Caserio, Santo (1873-1894)
https://maitron.fr/?article153849
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sante_Caserio
Né le 9 septembre 1873 à Motta-Visconti (Lombardie) — guillotiné le 16 août 1894 — Ouvrier boulanger — Milan — Lyon (Rhône) — Vienne (Isère) — Sète (Hérault)
Santo Geronimo Caserio était l’avant-dernier d’une famille de cinq enfants. Son père était batelier. D’abord apprenti cordonnier dans son village, le jeune Santo, ne voulant pas être à la charge de sa mère, travailla ensuite chez un boulanger de Milan. Il devint anarchiste vers l’âge de dix-huit ans, à l’époque du procès de Rome contre près de 200 compagnons arrêtés après les manifestations du 1er mai 1981. Il organisa alors à Milan le groupe A pe (Sans rien) qui distribuait à la Bourse du (…)
Au moins 3 revues francophones parues sous ce nom (voir sur le site Bianco).
Au moins 8 cartes postales anarchistes parues avec ce nom. Voir sur Cartoliste.
Almeno 2 periodici in lingua italiana pubblicati su questo nome (vedere sul sito Bettini).
Au moins 4 objets recensés dans Ephemera.
2 affiches :
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texte
gravures
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Exécution de Caserio
M. Deibler et ses aides
Complainte dramatique
Air : Le Juif errant1Habitant de la villeDe la campagne aussiMilitaires et civilsÉcoutez le récitDe l’odieuse finDe Caserio l’assassin2Vous connaissez le crimeQui fut commis à LyonDont Carnot fut victimeEn pleine expositionPour cela voyez-vousOn vient d’lui couper l’coup.3Il reçut la visiteDu monsieur le bourreauAussitôt on l’inviteDu côté d’l’échafaudÀ quatre heures du matinIl s’y attendait bien.4On l’invite à s’asseoirPour pas le fatiguerOn lui donne à boireOn lui offre à mangerIl dit à votre santéEn buvant son café5Il fume une cigarettePour digérer son repasOn lui fait la toilettePour le conduire au trépasIl dit sans émotionMa tête roulera dans l’son.6Il est près de 5 heuresQuand on le raccourciIl répondit à l’heureJe reverrai Henriet d’autres compagnonsDans quelques réunions.7À vos garçons vos fillesQue ces tristes coupletsPères et mères de famillesServent de moralitéAvec soin conservezCe qui vient d’arriver.Montégu Joanny
Chant dramatique
par Lafaquellerie
Air : Valse des adieux ou Béranger à l’Académie1er coupletC’est ce matin qu’on vient de faire justiceDe ce grand crime commis si lâchementSans plus de honte et sans plus d’artificeSur la personne de notre présidentLa France enfin respire avec aisanceLe criminel a subi son forfaitCar le bourreau accomplit la vengeanceEt tout le monde se trouve satisfait2e coupletInclinons nous, car cette mort suprêmeEst un exemple des plus émouvantsDu châtiment de celui-là qui mêmeAvait voulu se vautrer dans le sangFuyons ! fuyons cette bande exécrableFuyons ces monstres remplis de cruautésÉloignons-nous de tous ces misérablesQui veulent la mort de notre Société3e coupletMonsieur Carnot était un homme honnêteDe tout le monde il se fit estimerMais quel malheur un jour de grande fêteUn coup fatal est venu l’enleverVersons ! versons des larmes de tendresseSur le cercueil de cet homme si grandRépandons-nous dans de nobles largessesPour le défunt qui a versé son sang4e coupletMorale :Et mantenant, vous tous hommes et femmesGrandes personnes et nos petits enfantsIndignez vous contre tous ces infâmesQui ne connaissent que le meurtre et le sangMaudissez tous ces honteux personnagesQui sous prétexte de l’humanitéJettent le deuil ainsi que le carnageEn France et même dans tout le monde entierFait à Figeac, août 1894
(Reproduction interdite)
Lafaquellerie MoïseLa guillotine et son personnel
Verso également imprimé (journal ?).
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[ texte ]
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Mort aux bourreaux !
Vive l’anarchie !
Esclaves de France et de partout.
Il n’est jamais trop tard pour crier la vérité.
Une fois de plus, apprenez les crimes de vos maîtres.
Le gouvernement de bandits, dont Sa Majesté Casimir est le chef, ne se contente pas de transporter au delà des mers,sous le ciel meurtrier de la Guyane, les hommes qui ont voulu la liberté et la justice pour tous. Il ne se contente même pas de les assassiner sans bruit ; il les soumet à des tortures que l’Inquisition n’aurait jamais osé rêver.
Bien que plus de deux mois se soient écoulé depuis le massacre de nos amis aux îles du Salut, massacre précédé de supplices inouïs, il faut, puisque la presse des fonds secrets fait le silence sur ces atrocités, que la voix des anarchistes, persécutés, frappés, insultés mais toujours debout, s’élève pour crier à tous ce qu’ont osé faire des misérables.
Un être immonde, digne de recevoir l’accolade de Galliffet, le garde-chiourme Carnavaggio, a fait déshabiller complètement un condamné anarchiste, puis a fait enduire son corps de sirop de sucre. Après quoi, le martyre à été ligotté et exposé pendant quatre heures consécutives au dessus d’une fourmilière, autrement dit dévoré vivant. Il se tordait, râlait pendant que les fourmis tropicales, à la morsure féroce et empoisonnée, pénétraient dans toutes les parties de son corps, dans son nez, ses yeux, ses oreilles, le déchiquetaient vivant. Et pendant ce temps-là, les bourreaux riaient.
Un autre monstre à face humaine, Allari, a fait attacher aux arbres des condamnés qu’il laissait, ensuite, périr de faim ; tel autre s’exerçait à abattre à coups de révolver des malheureux, enterrés, ensuite, encore vivants. L’argousin Bonini, au chantier de l’Orapu, associait des chiens de chasse à sa cruauté, les dressant à mordre le condamné que lui assommait à coup de gourdin.
Misérables ! prenez garde si la revanche.
Il ne vous suffit pas, dirigeants scélérats, d’exploiter l’ignorance, les préjugés et le travail de la masse pour subvenir à vos ignobles orgies. Il ne vous suffit pas de maintenir l’ordre, c’est-à-dire votre tyrannie, par l’appui des fusilleurs de Fourmies. Il ne vous suffit pas d’étouffer par la prison, le bague, l’échafaud, toute protestation des opprimés. Il vous faut, encore des supplices incroyables, dont le récit vous amuse entre vos digestions.
Malheur à vous ! Vos forfaits appellent la vengeance : elle viendra.
Le jour n’est pas loin où, à la lueur de vos palais incendiés, le prolétaire, brisant ses chaînes, conquerra victorieusement le rang d’homme libre et ce ne seront pas vos Carnavaggio, vos Bonini, vos Allari, misérables et lâches tortionnaires, qui sauront l’en empêcher.
Tout se payera ; Casimir et Deibler, gare à votre Tête ! Rothschild gare à ton or.
Nos compagnons anarchistes, martyrisés à la Guyane, étaient trop fiers pour ramper, serviles et muets, sous la trique des assassins. Ils se sont héroïquement révoltés, préférant mourir une fois pour toutes, que subir mille morts plus atroces les unes que les autres. Ils auront eu, du moins, avant de périr, la satisfaction de débarrasser la terre de quelques-uns de leurs bourreaux. Que n’ont-ils pu arracher les entrailles à tous !
Écrasés par le nombre après une lutte désespérée, ces braves Meyrueis, Chevenet, Léauthier, Marpeau, ont été égorgés de sang-froid, en même temps qu’une douzaine d’antres condamnés qui avaient eu le courage de se joindre aux anarchistes. Quant à nos autres nombreux camarades dont la société bourgeoise a fait également des forçats, le silence est maintenu sur leur sort. Quelles tortures atroces leur sont infligées par les bourreaux à la solde de nos maîtres bourgeois ?
Patience ! Clique infâme, l’heure du grand règlement n’est pas loin !
L’assassinat de notre ami Simon Biscuit fut surtout atroce. Pour avoir, malgré le bagne, affirmé sa foi sociale par le simple cri de "’Vive l’Anarchie !" ce brave adolescent, qui, à dix-sept ans, était entré corps et âme dans la lutte, fut abattu à coups de fusil par une brute de l’infanterie de marine. Glorieuse armée tu es bien digue d’être commandée par des Galliffet, des Anastay et des Dreyfus !
Assassiné pour un simple cri !
Et les souteneurs de ce régime infâme s’étonnent que nous soyons sans pitié, bronzions nos cœurs !
Non l’anarchie n’est pas morte dans le sang de ses martyrs après Ravachol, Émile Henry ; après Émile Henry, Caserio, sans compter les autres, qu’on ne connaît pas, mais qui, pour avoir su conserver leur tête sur leurs épaules, n’en demeurent pas moins debout et luttant.
Travailleurs, prolétaires esclaves de l’autorité gouvernementale et patronale ne pensez-vous pas que l’heure est enfin venue d’écraser vos bourreaux ?
Debout et plus d’hésitation lâche ! plus de pitié imbécile !
Et vous, camarades, qui par l’action, jetez la terreur dans le camp ennemi ou, par la parole et par la plume, semez les idées de révolte, continuez votre œuvre sans défaillance. Que rien ne vous rebute, ni les persécutions de l’ennemi, ni les odieuses calomnies de quelques misérables qui, glissés dans nos rangs à la faveur de l’anonymat, s’efforcent par des manifestes orduries remplis de mensonges, de jeter la défiance et la haine entre vous.
Ces lâches calomniateurs osent, pour leur besogne policière, revendiquer le nom de Ravachol. Qu’ils apprennent de nous les auteurs de ce manifeste, qui avons collaboré un peu plus qu’eux aux actes du grand dynamiteur que celui-ci soutenait la propagande de nos idées et n’a jamais bavé sur des camarades prisonniers.
Anarchistes !
À l’œuvre ! Et quand même et toujours
Vive la révolution sociale !
Placard édité à Londres :
https://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/mort_aux_bourrzaux.jpg
https://militants-anarchistes.info/?article5625
[Exécution de Caserio]
[Exécution de Caserio]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 80 × 60 cm.
sources :
[Mort aux bourreaux ! Vive l’anarchie !]
[Mort aux bourreaux ! Vive l’anarchie !]. — London Londres : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : papier de couleur ) ; x × y cm.
sources :