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[Carnets d’un intérimaire]

Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[Carnets d’un intérimaire] / Luz_
adresse :
. — Lyon : CNT_F (France) : Librairie la Gryffe (Lyon : 1978-....),
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 30 × 21 cm
notes :
descriptif :
Symbole(s) utilisé(s) :

[ texte ; logos (chat noir cerclé lisant, chat noir hérissé) ; dessin (capitaliste gras avec cigare allongé sur ouvrier maigre à quatre pattes« Vous manquez de flexibilité, mon cher… — … on sent les os. ») par Luz ]

texte :

Carnets d’un intérimaire

Le gendre idéal de demain sera intérimaire. Ce slogan du patronat intérim tend à devenir réalité. Manpower va bientôt remplacer officiellement l’ANPE. De plan social en licenciement économique en passant par toutes les formes de restructuration, une bonne partie de la classe ouvrière pointe dans les boîtes intérim.

Daniel Martinez, licencié économique par RVI à Bordeaux, nous présente à travers ses « Carnets d’un Intérimaire » son quotidien chez BIS. De mission en mission, on suit la lente dégradation de sa condition d’homme.

L’intérim, c’est la fin du droit du travail, plus de vêtements de travail et de sécurité, pas de primes pour les boulots durs et insalubres. On lui octroie généreusement un salaire au niveau du Smic.

L’intérim, c’est travaille et ferme ta gueule, car pour celui qui l’ouvre, c’est la fin des missions, et la dégringolade vers la misère, l’explosion de la famille, la solitude et la rue comme dernier refuge.

L’intérim, pour en sortir, le poussera à mettre de côté sa dignité de travailleur au point d’aller quémander un emploi stable auprès des élus de droite comme de gauche. Mais son livre nous laisse l’espoir que cette classe ouvrière exploitée, dominée, mais toujours renaissante, se révolte un jour.

Nous vous invitons à venir en discuter avec Daniel Martinez, le 22 janvier 2005 à 15 h à la librairie La Gryffe.

Le débat est co-organisé par la CNT du Rhône.

Extrait de Carnets d’un intérimaire (éd. Agone, 2003) :
« Lorsque j’ai accepté cette mission, l’agence Bis m’avait dit qu’il ne s’agissait que d’un nettoyage de chantier. Au depart, il n’était aucunement question d’un quelconque transport de cloisons vitrées. Mais « les intérimaires peuvent tout supporter ». On nous fait transporter des portes ignifugées d’un gabarit assez impressionnant. Les vitriers utilisent des poignées avec de puissantes ventouses, que nous n’avons pas. Ils bénéficient d’un taux horaire de cinquante francs en qualité d’ouvriers qualifiés ; nous touchons le SMIC. Exténués, abrutis moralement et physiquement, nous débauchons à 18 heures. Je m’empresse de téléphoner à l’agence pour réclamer la prime de risque dont nous ont parlé les vitriers. Silence gêné. Réponses évasives. Le sous-traitant qui nous emploie n’a pas prévu cette mesure dans son budget. J’ai besoin de fric, j’ai besoin de bouffer. Je ne peux que fermer ma gueule. Combien ai-je côtoyé de copains d’infortune qui travaillaient sans chaussures adéquates ou harnais de sécurité alors que ceux-ci étaient obligatoires ? Combien en ai-je rencontré qui conduisaient un chariot élévateur sans permis de cariste ? À quoi sert l’Inspection du Travail ? ».

Débat avec Daniel Martinez, samedi 22 janvier à 15 h

[logo chat noir hérissé] CNT- Union départementale du Rhône — [logo chat noir lisant] La Gryffe

Librairie libertaire La Gryffe
5, rue Sébastien Gryphe, 69007 Lyon - Métro Saxe-Gambetta - Tél. / fax : 04 78 61 02 25.
Ouverture du lundi au samedi de 14 à 19 h - www.lagryffe.net


sources :

http://lagryffe.net/

cotes :
 

[ca  2013]
Affiche liée