Morand, Jeanne (1883-1969)

 

in Dictionnaire des militants anarchistes : MORAND Jeanne, Françoise
Née le 17 août 1887 à Bey (Saône-et-Loire) – morte le 26 février 1969 - Domestique ; couturière – Paris – Barcelone (Catalogne) & Valence (Levant) - Belgique

Fille d’un terrassier anarcho-syndicaliste, Jeanne Morand était arrivée en mai 1905 à Paris et se plaça comme domestique. Elle y fréquenta les réunions organisées à la " Cité d’Angoulême " par le groupe des Causeries populaires du XIe arr., y fit la connaissance de l’anarchiste Albert Joseph, dit Libertad, et quitta son emploi en mars 1907 pour vivre avec lui au siège de l’hebdomadaire individualiste L’anarchie, rue du Chevallier-de-la-Barre (18e arr.) où elle travailla notamment à (...)

Au moins 5 revues francophones parues sous ce nom (voir sur le site Bianco).
Au moins 1 carte postale anarchiste parue avec ce nom. Voir sur Cartoliste.

 

Affichage par année

2 affiches :

 

    [Amiens veut l’amnistie]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Amiens veut l’amnistie]. — Amiens : Fédération Libertaire de la Somme ; [et al.], [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier jaune ) ; 120 × 80 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : justice  ; pacifisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Bastien, Georges (1885-1940)  ; Cottin, Émile (1896-1936)  ; Goldsky, Jean (1890-1969)  ; Graux, Lucien (1890-1950)  ; Morand, Jeanne (1883-1969)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Amiens veut l’amnistie

    Au mépris d’un vote formel de la Chambre des Députés et du Sénat, qui exigeait l’amnistie pour tous les marins de la Mer Noire ;
    Au mépris de la volonté des électeurs qui, par trois fois, ont élu Marty ;
    Écoutant les suggestions des réactionnaires du “Bloc National” ; le gouvernement a refusé d’amnistier Marty, alors qu’il libérait les autres marins de la mer Noire. Le crime de Marty, aux yeux des réactionnaires, c’est d’avoir refusé de massacrer les populations russes, alors que la France n’était pas en guerre avec la Russie.
    Marty n’a fait que son devoir constitutionnel. Le garder en prison pour apaiser la haine des réactionnaires, C’est un défi jeté au peuple tout entier.

    Nous demandons la libération de Marty

    D’un autre côté, Cottin qui n’a pas tué agonise en prison, alors que Villain, l’assassin de Jaurès, est libre.

    Nous demandons l’amnistie pour Cottin

    Jeanne Morand, pour avoir affirmé son désir de paix en pleine guerre ; Goldsky, accusé faussement de trahison par les Daudet et leurs pareils, et bien d’autres nombreuses victimes de la réaction, restent enfermés dans les geôles républicaines.

    Nous demandons l’amnistie pour tous

    Pour tous les Emprisonnés pour Délit d’opinion ;
    Pour tous les Condamnés des Conseils de guerre ;
    Pour tous les Travailleurs frappés pour avoir revendiqué leurs droits.

    Amnistie ! Amnistie !

    Puisque les mercantis, profiteurs, accapareurs, spéculateurs, condamnés pour avoir volé le public, sont amnistiés, c’est bien le moindre qu’on amnistie les braves gens qui se sont soulevés pour la cause du peuple.

    L’Action- Française a osé écrire que la France était le pays le plus réactionnaire du monde.

    Il tient à nous de prouver que ce n’est pas vrai, en réclamant l’amnistie pour tous ceux qui sont déjà frappés et la liberté d’opinion pour tous.

    G. BASTIEN, pour la Bourse du Travail d’Amiens ; L. DUTILLOY, pour la Ligue des Droits de l’Homme ; G. AUBRY, pour l’Union Départementale Unitaire des Syndicats de la Somme ; G. SELLIER, pour l’Union Départementale des Syndicats Confédérés de la Somme ; C. GUILLOT, pour la Fédération Socialiste de la Somme (SFIO) ; L. GRAUX, pour la Fédération Libertaire de la Somme ; J. DUPUIS, de la Fédération Socialiste de la Somme (SFIO)

    [marque syndicale] [xxx ?] — Amiens, Imprimerie nouvelle, 78-80, rue des [Vergers ?]


    sources :

    Archives nationales F/7/13165, A216 :
    https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/media/FRAN_IR_050130/c-azsomwcay-172zmi6uhuv1n/FRAN_0020_15830_L



    [Électeurs endurcis !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Électeurs endurcis !]. — [S.l.] : UA__ - UAC_ - UACR (Union anarchiste… [communiste] [révolutionnaire]), (Fraternelle (Paris), La). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; bagne  ; délégation de pouvoir (élections)  ; pacifisme  ; presse  ; prison
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : guerres : Guerre mondiale , 1 (1914-1918)
    • Noms cités (± liste positive)  : Cottin, Émile (1896-1936)  ; Morand, Jeanne (1883-1969)  ; Rolland, Gaston
    • Presse citée  : Libertaire (1895-1939), Le
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives du 11 mai 1924 — Liste libertaire

    Électeurs endurcis !

    Plus de cinquante années de suffrage universel, pendant lesquelles le benêt populo a été constamment berné avec les mêmes boniments, ne vous ont pas encore démontré l’inanité, la nocivité même du bulletin de vote comme moyen de combat pour la défense de votre existence.

    Nous le regrettons, nous vous plaignons fort, mais aussi nous ne désespérons pas d’être un jour entendus de vous.

    En attendant, faites-nous le plaisir de nous lire jusqu’au bout ; ensuite vous retournerez à vos occupations. Mais si vous êtes des gens normaux, bien doués, nous vous mettons au défit de terminer la lecture de de cette affiche sans que votre cœur s’émeuve à la pensée des malheureux qui, cette année encore, ne sentiront qu’à travers les vitres opaques, les grillages ténus et les barreaux solides d’une prison, le renouveau qu’amène le printemps.

    Ils en appellent à vous désespérément

    Ils sont près de cent mille, dans les bagnes civils et militaires, qui ont mis en vous, peuple français, toute leur espérance. Ils n’ont plus cette confiance dans les parlements et ils ne comptent que sur vous et votre énergique action — ouvriers et hommes de cœur de tous les partis — pour les tirer de leur géhenne.

    Qu’ont-ils fait ?

    Beaucoup d’entre-eux n’ont pas fait cette guerre sans en trouver une nausée profonde et à la fin leur conscience l’a emporté sur tout : sur les préjugés patriotiques, sur les conseils intéressés des diplomates et des soudards, sur la crainte de l’avenir, et, bravement, ils ont déserté.

    Beaucoup d’autres ont commis une de ces mille infractions que le code militaire napoléonien réprime si implacablement.

    D’autres encore ont chapardé par ci par là de quoi ne pas mourir tout à fait de faim.

    Tous ont très bien agi puisqu’ils n’ont fait aucun tort à leurs pareils en misère et en esclavage.

    Nous, qui portons sur eux et leurs actes ce jugement approbatif, nous sommes des anarchistes. C’est dire que nous sommes disposés par nos conceptions à approuver tout ce qui sape cette société faite d’arbitraire sans nom.

    Vous, qui êtes encore des électeurs, vous admettez la soumission aux lois et vous ne comprenez pas toujours, et approuvez encore moins, ceux qui se rebellent contre elles. Mais si vous êtes francs et honnêtes — et vous l’êtes — vous ne pouvez consentir à ce que ces « fautifs » demeurent en prison alors que les grands voleurs des régions dévastées et les généraux assassins sont couverts d’honneurs.

    Ceux-là ont réhabilité l’humanité

    Parmi les cent mille emprisonnés privés, depuis des années, des tendresses d’une maman, des caresses d’une compagne, des baisers si doux des tout petits, ils se trouvent des individus d’élite qui méritent, outre votre fraternelle pitié, tout votre admiration.

    Émile Cottin, Gaston Rolland, Jeanne Morand sont de ceux-là.

    L’opinion publique s’est déjà prononcée en leur faveur sans que leurs bourreaux lâchent prise. Il faut que la pression populaire se renouvelle et vainque cette fois.

    Émile Cottin voulut venger les morts de la guerre et blessa légèrement le sinistre et jusqu’auboutiste effréné Clemenceau.
    Voici ce qu’il écrit à son frère : « Après cinq années d’emprisonnement, je me trouve dans le même état d’esprit qu’aux premiers jours de mon incarcération. Je ne regrette point ma jeunesse perdue et je donnerais de grand cœur ce qui me reste de vie pour que les hommes n’aient plus de raisons de s’entretuer jamais. »

    Gaston Rolland s’est refusé à porter les armes ; il a préféré obéir à sa conscience plutôt qu’à la soldatesque avide de carnage.
    Entendez-le déclarer au Conseil de guerre : « Je ne me repends de rien. Ce n’est pas par couardise, ni par intérêt personnel que je suis insoumis. Si je l’avais voulu, ma connaissance de l’acier m’aurait ouvert les portes d’une usine. Mais je me refuse à fabriquer des instruments d’assassinat aussi énergiquement qu’à assassiner moi-même. Je suis insoumis par principe. »

    Jeanne Morand fit du pacifisme durant la guerre et vit la patte de la « Justice » s’abattre sur ses faibles épaules. Récemment il lui fut refusé de se rendre au chevet de sa mère mourante.
    Et voici la lettre qu’elle adressait alors au gardes des Sceaux : « Voilà près d’un mois que je fais vainement appel à votre esprit de justice et à vos sentiments d’humanité — que je vous implore pour ma mère, non pas pour moi — c’est à croire que votre cœur est de pierre et que la Justice à laquelle vous présidez est tout simplement l’Injustice. »

    Vous ne voterez pour nous, ni pour personne

    Passants, qui nous lisez, nous ne venons pas quémander vos suffrages. Nous serions heureux si nous avions réussi à attirer votre attention attendrie sur le sort des embastillés qui ne sont pas plus coupables que nous et vous, beaucoup moins que ceux qui nous gouvernent, et qui ont bien droit aussi, n’est-ce-pas, au peu de libertés qui nous sont accordées.

    Ne pensez pas les libérer en votant blanc, tricolore ou rouge.

    Pour les libérer il faut être prêts à vous libérer vous-mêmes et ce n’est pas votre cas puisque vous vous apprêtez à aller voter, à vous donner des maîtres, des lois et des prisons.

    Hélas ! par votre faute, les cent mille emprisonnés risquent fort de voir durer leur supplice.

    Mais il se peut que quelques-uns d’entre-vous aient parcouru cet appel avec fruit ; alors soyez des nôtres, apprenez à mieux nous connaître, approfondissez nos doctrines et joignez-vous à nous dans nos manifestations pour toute l’amnistie.

    Commencez par lire chaque jour le Quotidien anarchiste Le Libertaire

    ce sera déjà entre vous et nous le commencement du lien de solidarité qui deviendra de plus en plus indestructible.

    Vive l’amnistie et l’anarchie !

    Vu, le candidat

    [marque syndicale] [Imp. "La Fraternelle", 55, rue de Pixéricourt, Paris ?]


    sources :

    Affiche est tirée du livre de Violette et Juanito Marcos : Itinéraire d’un anarchiste : Alphonse Tricheux, 1880-1957, éditions Loubatières, Toulouse, mars 2011.

    Il s’agit peut-être de l’affiche annoncée dans Le Libertaire du 17 avril 1924 (30e année, série 3, n° 122) :

    Notre campagne antiparlementaire
    Une affiche est prête
    Notre première affiche, celle ayant trait à la question de l’Amnistie, est éditée.
    Vous la trouverez, camarades de la région parisienne, dans nos bureaux, 9, rue Louis-Blanc. tous les jours, de 9 heures à midi et de 11 heures à 19 heures.
    Les amis de province la recevront, en autant d’exemplaires qu’ils désireront, en s’adressant à Rouaux, au Libertaire, 9, rue Louis-Blanc.
    D’ailleurs vous êtes, les uns et les autres, priés de vous entendre avec ce camarade pour tout ce qui concerne la campagne antiélectorale et les renseignements dont vous pourriez avoir besoin.
    Envoyez les fonds toujours à notre administrateur en utilisant le chèque-postal Lentente 656-02.


    1924
    Affiche liée