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[Elections municipales de 1935. Travailleurs, lisez ceci... Le bulletin de vote est une imposture ! Chaque semaine, lisez Le Libertaire. Barrez d’un trait de couleur avant affichage. Vu, le candidat]

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titre :
[Elections municipales de 1935. Travailleurs, lisez ceci... Le bulletin de vote est une imposture ! Chaque semaine, lisez Le Libertaire. Barrez d’un trait de couleur avant affichage. Vu, le candidat]
adresse :
. — Paris : Le Libertaire (1895-1939) : UA__ - UAC_ - UACR (Union anarchiste… [communiste] [révolutionnaire]),
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 80 × 60 cm
notes :
descriptif :


[ Texte ]

1935 1 affiche n/b Union anarchiste Union anarchiste

texte :

Élections municipales de 1935

Union anarchiste

Travailleurs, lisez ceci...

Une fois de plus vous allez être appelés aux urnes.

Une fois de plus, pour conquérir les conseil municipaux, et… y faire leurs petite affaires, les professionnels de l’illusion électorale vont multiplier les promesses creuses et les engagements… sans lendemain.

Dans les comités électoraux des différents partis, les combinards s’agitent, et les tractations, les marchandages s’élaborent pour piper vos suffrages.

Chaque parti présente un programme plein de projets mirifiques, établit des revendications d’autant plus alléchantes qu’elles n’ont aucune chance de se réaliser jamais.

Il y a près d’un siècle que cette comédie se renouvelle.

Votre sort en est-il meilleur ?

Non, car le bulletin de vote favorise uniquement la classe capitaliste qui s’en sert pour duper les travailleurs, ouvriers et paysans, en leur donnant l’illusion d’un pouvoir, en fait imaginaire.

C’est pourquoi les anarchistes affirment que dans la société actuelle

Le bulletin de vote est une imposture !

L’opposition des intérêts sociaux, la lutte des classes antagonistes ne peut se résoudre dans le cadre de la société capitaliste. C’est là un fait d’évidence qui ne peut échapper à aucun travailleur attentif.

Malgré toutes les promesses qu’on peut vous faire, électeurs, ceux qui prétendent réaliser vos aspirations, travailler pour votre bien-être, se heurtent à de puissants intérêts privés qui se rient de la volonté collective exprimée par le suffrage prétendu universel. Et les meilleures volontés se brisent contre le « murs d’argent » des congrégations capitalistes.

D’autre part, l’impossibilité d’un contrôle réel de l’électeur sur l’élu livre celui-ci à la corruption ou le condamne à l’impuissance. Les innombrables scandales de ces dernières années, éclatant un peu partout, et notamment à l’Hôtel-de-Ville de Paris, ont surabondamment démontré la pourriture des institutions topaziennes.

Ce ne sont pas non plus quelques réformettes montées en épingle qui peuvent donner l’illusion de réalisations sociales véritables. À côté de quelques piscines bien nickelées, de quelques écoles mirobolantes, continuent d’exister d’innombrables taudis, nids à misère, nids à tuberculose. Et, préoccupées avant tout de se maintenir en place, les municipalités abandonnent les chômeurs, les miséreux, aux rebuffades et aux tracasseries administratives.

C’est pourquoi les anarchistes vous disent encore :

Détournez-vous de l’illusion électorale !

Ne vous en remettez qu’à vous-mêmes du soin de votre salut.

En votant, vous abdiquez votre volonté.

L’autonomie de la commune est actuellement réduite à néant par la subordination du pouvoir communal à l’autorité préfectorale, c’est-à-dire en fin de compte au gouvernement de l’État bourgeois. Ne voit-on pas dans les grèves, les manifestations, où le prolétariat lutte pour son droit à la vie, le pouvoir gouvernemental déposséder systématiquement les municipalités ouvrières de leurs attributions légales ? La souveraineté du suffrage universel est ainsi réduite à néant chaque fois qu’elle risque de menacer les privilèges des puissants du jour !

ouvriers, paysans

La véritables représentation de la collectivité sociale ne peut se faire que dans la commune libre et autonome débarrassée des rivalités d’intérêts qu’engendre le système capitaliste, c’est-à-dire dans

la commune libertaire

Là seulement, les travailleurs groupés dans leurs organisations syndicales de production et de répartition pourront réaliser leurs aspirations de justice et de liberté.

Cela implique évidemment une volonté déterminée et agissante qui ne peut se satisfaire du geste facile et sans lendemain consistant à déposer dans l’urne un bulletin de vote de telle ou telle couleur.

Contre le fascisme qui monte, contre la guerre qui menace, l’action directe des travailleurs reste le moyen le plus efficace de lutter pour l’avènement d’une société libre et égalitaire.

En vous invitant à déserter les sections de vote le jour du scrutin, c’est le sens que les anarchistes vous demandent de donner à votre abstention consciente et réfléchie.

L’Union Anarchiste

Chaque semaine, lisez Le Libertaire, organe de l’Union Anarchiste, 29, rue Piat, Paris (20e)

Barrez d’un trait de couleur avant affichage — Vu, le candidat


sources :

Affiche parue en pages centrales de : Le Libertaire : organe hebdomadaire de l’Union anarchiste n° 445 (vendredi 19 avril 1935). — Imprimerie Centrale de de la Bourse (117, rue Réaumur, Paris).

La phrase « Barrez d’un trait de couleur avant affichage » rappelle, qu’en France, seuls les documents officiels peuvent être affichés imprimés en seul noir sur papier blanc.

cotes :

Aff1750 - 305974 (cira L)