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[À l’opinon ! : manifestations régionales]

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[À l’opinon ! : manifestations régionales]
adresse :
. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…),
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm
notes :
descriptif :


[ texte ]

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Confédération générale du travail

À l’opinion !

Le 11 janvier comparaîtront devant la Cour d’assises de Versailles les huit camarades retenus par le Parquet de Corbeil pour les événements de Villeneuve-Saint-Georges.

On se souvient de ce que fut le guet-apens du 30 juillet dernier : le gouvernement voulait une tuerie. Il la provoqua ! Nombreuses furent les victimes. Tués et blessés furent tous du côté ouvrier !

Le gouvernement voulait davantage ! Il espérait que les balles de Villeneuve, à travers les victimes, frapperaient l’organisation syndicale. Dans ce but, pour couronner son œuvre de sang, il fit incarcérer un certain nombre de militants de la CGT.

Malgré trois mois d’une méticuleuse instruction judiciaire, le Parquet ne put échafauder le procès d’opinion que voulait le gouvernement ; des non-lieu mirent hors de cause seize des inculpés.

Pour masquer l’échec de l’instruction, un choix fut opéré et huit camarades furent maintenus. Ce sont eux qui sont aujourd’hui poursuivis. Ils le sont en formelle violation de la loi (articles 213 et 100 du Codé pénal).

Cinq mois se sont écoulés entre la date d’arrestation de ces victimes et leur comparution en cour d’assises.

Cet arbitraire, si excessif, a contraint la Chambre des députés, dans sa séance du 23 décembre, à voter une amnistie en leur faveur. C’est, en effet, par un truquage, dont nos parlementaires sont coutumiers, que cette amnistie n’a pas été proclamée en séance publique, malgré qu’elle ait été votée à 14 voix de majorité.

Travailleurs !

Le procès de Versailles va s’ouvrir dans des conditions d’une révoltante iniquité.

Laisserons-nous s’exercer contre huit des nôtres la basse vengeance d’un gouvernement criminel ?

Laisserons-nous s’accomplir le monstrueux déni de justice qui se prépare à Versailles ?

La classe ouvrière se doit d’affirmer sa réprobation contre cet odieux procès en participant aux

Manifestations régionales

que la Confédération générale du travail organise

le samedi 9 janvier

à Reims, rennes, Vierzon, Limoges, Toulouse, Marseille, Nice, Lyon, Saint-Étienne, Besançon.

Au jour fixé, le 9 janvier, dans toutes les ci-dessus désignées se tiendra un

Meeting

auquel tous les travailleurs se feront un devoir d’assister afin de proclamer leur solidarité avec les huit prisonniers de Versailles dont la libération s’impose.

Le Comité confédéral


sources :

Affiche pour des meetings annoncés dans La Voix du peuple (10 au 17 janvier 1909) ? (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 4-5).

Les inculpés sont : Sainton, Bouet, Lebile, Deleros, Grimaux, Guille, Gendre et Mme Auclair.

cotes :