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[Premier Mai 1905 : aux soldats, aux travailleurs !]

Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[Premier Mai 1905 : aux soldats, aux travailleurs !]
adresse :
. — Genève : Groupe antimilitariste (Genève),
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 40 × 27 cm
notes :
descriptif :


texte

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Premier Mai 1905

Aux soldats, aux travailleurs !

Frères,

Assez longtemps, trop longtemps, les appels au désarmement, à la paix, adressés aux gouvernements républicains ou monarchistes, sont restés vains et sans résultat.

Il ne pouvait pas en être autrement. Les gouvernements, quels qu’ils soient, ne sont et ne seront jamais qualifiés pour résoudre le problème de la Paix.

En effet, le gouvernement n’étant que le soutien de la classe possédante, doit, de par sa raison d’être, collaborer à la défense des intérêts et privilèges de cette classe, en lui assurant la prépondérance sur le marché commercial du monde, vis-à-vis des autres classes possédantes de nationalités différentes.

Cette prépondérance s’obtient parfois aux moyens d’accords diplomatiques, mais quand ceux-ci ne peuvent suffire, l’armée, puis la guerre et toutes ses sanglantes conséquences interviennent.

D’autre part, le gouvernement étant chargé de la défense des intérêts de la classe possédante, manifeste son action défensive, non seulement à l’extérieur, comme nous l’avons dit plus haut, mais, encore et surtout à l’intérieur pour maintenir l’ordre, c’est-à-dire la continuation parmi les masses ouvrières de l’exploitation et de la domination dont bénéficient les possédants.

Le rôle brutal des armées dans les grèves, nous a montré clairement quelle est son utilité pour étouffer rapidement, les justes, mais trop minimes revendications prolétariennes.

Donc la Paix, comme l’affirment du reste certains humanitaristes et internationalistes, doit se trouver en dehors de l’esprit de colonisation, c’est-à-dire dans la suppression des frontières, et en dehors de l’esprit de domination, c’est-à-dire dans la la suppression des armées.

Mais ils se sont contentés de donner une simple affirmation, de laquelle ils n’ont pas malheureusement tiré toutes les conséquences, qui sont celles-ci :
La Paix nécessite la suppression des armées et des frontières, mais celles-ci ne peuvent disparaître à leur tour que par la chute de la propriété et de l’autorité ; car toutes les deux intimément liées, nécessitent le sanctionnement de la force brutale érigée en droit pour assurer le maintien de l’exploitation et de la domination dont les travailleurs sont victimes.

Et en effet, on ne pourrait en aucune façon concevoir un gouvernement quel qu’il soit, qui ne ferait sanctionner ses lois, sans le concours de l’armée.

Ce n’est donc pas aux mains des partisans de celui-ci, que l’immense foule de ceux qui subissent toutes les souffrances, toutes les tortures du misérable état de choses actuel, doit remettre la solution de la question sociale en général et du désarmement en particulier.

C’est par son action propre, puisqu’elle en est la seule intéressée, que dépendra le succès de sa cause.

Et cette action ne peut s’accomplir que par un acte de révolte collective se manifestant contre l’armée, appelée à la défense des intérêts bourgeois dans les guerres et dans les grèves.

La révolte individuelle des réfractaires est un acheminement vers cette révolte collective.

Réfléchissez-y soldats, et vous tous frères travailleurs, et sous peu vous serez des nôtres et crierez :

Vive la Paix et la Liberté universelles par la Révolution sociale !

Groupe Antimilitariste et Jeunesse Révolutionnaire.

Imp. Commerciale, rue Necker, 9


sources :

Cira Lausanne (fonds Frigerio)

cotes :