Bonanno, Alfredo Maria (1937-2023)

 

 

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2 affiches :

 

    [Nous ne sommes pas des esclaves, nous sommes de la dynamite]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Nous ne sommes pas des esclaves, nous sommes de la dynamite]. — [S.l.] : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : noir , violet , papier blanc ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : Tanneries (Dijon)
    • Liste des thèmes  : insurrectionnalisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Grèce
    • Noms cités (± liste positive)  : Bonanno, Alfredo Maria (1937-2023)  ; Stratigopoulos, Christos = Στρατηγόπουλου, Χρήστου
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; photo (femme « pin-up » années 40-45 allumant une fusée de feu d’artifices) ]

    texte :

    Nous ne sommes pas des esclaves, nous sommes de la dynamite

    Ce sont de vieilles histoires, d’un autre siècle. La misère, que le progrès semblait avoir bannie de l’Occident, assène de nouveau ses morsures. Les banquiers ne se jettent pas encore par la fenêtre, mais les rues se remplissent de pauvres. Les usines et les commerces ferment leurs portes. Des millions de gens n’ont plus les moyens d’affronter l’avenir. On leur avait pourtant promis qu’une vie entière passée à genoux, entre un travail au profit d’un patron et l’obéissance aux exigences du gouvernement, leur assurerait pour le moins une survie tranquille. Aujourd’hui, il est clair pour tout le monde qu’il s’agissait d’un mensonge.

    Ce sont de vieilles histoires, d’un autre siècle. Les queues s’allongent devant les soupes populaires. Le nombre de vols dans les supermarchés augmente constamment. Les saisies judiciaires se multiplient. Et tandis qu’en bas on cherche à ne pas crever de faim, en haut ils se préparent au pire, à l’explosion sociale tant redoutée. On promet d’appliquer la « tolérance zéro » à ceux qui transgressent la loi, on construit de nouvelles prisons et centres de rétention, on place les quartiers sous vidéosurveillance, on les militarise, et surtout lorsque la rage commence à sévir. Qu’ils soient anciens ou nouveaux, les pauvres doivent savoir que mourir de privations ou se suicider sera le seul choix qui leur sera concédé.

    Ce sont de vieilles histoires, d’un autre siècle. Aujourd’hui, de plus en plus d’individus vont chercher l’argent là où il se trouve en abondance. Certains ont également un rêve qui leur colle à la peau, comme ces deux anarchistes, Christos et Alfredo, arrêtés le 1er octobre en Grèce après une attaque de banque. Le premier l’a braquée, arme à la main. On prétend que le deuxième l’aurait aidé en recelant le butin. Ces deux anarchistes, l’un grec et l’autre italien, se trouvent maintenant derrière les barreaux. La prison est le destin promis à ceux qui ne se résignent pas à crever dans la misère, c’est le destin promis aux ennemis de l’exploitation et de l’autorité.

    Ce sont de vieilles histoires, d’un autre siècle. Une économie en difficulté, un chômage endémique, la détérioration des conditions de vie, une guerre entre pauvres fomentée par les larbins des puissants, les nationalismes, les religions et les racismes qui gagnent du terrain, une planète menacée par le développement technologique, les États qui combinent aussi bien la carotte de la démocratie que le bâton du totalitarisme… Dans ce retour improvisé vers le passé, il manque encore quelque chose. Que la dignité salie chasse le désespoir et se transforme en actes. Que la liberté cesse d’être le droit d’obéir à l’autorité et redevienne un affront envers n’importe quelle forme de pouvoir. Que le désir de vivre ne se contente pas de ce qui existe déjà mais parte à l’assaut pour arracher ce qui n’a jamais été.

    Ce sont de vieilles histoires, d’un autre siècle, l’insurrection

    des anarchistes


    sources :

    Avant 2018