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[N° 376 - Commune de Paris - 3e arrondissement]

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Image (fixe ; à 2 dimensions)
titre :
[N° 376 - Commune de Paris - 3e arrondissement]
adresse :
. — Paris : Commune de Paris (1871), (Imprimerie nationale [Paris : 1871])
description technique (h × l) :
. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm
notes :
descriptif :


[ texte ]

texte :

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

N° 376 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ N° 376

COMMUNE DE PARIS

3e ARRONDISSEMENT

Aux citoyens Membres de la Commune du 3e arrondissement.

Le travail des Commissions de recensement cl d’enquête n’ayant pas produit les résultats auxquels nous étions endroit de nous attendre, je soumets à voire approbation les décisions-contenues dans l’ordre du jour ci-après.

Salut fraternel.

Le Chef de la 3e légion, SPINOY.

ORDRE

Malgré le zèle déployé par les Commissions d’enquête et de recensement un grand nombre de gardes ne rejoignent pas leurs compagnies. C’est plutôt indifférence que manque de patriotisme ; mais, à l’heure présente, l’indifférence est un crime. Lorsque des hommes qui nous ont livrés à l’étranger employent, aujourd’hui que leur position et leur fortune sont en jeu, un courage et des moyens de destruction dont ils n’ont pas voulu se servir contre l’ennemi ; lorsque des vieillards, ayant déjà un pied dans la tombe, frappent sans pitié les vieillards, les femmes et les enfants ; lorsqu’on discuté ouvertement à Versailles si Paris sera détruit, en tout ou en partie ; lorsque le sang le plus pur et le plus généreux de la France est versé chaque jour par ceux qui, non contents de nous assassiner, tentent de nous déshonorer ; en ce moment suprême, le devoir de tout citoyen est de prendre les armes et d’aller aux remparts défendre notre chère Cité.

Tous les intérêts doivent s’effacer devant celui de la cause sacrée du droit et de la justice.

EN CONSÉQUENCE :

1° Tous les citoyens du 3e arrondissement qui, dans un délai de quarante-huit heures,
n’auront pas rejoint leurs compagnies de guerre ou sédentaires ; tous ceux qui, ne faisant partie d’aucun bataillon, ne se seront pas présentés à l’État-Major de la Légion pour être incorporés, et ce, dans le même délai, seront immédiatement arrêtés et traduits devant la Cour martiale.
Des pouvoirs réguliers seront délivrés à cet effet à des Délégués de la Municipalité.

2° Les magasins, débits et établissements de commerce tenus par des réfractaires ou par leurs représentants, seront immédiatement fermés, et les scellés y seront apposés.

3° Les Chefs de bataillon me remettront le 22, au rapport, des listes nominatives, qui
devront être établies avec la plus grande exactitude, de tous les gardes présents, et faisant service. Ces listes, signées par les Commandants de compagnies et visées par eux, seront confrontées avec les listes de recensement et devront servir à constater l’absence des réfractaires.

Paris, le 21 mai 1871.

VU et APPROUVÉ :

Les Membres de la Commune du 3e arrondissement,
Ant. ARNAUD. DEMAY. Clovis DUPONT. PINDY.

Le Chef de la 3e Légion, SPINOY.

IMPRIMERIE NATIONALE. — Mai 1871


sources :

Texte d’après Les Murailles politiques françaises, tome II : la Commune, Paris, Versailles, la Province (Paris : Le Chevalier, 1874), p. 548.

cotes :