insérée dans Les Temps nouveaux, 4e année, n° 15 (6-12 aout 1898).



    [Grand meeting public et contradictoire : sabre et goupillon]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Grand meeting public et contradictoire : sabre et goupillon]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; justice  ; religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Broussouloux, François Jean-Baptiste (1863-....)  ; Dhorr, Henri (1865-1914)  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Lafond, Claude
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus  ; conférence, débat…  ; meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Salle Chayne

    12, rue d’Allemagne, 12

    Le samedi 22 janvier 1898, à 8 heures et demie du soir

    Grand meeting public & contradictoire

    organisé par le journal Le libertaire

    ordre du jour

    Sabre et goupillon

    orateurs inscrits
    Sébastien Faure, Broussouloux, Henri Dhorr, etc,

    Les derniers avènements ont eu l’heureux résultat de faire tomber les masques et de préciser nettement la situation.

    On sait aujourd’hui que sous les impostures : Patrie, Drapeau, Honneur de l’Armée, Antisémitisme, se dissimule une honteuse alliance entre

    Le sabre le goupillon

    Cette alliance avait mobilisé, lundi soir, ses troupes de première ligne : Sociétés de tir et de gymnastique ; organisations patriotiques, groupements antisémites, cercles catholiques, petits braillards rive-gauche de la réaction.

    Ils étaient des milliers, au Tivoli Vaux-Hall, réunis dans le but de réclamer au gouvernement de curés que nous subissons des poursuites contre tous ceux qui refusent de collaborer à leur odieux projet de dictature.

    Quelques centaines d’hommes de courage et de conviction ont réduit à l’impuissance leurs ardeurs belliqueuses ; mais leur fureur de répression n’a lait que puiser une force nouvelle dans la rage de cette mémorable raclée.

    Camarades,
    Nous offrons à ces incorrigibles souteneurs de l’Église et du Militarisme l’occasion d’exprimer publiquement les sentiments qui les animent et le but qu’ils poursuivent.

    Celle intéressante discussion mettra en présence : les partisans de l’éteignoir et ceux de la lumière, les individus qui tentent de ressusciter un passé de despotisme, de misère, et les hommes spis aspirent à un avenir de bien-être, d’affranchissement.

    Ceux qui assisteront à cette instructive rencontre d’opinions contradictoires verront, sans difficulté, de quel coté se trouve la raison.

    Le Libertaire 

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    Prix d’entrée : 50 centimes

    L’imprimeur-Gérant : Lafond, 5, rue Briquet


    sources :

    Parue au dos du Libertaire n° 114 (22-29 janvier 1898).



    [Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue : éditons législatives du 8 mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue : éditons législatives du 8 mai 1898]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 84 × 42 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; colonialisme  ; délégation de pouvoir (élections)  ; sexisme et homophobie
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Éditons législatives du 8 mai 1898

    Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue

    Aux travailleurs

    Encore une fois nous sommes appelés à voter. Encore une fois ceux qui nous gouvernent et nous opprimes vont de par leur propre volonté nous faire choisir de nouveaux maîtres.

    Avant de nous prononcer sur cette question nous nous sommes demandés ce que pouvaient bien faire pour nous tous ces candidats qui viennent solliciter nos suffrages.

    Le suffrage universel depuis 50 ans qu’il fonctionne n’a produit pour tous les travailleurs que des déceptions et des colères ; depuis cette époque, les divers gouvernements qui se sont succédés, n’ont fait que puiser dans le parlementarisme, la force nécessaire à la conservation de leurs privilèges.

    La République actuelle qui, dès sa naissance avait fait miroiter aux yeux des travailleurs, l’espérance en des améliorations sociales, n’a fait que continuer les errements des gouvernements précédents. Bien mieux le gouvernement de la République au lieu d’être la chose publique, est devenu un gouvernement tyrannique et bourgeois, en se faisant le défenseur des capitalistes et le complice des malversations et des voleurs de la haute banque.

    Nos femmes, nos filles continuent à faire concurrence dans les fabriques à leurs époux et à leurs frères pour le plus grand profit de nos exploiteurs, nos fils continuent à peupler ces bagnes qu’ont nomment casernes où ils ne cessent d’être tourmentés par leurs officiers qui les excitent et les poussent à être les assassins de leurs pères.

    Quand enfin, nous les travailleurs, lassés de crever la faim, nous voulons mettre un terme à nos souffrances au moyen de grève ou de manifestations quelconques : les fusils Lebel sont là pour nous mettre à la raison. Exemple : Fourmies.

    Travailleurs, il est temps que cela cesse, il est donc inutile de compter sur nos représentants car chaque loi fabriquée par ces mannequins est une entrave à la liberté individuelle.

    Souvenons-nous qu’il y a quatre ans, ces mêmes représentants ont voté les lois que nous avons appelées scélérates, ou le droit de penser et d’émettre une opinion contraire à celle de nos gouvernants est assimilé au délit d’association de malfaiteurs.

    Que pensons-nous de ces voleurs de liberté ! Pensons aussi à ce que nous coûtent les impôts votés chaque année par nos représentants et voyons un peu la situation budgétaire.

    La dette publique pour la France se monte actuellement à 35 milliards 821.000.000 de francs. Le budget actuel est près de 4 milliards : 634 millions sont sacrifiés pour entretenir 580,000 soldats en temps de paix pour la défense absolue des intérêts capitalistes et gouvernementaux. 296 millions vont à la marine pour le seul profit des expéditions lointaines et ruineuses, et pour la satisfaction et la cupidité des financiers véreux.

    Sur ce budget de 4 milliards, 1.200 millions sont donnés aux rentiers au détriment de la classe ouvrière, laquelle est chargée d’impôts et fournit la rente aux rentiers ; 56 millions servent chaque année à entretenir les religions, lesquelles enseignent l’erreur et le mensonge en corrompant les jeunes cerveaux.

    Travailleurs ! Ces faits bien établis, continuerons nous à être la dupe des gouvernants. Cette souveraineté dont on nous parle tant, n’existe pas pour nous. Tant que dans la société il existera des exploiteurs et des exploités, la liberté et l’égalité ne seront que des mots. Ne sommes nous pas sous la dépendance de nos patrons ?

    Le suffrage universel qui n’a no sanction ni garantie pour l’électeur ne pet servir que les intérêts des ambitieux, car le candidat qui, la veille de l’élection se ait petit, devient, lorsqu’il est élu, le maître absolu de ses actes, et par conséquent de notre souveraineté.

    Que devons-nous faire pour arriver à l’amélioration de notre situation ?

    Nous abstenir de voter.

    Il est inutile de perdre notre temps et notre énergie à soutenir et à nous servir d’un système qui n’a jamais pu et ne pourra jamais servir à notre émancipation. C’est pourquoi nous vous conseillons l’abstention : non l’abstention irraisonnée et indifférente ; mais l’abstention consciente et active. Partout dans nos ateliers, dans nos réunions, faisons comprendre à nos camarades que la société actuelle doit disparaître pour laisser place à une organisation plus en rapport avec le droit qu’a tout être humain de vivre — et non seulement de vivre — mais encore de jouir et de satisfaire aux besoins, sans aucune entrave. Combattons donc avec énergie tous ces mendiants de suffrages de quelques condition qu’ils soient, et de quel masque qu’ils s’affublent : ne voyons en eux que des dupeurs et dévoilons leurs intrigues. Sachons bien nous pénétrer de ces principes :

    La liberté ne se donne pas, elle se conquière ; de même que la souveraineté du peuple ne se délègue pas, elle s’exerce.

    Notre ennemi, c’est notre maître !

    À l’impuissance et à l’hypocrisie de nos gouvernants, opposons l’action qui retrempe nos forces contre l’inertie qui nous aveulit.

    Ne votons pas !! Agissons !!

    Vive la Révolution Sociale !

    Vu le candidat pour la forme :

    Paris : Imp. Ch. Gardet, 264, faub. St-Antoine


    sources :

    L’adresse de l’imprimeur est celle du Père Peinard.



    [Assassins galonnés]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Assassins galonnés]. — Paris : Ligue antimilitariste (Groupe de propagande antimilitariste & groupe de propagande de la), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Madagascar
    • Noms cités (± liste positive)  : Dubois-Desaulle, Gaston (1875-1903)
    • Presse citée  : Revue blanche (1891-1903), La
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Assassins galonnés

    Aux « cocos » de Madagascar »

    (2e compagnie du Corps des disciplinaires des Colonies)

    Le 19 septembre 1897, le sergent Gérôme entra dans la chambre des disciplinaires à Diégo-Suarez pour commander de garde le fusilier Boudou. Celui-ci, ayant des fièvres, avait été exempté de service par ordre du médecin-major : le sergent Gérôme voulut, malgré tout, lui faire prendre la garde, le disciplinaire objecta son exemption, alors le sergent tira son revolver et en déchargea un coup. Cette scène avait lieu dans la chambre remplie d’hommes, mais personne ne fut atteint. Les gradés accoururent au bruit de la détonation. Boudou fut mis en cellule avec les fers et les poucettes. Le capitaine Legros rassembla alors les gradés et devant tous les fusileurs leur dit :

    « Le premier gradé qui tirera sur un disciplinaire… et le manquera aura 30 jours de consigne. »

    Une heure après, quatre gradés : les caporaux Bernard, Besançon, Slinger, le sergent Rolland et le soldat d’infanterie de marine Floque entrèrent dans une cellule où était détenu le fusilier Laffond, se ruèrent sur l’homme attaché et le frappèrent avec une brutalité inouïe. Après avoir à moitié assommé ce malheureux, ils le laissèrent. Au bout d’une heure, ils revinrent et recommencèrent le même traitement : Laffond se mit à pousser de tels cris qu’un gradé, sautant sur lui, lui fracassa la mâchoire inférieure à coups de talons ; puis le caporal Bernard, pour clore cette scène de sauvagerie, tira son revolver et en déchargea un coup dans la poitrine du disciplinaire qui ne pouvait se défendre ayant les membres pris dans les fers. La balle traversa la poitrine de Laffond et alla se loger fans la bras de son voisin de fers, un nommé Desforges.

    Laffond mourut pendant son transport à l’hôpital. Le caporal Beranrd reçut les félicitations du général Gallieni et quinze jours après était nommé sergent.

    l’avis de décès, qui fut envoyé à la mère de la victime portait cette mention :
    « mort au champ d’honneur »

    « Extrait de La Revue blanche de décembre 1900 »

    Pour le Comité de propagande de la Ligue antimilitariste.

    Le secrétaire responsable : G. Dubois-Desaulle

    Prière à toute personne possédant des renseignements sur les corps disciplinaires et établissements pénitentiaires militaires de nous […] établie, 26, rue Titon, Paris.

    […]


    sources :

    Paru en décembre 1900 : https://bianco.ficedl.info/article1097.html

    https://revolutionnairesangevins.wordpress.com :

    AD 49. 4M6/58 éditée par le Groupe de Propagande de la Ligue Antimilitariste de Paris, fondé le 26/12/1899 à Paris. Affiche collée en février [nuit du 24 au 25] à Angers, par deux fois, en plusieurs endroits de la ville et éditée 2 mois avant à Paris…


    1901
    Affiche liée




    [Justice militaire]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Justice militaire]. — [S.l.] : Ligue antimilitariste (Groupe de propagande antimilitariste & groupe de propagande de la), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; justice
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Madagascar
    • Noms cités (± liste positive)  : Dubois-Desaulle, Gaston (1875-1903)
    • Presse citée  : Revue blanche (1891-1903), La
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; papier de couleur ]

    texte :

    Justice militaire

    Aux « Cocos » de Madagascar (2e compagnie de corps des disciplinaires des Colonies)

    Le Jugement sommaire d’Andjia. — Un Crime du lieutenant-colonel Liautey. — Tragique exécution des disciplinaires Jean et Brando.

    Pendant la colonne de Maintirano, en septembre 1898, deux disciplinaires du poste de Vakariano, Jean et Brando, furent punis de quinze jours de prison sous le prétexte qu’ils avaient dérobé une bonbonne de vin. Le lendemain, à midi, ils partirent pour réclamer au commandant d’armes de Maintirano, et se dirigèrent sur Andjia, où ils arrivèrent douze heures après : ils aveint alors un jour d’absence illégale.

    Brando, pour un motif que nous ignorons, resta à Andjia, Jean repris seul la route de Maintirano. Le lendemain, il rencontra un détachement commandé par le lieutenant-colonel Liautey, chef-d’état-major du général Gallieni. Le colonel l’arrêta et le ramena à Andjia où la troupe arriva le soir même. Toute la nuit, Jean, les membres ligotés, resta dehors, à côté de la cagna du colonel, et il entendait les gradés délibérer sur son sort ainsi que sur celui de Brando, car le sergent Bousquet, chef du détachement d’Andjai, avait remis au lieutenant-colonel un rapport sur l’absence illégale des deux disciplianires ; Jean sut ainsi qu’une cour martiale devait se réunir le matin pour les juger ; mais entouré de miliciens, il ne put avertir Brando de cette décision.

    Le lendemain, quoique le jour ne fut pas encore levé, le lieutenant-colonel Liautey fit mettre une table devant sa cagna et, éclairé de deux photophores, tint une cour martiale où, en sa compagnie, siégèrent le commandant du cercle de Maintirano et quelques sous-officiers européens.

    On appela Brando. Lorsque les deux disciplinaires furent devant lui, le lieutenant-colonel leur dit, sans aucun semblant de formalités, sans aucun interrogatoire préalable : « Vous êtes coupables d’abandon de poste en présence de l’ennemi… vous êtes condamnés à mort. » À cette brutale déclaration. Jean s’écria : « Mais, mon colonel, c’est une absence illégale que nous avons faite… c’est pour réclamer… on ne peut pas nous condamner à mort. » Ironiquement Liautey lui répondit : « À moins que je ne te nomme caporal… ? »

    Cette sentence, prononcée contre des accusés sans défenseurs, édictée sans procédure, fut exécutée sans rémission, sans délais de pourvoi en cassation, ni de pourvoi en grâce ; effet d’un jugement sommaire, elle fut immédiatement suivie d’exécution.

    Sous les balles d’un peloton composé de quelques gradés de la discipline, de miliciens et d’un adjudant qui avait siégé dans la cour martiale, à cinq minutes d’intervalle. Jean et Brando tombèrent — sans aucune faiblesse — pendant qu’une troupe de miliciens tenaient au bout de leurs fusils chargés les disciplinaires réunis à une centaine de mètres du lieu du supplice.

    (Extrait de la Revue blanche du 1er janvier 1901)

    Pour le groupe de propagande antimilitariste de Paris (GPAP) ;
    le secrétaire responsable : G. Dubois-Desaulle

    […]


    sources :

    Paru en janvier 1901 : https://bianco.ficedl.info/article1097.html
    Voir aussi :
    https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/textes-divers/affiches/affiches-du-groupe-antimilitariste-de-paris/justice-militaire-collees-dans-la-nuit-du-24-au-25-fevrier-1901-publiee-en-janvier-par-le-g-a-a-p/

    AD49. 4M6/58. Rapport du 25/02/1901. Affiche publiée en janvier 1901 par le G.P.A.P. collée seulement un mois après à Angers.


    1900
    Affiche liée


    [Manifeste aux soldats]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifeste aux soldats]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [45 ?] × [31 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Almereyda, Miguel (1883-1917)  ; Bans, Émile  ; Depalme, Robert  ; Desprès, Fernand (1879-1949)  ; Durupt, Georges (1880-1941)  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Gauthier, Georges  ; Gerbault, Daniel  ; Jourdain, Francis (1876-1958)  ; Lejeune, Pierre  ; Marestan, Jean (1874-1951)  ; Matha, Louis (1861-1930)  ; Méric, Victor (1876-1933)  ; Monatte, Pierre (1881-1960)  ; Paraf-Javal, Georges (1858-1941)  ; Régnier, Georges  ; Robin, Maurice  ; Séverac, Georges  ; Syffert, Gaston (1881-1969)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Manifeste aux soldats

    Le Conseil de guerre de Nantes vient de condamner à un jour de prison le colonel de Saint-Rémy. Cet officier avait refusé d’obéir à l’ordre que lui avait transmis le général Frater de frire marcher le 2e régiment de chasseurs placé sous son commandement.

    La raison que ce colonel a donnée de son indiscipline, c’est que « sa conscience de chrétien lui interdisait d’obéir ».

    Nous estimons qu’en refusant d’agir contre les « Sœurs » le catholique de Saint-Rémy a bien fait.

    Nous estimons qu’en tenant compte du sentiment, qui a dicté à cet officier son acte d’insubordination et en rendant un arrêt qui équivaut à un acquittement, le Conseil de guerre a bien fait.
    (Ce n’est jamais nous qu’on trouvera favorables au prononcé de jugements sévères.)

    Soldats ! Retenez bien cet arrêt et faîtes en votre profit !

    Il se peut que vos chefs vous donnent, quelque jour, l’ordre d’agir contre des travailleurs en grève ou des hommes en révolte.

    Vous aurez, alors, vous aussi, à consulter et à écouler votre conscience.

    Votre conscience vous dira, jeunes gens, elle devra vous dire que vous n’avez pas été arrachés à votre famille, à votre atelier, à vos champs, à vos affections, à la vie libre, pour marcher contre vos parents, vos frères, vos camarades de travail.

    Votre conscience vous dira, elle devra vous dire que ces basses besognes incombent aux forces de police et de gendarmerie, pas à vous.

    Votre conscience vous dira, elle devra vous dire que vous ne pouvez pas vous servir de vos armes de mort contre ceux qui vous ont donné la vie, et qui, depuis votre enfance, vous ont chéris, soignés, nourris, élevés.

    Aimeriez-vous moins vos mères que le colonel de Saint-Rémy n’aime les congréganistes ?

    Votre conscience d’homme serait-elle moins ferme que celle de ce chrétien ?

    Écoute, soldat !

    Si jamais l’ordre t’est donné de massacrer tes camarades de travail, de tirer sur le peuple, tu refuseras désormais, tu dois refuser d’obéir à ce commandement infâme.

    Jusqu’à ce jour, l’énormité du châtiment que tu avais à redouter était de nature à te faire reculer devant les conséquences d’une telle désobéissance.

    À daters d’aujourd’hui, tu sauras qu’elle t’expose, tout au plus, à un jour de prison. M. de Saint-Rémy a librement choisi le métier militaire ; toi, c’est par force, que tu es à la caserne.

    M. de Saint-Rémy était à la tête d’un Régiment ; son refus d’obéir s’étendait à toutes les unités dont il était le chef. Toi, Frère, sans gradée, sans autorité sur tes camarades, tu n’engageras que toi-même.

    On n’ordonnait pas à M. de Saint-Rémy de commander le feu sur des femmes désarmées. Il s’agissait — on l’a bien vu — de crocheter quelques serrures, d’enfoncer quelques portes. Toi, soldat, quand tes chefs te feront marcher contre la foule ouvrière, ce sera pour cracher la mort — rappelle-toi Fourmies, la Martinique, Chalon — sur des poitrines de grévistes las de souffrir de misère ou de manifestants las de subir le joug !…

    En réfléchissant à ces circonstances et en considérant que la règle et l’équité proportionnent la peine au rang qu’occupe le délinquant, tu comprendras, soldat, que ce n’est pas un jour de prison, mais un jour de consigne que, pour être juste, le Conseil de Guerre devra t’infliger.

    Et ce jour de punition te paraîtra infiniment doux, puisque pour un châtiment aussi bénin, tu auras l’inexprimable joie de ne t’être pas associé à ce crime abominable :

    Fils d’assassiner ton Père ! — Frère, de ter ton Frère !

    Travailleur, de mitrailler tes Camarades !

    Soldat, souviens-toi !

    Le Libertaire


    Nota. — Il se pourrait que le Ministère anticlérical « Combes et Cie », découvrît dans ce manifeste une provocation à la désobéissance des soldats et en déférât les auteurs aux tribunaux.

    Comme il n’est pas plus dans nos habitudes que dans notre caractère de décliner les responsabilités que VOLONTAIREMENT nous assumons, nous ajoutons nos propres signatures à celle-ci : Le Libertaire , qui n’engage juridiquement que notre ami Philippe, gérant de ce journal, et nous invitons toutes les personnes qui approuvent ce manifeste, à nous envoyer leur nom que dans le prochain numéro, nous joindrons aux nôtres : Sébastien Faure, Louis Matha, Pierre Monatte, Émile Bans, Jean Marestan, Robert Depalme, Georges Durupt, Fernand Després, Daniel Gerbault, Victor Méric, Maurice Robin, Georges Séverac, Georges Gauthier, Gaston Syffert, Paraf-javal, Pierre Lejeune, Georges Régnier, Francis Jourdain, Miguel Almereyda.


    sources :

    Parue au dos du Libertaire 4e série, 8e année, numéro 45 (du 13 au 20 septembre 1902).



    [À bas la justice militaire !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À bas la justice militaire !] / Gustave-Henri Jossot ; René-Georges Hermann-Paul ; Auguste Roubille ; Félix Vallotton. — Paris : Ligue internationale pour la défense du soldat, [ & post]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 43 × 27 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; justice
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Lhermitte, G.  ; Trèves
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ Image « d’Épinal », avec dessins (de Gustave Henri JOSSOT ; Félix VALLOTTON ; HERMANN-PAUL ; Auguste ROUBILLE ) et citations ]

    texte :

    Par la justice ! Pour l’humanité ! Vers la paix universelle !
    On peut adhérer à la Ligue individuellement ou par groupe
    Cotisation : individuelle 1.50 ; de groupe 5. ; de Fédération par groupe affilié 2.50
    Secrétaire général : G. Lhermitte. Trésorier général : Trèves.

    À bas la justice militaire !

    Édition de la Ligue Internationale pour la Défense du Soldat - 14, rue d’Uzès, Paris

    La Justice pour tous : abolition de la justice militaire.
    L’Humanité pour tous : abrogation de la loi de 1831 sur les réformes militaires et extension du bénéfice de la loi de 1898 sur les accidents du travail aux citoyens soldats.
    L’Égalité pour tous : abrogation de la loi de 1834 sur la propriété des grades.

    […]

    Imprimerie Nouvelle. — 10 rue Aubert, Épinal


    sources :

    Le rouge utilisé ici, est le rouge garance des uniformes français plus que la couleur révolutionnaire.

    Il en existe peut-être plusieurs versions : voir http://cgi.ebay.fr/AFFICHE-POLITIQUE-DEBUT-XXe-/320629022435 (consulté décembre 2010 par Cira Lausanne).



    [Vive l’armée !!!]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Vive l’armée !!!]. — Genève : Groupe antimilitariste (Genève), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 34 × 24 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Vive l’armée !!!

    Oui ! vive l’armée ! et non : À bas l’armée ! Vive ! et non : À bas la patrie ! comme l’ont clamé des êtres impurs lors de notre entrée en caserne. N’ont-ils pas hurlé ces iconoclastes : « Le drapeau dans la m… ! ». Tandis que nous nous amusions avec intelligence dans nos chambrées, qu’au lieu d l’ignoble Internationale nous chantions notre libre Helvétie en un poème aussi élevé que nos Alpes, si les pensées n’en sont plus profondes que nos vallées.

    N’en déplaise au sans patrie qui a écrit que le patriotisme est le dernier refuge de la bestialité humaine, nous jurons par la la croix blanche de notre glorieux drapeau de nous soumettre aux lois de notre pays, d’honorer nos magistrats, d’obéir au ordres quels qu’ils soient de nos chefs, précisément parce que nous sommes des citoyens intelligents, judicieux, éclairés à l’extrême, libres et égaux, ainsi que l’affirme notre constitution.

    Vous, êtes-vous jamais demandé ce qu’est la patrie ?

    Voici la définition qu’a osé en faire un de ses détracteurs : « La patrie est un parc à moutons dont les bergers tondent la laine en disant que c’est pour la mettre à l’abri de la convoitise des moutons voisins ; et nos patriotes, stupides comme l’on l’est dans la famille des moutons, se soumettent bénévolement aux coups de sciseaux. Une fois tout nus, ils tournent leurs regards soupçonneux, et les cornes qu’on leur a laissées vers la palissade derrière laquelle d’autres bergers font subir la même opération à d’autres animaux en leur contant la même histoire. »

    Coupables, criminels, sont de tels propos.

    La patrie est une chose si supérieure et si peu tangible, noble et pourtant si amorphe qu’on ne saurait en faire la description complète, plus on l’étudie et plus elle nous cache de beautés.

    C’est cet aveu que tout loyal patriote peut faire qui nous valu cette grossière apostrophe de nos adversaires : — Oui ! c’est comme un ver solitaire, vous n’en pouvez faire quo des bouts.

    Détournons la tète et passons.

    Si fort est le sentiment patriotique que dès qu’il endossé l’uniforme. tout citoyen suisse est transporté, il oublie que, de par la loi, il a laissé de vieux parents, la femme, les enfants, sans ressources, il ne sent pas sourdre en lui la révolte contre les réprimandes quelquefois un peu vertes des officiers. Ce ne fut pas un homme digne du beau nom de Suisse que, l’individu qui s’est pendu à Coire en prétextant de ne pouvoir oublier que sa femme et son enfant avaient faim pendant qu’il servait son pays en prison. Quel supplice, ne mériterait l’antimilitariste qui a écrit dans son dictionnaire : « Officier, subs. masc., soudard, égorgeur, généralement alcoolique, sexe équivoque, porte une haute coiffure numérotée comme un mauvais lieu, s’enferme dans un corset, marche en tendant les fesses et fait avec son sabre un bruit qui raccroche. Mot à éviter en société. »

    Mais nous méprisons ces ordures, leur opposer des arguments serait tout aussi déplacé que de discuter avec ceux qui disent que si le prolétaire, l’exclu du banquet de la vie, est appelé à la caserne, ce n’est que pour protéger contre ses frères dépouillés les sacs d’écus des classes spoliatrices.

    C’est faux ! et c’est aussi contraire à la tradition. Les historiens nous ont appris que nos aïeux, les héros de cent batailles étaient redoutables à la bourse de tous, vainqueurs et vaincus. Henri IV disait : « Vous pouvez ne point payer Français, Picards, Écossais, Normands et Bourguignons, mais Dieu nous garde des gens de Gruyère. »

    C’est notre gendarmerie qui est chargée du maintien de l’ordre, mais si la tête hideuse de l’anarchie osait se dresser sur notre horizon, aucun Suisse, nous nous plaisons à croire, ne tarderait de collaborer à son écrasement.

    Méfions-nous aussi de ceux qui lancent des accusations aussi stupides qu’odieuses contre nos hauts gouvernements.

    Les élus de la nation savent mieux que nous ce que demande l’intérêt de la patrie.

    Si nos patrons, pour fortifier notre industrie, font venir des ouvriers d’autres pays ; ou bien, s’ils engagent à l’étranger, parce que le rapport en est plus rémunérateur les capitaux qu’ils ont tirés du travail de leurs compatriotes, notre gouvernement sait bien que c’est dans l’intérêt de la patrie et l’intérêt de la patrie suisse ne doit-il pas primer tous Ies intérêts particuliers ?

    Si nos premiers magistrats, apparemment en contradiction avec nos principes démocratiques, reçoivent d’une façon par trop soumise et les princes et les ordres des nations voisines, s’ils accueillent avec une bienveillance qui pourrait sembler exagérée des financiers et des officiers de police étrangers ; s’ils ont permis qu’un réfugié politique prépare sur notre territoire un changement de dynastie, accompagné malheureusement d’un double assassinat, il serait déplacé de leur en vouloir ; ils n’ont en vue, encore une fois, que l’unique intérêt de notre noble Helvétie.

    N’est-il pas encore mû par le plus pûr patriotisme, notre Conseil d’État, quand il fait emprisonner, expulser, remettre aux geôles étrangères les ouvriers qui pour nous remercier de leur laisser construire nos maisons, de leur permettre d’emporter leur paye hors du pays, osent troubler l’ordre public sous prétexte de liberté ?

    Obéissons, obéissons à l’autorité ! sévissons si elle nous l’ordonne, contre les chevaliers du chambard, même si ce sont nos compatriotes.

    On nous objectera peut-être que des milliers de prolétaires s’anémient, que des mères de famille pleurent de misère, que des petits enfants meurent de faim. Qu’importe !

    Soyons fermes en cas d’émeute ou de grève, noyons dans le sang les injustes réclamations des révoltés ; à l’ordre de : feu ! ne soyons pas assez lâches pour hésiter à coucher sur la place les hommes, les femmes et les enfants qui, pour nous détourner de notre devoir, nous appelleraient leurs frères ! ne commettons pas l’infamie de nous laisser amollir par une pitié déplacée.

    Armons nous, comme dit notre chanson, diminuons notre consommation pour que notre gouvernement consacre de nombreux millions à l’achat d’armes nouvelles, la Suisse ne peut rester en arrière et laisser des chances à la Révolution qui s’avance. Le prolétariat de notre pays est aussi exigeant que celui de S. M. Guillaume II ou de S. M. Nicolas, il n’aspire lui aussi qu’au bien être-matériel, il n’a que des:appétits gloutons, le désir grossier de jouir et de s’adonner à tous les vices.

    Comme si, être Suisse ne devait pas suffire à tout noble cœur.

    Chers concitoyens ! Jeunes amis !

    Méfiez vous, il y aura peut-être parmi vous, dans le rang, au café, à la chambrée quelque traître dont je devine l’approche. Il va vous murmurer à l’oreille des conseils perfides, il vous dira : « Tu es un homme, non un esclave, si, […] moi, tu n’a pas eu le courage de soustraire tes […] à la livrée ignoble de l’égorgeur, laisse toi aller de temps en temps à la noble et âpre jouissance d’un acte de révolte si peu important soit-il, refuse-toi surtout à prêter aide à l’infâme policier. Tu sais que le galonné ne songe qu’a t’éreinter, dusses tu en crever. Alors, fais-le toi-même crever de rage. »
    « À la marche, reste en arrière, couche toi à l’ombre, les faibles suivront ton exemple, et tu les sauveras peut-être de la congestion. As-tu soif, faim ? Halte aux fontaines, entre à l’auberge, tu auras de suite des imitateurs qui nargueront aux braillées des soudards. Mais, l’un d’eux porte-t-il la main sur toi, un vigoureux poing au milieu du muffle le rendra doux comme velours. »

    Chers héros ! espoir de la patrie !

    J’abrège la nomenclature d’aussi monstrueuses exhortations, mais si vous n’y fermiez l’oreille, si vous vous laissiez aller à suivre d’aussi atroces conseils, c’en serait fait de notre belle armée, disparus le bulletin de vote, le siège du législateur, effacée la loi sur les conflits collectifs et ce droit socialiste de nommer les gendarmes.

    Je ne voudrais pas vous effrayer en offrant à vos regards un trop sinistre tableau, mais présentez à votre esprit pendant une minute seulement, au milieu de l’Europe, une chose informe, gauchie, de guingois, obscène, rugueuse et méphitique. Pouvez-vous vous imaginer notre pays qui ne serait plus un pays, puisqu’il n’y aurait plus ni gouvernement, ni financiers, ni juges, ni policiers, ni prêtres et (incommensurable horreur !) ni soldats !

    À la place où fleurissent tant de merveilleuses institutions, où tant d’êtres richement doués se sacrifient à la chose publique, où s’épanouissent tant de nobles créatures, on n’apercevrait plus que des hommes. Le soleil voudrait-il encore éclairer les blancheurs immaculées de nos Alpes ? Non ! Le torrent voudrait-il encore accrocher sa goutte cristalline aux mousses du rocher ? — Non ! — Nos lacs d’azur ne baigneraient plus le pied de nos coteaux, car ceux ci repousseraient leurs eaux,

    Voilà ce qui attend une nation qui tomberait dans l’anarchie, qui ne connaîtrait plus ni propriété privée, ni distinction de classes. D’une agglomération aussi sauvage et barbare. Dieu lui-même s’éloignerait.

    C’est en vain que les mortels livrés à tous les épouvantements tendraient les bras vers lui ; cette fois-ci, j’en réponds, il resterait sourd et invisible.

    S. Cobar, pasteur.

    N.B. Nous mettons en garde tous les patriotes contre le Groupe antimilitariste, qui se réunit à genège, toius les samedis, à 8 h 1/2, au Café Nazare, place de la Madeleine, 12.

    Imprimerie commerciale, rue Necker, 9, Genève


    sources :

    Signature calembour d’un texte parodique pseudo-patriotique.



    [Conscrits]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Conscrits]. — Paris : AIA_ (Association Internationale Antimilitariste : 1904-ca1909) = Internationale Anti-Militaristische Vereeniging (IAMV), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; 121 × 82 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : BnF
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Almereyda, Miguel (1883-1917)  ; Bontemps, Arnold (1884-....)  ; Bosche, Nestor  ; Bousquet, Amédée (1867-1925)  ; Castagné, Ferdinand (1872-1953)  ; Chauvin, Paul (1865-1938)  ; Cipriani, Amilcare (1843-1918)  ; Clément, Léon (1974-....)  ; Coulais, Émile  ; Desplanques, Charles (1877-1951)  ; Dubéros, Raymond (1881-...)  ; Frontier, Jean  ; Garnery, Auguste (1865-1935)  ; Gohier, Urbain (1862-1951)  ; Grandidier, Louis (1873-1931)  ; Hervé, Gustave (1871-1944)  ; Laporte, Émile  ; Le Blavec, Pierre (1868-....)  ; Le Guéry "Leguerry", Jules (1875-1937)  ; Lefevre [affiche rouge "conscrits"]  ; Merle, Eugène (1884-1946)  ; Mouton, René  ; Nicolet, Jules (1877-1955)  ; Numietska “Teutscher”, Félicie (1872-1951)  ; Pataud, Émile (1869-1935)  ; Perceau, Louis (1883-1942)  ; Rogeon, Lazare  ; Ryner, Han (1861-1938)  ; Sadrin, Roger (1878-...)  ; Tailhade, Laurent (1854-1919)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Association Internationale Antimilitariste des Travailleurs

    Conscrits

    Voici l’instant venu de payer votre dette à la patrie. Dans quelques jours vous allez abandonner tout ce qui vous est cher : familles, amis, amante, pour revêtir l’infâme libre militaire. Vous allez délaisser vos intérêts et votre travail pour vous embrigader dans le troupeau de brutes auquel on enseigne l’art de tuer.

    Comme nous l’avons fait les années précédentes pour vos aînés, nous venons à vous et vous [invitons ?] à réfléchir. Avant de renoncer définitivement à votre qualité d’homme, avant que votre raison n’ait complètement sombré dans ces bagnes déprimants que sont les casernes, penser à ce que vous aller faire.

    Travailleurs, vous vous devez avant tout à la classe ouvrière. La Patrie bourgeoise qui vous [réclame des années ?] de servitude et qui exige au besoin le sacrifice de votre existence, n’a jamais été pour vous qu’une marâtre.

    Vous ne lui devez ni dévouement ni obéissance.

    Quand on vous commandera de décharger vos fusils sur vos frères de misère — comme cela s’est produit à Chalon, à la Martinique, à Limoges — travailleurs, soldats de demain, vous n’hésiterez pas : vous obéirez. Vous tirerez, mais non sur vos camarades. Vous tirerez sur les soudards galonnés qui oseront vous donner de pareils ordres.

    Quand on vous enverra à la frontière défendre le coffre-fort des capitalistes contre d’autres travailleurs abusés comme vous l’êtes vous-mêmes, vous ne marcherez pas. Toute guerre est criminelle. À l’ordre de mobilisation vous répondrez par la grève immédiate et par l’insurrection.

    Au premier Mai [1906 ?], peu d’entre vos camarades qui luttent contre l’oppression patronale affirmeront leur volonté de ne travailler que huit heures par jour. En cette revendication on vous demandera de noyer dans le sang cet élan l’indépendance et de dignité ouvrières. Mai là encore, conscrits, vous refuserez d’assumer ce rôle de basse police en proclamant l’étroite solidarité qui vous unit aux manifestants.

    Voila ce que vous ferez, conscrits. Voila ce qu’il vous faut, dès aujourd’hui, examiner.

    Songez bien que vous avez contracté des devoirs envers la classe à laquelle vous appartenez. Songez bien que votre intérêt est [intimement ?] lié à celui de tous les travailleurs.

    Manquer à ces devoirs, oublier ces intérêts, ce serait plus qu’une faiblesse, ce serait une trahison.

    Jeunes camarades, conscrits, vous ne [… ? les] espérances des travailleurs. Vous n’abandonnerez pas le peuple dont vous êtes. Vous ne trahirez pas la masse des exploités la vôtre !

    Le comité national :

    Amédée Bousquet. — Laurent Tailhade. — Clément. — Urbain Gohier. — Roger Sadrin. — Gustave Hervé. — Lefebvre. — C. Desplanques. — Miguel Almereyda. — Amilcare Cipriani. — Le Guéry. — Félicie Numietska. — Laporte. — Lazare Rogeon. — Georges Yvetot. — Pataud. — Louis Perceau. — Nestor Bosche. — Arnold Bontemps. — Le Blavec. — Han Ryner. — Castagné. — Louis Grandidier. — Dubéros. — Eugène Merle. — René Mouton. — M. Frontier. — Garnery. — P. Chauvin. — Nicolet. — Émile Coulais.

    La section du IVe arrondissement. — La section du Xe. — La section du XIIe. — La section du XVe. — La section du XVIIe. — La section du XVIIIe. — La section du XIXe. — la section du XXe. — La section d’Asnières. — La section d’Argenteuil. — La section de La Garenne-Colombes. — La section de Garges-Livry. — La section de Montreuil-sous-Bois. — La section de Nogent-le-Perreux. — La section de Saint-Denis.

    La section d’Arles. — La section d’Auxerre. — La section d’Avignon. — La section d’Alger. — La section d’Aix. — La section d’Amiens. — La section d’Agen. — La section d’Ajaccio. — La section d’Abbeville. — La section de Bordeaux. — La section de Beaune. — La section de Bourges. — La section de Brest. — La section de Chartres. — La section de [Courson ?]. — La section de Chantenay. — La section de Cherbourg. — La section de Dôle. — La section de Dijon. — La section [d’Estagel ?]. — La section de Firminy. — La section de Fourchambault. — La section de Hirson. — La section du Havre. — La section d’Issoudun. — La section de Lyon. — La section de Lille. — La section de La Seyne. — La section de La Ciotat. — La section de Montluçon. — La section de Montpellier. — La section de Marseille. — La section de Montereau. — La section de Misengrain-la-Forêt. — La section de Nice. — La section de Nîmes. — La section de Nancy. — La section de Nevers. — La section de Narbonne. — La section d’Orange. — La section d’Orléans. — La section de Perpignan. — La section de [Ra… ou Roubaix ?]. — La section de Reims. — La section de Rochefort. — La section de St-Étienne. — La section de St-Claude. — La section de St-Nazaire. — La section de Toulon. — La section de Trélazé. — La section de Tourcoing. — La section de Troyes. — La section de Villeurbanne. — La section de Valence.

    [Imprimerie de l’AIA. — … rue de …. ?] [marque syndicale]


    sources :

    http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41198560t/PUBLIC

    Est-ce l’« Affiche rouge » de 1905 mais indiquée 1906 par la BnF ? L’AIA a publié ce type d’affiche plusieurs années d’affilée avec procès à la suite.

    Texte de Wikipédia sur cette affiche (article Émile Pataud, vu le 1er novembre 2019) :

    « Appel aux conscrits »

    En octobre 1905, une affiche de l’Association internationale antimilitariste (AIA) intitulée « Appel aux conscrits » est placardée sur les murs de Paris. Le texte, violemment antimilitariste et antipatriote, appelle les conscrits à tourner leurs fusils vers les « soudards galonnés » plutôt que vers les grévistes, et appelle à la « grève immédiate » et à l’« insurrection » au jour d’une éventuelle déclaration de guerre.

    L’affiche est signée de 31 noms dont Miguel Almereyda, Victor Camus, Amilcare Cipriani, Émile Coulais, Charles Desplanques, Auguste Garnery, Louis Grandidier, Jules Le Guéry, Eugène Merle, Félicie Numietska, Émile Pataud, Louis Perceau, Lazare Rogeon, Han Ryner, Roger Sadrin, Laurent Tailhade et Georges Yvetot.

    Vingt-huit des signataires (Han Ryner, Lefèvre et Laurent Tailhade ne sont pas poursuivis) sont inculpés.

    À l’issue du procès qui se déroule du 26 au 30 décembre 1905, deux prévenus sont acquittés et les 26 autres condamnés chacun à 100 francs d’amende et à des peines de prison allant de 6 mois à 4 ans de prison. Émile Pataud est condamné à 1 an.



    [Matinée antimilitariste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Matinée antimilitariste]. — Brest : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le  ; Temps nouveaux (1895-1914), les  ; Voix du Peuple, la (1900-1918)
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Bourse du Travail

    La guerre et le militarisme sont l’école du crime, Albert Hamon.

    À présent ce sont les peuples qui font la guerre ; quand ils ne la veulent pas, on ne peut rien faire, général Kouropatkine.

    Dimanche 8 janvier 1905

    à 2 heures de l’après-midi

    Salle de Venise

    Matinée antimilitariste

    organisée par la Jeunesse Syndicale sous les auspices du Syndicat du port/

    À l’occasion du tirage au sort

    Au programme :
    pièce, chants, monologues

    causerie

    Prix d’entrée : 0 fr. 20

    Achetez tous les samedis, aux marchands de journaux syndiqués, La Voix du peuple, Le Libertaire, Les Temps nouveaux.

    Brest. Imprimerie Rampe, 43


    sources :

    Est-ce Georges Roussel ?

    Affiche reprise dans : Guengant, Jean-Yves. Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne. Rennes : Goater, 2019.



    [Premier Mai 1905 : aux soldats, aux travailleurs !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Premier Mai 1905 : aux soldats, aux travailleurs !]. — Genève : Groupe antimilitariste (Genève), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 40 × 27 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; Premier Mai  ; Révolution [sociale]
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Premier Mai 1905

    Aux soldats, aux travailleurs !

    Frères,

    Assez longtemps, trop longtemps, les appels au désarmement, à la paix, adressés aux gouvernements républicains ou monarchistes, sont restés vains et sans résultat.

    Il ne pouvait pas en être autrement. Les gouvernements, quels qu’ils soient, ne sont et ne seront jamais qualifiés pour résoudre le problème de la Paix.

    En effet, le gouvernement n’étant que le soutien de la classe possédante, doit, de par sa raison d’être, collaborer à la défense des intérêts et privilèges de cette classe, en lui assurant la prépondérance sur le marché commercial du monde, vis-à-vis des autres classes possédantes de nationalités différentes.

    Cette prépondérance s’obtient parfois aux moyens d’accords diplomatiques, mais quand ceux-ci ne peuvent suffire, l’armée, puis la guerre et toutes ses sanglantes conséquences interviennent.

    D’autre part, le gouvernement étant chargé de la défense des intérêts de la classe possédante, manifeste son action défensive, non seulement à l’extérieur, comme nous l’avons dit plus haut, mais, encore et surtout à l’intérieur pour maintenir l’ordre, c’est-à-dire la continuation parmi les masses ouvrières de l’exploitation et de la domination dont bénéficient les possédants.

    Le rôle brutal des armées dans les grèves, nous a montré clairement quelle est son utilité pour étouffer rapidement, les justes, mais trop minimes revendications prolétariennes.

    Donc la Paix, comme l’affirment du reste certains humanitaristes et internationalistes, doit se trouver en dehors de l’esprit de colonisation, c’est-à-dire dans la suppression des frontières, et en dehors de l’esprit de domination, c’est-à-dire dans la la suppression des armées.

    Mais ils se sont contentés de donner une simple affirmation, de laquelle ils n’ont pas malheureusement tiré toutes les conséquences, qui sont celles-ci :
    La Paix nécessite la suppression des armées et des frontières, mais celles-ci ne peuvent disparaître à leur tour que par la chute de la propriété et de l’autorité ; car toutes les deux intimément liées, nécessitent le sanctionnement de la force brutale érigée en droit pour assurer le maintien de l’exploitation et de la domination dont les travailleurs sont victimes.

    Et en effet, on ne pourrait en aucune façon concevoir un gouvernement quel qu’il soit, qui ne ferait sanctionner ses lois, sans le concours de l’armée.

    Ce n’est donc pas aux mains des partisans de celui-ci, que l’immense foule de ceux qui subissent toutes les souffrances, toutes les tortures du misérable état de choses actuel, doit remettre la solution de la question sociale en général et du désarmement en particulier.

    C’est par son action propre, puisqu’elle en est la seule intéressée, que dépendra le succès de sa cause.

    Et cette action ne peut s’accomplir que par un acte de révolte collective se manifestant contre l’armée, appelée à la défense des intérêts bourgeois dans les guerres et dans les grèves.

    La révolte individuelle des réfractaires est un acheminement vers cette révolte collective.

    Réfléchissez-y soldats, et vous tous frères travailleurs, et sous peu vous serez des nôtres et crierez :

    Vive la Paix et la Liberté universelles par la Révolution sociale !

    Groupe Antimilitariste et Jeunesse Révolutionnaire.

    Imp. Commerciale, rue Necker, 9


    sources :

    Cira Lausanne (fonds Frigerio)



    image indisponible

    [Aux soldats !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux soldats !]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Aux soldats !

    Savez-vous quelque chose de plus navrant que l’existence de de malheureux qu’on enlève à son champ, à son village et qu’on jette pour trois ans, dans une caserne, loin des siens, loin de tout ce qu’il aime, condamné à vivre avec d’autres hommes aussi à plaindre que lui ? Que voulez-vous qu’il reste, à un pays, de vigueur en réserve lorsque, dans vingt ans, tous les hommes auront passé par cette terrible filière ?
    Édouard Drumont.

    L’alcoolisme, la prostitution et l’hypocrisie, voilà ce qu’apprend la vie à la caserne.
    Charles Richet, professeur à l’Université de Paris.

    Le soldat entre au, régiment ignorant et honnête, il en sort trop souvent aussi ignorant mais corrompu.
    de Freycinet, ministre de la guerre.

    L’armée est l’école du crime.
    Anatole France, de l’Académie Française.

    Nos vainqueurs ne sont pas plus féroces envers nous que nous n’avons été féroces envers nos vaincus.

    Les chefs, ces bourreaux imbéciles s’étonnent du nombre toujours croissant des désertions. Parbleu ! on aime autant traîner à l’étranger une existence, même précaire et misérable que d’aller, pour un geste, immédiatement assimilé à une voie de fait, se faire égorger dans les chiourmes de Tunis ou de Constantine.

    Une combinaison favorable m’a empêché de faire partie de cette française, où je n’aurais, d’ailleurs, donné peut-être d’autre exemple que celui de la désertion.
    Henri Rochefort.

    Faites donc comprendre à l’ouvrier qui va quitter l’atelier, (au paysan qui va déserter les champs, pour aller à la caserne, (qu’il y a des devoirs supérieurs à ceux que la discipline voudrait imposer… Et si l’ordre de tirer persistait, si l’officier tenace voulait quand même contraindre la volonté du soldat, les fusils pourraient partir,
    mais ce ne serait pas dans la direction indiquée.
    Aristide Briand, ministre de l’instruction Publique.

    Si les peuples se servaient de leurs armes contre ceux qui les ont armés, la guerre serait Morte.
    Guy de Maupassant.

    Soldat, réfléchis et conclus toi-même !


    sources :

    Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 80 (jeudi 17 octobre 1906)
    L’annonce est faite le numéro précédent (n° 79 du 11 octobre) : «  Par l’affiche
    Nous recevons de quelques camarades le texte d’une affiche Aux soldats
    Ceux qui trouvent bon ce travail et qui ne veulent aider à son édition sont priés de nous dire par retour du courrier le nombre d’exemplaires qu’ils prendront.
    Plus grand sera le tirage, plus bas seront les prix. Nous de pouvons les fixer à l’avance, étant encore sous la griffe de l’imprimeur. Le format est celui des affiches à 0 fr. 18 [1] (Colombier)
    La rédaction en a été confiée à nos mais Édouard Drumont, Charles Richet, général de Freycinet, Anatole France, Henri Rochefort, Aristide Bruand et Guy de Maupassant.
    Nous pensons qu’elle fera du beau travail. Qui en désire ?
     ».

    Finalement, l’affiche est imprimée par les Causeries Populaires au format 1/2 Colombier et nécessite un timbre de 0,12 fr.

    Nouveau tirage en 1908 : voir L’Anarchie n° 181 (24 septembre 1908).

    Notes

    [1Prix du timbre fiscal autorisant l’affichage public.



    [Le Crime]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Crime]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : la Révolte (Alger), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Flammarion, Camille (1842-1925)  ; Gilles, Maurice (1883-....)  ; Girault, Ernest (1871-1933)
    • Presse citée  : Révolte, La (Alger, ca1906)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Le Crime

    Au peuple !

    Celui qui commande de tuer mérite le premier la mort. — E. Girault.

    Tous les candidats des présentes élections, quels qu’ils soient : royalistes, républicains, socialistes, etc., vous diront — chacun sous une forme différente, peut-être — qu’ils sont patriotes et militaristes.

    Nous aurons, nous, l’audace et la franchise de vous dire qu’être pour la Patrie, pour l’Armée, pour la Guerre, c’est être pour le Crime.

    Pourquoi ? Parce que ceux qui invoquent la Patrie, sont :
    1° Les ignorants, qui ne veulent pas voir l’Humanité en marche avec sont progrès, sa science, ses moyens de communication, ses arts ;
    2° Les potentats, orgueilleux et insolents, qui jouissent de la crédulité des peuples ;
    3° Les riches qui possèdent champs, usines, forêts, mines, châteaux
    4° Les fous nationalistes, qui ne rêvent que coups et blessures pour les autres, et veulent surtout derrière une armée forte, ériger un gouvernement absolu.

    Parce que ceux qui prônent l’Armée et veulent la Guerre, sont :
    1° Les gouvernants, rêvant d’écraser la révolution qui gronde, dussent-ils faire appel aux baïonnettes étrangères ;
    2° Les financiers, dont l’avidité sans scrupules poursuit l’accaparement des richesses mondiales et l’exploitation de tous les peuples ;
    3° Les soudards, dont l’avantage est de faire durer à leur profit une « profession » dégradante et odieuse.

    Mais vous les malheureux, les sans-gîte, les esclaves de l’usine et du champ, dont le lot est de travailler sans répit, sans profit, sans espoir, sans loisir ;
    Où donc est-elle, votre Patrie ? Qu’avez vous à défendre ? N’est-ce pas vous que l’Armée tue en Paix comme en Guerre, après vous avoir appauvris ?
    Oui être pour l’idée de patrie qui fait s’entre-tuer des hommes n’ayant aucun motif de s’en vouloir, c’est être pour le Crime !
    Oui, être pour la Guerre. — la revanche ou la conquête — folie ou ambition sanguinaire, — c’est être pour le Crime ;
    Oui être pour l’armée, qui fusille les grévistes, c’est être pour le Crime. Oui être pour la caserne, qui avilit, dégrade et avarie, c’est âtre pour le Crime ?

    Camarades,

    Pour que vous méditiez notre déclaration, pour que notre franchise ne pique pas votre défiance et que nos attaques à des idées sacro–saintes ne jettent pas sans réflexion dans vos esprits, le doute que nous noyions des énergumènes, lisez, lisez, femmes, jeunes filles ; lisez, vieillards, jeunes hommes, lisez ce qu’a écrit un homme connu, estimé, un paisible savant :

    Vous tous, à qui la caserne prend une affection ; à qui la guerre enlève une existence ; à qui la patrie fait verser des larmes de sang, lisez :

    Voilà un petit globe qui tourbillonne dans le vide infini autour de ce globule végètent un milliard quatre cent cinquante millions d’êtres soi-disant raisonnables — mais plutôt raisonneurs ; — qui ne savent ni d’où ils viennent, ni où ils vont ; et cette pauvre humanité a résolu le problème, non de vivre heureuse dans la lumière de la nature, mais de souffrir constamment par le corps et par l’esprit. Elle ne sort pas de son ignorance native, ne s’élève pas aux jouissances intellectuelles de l’art et de la science et se tourmente perpétuellement d’ambitions chimériques.

    Étrange organisation sociale ! Cette race s’est partagée en troupeaux livrés à des chefs, et l’on voit de temps en temps ces troupeaux atteint d’une folie furieuse, se déchirer les uns les autres, obéir au signal d’une poignée de malfaiteurs sanguinaires qui vivent à leurs dépens et l’Hydre infâme de la guerre moissonner des victimes qui tombent comme des épis mûrs sur les campagnes ensanglantées. Quarante millions d’hommes sont égorgés régulièrement chaque siècle pour maintenir le partage microscopique du petit globule en plusieurs fourmilières !…

    Lorsque les hommes sauront ce que c’est que la terre et connaîtront la modeste situation de leur planète dans l’Infini : lorsqu’ils apprécieront mieux la grandeur et la beauté de la nature, ils ne seront plus aussi fous, aussi grossiers, d’une part, aussi crédules, d’autre part ; — mais ils vivront en paix, dans l’étude féconde du vrai, dans la contemplation du beau, dans la pratique du bien, dans le développement progressif de la raison, dans le noble exercice des ’acuités supérieures de l’intelligence !…
    Camille FLAMMARION.

    Eh bien, camarades, oui, nous tuerons la guerre et le militarisme ! Cela ne demandera qu’une pensée à chaque individu.
    Mais pour cela, il faut que vous soyez conscients ; que vous mettiez vos actes d’accord avec cette pensée et que vous ne participiez en rien à l’édification des lois.
    Ne votez plus : puisque voter, c’est faire la Loi, et la Loi, c’est l’État.
    L’État c’est la Force contre l’Individu, contre la Justice, contre la Liberté.
    L’État, c’est l’armée qui le défend, c’est le militarisme, c’est la caserne, c’est l’obéissance, c’est la soumission de tous les citoyens à une fiction, à une entité, à un dogme : la Patrie.

    Ne votez plus ! ne votez plus ! ne votez plus !
    À bas patries ! armées ! militarisme et politique !

    Vu : le Candidat. Maurice GILLES.

    Camarades, Lisez LA RÉVOLTE


    sources :

    Parue page 4 de La Révolte, n° 1 (1er mai 1906)
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6264014m/f6.item

    Affichée en vis-à-vis de « Élections législatives de mai 1906 ».



    [Les antimilitaristes suisses aux travailleurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les antimilitaristes suisses aux travailleurs]. — Genève : Groupe antimilitariste (Genève), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 28 × 22 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Les antimilitaristes suisses aux travailleurs

    Camarades,

    Le Conseil fédéral vient de prendre, sur les instances surtout de la Légation italienne à Berne, un arrêté contre la propagande antimilitariste faite par des étrangers, en prétendant que celle-ci menace la sécurité intérieure et extérieure de notre pays. Or, cette sécurité est menacée surtout par les formidables armements des monarchies qui nous environnent et nos camarades étrangers, par leur propagande, tendent à diminuer ce danger.

    En face du mensonge de tous les États qui, après avoir proclamé hautement leurs intentions pacifiques, n’en continuent pas moins à augmenter les budgets militaires, aidés de tous les hypocrites affiliés aux Sociétés dites de la paix, les travailleurs ont enfin compris que tous les gouvernants les trompent, puisque malgré leurs continuels échanges de courtoisie, ils se montrent méfiants les uns envers les autres.

    L’antimilitarisme en Suisse n’est pas d’importation étrangère. Il est né à la suite des répressions brutales des grèves de Gœschenen, Brigue, Genève, Bâle, Chaud-de-Fonds, Ricken, Rorschach, etc., où nous avons vu l’armée dans son véritable rôle de défense capitaliste.

    La patrie ne peut être que l’expression d’un bien commun, mais dans notre pays, comme partout ailleurs, toute la richesse n’appartient qu’à une infime minorité de privilégiés, qui s’en servent pour exploiter le travail du peuple. Considérez le nombre de Suisses qui n’hésitent pas à émigrer pour endurer la domination étrangère moins dure pour eux que la liberté helvétique. Nos maîtres, eux-mêmes, changent de nationalité dès que leurs intérêts l’exigent. Aussi le patriotisme n’est-il qu’un mot creux, vide de tout sens, cachant des appétits inavouables.

    Les électeurs suisses en repoussant l’art. 42bis avaient manifesté leur intention de laisser libre la propagande antimilitariste, mais le Conseil fédéral n’a tenu aucun compte de la volonté populaire ainsi exprimée, aussi doit-elle s’affirmer autrement que par les voies légales.

    La grève militaire s’impose au même titre que la grève économique. Aussi longtemps que nous continuons à travailler, le patronat n’écoute pas nos revendications ; aussi longtemps que nous continuerons à nous rendre aux casernes, la cause du désarmement et de la paix n’aboutira à rien. Il est, d’ailleurs, dérisoire de combattre quelque chose tout en ne cessant d’y participer au prix des plus grands sacrifices.

    Travailleurs,

    Pour ces raisons, les antimilitaristes suisses soussignés n’hésitent donc pas à vous engager à mépriser le devoir militaire prescrit par la constitution et à refuser toute obéissance militaire.

    Sus au mensonge patriotique ! À bas l’armée !

    En avant pour la fraternité des peuples !

    À retourner avec les signatures bien visibles de citoyens suisses, pour le tirage d’affiches et prospectus.


    sources :

    300 signatures avaient été apposées au bas de ce manifeste qui fut placardé en Suisse le 19 mai 1906.




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    [Contre la guerre]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre la guerre]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; guerre (généralités)  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bourderon, Albert (1858-1930)  ; Jouhaux, Léon (1879-1954)  ; Péricat, Raymond (1873-1958)  ; Thuillier, Jean-Louis (1870-....)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Contre la guerre

    À l’occasion de la Conférence internationale des secrétaires d’organisations centrales [syndicats « réformistes »] qui se tiendra à Paris aux Salons du Gobe, les 30 et 31 août, la Confédération Générale du Travail organise pour le mercredi 1er septembre, 8 heures et demie précises du soir, grande salle Wagram, un

    Grand meeting international

    Présidé par le camarade Bourderon, de la Fédération du Tonneau, assisté des camarades Péricat, du Bâtiment, et Thuillier, de l’Union des Syndicats de la Seine

    à cette importante

    Manifestation ouvrière

    Prendront la parole :

    Allemagne : C. Legien
    Angleterre : A. Appleton
    Autriche : A. Hueber
    États-Unis : Samuel Gompers
    Espagne : Vicente Barrio
    Italie : Rinaldo Rigola
    France : Léon Jouhaux, Georges Yvetot

    Avis important. — Les ouvriers syndiqués sont invités à assister très nombreux à cette imposante et significative démonstration internationale et à se munir, pour l’entrée, de leur carte ou livret de syndiqué ou, à leur défaut, de la circulaire-convocation.

    [Le Comité confédéral]


    sources :

    Affiche de 1909 annonçant, à Paris, un meeting international contre la Guerre (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 27-30).



    [Contre Biribi]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre Biribi] / Jules Grandjouan. — Paris : les Temps Nouveaux, . — 1 affiche (lithogr. ), coul. (deux  : noir , jaune , papier blanc ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  : Temps nouveaux (1895-1914), les
    • Vie des mouvements  : nécrologie
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (« Pour le retour du corps d’Aernoult » : 4 compagnons d’Aernoult devant son corps et une statue de la République Française assise sur un trône avec « Hommage à Rousset pour son courage ») par Grandjouan ]

    texte :

    Contre Bibibi

    Celle qui envoie crever en Afrique, ses fils les plus pauvres et les plus déshérités n’est pas une mère. C’est une marâtre.

    À bas Biribi

    Hommage à Rousset pour son courage

    Pour le retour du corps d’Aernoult.

    Grandjouan


    sources :

    Affiche annoncée dans Le Libertaire du 14 aout 1910 (16e année, n° 42).

    Cette affiche est aussi parue en carte postale, Voir : : https://cartoliste.ficedl.info/article3144.html

    Pour Les Temps nouveaux, « Contre Biribi » a été illustré par Delannoy, Grandjouan, Luce, Maurin, Raïeter, Rodo, Signac et Steinlein sous forme de lithographie de propagande.



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    [Dénonçons leurs crimes !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Dénonçons leurs crimes !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; luttes ouvrières  ; Premier Mai  ; répression  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Amirault  ; Julian, Fernand (1877-1927)  ; Ricordeau, Édouard (1877-....)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  : Voix du Peuple, la (1900-1918)
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Dénonçons leurs crimes !

    L’opinion publique semble se trouver toute accaparée par le scandale financier des honnêtes liquidateurs du fameux Milliard des Congrégations ! Joint aux honteuses combinaisons capitalistes de l’Ouenza, du Maroc, de la Marine, et autres tripotages du monde politique et financier ; ce n’est cependant là qu’une salle affaire de plus.

    Il est d’autres crimes à l’actif de nos maîtres actuels. La classe ouvrière ne doit pas les oublier.

    Nous les lui rappelons.

    Les massacres

    C’est à Narbonne, contre les vignerons révoltés.

    C’est à Nantes, contre les dockers.

    C’est à Raon-l’Étape, contre les esclaves de la chaussure.

    C’est enfin à Villeneuve-Saint-Georges, contre les serfs du bâtiment.

    Bilan de ces glorieuses journées pour la République :
    15 ouvriers tués et 467 mutilés.

    Les condamnations

    À cette férocité dans la répression, s’est joint un arbitraire gouvernemental sans précédent.

    Des magistrats domestiqués, sur d’odieux et ridicules rapports de police, ont frappé durement bon nombre de militants ouvriers, pour délits de parole, faits de grève ; enfin, suprême arbitraire, comme gérant de La Voix du peuple.

    Pour ceux d’entre ces militants, Julian et Ricordeau, la peine de la prison s’est augmentée de celle de l’interdiction de séjour,ordinairement réservée aux délits de vagabondage spécial.

    C’est, au total :
    180 années de prison qui, pendant cette législature,ont été généreusement distribuées par les chats-fourrés républicains.

    Les révocations

    les fonctionnaires ne furent pas épargnées par cette vague de réaction féroce.

    Ce sont un instituteur et des sous-agents des postes, révoqués pour délit d’opinion.

    C’est un fonctionnaire municipal, révoqué parce qu’ayant signé une affiche en tant que délégué de sa Fédération.

    Ce sont des postiers révoqués pour faits de grève.

    Ce sont des déplacements d’office s’abattant sur tous les fonctionnaires assez libres pour protester contre l’arbitraire de l’autorité administrative.

    Le bilan des révocations, pour cette législation, est de :392 révocations, 16 déplacements.

    Les crimes militaires

    C’est enfin, pour couronner cette longue série d’exactions, le crime exécuté contre le soldat Aernoult, dans les bagnes d’Afrique ; c’est le soldat Rousset, courageux accusateur des criminels, et, pour ce fait, condamné à cinq ans de prison, qui risque maintenant d’être aussi la victime des chaouchs.

    C’est le soldat Amirault, poursuivi comme antimilitarisme, acquitté par le conseil de guerre, qui, par ordre d’un officier supérieur, reste menacé d’un départ aux compagnies de discipline.

    Ce sont les pioupious du 17e, exposés au climat meurtrier de l’Afrique, pour avoir obéi à leur conscience de fils du peuple.

    La CGT, organisme central de la classe ouvrière, s’élève avec indignation contre ces attentats répétés de gouvernants malpropres et véreux, pris la main dans le sac au pillage des biens des congrégations ; capables de toutes les bassesses et de tous les crimes, soutenus par des parlementaires aveulis et tarés, qui ont volé et dilapidé, eux et leurs amis, le milliard destiné aux retraites ouvrières.

    À l’occasion des élections et de l’effervescence qui les entoure, la CGT veut dénoncer, dans ses meetings, les escroqueries et les crimes de nos gouvernants.

    Elle veut aussi amplifier encore l’agitation nécessaire dont les manifestations du Premier Mai seront le couronnement.

    Tous debout pour le défense de nos droits de de nos libertés.

    Le Comité confédéral


    sources :

    Affiche de 1910 contre les crimes miliaires (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 23-24).




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    [Servilité gouvernementale]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Servilité gouvernementale]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; justice
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Servilité gouvernementale

    […]

    Le Comité confédéral.

    […]


    sources :

    Affiche non citée dans Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1910-1912, présentés au XVIIIe congrès corporatif (XIIe de la CGT), tenu au Havre, du 16 au 21 septembre 1912).
    Citée par contre — comme parue en été 1911 — in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 179).




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    [Au peuple de Paris ! : manifeste-appel aux funérailles d’Aernoult]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple de Paris ! : manifeste-appel aux funérailles d’Aernoult]. — Paris : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; procès  ; torture
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations  ; nécrologie
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Les funerailles d’Aernoult

    Le Comité de Défense sociale a fait apposer sur les murs de Paris l’affiche suivante :


    Au peuple de Paris !

    Le 2 juillet 1909, un crime effroyable se passait à Djenan-ed-Dar (Algérie).

    Un homme, un disciplinaire, était affreusement torturé par les chaouchs de ce détachement.

    Pendant des heures, il lui fallut exécuter, par une chaleur épouvantable, une marche au pas gymnastique, sac au dos.

    Harassé, ne pouvant plus marcher, les tortionnaires l’attachèrent aux fers, lui remplirent la bouche de sable, puis non contents de ces exploits, le frappèrent avec rage dans sa cellule.

    Le soir, le pauvre enfant rendait le dernier soupir, en appelant sa mère…

    Cet homme, ce soldat envoyé aux compagnies de discipline pour faits de grève, c’était :

    Aernoult

    ***

    Lorsque ces événements furent connus en France, grée au dévouement et à la dénonciation formelle du courageux Rousset, démasquant les assassins, il n’y eut qu’un cri dans le monde ouvrier et parmi la presse — qui s’indigna à cette époque — du crime de Djenan-ed-Dar.

    Ici, un père et une mère pleuraient l’enfant qu’ils avaient vu grandir et partir à 20 ans, plein de force et de santé.

    ***

    Des hommes appartenant à toutes les classes de la société entreprirent la campagne pour dénoncer les coupables et faire revenir en France la dépouille de celui qui, dans le Sud-Algérien, reposait loin des siens.

    La campagne fut longue. Pendant deux années, avec une persévérance inlassable, sans se laisser rebuter par les refus réguliers que leur opposaient les gouvernants, ces hommes continuèrent la lutte.

    Ils viennent enfin de triompher. Le corps du malheureux disciplinaire Aernoult nous est enfin rendu.

    Dans quelques jours nous pourrons nous grouper derrière son cercueil et conduire à sa dernière demeure la victime des tortionnaires, des hideux chaouchs de Biribi.

    Les obsèques d’Aernoult auront lieu le dimanche 11 février.

    ***

    Le Comité de Défense sociale, qui a rempli une partie de sa tâche, ne s’arrêtera pas là. Il lui reste une autre besogne à accomplir : celle d’empêcher de faire un second cadavre d‘Émile Rousset, que le conseil de guerre d’Alger a osé condamner à 20 ans de travaux forcés pour un meurtre dont il est innocent.

    Le Comité de Défense sociale fait appel au Paris ouvrier, au Paris qui pense et qui vibre pour tout ce qui touche ses enfants, au Paris qui ne permettra pas qu’une iniquité s’accomplisse sans que s’élève sa grande voix populaire et qui voudra, par sa présence aux Funérailles d’Aernoult, rappeler qu’il est de tout cœur avec celui qui, le premier, dénonça. le crime : avec Rousset, qui devrait être au premier rang derrière le corps de son camarade.

    Il faut que dette manifestation populaire soit grandiose !

    Il faut que le peuple travailleur, qui fournit chaque année l’impôt militaire, et dont les fils — pour des peccadilles — sont expédiés aux compagnies de discipline, vienne affirmer sa résolution de ne plus servir de jouet aux gradés alcooliques et que les Biribi ont assez vécu.

    Par sa présence en masse aux funérailles de la victime, la classe ouvrière prouvera que l’époque des bagnes militaires est terminée et que les conseils de guerre — qui condamnent par ordre — ont fait leur temps.

    Peuple de Paris !

    Le Comité de Défense sociale compte sur toi !

    Ta présence derrière le corps d’Aernoult lui donnera la force nécessaire pour poursuivre la lutte et faire rendre la liberté au héros de Djenan-ed-Dar :

    à Émile Rousset

    Le Comité de Défense sociale.


    sources :

    Le Comité de défense sociale annonce dans Le Libertaire du 3 février 1912 (18e année, n° 15) : « Le comité a décidé de faire poser sur les murs de Paris un manifeste demandant à la population ouvrière d’assister en masse aux funérailles du jeune Aernoult, assassiné par les chaouchs en Algérie. Les obsèques auront lieu à Paris, le dimanche 11 février […] »

    Le texte de l’affiche parait dans Le Libertaire du 10 février 1912 (18e année, n° 16).



    [Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    [marque] Fédération communiste anarchiste

    Groupe des conscrits

    Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur

    Sans nous consulter, l’État dispose de nous, de nos libertés, de nos vies même, exigeant que nous allions faire l’apprentissage des armes de meurtre, que nous rentrions, pendant deux ans, à la Caserne.

    Servir qui ? La Patrie : nous n’en avons pas !

    Nous n’étions pas même « électeurs ». Comment aurions-nous pu approuver la loi de la conscription ? Du reste, toute loi étant restrictive de liberté, nous méconnaissons les lois, toutes les lois.

    Nous voulons la disparition des armes, l’abolition du militarisme ; nous ne croyons pas que ce soit en allant passivement à la caserne que nous atteindrons ce but. Contre cet attentat à notre liberté, nous protestons, au contraire, de la manière la plus énergique.

    Nous refusons de nous incliner. Nous refusons d’obéir !

    « C’est le devoir de tous les Français de défendre leur Patrie », nous clament, sur tous les tons, les profiteurs de tout poil.

    Les propriétaires, les patrons, les gros fonctionnaires ont une patrie ; mais nous, les opprimés, les exploités, qu’aurions-nous à défendre.

    Les privilèges de nos affameurs ? Mais ce serait par trop stupide ! Nous nous refusons absolument à jouer cette comédie, à forger nous-mêmes nos propres chaînes !

    Nous ne désertons pas par peur de la lutte ou par lâcheté. Que nos frères de travail se dressent enfin un jour contre l’autorité sous toutes ses formes, alors, nous répondrons : « Présents ! »

    Mais aujourd’hui, nous crions aux fils d’ouvriers, à tous ceux qui, ayant des intérêts communs, devraient agir de façon identique :

    N’allez pas à la caserne ! Ne contribuez pas, par votre passivité, à perpétuer ce fléau : le militarisme !

    Désertez !

    Un groupe de communistes de Paris et de la province
    Pretceille Marcel, Boulenger Eugène, Meunier Georges, Mandin Eugène, Martin, Henri, Côtte, Eugène, Lecomte Georges, Guimard Frédéric, Benoit René, Yven Gabriel, Poignault, Leblanc Pierre, Petit Édouard, Béthomme Marius, Poirier Ernest, Guillerault René, Delclasse Émile, Brédant Jules, Campion Julien, Téty J., Froissard Émile, Seillier Charles, Darras Oscar, Flora Émile, Labregère Albert, Vacquier Roger, Didier Albert, Demir Jospeh, Liégard Antoine, Nicolaï Nicolas, Édoux Léopold, Aubouy Marcel, Galin Louis, Bertrand Félix, Marpea Frédéric, Faguet François, Damon Eugène, Delorme Jean, etc., etc.

    Imprimerie Spéciale pour Affiches [marque syndicale]


    sources :

    Affiche éditée à 2000 exemplaires en 1912 [début octobre ?] pour couvrir un acte d’insoumission collective d’une quarantaine de militants réfugiés à l’étranger, (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).





    [Les anarchistes au peuple !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les anarchistes au peuple !]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Les anarchistes au peuple !

    Malgré toutes les calomnies, toutes les insanités, tous les mensonges déversés contre les anarchistes par des politiciens sans loyauté…

    Malgré la presse immonde, payée pour nous discréditer et nous faire passer pour des énergumènes, des bandits ou des fous…

    Malgré tout, nous espérons que le peuple qui souffre, le peuple qui pense, n’est pas tombé si bas dans l’erreur, qu’il ne puisse nous écouter et nous comprendre.

    C’est sans violence de langage, sans paroles outrancières, que nous nous adressons à ce peuple, auquel nous appartenons, avec l’espoir qu’il saura discerner où se trouvent ses véritables défenseurs.

    Citoyens !

    Parce que, dès les [premières] craintes de guerre, nous [… crie] aux gouvernants :
    « Halte-là ! Vous ne disposerez pas du peuple comme d’un troupeau de moutons ou c’est l’insurrection que vous déchainerez »…

    Parce que nous avons dénoncé que la guerre, quelles que soient les meilleures raisons qu’en donnent les gouvernants, n’est qu’une question d’appétits financiers où le peuple, vainqueur ou vaincu, est toujours la victime …

    Parce que, au nom de la Liberté, de l’Égalité, de la Fraternité, qui aujourd’hui ne s’appliquent que sur les murs, nous avons osé dire qu’à la guerre, ou nous avons tout à perdre, nous préférerions la Révolution, où nous avons tout à gagner …

    Parce que nous nous sommes adressés aux Femmes, aux Mères, pour leur faire comprendre que la vie des êtres chéris par elles était menacée et qu’il fallait qu’elles la défendent…

    Alors, pour se venger de notre clairvoyance et de notre prosélytisme, les gouvernants prennent prétexte de certaines paroles, de certains écrits pour jeter nos militants en prison ou les obliger à l’exil.

    Pour étouffer notre protestation véhémente, ils ne reculent même pas devant l’application de lois que la plupart d’entre eux, peu suspects d’anarchisme, ont traitées de scélérates, et dont n’avaient pas voulu se servir de précédents gouvernements bourgeois.

    Puis, le meute des journalistes, courtisans ou profiteurs, hurle et vocifère contre nous : « Sans-patrie, envieux, vendus… » Les épithètes se suivent, les menaces aussi, mais cela nous laisse froids.

    Antipatriotes ! Oui, nous le sommes. Mais, qui nous a appris à lire, à réfléchir, à penser ? Pourquoi nous en vouloir si à l’idée inconsistante de patrie, nous opposons aujourd’hui l’humanité.

    Envieux ! Non, mais conscients de nos droits, oui.

    Mais pourquoi nous avoir prêché l’Égalité, alors que la réalité s’offre à nous si brutale. D’un côté, les puissants, les jouisseurs ; de l’autre, les salariés, les parias. D’un côté, les femmes du peuple se crevant pour des salaires de famine ; de l’autre, les femmes de la haute bourgeoisie étalant insolemment leur paresse dans le luxe.

    Ou alors, que nos dirigeants soient moins hypocrites. Qu’ils proclament que tout ce qu’ils ont dit est faux. Que la Liberté, l’Égalité et la Fraternité sont des blagues.

    Qu’ils ferment les écoles, détruisent les livres et nous rejettent dans l’ignorance du premier âge !

    Vendus ! Est-ce bien aux caméléons de la politique et du journalisme qu’il appartient de nous traiter ainsi ? Ces gens-là ne comprendront jamais que des ouvriers aient un idéal et qu’ils le défendent même aux prix de privations. Ils ignorent ou feignent d’ignorer que ce n’est pas seulement en France que des anarchistes sèment leurs idées, mais aussi en Allemagne, Angleterre, Autriche, Italie, Russie, même au Japon, partout enfin ; et que partout les gouvernants les traquent, les emprisonnent ou les tuent.

    Mais la répression n’effraie pas les journalistes !

    La peine que leur causent les souffrances endurées par les militants pour leurs idées, ne peut qu’accroître leur activité. Par où les premiers chrétiens ont passé, ils passeront et triompheront.

    Ils trouvent aussi un grand encouragement dans la lâcheté de leurs persécuteurs. Ceux-ci n’osent pas confronter leurs idées avec les nôtres. Pourtant, nos Meetings, nos Réunions, nos Causeries sont libres, publics, et la tolérance y tient une grande place.

    Contre nous, ils n’ont plus qu’un seul argument : la prison.

    Cela ne suffira pas à arrêter notre propagande. Les militants qui tombent dans la lutte seront remplacés par d’autres.

    Plus que jamais, nous nous élevons contre la guerre ; plus que jamais, nous sommes prêts à tout pour l’empêcher.

    Et plus que jamais, nous invitons le Peuple à s’intéresser à ce que veulent les Anarchistes, pour que, nous connaissant mieux, il nous écoute davantage.

    La Fédération communiste anarchiste.


    sources :

    Source : Archives de la préfecture de police de Paris



    [Meeting public et contradictoire contre tout militarisme, 9 octobre 1912]

    notice :
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    [
    Meeting public et contradictoire contre tout militarisme, 9 octobre 1912]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Boudot, Édouard (1886-1974)  ; Delaisi, Francis (1873-1947)  ; Mournaud, André (1882-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste anarchiste

    [marque] Le mercredi 9 octobre 1912 — Salle des Sociétés savantes

    à 8 heures 1/2 du soir — 8, rue Danton, 8

    Meeting public et contradictoire contre tout militarisme

    sujets traités & orateurs

    Le militarisme bourgeois et la parie bourgeoise, F. Delaisi

    Le militarisme révolutionnaire et la patrie révolutionnaire, E. Boudot de la Fédération communiste anarchiste

    La révolution par la grève générale, Mournaud du Club communiste anarchiste

    Le militarisme est à l’ordre du jour. Les uns veulent le modifier et le rendre démocratique ; les autres veulent le « conquérir » aux aspirations révolutionnaires.

    Nous, nous affirmons et nous démontrons que tout militarisme est une force essentiellement réactionnaire créée pour écraser les mouvements populaires d’affranchissements. Et nous dirons pourquoi nous sommes plus que jamais antipatriotes.

    Entrée : 0 fr. 50 pour couvrir les frais

    [marque syndicale] Imprimerie […]

    Les portes ouvriront à 8 heures

    Tous aux Sociétés savantes !


    sources :

    Affiche éditée en 1912 en réponse à une conférence de Gustave Hervé en faveur du « militarisme révolutionnaire », (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).


    1912

    1912
    Affiches liées



    [Si la guerre éclate, ce que nous ferons]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Si la guerre éclate, ce que nous ferons]. — Saint-Ouen : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Butet, Marcel (1894-....)  ; Sagnol, Stéfano (1895-....)  ; Villetard, Louis
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste anarchiste — Groupe de Saint-Ouen

    Si la guerre éclate, ce que nous ferons

    Les intrigues des diplomates et de banquiers ont déchaîné dans les Balkans une guerre meurtrière, favorable aux coups de Bourse et aux intérêts des métallurgistes fournisseurs d’armes et de munitions.

    Mais maintenant que le moment est venu de se partager les dépouilles des vaincus, les puissances de la “Triple Entente” et celles de la “Triple Alliance” ne se trouvent plus d’accord, et alors il y a danger de guerre européenne.

    C’est contre cette guerre éventuelle que les travailleurs doivent s’insurger autrement que par de vaines lamentations, autrement qu’en faisant appel aux sentiments humanitaires des gouvernants, autrement que par des manifestations platoniques.

    Quand à la Fédération Communiste Anarchiste, qui groupe tous les anarchistes, elle a préparé pratiquement le sabotage de l’armée et de la mobilisation en cas de guerre.

    Nous refuserons de nous incliner !

    Nous refuserons d’obéir aux ordres de la soldatesque assoiffée de sang !

    Telle sera notre attitude en face d’un conflit armé …

    Pour la Fédération Communiste Anarchiste — Groupe de Saint-Ouen :
    Marcel Butet, Stéfano Sagnol, Louis Villetard.

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale pour affiches


    sources :

    Affiche éditée en novembre 1912.
    Source : Archives de la préfecture de police de Paris


    1912

    1912
    Affiches liées




    [Une scélératesse !]

    notice :
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    [
    Une scélératesse !]. — Paris : FRC_ - FCR_ (Fédération communiste révolutionnaire : 1910-1912), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; colonialisme  ; guerre (généralités)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Afrique
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Delaisi, Francis (1873-1947)  ; Laisant, Albert (1873-1928)  ; Laisant, Charles-Ange (1841-1920)  ; Malato, Charles (1857-1938)  ; Martin, Pierre (1856-1916)  ; Mournaud, André (1882-....)  ; Rousset, Émile (1883-1961)  ; Togny, Albert (1876-....)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste révolutionnaire

    Une scélératesse !

    Les traîtres et les bourreaux qui nous gouvernent ne veulent épargner aucune honte à ce pays. La République a déjà à son actif :

    les fusillades des travailleurs en grève ; l’application des lois scélérates ; des lois d’exception contre les fonctionnaires ; des centaines de militants emprisonnés.

    Mais à la réaction politique et sociale devait inévitablement s’associer la réaction militariste.

    Non seulement nos gouvernants ont maintenu les Conseils de guerre et Biribi, qu’ils avaient promis de supprimer, mais encore, par le bluff des aéroplanes, le clinquant des revues et retraites, le projet de rétablissement du service de trois ans, la conscription forcée des noirs, ils essaient de réveiller l’esprit militaire et fortifier l’armée.

    Pour couronner tout cela, le Parlement républicain a voté — sans aucune opposition — une loi odieuse qui envoie nos jeunes camarades coupables d’opinions antimilitaristes aux Bat’ d’Af’ et à Biribi.

    On va donc faire subir aux jeunes gens ayant un idéal élevé de justice sociale, aux jeunes ouvriers condamnés pour délit de grève, le sort du malheureux Aernoult, lâchement assassiné par les officiers [de] l’armée française, le martyre de l’héroïque Rousset.

    Camarades ! Nous ne vous convions pas à de vaines protestations. Nos jeunes camarades seront dans l’obligation de choisir : la mort lente, loin des leurs, sous le soleil d’Afrique, sous les to[…]les chao[…]bs, ou l’insoumission et la désertion.

    Auront-ils le droit […]siter ?

    À leurs frères de […]il de les soutenir en luttant contre le militarisme barbare.

    Travailleurs ! [un]issez-vous aux anarchistes pour propager l’esprit de révolte et d’indiscipline dans les armées dont nous poursuivons la destruction.

    Nous vous invitons au

    Grand meeting

    qui aura lieu

    jeudi 13 juin 1912, à 8 h 1/2 du soir

    Salle de la Maison commune, 19, rue de Bretagne

    G. Yvetot, F. Delaisi, Pierre Martin, A. Laisant, Ch. Malato, [A.] Togny, A. Mournaud

    Il sera perçu 0 fr. 20 pour couvrir [les frais]

    Placement gratuit au siège

    [marque syndicale] Imp. spéciale pour Affiches


    sources :

    Affiche éditée en 1912 contre le loi Berry-Millerand (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).

    Est-ce Albert ou Charles-Albert Laisant ?





    [Au peuple !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple !]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ marque de l’organisation ; texte ]

    texte :

    Groupe des Conscrits de 1913
    Adhérent à la Fédération Communiste Anarchiste Révolutionnaire de Langue Française

    Au peuple !

    Le moment est venu de payer l’impôt de chair humaine pour la défense de la patrie et des intérêts capitalistes.

    Les contribuables désignés pour cette monstrueuse imposition sont des jeunes gens de 21 ans et même de 20 ans. L’Idole Patrie se montre plus exigeante cette année-ci : il lui faut le double de sujets pour composer ses armées de meurtre.

    Nous, les intéressés, que devons-nous faire ?

    D’aucuns répondront : « Nous seront soldats. Nous subirons avec patience les 3 années d’esclavage qu’on nous impose, dignité. Mais, tout d’abord, nous avons peur des gendarmes, nous aimons nos parents et nous craignons l’exil. Loin de notre pays, nous nous sentons incapables de gagner notre vie. »

    Ceux qui tiendront ce langage sont le grand nombre. Ils répondront ainsi parce que leur éducation, leur instruction et l’atmosphère de préjugés et d’erreurs qu’ils ont respirée les ont fait des êtres timorés, au caractère servile, et des natures incapables de réagir contre la plus barbare des obligations sociales :
    la préparation à la guerre

    D’autres, ayant subi une condamnation à plus de 3 mois de prison pour une peccadille, un délit de grève ou de manifestation dans la rue, hésiteront à répondre à l’appel, pour ne pas tomber sous l’application de la scélérate loi du forban Millerand. Trop partiront quand même risquer, « pour un rien », les dangers de passer des Bataillons d’Afrique à Biribi.

    Enfin, nous autres anarchistes, ne tenant compte d’aucune loi, ayant le respect de notre individualité, ne voulant pas exposer notre conscience aux souillures de l’obéissance passive, nous refusant à servir les desseins criminels de nos maîtres qui veulent faire de nous des pillards, des violateurs, des fratricides et des parricides,
    nous ne seront pas soldats

    Nous ne sommes pas des lâches parce que nous ne voulons pas sacrifier notre existence au bénéfice des Gouvernants et des Capitalistes. Que demain la guerre au lieu d’être une lutte meurtrière entre travailleurs ignorants et de nationalités différentes, soit une guerre sociale entre le travail et la capital, nous répondrons : « Présents ! » Nous serons là pour nous battre au bénéfice d’une noble cause : celle de l’émancipation intégrale de tous les exploités.

    Donc, plus d’armée : jeunes gens ne soyez pas soldats ! Et vous Soldats.

    Désertez !

    Plus de casernes, Vive la Paix ! À bas la Guerre !

    Edmond Ogier, Charles Castelle, Klébert Klaux, Edmond Labrousse, Édouard Husson, Escandre, Jacques Martin, Julien Dubois, Joseph Berthe, A. Deschamp, Louis Tétart, Lucien Richard, Gaston François, Alphonse Cousin, Maurice Bertrand, Marcel Liénard, Gaston Drouet, Émile Gagnat, E. Lablonde, Jules Maire, Émile Barbé, Benoist Allard, Maurice Fister, Charles Bellet, Raymond Lamirault, Antoine Dufêtel.

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale pour affiches


    sources :

    Parue en septembre 1913. Tiré aussi en tract.
    Source : Archives de la préfecture de police de Paris



    [Comité de défense sociale : contre les trois ans]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Comité de défense sociale : contre les trois ans] / Gaston Raieter. — [S.l.] : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), (Espérance, impr. l’ (Paris : 1910-1913)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; colonialisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Maroc
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; vignettes (« Si nous avions notre gas ! », « Perdre 1 an de plus. Pourquoi ! ») sur fond de dessin par Gaston Raieter ]

    texte :

    Comité de défense sociale

    « Si nous avions notre gas ! »  « Perdre 1 an de plus. Pourquoi ! »

    Contre les trois ans

    Cent milliards ! Chiffres donnés par le ministre des finances Klotz. — ont été engloutis ces 10 dernières années pour la défense nationale. Quel gâchis ! Quel pillage ! Quel gouffre ! Ce n’était pas assez : le gouvernement, avec l’appui de la presse nationaliste et d’affaires, veut imposer à la classe ouvrière, avec de nouvelles charges financières, trois années de service militaire au lieu de deux.

    _ C’est monstrueux ! Les aigrefins du pouvoir prétendent que les nécessités de la Défense nationale exigent ces mesures. C’est faux, en temps de guerre, la loi de trois ans ne donnerait pas un homme de plus. 60.000 hommes sont, paraît-il, nécessaires pour renforcer les troupes de couverture. — Évacuons le Maroc où 80.000 hommes agonisent ; mobilisons les 25.000 fricoteurs — scribes, ordonnances, etc. — qui baillent et se trainent inutiles dans les bureaux militaires ; ajoutons les 30.000 hommes des garnisons de l’ouest et du centre, qui en temps de guerre n’ont rien à craindre du premier choc, et, cela donnera 135.000 hommes.

    _ On nous ment ! À propos du Conflit balkanique, on nous a chanté sur tous les tons les beautés de l’armée française, armée forte, puissante, invincible. Aujourd’hui, pour justifier la loi des trois ans, on nous dit : elle est faible, mal organisée, insuffisante. — Quand nous a-t-on dit la vérité ? — On invoque le vœu de la Nation… La population des campagnes à laquelle la caserne enlève la plus grande partie de ses ouvriers agricoles ; la population des villes pour laquelle les armements sont toujours onéreux, toujours néfastes : ne veulent pas de la loi de 3 ans ! — Les deux cent milles manifestants du Pré-Saint-Gervais, les milliers et les milliers de travailleurs ne veulent pas de la loi de 3 ans ! — Le jeunesse des écoles, craignant pour la bonne marche de ses études, demande un régime de faveur. Reste pour le « vœu de la nation », trois cent potaches… c’est maigre.

    _ Assez de bluff ! Classe ouvrière ! La loi de 3 ans permettra de constituer une armée rompue à l’obéissance passive, elle formera au bénéfice des patrons une gendarmerie nationale que l’on opposera aux jours de grève. Nous reverrons les criminelles journées de Fourmies, Châlon, la Martinique, Villeneuve, Narbonne, etc. — Mères de familles ! La loi de 3 ans est la cause initiale de la multiplication des envois de vos fils à Biribi ; d’assassinats, comme celui dont fut victime Aernoult ; de crimes, comme celui dont fut victime Rousset. Resterez-vous insensibles devant les nouveaux dangers qui menacent ceux que vous chérissez ? Non ! vous serez avec nous.

    _ De toutes les poitrines doivent sortir des protestations énergiques. Partout doivent s’organiser des manifestations. Devant le crime qui se prépare, aucune hésitation n’est permise.

    Tous debout contre la loi de trois ans.

    _ Camarades agissons !

    Le comité de défense sociale

    [Marque syndicale] Imprimerie communiste L’Espérance - 1 & 3, rue de Steinkerque, Paris-XVIIIe - Tél. 42[5 ?]-32


    sources :

    http://tropjeunespourmourir.com/
    http://41.media.tumblr.com/7589230040bcc492d8f1d35115beb5ba/tumblr_mwxywsRB0x1sj1s0wo2_r1_500.jpg



    [Les bandits continuent !! Conférence publique et contradictoire]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les bandits continuent !! Conférence publique et contradictoire]. — Paris : FCA_/FCAR (Fédération communiste anarchiste), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aubin, Émile "Marat" (1886-....)  ; Bonnot, Jules (1876-1912)  ; Delaisi, Francis (1873-1947)  ; Girault, Ernest (1871-1933)  ; Jacklon [jacques Long] (1890-1921 ?]  ; Jacquemin, Eugène (1876-1930)  ; Martin, Pierre (1856-1916)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste anarchiste — Groupe du XVe

    Les bandits continuent !!

    Pendant que la mère sur son lit de souffrance est aux prises avec les douleurs de l’enfantement, des bandits, qui n’ont pas l’excuse d’un Bonnot, travaillent à la perfection des engins de massacre.

    Le meurtre est à l’ordre du jour.

    Les dirigeants foulent aux pieds la fraternité et nous mettent des baïonnettes dans les mains pour que nous satisfaisions leurs bas instincts, en massacrant nos camarades grévistes on nos frères d’Outre-Rhin.

    pour mieux encrer en nous l’amour de la patrie derrière lequel ils abritent leurs meurtres infâmes, ils veulent réappliquer le service de trois ans.

    Voilà l’aboutissement de quarante ans de parlementarisme, de quarante ans de promesses.

    Le peuple en a assez d’être dupe, il n’acceptera pas ce retour au chauvinisme idiot.

    Ce que les bourgeois appellent patrie, c’est ce qu’ils possèdent ; leurs coffre-forts, leurs champs, leurs forêts, leurs habitations d’où ils expulsent les ouvriers quand ils sont dans la misère.

    Ce que les ouvriers appellent leur patrie, c’est aussi ce qu’ils possèdent et comme ils n’ont rien, ils n’ont donc pas de patrie.

    Ah ! Les prolétaires ont des enfants et ce sont ces enfants que les bourgeois veulent prendre pour défendre leurs biens ou a[… voler ?] celui des autres.

    Et bien que les dirigeants le sachent, les enfants du peuple ne marcheront pas, parce que les enfants du peuple ne sont pas des assassins.

    Tu viendras, camarade, le crier bien haut, avec nous, à la

    Conférence publique et contradictoire

    Le samedi 29 mars 1913, à 8 heures 30 du soir

    Maison des Syndiqués du XVe, rue Cambronne, 18

    sera traité

    les crimes de la patrie

    orateurs inscrits

    F. Delaisi — E. Girault — Pierre Martin — E. Aubin — Jacklon — Jacquemin

    Entrée : 1,25 pour les frais. Gratuite pour les femmes et les enfants

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale pour affiches


    sources :

    Affiche éditée en 1913 après le verdict des assises dans l’affaire des « bandits tragiques » (ou « bande à Bonnot »), (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).







    [Grand meeting antimilitariste]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Grand meeting antimilitariste]. — Lyon : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 123 × 85 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : Mundaneum (Mons)
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; justice
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Berthet, Nicolas (1875-1930)  ; Pioch, Georges (1873-1953)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Bourse du Travail
    Comité de Défense Sociale
    section lyonnaise

    Camarades

    le militarisme, que l’on croyait vaincu sur les charniers humains, jette à nouveau son cri de victoire.

    Des milliers d’hommes, qui avaient eu l’espérance de devenir libres, sont toujours sous ses griffes, et le Moloch en absorbe à nouveau des dizaines de milliers sous sa férule, pendant que les bras manquent de partout pour subvenir aux besoins des humains.

    Cependant, la militarisme n’est facteur que de haines et de guerres, et l’exemple est encore récent à la mémoire de tous de ses crimes innombrables.

    Le laisser subsister n’est pour la classe ouvrière que l’annonce de nouveaux deuils et pour le monde de plus grandes misères.

    Ses victimes :
    Ceux des prisons militaires, ceux des bagnes d’Afrique et de France, les morts crient justice et châtiment.

    Pour marquer votre haine et votre mépris de cette institution surannée, vous assisterez tous au

    Grand meeting antimilitariste

    qui aura lieu le
    samedi 27 mars 1920, à 20 h 30
    Grande salle de la Bourse du travail

    avec le concours des camarades

    Georges Pioch

    du Comité de Défense Sociale de Paris

    Berthet, Fourcade

    du Comité de Défense Sociale de Lyon

    et des camarades du Comité de Défense Sociale

    Participation aux frais : 0,50

    [marque] Lyon. — Imprimerie de Perrache, A. Traquet, cours Suchet, 18


    sources :
     

    [ca  1920]
    Affiche liée