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[La révolte Fleury]

Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[La révolte Fleury]
adresse :
. — Paris : Parloir libre,
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm
notes :
descriptif :


texte

photo (2 mutins poing levé)

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La révolte Fleury

Oser lutter, oser vaincre !

Les taulards nous montrent le chemin

DIMANCHE 5 mai : le matin au D4 de Fleury, les détenus refusent de réintégrer les cellules, s’approprient les clefs et détruisent une partie du bâtiment. Les flics rentrent et massacrent avec la douceur qui les caractérise. Bilan : 21 blessés que les medias transformeront en drogués, terroristes, etc., s’ensuivent transferts, mitards…
LUNDI : Suppression des parloirs au D2 et D4 qui suscite la révolte du D2. Rebelotte, entrée, des flics le matin, nouveaux cris. Le D1 et le D5 s’y mettent l’après-midi, réintervéntion des flics.
MARDI : Bois d’Arcy : 15 adolescents montent sur le toit de leur bâtiment à la suite de la mort d’un détenu, et y restent 2 jours et 2 nuits sous la pluie. Les détenus plus âgés tentent de les rejoindre et sont repoussés par l’intervention des flics.
MERCREDI : À Lille, Nice, Metz… les détenus s’affrontent avec les forces de l’ordre.
JEUDI : À Fresnes, 80 détenus montent sur les toits et ne réintègrent leurs cellules qu’après intervention des flics et la mort d’un des leurs. Agitation à la Santé et à la prison de Bastia.

Qui sont les taulards ?

Jeunes, immigrés, chômeurs, délinquants : la faute à qui ? Qui est né voleur ? assassin ? terroriste ? PERSONNE !

Chômage, racisme, exploitation, misère, voilà ce qui crée la prison.

Des cités casernes, à l’usine, de l’ANPE à la prison, voilà bien l’itinéraire classique tracé par la bourgeoisie mondiale pour les prolétaires. Il n’y a pas d’alternative à la prison, que la des-truction de ce qui l’engendre.

C’est sûr, les maris, les frères et les sœurs, les femmes qui sont derrière les murs vivent déjà l’enfer. C’est vrai aussi que c’est dans la lutte que l’enfer commence à se briser, que les tau-lards se rencontrent, se parlent et fraternisent. Il faut que les familles et amis sachent que si tous les leurs sont dans la lutte, l’administration pénitentiaire et les flics ne pourront plus en isoler quelques uns (ceux qu’ils appellent les « meneurs ») et les briser.

Les parloirs libres, la tenue pénitentiaire, les draps, la coupe des cheveux, la radio, les journaux, les lettres, tout cela a été conquis par la lutte en 1974 et depuis. Sachons saluer et encourager leur lutte. Dedans et dehors. Sachons faire vivre leurs revendications jusqu’à la fin de la barbarie.

— destruction des QHS (déguisé en QI)
— de vrais parloirs libres pour toutes et tous
— possibilités d’être a son choix, seul ou avec d’autres détenus.
— suppression du prétoire et du mitard
— délai limite de détention préventive et plus de libérations conditionnelles quelque que soit le delit ou le crime !

Soyons présents devant les taules à chaque mouvement, à l’heure des parloirs (même et surtout s’ils sont supprimés). Desserons l’étau, brisons l’isolement, nous sommes les seuls à pouvoir le faire. Préparons des initiatives à l’extérieur (grève de la faim, manifestations, etc.) et tout ce qui peut nous ras-sembler.

ÉCOUTER "PARLOIR LIBRE", tous les dimanche de 22h30 à 24 h sur Fréquence Montmartre 98.8. Téléphoner au 223.39.39 ou écrivez au 18, rue La Vieuville 75018 Paris vos témoignages, vos propositions et discuter des initiatives de soutien aux détenus en lutte…

L’ÉQUIPE DE PARLOIR LIBRE
DES PROLÉTAIRES !
Paris, le 11 mai 1985


sources :
 
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