Grande-Bretagne / Royaume-Uni

 

Voir aussi : Grande-Bretagne (11 affiches) – Géographie, géopolitique et Histoire
Voir aussi : Grande-Bretagne : histoire (4 affiches) – Géographie, géopolitique et Histoire

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173 affiches :

 

    [Fête du 14 juillet]

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    Fête du 14 juillet]. — London Londres  ; Paris : L’ Avant-Garde (Londres), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France  ; Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Dahomey (ante Bénin )  ; Indochine
    • Noms cités (± liste positive)  : Brunet, Georges (1868-....)  ; Cabot, Gabriel "L’Argument" (1859-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : anniversaire, commémoration
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fête du 14 juillet

    Camarades,

    La prise de la Bastille fut une victoire populaire : la plèbe courbée releva la tête et l’on put croire à l’avènement d’une société toute de liberté et de justice.

    Quelle’ désillusion !

    Un siècle d’oppression hypocrite, d’industrialisme assassin et d’agiotage effréné a succédé aux longs siècles de tyrannie monarchique et religieuse.

    Le château, le couvent ne prélèvent plus la dîme sur la récolte du paysan, mais l’État monstre aux mille tentacules nous écrase de ses impôts.

    Le seigneur ne réclame plus la femme de son vassal au nom du du droit de jambage ; mais, dans le bagne industriel, où l’on exploite les pères, les filles sont forcées de subir le viol du patron ou du contre-maître sous peine de mourir de faim.

    Il n’y a plus de roi absolu faisant massacrer ses sujets de par son bon plaisir ; mais vous vous donnez vous-mêmes cinq cents monarques qui, talonnés par une- aristocratie ; d’argent pire que l’aristocratie d’épée, vous volent. et envoient vos fils mourir au Tonkin ou au Dahomey.

    Et aujourd’hui, 14 juillet, alors que les drapeaux claquent au vent, que les feux d’artifices s’épanouissent en gerbes multi-colores, mêlant leurs détonations aux musiques des bals populaires, vos prisons, nouvelles Bastilles, sont remplies d’hommes de cœur qui ont élevé la voix contre les iniquités sociales, ou de malheureux qui ont cherché comme ils ont pu à ne pas mourir de faim.

    Camarades, dût notre voix être trouvée par vous importune en ce jour de fête, nous venons une fois de plus, vous crier : non ! depuis 1789, la tyrannie n’est pas abattue ; elle n’a que changé de forme. Et de même que vos pères, dont êtes vous conviés à célébrer l’héroïsme, luttaient contre le roi et le seigneur, nous devons lutter contre le double joug du pouvoir et du capital.

    Noua ne voulons plus nous amuser aux révolutions politiques, qui ne sont qu’un changement de maîtres : d’Orléans ou Bonaparte, Boulanger et Carnot, que nous importe ! notre idéal, c’est de n’avoir plus de maîtres du tout.

    Nous ne voulons point d’un Quatrième-État, aussi mauvais que le troisième car qui dit État dit hiérarchie, division de la société en classes ennemies, en caste gouvernante et en caste gouvernée. Or, si nous sommes la des repus de l’opportunisme, ce n’est pas pour remplacer par les ambitieux, socialistes à faux nez qui attendent leur tour avec impatience.

    Ce belle voulons au contraire, nous anarchistes, négateurs de toute autorité, c’est le triomphe du travail libre, suppression de tout privilège, du privilège gouvernemental comme du privilège propriétaire : reprise directe par la masse, jusqu’à ce jour déshéritée, de tout ce qui sert à produire terre, mines, outillage industriel, et libre groupement des travailleurs ainsi entrés en possession d’un capital commun. Plus de Codes, d’enjuponnés, d’argousins, de fusilleurs, de députés, de ministres, plus de gouvernement : la liberté tout entière ! Plus de capitalistes, de patrons, de rentiers oisifs, d’accaparement le bien-être pour tous !

    Et qu’on ne nous traite pas d’utopistes : le mouvement des idées, le développement du machinisme et de l’industrie, les progrès de la science, feraient le chemin à une révolution économique autrement profonde, autrement fertile en résultats matériels et moraux que les changements. Ne voyez-vous pas, camarades, qui riez parfois lorsqu’on vous dit qu’on peut se passer de gouvernement, que, depuis un siècle, tous les gouvernements : monarchie absolue ou constitutionnelle, consulat, empire, république bourgeoise se disloquent ! Pourquoi ? C’est parce que plus la conscience populaire grandit, plus on dénie à des hommes. le droit d’en gouverner d’autres. Et la conclusion logique n’est-elle pas l’An-archie, état non de désordre mais d’harmonie, où nos hiérarchies actuelles seront remplacées par les libres groupements et associations ?

    D’autre Part, vous-êtes vous jamais demandé pourquoi des hommes naissaient déshérités, pourquoi des légions des travailleurs consumaient leurs forces physiques et intellectuelles pour enrichir des parasites ? Si, oui, vous vous serez dit sûrement que l’accaparement par quelques-uns de la. richesse, fruit du travail collectif, était une monstruosité et que le bien-être volé à vous et aux vôtres, vous aviez droit de le reprendre.

    Vous en avez aussi les moyens, car vous êtes le nombre, et jusqu’à ce jour, vous avez été domptés moins encore par la force que par les préjugés et l’ignorance. Les mêmes charlatans qui vous convient à allumer des lampions et à danser ont su endormir vos colères et vos révoltes.

    Pour secouer le joug, travailleurs, beaucoup ont déjà donné leur vie ou leur liberté. Alors que la bourgeoisie passe en revue ses traînes-sabres et ses porte-fusils, enfants du peuple qui seront peut-être appelés comme à Fourmie à tirer sur leurs frères, nous nous rappelons ceux tombés héroïquement pour la cause sociale, pendus à Chicago, garrottés en Espagne, emprisonnés ou mitraillés partout. Leur sang a été une semence de révoltés, et ces révoltés, de plus en plus nombreux, finiront par avoir raison de la vieille société, malgré ses canons et ses fusils.

    Que d’autres pavoisent et illuminent leurs feutres, nous évoquions, nous, la guerre sociale, la seule juste, la seule, logique. Si vous êtes avec les maîtres contre les esclaves, avec les repus contre les affamés, avec les parasites contre les travailleurs, si vous fermez l’oreille aux plaintes des pauvres, sans asile, sans pain, aux sanglots des mères, applaudissez aux harangues officielles, et fêtez la prise de la Bastille ! Pour nous, nous ne la fêtons point parce que nous ne sommes pas délivrés !!

    Le groupe « L’Avant-Garde » de Londres.

    Imprimerie N. Smith, Woburn Place, Londres, W.C.


    sources :

    Affiche « imprimée à Londres » et diffusée par l’imprimerie de Gabriel Cabot [et Georges Brunet ?].

    https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/fete_du_14_juillet_1892.jpg
    https://militants-anarchistes.info/?article577



    [Soldats !]

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    Soldats !]. — London Londres  ; Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

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    • Liste des thèmes  : Premier Mai  ; répression
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    • Noms cités (± liste positive)  : Cabot, Gabriel "L’Argument" (1859-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Soldats !

    Le 1er Mai, les ouvriers descendront dans la rue demander qu’on mette un terme à leur misère.

    Ces ouvriers, vous le savez, sont vos parents, vos frères, vos amis. Leurs souffrances, vous les avez éprouvées avant d’entrer à la caserne ; vous les éprouverez encore lorsque votre corvée sera terminée. Le sort, dont ils se se plaignent amèrement — le chômage, la misère vous attend. vous aussi ; lorsque vous dépouillerez votre uniforme et rentrerez au foyer paternel.

    Leurs ennemis — les capitalistes, les bureaucrates, les politiciens — sont les vôtres. Vous connaissez les moyens, auxquels ils ont recours pour s’enrichir, l’horrible exploitation à laquelle ils soumettent les plus frêles créatures, leurs tripotages et leur soif inassouvissable d’or et de pouvoir. Ce sont eux qui font la loi : eux qui la font administrer de la façon la plus inique ; eux qui occupent les hautes places de l’État ; eux qui vous courbent sous le joug de la plus brutale discipline — vous, enfants du Peuple, vous fleur de la jeunesse de votre classe, — pour vous lancer à un commandement contre les vieillards, les femmes, et les enfants, venant réclamer le pain quotidien.

    Tout a été fait pour éviter la lutte : notre patience dure depuis des siècles : mais les exploiteurs sont sans pitié pour nos larmes et nos angoisses : Ils comptent sur vous : c’est vous qui devez les défendre : c’est de vos baïonnettes que doit couler le sang du pauvre : c’est vos coups qui doivent raidir femmes, vieillards et enfants : c’est par la crosse de vos fusils qu’on veut écraser les droits du Peuple.

    Vos chefs chercheront par tous les moyens à vous exciter coutre nous. Ils nous représenteront comme des brigands ou des égarés. Ils s’efforceront de vous griser avec de grands mots ; peut-être, au dernier moment, distribueront-ils dans les chambrées & l’eau-de-vie pour vous rendre furieux et vous faire enfoncer sans remords vos baïonnettes dans nos poitrines fraternelles.

    Soldats, au nom de la Justice et de l’humanité, au nom de vos parents auxquels on vous a arrachés, au nom de ce que vous avez été et de ce que vous serez encore, ne tirez pas sur vos frères : au moment décisif, levez la crosse en l’air.

    Soldats, c’est vous qui déciderez par votre conduite, du notre existence et de notre avenir.

    Si le peuple est écrasé, si ses effort, seront noyés dans le sang, si sa délivrance est encore fois ajournée, si demain l’ouvrier reprend le collier de l’esclavage et s’il meurt de misère, la faute en sera à vous. Ce sera vous que maudiront les mères auxquelles on aura tué leurs enfants. Ce sera par vous que des milliers de jeunes filles seront poussées à se prostituer pour vivre. Ce sera sur vous que tombera la responsabilité des années d’esclavage que devra encore endurer le travailleur.

    Vous êtes armés, et vous avez dans. vos mains votre avenir et le nôtre. Vous n’avez qu’à écouter la voix du sang pour devenir les bienfaiteurs de l’humanité. Si, au lieu d’écouter la voix de la nature, vous écoutez celle de vos officiers — de ces bourgeois, qui vous brutalisent tous les jours et vous traitent en chair-à-canon — vous serez traîtres à votre classe et à vous-mêmes.

    Souvenez- vous de cela : et soyez braves, soyez hommes. Tirez contre ceux qui vous commanderont de tirer sur le Peuple.

    La Révolution, qui va éclater sera la délivrance pour vous et pour les travailleurs. La société de demain ne reconnaîtra plus d’esclaves de la caserne, plus d’esclaves de l’usine, plus d’exploités, plus de maîtres. Elle ne reconnaitra, d’un bout du monde à l’autre, que des frères.

    Soldats ! Le 1er Mai deux ennemis se trouveront en face :

    Nous les travailleurs, las de souffrir et cherchant à améliorer notre sort.

    Les exploiteurs, enrichis des millions extorqués au Peuple, et voulant prolonger nos misères.

    Si vous prenez parti pour nous, nous serons les plus forts et certainement nous aurons la victoire.

    Si vous préférez servir nos tyrans communs, venez, égorgez-nous, avec nos femmes et nos enfants, venez massacrer les vieillards qui espérant dans votre attitude sympathique, exposeront à vos baïonnettes leurs frêles poitrines…

    Non ! non ! non ! vous prendrez parti pour vos frères ; et le 1er Mai 1890, soldats et travailleurs ensemble chanteront la Marseillaise des prolétaires, saluant l’aube de l’émancipation humaine.

    Imp. Anarchiste, Londres


    sources :

    Affiche « imprimée à Londres » et probablement imprimée par Gabriel Cabot.

    https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/soldats_1890.jpg
    https://militants-anarchistes.info/?article577
    https://archivesautonomies.org/spip.php?rubrique554
    https://archivesautonomies.org/IMG/pdf/anarchismes/avant-1914/brochures/soldats-1890.pdf (daté du 27 avril 1890)





    [Dynamite et Panama]

    notice :
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    Dynamite et Panama]. — London Londres : un groupe anarchiste, [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , rose ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  :
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    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France **  ; Panama
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Dynamite et Panama

    Il y a quelques semaines, la dynamite parlait. Sa forte voix, agréable à nos oreilles, faisait défaillir toute la haute pègre des dirigeants et des exploiteurs. La bande des politiciens à étiquette socialiste, genre Ferroul, fantoches révolutionnaires d’autrefois, braves encore loin du danger, opportunistes devant l’assiette au beurre, se montrait, dans sa lâcheté, plus abjecte encore que les bourgeois. Un de ces ôte-toi-de-là-que-je-m’y-mette, — son nom, Lons mérite de passer à la postérité, — ne proposait-il pas d’organiser l’assommade des anarchistes qui osent s’attaquer à la police ! Touchante fraternisation de la préfecture et du socialisme autoritaire.

    Le presse des pots-de-vin et des mouchardages, la presse des escrocs de finance, des charlatans politiques et des fonds secrétiers de tout poil, la presse qui s’agenouille devant Carnot, s’aplatit devant Q. de Baurepaire et couvre de fleurs le brigand galonné Dodds, massacreur de négresses, énumérait avec une hypocrite pitié les mouchards étripés. Elle larmoyait toute son encre, la gueuse qui enregistre froidement, chaque jour, les drames de la misère, les suicides de la faim, l’agonie des malheureux, broyés par notre organisation sociale.

    Une fois de plus, les gens honnêtes, — honnêtes à la façon du Grand Français de Lesseps, — hurlaient à l’anarchiste et demandaient l’extermination pure et simple du seul parti qui, luttant contre toute autorité, toute exploitation, tout mensonge, poursuive l’émancipation des êtres humains, l’affranchissement du travail, l’avènement d’une société sans maîtres.

    Ils ne parlaient pas, ces honnêtes gens, des victimes autrement intéressantes du patron, du propriétaire, du juge, des martyrs de la caserne dont on fait peu à peu des assassins après en avoir fait des souffre-douleurs. Ils ne rappelaient ni les trente cinq mille assassinés de la Semaine sanglante, ni les fusillés de Fourmies, ni les Tonkinois qu’on dépouille et les Dahoméennes qu’on éventre à l’ombre du frapeau français et au nom de la civilisation.

    Qu’ils ravalent leurs glapissements de chacals, car un commissariat pulvérisé et une demi-douzaine de mouchards écrabouillés sont un bien faible avant-goût des représailles qui les attendent. Les coups des justiciers seront d’autant plus terribles qu’ils sont dictés non par l’amour du sang, — que les bourgeois conservent le monopole de ce goût animal, — mais par l’amour de l’humanité que les anarchistes veulent rendre libre en la débarrassant des maîtres, heureuse en la purgeant des exploiteurs.

    Et comme la tourbe des policiers patentés et amateurs, des prostitués de la plume, des dirigeants et de ceux qui aspirent à le devenir foudroyait de loin l’anarchie, bredouillant les vieux clichés : patrie, ordre social, honneur, morale, voici qu’éclate, comme un coup de tonnerre, le scandale du Panama.

    Donc vous avez volé, vertueux Floquet, vous avez volé, inflexible Reinach, tout comme papa beau-père, vous avez volé révisionniste Laguerre, vous avez volé ex-ministre Proust, vous avez volé radical Clémenceau, vous avez volé Béral, vous avez volé Cassagnac, vous avez volé Sans-Leroy, vous tous, soutiens et souteneurs de la famille, la religion et la propriété (!) vous volé, tripoté, trafiqué, ruinant les crédules qui avaient mordu à l’hameçon de vos promesses.

    Elle va bien la valse des millions ! Monarchistes, conservateurs, opportunistes, radicaux, paillasses diversement bariolés qui se combattent sur les [tréteaux ?] de la Chambre, se désaltèrent, dans la coulisse, au même pot-de-vin.

    Et cependant, la Seine coule à deux pas du Palais-Bourbon. Peuple, qu’attends-tu pour y pousser cete racaille ?

    Eh bien, nous anarchistes, que les honnêtes gens de cette espèce appellent bandits et pourchassent comme des fauves, nous venons, une fois de plus, dire aux exploités, aux bernés, aux miséreux ce que nous voulons.

    Révision, non de la constitution, — que nous importe ce torche-cul ! — mais de l’ordre social tout entier. Plus de gouvernants nous emprisonnant dans leurs lois faites en dehors de nous et contre nous, plus de juges valets de tous les pouvoirs, plus d’armée, école d’assassinat, plus de prêtres abrutisseurs du peuple, plus de financiers et de patrons vivant en oisifs du labeur des esclaves.

    On peut subsister sans maîtres, n’en déplaise aux amoureux de la servitude, — ce n’est pas le gouvernement qui fait pousser le blé : il se contente de le taxer. les patrons, ô ouvriers bénévoles ! n’ont inventé ni le travail ni les machines, mais ils en profitent : le jour où vous prendrez possession de l’atelier où l’on vous exploite, pour travailler en commun à votre compte, vous n’aurez que des parasites de moins à nourrir, et la production, organisée par vous-même selon vos besoins, n’en sera que plus abondante.

    En place de toutes ces tyrannies, libre association des groupes travailleurs, se donnant la main par-dessus les cités et les frontières, reprise par tous de ce qui doit être à tous, possession commune (et non partage) de tout ce qui sert à produire, terre, mines, usines, outillage industriel, procédés scientifiques ; bien-être pour tous, pour tous aussi liberté, liberté tout entière, dussent quelques-uns en être aveuglés au début, comme des prisonniers rendus à la lumière du soleil !

    Pour arriver à la réalisation de cet idéal, esclaves, révoltez-vous. Les seules libertés que l’on obtienne sont celles qu’on prend, non celles qu’on mendie. Espérer des puissants qu’ils renonceront à leurs privilèges, des gouvernants, gardiens forcés du statu quo, qu’ils aideront les gouvernés à s’émanciper, est un leurre : leur situation même les enchaîne, Rothschild ne peut pas plus faire le bonheur de ceux qu’il vole, que Carnot réaliser la devise liberté — égalité, que Léon XIII proclamer la vérité scientifique. De par leur fonction, prolétaire ! ces hommes sont les ennemis naturels et tous ceux, quels qu’ils soient, qui les remplaceraient dans la même fonction, seraient tes ennemis aussi.

    Ce n’est pas seulement l’individu, c’est le rouage, l’institution même qu’il faut briser. Renverse le dirigeant mais non pour en établir un autre à la place ; chasse le patron de l’atelier mais pour en prendre possession avec tes frères de travail et non pour te donner un nouveau maître, même déguisé ; vomis le mensonge religieux mais que ce ne soit pas pour t’éprendre d’une religion nouvelle.

    Révoltez-vous ; en masse lorsque vous le pouvez ; individuellement quand le cœur, ou l’occasion fait défaut au plus grand nombre. Protestation soit, mais autrement que par ce dérisoire bulletin de vote. Grèves oui, mais grèves offensives, menaçantes, forçant les tyrans industriels à capituler, et non point grèves de mendiants. Guerre, certes, mais contre ceux qui vous oppriment à l’intérieur et non contre des peuples inoffensifs.

    Et ne vous dites pas que ce sont efforts perdus ; toutes ces insurrections, si infimes soient-elles, finiront, en se totalisant, par hâter l’heure de la révolution vengeresse.

    Un groupe anarchiste

    Imprimerie N. [Saish/Satish ?], Woburn Place, Londres


    sources :

    IN : dossier 4 M 2695 (archives départementales de Seine-Maritime).



    [Les dynamitards aux panamitards]

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    Les dynamitards aux panamitards]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France  ; Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : propagande par le fait  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Léauthier, Léon (1874-1894)  ; Vaillant, Auguste (1861-1894)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Les dynamitards aux panamitards

    « Il n’y a pas de concessions à faire à ces gens là ; ou les faire taire. »
    Gamard, député et futur dynamité.

    Eh bien comment trouvez-vous cette première sauterie — première, mais non dernière, —ignobles drôles !

    Vingt-deux ans se sont passés depuis que généraux, banquiers, députés, mouchards de presse et autres dignes représentants de la classe dirigeante, ont transformé Paris en charnier et collé au mur trente-cinq mille prolétaires réclamant leur droit à la vie.

    Depuis, lâches et bandits, vous avez fait de cette république en laquelle le peuple avait mis son espoir et pour laquelle il avait prodigué son sang, le tripot des Rothschild et des Rouvier.

    La brute Mac-Mahon a succédé au scélérat Thiers, le filon [filou ?] Grévy au dit Mac, le mannequin Carnot à Grévy ; Ferry a volé après Gambetta, Constans après Ferry. Dupuis après Constans et le paria d’en bas, qui vous avait hissé au pouvoir de son vote est resté toujours aussi misérable, aussi exploité, condamné à l’esclavage patronal ou à la mort d’inanition au coin d’une borne.

    Est-ce que, vraiment, vous vous imaginiez que ça allait toujours durer ?

    Vous pouviez tout au moins tenter l’affranchissement des masses, essayer de panser quelques unes des plaies sociales aveugles et sourds, vous déchaînez la révolution : le révolution vous dévorera.

    Comme ils sont amusants et doux à notre oreille, vos cris de paillasses éperdus pendant que vous vous tortillez sur vos augustes sièges de législateurs la foire au ventre !

    Ah ! vous envoyez les fils du peuple, transformés en chiens de garde de vos privilèges, crever au Tonkin pour faire des rentes à Bavier-Chauffour !

    Ah ! vous baisez les pieds du pape, — petit fils de Voltaire, — le derrière des monarques, — descendants de Danton, — laissant pourrir dans sa misère et son abjection cette pauvre bête de somme de travailleur qui avait eu la naïveté de croire en vous !

    Ah ! vous refusez d’amnistier les mineurs victimes de vos Chagots et vous proclamez les anarchistes hors la loi. Tout cela au nom du peuple souverain, cet esclave coiffé d’une couronne en carton, qui vous tend la joue gauche lorsque vous l’avez giflé sur la joue droite !

    Eh bien nous, les hors la loi, nous nous permettons d’entrer en scène, — un peu brusquement n’est-ce pas ? Dame les affamés, les loqueteux, les éternels dupés qui réclament leur part au banquet de la vie et attendaient à la porte depuis si longtemps, ne peuvent avoir la patience toute parlementaire des députés dits ouvriers puisqu’ils ne travaillent pas.

    Ils sont bien drôles dans leur effarement ceux-là, ces imbéciles, renégats de la révolution sociale, qui parlaient jadis de vous faire fusiller comme des lapins, [nos ?] bonhommes, mais refusent énergiquement aujourd’hui de sauter avec vous. Le fait est qu’après un surnumérariat aussi long, entrer au Palais-Bourbon juste au moment où l’on y reçoit des [bombes ?], c’est jouer de malheur.

    Ne les rendons pas responsables de nos coups de dynamite, ô bourgeois ! ces phénix du Quatrième-État qui ne rêvent que de s’embourgeoiser à leur tour. Leur grand-maître, l’aspirant sénateur Jules Guesde, l’a déclaré formellement entre eux et nous, il n’y a rien de commun.

    Nous ajouterons cependant qu’il y a entre eux et vous une différence trop flatteuse pour votre amour-propre pour que nous ne nous fassions pas un plaisir de vous le signaler :

    Vous êtes de la merde ;
    Ils sont de la sous-merde.

    Quant aux oisons qui leur font chœur, gardes-champêtres en expectative du Quatrième-État, mannequins bons à voter des protestations énergiques, leurs criailleries ne sauraient vraisemblablement nous émouvoir.

    Quant aux petits crevés du Quartier-Latin, graine d’avocats et de jugeurs, qui, à vingt ans, le cœur aussi vide que le cerveau, rêvent mariage riche et exploitation de la bêtise populaire, dignes rejetons de M. Prud’homme, leur indignation furibonde contre les anarchistes nous fait bien rire. Comme au moindre pétard, tomberaient en pâmoison ces hommelettes, habitués de Ballier qui ont la haine féroce du travailleur !

    Enfin ! Après Lauthier [Léauthier], Vaillant. Après le tranchet du prolétaire qui las de crever de faim, crève la panse de l’ennemi bourgeois, la bombe faisant son entrée dans votre caverne de bandits.

    Il s’est donc rencontré un héros qui, faisant stoïquement le sacrifice de sa vie, a entrepris de venger les déshérités. Ce que tant d’asservis souhaitaient au fond de leur cœur, il l’a exécuté, ouvrant à l’émancipation des masses la vraie voie, celle des actes.

    Entre parenthèse, nous avertissons l’enjuponné qui requerrait la peine de mort contre Auguste Vaillant, et les jurés qui la lui accorderaient de prendre garde à leur peau.

    Ce n’est qu’un avant-goût, messieurs les honorables, qui allez certainement vous donner contenance, — pouvez-vous faire autrement ? — mais qui au fond aimeriez encore mieux capituler que vous éparpiller en hachis à vingt pieds du sol.

    Capituler !

    Tous les régimes, même les plus despotiques, finissent par capituler devant la révolte des esclaves quand il est trop tard.

    Comme Louis XVI, qui y perdit la tête, comme Charles X, comme Louis-Philippe qui durent filer par le fiacre de l’exil, comme tant d’autres jeanfoutres vos prédécesseurs, vous capitulerez, — messieurs les rois de la république, vous capitulerez, lorsque rien ne pourra plus vous sauver.

    Et ce ne seront certainement pas les sous-merdes du Quatrième-État qui vous remplaceront.

    Vive la révolution sociale !

    Vive l’anarchie !

    [Londres. … ; …]


    sources :

    Les dynamitards aux panamitards. Sources : AN : 12508, Perquisition. affiche saisie sur Chevry décembre 1893 :
    https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/textes-divers/affiches/affiches-du-pere-peinard/les-dynamitards-aux-panamitards/



    [À Carnot le tueur]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
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    À Carnot le tueur]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France  ; Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : propagande par le fait  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Vaillant, Auguste (1861-1894)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte contre le président de la République Sadi Carnot (1837-1894) qui sera assassiné le 25 juin par Sante Geronimo Caserio ]

    texte :

    À Carnot le tueur

    Si Carnot grâcie Vaillant, nons ne lui ferons pas grâce à sa réélection.
    Un Sénateur. (Journaux du 3 février 1894.)

    Le crime est accompli : hier à l’aube, comme en cachette, lachement entourée d’une bande de policiers-assassins et d’inconscients enfants du peuple, deguisés sous d’horribles et sanglantes guenilles militaires, la guillotine a été dressée. Puis la bande hideuse s’est glissée dans la prison pour jouir encore de l’agonie de Vaillant.

    — Je suis prêt, a dit le camarade.

    Et il est tombé héroiquement en poussant son cri sublime : Mort la Société bourgeoise ! Vire ’Anarchie !

    À sept heures et demie les maquereaux de l’Aquarium étaient vengés...

    Es-tu content, Carnot ?

    Dans ton bouge luxueux, ancien nid de putains oh depuis se sont prélassés tons les tyrans, aux cotés de ta gueuse, tu as du jouir, bandit, petit-fils de guillotineur et de laquais ; l’ombre de Carnot-Samson est allé baiser Carnot-Deibler. Et quand le coup de couperet vint résonner de la place de la Roquette en ton cerveau atrophié. tri as souri heureux, te voyant réélu. Qu’importe une veuve, une orpheline ! Le pognon ou la mort, n’est-ce pas ta devise de malfaiteur !

    Faudrait voir, cependant, canaille ! N’as-tu donc rien compris à ce qui vient de se passer : n’as-tu donc pas senti, entendu le long cri de grâce sorti des milliers de poitrines du Populo, hier inconscient, aujourd’hui révolté ; n’as-tu donc pas lu, crasseux imbécile, les fleuris, les pleureurs, les violents appels à la pitié de tout un monde d’écrivains, de penseurs, tes amis, tes partisans souvent, te suppliant de ne point faire tomber une tête, et cela au nom de l’intérêt bourgeois !

    Non, tu n’as rien senti, tu n’as rien lu, étant inerte, étant ignare, et aujourd’hui, grâce à ta couardise, l’œuvre est faite, le fossé est creusé, et dedans, agonisante, se meurt la Pitié, non la tienne. mais la Pitié populaire !

    Tes souteneurs et toi n’avez plus qu’à attendre la Mort, la mort sans phrase !

    Vaillant, par son acte hautément révolutionnaire, impeccable et indiscutable, a fait tressaillir le coeur du Peuple ; en frappant dans la caverne des voleurs et des assassins, il a ouvert grandes les portes à la Révolution, et le flot populaire va passer, à peine rougi du sang des fatales représailles. Fini le temps des Panama et des fonds secrets, des cagnottes et des grands vols, l’heure de rendre gorge a sonné, c’est en vain que jetant un os à la meute hurlante des désespérés, vous avez envoyé un Baîhaut en prison, c’est le mur, c’est le réverbère qui vous attendent, et déjà grimacent vos hideuses faces d’affolés foirards.

    Ça n’aura point été en vain que la longue et internationale série des martyrs de la Révolution anarchique aura défilé devant tes yeux, Compagnon de misère, Populo esclave ; Chicago, Xeres, Barcelone, Montbrison, Paris, autant d’étapes superbes, autant de victoires triomphantes pour l’Anarchie, pour la Liberté !

    Et maintenant se forgent les revanches, et maintenant se préparent les vengeances populaires. Aux clous malheureusement sans effet materiel du martyr Vaillant, vont succéder les clous, porteurs de mort.

    Aux bombes sonnant le tocsin des Rouges Pâques, aux bombes, appels désespérés à la Révolte, vont succéder les joyeux éclats des explosifs, tonnant en pleine bataille, sous le clair et lumineux soleil de la Révolution déchaînée ; et implacables, ils trieront ceux-là !

    Car il faut que vous creviez, assassins, il le faut pour le salut du peuple, pour la gloire de la Révolution.

    C’est pourquoi, mecq de la Guillotine, président de la Gueuse Bourgeoise, ta réélection n’est point si assurée : c’est pourquoi, hideux capou, dès maintenant tu ne cesseras plus de trembler.

    Tu peux t’entourer de mouchards en bourgeois, de policiers en livrée, tu peux te terrer de terreur dans ton repaire de bandit,

    Rien n’y fera, Sadi-le-Tueur ; passant outre, la Justice du peuple ira t’y frapper, s’il le faut.

    Car c’est maintenant ta peau qu’on va viser, crapule !

    — “Vous allez voir, bourgeois, comment meurt un anarchiste”, vous cingla à travers vos faces blêmes de coquins, tes associés, le martyr d’hier. S’il ne sera plus là pour jouir de tes lâchetés et de tes terreurs au moins en mourant aura-t-il pu entrevoir l’avenir si proche maintenant du réglement de compte révolutionnaire.

    Quand toi et ta humide seront crevés, sublime et triomphante brillera la Revolution, l’Anarchie !

    Tu as eu la tête de Vaillant, nous aurons la tienne, Président Carnot !

    Vive l’anarchie

    Un Groupe anarchiste.

    Londres, 6 février 1894.


    sources :

    « À Carnot le Tueur », février 1894. Archives départementales du Maine-et-Loire (AD49 : 4M6/29) : affiche à destination de Mercier et Philippe (saisie) :
    https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/



    [Mort aux bourreaux ! Vive l’anarchie !]

    notice :
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    [
    Mort aux bourreaux ! Vive l’anarchie !]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France  ; Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : bagne  ; justice  ; procès
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Caserio, Santo (1873-1894)  ; Chevenet, Benoit ’Chalbret" (1864-1894)  ; Henry, Émile (1872-1894)  ; Léauthier, Léon (1874-1894)  ; Marpaux, Edmond "Aubin" (1866-1894)  ; Meyrueis, Henri (1865-1894)  ; Ravachol (1859-1892)  ; Simon, Charles (1873-1894)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Mort aux bourreaux !

    Vive l’anarchie !

    Esclaves de France et de partout.

    Il n’est jamais trop tard pour crier la vérité.

    Une fois de plus, apprenez les crimes de vos maîtres.

    Le gouvernement de bandits, dont Sa Majesté Casimir est le chef, ne se contente pas de transporter au delà des mers,sous le ciel meurtrier de la Guyane, les hommes qui ont voulu la liberté et la justice pour tous. Il ne se contente même pas de les assassiner sans bruit ; il les soumet à des tortures que l’Inquisition n’aurait jamais osé rêver.

    Bien que plus de deux mois se soient écoulé depuis le massacre de nos amis aux îles du Salut, massacre précédé de supplices inouïs, il faut, puisque la presse des fonds secrets fait le silence sur ces atrocités, que la voix des anarchistes, persécutés, frappés, insultés mais toujours debout, s’élève pour crier à tous ce qu’ont osé faire des misérables.

    Un être immonde, digne de recevoir l’accolade de Galliffet, le garde-chiourme Carnavaggio, a fait déshabiller complètement un condamné anarchiste, puis a fait enduire son corps de sirop de sucre. Après quoi, le martyre à été ligotté et exposé pendant quatre heures consécutives au dessus d’une fourmilière, autrement dit dévoré vivant. Il se tordait, râlait pendant que les fourmis tropicales, à la morsure féroce et empoisonnée, pénétraient dans toutes les parties de son corps, dans son nez, ses yeux, ses oreilles, le déchiquetaient vivant. Et pendant ce temps-là, les bourreaux riaient.

    Un autre monstre à face humaine, Allari, a fait attacher aux arbres des condamnés qu’il laissait, ensuite, périr de faim ; tel autre s’exerçait à abattre à coups de révolver des malheureux, enterrés, ensuite, encore vivants. L’argousin Bonini, au chantier de l’Orapu, associait des chiens de chasse à sa cruauté, les dressant à mordre le condamné que lui assommait à coup de gourdin.

    Misérables ! prenez garde si la revanche.

    Il ne vous suffit pas, dirigeants scélérats, d’exploiter l’ignorance, les préjugés et le travail de la masse pour subvenir à vos ignobles orgies. Il ne vous suffit pas de maintenir l’ordre, c’est-à-dire votre tyrannie, par l’appui des fusilleurs de Fourmies. Il ne vous suffit pas d’étouffer par la prison, le bague, l’échafaud, toute protestation des opprimés. Il vous faut, encore des supplices incroyables, dont le récit vous amuse entre vos digestions.

    Malheur à vous ! Vos forfaits appellent la vengeance : elle viendra.

    Le jour n’est pas loin où, à la lueur de vos palais incendiés, le prolétaire, brisant ses chaînes, conquerra victorieusement le rang d’homme libre et ce ne seront pas vos Carnavaggio, vos Bonini, vos Allari, misérables et lâches tortionnaires, qui sauront l’en empêcher.

    Tout se payera ; Casimir et Deibler, gare à votre Tête ! Rothschild gare à ton or.

    Nos compagnons anarchistes, martyrisés à la Guyane, étaient trop fiers pour ramper, serviles et muets, sous la trique des assassins. Ils se sont héroïquement révoltés, préférant mourir une fois pour toutes, que subir mille morts plus atroces les unes que les autres. Ils auront eu, du moins, avant de périr, la satisfaction de débarrasser la terre de quelques-uns de leurs bourreaux. Que n’ont-ils pu arracher les entrailles à tous !

    Écrasés par le nombre après une lutte désespérée, ces braves Meyrueis, Chevenet, Léauthier, Marpeau, ont été égorgés de sang-froid, en même temps qu’une douzaine d’antres condamnés qui avaient eu le courage de se joindre aux anarchistes. Quant à nos autres nombreux camarades dont la société bourgeoise a fait également des forçats, le silence est maintenu sur leur sort. Quelles tortures atroces leur sont infligées par les bourreaux à la solde de nos maîtres bourgeois ?

    Patience ! Clique infâme, l’heure du grand règlement n’est pas loin !

    L’assassinat de notre ami Simon Biscuit fut surtout atroce. Pour avoir, malgré le bagne, affirmé sa foi sociale par le simple cri de "’Vive l’Anarchie !" ce brave adolescent, qui, à dix-sept ans, était entré corps et âme dans la lutte, fut abattu à coups de fusil par une brute de l’infanterie de marine. Glorieuse armée tu es bien digue d’être commandée par des Galliffet, des Anastay et des Dreyfus !

    Assassiné pour un simple cri !

    Et les souteneurs de ce régime infâme s’étonnent que nous soyons sans pitié, bronzions nos cœurs !

    Non l’anarchie n’est pas morte dans le sang de ses martyrs après Ravachol, Émile Henry ; après Émile Henry, Caserio, sans compter les autres, qu’on ne connaît pas, mais qui, pour avoir su conserver leur tête sur leurs épaules, n’en demeurent pas moins debout et luttant.

    Travailleurs, prolétaires esclaves de l’autorité gouvernementale et patronale ne pensez-vous pas que l’heure est enfin venue d’écraser vos bourreaux ?

    Debout et plus d’hésitation lâche ! plus de pitié imbécile !

    Et vous, camarades, qui par l’action, jetez la terreur dans le camp ennemi ou, par la parole et par la plume, semez les idées de révolte, continuez votre œuvre sans défaillance. Que rien ne vous rebute, ni les persécutions de l’ennemi, ni les odieuses calomnies de quelques misérables qui, glissés dans nos rangs à la faveur de l’anonymat, s’efforcent par des manifestes orduries remplis de mensonges, de jeter la défiance et la haine entre vous.

    Ces lâches calomniateurs osent, pour leur besogne policière, revendiquer le nom de Ravachol. Qu’ils apprennent de nous les auteurs de ce manifeste, qui avons collaboré un peu plus qu’eux aux actes du grand dynamiteur que celui-ci soutenait la propagande de nos idées et n’a jamais bavé sur des camarades prisonniers.

    Anarchistes !

    À l’œuvre ! Et quand même et toujours

    Vive la révolution sociale !


    sources :

    Placard édité à Londres :
    https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/mort_aux_bourrzaux.jpg
    https://militants-anarchistes.info/?article5625








    [Sesto anniversario dell’alto eroismo sociale compiuto a Monza da G. Bresci]

    notice :
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    [
    Sesto anniversario dell’alto eroismo sociale compiuto a Monza da G. Bresci]. — Liverpool : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 45 × 28 cm.

    • Affiches par pays  : Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bresci, Gaetano (1869-1901)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural  ; anniversaire, commémoration
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    29 luglio !

    Sesto anniversario dell’alto eroismo sociale compiuto a Monza da

    Gaetano Bresci

    Agli oppressi di tutti i paesi

    Tra gli inganni della democrazia, che col miraggio di riforme inutili addormenta le energie del popolo, tra la brutale violenza dello stato che calpesta i diritti, dell’individuo, tra lo sfruttamento esoso della classe capitalistica e la passività della massa incosciente, la figura dell’anarchico che, solo, si elev ?vindice di tutte le rivendicazioni sociali appare pura come quella di un apostolo ci [?] confuso dalla bellezza ideale uni radiosa.

    E tale fu la figura di Gaetano Bresci […]

    Ogni […] alla ferocia degli opr[…]
    unis[…]
    […]

    Chi colpi Gaetano Bresci ? […]

    Gaetano Bresci uccidendo Umberto di Savoia non intese uccidere che un re. Ma seno uomini i re ? Essi dicono che sono chiamati e dirigere i popoli per diritto divino. Il re è irresponsabile : egli può commettere le infamie più atroci, i delitti più abbominevoli e resterà impunito. Egli è fuori dell’umanità : il volgo lo adora come un dio, l’anarchico I, detesta come un mostro. In tempi di relativa civiltà il re è un anacronismo.

    La distinziono fra uomo e re viene fatia dagli stessi monarchici.

    Essi dicono che la vita umana é sacra inviolabile.Ora se ciò è vero perché quando cade un re essi fanno tanto strepito e ci assalgono con tanta furia, mentre restano insensibili, anzi accolgono con un senso di malvagia compiacenza le stragi di contadini ed operai che cadono trafitti dal piombo regio ? Che forse la vita di un operaio non vale quella di un re ? Ciò significa che essi non compiangono l’uomo, ma il re, in cui vedono colpiti sé stessi, i loro interessi, le istituzioni.

    Ed è proprio contro le istituzioni che intese colpire Gaetano Bresci.

    Per noi tutti i capi di stati, siano re o presidenti di Repubbliche, si equivalgono. Ma Umberto di Savoia al torto di essere un re univa quello d’essere un degenerato. Per la sua libidine di espansione le aride lande africane furono bagnate dal sangue di migliaia di giovani strappati all’affetto delle madri e delle spose ; fu lui che decorava la belva Beccaris che fece versare tanto generoso sangue proletario per le vie di Milano. Tra i suoi. delitti privati, e nota la vile violenza per […] usata verso le povera contessa […]olani, per cui il vecchio padre […] di dolore. Dunque Umberto di Savoia […] fu un assassino coronato, come vita intima […] un bruto.

    Nell’istante .solenne in cui l’anarchico leva il braccio per colpire sono i gemiti degli […]pressi nelle caserme, sono gli spasimi dei […]rati nelle prigio ci sono gli strazi dell’[…]stuolo degli affamati che si fondono […]remiti dell’anarchico e tan[…]o un tremendo e grido di protesta e di esecrazione contro l’attuale, orribile ordine di cose.

    Questo è il significato del sublime slancio di Gaetano Bresci, la cui ombra anche da quel sepolcro di vivi che è l’ergastolo di S. Stefano incuteva tanto spavento che venne assassinato nella sua cella da due assassini inviali appositamente dalla viglia [ccheria ?] di re Vittorio Emanuele III che segue degnamente le cruente orme paterne.

    Per scuotere la tirannide dell’autorità e del capitale, noi, come Gaetano Bresci, non abbiamo fiducia che in due mezzi l’attentato e la rivoluzione.

    L’attentato è il lampo che annunzia il grande uragano sociale.

    A furia di ripetere attentati da una parte e reazione dall’altra noi prepariamo il giorno della grande riscossa proletaria.

    L’anarchico è le sintesi di tutti gli sforzi e di tutte le rivoluzioni che si sono svolte sinora nel campo della storia per le rivendicazioni umane. Noi diciamo a tutti i despoti che ci perseguitano : formate nuove leggi eccezionali contro di noi, perfezionate i vostri strumenti di tortura, aumentate le espulsioni, ma voi non arriverete mai a distruggerèci pechè noi siamo la forza ineluttabile e irrompente del progresso che si avanza attraverso tutti gli astacoli.

    Oggi, inneggiando alla tua memoria di Martire e Precursore, o Gaetano Bresci, noi sentiamo che tu non sei morto e che la tua opera di redenzione non è stata interrotta.

    E noi siamo convinti che il tuo atto di santa ribellione sarà ripetuto di continuo sino a quando il torrente della rivoluzione non avrà purificato il mondo, sino a quando sulla rovina dei troni e degli altari inni sarà sorta la società anarchica emancipatrice dell’umanità.

    Luglio 1906.

    Un gruppo d’anarchici.

    Printed by Walter, Liverpool.


    sources :
     





















    [Isle of Wight Poemsong ]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Isle of Wight Poemsong ]. — [S.l.] : [s.n.], [ & post]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 51 × 37 cm.

    • Affiches par pays  : Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  : FACL (Fonds d’archives communistes libertaires)
    • Liste des thèmes  : littérature : poésie
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Gould, Dennis
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    text (1966… 1973 ?)

    texte :

    Isle of Wight Poemsong

    for Sasha Jane Natasha

    We have all come together here
    To summon murder out
    For the walls of the city shake
    Our music and singers loud
     
    We have all come with sleeping bags
    To share with new lovers
    Whilst hearts of ease attack
    As we sleep out together
     
    We have all come to sing and dance
    To join voices of the present
    By chance asking awkward questions
    Whilst money drops on money
     
    We have all come together here
    Poor travellers on a journey
    Anarchists, RiffRaff, SlumGods and Gypsies
    Yes, Anarchists, RiffRaff, SlumGods and Gypsies

    Dennis Gould RiffRaltPoetSixChimneysBolenoweCamborneCornwall

    St George Printing Works. Ltd. 42a Cross Street, Camborne Cornwall


    sources :
     




    [Manifesto of the Durruti Column]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifesto of the Durruti Column]. — [S.l.] : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 50 × 40 cm.

    • Affiches par pays  : Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Durruti Dumange, Buenaventura (1896-1936)  ; Einstein, Carl (1885-1940)  ; Rüdiger, Helmut (1903-1966)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ photo ; texte. Au dos, hommages à Durruti par Einstein et Rüdiger, photo du Groupe international ]

    texte :

    Manifesto of the Durruti Column

    Revenge ! Our friend, our brother Durruti fell in Madrid, his heart filled with goodness and his rifle in his strong worker’s hand.

    In our ranks no one is more than the other. But the one who has won our love is considered superior to all the others. And no one was better loved, no one more loving than our Durruti. We do not weep over his death. But our eyes are hazy, our fists will remain closed as long as a single enemy remains alive.

    We went out to defend our libertarian Ideal, we have fought for a better life our hearts filled with human desire. Today we have one more slogan : Revenge !

    We have become brothers in our column through Durruti. We shall fraternize to avenge him. We have fought like men. Now we shall fight ferociously.

    Comrades of the Durruti Column ! Brothers ! Let us avenge his bro-ken life. We must carry his name through fascist Spain and it shall mean death to our enemies !


    sources :
     

    [ca  1977]
    Affiche liée



    [The Paris Commune… the defence of Louise Michel]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    The Paris Commune… the defence of Louise Michel]. — [S.l.] : [s.n.], [ & ante]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier jaune ) ; 44 × 62 cm.

    • Affiches par pays  : Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1871 (La Commune)
    • Noms cités (± liste positive)  : Michel, Louise (1830-1905)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : anniversaire, commémoration
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; photo (portrait de Louise Michel) ]

    texte :

    The Paris Commune… the defence of Louise Michel

    I do not wish to defend myself, I do not wish to he defended. I belong completely to the social revolution, and I declare that I accept complete responsibility t.r all my actions. I accept it completely and without reservations.

    You accuse me of having taken part in the ’corder of the generals ? To that I would reply Yes, if I had been in Montmartre when they wished to have the people fired on. I would not have hesitated to fire myself on those who gave such orders. But I do not understand why they were shot when they were prisoners. and I look on this action as arrant cowardice.

    As for the burning of Paris, yes, I took part in it. I wished to oppose the invader from Versailles with a barrier of flames. I had no accomplices in this action. I acted on my own initiative.

    I am told that I am an accomplice of the Commune. Certainly, yes, since the Commune wanted more than anything else the social revolution, and since the social revolution is the dearest of my desires. More than that, I have the honour of being one of the instigators of the Commune, which by the way had nothing—nothing, as is well known—to do with murders and arson.

    I who was present at all the sittings at the Town Hall, I declare that there was never any question of murder or arson. Do you want to know who are really guilty ? It is the politicians. And perhaps later light will be brought on to all these events wich today it is found quite natural to blame on all partisans of the social revolution. . . .

    But why should I defend myself ? I have already declared that I refuse to do so. ’ton are men who are going to judge me. You sit before me unmasked. You are men and I am only a woman, and yet I look you in the eye. I know quite well that everything I could say will not make the least difference to your sentence. So a single last word before I sit down. We never wanted anything but the triumph of the great principles of the revolution. I swear it my our martyrs who fell at Satory, by our martyrs whom I acclaim loudly, and who will one day have their revenge.

    Once more I belong to you. Do with me what you please. Take my life if you wish. I am not the woman to argue with you for a moment. . . .

    What I claim from you, you who call yourselves a Council of War, who sit as my judges. who do not disguise yourselves as a Commission of Pardons, you who are military men and deliver your judgement in the sight of all, is Satory where our brothers have already fallen.

    I must be cut off from society. You have been told to do so. Well, the Commissioner of the Republic is right. Since it seems that any heart which beats for freedom has the right only to a lump of lead. I too claim my share. If you let me live, I shall never stop crying for revenge, and I shall avenge ms brother, by denouncing the murderers in the Commission for Pardons. . . .

    I have finished. If you are not cowards, kill me !


    sources :

    Publié entre 1970 et 1978.

    Deux formats : 44 × 62 cm et 30 × 46 cm.


    [ 1977 ?]

    [ca  1987]

    1980

    1980

    1983
    Affiches liées