Bourges

 

 
 

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    [Les Semailles, journal anarchiste : À la population !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Les Semailles, journal anarchiste : À la population !]. — Bourges : les Semailles (1905-1905, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [75 ?] × [49 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Coudereau, Étienne A. (1883-1929)  ; Légeret, Achille (1886-1951)  ; Semailles (Bourges), les
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Les Semailles

    journal anarchiste

    À la population !

    Il y a quelques temps, nous faisions paraître le premier numéro de notre journal. Par ce moyen nous voulions nous affirmer, dire ce que nous concevions afin de nous faire comprendre.

    Les journaux nous ont tellement montré comme des malfaiteurs, des assassins, qu’un très grand nombre ont voulu nous prouver leur mépris et leur haine en ne s’y intéressant pas.

    Il est temps que vous réagissiez contre une telle absurdité que se plait à répandre la gent intéressée. Si vous êtes sincères et vraiment humains, vous devez nous entendre, car nous sommes des hommes dont la vie est associée à la vôtre et qui dépend de cette association que nous formons ensemble.

    Jusqu’alors, tous les êtres humains, loin de tendre à s’entr’aider pour goûter, sans exception, les joies de l’existence, ont eu des rapports leur rendant la vie pénible. Leur mauvaise compréhension de la vie commune, sociale, fait qu’au lieu de désirer leur bonheur cheminant près de celui des autres, le médecin, le pharmacien, le chirurgien, le dentiste, veulent des gens malades, souffrants ; les pompes funèbres et les menuisiers, qui font des cercueils, veulent des morts ; le propriétaire, le manque de logements pour louer les siens plus cher, tant pis si cette chose obligerait quantité de gens à coucher dehors ; le commerçant, la raréfaction de marchandises pour le même motif, etc. Beaucoup d’autres constatations aussi étranges, peut-être plus laides encore, pourraient être faites, quoiqu’elles demandent plus d’observation. Toutes montrent que le bonheur de chacun demande le sacrifice du bonheur d’un autre, plus exactement des autres.

    Ceci est rendu, par notre organisation, une nécessité qui fait que la seule morale est le pourchas aux meilleures situations, faites de souffrances et d’avilissement.

    Quiconque n’a pas la ruse nécessaire pour y parvenir, fait partie des déshérités, des souffrants. Et la population misérable que composent ces derniers voit encore des luttes intestines parce que chaque individu tient à ne pas avoir la plus mauvaise situation. Qui n’a pas vu dans la classe ouvrière la surenchère de platitude pour les places les mieux rétribuées ?

    Ceux qui, dans ce débat ouvrier, ont gardé quelque dignité, se sont pour la plupart organisés afin de résister à cette oppression. Ils tendent à améliorer leur situation, mais cette amélioration n’existe qu’en écrasant les autres. Ainsi, si une corporation de métier obtient une augmentation de salaire, la consommation des produits qu’ils fabriquent ne se peut qu’à un prix rehaussé proportionnellement, qui gêne davantage ceux qui n’ont pas cette augmentation.

    D’un bout de l’échelle sociale à l’autre, ce n’est que luttes d’égoïsme occasionnant la mort, le prostitution.

    À ce problème poignant, les anarchistes donnent une solution équitable : celle qui assure à chaque individu le bine-être et la liberté et qui établit entre les hommes un courant de solidarité et de camaraderie. Tous ceux qui aiment la vie, qui la veulent belle et forte devraient nous apporter leur concours pour cette réalisation.

    Une seule chose peut les en empêcher, c’est si elle leur apparaît irréalisable, ce que proclament d’ailleurs, depuis le plus conservateur jusqu’au plus réformiste, tous les partis gouvernementaux.

    Nous affirmons au contraire, et devant l’intérêt que vous devez y porter, nous enquêtons auprès de tous les partis précités l’explication de leur adversité. Nous défions qu’elle résiste à notre réfutation.

    Nous les invitons donc, ainsi que les journaux de la région qui les représentent, à répondre à cette question :

    Pourquoi l’Anarchie est-elle réalisable, ou si c’est une possibilité, pourquoi ne pas la réaliser ?

    La rédaction

    Toutes les réponses devront être adressées au journal, chez Achille Légeret, 5, rue du Bouillet, Bourges.

    Bourges. — Imp. Ouvrière du Centre, 8-05-1167. Le gérant : A. Coudreau [signature]

    Cette affiche ne peut être apposée que revêtue d’un timbre à 0,18


    sources :

    Affiche parue en pages centrales de Les Semailles : journal anarchiste n° 2 (1er septembre 1905).

    Le Gérant A. Coudreau, est Étienne A. Coudereau.