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[Aux soldats !]

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Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[Aux soldats !]
adresse :
. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des)
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm
notes :
descriptif :


texte

texte :

Aux soldats !

Savez-vous quelque chose de plus navrant que l’existence de de malheureux qu’on enlève à son champ, à son village et qu’on jette pour trois ans, dans une caserne, loin des siens, loin de tout ce qu’il aime, condamné à vivre avec d’autres hommes aussi à plaindre que lui ? Que voulez-vous qu’il reste, à un pays, de vigueur en réserve lorsque, dans vingt ans, tous les hommes auront passé par cette terrible filière ?
Édouard Drumont.

L’alcoolisme, la prostitution et l’hypocrisie, voilà ce qu’apprend la vie à la caserne.
Charles Richet, professeur à l’Université de Paris.

Le soldat entre au, régiment ignorant et honnête, il en sort trop souvent aussi ignorant mais corrompu.
de Freycinet, ministre de la guerre.

L’armée est l’école du crime.
Anatole France, de l’Académie Française.

Nos vainqueurs ne sont pas plus féroces envers nous que nous n’avons été féroces envers nos vaincus.

Les chefs, ces bourreaux imbéciles s’étonnent du nombre toujours croissant des désertions. Parbleu ! on aime autant traîner à l’étranger une existence, même précaire et misérable que d’aller, pour un geste, immédiatement assimilé à une voie de fait, se faire égorger dans les chiourmes de Tunis ou de Constantine.

Une combinaison favorable m’a empêché de faire partie de cette française, où je n’aurais, d’ailleurs, donné peut-être d’autre exemple que celui de la désertion.
Henri Rochefort.

Faites donc comprendre à l’ouvrier qui va quitter l’atelier, (au paysan qui va déserter les champs, pour aller à la caserne, (qu’il y a des devoirs supérieurs à ceux que la discipline voudrait imposer… Et si l’ordre de tirer persistait, si l’officier tenace voulait quand même contraindre la volonté du soldat, les fusils pourraient partir,
mais ce ne serait pas dans la direction indiquée.
Aristide Briand, ministre de l’instruction Publique.

Si les peuples se servaient de leurs armes contre ceux qui les ont armés, la guerre serait Morte.
Guy de Maupassant.

Soldat, réfléchis et conclus toi-même !


sources :

Texte du placard paru dans L’Anarchie n° 80 (jeudi 17 octobre 1906)
L’annonce est faite le numéro précédent (n° 79 du 11 octobre) : «  Par l’affiche
Nous recevons de quelques camarades le texte d’une affiche Aux soldats
Ceux qui trouvent bon ce travail et qui ne veulent aider à son édition sont priés de nous dire par retour du courrier le nombre d’exemplaires qu’ils prendront.
Plus grand sera le tirage, plus bas seront les prix. Nous de pouvons les fixer à l’avance, étant encore sous la griffe de l’imprimeur. Le format est celui des affiches à 0 fr. 18 [1] (Colombier)
La rédaction en a été confiée à nos mais Édouard Drumont, Charles Richet, général de Freycinet, Anatole France, Henri Rochefort, Aristide Bruand et Guy de Maupassant.
Nous pensons qu’elle fera du beau travail. Qui en désire ?
 ».

Finalement, l’affiche est imprimée par les Causeries Populaires au format 1/2 Colombier et nécessite un timbre de 0,12 fr.

Nouveau tirage en 1908 : voir L’Anarchie n° 181 (24 septembre 1908).

Notes

[1Prix du timbre fiscal autorisant l’affichage public.

cotes :