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[Numérique : nos raisons d’agir]

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[Numérique : nos raisons d’agir]
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. — [S.l.] : [s.n.],
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. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 42 × 30 cm
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Numérique

nos raisons d’agir

« Moi, je ne vois qu’une chose à faire résister à cet outil qui nous rend esclave et nous expose à un danger que nous ne voyons pas venir, tellement nous sommes subjugués._ Notre vie privée est bouffée par internet, nous devenons des consommateurs et des cerveaux codés, des drogués des applis ! Que devient l’humain dans tout cela ? Et sa sacro-sainte liberté ? » En témoignant ainsi sur le blog d’une société d’assurance, Sylvie résume bien le point de vue de plus en plus de nos contemporain.e.s. Ça lui vaudra quand-même de voir son texte mis en évidence dans une publication trouvée cette semaine dans ma boite aux lettres. L’assurance nous rassure, et c’est bien là sa fonction « Il ne s’agit pas d’être contre le progrès technique mais de veiller à ses usages. » À ses yeux Sylvie n’est bien évidement « pas hostile au numérique » mais seulement « inquiète de ses dérives marchandes et invasives. »

Dans leur vision « du monde numérique, profondément humain et éthique » ce discours tient à affirmer que les données personnelles doivent ne pas être vendues, et que leur accumulation devrait être garantie contre ce genre d’exploitation du fait de sa Charte numérique bienveillante, rejoignant ainsi le discours de l’État sur le non-croisement des données sur une préconisation de la Commission Nationale de l’informatique et des Libertés. Aveugles que nous serions dans ces méandres de la bureaucraties et des fermes à serveurs toujours plus nombreuses, il ne nous resterait plus qu’à leur faire confiance.

Cela revient à affirmer que si l’accumulation d’information, et donc de pouvoir, est bien l’une de leurs prérogatives, invoquée ici au nom de notre bien-être commun et de notre protection, et parfois même contre nous-mêmes, leur utilisation, et surtout lorsque celle-ci choque est à l’inverse annoncée comme n’étant qu’une dérive, « marchande ou invasive. »

En lisant Sylvie, j’aimerais bel et bien affirmer : Je suis hostile au numérique. Lorsqu’il est écrit que quelque chose « veille sur notre messagerie » ça veut dire que ce que nous écrivons est lu. Lorsque des bureaucrates affirment que le pouvoir est accumulé en notre nom, c’est qu’illes n’ont plus peur de cacher cette accumulation. Lorsque de la critique de l’invasion technologique se fait vider de son contenu subversif pour n’en garder que l’injonction à l’inclusivité de leur utilisation, existe-il encore un choix ? L’obligation des compteurs Linky, dits-intelligents, montre que l’omniprésence de ces nuisances n’a déjà plus rien d’optionnel. Il n’y a donc pas besoin d’attendre 2022 et la dématérialisation des services publics pour constater que dans le langage moribond du pouvoir, « le contact humain » se réduit déjà à des coups de bâton.

Un anarchiste débordant d’assurances

Pour ne plus subir la dépossession numérique mais la combattre.


sources :

Lille ?, 2010.

cotes :