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[Le Père Peinard au populo]

Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[Le Père Peinard au populo]
adresse :
. — Paris : le Père Peinard (1889-1900),
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm
notes :
descriptif :


[ texte sur papier de couleur ]

texte :

Élection législative du 27 janvier.

Le Père Peinard

au populo

L’occasion est chouette pour placarder des affiches sans timbres et. parler des Jean-foutres de la politique. J’en profite !

Soupé de la politique ! Les gouvernants se foutent de nous ; ils nous appellent peuple souverain en vérité nous sommes esclaves. — S’esquinter à turbiner, battre la dèche, crever la faim : c’est notre vie ! Et pendant que les gosses et la compagne se serrent le ventre et ont froid, les riches la mènent joyeuse.

Faut que ça change, nom de dieu ! Ouvrons les quinquets.

Élire un député, e est de la foutaise. C’est un maître qu’on se donne. — À l’armée, un simple soldat qui monte en grade devient rosse ; de même à l’atelier un bon copain qui passe contre-maître devient mufle : c’est dans la nature humaine, le commandement étouffe les bonnes qualités.

Pour un député, c’est kif-kif ! Moi-même, qui me crois un bon zigue, si des gourdes me nommaient, je me gât[…]
de pourritures, mauvais truc pour la conserver !

Au lieu de donner nos voix à cette clique, vaudrait mieux leur donner ce qui leur revient réellement : des coups de pied dans le cul.

Car enfin à quoi passent leur teilles les députés et toute la séquelle de l’État ? À fabriquer des lois au bénef des riches et à rouler les pauvres bougres.

Les abrutis répètent en perroquets : « faut un gouvernement, faut des patrons, on peut pas vivre sans ça. »

De la farce ! Si nous cessions de turbiner pour les patrons et si nous refusions l’impôt au gouvernement : Mince de gueule qu’ils feraient ! — Ils crèveraient, car c’est de la vermine qui se nourrit de notre chair, de notre sang.

Au lieu d’aller voter pour un salopiaud quelconque, vaut mieux, mille bombes, apprendre à vivre sans gouvernement et sans singes, faire ses affaires soi-même ! Pour y arriver, il n’y a à compter que sur notre poigne et sur un chambardement général.

C’est par la force, la Révolution violente, que nous exproprierons les richards et que nous foutrons la vieille société par terre. — Le mot d’ordre doit être :

La terre aux paysans !! L’usine aux ouvriers !!

Le logement, le vêtement et la boustifaille pour tous !

Aussi au lieu de m’emballer pour Jacquot, Boulange ou Boulé, je gueule :

Vive la sociale ! vive l’anarchie !

Vu : Peinard, candidat (pour la forme).

Imp. du « Ça ira », rue du Buisson-St-Loup, 29.


sources :

Archives Nationales, Fond IFHS, côte : 14AS 122/ 4

cotes :