1909

 

 

19 affiches :

 
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    [À l’opinon ! : manifestations régionales]

    notice :
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    À l’opinon ! : manifestations régionales]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Noms cités (± liste positive)  :
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    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    À l’opinion !

    Le 11 janvier comparaîtront devant la Cour d’assises de Versailles les huit camarades retenus par le Parquet de Corbeil pour les événements de Villeneuve-Saint-Georges.

    On se souvient de ce que fut le guet-apens du 30 juillet dernier : le gouvernement voulait une tuerie. Il la provoqua ! Nombreuses furent les victimes. Tués et blessés furent tous du côté ouvrier !

    Le gouvernement voulait davantage ! Il espérait que les balles de Villeneuve, à travers les victimes, frapperaient l’organisation syndicale. Dans ce but, pour couronner son œuvre de sang, il fit incarcérer un certain nombre de militants de la CGT.

    Malgré trois mois d’une méticuleuse instruction judiciaire, le Parquet ne put échafauder le procès d’opinion que voulait le gouvernement ; des non-lieu mirent hors de cause seize des inculpés.

    Pour masquer l’échec de l’instruction, un choix fut opéré et huit camarades furent maintenus. Ce sont eux qui sont aujourd’hui poursuivis. Ils le sont en formelle violation de la loi (articles 213 et 100 du Codé pénal).

    Cinq mois se sont écoulés entre la date d’arrestation de ces victimes et leur comparution en cour d’assises.

    Cet arbitraire, si excessif, a contraint la Chambre des députés, dans sa séance du 23 décembre, à voter une amnistie en leur faveur. C’est, en effet, par un truquage, dont nos parlementaires sont coutumiers, que cette amnistie n’a pas été proclamée en séance publique, malgré qu’elle ait été votée à 14 voix de majorité.

    Travailleurs !

    Le procès de Versailles va s’ouvrir dans des conditions d’une révoltante iniquité.

    Laisserons-nous s’exercer contre huit des nôtres la basse vengeance d’un gouvernement criminel ?

    Laisserons-nous s’accomplir le monstrueux déni de justice qui se prépare à Versailles ?

    La classe ouvrière se doit d’affirmer sa réprobation contre cet odieux procès en participant aux

    Manifestations régionales

    que la Confédération générale du travail organise

    le samedi 9 janvier

    à Reims, rennes, Vierzon, Limoges, Toulouse, Marseille, Nice, Lyon, Saint-Étienne, Besançon.

    Au jour fixé, le 9 janvier, dans toutes les ci-dessus désignées se tiendra un

    Meeting

    auquel tous les travailleurs se feront un devoir d’assister afin de proclamer leur solidarité avec les huit prisonniers de Versailles dont la libération s’impose.

    Le Comité confédéral


    sources :

    Affiche pour des meetings annoncés dans La Voix du peuple (10 au 17 janvier 1909) ? (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 4-5).

    Les inculpés sont : Sainton, Bouet, Lebile, Deleros, Grimaux, Guille, Gendre et Mme Auclair.





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    [Après la grève des Postiers]

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    Après la grève des Postiers]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Après la grève des Postiers

    Ordre du jour de la CGT

    Le Comité confédéral, réuni en séance le mardi. 6 avril, a voté l’ordre du jour suivant :

    « La Comité confédéral. adresse aux fonctionnaires et ouvriers des PTT l’assurance de sa fraternelle solidarité. Il les assure que, quelles qu’aient été les difficultés et la gêne éprouvée par les travailleurs au cours de leur grève, c’est avec la plus vive sympathie que ceux-ci ont suivi leur admirable mouvement.

    Le CC fait appel à l’esprit d’analyse de ces fonctionnaires et travailleurs, exploités par l’État comme le sont les travailleurs de l’industrie et du commerce, pour qu’ils dégagent eux-mêmes, de leur propre grève, la justification de toutes les résolutions des Congrès de la CGT et de son action.

    Plus convaincu que jamais que l’émancipation de tous les salariés de toutes catégories ne peut être que l’œuvre des salariés eux-mêmes ;
    Enregistrant le grand fait historique que constitue. la grève des postiers et l’enseignement qui en découle ;
    Considérant que semblable mouvement, inspiré d’un désir plus prodfond d’affranchissement total et généralisé à certaines industries et exploitations, serait bien de nature à réduire et à paralyser le fonctionnement du système capitaliste et l’oppression coercitive de son agent l’État bourgeois ;
    Le CC affirme sa confiance en la grève générale comme moyen déterminant d’une situation et de conditions favorables à la reprise des instruments de production et d’échange pour les remettre au service de tous et les faire fonctionner au profit de le société tout entière, réalisant ainsi la suppression du salariat, source de toutes les oppositions et de toutes les exactions.

    C’est avec joie que pour cette grande œuvre révolutionnaire et à la fois humanitaire, le Comité confédéral voit les fonctionnaires prendre conscience de leur force et de leurs intérêts de classe et se rapprocher par leur action de l’ensemble du prolétariat organisé. dont ils sont solidaires. »

    Le Comité confédéral


    sources :

    Affiche pour des meetings annoncés dans La Voix du peuple (11 au 18 avril 1909) ? et « affichée par les soins des Bourses du travail de Paris et de la Province » (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 8).

    Grève des postiers de mars-avril 1909.

    Après une seconde grève en mai 1909 qui échouera, le Comité confédéral fera paraitre un appel déclarant « terminé le mouvement de solidarité » [1] :

    Aux travailleurs de France

    Pour répondre aux provocations et à l’arbitraire du gouvernement, pour se solidariser avec les grévistes de l’administration des postes, et sur l’invitation de la Confédération Générale du Travail, diverses corporations, en un superbe élan, firent immédiatement grève.

    Ce mouvement de protestation énergique et généreux s’étendait graduellement dans toute la France et principalement à Paris. Nos camarades postiers — révoqués et grévistes — pensaient qu’une telle action, une telle preuve de solidarité effective rappelleraient à leur devoir tous les inconscients qui avaient déjà trahi leurs camarades en grève en réintégrant leur emploi.

    Il n’en fut malheureusement rien.

    Des responsabilités s’établiront plus tard.

    Mais nos camarades postiers avaient trop préjugé de l’issue heureuse d’une deuxième grève. Celle-ci fut, à l’évidence, préparée, incitée, voulue par le gouvernement désireux d’exercer des représailles contre les militants de la première grève qui avaient, avec l’opinion publique, mis le ministère en échec et démontré la puissance victorieuse du Syndicalisme fonctionnaire qui se substituera demain à la puissance d’État.

    Cependant si la plupart des fonctionnaires ont consenti à être domestiqués et à abandonner leurs frères, ce ne sera pas pour longtemps.

    Toute action comporte un enseignement.

    Mais, en attendant, tous nos camarades révoqués et grévistes des PTT demandent au prolétariat de ne pas continuer plus longtemps un sacrifice inutile.

    La protestation du monde ouvrier fur suffisamment démonstrative. C’est un résultat.

    La CGT constate donc que, par suite des conséquences qu’a eues sur le mouvement postier la solidarité de certaines corporations, il n’y a plus nécessité de faire appel aux organisations syndicales décidées à se mêler à la lutte, et, notamment, aux électriciens.

    Le mouvement de protestation en faveur de nos camarades des PTT peut, dès lors, être considéré comme terminé.

    Il reste au prolétariat postier à prendre sa revanche. Il la prendra. Et la classe ouvrière, encore une fois, secondera son action.

    Le Comité confédéral.

    Notes

    [1Voir aussi Guillaume Davranche Trop jeunes pour mourir : ouvriers et révolutionnaires face à la guerre, 1909-1914 (2014), p. 61-67.


    1909
    Affiche liée



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    [Contre l’arbitraire]

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    Contre l’arbitraire]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : Premier Mai  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Torton, Léon (ca1884-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Contre l’arbitraire

    Quand ce n’est pas avant, c’est pendant et après le Premier Mai, que le gouvernement actuel, pour complaire à la bourgeoisie, dont il est le serviteur, use chaque année d’arbitraire contre la classe ouvrière.

    N’ayant pas osé faire usage du traditionnel complot pour arrêter les militants syndicalistes avant le Premier Mai, on a usé de provocations policières le jour même. Pour arrêter certains de nos camarades et les faire condamner ensuite, on les a inculpés de délit de paroles ou d’injures à des magistrats.

    À Orléans, au cours d’une manifestation, trois ouvriers terrassiers ont été arrêtés et aussitôt condamnés, sans défense, sans témoins, l’un à 13 mois et les deux autres à 8 mois de prison.

    À Rouen, le camarade Marck, trésorier de la CGT, a été arrêté la nuit, à l’issue d’une réunion tenue le Premier Mai. Le camarade Torton, secrétaire de la Bourse du travail de Rouen, fut, le lendemain, également arrêté et emprisonné.

    Qu’ont-elles donc de criminelles les phrases imputées à Marck et que celui-ci revendique ?

    En voyant autour de lui, dans la salle, les louches personnages payés pour épier et dénaturer ses paroles, il s’écria :
    « Parmi nous se trouvent les représentants officiels de la succursale Vermine, Fripouille, Clemenceau et Cie. »

    Puis, au cours de sa conférence, Marck, faisant l’énumération des gaspillages dont tous les journaux entretiennent chaque jour l’opinion publique (Voir les dessous dévoilés du sabotage financier et industriel de la marine, de l’armée, des travaux publics), on a retenu pour l’en inculper la phrase suivante :
    « 105 millions sont dépensés pour la valetaille policière et la création de brigades mobiles dont nous avons journellement des représentants dans nos réunions. On les a créées pour arrêter les voleurs, mais ils ramassent ceux qui, comme moi, viennent dans les réunions. »

    Quant à Torton, il est inculpé d’avoir dit :
    « Dans l’après-midi, j’ai aperçu des mines patibulaires dans la salle. Ce soir, je vois encore des mouchards, des roussins, qui sont les souteneurs de la Troisième République. »

    Telles sont les ridicules accusations par lesquelles on veut remettre en prison ces deux militants pour y augmenter le nombre de tous ceux de nos camarades victimes de l’arbitraire gouvernemental et de la justice de classe du régime actuel.

    Il est de notre devoir de solidarité de protester contre les mesures stupides d’autorité exercées contre nos camarades, contre nos militants.

    C’est pourquoi le Comité confédéral, dans sa séance du 4 mai, a décidé de manifester son indignation contre les tyranneaux du gouvernement actuel en affirmant son entière solidarité avec les camarades arrêtés et en prenant, comme eux, la responsabilité des phrases citées plus haut, dont on leur fait une inculpation.

    Le Comité confédéral

    [signatures …]


    sources :

    Affiche dénonçant les arrestations de militants [Charles Marck (1867-1951), Léon Torton (ca1884-....)] à Rouen lors d’un meeting du 1er Mai 1909 (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 8-10).



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    [Contre la guerre]

    notice :
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    Contre la guerre]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; guerre (généralités)  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bourderon, Albert (1858-1930)  ; Jouhaux, Léon (1879-1954)  ; Péricat, Raymond (1873-1958)  ; Thuillier, Jean-Louis (1870-....)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Contre la guerre

    À l’occasion de la Conférence internationale des secrétaires d’organisations centrales [syndicats « réformistes »] qui se tiendra à Paris aux Salons du Gobe, les 30 et 31 août, la Confédération Générale du Travail organise pour le mercredi 1er septembre, 8 heures et demie précises du soir, grande salle Wagram, un

    Grand meeting international

    Présidé par le camarade Bourderon, de la Fédération du Tonneau, assisté des camarades Péricat, du Bâtiment, et Thuillier, de l’Union des Syndicats de la Seine

    à cette importante

    Manifestation ouvrière

    Prendront la parole :

    Allemagne : C. Legien
    Angleterre : A. Appleton
    Autriche : A. Hueber
    États-Unis : Samuel Gompers
    Espagne : Vicente Barrio
    Italie : Rinaldo Rigola
    France : Léon Jouhaux, Georges Yvetot

    Avis important. — Les ouvriers syndiqués sont invités à assister très nombreux à cette imposante et significative démonstration internationale et à se munir, pour l’entrée, de leur carte ou livret de syndiqué ou, à leur défaut, de la circulaire-convocation.

    [Le Comité confédéral]


    sources :

    Affiche de 1909 annonçant, à Paris, un meeting international contre la Guerre (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 27-30).



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    [Contre les bourreaux de la liberté]

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    Contre les bourreaux de la liberté]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; grève : grève générale  ; justice  ; révolte  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne  ; Maroc  ; Peine de mort
    • Noms cités (± liste positive)  : Ferrer y Guardia, Francisco (1859-1909)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Contre les bourreaux de la liberté

    Nous avons tous admiré le beau geste par lequel les ouvriers d’Espagne se sont révoltés.

    Qui donc pourrait blâmer, des pères de famille qui s’insurgèrent plutôt que de courir aux abattoirs du Maroc pour le profit des capitalistes internationaux ?

    Ce fut un spectacle réconfortant que cette grève générale spontanée qui fit trembler tous les profiteurs de la monarchie cléricale et inquisitoriale.

    Mais cette grève, trop localisée, malgré les actes héroïques de nos courageux camarades, fut vaincue.

    C’est la Réaction sauvage, féroce, impitoyable qui sévit maintenant.

    Tous les braves qui luttèrent, tous ceux qui ne sont pas morts en combattant expient leur acte sublime dans les cachots, dans les tortures, en attendant leur jugement, leur condamnation et leur exécution.

    Les galonnés espagnols, vaincus sur tous les champs de bataille, prend bravement leur revanche sur les sièges des conseils de guerre.

    Ils condamnent à mort tout ce que l’Espagne compte encore de noble, de généreux dans sa population.

    Les hommes de progrès, les hommes de pensée libre sont voués au garrot ou au peloton d’exécution.

    Laisserons-nous assassiner nos frères d’Espagne sans protester, sans crier notre admiration aux victimes, notre haine aux bourreaux…

    Non !

    Il faut qu’on nous entende !

    Il faut que les tortureurs frémissent devant nos vibrantes protestations.

    Toute l’Europe ouvrière proteste avec nous. Il faut que nos camarades en danger de mort reprennent espoir. Faisons tout pour les arracher aux cruelles et lâches vengeances des moines et des officiers

    Travailleurs

    Joignez-vous aux protestataires. Si vous êtes des hommes conscients, venez tous à la manifestation organisée par la CGT.

    Le Comité confédéral


    sources :

    Appel d’octobre 1909, « affiché partout par les soins des Bourses du travail » (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 13-15).

    Il fait suite à un manifeste du Comité confédéral (en affiche ou non ?) en juillet 1909 :

    Manifeste à nos frères d’Espagne

    Dans un noble sentiment de fraternité internationale, dans un élan d’admiration et d’émotion, le prolétariat de France adresse à ses frères d’Espagne ses vœux les plus sincères pour le triomphe de leur lutte héroïque contre la guerre.

    Nous comprenons trop bien, ouvriers de France, l’importance d’une aussi belle révolte du peuple espagnol pour ne pas nous réjouir aux moindres succès de la révolte ouvrière en Catalogne. Nous applaudissons aux actes d’insubordination militaire. Honneur à ceux qui refusèrent d’être des assassins !

    Honneur aux femmes et aux jeunes gens d’Espagne, empêchant les hommes de partir pour la tuerie du Maroc !

    Nous applaudissons de tout cœur à tous les actes révolutionnaires accomplis au delà des Pyrénées.

    La Grève Générale proclamée par le monde ouvrier des centres industriels d’Espagne, aussitôt suivie d’un sabotage énergique des lignes téléphoniques, télégraphiques et de chemins de fer, c’est en somme, la réalisation des vœux émis en France, dans nos congrès ouvriers.

    Il n’y a pas d’autres moyens en notre pouvoir pour empêcher les exploiteurs de partout d’arroser du sang du Peuple les territoires qu’ils convoitent, comme favorables à leurs opérations financières.

    « Plutôt l’insurrection que la guerre ! » ont proclamé les socialistes au Parlement français.

    « À la déclaration de guerre, nous répondrons par la Grève Générale ! » ont dit les ouvriers de France dans leurs congrès nationaux et internationaux.

    Nos amis, nos frères d’Espagne mettent en pratique ce que nous avons mis en résolution. Nos souhaits les plus chaleureux les accompagnent et, s’ils sont vainqueurs, toute l’Internationale ouvrière voudra bientôt imiter leur exemple. S’ils sont vaincus,leur courage, leur héroïsme n’auront pas été inutiles. Le sang répandu ne l’aura pas été en vain : il fécondera, comme toujours, les idées de révolte, créatives de mieux-être et de liberté !

    Quelle que soit l’issue de la lutte acharnée des ouvriers espagnols, un enseignement salutaire s’en dégage pour le Prolétariat universel.

    Pour vous, braves camarades en lutte, c’est une expériences qui portera ses fruits.

    Frères d’Espagne, courage !

    Les travailleurs organisés de France sont avec vous !

    Le Comité confédéral.





    [Grand meeting de protestation contre l’inquisition en Espagne : Ferrer]

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    Grand meeting de protestation contre l’inquisition en Espagne : Ferrer]. — Lausanne : [s.n.], (Unions Ouvrières, impr. des (Lausanne)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier rouge ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : IISG (Amsterdam)
    • Liste des thèmes  : répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne
    • Noms cités (± liste positive)  : Ferrer y Guardia, Francisco (1859-1909)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Grande salle Handwerck

    Vendredi 15 octobre, à 8 h 1/2 du soir

    Grand meeting

    de protestation

    contre l’inquisition en Espagne

    Travailleurs, Citoyens,

    Un crime rappelant les pires atrocités d’un autre âge a été commis :

    Ferrer

    coupable uniquement d’avoir consacré tous ses biens et toute sa vie à l’éducation du peuple vient d’être fusillé. C’est un défi de la réaction cléricale et monarchique la plus odieuse, lancé à la face du monde civilisé, c’est une négation infâme de la liberté de pensée et de conscience nous ramènenet aux sombres époques de l’inquisition, des tortures et des bûchers.

    Travailleurs, Citoyens,

    L’humanité toute entière, qui voit ainsi compromises ses conquêtes les plus précieuses, ne peut que se soulever avec le même cri de douleur et dans un même élan d’indignation. D’autres hommes pas plus coupables que Ferrer avaient déjà été exécutés et l’œuvre de mort ne parait pas devoir s’arrêter en Espagne, si une manifestation de réprobation universelle ne se produit pas contre les bourreaux.

    Unissons donc nos voix à celles de tous les hommes de cœur : affirmons cette grande solidarité humaine qui doit de plus en plus unir tous les peuples à travers toutes les frontières pour préparer un avenir meilleur. Que Ferrer soit le dernier martyr de la liberté de pensée et que sa grande mémoire soit impérissable ! Et préparons-nous à le venger en hâtant la réalisation du noble idéal de fraternité et de justice pour lequel il a donné sa vie.

    Fédération des syndicats ouvriers.

    Imprimerie des Unions ouvrières à base communiste - Pully-Lausanne


    sources :
     








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    [Un manifeste de la CGT : à tous les travailleurs]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
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    Un manifeste de la CGT : à tous les travailleurs]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : grève  ; luttes ouvrières  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Un manifeste de la CGT

    À tous les travailleurs

    La Confédération générale du travail, sans vouloir s’immiscer dans la grève des postiers, a le devoir d’appeler votre attention sur les circonstances de cette grève et de vous engager à lui apporter tout votre appui.

    Comme dans toutes les grèves, les procédés employés contre les travailleurs sont les mêmes, « qu’il s’agisse d’ouvriers en conflit avec des patrons, ou de fonctionnaires en conflit avec l’État ».

    Vous connaissez l’origine du mouvement. Il est né non seulement de la résistance que l’ « État-patron » opposait aux réclamations légitimes des intéressés, mais surtout de l’arrogance du sous-secrétaire d’État, M. Simayan.

    Comment seraient-ils restés impassibles devant les injures de ce grossier personnage qui « manquant de respect à des femmes », leur adressait des invectives outrageantes ?

    Les arrestations arbitraires, les violences de la police ont mis le comble à l’exaspération de nos camarades des postes. Par surcroît, des « condamnations iniques » ont été prononcées sans le moindre sentiment de justice, sans même la li de sursis, contre des travailleurs coupables uniquement d’avoir manifesté leur indignation au cri de : « Conspuez Simyan ! » La prison pour un tel crime est une monstruosité !

    Révoltés par ces procédés, les postiers ont déclaré la grève et immédiatement le gouvernement tourne l’armée contre eux, non seulement sous le prétexte habituel de maintenir l’ordre que personne ne songe à troubler, mais encore et surtout pour remplacer les grévistes dans leur travail.

    « Une fois de plus, le prolétariat constatera que l’armée est dirigée contre les travailleurs. »

    Toutes les forces dont dispose le pouvoir gouvernemental : la police, la magistrature, l’armée sont contre les postiers. Pour les soutenir dans leur résistance, il faut qu’ils aient avec eux la sympathie de tout le prolétariat, de tous les gens de cœur.

    Travailleurs !

    Quelle que soit la perturbation que la grève des postiers apportera dans vos habitudes, dans vos relations, dans vos affections même, il faut que vous supportiez de bonne volonté cette gêne momentanée.

    Il faut que les travailleurs des postes sachent que toute la sympathie de la population leur est acquise. Ils seront ainsi encouragés à persévérer dans leur lutte jusqu’à ce que la victoire couronne leurs efforts

    Le Comité confédéral


    sources :

    Affiche pour des meetings annoncés dans La Voix du peuple (28 mars au 4 avril 1909) ? (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 7).

    Grève des postiers de mars 1909.


    1909
    Affiche liée


    [Un souhait…]

    notice :
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    Un souhait…]. — Paris : L’ Anarchie (1905-1914), (Causeries populaires, impr. des). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  :
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Anarchie (L’ : 1905-1914)  ; Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Un souhait…

    Ah ! C’est le jour de l’an !

    Le voix claire de l’enfant et la voix cassée du vieillard entonnent la même ballade : la ballade des vœux et souhaits. L’ouvrier à son patron, le débiteur à son créancier, le locataire à son propriétaire, disent la ritournelle de la bonne et heureuse année. Le pauvre et la pauvresse s’en vont par les rues chanter la complainte de la longue vie.

    Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !

    Il faut que ton rie ! Il faut que l’on se réjouisse. Que toutes les figures prennent un air de fête. Que toutes les lèvres laissent échapper les meilleurs souhaits. Que sur toutes les faces se dessine le rictus de la joie.

    C’est le jour de mensonge officiel, de l’hypocrisie sociale, de la charité pharisienne.

    C’est le jour du truqué et du faux, c’est le jour du vernie et du convenu.

    Les faces s’illuminent et les maisons s’éclairent ! Et la maison est noire et l’estomac est vide ! Tout est apparat, tout est rasade, tout est leurre, tout est tromperie ! La main qui serre la vôtre est une griffe ou une patte. Le sourire qui vous accueille est un rictus ou une grimace. Le souhait qui vous reçoit est un blasphème ou une moquerie.

    Dans la curée âpre des appétits, c’est l’armistice, c’est la trêve. Dans l’âpre curée des batailles, c’est le jour de l’an… On entend l’écho qui répète la voix du canon et qui redit le sifflet de l’usine. La mitrailleuse fume encore et encore la chaudière laisse échapper la vapeur. L’ambulance regorge de blessés et l’hôpital refuse des malades. L’obus a ouvert ce ventre et la machine a coupé ce bras. Les cris des mères, les pleurs des enfants font retentir à nos oreilles l’affreuse mélodie de la douleur, toujours la même.

    Le drapeau blanc flotte : c’est la trêve pour une heure et pour un jour, les mains se tendent, les faces se sourient, les lèvres bégaient des mots d’amitié ; ricanements d’hypocrisies et de mensonges :

    Bonne vie à loi, propriétaire, qui me jettera sur le pavé de la ville sans s’occuper du froid ou de l’averse ?

    Bonne vie à toi, patron qui me diminuas ces jours derniers, parce que faiblissait mon corps après la dure maladie que je contractai à ton service ?

    Bonne vie, bonne année à cous tons, boulangers, épiciers, débitants qui enserrez ma misère de vos péages honteux et qui tenez commerce de chacun de mes besoins, de chacun de mes désirs !

    Et bonne vie et bonne santé à vous mâles et femelles lâchés à travers la civilisation ; bonne vie à toi. ouvrier honnête, à toi, maquereau régulier ; à toi cataloguée du mariage, à toi, inscrite aux livres de police, à vous tous dont chacun des gestes, chacun des pas est un geste et un pas contre ma liberté, contre mon individualité ?

    Ah ! Ah ! bonne vie et bonne santé ?… — Vous veules dm vieux, en voilà :

    Que crève le propriétaire qui détient la place ou j’étends mes membres, et qui me vend l’air que je respire !

    Que crève le patron qui, de longues heures impose ses exigences à la faiblesse de mon corp !

    Que crèvent ces loups âpres à la curée qui prélèvent la dîme sur mon coucher, mon repos, mes besoins, trompant mon esprit et empoisonnant mon corps ! Que crèvent les catalogués de tous sexes avec lesquels les désirs humains ne se satisfont que contre promesses, fidélités, argent ou platitudes ! Que crèvent l’officier qui commande le meurtre et le soldat qui lui obéit. Que crèvent le député qui fait la loi et l’électeur qui fait le député. Que crève le riche qui s’accapare si large part du butin social, mais que crève surtout l’imbécile qui lui prépare sa pâtée.

    Ah ! Ah ! C’est le Joue de l’an !

    Regardez donc autour de vous. Vous sentez plus vivant que jamais le mensonge social. Le plus simple d’entre vous devine partout l’hypocrisie gluante des rapports sociaux. Le faux apparait à tous pas. Ce jour-là c’est la répétition de tous les autres jours de l’an. La vie actuelle n’est faite que de mensonge et de leurre. Les hommes sont en perpétuelle bataille… Les pauvres se baladent du sourire de la concierge au rictus du bistro et les riches de l’obséquiosité du laquais aux flatteries de la courtisane. Pues glabres et Masques de joie.

    La caresse de la putain a comme équivalent le sourire de la femme mariée. El la défense du maquereau est pareille à la protection de l’époux. Truquages et intérêts.

    Pour que nous puissions chanter la vie, un jour, en toute vérité, il faut, disons-le bien hautement, laisser le convenu et faire un âpre souhait :

    Que crève le vieux monde avec son hypocrisie, sa morale, ses préjugées qui empoisonnent l’air et empêchent de respirer. Que les hommes décident de dire, ce qu’ils pensent. Faisons un jour de l’an où l’n ne fera pas de souhaits et de vœux mensonge, mais où, tout au contraire on videra sa pensée à la face de tous.

    Ce jour là, les hommes comprendront qu’ils n’est véritablement pas possible de vivre dans une pareille atmosphère de luttes et d’antagonismes. Ils chercheront à vivre d’autre façon. Ils voudront connaitre les idées, les choses et les hommes qui les empêchent de venir à plus de bonheur. La Propriété, la Patrie, les Dieux, l’Honneur courront risque d’être jetés à l’égout avec. ceux qui vivent de ces puanteurs.

    Et il sera universel, ce souhait, qui semble si méchant et qui est pourtant rempli de douceur :

    Que crève donc le vieux monde !


    sources :

    L’un des deux placards signalés dans L’Anarchie n° 247 (30 décembre 1909) : «  Aux copains
    Les demandes de placards pour “L’Hiver” et “Un souhait” [1] ont dépassé de beaucoup nos prévisions et de nombreux copains n’ont pu avoir satisfaction. Une autre fois nous ferons le nécessaire pour que cela ne se produise plus, mais en attendant, ceux qui nous ont envoyé de l’argent pour ces placards nous diront ce qu’ils veulent en échange ou s’ils désirent que le montant leur soit retourné
     »

    Notes

    [1Appelés « Voilà l’hiver ! » et « Un souhait… » dans L’Anarchie n° 245 (16 décembre 1909).