1898

 

 

30 affiches :

 

    [1870 - XX settembre - 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    1870 - XX settembre - 1898]. — Buenos Aires : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 65 × 45 cm.

    • Affiches par pays  : Argentine
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : religion et spiritualité (en général)  ; répression  ; solidarité
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Italie : histoire : —>1872
    • Noms cités (± liste positive)  : Gori, Pietro (1865-1911)
    • Presse citée  : Avvenire (Buenos Aires), l’
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    testo

    texte :

    1870 - XX settembre - 1898

    Italiani !

    Il martirologio del popolo italiano non si chiuse colla data del venti settembre 1870. Il Quirinale - succeduto al Vaticano - dopo aver qualificato par una [baloussada ?] la rivendicazione di Roma all’Italia, categgiandola con tutti i mezzi suggeriti da una politica ipocrita e antinazionale, ne ha continuato l’esecranda missione nella tirannide politica e sociale, lasciando arbitro il pontefice nelle assurdità religiose et libero di cospirare ai danni del paese.

    Da tutte le isole, da tutti gli stabilimenti penali d’Italia son grida angosciose di oppressi che giungono a noi invocanti il conforto della solidarietà.

    Il dispotismo regio ha stesso maggiormente la sua rete funerea ed ha orbato a migliaia, bambini e spose, del padre et del compagno.

    Il Pensiero non pote ancora « in Italia » spezzare le catene secolari ; ancora i suoi martiri si contorcono nei ceppi che l’Evo Medio lego in retaggio alla Corte Italiana.

    Cittadini !

    Il XX settembre di quest’anno, dopo le recenti repressioni sanguinose la ogni parte d’Italia e giorno di lutto per gli animi liberi.

    Raccolti in un solo pensiero vogliamo lo sguardo ai nostri fratelli oppressi - non feste, non gazzarre - insultanti sarcasmi per le vittime della più brutale reazione ; un voti a che catene e ceppi [debbato ?] presto cadere infranti.

    Progreso de la Boca. Semanario de Boca y Barracas • Circulo Internacional de Estudios Sociales • Circolo Italiano Socialista • Club Giordano Bruno (Boca) • Associazione Anticlericale (Boca) • Alleanza Repubblicana (Boca) • Circolo Mazzini (Boca) • Circolo Ugo Bassi (Boca) • Centro Repubblicano • L’Amico del Popolo. Giornale repubblicano • L’Avvenire. Periodico Comunista-Anarchico • La protesta humana : periódico anarquista • Ciencia social. Revista de sociologia, artes y letras • La vanguardia • Circulo Obrero Israelita • Circulo Obrero Socialista • Circulo de Estudios Sociales • Circulo Carlos Marx • Los Hijos del Mundo (Almagro) • Grupo Né dio né padrone (Barracas) • L’Agitazione (Barracas) • Gruppo Libertario (Barracas) • Grupo Violenza contro la violenza dominante (Barracas) • Gruppo La Luz • L’Egalité communiste anarchiste • Grupo los Acratas (Barracas) • Sociedad Cosmopolita de Resistencia y colocación de Obreros panaderos • Sociedad Cosmopolita de Resistencia de Obreros Qurtidores

    Nota — […]

    Avv. Pietro Gori - Prof. [Orzio XX ?] - Adriano [Patroni ?] - E. [Dickmann ?]

    Ingresso gratis.

    [Imp. Popular,]


    sources :

    https://search.iisg.amsterdam/Record/971923


    1899
    Affiche liée


    [Au peuple]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple]. — Marseille : les Hommes libres (Marseille), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : capitalisme et anticapitalisme  ; délégation de pouvoir (élections)  ; racisme et antiracisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le  ; Libertaire (1898), le
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Au peuple

    C’est à toi, Peuple, à toi si souvent trompé, que s’adressent ces quelques vérités. Il est bon que tu les entendes, à cette heure, alors qu’une fois de plus tes oppresseurs, Puissants de la Finance, du Sabre ou de la Croix, veulent égarer ta raison par les mensonges de l’antisémitisme.

    On te dit tous les jours : « Le Juif est ton ennemi. » Tous les matins, dans les journaux, ici même sur ces murs, tu vois dénoncer un « péril juif ».

    Peuple on te troupe,

    Ton ennemi n’est pas le juif, « Le péril juif » dont on te menace n’existe pas pour toi.

    Quant à l’Antisémitisme, à la faveur duquel certains de tes exploiteurs essaient de rejeter sur d’autres les responsabilités qu’ils assument, c’est un leurre, une duperie.

    Le capitalisme, qu’ils soit juif ou chrétien, français ou étranger. Voilà ton ennemi véritable.

    Que t’importent à toi, peuple, les querelles de religion, de race ou de nationalité ! Sur la terre, où le soleil luit également pour tous, il n’y a que deux sortes d’hommes : ceux qui peinent pendant toute une vie de misère et ceux qu’enrichit tout ce labeur.

    Contre ces derniers, peuple, lève-toi : fais entendre ta voix puissante et réponds aux clameurs antisémitiques par ces cris de vérité et de justice :

    Guerre au capital, quel qu’il soit !

    Guerre à tous les oppresseurs, quelle que soit leur race, leur nationalité ou leur religion !

    Un groupe d’Hommes Libres.

    Marseille. — Imprimerie spéciale du Libertaire, 26, rue Sainte.


    sources :
     


    [Au peuple souverain, faut-il voter ? Non. Pourquoi ? : ballotage du 22 mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple souverain, faut-il voter ? Non. Pourquoi ? : ballotage du 22 mai 1898]. — Clichy ; Levallois-Perret : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 61 × 42 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Ballotage du 22 mai 1898 — Troisième circonscription de l’Arrt. de St-Denis

    Au peuple souverain

    Faut-il voter ? Non. Pourquoi ?

    Parce que nous somme bernés depuis longtemps par la collection de fumistes qui quêtent vos suffrages sous les appellations les plus variées :

    Républicains, Radicaux et Socialises, — voire même Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire.

    L’étiquette de fait rien, — ce sont les “25 fr.” et les “pot-de-vin” qu’ils visent.

    La République bourgeoise d’aujourd’hui ou la République socialiste de demain, promise par les doreurs de pilules qui sont candidats et veulent être élus, c’est du même tonneau.

    Vous avez à choisir entre des capitalistes qui veulent conserver leur capital acquis en pressurant Populo et des farceurs qui cherchent à leur tout à devenir des capitalistes et qui voient dans la galette parlementaire le moyen commode de vivre grassement aux dépens de tous les travailleurs à qui ils ont monté le job ?

    Ne choisissez pas, camarades,
    Ne votez pas !
    Ne vous donnez pas de maîtres !

    En 1893, séduit par les doctrines “socialistes” l’arrondissement de St-Denis a nommé 3 révolutionnaires sur 5.

    Qu’ont-ils fait ces sinistres blagueurs pour le bien du peuple ? Rien.

    Eux, des révolutionnaires, allons donc !

    La Révolution, quand son heure aura sonné, aura pour but de supprimer justement tous ces solliciteurs de mandat ; elle aura pour but de donner à l’homme sa liberté pleine et entière. Tant qu’il y aura un État, tant qu’il y aura une Commune, il y aura des maîtres du peuple.

    Si nous avions à choisir pour mettre en notre étable entre un cochon gras et un cochon maigre… nous choisirions le cochon gras, parce qu’il coûterait moins cher à entretenir que le maigre qui se jetterait avec avidité sur votre pitance.

    Mais nous de voulons ni de l’un ni de l’autre, nous voulons l’homme libre […] terre […] individu à un autre individu.

    Aux socialistes révolutionnaires

    Vous qui ne prenez pas au sérieux votre rôle de “Souverains” mais qui vous passionnez pour un programme et pour un candidat, savez-vous que par votre attitude dans la lutte électorale vous assumez la responsabilité de toutes les iniquités qui se perpétuent ? Savez-vous que cette action constitue une très réelle complicité ?

    Apprenez que l’Autorité n’a pas que des partisans, elle a aussi des adversaires. Ses crimes dans la passé, son impuissance dans le présent, ses dangers dans l’avenir ont armé formidablement contre elle tout ceux qui, soucieux de vivre en paix et en joie lui ont voué une haine implacable et sont résolus à lui livrer une guerre sans relâche.

    N’écoutez donc ni les promesses des bourgeois d’hier, ni celles des bourgeois de demain qui s’intitulent révolutionnaires.

    N’allez pas au scrutin i

    Dites-vous bien que les uns ne valent pas mieux que les autres. Que ce soit Renou, Verbeckmoes ou Marquez (le rallié) c’est toujours l’Autorité, c’est-à-dire le contraire de la liberté.

    Allons ! debout, camarades de chaîne et de misère, que chaque candidat trouve devant lui un anarchiste décidé à lui faire rentrer dans la gorge ses flagorneries. Que partout l’écho retentisse du seul mot d’ordre humanitaire : Révolte contre les maîtres !

    Et jusqu’à ce que sonne l’heure, ne votons pas. Abstention ! Abstention !

    Et nous ne verrons plus, quand toute la masse comprendra bien son intérêt et n’élira pas de maîtres, les Panama, les chemins de fer du Sud, les affaires Dreyfus et Zola.

    Quand nous n’élirons plus personne, nous ne verrons plus de pareils scandales, parce que l’homme en pleine possession de sa liberté intégrale ne sera plus embarrassé pour vivre et touchera le bonheur par la liberté, par la complète indépendance.

    Le suffrage universel est le plus grande fumisterie de ce siècle.

    Il n’a rien donné au peuple ; il a paralysé au contraire en lui le sentiment de la naturelle justice qui provoque la révolte contre l’oppression. Il a permis le changement des maîtres, il a laissé sunsister les chaînes de l’esclavage, il les a même reforgées de nouveau plus solides et plus lourdes !

    Est-ce vrai ? — Oui.

    Alors, ne votons point.

    Et crions tous :

    Vive l’Abstention !

    Les libertaires de Clichy-Levallois

    Vu, le candidat pour la rime : Jean Bouchet

    Paris. — Imp. Grandidier, 15, rue Levieuville.


    sources :

    L’adresse de l’imprimeur est celle du Père Peinard.



    [Au populo]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au populo]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 43 × 32 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Élections législatives du 8 mai 1898

    Au populo

    Mince de scie, nom de dieu, encore des élections !

    M’est avis que nous devrions en avoir soupé et être dégoûtés en plein de la politique.

    Les députés sortants nous ont assez prouvé que c’est une sacrée infection et il ne faut plus s’y laisser prendre ; les nouveaux seront du même tonneau que les anciens. À défaut d’amour pour le populo, ils en pinceront bougrement pour les chèques. C’est le métier qui veut ça.

    Donc, il n’y a pas à hésiter pour choisir dans la chiée de candidats, — sortis de partout, kif-kif les crapauds par la pluie, — envoyons aux pelotes ces fumistes, dont le meilleur ne vaut pas un pet de lapin et qui n’ont qu’un but : bien vivre aux dépens du travailleur.

    Qu’ils soient réactionnaires, ralliés opportunards, radigaleux ou socialos, c’est tous des pognonistes.

    Oh ! avant le vote, ils sont patelins en diable et pour un peu vous suceraient les doigts de pied. Une fois élus, barca, ils se foutent de nous ; parbleu, ils sont nos maîtres ! En effet, quel est le turbin des bouffe-galette une fois installés à la Chambre ? Fabriquer des lois, toujours contre le populo, au profit des riches.

    Les lois, voilà ce qui fait notre malheur. Il est temps d’enrayer le mouvement.

    Pour ça, ne votons plus, soyons nous-mêmes et prouvons que nous avons plein le dos des fumisteries politiques, que nous ne voulons plus engraisser tous ces parasites.

    S’abstenir, c’est affirmer qu’au lieu de moisir dans la misère, on veut manger à sa faim, avoir des habits selon les saisons, un logement confortable, du travail selon ses forces, que tout être valide doit produire, s’il veut manger et ne doit pas vivre aux dépens du producteur.

    Et tous nous serons heureux. Mais pour ça plus de gouvernance, cette mécanique qui opprime le faible et soutient le fort et que sanctionne le bulletin de vote.

    Tout à tous,

    La terre aux paysans, l’usine aux ouvriers, la mine aux mineurs, il nous faut ça.

    Plus de patrons, nous pouvons vivre sans eux, qu’ils essayent de vivre sans nous.

    C’est-il en votant que nous arriverons à ça ? Non.

    Quel est le bine-être que nous a donné le bulletin de vote ?

    Royauté, Empire, République se succèdent, ça change de nom et c’est tout.

    Connaissons nos droits et nous pourrons nous passer de tous ceux qui veulent faire notre bonheur et qui profitent de notre ignorance pour nous prendre : force, santé, jeunesse, intelligence.

    Une fois vieux, nous crevons dans la misère. Pour lors, au lieu de voter, alignons-nous pour la

    Révolutions Sociale…

    Les libertaires des quatre-chemins

    Vu, le candidat pour la frime :

    Paris. — Imp. Grandidier, 15, rue Lavieuville


    sources :

    Texte identique à une affiche de 1893.

    L’imprimerie Grandidier est à l’adresse d’Émile Pouget. Affiche parue avec Le Père Peinard n° 79 (24-avril-1er mai 1898) où lest imprimé le commentaire :

    LES AFFICHES DU PÈRE PEINARD
    Avec ln présent numéro, les copains se rinceront l’ail de l’affiche du Père Peinard au Populo que leur marchand a dû leur délivrer en prime, avec le caneton.
    Mais Il ne suffit que de s’en rincer l’œil soi-même.
    Foutre non ! Il faut la coller sous le nez des bons bougres qui ont encore les lucarnes farcies de bouze do vache et, pour ça, le mieux est de la coller sur les murs.
    Par quantités, l’affiche du Père Peinard au Populoa est expédiée aux prix suivants :
    Le cent, franco, 1 fr. 50.
    Aux copains qui pourront s’en payer un millier, le mille sera expédié, .franco, pour 13 francs.
    Pour que les affiches puissent être collées sans timbres, elles doivent être signées par un candidat. Et comme il y a dans l’arsenal légal une garce de loi interdisant à un type de se porter candidat dans plus d’une circonscription, il s’en suit qu’il faut autant de candidats que de circonscriptions. D’un bout de la France à l’autre il y a à peu prés 600 bouffe-galette à nommer — et foutre, pour bien faire, il faudrait qu’il y ait à peu près autant de candidats abstentionnistes qui se fichent dans les jambes des ambitieux, candidats pour de bon.
    Être candidat nécessite quelques formalités remplir. Les voici résumées :
    On se fend d’abord d’une babillarde ainsi conçue :
    Je soussigné, Tartempion, demeurant rue des Pommes-Cuitas, à Tel-Endroit,
    Vu la loi du 17 juillet 1889,
    Déclare nue porter candidat aux élections législatives du 8 mai 1898, dans la circonscription de Trifouilly-les-Chaussettes, département des Andoulliards.
    Fait à Tel-Endroit, le… 1898.
    Signé : Tartempion.
     
    On laisse sécher ; puis, on s’en va à la mairie, accompagné de deux témoins qui doivent parapher eux aussi la déclaration de candidature afin de certifier que Tartempion est bien Tartempion et il n’y a plus qu’à réclamer le cachet de mossieu le maire — cachet qui s’obtient illico.
    Ensuite, il ne reste qu’à envoyer la déclaration de candidature au préfet du département ousqu’on se colle candidat, — et dans les quarante-huit heures on reçoit un récépissé de la Déclaration de candidature… On peut dès lors se foutre en campagne et coller des affiches à tire-larigot !
    À supposer qu’un copain de Paris veuille se porter candidat à Saint-Quentin ; s’il perche dans le XVIIIe. il ira faire viser sa déclaration à la mairie du XVIIIe et il l’expédiera ensuite au préfet de l’Aisne qui lui enverra le récépissé.
    Si le copain en question veut se porter à Paris c’est — toujours après le visa de la mairie — au préfet de la Seine qu il doit expédier sa déclaration.
    Ça fait, on est candidat !
    On n’a donc plus qu’à opérer : si c’est des affiches du Père Peinard au Populo qu’on veut fiche sous le blair des prolos, on colle son nom au bas des affiches, à un coin laissé en blanc, soit avec un timbre humide, soit tout bonnement à le plume : « Vu, Taricrnpion, candidat pour la circonscription de Trifouilly les Chaussettes. »
     

    —O—

     
    Dans les petits patelins, plus que crans les grandes villes, il y a des copains qui, pour ne pas perdre leur boulot, ne pourront pas se risquer À se bombarder candidats.
    Les frangins en question se trouveront donc dans le pétrin et, s’il n’y avait pas un joint pour leur dégotter un candidat, ils seraient obligés de coller des timbres sur les affiches, — et ça couterait chérot !… Et, du coup, co serait du pognon bougrement mal dépensé.
    Pour tourner la difficulté, le père Peinard fait appel à l’initiative des copains : que ceux qui s’en foutent, — tant de Paris que de province, — ceux qui ne craignent pas pour leur situation, fassent parvenir leur nom et leur adresse aux bureaux du Père Peinard, de façon qu’on puisse leur Indiquer un patelin où, en s’y bombardant candidats, ils faciliteront la propagande aux anarchos de l’endroit.

    1893
    Affiche liée


    [Certamen socialista libertario : concurso literario internacional]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Certamen socialista libertario : concurso literario internacional]. — La Plata : Progreso y libertad (La Plata), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 36 × 52 cm.

    • Affiches par pays  : Argentine
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : littérature (généralités)  ; mouvement anarchiste : rencontres internationales
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Alliaume, E.  ; Berri, Francisco  ; Chaux, Vizconde de  ; Illenatnom [Montanelli], J.  ; Mediano, P.  ; Palmiro (Burgos)  ; Pórtici, Rafael  ; Reis, J. de  ; Sanjurjo Rodríguez, José
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texto ]

    texte :

    Certamen socialista libertario

    concurso literario internacional

    A los obreros en general, á los estudiantes y hombres de ciencia y la prensa en particular, se les invita á concurrir á las sesiones de este concurso que se celebrarán en los días 14 y 15 de mayo, á las p. m. en al salon del Club Francés, calle 4 entre 45 y 46.

    Temas propuestos para este concurso literario :

    Tema I — “División del trabajo en la actualidad, sus causas, beneficios ó perjuicios que reporta á los trabajadores. Las Artes y Oficios en la sociedad futura.”
    Desierto.

    Tema II — “La familia en la anarquía.”
    Definiciones presentadas á este tema : Palmíro, de Burgos (España).

    Tema III — “Antagonismo entre la ciencia y el principio de autoridad.”
    “A demostrar que :
    “Siendo la ciencia la enemiga natural y declarada de toda falsedad y opresión, por ser esencialmente filantrópica é investigadora de la verdad, por consecuencia de este antagonismo, es el primer factor del progreso en todas sus manifestaciones, y su desarrollo, su difusión, el mejor medio para regenerar á la sociedad, hallanando el camino á la revolución social, inevitable, y el mas firme sostén de la sociedad futura.”
    Definiciones presentadas : Vizconde de Chaux, de Madrid.

    Tema IV — “El Colectivismo, el Comunismo y el Individualismo, origen é importancia actual y futura de ésta 8 tres teorías socialistas, ¿cual de ellas está mas en armonía con los principios de la Anarquía ?”
    Definiciones : Palmiro, de Burgos, Vizconde de Chaux, de Madrid. — P. Mediano, de Villa Catalinas.

    Tema V — “La niñez en la sociedad futura.”
    Definiciones : J. Sanjurjo, de Coruña. — Palmiro, de Burgos. — F. Berti, de Montevideo. — J. de Reis, de Porto (Portugal).

    Tema VI — “Táctica y medios de hacer fructífera propaganda anarquista entre las masas trabajadoras apesar de las leyes especiales que la prohíben.”
    Definiciones : Palmiro, de Burgos. — J. Sanjurjo, de Coruña.

    Tema VII — “El amor libre.”
    Definiciones : E. Alliaume, de Montevideo. — Palmiro, de Burgos.

    Tema VIII — “¿Es necesaria la organización ?”
    Definiciones : Palmiro, de Burgos.

    Tema IX — “Cual es más eficaz para la emancipación de la clase obrera, ¿la acción Política ó la acción Revolucionaria ?”
    Definiciones : E. Alliaume, de Montevideo. — Palmiro de Burgos.

    Tema X — “Funcionamiento de la Sociedad en Comunismo Anárquico.”
    Definiciones : Vizconde de Chaux, de Madrid. — Palmiro, de Burgos.

    Tema XI — “Ciencias útiles, influencias de las mismas para con el próximo movimiento revolucionario, desenvolvimiento de estas ciencias en la sociedad del porvenir.”
    Desierto.

    Tema XII — “Modo de establecer escuelas elementales libertarias, y medios de sostenerlas. Beneficios que reportaría á la causa del progreso y de la emancipación humana, esta instrucción dada á la niñez.”
    Desierto.

    Tema XIII — “Lámina al lápiz y en cartulina simbolizando la Anarquía y sus mártires : Himno dedicado á la misma.”
    Trabajo presentado : Rafael Pórtici, de La Plata.

    Tema XIV — “Cual la misión de los anarquistas frente cualquier movimiento revolucionario.”
    Definiciones : J. Illenatnom, de Lisboa.

    La Plata, Mayo de 1898

    El grupo iniciador Progreso y libertad

    Imp. San Martín, calle 49 entro 8 y 9


    sources :

    IISG
    Palmiro = V. García ; J. Illenatnom = Montanelli ; F. Berti = Francisco Berri ?



    [Chauvinard]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Chauvinard] / Lapiz. — Paris : les Temps Nouveaux, (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (lithogr. ), coul. (quatre ou plus ) ; 65 × 32 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CÉDIAS - Musée social (Paris)  ; CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; colonialisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Grave, Jean (1854-1939)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ imagerie en 13 vignettes : dessin de Lapiz, texte de Jean Grave ]

    texte :

    Imagerie des Temps nouveaux — Planche n° 1

    Chauvinard

    [vignettes numérotées]

    1. Chauvinard tire au sort. — 2. Le jour du départ arrivé, les parents commencent à s’apercevoir que la Mère-Patrie prend plus qu’elle ne donne. — 3. Chauvinard commence à prendre un avant-goût du troupeau. — 4. I1 s’initie aux intelligentes manœuvres et à la politesse militaire. — 5. Il s’habitue de plus en plus à être mené en troupeau comme le bétail. 6. Et aux longues stations stupides. — 7. L’État lui sert généreusement la pâtée. — 8. Mais la cantine est là pour aider à l’abrutissement. — 9. Aux colonies, il est un héros ! — 10. Mais le nègre est un animal méchant qui, parfois, se défend. — 11. Sa maigre pension étant insuffisante, il mendie. — 12. Les gendarmes l’arrêtent. 13. Emprisonné, il commence à comprendre que l’organisation sociale ne profite aux uns qu’au détriment des autres.

    J. GRAVE, Imprimeur-Éditeur, 140, rue Mouffetard, Paris.


    sources :

    Affiche parue insérée dans Les Temps nouveaux, 4e année, n° 15 (6-12 aout 1898).



    [Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure, sujet traité : Dreyfus est innocent !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure, sujet traité : Dreyfus est innocent !]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : armée  ; justice  ; procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Faure, Sébastien (1858-1942)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus  ; conférence, débat…
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Le Libertaire

    Théâtre Moncey
    50, avenue de Clichy

    Le samedi 3 septembre 1898, à 8 heures et demie du soir

    Conférence publique et contradictoire par Sébastien Faure

    sujet traité

    Dreyfus est innocent !

    Aux hommes libres !

    Oui, Dreyfus est innocent !

    Tous ceux qui ont impartialement étudié l’affaire sont acquis à cette conviction.

    La vérité éclaté aujourd’hui si lumineuse, si écrasante, que l’État-Major et ses complices en sont épouvantés.

    Les feuilles Saint-Dominicaines auront beau mettre tout en œuvre pour perpétuer l’erreur, elles auront beau couvrir d’insultes les défenseurs du droit, il faudra bien que le monument de mensonges et de crimes édifié par les Mercier, les Henry, les du Paty de Clam et les Esterhazy s’effondre un jour ou l’autre.

    Il dépend des hommes de cœur et d’énergie que ce jour soit proche. C’est à ceux-là, à tous, quelles que soient leur religion, leur race, leurs opinions politiques et leur situation sociale, que je m’adresse.

    * * *

    Il faut que toutes les responsabilités soient établies.

    Il faut que chacun — si haut placé qu’il soit — supporte le poids de ses fautes.

    Il faut que la conscience publique se soulève et exige la vérité tout entière.

    Des décisions prises par des militaires, j’en appelle au bon sens des hommes libres. Des arrêts prononcés par les Conseils de guerre, j’en appelle à la justice du Peuple.

    * * *

    Ma certitude est complète, ma conviction inébranlable. J’irai partout propager la vérité et je ne m’arrêterai que lorsque celle-ci sera triomphante.

    Que tous ceux qui sont pénétrés de la confiance qui m’anime fassent de même, et bientôt si formidable sera l’effort, que l’indignation universelle réclamera et accomplira la liquidation sociale démontré.

    Sébastien Faure

    Mes conférences sont toujours contradictoires. J’invite tout spécialement à celle-ci — et pour y prendre la parole si bon leur semble — les Nationalistes et les Antisémites.
    S’ils ont confiance en leurs affirmations, qu’ils viennent les soumettre à la discussion publique.
    Sébastien Faure.

    Entrée : Premières, 1 fr. — Secondes, O fr. 50

    Nota. — Cette liage ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 0 fr. 12 centimes.

    Imprimerie spéciale du Libertaire, 10, rue Flocou, Paris


    sources :

    Parue au dos du Libertairen° 145 (4-10 septembre 1898).





    [Des libertaires chalonnais aux travailleurs : élections législatives de mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Des libertaires chalonnais aux travailleurs : élections législatives de mai 1898]. — Chalon-sur-Saône : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 63 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives de mai 1898

    Des libertaires chalonnais aux travailleurs

    Les dirigeants vous appellent aux urnes. Les écouterez-vous ? Sanctionnerez-vous encore votre esclavage ?

    Combien vous faudra-t-il d’années pour vous convaincre de la stérilité du suffrage universel ?

    Une fois de plus vous allez confier à des intrigants ou à des imbéciles le soin de penser, d’agir et de parler en votre nom.

    De nouveau retentiront à vos oreilles ces mots magiques : Patrie ! Représentation nationale ! Souveraineté du peuple ! et autres duperies avec lesquelles on fascine le peuple.

    Nous constatons cependant avec un certain plaisir que le système électoral organise, car le public se désintéresse complètement des élections.

    Il n’y a plus de réunions passionnées ! Il n’y a plus d’ardentes polémiques oratoires !

    La lutte électorale est morne et l’agitation est restreinte aux candidats et à leurs courtiers d’élections.

    L’heure des explications est venue !

    Camarades,

    Si la servitude n’a pas annihilé en vous tout esprit d’indépendance, si les politiciens n’ont pas détruit en vos cerveaux toute idée d’émancipation et de dignité.

    Soyez des hommes et non des machines !

    Ne votez pas, sans demander à vos candidats, bleus, blancs ou rouges, la preuve qu’ils peuvent faire quelque chose pour le peuple en général et pour les travailleurs en particulier ;

    Ne votes pas, sans exiger la preuve de ce qu’ils appellent des réformes.

    Ces preuves, les candidats ne vous les fourniront pas ! Donc ne votez pas !

    Sachez surtout que, quelle que soit la forme du gouvernement qui vous régisse, à quelque couleur qu’appartienne votre candidat, — en un mot que vous votiez blanc ou noir — vous n’obtiendrez jamais rien, tant qu’existera le régime du salaire et la propriété individuelle.

    Les modifications législatives et gouvernementales ne changeront rien à la situation économique des travailleurs.

    Ce qu’il faut c’est une transformation sociale ! Elle est devenue nécessaire et fatale !

    On vous appelle Peuple souverain ! Et, chaque jour, vous obéissez à des lois iniques ; on vous accable d’impôts, de vexations, d’injustice… À quoi donc se résume votre souveraineté ? Vous devriez commander et il vous faut obéir sans cesse !

    Vous voyez donc bien que votre souveraineté est un leurre !

    Camarades ! Voulez-vous avoir les mains nettes et la conscience tranquille ? Voulez-vous ne plus avoir votre part de responsabilités dans les futurs Panamas, les futurs Fourmies et les futurs Madagascars ? Voulez-vous ne plus contribuer au maintien de toutes les misères et de toutes les iniquités ? N’abdiquez pas vos droits !

    Si vous voulez rester des esclaves, allez aux urnes !

    Si vous voulez devenir des Hommes Libres.

    Ne votez pas !

    Des libertaires aux travailleurs.

    vu : le candidat pour la forme :

    Imprimerie du Père Peinard 15 rue Lavieuville Paris


    sources :
     


    [Dreyfus est innocent ! : conférence par Sébastien Faure]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Dreyfus est innocent ! : conférence par Sébastien Faure]. — Marseille : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
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    • Liste des thèmes  : justice
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    • Noms cités (± liste positive)  : Faure, Sébastien (1858-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus  ; conférence, débat…
    notes :
    descriptif :


    [ texte (annonce de conférence) ]

    texte :

    Marseille. — Salle Rossi, aux Chartreux — Marseille

    Le lundi 26 septembre 1898, à 8 heures et demie du soir

    Conférence

    publique et contradictoire par

    Sébastien Faure

    sujet traité :

    Dreyfus est innocent !

    Aux hommes libres !

    Oui, Dreyfus est innocent !

    Tous ceux qui ont impartialement étudié l’affaire sont acquis à cette conviction.

    La vérité éclate aujourd’hui si lumineuse, si écrasante, que l’État-major et ses complices en sont épouvantés.

    Les feuilles Saint-Dominicaines auront beau mettre tout en œuvre pour perpétuer l’erreur, elles auront beau couvrir d’insultes les défenseurs du droit, il faudra bien que le monument de mensonges et de crimes édité par les Mercier, les Henry, les du Paty de Clam et les Esterhazy s’effondre un jour ou l’autre.

    Il dépend des hommes de cœur et d’énergie que ce jour soit proche.

    C’est à ceux-là, à tous, quelles soient leur religion, leur race, leurs opinions politiques et leur situation sociale, que je m’adresse.

    ***

    Il faut que toutes les responsabilités soient établies.

    Il faut que chacun — si haut placé soit-il — supporte le poids de ses fautes.

    Il faut que la conscience publique se soulève et ecige la vérité toute entière.

    Des décisions prises par des militaires, j’en appelle au bon sens des hommes libres. Des arrêts prononcés par les Conseils de guerre, j’en appelle à la justice du Peuple.

    ***

    Ma certitude est complète, ma conviction inébranlable. J’irai partout propager la vérité et je ne m’arrêterai que lorsque celle-ci sera triomphante.

    Que tous ceux qui sont pénétrés de la confiance qui m’anime fassent de même, et, bientôt, si formidable sera l’effort, que l’indignation universelle réclamera et accomplira la liquidation sociale démontrée nécessaire.

    Sébastien Faure

    Mes conférences sont toujours contradictoires. J’invite tout spécialement à celle-ci — et pour y prendre parole si bon leur semble — les nationalistes et les antisémites.

    S’ils ont confiance en leurs affirmation, qu’ils viennent les soumettre à la discussion publique.

    Sébastien Faure

    Entrée : 50 centimes


    sources :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9bastien_Faure#/media/File:Dreyfus_est_innocent.jpg



    [Édouard Caris, candidat abstentionniste : élections législatives du 8 mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Édouard Caris, candidat abstentionniste : élections législatives du 8 mai 1898]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

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    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Caris, Édouard
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives du 8 mai 1898

    Première circonscription du XVIIIe arrondissement. — Quartier des Grandes-Carrières

    Édouard Caris, candidat abstentionniste

    Peuple réfléchis !

    En ce moment de période électorale, les murs sont garnis d’affiches, toutes plus alléchantes les unes que les autres. On te fait des promesses, on te supplie : prend garde, les dents des loups sont usées, ils ne peuvent plus te mordre sans que tu leur en pose de nouvelles ; c’est pourquoi ils se font doux et suppliants.

    Hier encore, ils te mordaient ; aujourd’hui ils t’implorent. Seras-tu assez fou pour leur poser un nouveau dentier ?

    Réfléchis ! Dois-tu voter, oui ou non ?

    Si tu votes, tu obtiendras de nouvelles lois, desquelles tu ne pourras te peindre quand elles te frapperont, car tu auras nommé des maîtres pour les faire. Si ton candidat ne passe pas, tu seras le joueur malheureux, mais tu n’auras pas le droit de te plaindre ; car seul celui qui n’a pas joué a le droit de ne pas vouloir payer les frais de la partie.

    Réfléchis, malheureux, tu veux ta liberté, et tu veux des lois ! Mais songes que les lois entrainent la répression, et que la répression est une entrave à la liberté. Donc réfléchis te dis-je, car il n’y a pas trois partis. Il n’y en a que deux, celui des oppresseurs et celui des opprimés. Tant qu’aux nuances des candidats, ce sont des bâtons teints de différentes façons, mais frappants. Tout en votant, tu choisis le bâton de la couleur qui te plait le mieux pour être frappé.

    Et puis je te pose cette question si facile à résoudre : L’homme peut-il oui ou non se diriger seul ? Si oui, pas besoins de dirigeants. Si non, il pourra bien moins en diriger d’autres.

    Tu me parles de mettre des hommes intelligents, tu ne saurais les trouver, personne ne possédant l’aune à mesurer les intelligences et comme dit le proverbe, dans l’incertitude, abstient-toi. C’est le conseil que je te donne.

    Te voila averti, à toi d’agir, j’ai fait mon devoir, fais le tien, en criant avec moi : Vive l’harmonie de l’humanité par la liberté intégrale !

    Vu, le candidat abstentionniste :

    Édouard Caris

    Paris. — Imprimerie Caris, 37, rue Lamarck


    sources :

    https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/documents-annexes/bureau-des-groupes-libertaires-de-trelaze/

    Édouard Caris est domicilié à Angers



    [Électeurs manceaux : élections législatives de mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Électeurs manceaux : élections législatives de mai 1898]. — Le Mans : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 63 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives de mai 1898

    Électeurs manceaux

    Une fois de plus vous êtes conviés à exercer un droit à manifester votre opinion, c’est-à-dire à faire une fois de plus abnégation de votre souveraineté.

    Après cinquante années (un demi-siècle) d’expérience, après les résultats obtenus et constatés, qu’a pu produire le Suffrage universel est-il possible de continuer, de perpétuer cette néfaste et criminelle comédie ?

    N’est-il pas temps de porter un jugement sur la valeur de cette arme soit disant émancipatrice (le suffrage) qu’un bourgeoisie aux abois, assoiffée de pouvoir, jeta en pâture à tout un Peuple confiant, avide de liberté, et qui, dans ses premières manifestations se retourna si cruellement contre lui ?

    Les boucheries de juin 1848 furent en effet les premières conséquences du Suffrage universel.

    Vingt années d’Empire, la guerre de 1870, l’assassinat de trente-cinq mille Parisiens : les expéditions de Tunisie, du Tonkin, du Dahomey, de Madagascar, les turpitudes honteuses du Panama, tout cela n’est-il pas suffisant pour condamner à jamais l’usage de cette arme qu’on appelle le bulletin de vote.

    Avec nous vous direz oui ! Oui ! Mille fois, oui !

    Travailleurs,

    Voter ! c’est assumer toutes les responsabilités des évènements que la lutte entre les exploiteurs et exploités doit fatalement produire comme à Aubin, à La Ricamarie, comme à Fourmies.

    Voter ! c’est continuer et sanctionner toutes les iniquités sociales dont les travailleurs sont de plus en plus victimes.

    Voter ! c’est attenter à la liberté et à la vie d’autrui, et même on vous a déjà promis de nouvelles tueries.

    Voter ! c’est faire abnégation de tous ses droits, c’est faire abandon de sa souveraineté, c’est retourner au servage, c’est se faire un plat valet, puisqu’on se donne un maître. C’est s’avilir.

    Non, mille fois non. Travailleurs, plus longtemps vous ne vous ferez les complices de ceux qui vous mentent de vos ennemis, de vous bourreaux.

    Non, vous les fils de la Révolution, plus longtemps vous ne voudrez sacrifier votre indépendance, votre souveraineté, votre liberté, votre vie par le bulletin de vote, et vous vous abstiendrez.

    Vous vous abstiendrez, et votre abstention consciente sera le premier pas qui doit vous conduire à la réalisation de vos aspirations qui sont les nôtres, et qui se peuvent définir ainsi :

    Plus de gouvernants, plus de gouvernés ! Plus de dirigeants, plus de dirigé ! Plus de serfs, plus de valets, plus d’esclaves !

    L’homme libre, dans l’humanité entièrement libre.

    Ni Dieu, ni Maîtres.

    vu : le candidat pour la forme :

    Imprimerie du Père Peinard 15 rue Lavieuville Paris


    sources :
     




    [Grand meeting public et contradictoire : sabre et goupillon]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Grand meeting public et contradictoire : sabre et goupillon]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; justice  ; religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Broussouloux, François Jean-Baptiste (1863-....)  ; Dhorr, Henri (1865-1914)  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Lafond, Claude
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus  ; conférence, débat…  ; meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Salle Chayne

    12, rue d’Allemagne, 12

    Le samedi 22 janvier 1898, à 8 heures et demie du soir

    Grand meeting public & contradictoire

    organisé par le journal Le libertaire

    ordre du jour

    Sabre et goupillon

    orateurs inscrits
    Sébastien Faure, Broussouloux, Henri Dhorr, etc,

    Les derniers avènements ont eu l’heureux résultat de faire tomber les masques et de préciser nettement la situation.

    On sait aujourd’hui que sous les impostures : Patrie, Drapeau, Honneur de l’Armée, Antisémitisme, se dissimule une honteuse alliance entre

    Le sabre le goupillon

    Cette alliance avait mobilisé, lundi soir, ses troupes de première ligne : Sociétés de tir et de gymnastique ; organisations patriotiques, groupements antisémites, cercles catholiques, petits braillards rive-gauche de la réaction.

    Ils étaient des milliers, au Tivoli Vaux-Hall, réunis dans le but de réclamer au gouvernement de curés que nous subissons des poursuites contre tous ceux qui refusent de collaborer à leur odieux projet de dictature.

    Quelques centaines d’hommes de courage et de conviction ont réduit à l’impuissance leurs ardeurs belliqueuses ; mais leur fureur de répression n’a lait que puiser une force nouvelle dans la rage de cette mémorable raclée.

    Camarades,
    Nous offrons à ces incorrigibles souteneurs de l’Église et du Militarisme l’occasion d’exprimer publiquement les sentiments qui les animent et le but qu’ils poursuivent.

    Celle intéressante discussion mettra en présence : les partisans de l’éteignoir et ceux de la lumière, les individus qui tentent de ressusciter un passé de despotisme, de misère, et les hommes spis aspirent à un avenir de bien-être, d’affranchissement.

    Ceux qui assisteront à cette instructive rencontre d’opinions contradictoires verront, sans difficulté, de quel coté se trouve la raison.

    Le Libertaire 

    Cette page ne peut être affichée

    Prix d’entrée : 50 centimes

    L’imprimeur-Gérant : Lafond, 5, rue Briquet


    sources :

    Parue au dos du Libertaire n° 114 (22-29 janvier 1898).



    [Grand meeting public et contradictoire de protestation contre les lois scélérates]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Grand meeting public et contradictoire de protestation contre les lois scélérates]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : armée  ; justice  ; procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Briand, Aristide (1862-1932)  ; Cyvoct, Antoine (1861-1930)  ; Janvion, Émile (1866-1927)  ; Malato, Charles (1857-1938)  ; Quillard, Pierre (1864-1912)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : conférence, débat…
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Pour les familles des récentes victimes des lois scélérates

    Maison du Peuple, 47, rue Ramey (impasse Pers)

    Le samedi, 26 novembre 1898, à 8 h. 1/2 du soir

    Grand meeting

    public et contradictoire de protestation contre

    les lois scélérates

    Avec le concours assuré de
    Aristide Briand — Antoine Cyvoct — Émile Janvion — Charles Malato —Pierre Quillard

    À tous !

    Les lois de décembre 1893 et de juillet 1894 sont une honte.

    On les a dénommées « scélérates », on a eu raison.

    Elles constituent un attentat permanent à la sécurité de chacun.

    Véritable prime inerte à la délation, elles convertissent ce pays en une nation de mouchards.

    Les Gouvernants prétendent quelles elles n’ont été faites qu’en vue de circonstances exceptionnelles et que, présentement, elles ne sont pas appliquées.

    Avec leur ordinaire impudeur, les Gouvernants mentent.

    La conférence anti-anarchiste se propose la généralisation des lois scélérates aggravées. Par des mesures internationales, d’une rigueur sans précédent dans l’histoire, les réacteurs de tous pays s’apprêtent à traquer impitoyablement les hommes d’indépendance et de Vérité.

    Camarades !

    Se taire, s’incliner serait ta pire des fautes en même temps que la plus déshonorante des lâchetés.

    Nous ne commettrons ni cette faute, ni cette lâcheté.

    Nous protesterons.

    Et vous joindrez à notre cri d’indignation l ’expression de votre colère et de voire révolte.

    Ce sera le moyen le plus sûr de conjurer le système d’oppression par lequel les Dupuy de toutes les nations se préparent à étouffer la propagande et l’action de ceux qui veulent l’Indépendance libre dans la Concorde universelle.

    Entrée : 50 centimes

    Imprimerie spéciale du Libertaire, 10, rue Flocon, Paris


    sources :

    Parue au dos du Libertaire n° 157 (27 novembre-3 décembre 1898).



    [Grande réunion publique et contradictoire : le huis clos]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Grande réunion publique et contradictoire : le huis clos]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [54 ?] × [40 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : justice
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Broussouloux, François Jean-Baptiste (1863-....)  ; Dhorr, Henri (1865-1914)  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Lafond, Claude  ; Michel, Louise (1830-1905)  ; Tortelier, Joseph (1854-1925)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : affaires : Dreyfus  ; conférence, débat…  ; meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Au Tivoli Waux-Hall

    12, rue de la Douane, 12

    Le samedi 15 janvier 1898, à 8 heures et demie du soir

    Grande réunion publique et contradictoire : le huis clos

    organisée par le journal Le Libertaire

    Ordre du jour

    Le huis clos

    Orateurs inscrits :

    Sébastien Faure — Louise Michel

    Henri Dhorr — Broussouloux — Tortelier

    Aux hommes libres !

    Ce n’est pas en raison des intérêts particuliers en jeu que l’ignoble comédie judiciaire du Cherche-Midi nous passionne.

    C’est à cause des questions d’ordre général qu’elle soulève.

    De Dreyfus ou d’Esterhazy, quel est le traitre ? — Nous l’ignorons.

    Hormis ceux qui sont résolus à ne rien dire, nul n’est en état d’apporter des preuves.

    Ce qui est certain, c’est que ces deux affaires restent enveloppées dans les ténèbres du Huis clos.

    Qu’il s’exerce contre nos amis ou nos ennemis, qu’il innocente ou frappe, qu’il soit complet ou partiel.

    Le huis clos est une infamie

    Car le huis clos, c’est la voix étouffée, c’est l’impossibilité pour celui qu’étreignent les griffes judiciaires de présenter librement sa défense ; c’est la lettre de cachet sournoisement rétablie, avec cette circonstance terriblement aggravante : la lettre de cachet avait un caractère nettement arbitraire, le huis clos se couvre des oripeaux de la légalité.

    La clameur anarchiste a toujours protesté contre ce mode de jugement ; aussi notre réprobation contre le huis clos, s’appliquât-il à un ennemi, à un officier, reste entière.

    Le huis clos, on s’en est servi, on s’en sert, on s’en servira pour condamner les anarchistes ; il a permis de flétrir, de déporter un juif ; demain, on peut le mettre à profit contre les socialistes, les radicaux, les pensées libres, les volontés hautaines, contre tout ce qui vibre, sait et veut.

    Ici, on invoquera la raison d’État ; là, les intérêts de la patrie ; ailleurs, la saine morale ; partout, la sécurité publique ou nationale. C’est ainsi que, demain, un gouvernement aux abois peut l’appeler à son aide contre tous ceux dont il voudra se débarrasser.

    Le huis clos, c’est en conséquence la prescription, la prison, la peine capitale suspendues sur tous.

    C’est abominable ! C’est révoltant !

    N’y aurait-il que cette circonstance en la question Dreyfus-Esterhazy qu’il faudrait s’y intéresser.

    Le Libertaire 

    Prix d’entrée : 50 centimes

    L’imprimeur-Gérant : Lafond, 55, rue d’Hauteville, Paris

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    sources :

    Parue au dos du Libertaire n° 113 (8-22 janvier 1898).




    [Le Père Peinard au populo : ballottage du 22 mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo : ballottage du 22 mai 1898]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 65 × 41 cm.

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    descriptif :

    [ texte sur papier de couleur ; dessin (frontispice du Père Peinard, le cordonnier « À la botte au cul, Peinard, gniaff, journaleux » mettant en fuite : clergé, magistrature, police, capitalisme, …) ]

    texte :

    Ballotage du 22 mai 1898

    Le Père Peinard au populo

    Ça ballotte, ça ballotte… Mais ça ne boulotte guère, nom de dieu !

    Pauvre populo, t’es rudement ballot ! À preuve, l’indigestion de votaillerie que tu t’es foutue la semaine dernière.

    Tu savais pourtant de quoi il retourne ? Tu étais fixé sur les candidats ! Tu n’ignorais pas que c’est tous fripouille et Compagnie !

    Avant l’élection, les mendigots de suffrages t’ont promis la lune sur un plat, — après, une fois élus, ils se foutent de ta fiole dans les grands prix !

    Tu savais ça, cré pétard !

    Pourtant, tu as fait kif-kif les cabots qui retournent à leur vomissement : tu as pris au serieux ton couillon de devoir électoral et tu as coupé dans

    La Foire aux Mensonges !

    Et ce n’est fichtre pas fini : voici la ressucée électorale qui s’amène, — tu vas ballotter !

    Ensuite ?… En seras-tu plus bidard ?

    Je t’en fous, le pain sera toujours cher, la bidoche inaccessible et tu restera le jacque — plumé vif, tondu ras, écorché jusqu’à la gauche ! Les riches et les gouvernants la mèneront joyeuse, s’empiffreront de bons morceaux et toi, créateur de toutes les richesses, frusqué de guenilles, logé des turnes malpropres, tu te calleras des briques.

    Tu seras donc voté pour la peau !

    À peine te restera-t-il la maigre satisfaction d’avoir usé de ta souveraineté.

    Ta souveraineté ?… Parlons-en !… Une sacrée manivelle qu’on t’as foutue là !

    Ça dure trois secondes. Moins longtemps que les amours d’un moineau. T’es souverain — juste le temps de lâcher ton torchecul dans l’urne. Puis, bonsoir, en voilà pour 4 ans.

    Pour s’offrir dix minutes de souveraineté réelle il faudrait vivre aussi vieux que Mathusalem.

    Inutile d’en savoir plus pour comprendre ce qu’est la votaillerie : c’est comme qui dirait le

    muselage universel

    un outil de domination inventé par les jean-foutre de la haute, afin de nous laisser confire à perpète dans la mistoufle et mijoter dans l’abrutissement avec l’illusion de la liberté.

    Comment de dépêtrer de ce fourbi dégueulasse ?

    Y a pas à chercher midi à quatorze heures. Il n’y a qu’un joint efficace : un chambardement aux petits oignons.

    Il s’agit d’épousseter — à grand renfort d’éventails à bourriques — la putain de société actuelle, car tout y va de guinguois, — au point que les pauvres bougres qui triment le plus sont ceux qui bouffent le moins ;

    Il s’agit d’envoyer paître la vermine dirigeante : accapareurs, banquiers, ratichons, jugeurs et toute la marloupaille chameaucratique.

    Cela fait, mon bon populo, tu seras à la noce !

    Tous les esclavages auront été fichus à l’égout : l’esclave patronal, l’esclavage familial et aussi le hideux esclavage militaire.

    Et donc, après on vivra en frangins, sans chichis ni emmiellement, — sans patrons ni gouvernants !

    Mais foutre, je le rengaine : pour que ça vienne, il faut fiche la taillerie au rancard et se farcir de nerf et d’initiative.

    Le Père Peinard

    Vu, le candidat pour la frime :

    Bons bougres, pour plus d’explications, payez-vous chaque dimanche, le Père Peinard réflecs d’un gniaff, pour deux ronds, chez tous les libraires, on en voit la farce. — Ceux qui voudront s’offrir la présente affiche n’ont qu’à acheter le numéro du dimanche 22 mai.

    Paris. — Imp. Grandidier, 15, rue Levieuville.


    sources :

    Paru dans Le Père Peinard n° 83 (22-29 mai 1898).



    [Le Père Peinard au populo : élections aux conseil généraux et d’arrondissement]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo : élections aux conseil généraux et d’arrondissement]. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 65 × 41 cm.

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    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
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    notes :
    descriptif :

    [ texte sur papier de couleur ; dessin (frontispice du Père Peinard, le cordonnier « À la botte au cul, Peinard, gniaff, journaleux » mettant en fuite : clergé, magistrature, police, capitalisme, …) ]

    texte :

    élections aux conseil généraux et d’arrondissement

    Le Père Peinard au populo

    Encore une foire électorale ! Rien d’époilant ce coup-ci : il ne s’agit que des Conseils Généraux et d’Arrondissement.

    De la roupie, donc !

    Mais de la sale roupie, de l’infecte poison, — comme d’ailleurs toutes les fumisteries votardes.

    En effet, pourquoi nous fait-on voter ?

    Pour escamoter nos droits et (par le tour de passe-passe qu’est une élection) nous faire gober que si nous sommes malheureux et opprimés, c’est que nous aimons l’être.

    Quand nous avons donné pleins pouvoirs aux jean-fesse que nous qualifions « nos élus les chameaucrates se paient notre tête : « Vous êtes dans la purée ? À vous la faute !… Il fallait voter mieux… »

    Et, bonne poire, le populo se laisse foutre de soi ! Il se console en se promettant de mieux voter le prochain coup.

    Quelle infecte couleuvre ! Voter bien ou mal ne change rien à l’alignement social : ce n’est pas la façon
    dont on abdique qui est mauvaise, — c’est l’abdication elle-même.

    On s’imagine, en changeant les types qui font tourner la manivelle sociale, empêcher cette garce de mécanique de nous dégraisser et de nous broyer.

    Erreur, nom d’une pipe !

    C’est les institutions qui sont dégueulasses, et c’est à elles qu’il faut s’en prendre 1 Non pour les réviser et les rafistoler, — mais pour les fiche carrément au rancard.

    Et comme, dans le fumier social, les institutions s’étayent l’une l’autre et concourent toutes à notre écrabouillage, c’est à toutes qu’il nous faut faire la guerre.

    C’est pourquoi, malgré que les Conseils Généraux et ceux d’Arrondissement ne soient guère que la trente-sixième roue de la guimbarde gouvernementale, il n’y faut pas ménager les bâtons, afin de paralyser tant et plus leur satané fonctionnement.

    Que sont ces cochonnes de parlottes ?

    L’antichambre de l’Aquarium !

    C’est là que se concentrent les politicards en herbe, les pognonistes en graine et autres mauvaises gales ambitieuses. C’est là que ces marloupiers lient des relations et tirent des plans, — tant pour nous masturber que nous voler.

    Et ce n’est pas tout ! En plus de cette besogne immorale, qui vise à perpétuer l’abrutissement du populo, les Conseils Généraux et d’Arrondissement s’éduquent au chapardage en répartissant l’impôt et en nous soutirant la belle galette pour engraisser les rentiers et les budgétivores.

    Ces parlottes sont donc des nids de malfaiteurs de La haute, — de même que toutes les parlottes de l’État.

    C’est pourquoi, d’ici que l’on soit assez costauds pour leur couper la chique, soyons au moins assez marioles pour entraver leur recrutement.

    Torchons-nous des bulletins de vote !

    Mais, fichtre, ne nous montons pas le job : ce geste ne suffira pas à foutre en l’air la mistoufle !

    Tant qu’on n’aura pas déblayé le plancher social des gouvernants, des capitalos, des galonnards, des ratichons et de toute la fripouille parasiteuse, nous mijoterons dans la dèche et notre seul espoir sera de crever à la peine, ou — si on a des protections à l’hôpital…

    Cet avenir n’a rien de champêtre !

    À nous d’y mettre un bouchon, en alignant, — à la force du poignet, — nue société galbeuse, échenillée de dirigeants et d’exploiteurs, et où, par conséquent, on se la coulera bougrement douce !

    Le Père Peinard

    Vu, le candidat pour la frime : Grandidier

    Bons bougres, pour plus d’explications, payez-vous chaque dimanche, le Père Peinard réflecs d’un gniaff, pour deux ronds, chez tous les libraires, on en voit la farce. — Ceux qui voudront s’offrir la présente affiche n’ont qu’à acheter le numéro du dimanche 31 juillet.

    Paris. — Imp. Grandidier, 15, rue Levieuville.


    sources :

    Paru dans Le Père Peinard, 2e série, n° 93 (31 juillet au 7 aout 1898) qui la présente : «  L’Affiche anti-votarde . L’affiche ci-contre peut-être, — telle quelle, — détachée du journal et collée, sans timbre, n’importe dans quel patelin où il y a une élection soit au Conseil Général, soit à celui d’Arrondissement. Comme je l’ai expliqué la semaine dernière, pas ici besoin de déclaration pour être candidat à ces garces d’élections et on peut l’être en même temps dans plusieurs patelins. C’est très légal ! Les copains qui n’auraient pas encore fait leurs demandes d’affiches n’ont qu’à se patiner : c’est toujours 2 francs le cent ».

    Le numéro précédent (le n° 92 du 24-31 juillet 1898) annonçait donc :

    Toujours des affiches !

     
    L’affiche est un trop galbeux moyeu de propagande pour ne qu’on ne profile pas des rares occases où elle est libérée du timbre.
    Or, voici que s’amènent des élections pour le Conseil général qui vont avoir lieu le dimanche 31 juillet.
    À nous de ne pas rater le coche !
    Pour la circonstance je vais me fendre d’une nouvelle affiche du
    Père Peinard au Populo
    qui sera contenue dons le prochain numéro et s’étalera à la page 4 et S du caneton.
    Les copains qui voudront coller celle cette moitié du caneton le pourront d’autant plus facilement que pour les élections au Conseil général c’est franc : peut être candidat qui veut, n’importe où et dans plusieurs patelins à la fois. Donc l’affiche en question, qui sera signée d’un candidat pour la frime, sera toute prête à être collée.
    Il va être fait un tirage à part de l’affiche et elle sera expédiée à raison de
    2 francs le cent.
    Seulement, il y a un cheveu : on n’a guère de temps devant soi !
    C’est dimanche prochain qu’a lieu la foire électorale des Conseils généraux. Or, il faut se patiner ! Que les copains écrivent illico — et illico on leur enverra les affiches qui seront prêtes dès lundi.
    De la sorte, avec de l’activité, on parera au manque de temps et on ne laissera pas défiler, — sans la saisir par la tignasse — l’occasion do servir au populo, et à bon marché, un plat de vérités.
     
    Ce que sont les Conseils généraux les bons fieux le savent : c’est l’antichambre de l’Aquarium. Là se maquillent des alliances entre ambitieux, on y tire des plans pour maintenir le populo dans l’abrutissement et on y prépare le terrain pour les élections futures.
    Outre ce larbin dégueulasse, le principale besogne des Conseils généraux est de répartir l’impôt.
    Jolie besogne, nom de dieu !
    Rien que ça suffirait à les faire exécrer du populo.
    Cela, l’affiche du Père Peinard au Populo l’expliquera par le menu, afin de faire toucher du doigt aux plus bouchés qu’il n’y a rien de bon à attendre des assemblées délibérantes : pas plus des Conseils généraux que des autres !


    [Le Père Peinard au populo : élections législatives de mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Père Peinard au populo : élections législatives de mai 1898] / Maximilien Luce. — Paris : le Père Peinard (1889-1900), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (« avant l’élection », le candidat montre la lune ; « après l’élection », l’élu montre la lune de son postérieur en montant à l’« Aquarium »-Chambre des députés) par Maximilien Luce ]

    texte :

    Élections législatives de mai 1898

    Le Père Peinard au populo

    Avant l’élection

    Le candidat. — Je vous promets la lune. Je vous la donnerai ! Je le jure !

    Après l’élection

    Les votards. — Tartempion… ta promesse ?
    L’élu. — La lune ? La voila, bougres d’empaillés.

    vu : le candidat pour la forme :

    [Bons bougres, payez-vous chaque dimanche, le « Père Peinard » réflecs d’un gniaff, pour deux ronds, chez tous les libraires, on en voit la farce. — … ]

    [impr. … Imprimerie du Père Peinard 15 rue Lavieuville Paris .]


    sources :

    Luce d’après un catalogue d’expo de Maximilien Luce : "Peindre la condition humaine" Somogy Editions d’Art. — Parait en supplément dans Le Père Peinard, 2e série n° 81 (8-15 mai 1898).

    L’affiche sera réutilisée en 1902, toujours au Père Peinard. Le cliché sera repris pour l’édition du Libertaire en 1910 (in : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914, L’Insomniaque, Libertalia, 2014, p. 101).

    Une carte postale est aussi sortie : https://cartoliste.ficedl.info/article5189.html

    La parution de cette affiche est commentée dans le précédent numéro dans Le Père Peinard, 2e série n° 80 (1er-8 mai 1898) :

    LES AFFICHES DU PÈRE PEINARD
    La foire électorale se dévide et dans les patelins où les copains ne se sont pas encore alignés pour dégotter un candidat pour la frime, Il faut qu’ils fassent vite passé le 3 mal (cinq jours avant l’ouverture des tinettes) il n’y aura plus moche de se bombarder candidat.
    Les retardataires n’ont donc qu’a so patiner, nom de dieu !
    Je ne reviens pas sur les mie-mots de la déclaration de candidature.
    J’en ai assez cause dons les numéros précédents.
    La semaine dernière, les acheteurs au numéro et les abonnés ont reçu en prime l’affiche du Père Peinard au Populo.
    Ceux qui désirent en tapisser les murs de leur patelin peuvent s’en payer ; toujours aux prix suivants :
    Le cent, franco, 1 fr. 50.
    Aux copains qui pourront s’en payer un millier, le mille sera expédié, franco, pour 13 francs.
    Comme je l’ai déjà jaspiné, l’affiche à une sacrée supériorité sur le journal en [effet …] s’adresse à ceux qui ne savent pas [lire ?] et à ceux qui ne peuvent pas.
    Pour se payer un journal, il faut déjà en principe un [… ?] pour ce qu’il dégoise ; il faut aussi avoir les moyens de se l’offrir.
    Supérieure au canard, l’affiche tire l’œil de tous et — au grand œil — s’offre à tous, se laisse lire par tous.
    Le purotin qui voudrait bien se payer le journal et s’en prive faute de braise ; de même que le bougre qui, tout en ayant les moyens de l’acheter s’en passe, parce qu’il n’a pas les boyaux de la tète suffisamment décrassés ;
    Tous deux lisent l’affiche !
    Aussi, dans les riches périodes où le populo entra en branle, le journal a vivement fait de s’émanciper : il se fait affiche !
    Pendant la grande révolution — de 1789 à 1791 — l’Ami du Peuple de Marat et le Père Duchesne d’Hébert ne se bornaient pas à se débiter au numéro : on les collait aux coins des rues et un bon bougre en faisait la lecture à haute voix.
    La gouvernante connalt la puissance d’expansion de l’affiche ; aussi — tant et plus I — elle lui serre la vis avec Impôt.
    À nous donc d’en user largement, le peu de temps que — dans leur intérêt — les jean-foutre de la haute la libèrent de l’impôt.
    Or, justement, pour en profiter en plein, le père Peinard a eu l’idée d’accoucher d’une
    Affiche illustrée
    qui paraitra mardi et que les copains pourront se payer, pour l’affichage, à raison de
    Trois francs cinquante le cent, franco
    L’affiche illustrée reproduira l’idée des deux dessins parus dans le dernier numéro : le candidat promettant la lune aux électeurs et, une fois élu, leur montrant son cul.
    Du format du Père Peinard tout ouvert elle tiendra donc quatre pages du caneton qui, pour cette fois, sera tiré sur papier de couleur, de manière à en permettre le placardage.
    Pour l’affichage, il va être fait un tirage à part du dessin (à 1 fr. 50 le cent, comme je l’ai dit). Les cameras qui en désirent sont priés de le faire savoir vivement afin qu’on lise le tirage qui doit être terminé mardi.

    1910

    1902

    [s.d.]
    Affiches liées



    [Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue : éditons législatives du 8 mai 1898]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue : éditons législatives du 8 mai 1898]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 84 × 42 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; colonialisme  ; délégation de pouvoir (élections)  ; sexisme et homophobie
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur papier de couleur ]

    texte :

    Éditons législatives du 8 mai 1898

    Les travailleurs révolutionnaires libertaires de la région de l’est de Paris et de la banlieue

    Aux travailleurs

    Encore une fois nous sommes appelés à voter. Encore une fois ceux qui nous gouvernent et nous opprimes vont de par leur propre volonté nous faire choisir de nouveaux maîtres.

    Avant de nous prononcer sur cette question nous nous sommes demandés ce que pouvaient bien faire pour nous tous ces candidats qui viennent solliciter nos suffrages.

    Le suffrage universel depuis 50 ans qu’il fonctionne n’a produit pour tous les travailleurs que des déceptions et des colères ; depuis cette époque, les divers gouvernements qui se sont succédés, n’ont fait que puiser dans le parlementarisme, la force nécessaire à la conservation de leurs privilèges.

    La République actuelle qui, dès sa naissance avait fait miroiter aux yeux des travailleurs, l’espérance en des améliorations sociales, n’a fait que continuer les errements des gouvernements précédents. Bien mieux le gouvernement de la République au lieu d’être la chose publique, est devenu un gouvernement tyrannique et bourgeois, en se faisant le défenseur des capitalistes et le complice des malversations et des voleurs de la haute banque.

    Nos femmes, nos filles continuent à faire concurrence dans les fabriques à leurs époux et à leurs frères pour le plus grand profit de nos exploiteurs, nos fils continuent à peupler ces bagnes qu’ont nomment casernes où ils ne cessent d’être tourmentés par leurs officiers qui les excitent et les poussent à être les assassins de leurs pères.

    Quand enfin, nous les travailleurs, lassés de crever la faim, nous voulons mettre un terme à nos souffrances au moyen de grève ou de manifestations quelconques : les fusils Lebel sont là pour nous mettre à la raison. Exemple : Fourmies.

    Travailleurs, il est temps que cela cesse, il est donc inutile de compter sur nos représentants car chaque loi fabriquée par ces mannequins est une entrave à la liberté individuelle.

    Souvenons-nous qu’il y a quatre ans, ces mêmes représentants ont voté les lois que nous avons appelées scélérates, ou le droit de penser et d’émettre une opinion contraire à celle de nos gouvernants est assimilé au délit d’association de malfaiteurs.

    Que pensons-nous de ces voleurs de liberté ! Pensons aussi à ce que nous coûtent les impôts votés chaque année par nos représentants et voyons un peu la situation budgétaire.

    La dette publique pour la France se monte actuellement à 35 milliards 821.000.000 de francs. Le budget actuel est près de 4 milliards : 634 millions sont sacrifiés pour entretenir 580,000 soldats en temps de paix pour la défense absolue des intérêts capitalistes et gouvernementaux. 296 millions vont à la marine pour le seul profit des expéditions lointaines et ruineuses, et pour la satisfaction et la cupidité des financiers véreux.

    Sur ce budget de 4 milliards, 1.200 millions sont donnés aux rentiers au détriment de la classe ouvrière, laquelle est chargée d’impôts et fournit la rente aux rentiers ; 56 millions servent chaque année à entretenir les religions, lesquelles enseignent l’erreur et le mensonge en corrompant les jeunes cerveaux.

    Travailleurs ! Ces faits bien établis, continuerons nous à être la dupe des gouvernants. Cette souveraineté dont on nous parle tant, n’existe pas pour nous. Tant que dans la société il existera des exploiteurs et des exploités, la liberté et l’égalité ne seront que des mots. Ne sommes nous pas sous la dépendance de nos patrons ?

    Le suffrage universel qui n’a no sanction ni garantie pour l’électeur ne pet servir que les intérêts des ambitieux, car le candidat qui, la veille de l’élection se ait petit, devient, lorsqu’il est élu, le maître absolu de ses actes, et par conséquent de notre souveraineté.

    Que devons-nous faire pour arriver à l’amélioration de notre situation ?

    Nous abstenir de voter.

    Il est inutile de perdre notre temps et notre énergie à soutenir et à nous servir d’un système qui n’a jamais pu et ne pourra jamais servir à notre émancipation. C’est pourquoi nous vous conseillons l’abstention : non l’abstention irraisonnée et indifférente ; mais l’abstention consciente et active. Partout dans nos ateliers, dans nos réunions, faisons comprendre à nos camarades que la société actuelle doit disparaître pour laisser place à une organisation plus en rapport avec le droit qu’a tout être humain de vivre — et non seulement de vivre — mais encore de jouir et de satisfaire aux besoins, sans aucune entrave. Combattons donc avec énergie tous ces mendiants de suffrages de quelques condition qu’ils soient, et de quel masque qu’ils s’affublent : ne voyons en eux que des dupeurs et dévoilons leurs intrigues. Sachons bien nous pénétrer de ces principes :

    La liberté ne se donne pas, elle se conquière ; de même que la souveraineté du peuple ne se délègue pas, elle s’exerce.

    Notre ennemi, c’est notre maître !

    À l’impuissance et à l’hypocrisie de nos gouvernants, opposons l’action qui retrempe nos forces contre l’inertie qui nous aveulit.

    Ne votons pas !! Agissons !!

    Vive la Révolution Sociale !

    Vu le candidat pour la forme :

    Paris : Imp. Ch. Gardet, 264, faub. St-Antoine


    sources :

    L’adresse de l’imprimeur est celle du Père Peinard.







    [Pour les affiches du Père Peinard au populo, in Le Père Peinard (3-10 avril 1898)]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Pour les affiches du Père Peinard au populo, in Le Père Peinard (3-10 avril 1898)]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : art : affiche  ; délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Pouget, Émile (1860-1931)
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    Article paru dans Le Père Peinard, 2e série, n° 76 (3-10 avril 1898).

    texte :

    Comme je l’ai dégoisé la semaine dernière, c’est le 8 mai qu’aura lieu la grande foire électorale pour le recrutement des bouffe-galette.

    Si les copains veulent profiter de la circonstance pour fiche leur grain de sel dans cette putainerie, ils n’ont foutre pas de temps à perdre. Comme nous ne sommes pas très galettards il faut remédier au pognon absent par une très gronde activité.

    Il y a deux grands moyens pour faire de la propagande anti votarde : primo, les affiches ; deuxièmo, les réunions.

    Parlons d’abord des affiches :
    Les affiches sont des flambeaux que la gouvernace n’a pas à la bonne, vu que c’est tes idées foutues à la. portée de tout te monde :
    Aussi bien des indifférents qui n’ont jamais rien voulu savoir, que des purotins que le manque de braise empêche de se payer un canard.

    Quand il y a une affiche sur un mur elle tire les yeux du populo — de même que la camoufle attire les papillons.

    Si c’est du nanan qui est imprimé sur le papier on se tasse autour, on n’en perd pas une ligne : qu’on le veuille ou pas, forcément, il en reste quelque chose !

    L’indifférent s’en va avec un bon germe dans la citrouille,
    Le pauvre déchard se tire, un brin ragaillardi par le flanche qu’il s’est envoyé.

    La gouvernance sait cela, nom de dieu ! Aussi elle a collé un sacré impôt sur les affiches, de manière que les bons bougres n’en puissent user couramment,
    En temps d’élections seulement — alors que les jean-foutre de la haute ont besoin de parier au populo pour lui mouler le job, — alors seulement, les affiches sont affranchies de l’impôt.

    Nous serions rudement poires de laisser passer une si riche occase sans en profiter.

    Quoi, on laisserait toute la charibotée d’ambitieux tapisser les murs de menteries dégueulasses ? On assisterait insouciants à leur raccrochage électoral ? On reluquerait cette cochonne de comédie sans y foutre notre grain de sel ?

    Les saltimbanques seraient trop contents, mille tonnerres !

    Quand on a une idée dans la peu c’est pas pour l’y laisser moisir ; c’est pour la semer aux quatre vents du ciel, — et tâcher qu’elle fasse des petits.

    Or donc, patinons-nous ferme, afin que, sitôt la foire électorale officiellement ouverte, on soit prêts à placarder des affiches, en veux-tu en voilà !

    —o—

    Pour ce qui est do bibi, je vais me fendre d’une affiche du Père Peinard au Populo, qu’on va tâcher do rendre aussi galbeuse que possible.

    Elle sera du format des anciennes, quart-colombier.

    Je voudrais pouvoir en fournir des mille et des cents, au grand œil, mais il n’y a pas mèche : Rothschild n’a pas encore abdiqué en ma faveur !

    Pour lors, il faut que les camaros y mettent du leur, — quand on n est pas des bœufs, on fait ce qu’on peut !

    L’affiche du Père Peinard au Populo sera d’ailleurs d’un prix bougrement abordable ; elle sera expédiée aux prix suivants :
    Le cent, franco, 1 fr. 50.
    Aux copains qui pourront s’en payer un millier, le mille sera expédié, .franco, pour 13 francs.

    Que les camaros qui ont à la bonne la propagande par affiches se décarcassent et qu’ils envoient leurs demandes au plus vite, afin qu’on puisse fixer le tirage, car l’affiche du Père Peinard au Populo sortira du four dons une dizaine.

    —o—

    Autre chose : il ne s’agit pas que d’imprimer et d’expédier les affiches,
    Il s’agit ensuite de les placarder !

    Or, ceci mérite un brin d’explications, car il n’est pas utile de se buter contre la loi, au risque de s’y écraser un peu le piton.

    Pour que les affiches puissent être collées sans timbres, elles doivent être signées par un candidat. Et comme il y a dans l’arsenal légal une garce de loi interdisant à un type de se porter candidat dans plus d’une circonscription, il s’en suit qu’il faut autant de candidats que de circonscriptions. D’un bout de la France à l’autre il y a à peu prés 600 bouffe-galette à nommer — et foutre, pour bien faire, il faudrait qu’il y ait à peu près autant de candidats abstentionnistes qui se fichent dans les jambes des ambitieux, candidats pour de bon.

    Ce n’est pas la mer à boire, nom de dieu !

    Y a sûrement pas de patelin où il n’y ait au moins un anarcho. Il n’en faut pus plus pour faire de la riche besogne : il en est des bons lieux comme des microbes, — un seul suffit pour fiche la fermentation en route !

    Donc, partout ou il y a un copain déluré, le gas n’a qu’à se bombarder candidat pour la frime, faire venir des affiches du Père Peinard au Populo et, sa journée finie, se munir d’un seau, de colle de pâte… et je te colle, nom de -dieu !

    Pour se bombarder candidat il y a quelques formalités à remplir. Les voici résumées :
    On se fend d’abord d’une babillarde ainsi conçue :
    Je soussigné, Tartempion, demeurant rue des Pommes-Cuitas, à Tel-Endroit,
    vu la loi du 17 juillet 1889,
    Déclare nue porter candidat aux élections législatives du 8 mai 1898, dans la circonscription de Trifouilly-les-Chaussettes, département des Andoulliards.
    Fait à Tel-Endroit, le… 1898.
    Signé : Tartempion.

    On laisse sécher ; puis, on s’en va à la mairie, accompagné de deux témoins qui doivent parapher eux aussi la déclaration de candidature afin de certifier que Tartempion est bien Tartempion et il n’y a plus qu’à réclamer le cachet de mossieu le maire — cachet qui s’obtient illico.

    Ensuite, il ne reste qu’à envoyer la déclaration de candidature au préfet du département ousqu’on se colle candidat, — et dans les quarante-huit heures on reçoit un récépissé de la Déclaration de candidature… On peut dès lors se foutre en campagne et coller des affiches à tire-larigot !

    À supposer qu’un copain de Paris veuille se porter candidat à Saint-Quentin ; s’il perche dans le XVIIIe. il ira faire viser sa déclaration à la mairie du XVIIIe et il l’expédiera ensuite au préfet de l’Aisne qui lui enverra le récépissé.

    Si le copain en question veut se porter à Paris c’est — toujours après le visa de la mairie — au préfet de la Seine qu il doit expédier sa déclaration.

    Ça fait, on est candidat !

    On n’a donc plus qu’à opérer : si c’est des affiches du Père Peinard au Populo qu’on veut fiche sous le blair des prolos, on colle son nom au bas des affiches, à un coin laissé en blanc, soit avec un timbre humide, soit tout bonnement à le plume : « Vu, Taricrnpion, candidat pour la circonscription de Trifouilly les Chaussettes. »

    —0—

    Dans les petits patelins, plus que dans les grandes villes, il y a des copains qui, pour ne pas perdre leur boulot, ne pourront pas se risquer à se bombarder candidats.

    Les frangins en question se trouveront donc dans le pétrin et, s’il n’y avait pas un joint pour leur dégotter un candidat, ils seraient obligés de coller des timbres sur les affiches, — et ça couterait chérot !… Et, du coup, ce serait du pognon bougrement mal dépensé.

    Pour tourner la difficulté, le père Peinard fait appel à l’initiative des copains : que ceux qui s’en foutent, — tant de Paris que de province, — ceux qui ne craignent pas pour leur situation, fassent parvenir leur nom et leur adresse aux bureaux du Père Peinard, de façon qu’on puisse leur indiquer un patelin où, en s’y bombardant candidats, ils faciliteront la propagande aux anarchos de l’endroit.

    Il est inutile d’ajouter que pour se porter candidat, même à l’autre bout de la France, il n’y a pas besoin de quitter son coin.

    De la sorte, en s’entr’aidant, il y aura mèche d’élargir considérablement le champ de la propagande : dans les petits trous où les patrons font la pluie et le beau temps, et où, par conséquent, ils ne voudront pas permettre à un de leurs esclaves de débiner le piège électoral, grâce aux initiatives des copains d’autres régions les cameras de la localité pourront, en douce, faire une riche propagande.

    Il s’agit donc, les fistons de ne pas s’endormir sur le rôti !

    —o—

    J’avais l’intention de jaspiner aux copains des réunions électorales mals, va te faire foutre, nia tartine sur les affiches s’est tellement allon-gée que ce sera pour la semaine prochaine.


    sources :
     


    [« Les affiches », in Le Père Peinard (27 février-6 mars 1898)]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    « Les affiches », in Le Père Peinard (27 février-6 mars 1898)]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : art : affiche
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Pouget, Émile (1860-1931)
    • Presse citée  : Père Peinard (1889-1902), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    Article paru dans Le Père Peinard, 2e série, n° 71 (27 février-6 mars 1898).

    texte :

    Ohé, les bons bougres, vous arrive-t-il de reluquer les affiches qui tapissent les murs ?

    Je ne parle pas des affiches en couleurs, qui sont des flambeaux sans prétention et qui illuminent un brin les rues et y fichent une note gaie.

    De celles-là, il en est qui volent mieux que des pointures à l’huile et c’est pourquoi les fistons qui ont le nez creux et l’œil amoureux de riches couleurs et de beaux dessins se paient — à bon compte — le luxe de mettre un peu de soleil dans leur carrée : quand une affiche de Chéret, de Steinlen et d’une kyrielle d’autres artisses qui ont de la patte se trouve k leur portée, ils la décollent gentiment et ta replacardent ensuite dans leur cambuse.

    Ça, voyez-vous, ça frime richement mieux que les chromos aussi patriotards que bêtasses dont les éditeurs pantouflards inondent.le patelin.

    Avoir des affiches est même devenu une mode d’aristos : y a des types qui les collectionnent, comme d’autres ont la manie d’amasser de vieux timbres-poste

    Mais foutre, ce n’est pas de ces galbeuses affiches que j’ai l’intention de jaspiner : c’est de celles où, en place d’images, il n’y a que de l’imprimé.

    Celles-là, trop peu souvent, sont de riches flambeaux. En effet, les affiches étant muselées par l’impôt du timbre, les fistons à la redresse n’en peuvent placarder à leur gré.

    Il n’y a guère que les jean-foutre qui puissent se payer ce luxe. Aussi leurs affiches sont-elles un étalage des malpropretés et des iniquités sociales et, à bien les reluquer, elles sont un enseignement profitable.

    Tenez regardez :

    Ministère de la Guerre
    deux torchons tricolores foutus en croix au dessous indiquent que c’est d’un appel à l’esclavage qu’il s’agit.

    Et ça ne rate pas : c’est le conseil de révision…, c’est un appel des réservoirs…

    Garfe à vos ! Je pense de suite au général de Pellieux qui nous promet une prompte frottée de prussiens.

    Allons, les ostrogots, préparez vos abattis pour la mitraillade…, on charge les canons !

    Plus loin, c’est autre chose :
    Déjà la retape électorale !

    Un bon fieu m’écrit que, pour ne pas titre en retard, la marquis de Carabas fait tapisser d’affiches le patelin. Dans l’arrondissement de Doullens où on voit que :

    Élections législatives
    Charles Saint, candidat républicain

    Républicains ? L’ami de Méline ?

    Eh oui, pourquoi ne le serait-il pas ! Qu’est-ce donc qu’un républicain ?

    Tout ce qu’on voudra… et même autre chose. Les ratichons sont républicains — pourquoi donc les millionnaires ne le seraient-ils pas ?

    Être républicain ne tire pas plus à conséquence qu’être bonaparteux ou orléaniste.

    Voici une autre forme de raccrochage ;

    Avis
    Madame X… a l’honneur de prévenir les personnes qui, pendant les fêtes de Carnaval voudraient, sans être masquées, visiter ses nouveaux salons et admirer sa nombreuse troupe, seront reçues dans son établissement de la rue Z… Numéro…
    Les personnes qui désireront rester masquées paieront un droit d’entrée de dix francs.
    Qu’on se le dise !

    Inutile de vous dire, les camaros, que le numéro en question est gros…, très gros !…

    Cette malpropreté est actuellement affichée dans une gentille petite ville du Nord de la France.

    La mère X… me semble avoir inauguré un moyen de réclame qui n’est foutre pas banal.

    Ce boniment d’une marchande de chair humaine peint bougrement bien l’hypocrisie de la garce de société bourgeoise.

    Pourquoi. ne pas dire, tout net :
    Femmes à vendre ou à louer…
    Telle rue… tel numéro…

    Oui, pourquoi ?… Ça serait aussi malpropre, mais-ça serait plus franc.

    Attendons-nous, un de ces quatre matins, à voir la maquerelle Sarah coller des petits carrés de papier gour réclamer des ouvrières :
    On demande des jeunes ouvrières, fatiguées de coudre des sacs à raison de douze sous par jour.
    Travail facile… Pas besoin d’apprentissage !

    De la sorte, la chamelle pourra compléter la troupe qui embellit ses magnifiques salons.

    Au surplus, on aurait tort de jeter la pierre à la maquerelle : elle n’est pas plus exploiteuse que le patron, — l’un comme I autre pratiquent la traite des blanches.

    Du blanc, passons au noir !

    Autre affiche :

    Étude de Me Léon Boutfol, notaire à Argenteuil
    À adjuger
    Le dimanche 6 mars, à 2 heures très précises une action des mines de Lens an capital nominal de 1.000 francs, provenant de la succession de Mme… en 100 lots d’un centième d’action, on en entier.
    Mise à prix, 100 francs le centième d’action.

    C’est pour rien, nom de dieu !

    Il y à peine six semaines, les actions de la Compagnie de Lens étaient cotées 400 balles le centième, — soit 40.000 francs l’action entière.

    Après la traite des blanches, voici la traite des noirs !

    La richarde qui bazarde son action n’a jamais de sa vie fichue les pieds dans une fosse de mine — pas plus que son homme qui lui a laissé ce magot en héritage.

    C’était. j’imagine, de bons bourgeois qui vivaient le dos au feu et le ventre à table.

    Or, sans qu’ils nient rien fait pour, sans même qu’ils aient remué leur petit doigt, leur argent a fait des petits : 1.000 francs sont devenus 40.000), — sans préjudice des intérêts et des dividendes palpés pendant de nombreuses années.

    N’est-ce point ln preuve que le Capital est le produit du travail des autres !

    —0—

    Hein, les camaros, vous le voyez, le reluquage des affiches a du bon :

    Les unes, celles qui sent illustrées, nous sont — quand elles vont l’œuvre d’un astisse qui a de la patte — un rince-l’œil galbeux ;
    Et foutre, celles-là. quand il y a mèche, sa fait bien de se les offrir.

    Les autres affiches, celles où il y a de l’imprimé, sont presque toujours un étalage dei ignominies sociales.

    Celles-ci…, il n’y a qui pisser dessus,
    En attendant mieux !


    sources :