Zeppo, Julien

spectacle

Au moins 1 revue francophone parue sous ce nom (voir sur le site Bianco).

 

Affichage par année

6 affiches :

 



    [Le Chat déchaîné #5 : chantons la révolte !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Chat déchaîné #5 : chantons la révolte !]. — La Chaux-de-Fonds : FLM_ (Fédération libertaire des Montagnes : 1978-....) : OSL_ (Organisation socialiste libertaire), [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (quadri ) ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : art : chanson  ; révolte
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Arkana, Keny (1982-....)  ; Brassens, Georges (1921-1981)  ; Ferré, Léo (1916-1993)  ; Zeppo, Julien
    • Presse citée  : Chat déchaîné, le
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    textes et chansons (Georges Brassens, Julien Zeppo, Léo Ferré, Keny Arkana, Zabriskie Point)

    dessin (« A cerclé » musical)

    texte :

    Le Chat déchaîné

    Feuille d’agitation de la Fédération Libertaire des Montagnes #5

    Chantons la révolte !

    Dans le présent journal, nous avons choisi de diffuser quelques textes de chansons connues ou pas, des textes de tout temps mais toujours d’actualité, des textes parlants, reflets d’un système mortifère auquel nous souhaitons nous soustraire.

    La mauvaise réputation

    Au village, sans prétention / J´ai mauvaise réputation.
    Qu´je m´démène ou qu´je reste coi /Je pass´ pour un je-ne-sais-quoi !
    Je ne fais pourtant de tort à personne /En suivant mon ch’min de petit bonhomme. /Mais les brav´s gens n´aiment pas que / L´on suive une autre route qu´eux, / Non les brav´s gens n´aiment pas que / L´on suive une autre route qu´eux, / Tout le monde médit de moi, / Sauf les muets, ça va de soi.

    Le jour du Quatorze Juillet / Je reste dans mon lit douillet.
    La musique qui marche au pas, / Cela ne me regarde pas.
    Je ne fais pourtant de tort à personne, /En n´écoutant pas le clairon qui sonne. [...] Tout le monde me montre au doigt / Sauf les manchots, ça va de soi.

    Quand j´croise un voleur malchanceux, / Poursuivi par un cul-terreux,
    J´lance la patte et pourquoi le taire, / Le cul-terreux s´retrouv´ par terre. / Je ne fais pourtant de tort à personne, / En laissant courir les voleurs de pommes. [...] Tout le monde se rue sur moi, / Sauf les culs-de-jattes, ça va de soi.

    Pas besoin d´être Jérémie, / Pour d´viner l´sort qui m´est promis,
    S´ils trouv´nt une corde à leur goût, / Ils me la passeront au cou,
    Je ne fais pourtant de tort à personne, / En suivant les ch´mins qui n´mènent pas à Rome, [...] Tout l´mond´ viendra me voir pendu,
    Sauf les aveugles, bien entendu.
    Georges Brassens, 1953

    Lettre à mon frère, ma sœur

    Regarde-nous, regarde cette déchéance. Regarde ou le système capitaliste nous emmène. A notre perte, irrémédiablement, sans faux pas. Il nous berce dans l’illusion d’un « monde parfait », tout en réduisant à l’esclavage une partie de l’humanité, chaque jour, l’ « holocauste » est vécu par nos cousins à poils, à plumes, les forêts sont dévastées pour y semer l’ « unique » génétiquement modifié. Le fourbe connait malheureusement bien l’adage : « Loin des yeux, loin du cœur ». Au moindre signe de réveil déstabilisateur, par le style arrogant dont seul il est le maître, il inverse la vapeur sans grand effort et obtient par la ruse la confiance du quidam. Si l’insatisfaction persiste, il divise pour mieux régner tout en prenant soin de garder la majorité à sa botte. Nous montons les uns envers les autres, il prend un malin plaisir à exalter la compétition. La coopération, à dessein, est passée dans l’oubli. A grands coups de théories, de statistiques mensongères, il étaye sa vision du « monde parfait », sans vague, mais surtout sans vie, car de la vie il se moque. Seul compte le profit, les rentrée immédiates, après lui le déluge, ou plus exactement la famine, la misère sociale, la souffrance de tout être et la mort, car c’est bien d’un système mortifère dont je te parle. Mon frère, ma sœur, demain il sera trop tard. Sache que le capitalisme à visage humain est un leurre, c’est un masque, un subterfuge visant à te faire taire. Sache que le système est sans scrupule et vit uniquement dans le présent. Le sens de ta vie ne serait-il pas plus juste s’il avait dans sa mire la sauvegarde de la planète, cette planète, mère des générations à venir ? Or, de son pillage, son exploitation, il ne résulte que le néant. Le paradis, c’est la Terre, à toi de faire en sorte qu’elle ne devienne pas l’enfer !

    Julien Zeppo, 2008

    Ni dieu ni maître

    La cigarette sans cravate / Qu’on fume à l’aube démocrate
    Et le remords des cous-de-jatte / Avec la peur qui tend la patte
    Le ministère de ce prêtre / Et la pitié à la fenêtre
    Et le client qui n’a peut-être / Ni Dieu ni maître
    Le fardeau blême qu’on emballe / Comme un paquet vers les étoiles
    Qui tombent froides sur la dalle / Et cette rose sans pétales
    Cet avocat à la serviette / Cette aube qui met la voilette
    Pour des larmes qui n’ont peut-être / Ni Dieu ni maître
    Ces bois que l’on dit de justice / Et qui poussent dans les supplices
    Et pour meubler le sacrifice / Avec le sapin de service
    Cette procédure qui guette / Ceux que la société rejette
    Sous prétexte qu’ils n’ont peut-être / Ni Dieu ni maître
    Cette parole d’Evangile / Qui fait plier les imbéciles
    Et qui met dans l’horreur civile / De la noblesse et puis du style
    Ce cri qui n’a pas la rosette / Cette parole de prophète
    Je la revendique et vous souhaite / Ni Dieu ni maître
    Léo Ferré, 1964

    Désobéissance civile

    Trop nombreux sont ceux qui ont oubliés le passé

    L’histoire de l’homme, une honte, faut-il te le ressasser ? Le monde, une spirale ou les mêmes erreurs sont retracées. À force de côtoyer l’horreur, nos cœurs sont devenus glacés. Nous parlent que d’profits, la condition de l’homme effacé.

    Mondialisation et concurrence sont leurs uniques phrasés. Les peuples unilatéralement écrasés.

    La création menacée. Multinationales et croissance ont tracée. Leurs routes sur nos libertés.

    Ils ont jurés, crachés qu’rien n’entravera la leur à l’heure ou les dictatures sont cachées. À cause de leurs profits, immédiat l’avenir est gâché. Cette bande d’ingrats ont réduit la planète à un grand marché.

    La loi des plus riches et beaucoup crèvent avant d’être âgé. Protestations dîtes criminelles si tu les as outragés. Ils mentent lorsqu’ils disent que le mal-être n’est que passager. Puis s’étonnent quand la nature se rebelle comme un peuple enragé. Ils disent être transparent alors que de sang, leurs mains sont tachées. Déconseillent fortement d’avoir des idées trop engagées. Accélération d’leur plan depuis qu’des avions se sont crashés. Et toi, dis-moi dans quels sens au système es-tu attaché ? Ils prêchent le blasphème et la vraie lumière se fait lyncher. Tous nés la corde au cou, dans certains pays elle a lâchée. Parlent de justice alors qu’à la racine ils l’ont arrachée. Les plus gros s’engraissent sur la tête de ceux qui n’ont rien à mâcher. Voila le monde d’aujourd’hui. Parait qu’leur plan a marché. Nous vantent un progrès technique mais dans le fond à tout saccager. Parle d’évolution quand notre humanité s’est fait hachée. Notre cœur ne bat plus vraiment et notre inconscient est fâché.

    Stress, angoisse, cancers, dépressions notre compte s’est chargé. Mais on ne cherche pas la cause et les effets qu’on aimerait chassés. « Philosophie fast-food » pour que nos consciences soient terrassées. Au nom de la dignité humaine, nous avons dis : « Assez ! », désobéissance civile !
    Keny Arkana 2008

    Capital violence
    Tous coupables ou tous victimes / c’est du pareil au même.
    Votre classe commet des crimes et vous récoltez ce qu’elle sème.
    La mécanique est si bien huilée rentrée dans la nature des choses.
    Saloperie intériorisée. / L’inadmissible à petites doses.
    Vous n’savez même plus ce que vous faites. / Vous n’connaissez même pas l’étendue de vos dégâts. / Obstinément vous niez ce que vous êtes
    et vous tournez la tête quand on vous montre du doigt.

    CAPITAL VIOLENCE. / Vous avez inventé la guerre pour diminuer nos majorités naissantes / imaginé les syndicats pour contenir la colère croissante. / Vous avez inventé l’chômage pour nous détourner de nos cibles et les élections petit ravitaillement annuel de possible.

    CAPITAL VIOLENCE. / Tout cela va mal tourner. / Contre vous se retourner. / Mine de rien vous continuez à sévir / à tout acheter sur vos chemins / Vous avez inventé le sourire / et nous nous sommes rendu compte de rien. / Mine de rien vous persistez nuire / tout tacheter sur vos routes. / Et vous êtes là tout sourire / ça nous perturbe ça nous déroute. / Vous nous poussez au pire. / Bientôt nos violences elles-mêmes n’auront plus de sens.

    Zabriskie Point 1995

    Fédération Libertaire des Montagnes (FLM)
    CP 569 / 2301 La Chaux-de-Fonds / flm.osl@espacenoir.ch

    Les personnes qui désirent afficher ce texte sont priées de le faire aux endroits autorisés


    sources :

    http://rebellion-osl.ch/index.php/flm/chats-dechaines



    [Le Chat déchaîné #7 : non au démantèlement de la Laci !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Chat déchaîné #7 : non au démantèlement de la Laci !]. — La Chaux-de-Fonds : FLM_ (Fédération libertaire des Montagnes : 1978-....) : OSL_ (Organisation socialiste libertaire), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : art : chanson  ; économie : chômage  ; solidarité
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Zeppo, Julien
    • Presse citée  : Chat déchaîné, le
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte (chanson de Julien Zeppo) contre le démantèlement de l’assurance-chômage

    dessin (oreille, œil et bouche déclinées en arobase = entourées d’un cercle fléché)

    texte :

    Le Chat déchaîné

    Feuille d’agitation de la Fédération Libertaire des Montagnes #7

    Que la jeunesse et la vieillesse crèvent !

    oui la révision antisociale de l’assurance chômage ???…

    Les jeunes et les vieux ne doivent pas être mis sur le bas côté du système !

    Non au démantèlement de la Laci !

    En chanson :

    Laci j’ me réveillais !

    On vient en aide aux grosses entreprises du pays
    Mais les premières victimes d’la crise on les oublie
    Elles sont marginalisées délibérément
    Des statistiques du chômage redorons l’ blason !

    - Débouche tes oreilles
    Écarquille tes yeux
    Haut et fort crie… Non !
    Non au démantèlement de la laci ! (ref.)

    Tiens ! De nouveau, on stigmatise les jeunes, les vieux
    En matière de rentabilité pas b’soin d’eux !
    Le salaire minimum jeté aux oubliettes
    À la chasse à l’argent c’est l’profit que l’on guette (ref.)

    On avance à reculons c’est une évidence
    La solidarité est dev’nue déchéance
    Le combat pour nos droits n’est pas gagné d’avance
    Luttons avant que la faucheuse nous devance ! (ref.)

    Julien Zeppo 15.06.2010

    En image :
    http://www.youtube.com/results?search_query=laci+j%27me+r%C3%A9veillais&aq=f

    Fédération Libertaire des Montagnes (FLM)
    CP 569 / 2301 La Chaux-de-Fonds / flm.osl@espacenoir.ch

    Les personnes qui désirent afficher ce texte sont priées de le faire aux endroits autorisés


    sources :

    http://rebellion-osl.ch/index.php/flm/chats-dechaines



    [Le Chat déchaîné #11 : armée lutte de classes et beaux discours]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Le Chat déchaîné #11 : armée lutte de classes et beaux discours] / Julien Zeppo. — La Chaux-de-Fonds : FLM_ (Fédération libertaire des Montagnes : 1978-....) : OSL_ (Organisation socialiste libertaire), [ ?]. — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : Suisse
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; contrôle social  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Suisse : histoire : 1900-1947
    • Noms cités (± liste positive)  : Hellmo  ; Zeppo, Julien
    • Presse citée  : Chat déchaîné, le
    • Vie des mouvements  : journal mural  ; anniversaire, commémoration
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    texte (signé Hellmo)

    dessin (rue citadine dont l’axe central divise les manifestant·e·s et les militaires qui les mettent en joue) signé Julien Zeppo

    texte :

    Le Chat déchaîné

    Feuille d’agitation de la Fédération Libertaire des Montagnes #9

    Armée lutte de classes et beaux discours

    80 ans après les faits, on a beaucoup parlé de la fusillade de Genève. D’une part, par bête goût de la commémoration. D’autre part, parce qu’est paru un livre (1), qui revient en détail sur ce sujet. Rappelons très brièvement les faits : le soir du 9 novembre 1932, l’année ouvre le feu, au pistolet et au fusil mitrailleur, sur une manifestation antifasciste, faisant treize morts et des dizaines de blessés. Puis on félicite les assassins et l’on condamne des dirigeants du PS genevois, qui avaient appelé à manifester, pour trouble à l’ordre public…

    Cet évènement a fait couler bien de l’encre et de la salive au point d’occulter, sans doute, d’autres drames similaires. Revenons en 1875, par exemple : les ouvriers du Saint Gotthard se mettent en grève ; on fait donner la troupe ; bilan : quatre morts. Jusqu’au milieu du XXe siècle, l’armée a fréquemment été appelée à « contenir » le mouvement ouvrier, avec des résultats plus ou moins dramatiques (2). Ce rôle joué alors par l’année de milice en dit long sur son caractère d’institution de classe.

    L’ouvrage de Jean Batou a des défauts, c’est entendu (3), mais aussi des qualités. Par exemple, il décrit bien l’état quasi psychotique des élites genevoises : confrontées à « quelques centaines de personnes armées de sifflets et de sachets de poivre » (4), elles se persuadent d’assister à un remake de la révolution d’octobre. La collusion est totale entre pouvoirs politique, financier, judiciaire et militaire. Grandes familles patriciennes, banquiers privés, politiciens conservateurs, cadres de l’armée, intellectuels d’extrême-droite : tout ce petit monde s’invite à dîner, défend ses privilèges et cultive jusqu’au délire la « peur du Rouge ».

    Où en sommes-nous aujourd’hui ?

    En 1932, on vivait les soubresauts de la crise de 29. La place financière genevoise connais-sait des difficultés dues à des affaires de fraude fiscale. Il y a donc des similitudes entre cette époque et la nôtre, et aussi d’immenses différences : ainsi, l’obligation de servir est aujourd’hui remise en cause, ne serait-ce que parce qu’elle n’arrange pas les patrons. De même, le mouvement ouvrier était certes divisé, mais plus actif et radical qu’aujourd’hui. Sans doute toutes les conditions ne sont-elles pas réunies pour que, demain, l’armée suisse fasse feu sur des civils. Mais il faut malheureusement constater qu’en théorie, tout est prêt.

    À la demande de l’inénarrable Ueli Maurer, la Milizkommission C a rendu en août dernier un rapport intitulé L’importance de l’armée pour la Suisse (5). Comme l’ont fait remarquer plusieurs observateurs, bon nombre des membres de cette commission sont, dans le civil, de hauts dirigeants de la banque ou de l’industrie. Leur prose est édifiante, surtout le paragraphe Utilité de l’armée dans des circonstances exceptionnelles. Par « circonstances exceptionnelles » on entend les catastrophes naturelles, les attaques militaires (un point sur lequel les auteurs eux-mêmes semblent fort peu convaincus) et l’extrémisme violent : on se demande bien de quel type d’ « extrémisme » il s’agit…

    Au mois de septembre, l’exercice d’état-major Stabilo due avait pour thème Désordres en Suisse et autour de la Suisse : il s’agissait de préparer 2000 officiers à la « gestion » de flux migratoires massifs et de mouvements sociaux à l’intérieur du pays. Ce jeu de rôle d’un goût douteux fait écho au projet de créer quatre bataillons de police militaire, sans prendre le risque d’une votation populaire (6). « La situation (due à la crise économique dans PUE et en Suisse) pourrait échapper à tout contrôle. Je n’exclus pas que nous utilisions l’armée dans ces prochaines années, » déclarait Ueli Maurer début octobre : l’heure n’est donc pas à la rigolade. Et la porte-parole du Département Militaire Fédéral, Sonia Margelist, d’ajouter : « L’armée doit être prête dans le cas où la police demanderait de l’aide. Il n’est pas exclu que les conséquences de la crise économique puissent conduire en Suisse à des protestations et à des violences. » On notera l’emploi du terme « protestations », suffisamment vague pour désigner tout et n’importe quoi…

    Il est donc encore parmi les missions de l’armée suisse que de s’attaquer à des civils, qu’il s’agisse de « gérer » les flux migratoires ou de réprimer les mobilisations sociales. Mais le discours a changé. Pendant l’entre-deux-guerres puis pendant la guerre froide, on présentait le peuple suisse comme fondamentalement bon et brave mais sujet à l’influence pernicieuse d’agents subversifs étrangers. Dans les années 30, les adversaires d’un parti socialiste genevois alors très re-muant soulignaient constamment les origines de ses dirigeants. On reprochait à Jacques Dicker d’être Juif et Russe (ça faisait beaucoup) et à Léon Nicole d’être… Vaudois : « deux microbes importés (…), deux vilains parasites qui par leurs émanations pestilentielles risquent d’infecter tout l’organisme genevois », écrivait ainsi le leader d’extrême-droite Roger Steinmetz.

    Aujourd’hui, plus besoin de métaphores médicales. Même Ueli Maurer, qui n’est pas vraiment une lumière, se rend compte que la colère sociale, de même qu’une bonne partie en tous cas des flux migratoires, sont les conséquences logiques des dé-confitures du capitalisme. Les pontes du DMF admettent sans peine que dans un contexte de crise globale, le peuple suisse, si placide soit-il, pourrait bien se révolter sans même que des agents étrangers lui en injectent l’idée. Or l’armée se doit de défendre les intérêts de l’économie - aussi foireux et injuste le système économique soit-il.

    Que l’armée suisse est une institution de classe, ce n’est pas un scoop. Mais, au pays de la paix du travail, du tir obligatoire et du couteau à douze lames, on ne s’en rend pas assez compte. Tant les élucubrations de la Milizkommission C que les travaux d’historiens doivent donner lieu à des prises de conscience et à des refus : refus de servir, refus de payer la taxe militaire, refus de cette solution foireuse que serait l’instauration d’une armée de métier ; refus du système tel qu’il fonctionne, et tel que l’armée cherche à le maintenir. À 80 ans de distance, il ne coûte rien de prononcer des discours commémoratifs ni d’exiger, comme Jean Batou, la réhabilitation posthume de leaders socialistes à qui ça fera une belle jambe. Mieux vaut nous réapproprier le bon vieux slogan : Pas un homme, pas un sou pour le militarisme !

    Hellmo

    1) Jean Batou : Quand l’esprit de Genève s’embrase. Au-delà de la fusillade du 9 novembre 1932, Lausanne, éditions d’En Bas, 2012.
    2) Entre 1918 et 1945, l’armée a assuré 22 fois un « service d’ordre » contre le mouvement ouvrier. Cf Bernard Degen dans l’ouvrage collectif Mourir en manifestant, Lausanne, En Bas, 2008, p. 44.
    3) Lire une critique acerbe mais pertinente sur www.lereveil.ch
    4) Manchester Guardian du 28 novembre 1932, cité in Batou, p. 108.
    5) www.vbs.acImin.ch/internet/vbs/fr/home/clepartementiorganisation/miliz-komm.html
    6) En 1978, la création d’une police fédérale de sécurité avait été refusée par 56 % des votants.
    7) Cité par Jean-François Fayet et Michel Caillat in Mourir en manifestant, p. 77.

    Hellmo

    Fédération Libertaire des Montagnes (FLM)
    CP 569 / 2301 La Chaux-de-Fonds / flm.osl@espacenoir.ch

    Les personnes qui désirent afficher ce texte sont priées de le faire aux endroits autorisés


    sources :

    2012 ou 2013 ?