1906

 

 

17 affiches :

 

    [À bas le vote]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À bas le vote] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 62 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Mahé, Anna (1882-1960)  ; Mahé, Armandine (1880-1968)
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte : présentation des placards à distribuer et des affiches anti-électorales de L’Anarchie parues en 1906.

    dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit

    texte :

    Le criminel

    C’est toi le criminel, ô peuple, puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.

    Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?

    Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.

    Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subal-ternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?

    Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte — et que tu fabriqueras toi-même — par croyance à l’autorité nécessaire — des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?

    Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.

    Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !

    Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans-pain, le sans-soulier, le sans-demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?

    Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.

    Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.

    Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergeot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?

    Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu nous imposes par ton imbécillité.

    C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton dra-peau.

    Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.

    Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires, crois en tes élus. Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.

    Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.

    Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.

    Le criminel, c’est l’électeur !


    Piqures d’aiguille
    […]


    Au bétail électoral

    Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.

    Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.

    Pourquoi marcheras-tu ?

    Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.

    S’agit-il donc de changer tout cela ?

    Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?

    Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».

    Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?

    Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.

    De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.

    La vérité ne peut se déterminer par le vote.

    Celui qui vote accepte d’être battu.

    Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».

    Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.

    Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.

    Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.

    Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !

    Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !

    En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.

    Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :

    l’électeur, voilà l’ennemi !

    Et maintenant, à l’urne, bétail !


    [dessin]


    Revue des journaux […] Le Liseur

    La bataille antiélectorale […]

    À bas le vote

    […]

    Ce qu’on peut lire […]

    Où l’on discute, où l’on se voit […]

    De gauche à droite


    Composée par des camarades
    Le Gérant : A. Mahé.

    Imp. des Causeries populaires, Armandine Mahé


    sources :

    Double page de propagande, utilisable en affiche d’intérieur. Paru dans les pages centrales de L’Anarchie, nº 55 (26 avril 1906).


    1910

    1906

    1906

    1908

    1914

    1914

    1914

    1906
    Affiches liées


    [À la population]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À la population]. — Saint-Raphaël (Var) : [s.n.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : art : affiche  ; censure  ; délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Prouvost, Léon (1856-1921)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    À la population

    Le Maire Basso — l’élu de la minorité — 316 voix sur 948 électeurs — a voulu encore jouer de son Czar, aux petits pieds et cet autocrate s’est imaginé de faire arracher de sa propre autorité les affiches qui conviaient le prolétariat à commémorer l’anniversaire de la Révolution russe le 22 janvier.

    Ce grotesque qui a interdit les cortèges et qui rêve l’anéantissement de la classe ouvrière trouvera maintenant à qui parler.

    La population laborieuse de notre ville n’entend plus subir le joug de ce faux démocrate qui voudrait agir à sa guise en toute circonstance et fouler aux pieds la légalité.

    En attendant que le suffrage universel vomi, toutes ses infamies seront dénoncées.

    Draguignan. Imprimerie [Olivier Joulin ?]

    L. Prouvost


    sources :

    Affiche parue vers 1906 à Saint-Raphaël contre le maire Léon Basso (maire du 5 décembre 1895 au 5 juillet 1914).



    image indisponible

    [Au bétail électoral]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au bétail électoral]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

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    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ placard ]

    texte :

    Au bétail électoral

    Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.

    Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.

    Pourquoi marcheras-tu ?

    Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.

    S’agit-il donc de changer tout cela ?

    Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?

    Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».

    Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?

    Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.

    De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.

    La vérité ne peut se déterminer par le vote.

    Celui qui vote accepte d’être battu.

    Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».

    Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.

    Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.

    Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.

    Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !

    Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !

    En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.

    Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :

    l’électeur, voilà l’ennemi !

    Et maintenant, à l’urne, bétail !


    sources :

    Texte du placard paru dans L’Anarchie nº 45 (jeudi 15 février 1906).

    Le placard est réédité au moins en 1910 [1] et en 1914.

    Notes

    [1Voir L’Anarchie nº 255 (24 février 1910).


    1914

    1906
    Affiches liées


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    [Aux soldats !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Aux soldats !]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

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    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Aux soldats !

    Savez-vous quelque chose de plus navrant que l’existence de de malheureux qu’on enlève à son champ, à son village et qu’on jette pour trois ans, dans une caserne, loin des siens, loin de tout ce qu’il aime, condamné à vivre avec d’autres hommes aussi à plaindre que lui ? Que voulez-vous qu’il reste, à un pays, de vigueur en réserve lorsque, dans vingt ans, tous les hommes auront passé par cette terrible filière ?
    Édouard Drumont.

    L’alcoolisme, la prostitution et l’hypocrisie, voilà ce qu’apprend la vie à la caserne.
    Charles Richet, professeur à l’Université de Paris.

    Le soldat entre au, régiment ignorant et honnête, il en sort trop souvent aussi ignorant mais corrompu.
    de Freycinet, ministre de la guerre.

    L’armée est l’école du crime.
    Anatole France, de l’Académie Française.

    Nos vainqueurs ne sont pas plus féroces envers nous que nous n’avons été féroces envers nos vaincus.

    Les chefs, ces bourreaux imbéciles s’étonnent du nombre toujours croissant des désertions. Parbleu ! on aime autant traîner à l’étranger une existence, même précaire et misérable que d’aller, pour un geste, immédiatement assimilé à une voie de fait, se faire égorger dans les chiourmes de Tunis ou de Constantine.

    Une combinaison favorable m’a empêché de faire partie de cette française, où je n’aurais, d’ailleurs, donné peut-être d’autre exemple que celui de la désertion.
    Henri Rochefort.

    Faites donc comprendre à l’ouvrier qui va quitter l’atelier, (au paysan qui va déserter les champs, pour aller à la caserne, (qu’il y a des devoirs supérieurs à ceux que la discipline voudrait imposer… Et si l’ordre de tirer persistait, si l’officier tenace voulait quand même contraindre la volonté du soldat, les fusils pourraient partir,
    mais ce ne serait pas dans la direction indiquée.
    Aristide Briand, ministre de l’instruction Publique.

    Si les peuples se servaient de leurs armes contre ceux qui les ont armés, la guerre serait Morte.
    Guy de Maupassant.

    Soldat, réfléchis et conclus toi-même !


    sources :

    Texte du placard paru dans L’Anarchie nº 80 (jeudi 17 octobre 1906)
    L’annonce est faite le numéro précédent (nº 79 du 11 octobre) : «  Par l’affiche
    Nous recevons de quelques camarades le texte d’une affiche Aux soldats
    Ceux qui trouvent bon ce travail et qui ne veulent aider à son édition sont priés de nous dire par retour du courrier le nombre d’exemplaires qu’ils prendront.
    Plus grand sera le tirage, plus bas seront les prix. Nous de pouvons les fixer à l’avance, étant encore sous la griffe de l’imprimeur. Le format est celui des affiches à 0 fr. 18 [1] (Colombier)
    La rédaction en a été confiée à nos mais Édouard Drumont, Charles Richet, général de Freycinet, Anatole France, Henri Rochefort, Aristide Bruand et Guy de Maupassant.
    Nous pensons qu’elle fera du beau travail. Qui en désire ?
     ».

    Finalement, l’affiche est imprimée par les Causeries Populaires au format 1/2 Colombier et nécessite un timbre de 0,12 fr.

    Nouveau tirage en 1908 : voir L’Anarchie nº 181 (24 septembre 1908).

    Notes

    [1Prix du timbre fiscal autorisant l’affichage public.



    [Élections législatives : à l’homme qui veut voter]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections législatives : à l’homme qui veut voter] / Léon Israël. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 62 × 43 cm.

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    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (bourgeois candidat, femme nue, colleur, passante : Le candidat Tartempion au colleur d’affiche « La vérité toute nue !!!, c’est indécent, recouvrez-mois ça !! ») signé Léon Israël (1904) ]

    texte :

    Élections législatives

    À l’homme qui veut voter

    À nouveau, l’heure de choisir les bergers a sonné. Elle retentit gravement au beffroi de toutes les politiques, afin que tu ne l’oublies pas :

    Tous aux urnes, pas d’abstentions

    voici le refrain final des sonneries diverses.

    Ne pas voter, c’est un pêché, dit le catholique. — Ne pas voter, c’est être un mauvais citoyen, dit le républicain. — Ne pas voter, c’est trahir ses frères, dit le socialiste.

    Qu’est-ce donc que voter ? C’est choisir soi-même le maître qui vous donnera le fouet, qui vous volera.

    L’ouvrier forge les chaînes qui l’attachent, bâtit les prisons qui l’enferment, fabrique les fusils qui le tuent. Il pétrit la brioche qu’il ne mangera pas, il tisse les vêtements qu’il ne portera pas… Mais cela ne lui semble pas suffisant. Il veut paraitre le maitre, le Peuple souverain, et il choisit lui-même ceux qui lui tondront la laine sur le dos. Il est le bétail, le troupeau qui nomme ses bergers.

    Il croit qu’il est impossible de ne pas être dirigé, aussi veut-il se payer le chic de choisir les bergers qui frapperont son échine et les chiens qui mordront ses mollets.

    Réfléchis bien. Les riches ne sont puissants que par leurs bergers et leurs chiens, et la force du berger et du chien ne vient que de ton acceptation, de ton obéissance, de ton vote.

    Ne va plus jeter ton bulletin dans l’urne. Reste chez toi ou va te balader. Tu verras alors la tête des maîtres et des candidats. Moque toi du vote. Ta force n’est pas dans un carré de papier. Elle est dans ton cerveau, dans tes bras, dans ta volonté, lorsque tu sauras les employer à faire tes affaires et non celle des autres.

    Si tu votes, tant pis pour toit. Tu deviens notre adversaire, car

    Notre ennemi c’est notre maître,
    Or, l’électeur nomme le maître
    Donc l’électeur, voilà l’ennemi.

    Les abstentionnistes

    Vu le candidat : — Impr. des Causeries Populaires, 22, rue de La Barre, Paris — Demandez partout l’Anarchie qui paraît tous les jeudis.


    sources :

    Affiche imprimée dans les pages centrales de L’Anarchie, nº 54 (19 avril 1906). Pour affichage intérieur.

    Le texte est réutilisé en 1910 avec une autre illustration.


    1910

    1908

    1914
    Affiches liées


    [Élections législatives de mai 1906]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections législatives de mai 1906]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : la Révolte (Alger), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Algérie  ; France
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    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Gilles, Maurice (1883-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives de mai 1906

    Prolétaire !

    Tous les quatre ans, en vertu du suffrage universel, tu es appelé à exercer ta souveraineté, si dérisoire, que la durée ne dépasse pas le laps de temps nécessaire pour plier en quatre un carré de papier de quelques centimètres et le déposer dans une boite à surprise.

    Pauvre fou, qui ne comprends pas que tons ceux qui sollicitent un mandat de toi, sont incapables d’apporter le moindre changement à ton triste sort : depuis les médicastres de la Société, pourvus d’un formidable bagage de réformes sociales à la réalisation desquelles ils ne croient guère, jusqu’aux Tartempion de la politique promettant la lune à tous ceux, blancs ou rouges, décidés à leur accorder leur confiance. Quels que soient les hommes politiques qui se succèdent au pouvoir, il n’y a rien de changé.

    Les patrons n’en sont pas moins forcément exploiteurs, sans souci de la vie de leurs ouvriers — exemple Courrières — ; les impôts n’en sont pas moins lourds ; les lois n’en sont pas moins restrictives et les juges chargés de les interprète. n’en sont pas moins partiaux.

    La misère sévit partout ; le machinisme et la surproduction industrielle augmentent de jour en jour le nombre des sans-travail. Tu crèves de faim à côté des victuailles qui pourrissent dans les magasins, faute d’acquéreurs, et du superflu que ton travail procure aux puissants du jour. Tes fils sont traînés à la caserne en prévision des tueries prochaines, et surtout pour préserver de tes fureurs éventuelles les coffreforts de tes maitres ; tes filles leurs servent de jouet quand elles sont jolies, et toi, lorsque l’âge arrive, que tes cheveux blanchissent et que faiblit ta force productive, tu es rejeté de partout comme inutile et encombrant, sans avoir la ressource de tendre la main, car la mendicité est interdite.

    Et tout cela est de ta faute, car tu es le seul responsable de tes maux, eu raison de ta résignation. Tu ne sais que te donner des malices, tu ne sais pas l’en passer. Cette fois encore tu vas voter avec entrain, ne voyant pas que par cet acte imbécile tu acceptes toutes les iniquités sociales.

    Vote, et sois satisfait !

    Sois satisfait si un jour ton patron te flanque à la porte sans se soucier si tu auras du pain le lendemain ;

    Sois satisfait si un jour on t’emmène sur un champ de bataille conquérir des débouchés nouveaux pour tes maîtres, de la gloire et des honneurs pour tes généraux, et la mort pour toi ;

    Sois satisfait si un jour de grève. réclamant du pain, on te donne à digérer le plomb des lebels ;

    Sois satisfait car tu es le peuple souverain et c’est en ton nom que se commettent tous les crimes. Courbe l’échine et vas voter, tu n’as que ce que tu mérites.

    Mais si cette souveraineté ne te satisfait pas, laisse à d’autres le soin de l’exercer ; dédaigne les promesses des candidats, fais fi de ton bulletin le vote et viens avec nous, qui ne voulons plus de malices, nous aider à détruire l’infâme société qui nous opprime pour instaurer à sa place une société anarchiste, basée sur la libre entente des individus, libre dans la commune, et la commune libre dans l’humanité.

    Vu : Le Candidat abstentionniste.
    Maurice GILLES.


    sources :

    Parue page 3 de La Révolte, nº 1 (1er mai 1906)
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6264014m/f5.item

    Affichée en vis-à-vis de « Le Crime ».




    [Fête de l’arbre de la science, mardi 25 décembre 1906 Mardi soir, Banquet annuel de la Libre-Pensée]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Fête de l’arbre de la science, mardi 25 décembre 1906 Mardi soir, Banquet annuel de la Libre-Pensée]. — Genève : Libre pensée, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 66 × 99 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : libre-pensée
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Libre-Pensée de Genève

    Salons Handwerk, 1er, Avenue du Mail, 4 (entrée par la rue du Vieux-Billard)

    Mardi 25 décembre 1906, à 2 heures précises

    Fête de l’arbre de la science

    offerte par les élèves du cours de morale sociale aux enfants de Genève, avec le gracieux concours d’un quatuor d’amateurs

    « L’Affaire tarte », arlequinade en 2 actes, jouée, en costumes, par Pierrot, Luis, Arlequin, Jean-Pierre, Polichinelle, Scapin et Margot — Chœurs et chants rationalistes, monologues, allocutions — Enfantine, pièce en un acte de Ch. F., jouée par 6 élèves

    distribution de rissoles et de cadeaux

    Cartes, à 50 centimes, en dépot chez : […].

    Attention. — Prenez vos cartes d’avance : à l’entrée, le prix sera de 1 fr. pour les personnes n’accompagnant pas d’enfants.

    Mardi soir 25 décembre 1906, à 8 heures, rue du Rhône, 5, au premier

    Banquet annuel de la Libre-Pensée

    cartes à FR. 2.75 vin compris, aux dépôts ci-dessus indiqués

    imprimerie […]


    sources :
     


    image indisponible

    [Guerre à la guerre !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Guerre à la guerre !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [80 ?] × [60 ?] cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; guerre (généralités)  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Allemagne  ; Maroc
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Guerre à la guerre !

    Travailleurs,

    Demain peut-être nous serons en face d’un fait accompli : la guerre déclarée !

    Depuis cinq ans, un parti colonial français dont Delcassé fut l’homme-lige prépare la conquête du Maroc. Capitalistes et officiers poussent à l’invasion de ce pays. Les uns pour tripoter et s’enrichir, les autres pour ramasser dans le sang galons et lauriers.

    L’Allemagne capitaliste et militariste désireuse d’avoir, elle aussi, sa part su butin s’est interposée.

    Les gouvernants allemands et français, fidèles serviteurs des intérêts capitalistes seuls en cause, ont élevé ces querelles entre agioteurs à l’état de conflit aigu.

    Pour assouvir les appétits illimités de cette coalition d’intérêts, les dirigeants des deux pays sont prêts à lancer les unes contre les autres, les masses ouvrières d’Allemagne et de France.

    Qui ne frémit à l’horreur de ces carnages ? Des millions d’hommes s’entrechoquant… fusils à tir rapide, canons et mitrailleuses accomplissant leur œuvre de mort…

    Qui pourrait calculer les milliards gaspillés, arrachés au travail du paysan et de l’ouvrier ?…

    Ce tableau n’a rien d’exagéré. Actuellement on arme dans les ports de guerre ; l’armée de terre est prête à partir.

    En juin 1905 la déclaration de guerre ne fut évitée que par le départ de Delcassé. Depuis lors, la guerre est à la merci du moindre incident. C’est tellement vrai que le 19 décembre 1905 l’ordre de rappel de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris ayant été connu par le gouvernement français, les communications télégraphiques restèrent suspendues pendant quatre heures, afin que le ministère pût, si besoin était, lancer les ordres de mobilisation en toute célérité.

    La presse sait ces choses… et elle se tait.

    Pourquoi ? C’est qu’on veut mettre le peuple dans l’obligation de marcher, prétextant d’honneur national, de guerre inévitable, parce que défensive.

    Et de la conférence d’Algésiras, qu’on nous présente comme devant solutionner pacifiquement le conflit, pour sortir de la guerre.

    Or, le peuple ne veut pas la guerre ! S’il était appelé à se prononcer, unanimement il affirmerait sa volonté de Paix.

    La Classe Ouvrière n’a aucun intérêt à la guerre. Elle seule en fait tous les frais. — payant de son travail et de son sang ! C’est donc à elle qu’il incombe de dire bien haut qu’elle veut la paix à tout prix !

    Travailleurs !

    Ne nous laissons pas abuser par le mot : « Honneur national ». Ce n’est pas une lâceté que de faire reculer la horde des financiers qui nous conduisent aux massacres.

    D’ailleurs, en Allemagne comme en France, la communion d’idées est formelle sur ce point : le prolétariat des deux pays se refuse à faire la guerre !

    Ainsi que nous, autant que nous, nos frères les travailleurs d’Allemagne veulent la paix. Comme nous, ils ont horreur des tueries. Comme nous, ils savent qu’une guerre, en satisfaisant les intérêts capitalistes, est préjudiciable à la cause de l’Émancipation Ouvrière.

    Donc, par notre action commune et simultanée, forçons nos gouvernants respectifs à tenir compte de notre volonté :
    Nous voulons la paix ! Refusons-nous à faire la guerre !

    Le comité confédéral.


    sources :

    Texte de l’affiche paru dans La Voix du peuple nº 274 (14-21 janvier 1906).

    Le numéro suivant de La Voix du peuple, le nº 275 (21-28 janvier 1906) rajoutera en sa « une » :

    Défendons nos affiches !
    Il nous revient qu’en bien des endroits, les affiches confédérales « Guerre à la guerre ! » ont été lacérées par les policiers.
    Si nous faisons des affiches, — si nous payons l’imprimeur, l’impôt du timbre, le collage, etc., — ce n’est pas pour l’unique satisfaction de donner du travail de grattage à la police.
    Nous usons d’un droit, — celui de dire notre pensée sous forme d’affiches. Si cette pensée est subversive, il y a en France assez de magistrats pour poursuivre. Mais, en tous les cas, que nos affiches soient répréhensibles ou non, dès qu’elles sont en règle avec la loi, — et elles sont par le seule fait qu’elle sont revêtues du timbre d’affiche, — elles deviennent inviolables.
    Seul, le locataire d’une place réservée à son affichage particulier peut trouver à redire à l’affichage. Hors cette circonstance, nos affiches doivent rester sur les murs.
    Il n’y a donc qu’une seule chose à faire : quand on voit un policier — un un quelconque quidam, — déchirer une affiche, il suffit de l’« l’inviter è avec toute l’obséquieuse politesse qui est de circonstance, à se rendre au prochain commissariat de police et là on somme le commissaire de dresser contravention contre,l’individu.
    Pour cette opération, il est utile d’avoir avec soi des témoins, afin que puisse être constaté le mauvais vouloir du commissaire de police… si mauvais vouloir il y avait.
    Certes, il ne faut pas exagérer trop de cette opération procédurière. Mais, comme elle s’appuie sur la loi, elle a tout au moins l’avantage de mettre en désagréable posture MM. les policiers.

    Le numéro 277 de La Voix du peuple (21-28 janvier 1906) continuera :

    Guerre à la guerre ! : le manifeste confédéral et l’arbitraire policier
    La police fait rage contre l’affiche confédérale Guerre à la guerre. En bien des endroits, elle s’est permis de les lacérer, violant ainsi les propres lois bourgeoises, car il faut bien se convaincre qu’en aucune façon et sans aucun prétexte les policiers ne jouissent pas du privilège de violer la loi.
    S’ils le font, c’est parce que, par ignorance de ses propres droits, le peuple les laisse opérer.
    Donc, il nous faut redoubler de vigilance et il faut, chaque fois que se manifeste un nouvel acte d’arbitraire que notre protestation se produise, — et se produise dans le milieu où l’arbitraire s’est accompli.
    Sinon, si on s’avisait de subir toutes les fantaisies scélérates du Pouvoir et de ses laquais, nous dégringolerions rapidement dans un cloaque d’oppression.
    Pour ce rendre compte jusqu’où peut aller la scélératesse arbitraire des policiers, il suffit de signaler qu’à Nice, ces jours derniers, que des camarades qui affichaient le manifeste Guerre à la guerre furent appréhendés par une bande de policiers et conduits au poste où ils furent retenus toute la nuit. Inutile d’ajouter que les affiches furent confisquées.
    Nice est évidemment une ville qui doit relever du Pouvoir du tsar et non de celui de Rouvier et Cie.

    Saint-Claude, qui est cependant une ville du Jura, doit aussi relever du dictatoriat de M. Witte. À preuve que, samedi dernier, au moment où l’afficheur se préparait à placarder le manifeste Guerre à la guerre, la ballot lui a été saisi par le commissaire de police.
    Les camarades ont voulu savoir en vertu de quel ordre opérait ce sbire. Le personnage a répliqué que c’était par « ordre du gouvernement ».
    Or, pas davantage par ordre du gouvernement que par ordre du tsar, de Guillaume d’Allemagne ou de n’importe qui, nos affiches — dûment timbrées — ne peuvent être « légalement » arrachées et toute entrave à leur placardage est aussi « illégale ».
    Il est évidemment ennuyeux d’employer ces termes ; mais, la légalité n’est pas pour nous que la constatation de libertés acquises et qui ne se peuvent nier. Par conséquent, il est de notre intérêt de déployer toute notre activité et notre énergie afin d’empêcher que les souteneurs du gouvernement violent aussi impudemment les lois qu’ils se prétendent chargés de faire respecter.

    Pour répondre à cette scélératesse, les camarades de Saint-Claude ont immédiatement ouvert une souscription dont le montant a servi à publier, sous forme de circulaire à distribuer, la manifeste Guerre à la guerre.
    Une initiative semblable a été prise par la Fédération ouvrière de Besançon et de Franche-Comté.
    Ne pouvant monter la garde près de chaque affiche, trique à la main, pour empêcher que, en violation de la loi, des malfaiteurs ou scélérats quelconques, — policiers ou simples particuliers, viennent la déchirer, l’affiche a été reproduite en circulaires à distribuer à la main et, de la sorte, quelques dizaines de mille ont été semées un peu partout.

    etc.



    [L’Action anarchiste au peuple !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    L’Action anarchiste au peuple !]. — Genève : Action anarchiste = Azione anarchica (1906-1906), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier rouge ) ; 52 × 72 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : Premier Mai
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte bilingue (français, italien)

    papier rouge

    texte :

    L’Action anarchiste au peuple !

    Ancora una volta, come da diversi anni, ti chiamano a festeggiare il Primo Maggio. Tu abbandoni il lavoro per sfilare in un corteo banale, pari alle processioni religiose, dove tu sarai attorniato cosi bene dal tuo compagno di lavoro come dalla spia che ti vende, e tu andrai con loro festeggiare la Pasqua, dei lavoratori ! ti ubriacherai, come in carnevale, di vino e sopratutto di frasi.
    Non costano molto in questo giorno le frasi… I furbi politicanti, colle gesta larghe che hanno imitato dai preti, e che hanno tanta influenza sugli ingenui, ti predicheranno le più incredibili assurdità sulle quali — l’ambiente abbrutito che ti circonda facendo il suo effetto —tu porrai le tue speranze.
    Quante frasi : libertà, giustizia, forte organizzazione, riforme, suffragio universale, pensioni, democrazia, socialismo, etc quante promesse, quante visioni di felicità.
    Ma all’ indomani, quando ritornerai al campo, al banco, al cantiere, alla mina riprendere il lavoro abbrutente, non comprenderai tu che ti hanno ingannato ? Non scorgerai la cinica commedia del politicante venduto al maggior offerente, che tradisce la tua confidenza nell’opera sua ?
    Non vedrai tu il socialismo patteggiare colla borghesia, trascinando nel fango e nelle brutture l’ideale di redenzione in cui tu speravi.
    Non ti accorgerai dell’aumento più intenso dello sfruttamento ?… il vuoto, la canaglieria delle istituzioni che ti schiacciano, vivono del tuo lavoro, per darti in compenso catene, mali e sofferenze che tu subisci senza rivolta ?
    Popolo, ti hanno ingannato, ti ingannano, t’inganneranno ancora.
    Ma sarai tu sempre la vittima credula dei tuoi padroni e dei loro strumenti ?
    Continuerai tu a produrre l’immensa ricchezza al profitto di qualche privilegiato, trascinandoti da uno sfruttatore all’altro, curvando la schiena dolorosa ?
    Continuerai tu a darti dei capi, dei governanti, dispensatori di miseria e di brutalità ?
    Popolo ! Il momento è venuto di deciderti !
    O tu resterai — per ignoranza o per viltà — la " folla " bestiale e pecorile, pronta a tutte le bassezze.
    Questa folla miserabile, che si gelosa, si spia, si massacra per conservare più a lungo la propria schiavitù !
    O tu romperai direttamente col passato e marcierai alla rivolta liberatrice.
    Noi ti chiamiamo a quest’opera !
    Dirai con noi che bisogna finirla collo sfruttamento umano, colla schiavitù abbrutente. Nonostante il tuo passato, i tuoi errori, noi crediamo nella tua forza viva misconosciuta.
    Noi ti crediamo antera capace di compiere uno sforzo virile.
    Non più leggi, affinché ogni individuo vada al suo istinto naturale, senza. legami, senza impedimenti.
    Non più eserciti, non più massacri, non più trascinasciabole brutali e perversi, non più padroni prepotenti, Non più giudici colpendo coloro elle ordine attrale di cose costringe, n violarne le leggi.
    Non più preti, parassiti, governanti, autorità !
    Colla libertà assoluta, la libera e felice anarchia !
    Popolo, lascia le fisime politicanti, le cose da te stesso, segui la via che ti condurrà alla tua emancipazione.
    Questa via è quella che noi t’ indichiamo, è quella dello Sciopero generale espropriatore, della Rivoluzione liberatrice.
    Popolo, non esitare, affrettati, preparati, la la lotta è vicina, e noi dobbiamo essere i più forti.
    Viva la Rivoluzione Sociale ! Viva l’Anarchia !


    Ai Lavoratori italiani !

    Il Consiglio federale si prepara a ricevere S. M. Gennariello di Savoia, sotto il cui regno, benché corto, si è già sparso tanto sangue proletario.
    Ecco lo stato dí servizio di questo signore :
    A Berra Ferrarese, Candela, Putignano, Giarratana, Lecce, Torre Annunziata, Galatina, Taurisano, Castelluzzo, Buggerru, Torino, Genova, Francavilla Fontana, Nardó, Gallipoli, Sava, Oria, Santa Susanna, Alessano, Acquara del Capo, San Marco in Lamis, Muro, Scorrano, Calimera, i suoi sgherri, i suoi bruti monturati hanno versato il sangue del popolo.
    Condanne feroci, persecuzioni accanite, sequestri, si sono succeduti a danno di chi parla, scrive e agisce in favore del popolo.
    Lavoratori italiani, la vostra condotta sia una protesta contro l’insulto che le feste indette per la visita del re d’ Italia sono per la massa lavoratrice. Operai, protestate ! Operai, scioperate !

    Primo Maggio

    Quanti « Primo Maggio » si sono passati dal giorno in cui dei socialisti non ancora marciti dalla vicinanza del potere, avevano proclamato questo giorno di sciopero generale come protesta perenne contro i delitti della borghesia, come perenne affermazione di nuovi diritti del proletariato ?
    Ed in questi primi e lontani « Primi Maggio » il proletariato che ancora non si era lasciato trascinare nelle vie tortuose e di traverso della politica, che era ancora ingenuo e incorrotto, dimostrava alla borghesia spaurita, che egli era capace, un giorno non lontano, di compiere, a sua volta, la sua Rivoluzione.
    Quanto terrore in quei giorni soffiava sulla borghesia che si curvava sotto il peso di una grande paura, grande quanto i delitti di cui è cacca.
    Ma di poi, il proletariato si è imborghesito, si è imputridito nella politica, si è creato nuove catene in nuove organizzazioni ed il socialismo si è venduto ai governi, ha stretto la mano dei re, ha ricevuto decorazioni, si è trascinato carponi nel fango e nel sangue al piede dei più feroci tiranni.
    E collo scoraggiamento dei vecchi combattenti e l’ indifferenza della massa operaia, di più in più avvilita e abbrutita, il Primo Maggio rivoluzionario ha tramontato, troppo presto forse per l’azione, ma purtroppo troppo tardi per i suoi dolorosi risultati. Dico dolorosi risultati, perchè il Primo Maggio ha lasciato troppe abitudini, troppi pregiudizi, come aveva al suo inizio nutrito troppe speranze.
    Il Primo Maggio è diventato pel popolino una festa, come Pasqua, come Ognissanti, come Natale. una festa che si fa per tradizione, perchè è entrata nel dominio comune, come le feste religiose, che si fanno per abitudine anche dai miscredenti.
    Il Primo Maggio ha coltivato questo pregiudizio, che esso sia un giorno diverso da tutti gli altri giorni, che in esso gli uomini si sentano più fratelli, più assetati di libertà, più desiderosi d’ emancipazione.
    Il Primo Maggio ci ha lasciato credere, che perchè tale, sia il giorno più adatto ad imporre le rivendicazioni operaie, più adatto a trarre con sè le masse popolari, più adatto per provocare un movi mento d’insieme.
    E’ per questo che la confederazione generale del lavoro aveva scelto come periodo fisso, per l’imposizione delle otto ore di lavoro, questo giorno di Primo Maggio, in cui d’abitudine un certo nu-mero d’ individui speculanti sull’imbecillità della folla, domandavano umilmente ai poteri costituiti, ciò che essi non potevano fare, cioè accordare agli operai questa riforma.
    Dobbiamo però finire per convincerci che è un errore, il credere in queste particolari virtù della data del Primo Maggio.
    La grande maggioranza dei lavoratori che non lavorano il Primo Maggio, per quel pudore speciale, che fa che anche i peggiori krumiri ci tengono a far vedere che non sono del tutto col padrone, van-no magari al corteo sbandierante, ma poi si limitano a fare il Primo Maggio come fanno le altre feste, cioè con una sbornia sonora e abbrutente.
    E voi non dimostrerete mai a costoro che il Primo Maggio non deve essere un mezzo per ubbriacarsi, ma un giorno di lotta, essi non vi comprenderebbero.
    Gli altri che si credono aver raggiunto un certo grado di coscienza di classe, si mettono in corteggi ciarlataneschi alla coda dei politicanti del socialismo o dell’organizzazione, per dare alla borghesia ormai tranquillante il piacere di vedere stilare davanti a lei, in parata, i suoi schiavi, che non seguono più i vecchi stendardi della vergine e dei santi che perchè hanno trovato altri stracci rosso fiammanti ed altri simboli di cui ricoprirli.
    E’ la pecoraggine, l’idolatria che continua nel proletariato, è la religione novella che rimpiazza la vecchia, che rovina, coi suoi nuovi dogmi, colle sue nuove cerimionie, colle sue nuove deformazioni del cervello umano.
    In quanto a noi, se ci asterremo dal lavoro in questo giorno di Primo Maggio, se in questo giorno indirizzeremo al popolo la nostra parola, noi non daremo però più alla fatidica data maggior valore di ciò che essa ha.
    Il Primo Maggio non è il solo giorno in cui si possa fare qualche cosa, in cui qualche riforma si possa realizzare, anzi il Primo Maggio la borghesia, sempre più paurosa, perchè ha troppe macchie sulla coscienza, è troppo ben preparata, ha ben troppe precauzioni abituali, perchè lo sfogo popolare si trasformi da una passeggiata festosa in una realizzazione rivoluzionaria, in un tentativo di emancipazione.
    Qualunque movimento, per avere occasione di essere vittorioso, deve scoppiare all’ improvviso, quando la borghesia non se Io attende, quando essa non è già da tempo preparata per annientarlo.
    Scegliere il Primo Maggio per affermare, una volta alt anno, le proprie convinzioni rivoluzionarie, per nascondere poi la propria impotenza nella viltà collettiva i restanti giorni dell’anno, diventa un atto assurdo, assolutamente irra giovevole.
    E’ tutto l’anno, giorno per giorno, che i rivoluzionari devono affermare colla parola e coli’ azione il loro rivoluzionarismo, che gli operai devono provare che essi sono capaci di resistere allo sfruttamento padronale, di strappare ai loro succhioni, ai loro aguzzini tutte quelle riforme che essi pretenderanno.
    E’ a formare una ferina coscienza, individuale nel proletariato, che devono consacrarsi, d’ora in poi, gli anarchici, l’educazione collettiva finora praticata nelle organizzazioni non avendo dato che nuove disillusioni, predicando la rivoluzione ha avuto per risultato un nuovo riformismo, combattendo le gerarchie materiali ha creato nuova e potente autorità morale, combattendo le idolatrie di uomini ne ha create altre.
    Perchè la massa operaia organizzata, non possiede una coscienza individuale, perchè essa non rappresenta quella minorità audace che compie le grandi trasformazioni sociali.
    Se noi creeremo invece in un gran numero d’ individui (coloro che ne sono suscettibili) una ferma coscienza rivoluzionaria, noi avremo raggiunto lo scopo che ci siamo prefisso, cioè noi potremo, ad un momento qualunque, strappare alla borghesia tutte quelle concessioni che noi vorremo pretendere, noi avremo fatto il maggior passo verso l’emancipazione integrale, verso la Rivoluzione, una rivoluzione cosciente e vittoriosa.
    Questo risultato che non otterranno mai, cento, mille primi di maggio, potrà ottenere la nostra propaganda continua, di tutti i giorni. E noi non ci troveremo più nella dura necessità di trovarsi come oggi, dopo aver discusso un hanno sul da farsi, costretti a non far nulla ed a non avere nè iniziativa, ne appoggio nell’azione.

    L’Azione Anarchica.


    Encore une fois, comme depuis des années, on t’appelle à fêter le 1er mai. Tu abandonnes le travail pour former un banal cortège où, coudoyant tes camarades aussi bien que tes mouchards, vous vous en irez tous ensemble fêter les Pâques du travailleur. Tu t’y soûleras comme en carnaval, de vin et surtout de mots Ils ne coûtent pas cher en ce jour les mots. Les politiciens roublards, avec des gestes larges empruntés aux prêtres et si influents sur les naïfs, te prêchent des absurdités incroyables sur lesquelles — le milieu abruti qui t’environne aidant tu placeras tes espoirs futurs. Que de phrases : liberté, égalité, justice, révolution, suffrage universel, retraites ouvrières, assurances, démocratie, socialisme que de promesses, que de visions de bonheur !
    Mais si le lendemain tu dois retourner au champ, à l’établi, au chantier, à la mine reprendre le même travail abrutissant, ne comprendras-tu donc pas qu’on trompé ? N’entrevois-tu pas la comédie cynique du politicien vendu au plus offrant qui trahit ta confiance en son œuvre ? Ne vois-tu pas le socialisme pactisant avec la bourgeoisie, jetant aux orties l’idéal de relèvement qui te plaisait ? Ne ressens-tu pas l’intensité grandissante de ton exploitation ? le vide, la fausseté, la canaillerie des institutions qui t’étouffent, vivant du travail de tes mains pour te charger en retour de chaines, de maux, de souffrances subis sans révolte,
    Peuple, l’on t’a trompé, l’on te trompe et te trompera encore !
    Mais seras-tu toujours la dupe de tes maitres et de leurs créatures ?
    Continueras-tu à produire l’immense richesse au profit de quelques privilégiés, trainant la savate d’un exploiteur à l’autre, courbant l’échine ?
    Continueras-tu à te donner des chefs, des gouvernants dispensateurs de misère et de brutalité ?
    PEUPLE ! Le moment est venu de choisir !
    Ou tu resteras — par ignorante ou par lâcheté — la foule bête, moutonnière, prête à toutes les bassesses. Cette foule grouillante, qui se jalouse, se moucharde, s’entretue pour perpétuer son esclavage.
    Ou tu rompras avec le passé, marchant à la révolte libératrice.
    A cette œuvre nous te convions ?
    Dis avec nous qu’il faut en finir avec l’exploitation humaine, l’esclavage abrutissant. Nonobstant ton passé, tes erreurs, nous croyons en tes forces vives méconnues. Nous te croyons capable d’un effort viril.
    Plus de lois, afin que chaque individu aille à son instinct naturel, sans entraves ;
    Plus d’armées, de massacres, d’officiers fainéants et pervers, de propriétaires insolents et brutaux. Plus de jugeurs frappant ceux à qui l’ordre social impose même de violer ses lois ; plus de prêtres, de parasites, de gouvernement, d’autorité ; c’est la liberté absolue, la libre, l’heureuse anarchie !
    Peuple, lâche la politique, fais tes affaires même, suis la voie qui te conduira vers ton émancipation.
    Cette voie est celle que nous t’indiquons, c’est la grève générale expropriatrice, c’est la Révolution sociale et libertaire.
    Peuple, n’hésites plus, hâtes-toi, prépares-toi, la lutte est proche et il faut que nous soyons les plus forts.
    Vive la Révolution sociale !
    Vive l’Anarchie !


    1er mai 1906
    La classe ouvrière française s’agite non seulement du fait qu’on lui propose de conquérir enfin la journée de 8 heures, mais surtout sous l’horrible impression de crimes capitalistes et gouvernementaux dans les régions minières ; surtout sous l’aiguillon de la faim, de l’intense crise économique sévissant de toutes parts.
    Autour de nous les gouvernants italiens viennent d’ajouter une nouvelle flaque de sang à la série de leurs forfaits périodiques.
    Si les vaillants ouvriers espagnols périssent de faim et des brutalités policières.
    Si les ouvriers allemands, abrutis ou par la misère ou par la vanité, tremblent devant le sanguinaire arlequin impérial qui les fascine, drapé dans sa bannière de Tamerlan moderne.
    Si les révolutionnaires russes, malgré leur héroïque défense, succombent momentanément sous la dernière étreinte, les dernières convulsione du tzarisme exterminateur frappé à mort.
    Ne verra-t-on personne, à l’exemple des mineurs belges, répondra à l’appel de nos frères de France en détresse. Tous les travailleurs, de tous les métiers, de toutes les régions, ne se lèveront-ils pas pour appuyer les mineurs et les métallurgistes qu’on écrase dans le Nord et le Pas-de-Calais. Pour essayer la grève générale !
    Un moment nous avions pu croire la classe ouvrière suis se disposée à profiter du mouvement général de cette année. Hélas ses comités, ses prési dents, ses secrétaires, en ont décidé autrement. Cela suffit pour la calmer. Elle obéit au mot d’ordre pris chez ses pires ennemis, ses maitres. Elle se cache, elle se terre cependant qu’on frappe les meilleurs d’entre les siens !

    Imprimerie commerciale ; rue Necker 3.


    sources :

    Placard paru dans le n° 3 de L’Action anarchiste / L’Azione anarchica (Genève / Ginevra, 28 april/aprile 1906)



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    [La Bastille de l’Autorité]

    notice :
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    La Bastille de l’Autorité]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : autorité
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : France : histoire : 1789-1848
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    La Bastille de l’Autorité

    14 juillet ! Les fenêtres se bariolent de bleu, de blanc, de rouge, de jaune. La Marseillaise se beugle par les rues. 14 juillet ! Les marchands de vins sont en joie : pas de pain à la maison, les derniers sous se jettent sur le zinc. 14 juillet ! Les chauvins et les badauds « gais ut contents » vont acclamer les petits soldats ; le tableau truqué de la grrande armée nationale.

    14 juillet ! L’épicier du coin, le notaire véreux, l’exploiteur adroit, l’assassin légal, vont recevoir la juste récompense do leur dévouement à la république. 14 juillet ! De longs et filandreux discours promettront beaucoup : promesses fallacieuses qui s’en iront loin au vent avec la dernière pétarade du dernier feu d’artifice.

    14 juillet ! « Le peuple, il en . d’la réjouissance ».

    Quel anniversaire fêtes-tu donc ? Quel souvenir glorieux te fait-il recouvrir de ce décor mensonger, ta vie habituelle de labeur et de misère ?
    14 juillet ! la Bastille, est rasée ; une ère de Liberté est ouverte

    — Ah I tu veux rire, bon Populo, la Bastille est rasée que sont donc autour de nous, ces bâtisses, mornes, aux murs élevés, aux fenêtrés grillées ? Sont-ce des séjours paradisiaques ?

    La vieille Bastille rait rasée… soit.

    La Santé et Saint-Lazare, les Centrales et les Bagnes, Nouméa et le Guyane, Biribi et Aniane… la Bastille est ressuscitée. Les Casernes et les Usines, l’Atelier et le Gros Numéro, le Couvent et le Collège… La Bastille est ressuscitée.

    Ah ! tu veux rire, bon Populo, une ère de liberté est ouverte. Dis-moi donc quel jour, quelle heure tu es libre… libre, entends-tu ?

    Du berceau à la bide, tu passes par l’écolo, l’atelier, la caserne et encore l’atelier ; tu te maries, tu te syndiques, tu meurs selon des formules, éternel jouet de l’Autorité sous toutes ses tortues : Père, prêtre, patron, gouvernant, galonnard. Est-ce cela, ta Liberté ?

    La Bastille n’est pas rasée. La Liberté est encore a venir.

    Ta fête est un leurre, ton quatorze juillet est une mascarade.

    Crois-loi, bon Populo, la Bastille à renverser ne tombe pas sous les coups tangibles de ta force brutale.

    Tu pourras détruire successivement des centaines de bastilles, accrocher à la lanterne des milliers d’aristocrates, raccourcir des douzaines de Capet, La Bastille sera debout, l’ère de liberté sera à venir.

    L’ennemi le plus âpre à combattre est en toi, il est ancré en ton cerveau. Il est Un, mais il a divers masques : il est le préjugé Dieu, le préjugé Patrie, le préjugé Famille, le préjugé Propriété. Il s’appelle l’Autorité, la sainte bastille Autorité, devant laquelle se plient tous les corps et tous les cerveaux.

    Peuple, tant que monstre existe, il ne saurait y avoir de trêve, il ne saurait y avoir ni repos ni fête.

    Chaque jour de perdu est un joue de recul.

    En lutte, peuple, pour plus de bonheur, pour plus de beauté.

    Mais, saches-le bien, la lutte n’est pas contre telle ou telle bastille, contre tel ou tel maître, elle est contre la Bastille, sous toutes ses formes, contre le Maître, sous toutes ses faces.

    Pour tuer la Poulpe, il faut frapper à la tête, car les membres renaissent. Pour détruire la Bastille, il faut démolir l’Autorité, base fondamentale, car les murs se rebâtissent.

    Et le jour où le monstre sera abattu, si tu en as le désir encore, tu pourras fête le 14 juillet, la Bastille sera rasée, la Terre enfin libérée verra des Hommes libres.

    Or donc, sus a l’autorité

    Demandez “L’Anarchie” tous les jeudis.

    Imprimerie des Causeries populaires, 22, rue de La Barre — Paris.


    sources :

    Texte du placard paru dans L’Anarchie nº 64 (jeudi 28 juin 1906) pour affichage intérieur (ou à l’extérieur, avec timbre fiscal et sur papier de couleur.

    « Les placards pour la fête des bistrots »
    Présentation de l’édition de nouveaux placards pour le 14 juillet 1902. In : L’Anarchie nº 64 (28 juin 1906).

    Réédition / rediffusion en 1908 d’après L’Anarchie nº 170 (8 juillet 1908).


    1914
    Affiches liées


    [Le Crime]

    notice :
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    [
    Le Crime]. — Alger = الجزائر (Al-Jazā’ir) Alger : la Révolte (Alger), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Algérie  ; France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Flammarion, Camille (1842-1925)  ; Gilles, Maurice (1883-....)  ; Girault, Ernest (1871-1933)
    • Presse citée  : Révolte, La (Alger, ca1906)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Le Crime

    Au peuple !

    Celui qui commande de tuer mérite le premier la mort. — E. Girault.

    Tous les candidats des présentes élections, quels qu’ils soient : royalistes, républicains, socialistes, etc., vous diront — chacun sous une forme différente, peut-être — qu’ils sont patriotes et militaristes.

    Nous aurons, nous, l’audace et la franchise de vous dire qu’être pour la Patrie, pour l’Armée, pour la Guerre, c’est être pour le Crime.

    Pourquoi ? Parce que ceux qui invoquent la Patrie, sont :
    1° Les ignorants, qui ne veulent pas voir l’Humanité en marche avec sont progrès, sa science, ses moyens de communication, ses arts ;
    2° Les potentats, orgueilleux et insolents, qui jouissent de la crédulité des peuples ;
    3° Les riches qui possèdent champs, usines, forêts, mines, châteaux
    4° Les fous nationalistes, qui ne rêvent que coups et blessures pour les autres, et veulent surtout derrière une armée forte, ériger un gouvernement absolu.

    Parce que ceux qui prônent l’Armée et veulent la Guerre, sont :
    1° Les gouvernants, rêvant d’écraser la révolution qui gronde, dussent-ils faire appel aux baïonnettes étrangères ;
    2° Les financiers, dont l’avidité sans scrupules poursuit l’accaparement des richesses mondiales et l’exploitation de tous les peuples ;
    3° Les soudards, dont l’avantage est de faire durer à leur profit une « profession » dégradante et odieuse.

    Mais vous les malheureux, les sans-gîte, les esclaves de l’usine et du champ, dont le lot est de travailler sans répit, sans profit, sans espoir, sans loisir ;
    Où donc est-elle, votre Patrie ? Qu’avez vous à défendre ? N’est-ce pas vous que l’Armée tue en Paix comme en Guerre, après vous avoir appauvris ?
    Oui être pour l’idée de patrie qui fait s’entre-tuer des hommes n’ayant aucun motif de s’en vouloir, c’est être pour le Crime !
    Oui, être pour la Guerre. — la revanche ou la conquête — folie ou ambition sanguinaire, — c’est être pour le Crime ;
    Oui être pour l’armée, qui fusille les grévistes, c’est être pour le Crime. Oui être pour la caserne, qui avilit, dégrade et avarie, c’est âtre pour le Crime ?

    Camarades,

    Pour que vous méditiez notre déclaration, pour que notre franchise ne pique pas votre défiance et que nos attaques à des idées sacro–saintes ne jettent pas sans réflexion dans vos esprits, le doute que nous noyions des énergumènes, lisez, lisez, femmes, jeunes filles ; lisez, vieillards, jeunes hommes, lisez ce qu’a écrit un homme connu, estimé, un paisible savant :

    Vous tous, à qui la caserne prend une affection ; à qui la guerre enlève une existence ; à qui la patrie fait verser des larmes de sang, lisez :

    Voilà un petit globe qui tourbillonne dans le vide infini autour de ce globule végètent un milliard quatre cent cinquante millions d’êtres soi-disant raisonnables — mais plutôt raisonneurs ; — qui ne savent ni d’où ils viennent, ni où ils vont ; et cette pauvre humanité a résolu le problème, non de vivre heureuse dans la lumière de la nature, mais de souffrir constamment par le corps et par l’esprit. Elle ne sort pas de son ignorance native, ne s’élève pas aux jouissances intellectuelles de l’art et de la science et se tourmente perpétuellement d’ambitions chimériques.

    Étrange organisation sociale ! Cette race s’est partagée en troupeaux livrés à des chefs, et l’on voit de temps en temps ces troupeaux atteint d’une folie furieuse, se déchirer les uns les autres, obéir au signal d’une poignée de malfaiteurs sanguinaires qui vivent à leurs dépens et l’Hydre infâme de la guerre moissonner des victimes qui tombent comme des épis mûrs sur les campagnes ensanglantées. Quarante millions d’hommes sont égorgés régulièrement chaque siècle pour maintenir le partage microscopique du petit globule en plusieurs fourmilières !…

    Lorsque les hommes sauront ce que c’est que la terre et connaîtront la modeste situation de leur planète dans l’Infini : lorsqu’ils apprécieront mieux la grandeur et la beauté de la nature, ils ne seront plus aussi fous, aussi grossiers, d’une part, aussi crédules, d’autre part ; — mais ils vivront en paix, dans l’étude féconde du vrai, dans la contemplation du beau, dans la pratique du bien, dans le développement progressif de la raison, dans le noble exercice des ’acuités supérieures de l’intelligence !…
    Camille FLAMMARION.

    Eh bien, camarades, oui, nous tuerons la guerre et le militarisme ! Cela ne demandera qu’une pensée à chaque individu.
    Mais pour cela, il faut que vous soyez conscients ; que vous mettiez vos actes d’accord avec cette pensée et que vous ne participiez en rien à l’édification des lois.
    Ne votez plus : puisque voter, c’est faire la Loi, et la Loi, c’est l’État.
    L’État c’est la Force contre l’Individu, contre la Justice, contre la Liberté.
    L’État, c’est l’armée qui le défend, c’est le militarisme, c’est la caserne, c’est l’obéissance, c’est la soumission de tous les citoyens à une fiction, à une entité, à un dogme : la Patrie.

    Ne votez plus ! ne votez plus ! ne votez plus !
    À bas patries ! armées ! militarisme et politique !

    Vu : le Candidat. Maurice GILLES.

    Camarades, Lisez LA RÉVOLTE


    sources :

    Parue page 4 de La Révolte, nº 1 (1er mai 1906)
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6264014m/f6.item

    Affichée en vis-à-vis de « Élections législatives de mai 1906 ».



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    [Le criminel]

    notice :
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    [
    Le criminel]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Libertad, Albert (1875-1908)
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte : placard à distribuer ]

    texte :

    Le criminel

    C’est toi le criminel, ô peuple, puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.

    Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?

    Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.

    Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?

    Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte — et que tu fabriqueras toi-même — par croyance à l’autorité nécessaire — des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?

    Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.

    Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !

    Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans-pain, le sans-soulier, le sans-demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?

    Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.

    Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.

    Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergeot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?

    Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu nous imposes par ton imbécillité.

    C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton drapeau.

    Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.

    Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires, crois en tes élus. Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.

    Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.

    Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.

    Le criminel, c’est l’électeur !

    [Libertad]


    sources :

    Texte du placard paru dans L’Anarchie, nº 47 (1er mars 1906).
    Le texte est repris en grande partiet dans l’affiche parue en pages centrales de Le Combat de Roubaix-Tourcoing, 1re année,nº 11 (6 mai 1906).
    Il est réédité en 1914 pour les élections dans L’Anarchie nº 465 (12 mars 1914).
    Texte reparu dans Amer, revue finissante nº 1 (déc. 2006), p. 149
    Texte reparu dans Le Monde libertaire nº 1461 (18-24 janvier 2007)


    1906

    1914

    1906
    Affiches liées


    [Le criminel]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le criminel]. — Roubaix ; Tourcoing : le Combat… (1905-1914), (Imprimerie communiste (Roubaix)). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Knockaert, Jean-Baptiste (1877-1957)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte : placard à distribuer ]

    texte :

    Le criminel

    C’est toi le criminel, — qu’on appelle peuple, — puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf.

    Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.

    Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui te promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?

    Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.

    Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités ; en connais-tu qui ne le soient pas ?

    Tant que tu n’auras pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte, — et que tu créeras toi-même, — par croyance à l’autorité nécessaire, — des chefs et des directeurs, saches-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie.

    Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?

    Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’ateliers et d’usines, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse munie [infinie] des iniquités sociales.

    Tu te plains ; mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours.

    Pourquoi es-tu le dépouillé et le gouverné ?

    C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et crées, qui alimentes et fécondes !

    Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui pourquoi le sans pain, le sans soulier, le sans demeure, oui, le sans patrie ?

    Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, oui, l’esclave ?

    Tu élabores tout et tu ne possèdes rien.

    Tout est par toi et tu n’es rien.

    Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères, celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.

    Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître.

    Tu es le sergot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?

    Je te hais, moi, homme libre, moi, anarchiste.

    Je te hais à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes bayonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu m’imposes par ton imbécilité.

    C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait, en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre ensanglantée de ton drapeau.

    Il se peut que ta bêtise te plaise. Tes souffrances te sembles légères à côté des inquiétudes et des maux qui t’assailliraient, crains-tu, si tu venais à briser toutes lois, toutes stériles, toutes dominations.

    Tu préfères ta désolation actuelle à l’aléa de l’intégrale liberté. La peur du large, que tu ne veux pas même entrevoir, l’effroi d’une vie individuelle et sociale sans barrière te font aimer le niche et la prison.

    Reste donc pourceau, auprès de ton auge de fange. Rampe, cloporte grouillant, au fond de la mare et sous les décombres pourrissants, dont tu n’as ni l’intelligence ni le courage de sortir.

    Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes, brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier (ils te les caresseront ensuite avec les triques de leurs législations). — Si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain ; — c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que, n’ayant pu t’élever à la conscience de la dignité et de l’indépendance mutuelle, tu es incapable de t’affranchir par toi-même, tu es encore indigne d’être libre.

    Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires. Crois en tes élus. Livre-toi à tes mamelucks.

    Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi c’est toi le criminel.

    Peut-être après de trop longues épreuves finiras-tu par entendre et par comprendre !

    Quoi qu’il advienne, des hommes, que tu méprises et outrages, libérés de toutes entraves, affranchis de toutes contraintes, débarrassés de la peur du semblable, émancipés de l’oppression d’n haut aussi bien que de la tyrannie du nombre ; des hommes, persécutés et suppliciés parce qu’ils voulaient vivre libres dans une société devenue humaine, t’auront clamé la vérité.

    Un groupe d’hommes libres

    Vu le candidat : Knockaert

    Imprimerie communiste, rue du Pile, 8, Roubaix.


    sources :

    Affiche parue en pages centrales de Le Combat de Roubaix-Tourcoing, 1re année,nº 11 (6 mai 1906).

    Texte du placard déjà paru — presque identiquement — dans L’Anarchie, nº 47 (1er mars 1906).


    1906

    1906

    1914
    Affiches liées


    [Les antimilitaristes suisses aux travailleurs]

    notice :
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    Les antimilitaristes suisses aux travailleurs]. — Genève : Groupe antimilitariste (Genève), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 28 × 22 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; manifeste
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Les antimilitaristes suisses aux travailleurs

    Camarades,

    Le Conseil fédéral vient de prendre, sur les instances surtout de la Légation italienne à Berne, un arrêté contre la propagande antimilitariste faite par des étrangers, en prétendant que celle-ci menace la sécurité intérieure et extérieure de notre pays. Or, cette sécurité est menacée surtout par les formidables armements des monarchies qui nous environnent et nos camarades étrangers, par leur propagande, tendent à diminuer ce danger.

    En face du mensonge de tous les États qui, après avoir proclamé hautement leurs intentions pacifiques, n’en continuent pas moins à augmenter les budgets militaires, aidés de tous les hypocrites affiliés aux Sociétés dites de la paix, les travailleurs ont enfin compris que tous les gouvernants les trompent, puisque malgré leurs continuels échanges de courtoisie, ils se montrent méfiants les uns envers les autres.

    L’antimilitarisme en Suisse n’est pas d’importation étrangère. Il est né à la suite des répressions brutales des grèves de Gœschenen, Brigue, Genève, Bâle, Chaud-de-Fonds, Ricken, Rorschach, etc., où nous avons vu l’armée dans son véritable rôle de défense capitaliste.

    La patrie ne peut être que l’expression d’un bien commun, mais dans notre pays, comme partout ailleurs, toute la richesse n’appartient qu’à une infime minorité de privilégiés, qui s’en servent pour exploiter le travail du peuple. Considérez le nombre de Suisses qui n’hésitent pas à émigrer pour endurer la domination étrangère moins dure pour eux que la liberté helvétique. Nos maîtres, eux-mêmes, changent de nationalité dès que leurs intérêts l’exigent. Aussi le patriotisme n’est-il qu’un mot creux, vide de tout sens, cachant des appétits inavouables.

    Les électeurs suisses en repoussant l’art. 42bis avaient manifesté leur intention de laisser libre la propagande antimilitariste, mais le Conseil fédéral n’a tenu aucun compte de la volonté populaire ainsi exprimée, aussi doit-elle s’affirmer autrement que par les voies légales.

    La grève militaire s’impose au même titre que la grève économique. Aussi longtemps que nous continuons à travailler, le patronat n’écoute pas nos revendications ; aussi longtemps que nous continuerons à nous rendre aux casernes, la cause du désarmement et de la paix n’aboutira à rien. Il est, d’ailleurs, dérisoire de combattre quelque chose tout en ne cessant d’y participer au prix des plus grands sacrifices.

    Travailleurs,

    Pour ces raisons, les antimilitaristes suisses soussignés n’hésitent donc pas à vous engager à mépriser le devoir militaire prescrit par la constitution et à refuser toute obéissance militaire.

    Sus au mensonge patriotique ! À bas l’armée !

    En avant pour la fraternité des peuples !

    À retourner avec les signatures bien visibles de citoyens suisses, pour le tirage d’affiches et prospectus.


    sources :

    300 signatures avaient été apposées au bas de ce manifeste qui fut placardé en Suisse le 19 mai 1906.



    [L’histoire vraie de Croc-Mitaine]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    L’histoire vraie de Croc-Mitaine] / Félix Lochard. — Paris : Ligue de la régénération humaine, . — 1 affiche (lithogr. ), coul. (quatre ou plus ) ; 42 × 27 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : contrôle des naissances  ; littérature : contes
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Robin, Paul (1837-1912)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ Images d’Épinal avec histoire en 9 vignettes légendées ]

    texte :

    L’histoire vraie de Croc-mitaine

    Texte de Paul Robin — Dessin de F. Lochard

    édité par la Ligue de la régénération humaine, 27, rue de la Duée 6, rue d’Alsace [?], Paris (XXe). — Prix : 5 centimes


    1. — Il était une fois un bon diable de chiffonnier qui ramassait au bout de son CROC les lambeaux de chiffons qu’il trouvait, et qu’un plaisant compara à des mitaines. De là, le brave homme était familièrement appelé CROC-MITAINE. On ne lui connaissait pas d’autre nom.

    2. — La digne compagne qui l’aidait dans son rude et utile métier avait accepté en souriant le nom de Madame Croc-Mitaine. Ces deux humbles, quoique se trouvant heureux parce que bons, avaient eu la grande sagesse de ne point avoir d’enfants, jugeant qu’au lieu d’en faire naitre imprudemment un grand nomhre d’autres, il était préférable de mieux soigner les malheureux déjà nés.

    3. —Dans ce temps-là, les pauvres gens qui avaient eu l’imprudence de procréer plus d’enfants qu’ils n’en pouvaient convenablement nourrir et élever, se trouvaient forcés de les abandonner, et leurs mères infortunées les déposaient la nuit en pleurant dans quelque coin, où ils mouraient souvent de faim et de froid. Bien des gens le font encore aujourd’hui.

    4. — Dans leurs tournées matinales à la recherche des débris jetés par les insouciants, et encore utilisables, dont le commerce entretenait leur humble existence, les époux Croc-Mitaine trouvaient souvent de ces pauvres petits. Quand ceux-ci étaient encore vivants, ils les réchauffaient sur leur sein, les couvrient de leurs meilleurs chiffons, et les rapportaient chez eux.

    5. — C’était dans la hotte de sol cher compagnon que Mme Croc-Mitaine plaçait comme dans un berceau, sur des tas de chiffons, leurs petites trouvailles vivantes, pour les transporter dans leur cité, et les donner à soigner aux vieilles gens et aux enfants qui n’allaient plus ou n’allaient pas encore à la recherche des chiffons.

    6. — Dans ce petit monde, grâce à l’influence de Croc-Mitaine, régnaient la joie, le bonheur et le plus bel esprit familial ; jamais la moindre brutalité d’actes ou de langage. Les petits aimaient à aider leurs aînés dans leurs travaux, à les consulter ; ceux-ci leur répondaient et les guidaient avec amabilité et tendresse. C’était un splendide embryon d’éducation intégrale !

    7. —Il y a toujours eu des imbéciles pour inventer des atrocités, des coquins pour exploiter l’imbécilité. On faisait courir le bruit que le chiffonnier volait les enfants pour les manger. De sottes maman, pour effrayer leurs petits qu’elles jugeaient méchants, les menaçaient de Croc-Mitaine. Ainsi, du cœur compatissant, du père adoptif des enfants abandonnés, on faisait l’épouvantail des autres !

    8. — Comme M. ni Mme Croc-Mitaine n’allaient pas perdre leur temps et s’abrutir à fréquenter les imposteurs religieux, ceux-ci, qui sont les vrais voleurs, exploiteurs, tortureurs et assassins des enfants et de tous les faibles, étaient au premier rang parmi les calomniateurs de ces braves gens, pour détourner l’attention publique de leurs propres et innombrables méfaits.

    9.— Aujourd’hui c’est l’Assistance publique qui ramasse les petits abandonnés ; malgré ses millions, elle est loin de rendre les enfants aussi heureux que les rendaient les époux Croc-Mitaine. — Les successeurs de ces braves gens [homme - ressemblant à Paul Robin — montrant une affiche de la « Ligue de la régénération humaine »] font mieux maintenant : ils enseignent aux gens, sans qu’ils se privent d’amour, à ne pas procréer des enfants qu’ils ne pourraient pas nourrir et élever,

    Épinal. — imprimerie Nouvelle, 10, rue Aubert. — 12-06.


    sources :

    Peut-être l’image d’Épinal offerte avec le journal Régénération en janvier 1907)



    [Sesto anniversario dell’alto eroismo sociale compiuto a Monza da G. Bresci]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Sesto anniversario dell’alto eroismo sociale compiuto a Monza da G. Bresci]. — Liverpool : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 45 × 28 cm.

    • Affiches par pays  : Grande-Bretagne / Royaume-Uni
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bresci, Gaetano (1869-1901)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural  ; anniversaire, commémoration
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    29 luglio !

    Sesto anniversario dell’alto eroismo sociale compiuto a Monza da

    Gaetano Bresci

    Agli oppressi di tutti i paesi

    Tra gli inganni della democrazia, che col miraggio di riforme inutili addormenta le energie del popolo, tra la brutale violenza dello stato che calpesta i diritti, dell’individuo, tra lo sfruttamento esoso della classe capitalistica e la passività della massa incosciente, la figura dell’anarchico che, solo, si elev ?vindice di tutte le rivendicazioni sociali appare pura come quella di un apostolo ci [?] confuso dalla bellezza ideale uni radiosa.

    E tale fu la figura di Gaetano Bresci […]

    Ogni […] alla ferocia degli opr[…]
    unis[…]
    […]

    Chi colpi Gaetano Bresci ? […]

    Gaetano Bresci uccidendo Umberto di Savoia non intese uccidere che un re. Ma seno uomini i re ? Essi dicono che sono chiamati e dirigere i popoli per diritto divino. Il re è irresponsabile : egli può commettere le infamie più atroci, i delitti più abbominevoli e resterà impunito. Egli è fuori dell’umanità : il volgo lo adora come un dio, l’anarchico I, detesta come un mostro. In tempi di relativa civiltà il re è un anacronismo.

    La distinziono fra uomo e re viene fatia dagli stessi monarchici.

    Essi dicono che la vita umana é sacra inviolabile.Ora se ciò è vero perché quando cade un re essi fanno tanto strepito e ci assalgono con tanta furia, mentre restano insensibili, anzi accolgono con un senso di malvagia compiacenza le stragi di contadini ed operai che cadono trafitti dal piombo regio ? Che forse la vita di un operaio non vale quella di un re ? Ciò significa che essi non compiangono l’uomo, ma il re, in cui vedono colpiti sé stessi, i loro interessi, le istituzioni.

    Ed è proprio contro le istituzioni che intese colpire Gaetano Bresci.

    Per noi tutti i capi di stati, siano re o presidenti di Repubbliche, si equivalgono. Ma Umberto di Savoia al torto di essere un re univa quello d’essere un degenerato. Per la sua libidine di espansione le aride lande africane furono bagnate dal sangue di migliaia di giovani strappati all’affetto delle madri e delle spose ; fu lui che decorava la belva Beccaris che fece versare tanto generoso sangue proletario per le vie di Milano. Tra i suoi. delitti privati, e nota la vile violenza per […] usata verso le povera contessa […]olani, per cui il vecchio padre […] di dolore. Dunque Umberto di Savoia […] fu un assassino coronato, come vita intima […] un bruto.

    Nell’istante .solenne in cui l’anarchico leva il braccio per colpire sono i gemiti degli […]pressi nelle caserme, sono gli spasimi dei […]rati nelle prigio ci sono gli strazi dell’[…]stuolo degli affamati che si fondono […]remiti dell’anarchico e tan[…]o un tremendo e grido di protesta e di esecrazione contro l’attuale, orribile ordine di cose.

    Questo è il significato del sublime slancio di Gaetano Bresci, la cui ombra anche da quel sepolcro di vivi che è l’ergastolo di S. Stefano incuteva tanto spavento che venne assassinato nella sua cella da due assassini inviali appositamente dalla viglia [ccheria ?] di re Vittorio Emanuele III che segue degnamente le cruente orme paterne.

    Per scuotere la tirannide dell’autorità e del capitale, noi, come Gaetano Bresci, non abbiamo fiducia che in due mezzi l’attentato e la rivoluzione.

    L’attentato è il lampo che annunzia il grande uragano sociale.

    A furia di ripetere attentati da una parte e reazione dall’altra noi prepariamo il giorno della grande riscossa proletaria.

    L’anarchico è le sintesi di tutti gli sforzi e di tutte le rivoluzioni che si sono svolte sinora nel campo della storia per le rivendicazioni umane. Noi diciamo a tutti i despoti che ci perseguitano : formate nuove leggi eccezionali contro di noi, perfezionate i vostri strumenti di tortura, aumentate le espulsioni, ma voi non arriverete mai a distruggerèci pechè noi siamo la forza ineluttabile e irrompente del progresso che si avanza attraverso tutti gli astacoli.

    Oggi, inneggiando alla tua memoria di Martire e Precursore, o Gaetano Bresci, noi sentiamo che tu non sei morto e che la tua opera di redenzione non è stata interrotta.

    E noi siamo convinti che il tuo atto di santa ribellione sarà ripetuto di continuo sino a quando il torrente della rivoluzione non avrà purificato il mondo, sino a quando sulla rovina dei troni e degli altari inni sarà sorta la società anarchica emancipatrice dell’umanità.

    Luglio 1906.

    Un gruppo d’anarchici.

    Printed by Walter, Liverpool.


    sources :