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[Grand meeting public sur l’Inquisition en Espagne, par Charles Malato et Sébastien Faure]

Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[Grand meeting public sur l’Inquisition en Espagne, par Charles Malato et Sébastien Faure]
adresse :
. — Paris : Le Libertaire (1895-1939),
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; [54 ?] × [40 ?] cm
notes :
descriptif :


[ texte ]

texte :

Au Tivoli-Waux-Hall, reu de la Douane, le mardi 5 janvier 1897, à 8 h 1/2 du soir

Grand meeting public

Organisé par la Libertaire

sur l’Inquisition en Espagne

Conférence

par Charles Malato et Sébastien Faure

Prendront également la parole :
Buteaud, Girault, Murmain, Prost, Tennevin, Tortelier, etc., etc.

Camarades !

Il se passe en Espagne des choses épouvantables dont, à part l’Intransigeant, la presse quotidienne n’a presque pas parlé.

Voici les faits :

On n’a pas oublié qu’au cours d’une procession religieuse, à Barcelone, une bombe éclata. L’auteur de cet attentat restant inconnu, le Gouvernement Espagnol profita de la circonstance pour arrêter plusieurs centaines de personnes suspectes de tendances républicaines ou de convictions anarchistes.

Incarcérés dans la forteresse de Montjuich, ces malheureux y subirent les horribles tortures en usage durant les siècles maudits de l’Inquisition : les prisonniers furent soumis au régime de la morue salée et privés de toute boisson ; on les força à marcher nuit et jour et, quand la fatigue les terrassait, c’est à l’aide des lanières déchirant la peau des suppliciés, des tisons rougis pénétrant dans leur chair, des ongles arrachés, des testicules comprimés et broyés, des lèvres tailladées, qu’on leur faisait rouvrir les yeux et reprendre leur marche. Bref, le récit plein d’horreur des raffinements barbares auxquels recoururent les tortionnaires dépasse l’imagination.

Sans autres preuves que les vagues aveux et dénonciations arrachés aux patients entre deux cris de douleur ou deux râles d’agonie, une Cour Martiale vient de condamner huit accusés à la peine de mort, quarante à vingt ans de prison et vingt-sept à huit années de la même peine

Camarades !

C’est contre cet arrêt infâme et les procédés qui en ont été la préface que nous en appelons à vos sentiments de justice.

Il ne s’agit pas seulement d’exprimer la pitié que nous ressentons pour les victimes et l’horreur que nous inspirent les bourreaux.

Cette manifestation — qu’il faut imposante — doit surtout avoir pour objet : d’affirmer à la face des oppresseurs l’étroite union des foules opprimées ; d’affermir et de développer dans le peuple Espagnol ses sentiments de fierté, de révolte et de haine contre l’Espagne monarchique et catholique ; enfin de faire savoir à notre gouvernement de curés que, s’il était jamais tenté de raire revivre en France la tradition des Torquemadas que le clérical Canovas acclimate en Espagne, il trouverait devant lui debout et insurgé, le peuple des journées révolutionnaires.

Si nous voulons, camarades, que notre clameur d’indignation soit entendue, il faut que des milliers de poitrines la profèrent.

Soyez donc en foule au meeting public du mardi 5 Janvier.

Les organisateurs

Pour couvrir les frais, entrée : 50 centimes.— (Nota : les dames sont admises)

Cette page ne peut être affichée que revêtue d’un timbre de 12 centimes.

Paris. — Imprimerie spéciale du Libertaire, 58, rue Greneta.


sources :

Dernière page de : Le Libertaire n° 60 (31 décembre 1896-5 janvier 1897).

cotes :