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[Grande réunion publique et contradictoire : le huis clos]

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Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[Grande réunion publique et contradictoire : le huis clos]
adresse :
. — Paris : Le Libertaire (1895-1939),
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [54 ?] × [40 ?] cm
notes :
descriptif :


[ texte ]

texte :

Au Tivoli Waux-Hall

12, rue de la Douane, 12

Le samedi 15 janvier 1898, à 8 heures et demie du soir

Grande réunion publique et contradictoire : le huis clos

organisée par le journal Le Libertaire

Ordre du jour

Le huis clos

Orateurs inscrits :

Sébastien Faure — Louise Michel

Henri Dhorr — Broussouloux — Tortelier

Aux hommes libres !

Ce n’est pas en raison des intérêts particuliers en jeu que l’ignoble comédie judiciaire du Cherche-Midi nous passionne.

C’est à cause des questions d’ordre général qu’elle soulève.

De Dreyfus ou d’Esterhazy, quel est le traitre ? — Nous l’ignorons.

Hormis ceux qui sont résolus à ne rien dire, nul n’est en état d’apporter des preuves.

Ce qui est certain, c’est que ces deux affaires restent enveloppées dans les ténèbres du Huis clos.

Qu’il s’exerce contre nos amis ou nos ennemis, qu’il innocente ou frappe, qu’il soit complet ou partiel.

Le huis clos est une infamie

Car le huis clos, c’est la voix étouffée, c’est l’impossibilité pour celui qu’étreignent les griffes judiciaires de présenter librement sa défense ; c’est la lettre de cachet sournoisement rétablie, avec cette circonstance terriblement aggravante : la lettre de cachet avait un caractère nettement arbitraire, le huis clos se couvre des oripeaux de la légalité.

La clameur anarchiste a toujours protesté contre ce mode de jugement ; aussi notre réprobation contre le huis clos, s’appliquât-il à un ennemi, à un officier, reste entière.

Le huis clos, on s’en est servi, on s’en sert, on s’en servira pour condamner les anarchistes ; il a permis de flétrir, de déporter un juif ; demain, on peut le mettre à profit contre les socialistes, les radicaux, les pensées libres, les volontés hautaines, contre tout ce qui vibre, sait et veut.

Ici, on invoquera la raison d’État ; là, les intérêts de la patrie ; ailleurs, la saine morale ; partout, la sécurité publique ou nationale. C’est ainsi que, demain, un gouvernement aux abois peut l’appeler à son aide contre tous ceux dont il voudra se débarrasser.

Le huis clos, c’est en conséquence la prescription, la prison, la peine capitale suspendues sur tous.

C’est abominable ! C’est révoltant !

N’y aurait-il que cette circonstance en la question Dreyfus-Esterhazy qu’il faudrait s’y intéresser.

Le Libertaire 

Prix d’entrée : 50 centimes

L’imprimeur-Gérant : Lafond, 55, rue d’Hauteville, Paris

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sources :

Parue au dos du Libertaire n° 113 (8-22 janvier 1898).

cotes :