1947

 

 

7 affiches :

 

    [À la population]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    À la population]. — Paris : FA__ [1] (Fédération anarchiste : 1945-1953) : Le Libertaire (1944-1956), (ICC (Imprimerie Centrale du Croissant)). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 60 × 51 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : communalisme  ; délégation de pouvoir (élections)  ; Révolution [sociale]
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Joyeux, Maurice (1910-1991)
    • Presse citée  : Libertaire (1944-1956), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Le Libertaire

    À la population

    Le 19 octobre, on veut vous faire voter

    Beaucoup de ceux qui dénient toute valeur aux élections générales s’apprêtent à obéir… Ils pensent choisir des administrateurs !

    En réalité, les élections municipales sont politiques au plus mauvais sens du terme. Les hommes de « parti » se livrent aux plus répugnantes manœuvres. D’ailleurs, pendant huit jours, les vérités les plus dures seront dévoilées au public :

    Les scandales n’épargnent aucun parti

    Mais il importe surtout de savoir que les Conseils Municipaux n’administrent pas. N’ayant plus rien de commun avec les aspirations communales d’autrefois, ils sont tombés sous la coupe des Préfets. Lorsqu’un Conseil Municipal a voulu réaliser dans l’indépendance, passer à l’action, il a été brisé : l’exemple récent de la ville de Romans le prouve.

    Les communes sont devenues des instruments de l’État

    Dans tous les domaines, reconstruction par exemple, les Conseils Municipaux dépendent du bon vouloir des ministres, qui se manifeste selon les affinités politiques.

    Les partis politiques introduisent leurs hommes dans l’appareil municipal, l’alourdissent sans tenir compte des compétences.

    Ainsi, le favoritisme règne là, comme ailleurs.

    La Commune n’est viable, les Conseillers Municipaux ne pourront être choisis selon leurs capacités de gestion, en dehors des marchandages politiciens, que dans une société où toute exploitation, toute oppression, toute inégalité économique et sociale, auront disparu.

    Voter dans le système actuel, c’est voter :
    — pour le pain infect et plus cher ;
    — pour le lait rare ;
    — pour les salaires bloqués et les prix libres ;
    — pour la mainmise de l’État sur des secteurs toujours plus étendus de l’activité humaine.
    C’est voter pour TOPAZE !
    Enfin, c’est voler pour un des deux blocs impérialistes fini se partagent le monde
    C’est voter pour LA GUERRE !

    Les libertaires, organisés dans la Fédération Anarchiste, repoussent l’illusion du vote en régime capitaliste et étatique.

    Mais s’ils boycottent les élections, ils sont pour l’action, pour l’activité communale, car ils luttent pour l’organisation du ravitaillement par des accords directs entre organismes ouvriers et producteurs agricoles ; car ils militent dans les syndicats, coopératives et associations culturelles, qui peuvent travailler en marge des pouvoirs.

    Ils préconisent le remplacement du monde pourri par une société sans classes, fédéraliste, dans laquelle l’Association des Communes sera débarrassée de l’emprise de l’État.

    L’outil qui forgera cette Société, ce n’est pas le ridicule et dérisoire bulletin de vote, c’est la Révolution sociale.

    Adhérez à la Fédération anarchiste. 145, quai de Valmy, Paris (Xe)
    Chaque semaine, lisez « Le Libertaire »
    Demandez-nous la brochure : « Les Anarchistes et le Problème Social », franco : 19 fr.

    Cette affiche doit être rayée d’un trait de couleur et timbrée à 6 fr. plus taxe locale

    Le Gérant : M. Joyeux
    [marque syndicale] Impr. Centr. du Croissant — 30, r. du Croissant, Paris-2e.


    sources :

    Affiche parue en avant-dernière page dans Le Libertaire n° 98 (9 octobre 1947, 52e année).





    [Grande fête de solidarité]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Grande fête de solidarité]. — Bruxelles = Brussels Bruxelles : SIA_ (Solidaridad internacional antifascista - Solidarité internationale antifasciste), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x ×  cm.

    • Affiches par pays  : Belgique
    • Lieux d’archivages  : Mundaneum (Mons)
    • Liste des thèmes  : solidarité
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : galas et actions de soutien
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    SIA

    Solidarité Internationale Antifasciste (asbl)

    Local : Aux deux bécasses, 40, rue au Beurre, Bruxelles

    Le dimanche 23 mars 1947, à 15 h précises

    dans la
    Grande Salle des Fêtes des Tramwaymen
    17, rue du Poinçon, Bruxelles

    Grande

    Fête de solidarité

    en faveur des œuvres de la SIA

    Au programme :
    Elsa Goetschalck, soprano
    Willy Jackont, basse chantante
    Claudine Franche, du Théâtre des Galeries
    Maruxina, danseuse classique
    Paquita Cuaetero, chanteuse espagnole
    Les Mandolinistes de Bruxelles
    Pianiste accompagnateur : René Jacop
    Le Spectacle sera présenté par Marcel Antoine

    Le Cercle philodramatique « Aurore » interprètera “Scrupule”

    Le spectacle sera suivi de Redoute

    [impr. … ?]


    sources :
     


    [La foire électorale est ouverte, choisissez votre trique]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    La foire électorale est ouverte, choisissez votre trique]. — Toulon : la Voix libertaire (1947), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; 65 × 50 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Voix libertaire (Toulon : 1947), La
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    La foire électorale est ouverte, choisissez votre trique

    La Foire Électorale va commencer. Ou plutôt recommencer.

    Car on va « remettre ça ». Les gogos ne se lassent pas de voter comme d’aller à la messe. Ils croient toujours en Dieu ou en leur candidat. S’ils ne gagnent pas, ils paient ! ma foi, c’est toujours ça.

    La bêtise humaine est incommensurable et surtout, inusable. « Voyons, dit l’électeur, on m’a flanqué une volée avec cette trique ? Qu’on m’en flanque une autre. Attendez, je vais choisir moi-même. Une bonne trique douce comme le velours, qui sera un délice à chacun de ses coups ».

    Et l’inguérissable gogo choisit sa trique. Elle s’appelle le parti conservateur, radical, radical socialiste, le rassemblement des gauches, le rassemblement des droites, le rassemblement du centre, du demi-centre, du quart et du trois-quarts de centre, le parti socialiste, le parti communiste, le parti démocrate, chrétien. choisissez, choisissez, messieurs. Toutes ces triques sont là pour vous servir.

    Par qui voulez-vous être battus ? Il n’y a que l’embarras du choix. Ouailles électorales en quête d’un berger ! C’est vous qui paierez les impôts nouveaux les contributions directes et indirectes dont vos élus, de droite, de gauche et du centre, s’ingénient à vous abreuver.

    Prix des timbres ou prix du tabac, prix du pain ou prix du métro, prix du loyer ou du ciné, prix du théâtre ou des water, allez-y donc, messieurs les électeurs, vous en aurez toujours plus que vous en voudrez.

    Vos élus seraient sots de se gêner. Vous ne vous fatiguez pas d’aller mettre dons l’urne le petit bout de papier avec vos prières : « O Dieu de mon parti, mon candidat chéri, exauce ma prière, fais pleuvoir sur la terre, fais pousser les moissons, engraisser les cochons, répare » demeure, ou construits m’en sur l’heure, diminue les impôts, mets la poule en mon pot, assure le couvert, le vin et le dessert, et ton catéchumène dira toujours amen ! »

    L’élu de votre cœur ne fait pas pleuvoir, car on peut plutôt apparenter la nuée des conseillers et députés aux nuages de criquets contre lesquels on n’emploie pas, hélas ! de son empoisonné ; ils ne font pas pousser les moissons, engraisser les cochons, n’ayant pas encore trouvé de lois efficaces sur ce genre d’activité ; ils ne réparent ni ne construisent de demeures, car ils ne sont pas maçons ils ne diminuent pas les impôts, puisque leur rôle est d’en fabriquer toujours ; ils préfèrent manger la poule que la mettre en votre pot, mais ils vous laisseront les os dont ils auront, au préalable, ex trait jusqu’à la moelle.

    Et ça recommence, et ça continue, et ça recommence, et ça continue. Votez, votez, gogos ! c’est le mât de cocagne ! en France et en Bretagne la corne d’abondance versera la pitance.

    Car n’est-ce pas, s’il y a du blé, des pommes de terre, des betteraves, des poires, du raisin et du vin, des troupeaux, du charbon, on produit des tissus, des machines, des chaussures, des livres, c’est bien grâce aux candidats que vous avez élus ? Le paysan cesserait de labourer, de semer, de herser, de récolter, le mineur d’arracher le charbon, le métallo de travailler le fer s’il n’y avait pas d’élus pour leur donner l’exemple.

    Ça dure depuis trois-quarts de siècle. Et vous n’êtes pas fatigués. Cependant, soyons justes, il y a eu, aux dernières élections un nombre important d’abstentions. Pour ceux-là, le grand général a trouvé la formule : le Rassemblement Populaire Français. Car il est du peuple le général. Ce n’est pas une trique, c’est une gaule. Une gaule à faire tomber les poires. Il fonde le parti des antipartisans, la politique antipoliticienne, le parlement antiparlementaire. Sac au dos, et ça va barder. En avant, arche ! suivez le patriarche. Ou plutôt, suivez le guide. Sa houlette est la bonne. Voulez-vous en tâter ? Elle est délicieuse, et douce, et parfumée. Et vous êtes sauvés si vous votez pour lui.

    La France se relèvera. Vous n’aurez plus besoin de labourer la terre : les récoltes viendront, abondantes et dorées de par la grâce incantatoire de ses périodes oratoires. Vous n’aurez pas besoin de frapper sur le fer.

    Vous mangerez, grâce au grand Charles, tous les jours du saucisson d’Arles, et surtout, on vous diminuera les impôts, on réduira le coût de la vie. Et beefsteack ou rôti tous les jours vous aurez, et vous boirez du vin autant que vous voudrez. Comptez dessus. Et buvez de l’eau !

    Qui veut sa trique ou sa houlette ? Choisissez, choisissez, messieurs ! La Foire électorale est ouverte. Entrez donc, ça va commencer. Puisque vous n’en avez pas assez. Impôts, impôts, impôts, impôts ! Et puis du vent dans votre pot !

    La foire aux dindons
    Musique de G. Isabelli

    I
    L’autre jour, dans mon village,
    C’était la foire aux dindons…
    Tous ces oiseaux sur l’herbage
    Avaient de triples mentons.
    Ils devaient à leur mangeoire
    Un abdomen, de prélat…
    Mais les plus gros de la foire
    N’étaient pas ces dindons-là !
     
    II
    Dindons de toutes les tailles,
    Ils excitaient la fierté
    Des amateurs de volailles
    Qui les mettront eu pâté…
    Leur plume était verte et noire
    Et brillait d’un vif éclat ;
    Mais les plus beaux de la foire
    N’étaient pas ces dindons-là !
     
    III
    On les chargeait, en voiture
    Et, vendus au poids de l’or,
    Ils pataugeaient dans, l’ordure,
    Contents d’avoir un tel sort
    Dans la charrette à Grégoire,
    Ils se croyaient au Sénat…
    Mais les plus grands de la foire
    N’étaient pas ces dindons-là !
     
    IV
    Quand le soir vint sur la plaine,
    Marchant à pas de velours,
    La place fut longtemps pleine
    De cris gutturaux et lourds…
    Car, ivres de toujours boire
    Pour tel ou tel candidat,
    Au lieu de quitter la foire,
    Les plus dindons restaient là !

    Eugène Bizeau.

    Abstention - Abstention

    Cette affiche est éditée par La Voix libertaire. Elle doit être timbrée à 6 frs et rayée d’un trait de couleur. ★ Imprimerie D. Andreucci Toulon


    sources :

    Texte repris depuis Le Libertaire n° 92, d’après Bianco.