urne électorale

 

 
 

Affichage par année

51 affiches :

 

    [À bas le vote]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À bas le vote] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 62 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Mahé, Anna (1882-1960)  ; Mahé, Armandine (1880-1968)
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte : présentation des placards à distribuer et des affiches anti-électorales de L’Anarchie parues en 1906.

    dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit

    texte :

    Le criminel

    C’est toi le criminel, ô peuple, puisque c’est toi le souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.

    Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?

    Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.

    Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subal-ternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?

    Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras — par crainte — et que tu fabriqueras toi-même — par croyance à l’autorité nécessaire — des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?

    Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.

    Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !

    Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans-pain, le sans-soulier, le sans-demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?

    Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.

    Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.

    Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergeot, le geôlier et, le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?

    Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote — et que tu nous imposes par ton imbécillité.

    C’est bien toi le souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton dra-peau.

    Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô souverain ! Si des candidats affamés de commandement et bourrés de platitudes brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.

    Allons, vote bien ! Aie confiance en tes mandataires, crois en tes élus. Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.

    Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.

    Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.

    Le criminel, c’est l’électeur !


    Piqures d’aiguille
    […]


    Au bétail électoral

    Sous l’impulsion de gens intéressés les comités politiques ouvrent l’ère attendue des querelles électorales.

    Comme à l’habitude on va s’injurier, se calomnier, se battre. des coups vont s’échanger au bénéfice des troisièmes larrons toujours prêts à profiter de la bêtise de la foule.

    Pourquoi marcheras-tu ?

    Tu niche avec tes gosses, dans des logements insalubres, tu manges, quand tu peux, des aliments frelatés par la cupidité des trafiquants. Exposé aux ravages de l’anémie, de l’alcoolisme, de la tuberculose, tu t’épuises du matin au soir, pour un labeur presque toujours imbécile et inutile dont tu n’as même pas le profit ; tu recommences le lendemain et ainsi jusqu’à ce que tu crèves.

    S’agit-il donc de changer tout cela ?

    Va-t-on te donner le moyen de réaliser pour toi et tes camarades, l’existence épanouie ? Vas-tu pouvoir aller, venir, manger, boire, respirer sans contrainte, aimer dans la joie, te reposer, jouir de toutes les découvertes scientifiques et de leur application diminuant ton effort, augmentant ton bine-être ? Vas-tu vivre enfin sans dégout, ni souci, la vie large, la vie intense ?

    Non ! disent les politiciens proposés à tes suffrages… Ce n’est pas là qu’un idéal lointain… Il faut patienter… Tu es le nombre, mais tu ne dois prendre conscience de ta force que pour l’abandonner une fois tous les quatre ans entre les mains de tes « sauveurs ».

    Mais eux, que vont-ils faire à leur tout ?

    Des lois ! — Qu’est-ce que la li ? — L’oppression du grand nombre par une coterie prétendant représenter la majorité.

    De toute façon, l’erreur proclamée à la majorité ne devient pas le vrai, et seuls les inconscients s’inclinent devant le mensonge légal.

    La vérité ne peut se déterminer par le vote.

    Celui qui vote accepte d’être battu.

    Alors pourquoi y a-t-il des lois ? — Parce qu’il y a la « propriété ».

    Or, c’est du préjugé propriété que découlent toutes nos misères, toutes nos douleurs.

    Ceux qui en souffrent ont donc intérêt à détruire la propriété, et partant la loi.

    Le seul moyen logique de supprimer les lois, c’est de ne pas en faire.

    Qui fait les lois ? — Les arrivistes parlementaires !

    Qui nomme les parlementaires ? — L’électeur !

    En deuxième analyse, ce n’est donc pas une poignée de gouvernants qui nous écrasent mais l’inconscience, la stupidité du troupeau des moutons de Panurge qui constitue le bétail électoral.

    Nous travaillerons sans cesse en vue de la conquête du « bonheur immédiat » en restant partisans de la seule méthode scientifique et en proclamant avec nos camarades abstentionnistes :

    l’électeur, voilà l’ennemi !

    Et maintenant, à l’urne, bétail !


    [dessin]


    Revue des journaux […] Le Liseur

    La bataille antiélectorale […]

    À bas le vote

    […]

    Ce qu’on peut lire […]

    Où l’on discute, où l’on se voit […]

    De gauche à droite


    Composée par des camarades
    Le Gérant : A. Mahé.

    Imp. des Causeries populaires, Armandine Mahé


    sources :

    Double page de propagande, utilisable en affiche d’intérieur. Paru dans les pages centrales de L’Anarchie, n° 55 (26 avril 1906).


    1910

    1906

    1906

    1908

    1914

    1914

    1914

    1906
    Affiches liées


    [Élections municipales : à l’homme qui veut voter]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections municipales : à l’homme qui veut voter] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.

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    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
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    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)  ; Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit ]

    texte :

    Élections municipales

    À l’homme qui veut voter

    À nouveau, l’heure de choisir les bergers a sonné. Elle retentit gravement au beffroi de toutes les politiques, afin que tu ne l’oublies pas :

    Tous aux urnes, pas d’abstentions

    voici le refrain final des sonneries diverses.

    Ne pas voter, c’est un pêché, dit le catholique. — Ne pas voter, c’est être un mauvais citoyen, dit le républicain. — Ne pas voter, c’est trahir ses frères, dit le socialiste.

    Qu’est-ce donc que voter ? C’est choisir soi-même le maître qui vous donnera le fouet, qui vous volera.

    L’ouvrier forge les chaînes qui l’attachent, bâtit les prisons qui l’enferment, fabrique les fusils qui le tuent. Il pétrit la brioche qu’il ne mangera pas, il tisse les vêtements qu’il ne portera pas… Mais cela ne lui semble pas suffisant. Il veut paraitre le maitre, le peuple souverain, et il choisit lui-même ceux qui lui tondront la laine sur le dos. Il est le bétail, le troupeau qui nomme ses bergers.

    Il croit qu’il est impossible de ne pas être dirigé, aussi veut-il se payer le chic de choisir les bergers qui frapperont son échine et les chiens qui mordront ses mollets.

    Homme qui veux voter, réfléchis.

    Réfléchis bien. Les riches ne sont puissants que par leurs bergers et leurs chiens, et la force du berger et du chien ne vient que de ton acceptation, de ton obéissance, de ton vote.

    Ne va plus jeter ton bulletin dans l’urne. Reste chez toi ou va te balader. Tu verras alors la tête des maîtres et des candidats. Moque toi du vote. Ta force n’est pas dans un carré de papier. Elle est dans ton cerveau, dans tes bras, dans ta volonté, lorsque tu sauras les employer à faire tes affaires et non celle des autres.

    Si tu votes, tant pis pour toit. Tu deviens notre adversaire, car

    Notre ennemi c’est notre maître,
    Or, l’électeur nomme le maître
    Donc l’électeur, voilà l’ennemi.

    Les abstentionnistes

    Vu le candidat : — Impr. des Causeries Populaires, 22, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris — Demandez tous les jeudis : l’anarchie


    sources :

    Affiche parue pour les élections municipales de 1908 Même texte publié en 1906, avec une autre illustration.
    Elle réapparait pour les élections législatives de 1910.

    Le texte de l’hebdomadaire L’Anarchie n° 149 (13 février 1908) annonce : «  À l’homme qui veut voter
    Le cent d’affiches assorties de couleurs vives, en deux dessins, est expédiée en gare pour 2fr.50. Nous complétons le poids avec des invendus. (Réduction
    [reproduction de l’affiche sur la même page] ci-dessus) »
    il y a donc peut-être eu deux versions, une avec ce dessin de Strix (Eugène Petit) et une avec le dessin de Léon Israël. De même en 1906 ?


    1910

    1910

    1906

    1906

    1914
    Affiches liées


    [Élections législatives : à l’homme qui veut voter]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Élections législatives : à l’homme qui veut voter] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.

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    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)  ; Libertaire (1895-1939), Le
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    notes :
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    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit ]

    texte :

    Élections législatives

    À l’homme qui veut voter

    À nouveau, l’heure de choisir les bergers a sonné. Elle retentit gravement au beffroi de toutes les politiques, afin que tu ne l’oublies pas :

    Tous aux urnes, pas d’abstentions

    voici le refrain final des sonneries diverses.

    Ne pas voter, c’est un pêché, dit le catholique. — Ne pas voter, c’est être un mauvais citoyen, dit le républicain. — Ne pas voter, c’est trahir ses frères, dit le socialiste.

    Qu’est-ce donc que voter ? C’est choisir soi-même le maître qui vous donnera le fouet, qui vous volera.

    L’ouvrier forge les chaînes qui l’attachent, bâtit les prisons qui l’enferment, fabrique les fusils qui le tuent. Il pétrit la brioche qu’il ne mangera pas, il tisse les vêtements qu’il ne portera pas… Mais cela ne lui semble pas suffisant. Il veut paraitre le maitre, le peuple souverain, et il choisit lui-même ceux qui lui tondront la laine sur le dos. Il est le bétail, le troupeau qui nomme ses bergers.

    Il croit qu’il est impossible de ne pas être dirigé, aussi veut-il se payer le chic de choisir les bergers qui frapperont son échine et les chiens qui mordront ses mollets.

    Homme qui veux voter, réfléchis.

    Réfléchis bien. Les riches ne sont puissants que par leurs bergers et leurs chiens, et la force du berger et du chien ne vient que de ton acceptation, de ton obéissance, de ton vote.

    Ne va plus jeter ton bulletin dans l’urne. Reste chez toi ou va te balader. Tu verras alors la tête des maîtres et des candidats. Moque toi du vote. Ta force n’est pas dans un carré de papier. Elle est dans ton cerveau, dans tes bras, dans ta volonté, lorsque tu sauras les employer à faire tes affaires et non celle des autres.

    Si tu votes, tant pis pour toit. Tu deviens notre adversaire, car

    Notre ennemi c’est notre maître,
    Or, l’électeur nomme le maître
    Donc l’électeur, voilà l’ennemi.

    Les abstentionnistes

    Vu le candidat : — Impr. des Causeries Populaires, 22, rue du Chevalier-de-la-Barre, Paris — Demandez tous les jeudis : l’anarchie


    sources :

    Affiche parue pour les élections législatives de 1910. Même texte publié en 1906, avec une autre illustration.


    1906

    1906

    1908

    1908

    1914
    Affiches liées


    [Le Libertaire au Populo : élections municipales 1912]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Libertaire au Populo : élections municipales 1912]. — Paris : Le Libertaire (1895-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [76 ?] × [55 ?] cm.

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    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le  ; Temps nouveaux (1895-1914), les
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; dessin allégorique « Pain Vêtements Abri pour tous » (urne électorale « Liberté Égalité Fraternité mensonges » enfoncée par une pioche « 1er Mai », …) signe S.A. Mac ? ]

    texte :

    Élections municipales 1912

    Le Libertaire au Populo

    1er Mai : révolution, émancipation

    Élections : sujétion, corruption

    Pain - Vêtements - Abri
    pour tous

    Travailleur,

    Le 1er Mai t’invite à manifester : manifeste. Immobilise l’usine, arrête l’atelier, lève le chantier : ne travaille pas.

    Descends dans la rue, fais cortège avec tes frères de classe, clame ta misère, proteste contre l’iniquité sociale, esquisse même, si tu le peux, un geste de revendication légitime. Et si tu es assez fort, n’hésite pas, ne te laisse pas arrêter par la légalité pour prendre ta place au grand soleil et vibrer à toutes les libertés.

    Uni à les semblables et animé par l’entraide, aide, tu dois vaincre.

    Le protecteur du vol, le défenseur du parasitisme a pris ses mesures : le gouvernement a mobilisé ses troupes pour inspirer de la crainte et même perpétrer un crime si cela était nécessaire. L’État est dans son rôle, et le langage que tient ce chef de bandits quand il dit : « Que les honnêtes gens se rassurent, mais que la canaille tremble… », ce langage peut sembler cynique, mais il traduit tout à fait la mentalité bourgeoise à notre égard. Oui, la canaille, c’est toi, travailleur ; ce sont tous ceux qui bûchent et triment pour produire des richesses, tout en restant dans la pauvreté. Les gens honnêtes, ce sont, pour la plupart, des improductifs, des profiteurs du patrimoine social, sans y avoir rien apporté ; des jouisseurs des raffinements d’une civilisation corrompue. Que demain tu cesses de travailler, salarié des champs ou de la ville, ces canailles d’honnêtes gens cessent de vivre. Tu es indispensable : ils sont les nuisibles. Donc, aie conscience de ta valeur et exige ton bien-être et ta liberté.

    Frère exploité, écoute les sages avis de la saine raison qui te dit : « Garde toi de l’alcoolisme, efforce-toi d’acquérir les connaissances qui caractérisent un être conscient. Surtout, dans toutes les circonstances de la vie ouvrière, sois un insoumis, un subordonné, un révolté contre l’ordre de choses dont tu es la cime. Que la haine du privilège t’anime ; que l’indignation en face des injustices provoque ta colère, et ne recule pas d’avoir recours à l’action directe dans la bataille immédiate, et au sabotage intelligent et tenace dans la marche latente à la destruction d’une société inhumaine ».

    « Ton unité de force peut faire quelque chose ; mais ton complet affranchissement ne peut s’obtenir qu’en t’unissant à tes semblables, en te groupant au sein des organismes économiques avec d’autres hommes, pour constituer une force collective capable d’attaquer de front les institutions oppressives et les renverser. »

    « N’oublie pas l’idée de grève générale. Ce moyen de lutte, élaboré dans le sein du syndicalisme, n’a pas dit son dernier mot. Malgré les hypocrites manœuvres auxquelles on a eu recours pour étouffer celle idée révolutionnaire, elle n’en reste pas moins le plus puissant levier qui servira au peuple à crouler l’édifice économique de la ploutocratie capitaliste. Préparons, par une propagande intelligente, l’occasion de cette mobilisation des forces prolétariennes, »

    Électeur,

    Les politiciens t’appellent : ne réponds pas. Les urnes t’attendent : vas-y avec la souveraineté d’une pioche pour les enfoncer, plutôt qu’avec un puéril chiffon de papier sans résultat pour tes intérêts.

    Les histrions avides de remplir un rôle sur le tremplin d’une assemblée parlante ; les gredins qui veulent aussi grignoter dans le budget d’une cité quelconque ; tous les squares de la finance suivis d’Ali-Baba et les quarante Entrepreneurs ; toute cette fripouillerie et politicaillerie malpropre, tout cela réapparaît à période déterminée, comme une éruption galeuse de l’épiderme social.

    Et pourtant les mensonges de ces candidats sont tellement dévoilés, leur cynisme tellement évident et leurs criailleries si patentes, qu’on est à se demander comment il reste encore des êtres humains pour se livrer à cette manifestation décevante qu’on appelle la souveraineté du peuple ! « Pauvre souverain, qui sue, peine, paie et ne gouverne pas ! »

    Voilà 64 ans que la mystification dure, et le suffrage universel reste debout malgré les déceptions qu’il a provoquées. Voilà 42 ans que le populo de France a la République, et rien n’est changé au point de vue économique : même exploitation de la part du capital, avec autant, si ce n’est plus, de férocité ; même insécurité du lendemain, peut-être pire, car l’âpreté de la lutte pour vivre est plus dure, en raison du développement du machinisme, qu’elle ne l’était il y a 30 ans.

    Qu’on ne voit pas dans la comparaison critique que nous faisons des régimes disparus une réhabilitation des gouvernements morts. Non, quelle que soit la forme du pouvoir, le peuple est toujours trompé, exploité et tyrannisé quand il essaie de secouer le joug de la domination. Que la cité soit administrativement dans les pattes des camelots du roy ou dans celles des unifiés, nous serons aussi bien lotis de là que de là : népotisme, corruption et persécution continueront à être les instruments de gouvernement, d’administration. Donc, l’expérience est faite : le principe d’autorité est toujours le même. Que l’autorité soit exercée par un parti politique ou par un autre, il n’y a rien de changé. À moins que certains, plus habiles, n’aient un doigté plus délicat pour appliquer l’autorité sans trop la faire sentir. Mais pour cela il ne faut pas qu’il y ait des revendications économiques ; autrement, gare la poigne, la justice, la geôle et enfin le plomb : voilà ce qui vous attend en fin de compte, électeurs grévistes.

    Laisse-moi toutes ces blagues, salarié ; ne te prête plus à cette comédie qui se joue sur ton échine ; relève-toi, viens à la révolte ! Sache que tu n’as rien à espérer d’une société basée sur l’exploitation de l’homme par l’homme. Il faut que tu accomplisses une transformation sociale à base économique. Il faut que tu t’attaques au privilège de la propriété individuelle : il faut que tu expropries tes exploiteurs, que tu conquières ton droit de manger, de te vêtir et de te loger dans la cité anarchiste communiste. Il ne faut donc pas pour cela aller chercher des conseillers municipaux qui ne veulent et ne peuvent rien faire pour toi. Mais c’est toi-même qui dois agir, en le groupant avec les opprimés comme toi, pour marcher à la bataille émancipatrice.

    Donc, aux urnes ! mais pour les enfoncer, et travaillons pour devenir aptes à faire nos affaires nous-mêmes. »

    Vive l’affranchissement des travailleurs ! Vive la révolution sociale ! Vive l’anarchie l

    Vu le candidat :


    sources :

    Cette affiche est parue au centre du Libertaire du 1er mai 1912 (18e année, n° 27).



    [Au dessus du bétail : élections législatives de 1914]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au dessus du bétail : élections législatives de 1914] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 62 × 43 cm.

    • Affiches par pays  : France
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    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte

    vignettes de carte-postales

    texte :

    Élections législatives de 1914

    Au-dessus du bétail

    Les électeurs ont donc les yeux pour ne pas voir, des oreilles pour ne pas entendre, un cerveau pour ne pas raisonner.

    Quoi, ils ont encore renvoyé pour les diriger, Caillaux et sa bande d’Aigrefins, Briand, Millerand, Barthou et tout le parti des réacteurs aux ordres du pape. Quoi, la dernière législature finissant dans la boue et dans le sang, montrant la finance cosmopolite, maitresse absolue du pouvoir, tout cela n’a pas pu leur faire abandonner la blague dangereuse du système parlementaire.

    Quelques socialistes et quelques réacteurs de plus, et en voila encore pour quatre ans d’attente et de résignation.

    Peuple ignorant et lâche, peuple de laquais, à la remorque des mauvais bergers, peuple qui semble se complaire dans la ,misère et l’alcoolisme, peuple d’esclaves qui écrase les hommes de liberté et de progrès, n’entendras-tu donc jamais la voix de la raison.

    Demain, le nouvelle Chambre va augmenter les impôts, voter la loi sur le néomalthusianisme, te contraignant sous peine d’amende ou de prison, à procréer pour la patrie de Rochette et les coffres-forts de Rotschild, demain on va, comme hier léser tes intérêts, violer tes libertés, et tu bêlera demain, comme tu bêlais hier.

    Les anarchistes se se font point d’illusions sur le bétail électoral, ils s’efforcent seulement d’amener à réfléchir quelques hommes parmi la foule, ils tachent de sortir de l’universelle médiocrité, ceux que hante un idéal de raison et de lumière, et ils leur disent :

    Venez à nous, vous qui voulez être libres, ne soyez plus des indifférents, ni des votards. Étudiez notre philosophie, seule elle repose sur des méthodes rigoureusement scientifiques, seule elle expose les vérités, que tous les partis ont intérêt à cacher.

    En lisant nos journaux, en fréquentant nos groupes, vous reconnaîtrez que l’Anarchie n’est ni une utopie, ni un rêve sanglant, mais au contraire la plus haute manifestation de l’esprit humain, libéré de tous les systèmes religieux depuis celui de Dieu, jusqu’à celui de la politique et du patriotisme, seul moyen pour l’homme, de sortir de son esclavage physique intellectuel et social.

    Lisez tous les jeudis l’Anarchie, 2, impasse Girardon Paris

    [marque syndicale] Imprimerie spéciale de l’Anarchie

    Vu le candidat :


    sources :

    Affiche parue en page centrale de L’Anarchie n° 472 (jeudi 30 avril 1914).



    [Cochons : élections législatives de 1914]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Cochons : élections législatives de 1914] / Eugène Petit « Strix ». — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte

    dessin (« Le maître et ses valets » : des oies amenant leur bulletin dans l’urne gardée par un cochon gras près d’un baquet “retraites”, sous une bannière « La servitude volontaire : lois ouvrières ») par Eugène Petit ]

    texte :

    Élections législatives de 1914

    Cochons

    Électeur,
    Tu vois ce porc comme il est grassouillet, rondouillard et baveux. Il n’a jamais travaillé, jamais produit, es-tu déjà vu un cochon faire autre chose que de se vautrer dans son auge ?

    Qui donc l’a nourri, l’a engraissé ? Des travailleurs comme toi, maigres, anémiques, qui des jours et des ans, courbés sous un labeur écrasant, ont peiné sans répit.

    Comment s’appelle ce porc ? Il a cent noms. Il s’appelle peut-être Rotschild ou Rochette, financiers véreux qui n’ont jamais rien fait que te détrousser, travailleur trop honnête, taillable et contribuable à merci.

    Il s’appelle peut-être Briand, celui qui autrefois trainait ses savates éculées dans les réunions socialistes, Caillaux ou Monis qui, avec la complicité de magistrats serviles, sauvent les escrocs. Il s’appelle peut-être le baron Millerand ou le citoyen Jaurès, l’exploiteur des ouvrières des Cent mille paletots, Rabier ou Poincaré, les avocats de Rochette, qui l’ont empêché pendant des ans d’être arrêté et lui ont permis de poursuivre ses activités véreuses.

    Ce porc symbolise tous les maîtres, tous ceux qui, sous le couvert de la démocratie, s’engraissent à tes dépens.

    Quant à ces oies, tu les a reconnues, électeur, elles sont l’animale représentation de la bêtise humaine. Le bulletin de vote qu’elles tiennent dans leur bec est le signe de servitude et d’esclavage.

    Politique et finance sont deux noms pour une même chose, deux noms qui s’accolent et se complètent pour te berner et te gruger.

    Si les derniers scandales ne t’ont pas ouvert les yeux, si tu n’as pas compris ces choses, vas, oie caquettante, mouton bêlant, porter ton papier dans la boite et continue, toi le maigre, à engraisser le cochon.

    Sinon, viens avec nous, lis nos journaux, fréquente nos groupes, instruit-toi, deviens conscient, viens avec nous, non nommer des maîtres mais les détruire ; érige contre ces ventres ignobles et contre ces groins baveux, la force de ta révolte, pour réaliser la vie belle dans le bien-^stre et la liberté.

    Les abstentionnistes-anarchistes

    Vu le candidat :

    Demandez tous les jeudis l’anarchie, 0 fr 10.


    sources :

    Affiche parue en pages centrales de L’Anarchie n ° 468 (2 avril 1914).


    1910

    1906

    1908
    Affiches liées






















    [Vuoi continuare ad avere : clientelismo, mafia, inquinamento... allora vota !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Vuoi continuare ad avere : clientelismo, mafia, inquinamento... allora vota !]. — Ragusa Raguse : Anarchici siciliani associati, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; 69 × 33 cm.

    • Affiches par pays  : Italie
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte plus dessin d’une hache qui détruit une urne électorale ]

    texte :

    Vuoi continuare ad avere : clientelismo, mafia, inquinamento, mancanza d’acqua, disoccupazione, emarginazione… ?

    allora vota !

    Vuoi rimanere succube dei partiti, della chiesa, dei potentati economici, della delega… ?

    allora vota !

    [dessin]

    Vuoi decidere in prima persona ; vuoi essere responsabile della tua vita ; vuoi mantenere la tua dignità ; vuoi dare contenuto alla libertà, all’uguaglianza, alla solidarietà ?

    Allora non votare !

    Non votare è un passo iniziale per costruire forme di lotta e di organizzazione non gerarchica e non burocratica ; per costruire forme di autogestione per risolvere i problemi sociali.

    Non votare è credere che questa società possa essere cambiata in senso egualitario e libertario.

    Anarchici siciliani associati - Presso « Circolo Culturale A » - Via G.B. Odierna 212 - Ragusa

    Aprile 1990 — emme. Tel. (095) 71 41 891 - Misterbianco (CT)


    sources :
     






    [La Marmite]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La Marmite] / Quino. — [S.l.] : La Marmite, [ ?]. — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 60 × 42 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : autogestion  ; délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bakounine, Michel (1814-1876)  ; Brecht, Bertold (1898-1956)
    • Presse citée  : No pasaran (France)
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte (journal mural) ; dessins et photos (marmites ; toilettes « Bureau de vote. En prime : le papier pour pleurer » ; chat noir cerclé ; manifestation ; échiquier par Quino « Si personne ne travaille à ta place… Que personne ne décide pour toi ! ») ]

    texte :

    La Marmite

    « La seule fonction légitime du gouvernement (..) est /a défense des riches contre /es pauvres, ou de ceux qui ont quelque propriété contre ceux qui n’en ont pas du tout » Adam Smith, 1776.

    Abstention

    Aux dernières élections françaises, les abstentionnistes ont été traînés dans la boue et assimilés aux gens qui faisaient le jeu de l’extrême droite. Suite à l’appel à voter pour les moins pires, les gens sont descendus dans la rue pour clamer leur indignation. Seulement voilà, le manque de projet généralisé qui règne chez les politiques, toutes tendances confondues, si ce n’est le maintien en place d’un système qui ne nous a montré que son côté inopérant, n’a pas fait de cet engagement un levier suffisant pour changer les choses et surtout, pour paraphraser Rimbaud, pour changer la vie.

    Au contraire c’est une réaction de peur qui a guidé les foules en leur donnant l’illusion de faire une vaste opération citoyenne et qui a laissé un sentiment de honte et de compromission en faisant la part belle aux libéraux. En bref, la bourgeoisie, la propriété et la misère intellectuelle restent au pouvoir. Plutôt que de faire une force de ce choix pourtant très clair, qu’est ne pas souscrire à la mascarade électorale, on a traité les abstentionnistes d’indécis et d’apolitiques... alors que ce geste peut être le seul politiquement fort et nécessaire aujourd’hui.

    Actualité de l’autogestion

    Alors que l’autogestion paraît utopiste aux yeux de beaucoup, les exemples historiques sont là : l’Espagne de 1936, pour n’en citer qu’un, lorsque la CNT, la FAI(*) et les masses ouvrières opposèrent la révolution sociale au fascisme et collectivisèrent terres et usines. Mais plus proche de nous existent des expériences autogestionnaires sur base assembléaire sans chef ni élu.Le cas de l’Argentine lors du soulèvement de décembre 2001 est intéressant.

    À partir de ces évènements, des assemblées de quartier ont vu le jour. Chaque quartier ou presque en a organisé de manière hebdomadaire. Ces assemblées sont ouvertes à tous et sont "annoncées" en permanence grâce à des banderoles donnant le jour et le lieu de la réunion.

    Chaque assemblée envoie des délégués, plus ou moins tournants pour l’assemblée inter-quartier. Toutes ces assemblées semblent tenir fermement au principe de mandats impératifs (limité à une ou plusieurs tâches bien précises), de délégués tellement révocables (si ils ne remplissent pas leurs tâches) qu’ils/elles sont élus parfois à chaque réunion... A l’inter-quartier, des thèmes nombreux et variés ont été évoqués. Les questions posées l’ont été au préalable dans chaque assemblée et chaque délégué est censé voter en fonction de l’avis de son quartier. Si de nouvelles questions se posent, il est dit qu’elles "redescendent en bas" aux assemblées. A côté de ces assemblées, il y a aussi les occupations d’usines.

    L’usine de textile Bruckmann par exemple, est une usine occupée à Buenos Aires depuis janvier 2002. Après la révolte de décembre, les patrons sont partis sans rien dire. Les salariés ont décidé de continuer la production. Là aussi, les employés se réunissent régulièrement afin de décider de la marche à suivre et de régler les problèmes qui se présentent. En Argentine, l’assemblée a été adoptée comme forme de discussion, de coordination et de pensée collective pour tous ceux qui ont décidé de s’organiser au-delà des formes classiques de la politique. Ici, c’est donc le discours de la soi-disant "complexité" des choses qui est attaqué. Ce discours qui réserve "la chose publique" aux experts, aux techniciens ; qui nous condamne à la passivité. Le processus assembléaire ouvre la possibilité d’abandonner cette passivité.

    Aujourd’hui, les assemblées, les occupations d’usines, les piquétéros (mouvement de chômeurs) et toutes les autres luttes de base poussent les changements et commencent à créer de nouvelles formes de sociabilité. Elles existent en tant que contre pouvoir effectif.

    D’après un article de NO PASARAN Nov 2002 et un texte du colectivo situaciones publié sur le site de NO PASARAN nopasaran.samizdat.net/

    (*) C.N.T. : confédération Nationale du Travail F.A.I. : Fédération Anarchiste Ibérique

    Aux urnes citoyens

    On se sent bien isolé, près de l’urne. Un sentiment citoyen nous prend à la vessie. Et sous la lanterne de la responsabilité, se souvenant du mot d’ordre : cordon sanitaire contre les extrêmes en chemises brunes, ne soyez pas trop populiste, exprimez vous avec votre raison, rien ne changera nous sommes là pour ça. Glissez votre billet doux dûment rempli dans la fente, et attendez fébrilement devant votre téléviseur le dépouillement qui suivra. Peut être gagnerez vous ? Pour tromper l’attente, faites des paris : il n’y a pas de sot profit.

    « sombre est l’époque où les gens demandent à être déchargés du souci de défense de leurs intérêts réels et de leur liberté » Bertold Brecht

    L’abstention au vote n’est pas de la passivité, il y a d’autres moyens de luttes

    La réalité est que quand on est au pouvoir, les belles idées s’effacent devant un seul et unique but : le maintien du capitalisme sous toutes ses formes (capitalisme d’État ou privé, démocratie bourgeoise, dictature communiste et fasciste). La démocratie véritable est celle ou il y a une véritable liberté, celle ou les individus s’organisent ensemble et ne délèguent plus leur pouvoir sans contrôle. La démocratie directe et l’autogestion sont, par le biais d’assemblées générales, sans chef, seules porteuses de libertés (individuelle et collective). Seule une égalité sociale, économique et politique aboutira à l’éradication du fascisme une fois pour toute !

    Extrait d’un texte paru sur le site de la CNT-AIT (http://cnt-aitinfo/)

    Ne votez pas pour nous !

    "L’État a toujours fait partie du patrimoine des classes dominantes : le clergé, la noblesse, la bourgeoisie. À la fin arrive la bureaucratie quand l’État, ayant épuisé toutes les classes, tombe ou s’élève, comme on veut au rang de machine." M. Bakounine

    Nous défendons un monde où l’État n’intervient pas en cogestionnaire des existences humaines, mais où la vie se réalise pleinement contre les logiques de survie insufflées par cette civilisation post-industrielle.

    Nous ne voulons plus d’hommes politiques qui exercent leur métier comme médiateur entre les marchands et les gens. Nous voulons développer nos existences en toute autonomie. Nous voulons un retour à la générosité qui fait peu de cas de la représentativité. Nous voulons la fin de cette politique de stérilisation massive du vivant et le déploiement des idées, défendant l’homme vivant avec la nature en symbiose, l’impossibilité de s’approprier le bien commun par quiconque, la reconstruction par l’échange.

    Une marche à contre courant. Nous sommes opposés à toute conception du citoyen sur-informé, formaté plutôt, et à toutes sortes de consolations médiatiques. L’État agit en paralysant toute action de la pensée en sclérosant toute opposition de quelque manière que se soit. Nous sommes contre la domestication de l’individu, grâce à l’extension de la précarité et l’agitation du spectre de la peur. Cette société ambiguë qui agite le mouchoir du progrès en même temps qu’elle désire plus que tout le maintien au pouvoir des anciennes formes de domination.

    http://alternative.lautre.net/
    http://collectiflibertaire.free.frapa/
    http://www.ainfos.ca/

    Si personne ne travaille à ta place… Que personne ne décide pour toi !

    ni État, ni patron, autogestion

    Ne votez pas pour eux non plus

    Voyez ces Écolos marrons, anciens pourfendeurs de missiles Pershing qui proposent l’instauration d’une force de frappe européenne. Voyez d’autres réformateurs qui s’agitent dans tous les coins du globe, pseudo défenseurs de la veuve et de l’orphelin et qui se couchent dès que cela sent un peu trop le souffre, pour ne jamais aboutir qu’au maintien de la situation précédente.

    Ce sont des brasseurs de vents, qui n’ont même pas le charme romantique d’un Don Quichotte. Leur but : séduire, séduire, séduire.

    Finalement, ils fonctionnent exactement comme l’extrême droite, ils utilisent des slogans accrocheurs, vides ou embrassant une large possibilité de signifiants (le progrès, en marche, humanisme, nation, unité du pays, etc.) afin d’occulter

    Le pire serait que cela marche, que les gens soient assez bêtes pour être rassurés par ces ventripotents impotents du bulbe cérébral.

    contactez la Marmite : abstinent@no-lo.org


    sources :

    Affiche formée des deux parties A3 à coller ensemble.