GRIT (groupe révolutionnaire insoumission totale)
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texte (une partie — un manifeste — dans un cadre noir)
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Appel sur la légitimité politique de l’insoumission totale
Un mouvement important se développe depuis plusieurs années en France et il est nécessaire que l’opinion française et internationale en soit mieux informée.
De plus en plus nombreux, des jeunes gens sont poursuivis, emprisonnés, condamnés pour avoir refusé un an d’encasernement. Dénaturées par leurs adversaires mais aussi édulcorées par ceux-là même qui auraient le devoir de les défendra, leurs raisons restent généralement incomprises. Il est pourtant insuffisant de dire que cette résistance aux autorités civiles et militaires est une utopie courageuse ; révolte d’individus refusant de voir leur personnalité brisée, elle est une signification qui dépasse les circonstances dans lesquelles elle s’est affirmée et qu’il importe de ressaisir.
Pour les insoumis, la lutte poursuivie soit clandestinement par actions directes, soit publiquement par propagande politique ne comporte aucune équivoque : c’est un combat dépassant le simple cadre anti-militariste, c’est une lutte menée contre l’État qui affecte de les considérer comme marginaux, mais aussi eux luttent précisément pour cesser de l’être. Il ne suffit pas de dire que l’armée est refusée en tant qu’armée de classe, armée impérialiste accompagnée de surcroît de sexisme ; il y a de cela dans toute armée. En fait par une décision qui consacre son pouvoir irréductible, l’État mobilise des classes entières de jeunes citoyens afin d’accomplir, en cas d’urgence, ce qu’il n’hésite pas lui-même à désigner comme une besogne de police, briseuse de grève contre le mouvement de refus généralisé. Faut-il rappeler que, plus de quinze ans après le guerre d’Algérie, le militarisme français, par suite des exigences de l’État, continue son œuvre de destruction dans le champ politique international ? (Djibouti, Tchad, bombardement au napalm au Sahara…).
Ni armée de conquête, ni armée de guerre civile, ni armée de défense nationale, l’armée est peu à peu devenue un rouage idéologique fonctionnant pour lui-même et une caste dont même le pouvoir civil, se rendant compte de l’effondrement général des valeurs, semble prêt à dénier l’utilité.
Aujourd’hui les autorités militaires entretiennent une répression arbitraire et absurde contre les ré-fractaires, par des tribunaux d’exception. Et l’armée, détournant les fins que l’ensemble du pays a l’illusion de lui confier, agissant parfois ouvertement et violemment en dehors même de sa légalité, continue son travail de perversion et d’assujettissement de l’ensemble des individus, en habituant les citoyens sous ses ordres à subir et à pratiquer des actions factieuses et avilissantes.
C’est dans ces conditions que beaucoup de Français en sont venus à remettre radicalement en cause le sens des valeurs et des obligations hiérarcho-traditionnelles. Qu’est-ce que le civisme, lorsque dans certaines circonstances, il devient soumission honteuse ? Et lorsque par la volonté de ceux qui l’utilisent comme instrument de domination idéologique, l’armée s’affirme comme étant en fait l’école de l’obéissance servile et du crime, la révolte contre l’armée ne prend-elle pas un sens global ? N’y a-t-il pas des cas où le refus est un acte de légitime défense, où la désertion est un acte minimum de survie ?
La simple objection de conscience ayant fini par être reconnue et restreinte par l’État et sa législation, il est normal qu’elle se soit trouvée dépassée concrètement par des actes toujours plus nombreux d’insoumission, de désertion aussi bien que d’auto-organisation du mouvement contre l’armée.
Mouvements libres qui se sont développés en marge de tous les partis officiels, sans leur aide, malgré leur désaveu, et par nécessité contre eux. Encore une fois, en dehors des cadres et des mots d’ordre préétablis, une résistance est née, cherchant et inventant des formes et des moyens de lutte en rapport avec une situation nouvelle, dont les groupements politiques et les journaux d’opinion se sont entendus, soit par timidité doctrinale, soit par préjugés nationalistes ou moraux à ne pas reconnaître le sens et les exigences véritables.
Les soussignés, considérant que chacun doit se prononcer sur des actes qu’il est de moins en moins possible de présenter comme des faits divers de l’aventure individuelle ; considérant qu’eux-mêmes à leur place, et selon leurs moyens, ont le devoir d’intervenir, non pas pour donner des conseils aux hommes qui ont à se décider personnellement face à des problèmes aussi graves, mais pour demander à ceux qui les jugent de ne pas se laisser prendre à l’équivoque des mots et des valeurs, déclarent :
— Nous respectons et jugeons justifiés les actes d’insoumission totale et de désertion. — Nous respectons et jugeons justifiés l’auto-organisation des divers groupes d’insoumission totale ainsi que les réseaux d’aide qui peuvent se créer autour d’eux. — Nous défendrons la cause des insoumis totaux qui contribue à abattre les fondations du vieux monde.Premiers signataires :
Arrabal - Simone de Beauvoir - Marcel. Body - Charles Belmont - Pierre Bourgeade - Georges Bernier Claude Bourdet - Jean-Michel Caradec’h - Collectif Radio Libre - Robert Castel - Georges Casalis - Fia Colombo - Rédaction du C.A.P - François Cayenne - Jean Catu - Isabelle Cebu - François Chatelet - Jean-Roger Caussimom - Chantal Chamaf - Jean Cardonnel - Revue "Cahiers du Cinéma" - René Dumont - Me Odile Dhavernas - Bernard Dimay - Françoise d’Eaubonne - Gérard Fromenger - Jean-Pierre Faye - Viviane Forrester - Danièle Fournier - Samy Frey - Félix Guattari - Gérard Guégan - Pierre Goldfayn - André Gorz - Xavière Gauthier - Gébé - Me Gisèle Halimi - Guy Hocquenghem - Jean-Edern Hallier - Jacques Henric - Claude Jaget - Evelyne July - Alain Jaubert - Alain Jouffroy - Elie Kagen - Julia Kristeva - Jean-Jacques Lebel - André Laude - Jean-Pierre Le Dantec - Henri Laborit - Ginette Laborit - Éric Losfeld - Annie Leclerc - Serge Livrozet - Jean Lapeyrie - Annie Lebrun - Maxime Le Forestier - Denis Langlois -Me Jean Meloux - Théodore Monod - Jean-Pierre Manchette - Jacques Monory - Bernard Noël - Nicoulaud - Marc Oraison - May Picqueray - Journal le Réfractaire - José Pierre - Marcellin Pleynet - Olivier Reveult d’Allonnes - Denis Roche - Me Christian Revon - Rezvani - Emmanuelle Riva - Gérard Soulier - Jean-Paul Sartre - Delphine Seyrig - Philippe Sollers - l’équipe de la revue "Sorcières" - René Schérer - Me Toubiana - Alain Touraine - Haroun Tazieff - Anne Vergne - Docteur J.P. Vernand - Frank Venaille - Jacques Vallet -
Pour signer et diffuser cet appel, pour gendre contact avec le G.R.I.T, et pour tout soutien financier, écrire à
G.S.I - 320 rue St Martin 75003 - Paris -imp. sp.
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[ texte ; dessin (bons de souscription avec un « Anarchik/Zwille ») ]
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Un livre qui va faire du bruit !
Des insoumis en cavale parlent
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[Appel sur la légitimité politique de l’insoumission totale]
[Appel sur la légitimité politique de l’insoumission totale]. — Paris : GRIT (groupe révolutionnaire insoumission totale) : GSI_ (Groupe de solidarité et d’information-insoumission), [ca ] (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 45 × 63 cm.
sources :
[Des insoumis en cavale parlent : un livre qui va faire du bruit !]
[Des insoumis en cavale parlent : un livre qui va faire du bruit !] / Gerhard Seyfried. — Paris : Avis de recherche : GRIT (groupe révolutionnaire insoumission totale), (Édit 71 (Paris)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une : noir , texte en défonce , papier blanc ) ; 42 × 30 cm.
sources :