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[Le Père Peinard au populo : scrutin de ballotage du 6 octobre 1889]
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Image (fixe ; à 2 dimensions)
- titre :
- [Le Père Peinard au populo : scrutin de ballotage du 6 octobre 1889]
- adresse :
- . — Paris : le Père Peinard (1889-1900),
- description technique (h × l) :
- . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , papier de couleur ) ; x × y cm
- notes :
- descriptif :
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Scrutin de ballotage du 6 octobre 1889.
Le Père Peinard
au populo
Ils vont bien les gouvernants, nom de dieu ! Mince de chie qu’ils ont pour s’asseoir sur les décisions du suffrage universel. Pour le coup, les lecteurs de Montmartre doivent en faire une gueule.
Hein, j’avais t’y raison de dire que le vote est une couillonnade infecte ?
Enfin, cette farce finit dimanche. Si on m’écoutait, ça serait vite réglé : le populo planterait là les candidats et les laisserait se ballotter à leur guise.
Mais non ! Il a déjà expédié pas Mal de jean-foutres à la Chambre il viendra à compléter la collection.
C’est pas tout que de votailler, faut songer au lendemain, nom de dieu ! Aurons-nous un peu plus de bien-être à la clé ? Les patrons seront-ils moins [?]sses, les proprios moins rapins, les gouvernants moins filous ?
Cet hiver chacun aura-t-il le turbin et le boulottage assurés ?
On ne pense pas à tout ça. En revanche on blague beaucoup de la révision. Réviser quoi ? La Constitution de 1875 ? Je parie que nous ne sonmes pas un sur mille qui la connaissons, cette constitution de malheur.
Et puis voyons les Constitutions, nous en crevons, nous n’en vivons pas. Une miche de pain et un bifteack me bottent bougrement mieux que toutes les Constitutions possibles.
Tout de même, si on veut y aller carrément, j’en suis pour la Révision. Mais foutre, une révision fadée, aux petits oignons.
Révisons les Fortunes ! C’est pas juste qu’un salop comme Rothschild, ait des millions, tandis que le Populo trime dur et crève de faim.
Révisons les Propriétés ! Que celui qui sème, récolte. Les paysans ont soupé de payer la rente aux feignasses.
Révisons le Gouvernement ! Foutons le cul-par-dessus tète, et [tsoy]ons à l’œil pour empêcher qu’on en rebâtisse un nouveau.
Une fois sur le tas, allons-y carrément. Révisons un brin les richards eux-mêmes. Ils nous en ont fait assez voir de toutes les couleurs : chacun son tour, nom de dieu !
Voilà la Révision que je gobe. Mais une Révision pondue par les [bou]ffe-galette de la Chambre : une Révision sur le papier, c’est bon pour torcher le cul.
C’est pourquoi je dis aux bons bougres : si vous êtes marioles ne votez soyez à l’œil pour le grand chambardement et gueulez :
Vive la Sociale ! Vive l’Anarchie !
Grâce à la vache de loi contre les candidatures multiples, il me faut truquer pour placarder mes affiches sans timbre. Un copain se fout candidat pour la circonstance, — c’est un bon type, — malgré ça ne votez pas pour lui, élu il roulerait le Populo comme le premier Bourgeois venu. De même qu’une bath fille saine se pourrit en entrant dans une maison de tolérance, — de même un bon Bougre se pourrit en entrant à la Chambre des Députés.
Le Père Peinard
Pour plus d’explications, les bons bougres n’ont qu’à ce payer chaque dimanche Le Père Peinard, réflecs d’un gniaff. Pour deux ronds, chez un chand de journaux, ils en verront la farce. — Bureaux : 16, rue du 4-Septembre, Paris.
Vu le candidat pour la fôorme : Rossignol P. […]
Paris. — Imp. […]
sources :Archives Nationales, Fond IFHS, côte : 14AS 122/ 4
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