1902

 

 

5 affiches :

 

    [Entente révolutionnaire pour la grève générale]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Entente révolutionnaire pour la grève générale]. — Bruxelles = Brussels Bruxelles : Entente révolutionnaire, (Roman (impr. Louis : Namur)). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Belgique
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : grève : grève générale  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Hardy, Jean  ; Laupy
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Entente révolutionnaire pour la grève générale

    Au Peuple,

    La classe ouvrière de Belgique vient de faire une nouvelle et sanglante expérience de la politique de compromissions, pratiquée, à l’encontre de ses intérêts, par les dirigeants de la social-démocratie.

    Un lent travail d’émasculation du peuple habilement mené par des arrivistes, avait dès longtemps asservi le prolétariat aux pires caprices d’une campagne honteuse de bassesses, ce, pendant que les intérêts de classe des travailleurs étaient sacrifiés aux ambitions politiques des meneurs.

    Les derniers évènements en sont un nouveau mais douloureux témoignage.

    Ceux-là même qui, il y a quelques mois, poussaient les prolétaires à la révolte, sans détours, sans phrases ; ceux-là qui ne voyaient d’autres remèdes aux misères des ouvriers que la conquête immédiate du Suffrage universel, même par la force insurrectionnelle ; ceux-là, au bout de quelques jours de luttes, retournèrent leurs papiers, changeaient de procédés et s’appliquaient à faire crouler la grève dont ils étaient les fiers apôtres au début.

    Et c’est an moment suprême, alors que le sang ouvrier coulait, que les chefs ordonnent au servilisme populaire de cesser la lutte.

    Peuple,

    Il faut en finir avec ces mauvais bergers qui osent préparer des candidatures avec le sang des travailleurs.

    Il faut en finir avec cette tactique renouvelée de Gribouille qui consiste à crier : Debout, à l’esclave à genoux, pour le précipiter ensuite à plat ventre sous le talon de l’exploiteur.

    Il faut en finir avec ces politiciens, et que la situation sociale apparaisse claire et nette au monde travailleur.

    En haut, les classes dirigeantes, représentant le principe d’autorité, accaparant toutes les branches de l’activité humaine.

    En bas, le peuple représentant le travail et réclamant la liberté, le peuple esclave de l’autorité, esclave de l’industrie, esclave de la loi, le peuple gouverné et exploité qui lutte perpétuellement contre la hideuse misère, les monstruosités du pouvoir et contre les vexations humiliantes dlu patronat.

    Dans la lutte des classes, la légalité est sans issues, il faut en revenir aux actions viriles.

    Travailleurs,

    L’ouvrier de quelque côté qu’il se tourne n’a que la misère pour horizon.

    Le Suffrage égalitaire ne lui donne pas à manger, cela profite aux seuls élus. C’est aux patrons et aux gouvernants, ainsi qu’à tous les soutiens de la société : juges, policiers, ministres et députés, que nous devons nous en prendre de ces crimes de lèse-humanité.

    C’est en supprimant toutes leurs institutions que nous arriverons à la liberté absolue et à l’égalité sociale.

    Nous ne devons pas discuter avec ceux qui nous font mourir de faim, nous devons les abattre.

    Ouvriers,

    Ce n’est que par la violence que vous arriverez à vous faire écouter !

    Ce n’est que devant la force que vous verrez trembler et pâlir ces bourgeois aussi lâches que féroces qui, aujourd’hui, insultent à nos souffrances. Ce n’est que lorsqu’ils auront à. craindre l’assaut de leurs usines et de leurs propriétés que les exploiteurs feront droit aux-revendications du peuple.

    Compagnons, Camarades,

    Il n’y a qu’un moyen pour réduire la réaction à l’impuissance, c’est

    LA GRÈVE GÉNÉRALE

    avec toutes ses conséquences révolutionnaires.

    La grève s’étendant à tous les métiers, à toutes les industries ; la grève englobant dans un même mouvement de révolte les insoumis au patronat et les réfractaires à la caserne.

    Tout le peuple debout, la classe ouvrière en lutte contre ses exploiteurs, avec tons les moyens trouvés par la science.

    Les éternels exploités abandonnent enfin la résistance passive, vaine et criminelle, pour se dresser, résolus à, l’action, au, devant de leurs oppresseurs, feront table rase du régime odieux de despotisme, de tyrannie et d’exploitation qui pèse sur le prolétariat.

    Telle doit être la signification de l’idée de la Grève générale.

    Peuple ouvrier,

    Au milieu de cet état social où tout est contrainte, où le travailleur est ravalé au rang de la brute faite pour mange, trimer et dormir, l’Entente révolutionnaire vous adresse un ardent appel à la lutte émancipatrice d’où jaillira l’étincelle donnant au monde du travail le signal de la Rénovation sociale par

    la Grève générale révolutionnaire et libératrice.

    Camarades, tous debout.
    À bas l’oppression. Vive la Grève générale.

    Pour l’Entente Révolutionnaire de Bruxelles,
    Laupy, Jean Hardy.

    Namur. — Imp. L. Roman, rue de fer 59.


    sources :

    Le texte de cette l’affiche est aussi paru dans Le Réveil socialiste-anarchiste, IIIe année n° 61 (1er novembre 1902) de Genève :

    Monarchie et République
    Ce n’est pas sans hésitation que nous nous sommes décidés à publier l’appel suivant, que le Groupe d’entente révolutionnaire pour la grève générale, fondé récemment en Belgique, a bien voulu nous communiquer. En effet, quoiqu’il ait été librement publié, répandu et reproduit par deux journaux dans une monarchie cléricale, nous ne sommes pas sûrs que dans le pays le plus libre du monde, dans la Suisse républicaine, les autorités judiciaires ne s’en émouveront pas. L’essai vaut la peine d’être tenté. Il est certain que si la justice genevoise avait pu produire un pareil document pour prouver sa fantastique accusation de crime contre la sûreté intérieure de l’État, toutes les peines prévues parles différents codes, cantonaux et fédéral, auraient paru insuffisantes. L’avis de M. Kronauer sur l’appel de nos camarades belges ne nous déplairait pas, pourvu qu’il n’entende pas le formuler en un réquisitoire de trois heures. Rien de plus terrifiant que l’éloquence du procureur fédéral, s’attachant à prouver le délit d’avoir répandu la terreur !
    Voici cet appel : […]




    [Maison recommandée]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Maison recommandée]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : économie (généralités)  ; syndicalisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (deux mains se serrant devant un globe) dans cadre décoratif ]

    texte :

    Maison recommandée

    Confédération générale du travail

    Bien-être et liberté

    3e trimestre — Année 1902


    sources :

    Affiche présentée dans La Voix du Peuple, n° 84 (22-29 juin 1902) :

    L’Affiche label
    Ci-dessous, nous reproduisons, en réduction, le fac-simile de l’Affiche-label, dont la mise en pratique vient d’être décidée par le Comité Confédéral.
    Ce dessin ne donne qu’un faible aperçu de ce qu’est l’affiche, qui, tirée en deux couleurs, — rouge et noir — a un aspect fort artistique.
    Le Comité confédéral a décidé de délivrer l’Affiche-label aux organisations confédérées, au prix de 0 fr. 15 l’exemplaire sur beau papier, et au prix de 0 fr. 30 l’exemplaire cartonné.
    C’est aux syndicats, et aux militants, qu’incombe l’œuvre de vulgarisation de l’Affiche-label et, afin de familiariser tous les camarades avec cette tactique de boycottage à rebours, nous allons indiquer comment va s’en faire la mise en pratique.
    L’Affiche-label sera délivrée, par la Confédération, aux Fédérations et aux Syndicats confédérés, et, sur les côtés, dans les deux médaillons laissés en blanc, la Fédération et le Syndicat distributeurs apposent leurs timbres.
    Ce fait, l’Affiche sera distribuée aux commerçants qui emploieront des ouvriers syndiqués et respecteront les décisions syndicales. Il est inutile d’insister sur les avantages qui, pour le commerçant acceptant l’Affiche-label, compenseront les légers sacrifices qu’il pourra s’imposer, soit en payant un peu mieux son personnel syndiqué, soit en respectant les heures de fermeture, etc. Par esprit de solidarité, les travailleurs donneront la préférence à ce commerçant, et l’Affiche sera pour lui une source de profits imprévus.
    Afin qu’un commerçant ne puisse jouir du bénéfice de l’Affiche-label, au cas où, pour une raison quelconque, il n’y aurait plus droit, il a été décidé qu’elle portera l’indication du trimestre (actuellement, du 1er juillet au 1er octobre, elle porte : troisième trimestre). En outre, l’Affiche, imprimée, pour ce trimestre, sur papier blanc sera, aux trimestres suivants, tirée sur papier de couleur, de manière que l’Affiche du trimestre courant se distingue à première vue.
    Et maintenant, tous à l’œuvre ! Que les militants exigent que les commerçants chez lesquels ils s’adressent aient l’Affiche-label et leur fassent observer que, pour s’en munir, ils n’ont qu’à s’adresser au syndicat dont ils relèvent : coiffeur, au syndicat des coiffeurs ; débit de vin, cafés, etc., au syndicat des limonadiers ; boulanger, au syndicat des boulangers, etc.
    Cette Affiche n’est, d’ailleurs, que le commencement de toute une propagande d’action directe, que, prochainement, le Comité Confédéral continuera sous d’autres formes.

    Voir aussi :



    [Manifeste aux soldats]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifeste aux soldats]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [45 ?] × [31 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Almereyda, Miguel (1883-1917)  ; Bans, Émile  ; Depalme, Robert  ; Desprès, Fernand (1879-1949)  ; Durupt, Georges (1880-1941)  ; Faure, Sébastien (1858-1942)  ; Gauthier, Georges  ; Gerbault, Daniel  ; Jourdain, Francis (1876-1958)  ; Lejeune, Pierre  ; Marestan, Jean (1874-1951)  ; Matha, Louis (1861-1930)  ; Méric, Victor (1876-1933)  ; Monatte, Pierre (1881-1960)  ; Paraf-Javal, Georges (1858-1941)  ; Régnier, Georges  ; Robin, Maurice  ; Séverac, Georges  ; Syffert, Gaston (1881-1969)
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Manifeste aux soldats

    Le Conseil de guerre de Nantes vient de condamner à un jour de prison le colonel de Saint-Rémy. Cet officier avait refusé d’obéir à l’ordre que lui avait transmis le général Frater de frire marcher le 2e régiment de chasseurs placé sous son commandement.

    La raison que ce colonel a donnée de son indiscipline, c’est que « sa conscience de chrétien lui interdisait d’obéir ».

    Nous estimons qu’en refusant d’agir contre les « Sœurs » le catholique de Saint-Rémy a bien fait.

    Nous estimons qu’en tenant compte du sentiment, qui a dicté à cet officier son acte d’insubordination et en rendant un arrêt qui équivaut à un acquittement, le Conseil de guerre a bien fait.
    (Ce n’est jamais nous qu’on trouvera favorables au prononcé de jugements sévères.)

    Soldats ! Retenez bien cet arrêt et faîtes en votre profit !

    Il se peut que vos chefs vous donnent, quelque jour, l’ordre d’agir contre des travailleurs en grève ou des hommes en révolte.

    Vous aurez, alors, vous aussi, à consulter et à écouler votre conscience.

    Votre conscience vous dira, jeunes gens, elle devra vous dire que vous n’avez pas été arrachés à votre famille, à votre atelier, à vos champs, à vos affections, à la vie libre, pour marcher contre vos parents, vos frères, vos camarades de travail.

    Votre conscience vous dira, elle devra vous dire que ces basses besognes incombent aux forces de police et de gendarmerie, pas à vous.

    Votre conscience vous dira, elle devra vous dire que vous ne pouvez pas vous servir de vos armes de mort contre ceux qui vous ont donné la vie, et qui, depuis votre enfance, vous ont chéris, soignés, nourris, élevés.

    Aimeriez-vous moins vos mères que le colonel de Saint-Rémy n’aime les congréganistes ?

    Votre conscience d’homme serait-elle moins ferme que celle de ce chrétien ?

    Écoute, soldat !

    Si jamais l’ordre t’est donné de massacrer tes camarades de travail, de tirer sur le peuple, tu refuseras désormais, tu dois refuser d’obéir à ce commandement infâme.

    Jusqu’à ce jour, l’énormité du châtiment que tu avais à redouter était de nature à te faire reculer devant les conséquences d’une telle désobéissance.

    À daters d’aujourd’hui, tu sauras qu’elle t’expose, tout au plus, à un jour de prison. M. de Saint-Rémy a librement choisi le métier militaire ; toi, c’est par force, que tu es à la caserne.

    M. de Saint-Rémy était à la tête d’un Régiment ; son refus d’obéir s’étendait à toutes les unités dont il était le chef. Toi, Frère, sans gradée, sans autorité sur tes camarades, tu n’engageras que toi-même.

    On n’ordonnait pas à M. de Saint-Rémy de commander le feu sur des femmes désarmées. Il s’agissait — on l’a bien vu — de crocheter quelques serrures, d’enfoncer quelques portes. Toi, soldat, quand tes chefs te feront marcher contre la foule ouvrière, ce sera pour cracher la mort — rappelle-toi Fourmies, la Martinique, Chalon — sur des poitrines de grévistes las de souffrir de misère ou de manifestants las de subir le joug !…

    En réfléchissant à ces circonstances et en considérant que la règle et l’équité proportionnent la peine au rang qu’occupe le délinquant, tu comprendras, soldat, que ce n’est pas un jour de prison, mais un jour de consigne que, pour être juste, le Conseil de Guerre devra t’infliger.

    Et ce jour de punition te paraîtra infiniment doux, puisque pour un châtiment aussi bénin, tu auras l’inexprimable joie de ne t’être pas associé à ce crime abominable :

    Fils d’assassiner ton Père ! — Frère, de ter ton Frère !

    Travailleur, de mitrailler tes Camarades !

    Soldat, souviens-toi !

    Le Libertaire


    Nota. — Il se pourrait que le Ministère anticlérical « Combes et Cie », découvrît dans ce manifeste une provocation à la désobéissance des soldats et en déférât les auteurs aux tribunaux.

    Comme il n’est pas plus dans nos habitudes que dans notre caractère de décliner les responsabilités que VOLONTAIREMENT nous assumons, nous ajoutons nos propres signatures à celle-ci : Le Libertaire , qui n’engage juridiquement que notre ami Philippe, gérant de ce journal, et nous invitons toutes les personnes qui approuvent ce manifeste, à nous envoyer leur nom que dans le prochain numéro, nous joindrons aux nôtres : Sébastien Faure, Louis Matha, Pierre Monatte, Émile Bans, Jean Marestan, Robert Depalme, Georges Durupt, Fernand Després, Daniel Gerbault, Victor Méric, Maurice Robin, Georges Séverac, Georges Gauthier, Gaston Syffert, Paraf-javal, Pierre Lejeune, Georges Régnier, Francis Jourdain, Miguel Almereyda.


    sources :

    Parue au dos du Libertaire 4e série, 8e année, numéro 45 (du 13 au 20 septembre 1902).