Aernoult, Albert Louis (1886-1909)

 

in Dictionnaire des militants anarchistes : AERNOULT Albert, Louis
Né le 19 octobre 1886 à Romainville (Seine) - assassiné le 2 juillet 1909 - Ouvrier couvreur - Romainville (Seine-Saint-Denis) – Courrières (Pas-de-Calais)

Fils d’un ouvrier terrassier de Romainville, Albert Aernoult exerça le métier de couvreur. Militant syndicaliste il prit une part active à la grève des terrassiers du métro qui eut lieu vers la fin de 1905. Partisan de l’action directe et de la chasse aux « renards » il avait été identifié come l’un des « activistes » et dénoncé, il dut, pour échapper aux poursuites, quitter Romainville ; il s’embaucha aux mines de Courrières (Pas-de-Calais) et fut condamné par défaut à deux ans de prison (...)

Au moins 8 cartes postales anarchistes parues avec ce nom. Voir sur Cartoliste.

 

Affichage par année

6 affiches :

 

    [Contre Biribi]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Contre Biribi] / Jules Grandjouan. — Paris : les Temps Nouveaux, . — 1 affiche (lithogr. ), coul. (deux  : noir , jaune , papier blanc ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  : Temps nouveaux (1895-1914), les
    • Vie des mouvements  : nécrologie
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (« Pour le retour du corps d’Aernoult » : 4 compagnons d’Aernoult devant son corps et une statue de la République Française assise sur un trône avec « Hommage à Rousset pour son courage ») par Grandjouan ]

    texte :

    Contre Bibibi

    Celle qui envoie crever en Afrique, ses fils les plus pauvres et les plus déshérités n’est pas une mère. C’est une marâtre.

    À bas Biribi

    Hommage à Rousset pour son courage

    Pour le retour du corps d’Aernoult.

    Grandjouan


    sources :

    Affiche annoncée dans Le Libertaire du 14 aout 1910 (16e année, n° 42).

    Cette affiche est aussi parue en carte postale, Voir : : https://cartoliste.ficedl.info/article3144.html

    Pour Les Temps nouveaux, « Contre Biribi » a été illustré par Delannoy, Grandjouan, Luce, Maurin, Raïeter, Rodo, Signac et Steinlein sous forme de lithographie de propagande.



    image indisponible

    [Dénonçons leurs crimes !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Dénonçons leurs crimes !]. — Paris : CGT_ Comité confédéral (Confédération générale du travail : 1895-1914-…), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; luttes ouvrières  ; Premier Mai  ; répression  ; syndicalisme : syndicalisme révolutionnaire
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Amirault  ; Julian, Fernand (1877-1927)  ; Ricordeau, Édouard (1877-....)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  : Voix du Peuple, la (1900-1918)
    • Vie des mouvements  : soutien à militants
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Confédération générale du travail

    Dénonçons leurs crimes !

    L’opinion publique semble se trouver toute accaparée par le scandale financier des honnêtes liquidateurs du fameux Milliard des Congrégations ! Joint aux honteuses combinaisons capitalistes de l’Ouenza, du Maroc, de la Marine, et autres tripotages du monde politique et financier ; ce n’est cependant là qu’une salle affaire de plus.

    Il est d’autres crimes à l’actif de nos maîtres actuels. La classe ouvrière ne doit pas les oublier.

    Nous les lui rappelons.

    Les massacres

    C’est à Narbonne, contre les vignerons révoltés.

    C’est à Nantes, contre les dockers.

    C’est à Raon-l’Étape, contre les esclaves de la chaussure.

    C’est enfin à Villeneuve-Saint-Georges, contre les serfs du bâtiment.

    Bilan de ces glorieuses journées pour la République :
    15 ouvriers tués et 467 mutilés.

    Les condamnations

    À cette férocité dans la répression, s’est joint un arbitraire gouvernemental sans précédent.

    Des magistrats domestiqués, sur d’odieux et ridicules rapports de police, ont frappé durement bon nombre de militants ouvriers, pour délits de parole, faits de grève ; enfin, suprême arbitraire, comme gérant de La Voix du peuple.

    Pour ceux d’entre ces militants, Julian et Ricordeau, la peine de la prison s’est augmentée de celle de l’interdiction de séjour,ordinairement réservée aux délits de vagabondage spécial.

    C’est, au total :
    180 années de prison qui, pendant cette législature,ont été généreusement distribuées par les chats-fourrés républicains.

    Les révocations

    les fonctionnaires ne furent pas épargnées par cette vague de réaction féroce.

    Ce sont un instituteur et des sous-agents des postes, révoqués pour délit d’opinion.

    C’est un fonctionnaire municipal, révoqué parce qu’ayant signé une affiche en tant que délégué de sa Fédération.

    Ce sont des postiers révoqués pour faits de grève.

    Ce sont des déplacements d’office s’abattant sur tous les fonctionnaires assez libres pour protester contre l’arbitraire de l’autorité administrative.

    Le bilan des révocations, pour cette législation, est de :392 révocations, 16 déplacements.

    Les crimes militaires

    C’est enfin, pour couronner cette longue série d’exactions, le crime exécuté contre le soldat Aernoult, dans les bagnes d’Afrique ; c’est le soldat Rousset, courageux accusateur des criminels, et, pour ce fait, condamné à cinq ans de prison, qui risque maintenant d’être aussi la victime des chaouchs.

    C’est le soldat Amirault, poursuivi comme antimilitarisme, acquitté par le conseil de guerre, qui, par ordre d’un officier supérieur, reste menacé d’un départ aux compagnies de discipline.

    Ce sont les pioupious du 17e, exposés au climat meurtrier de l’Afrique, pour avoir obéi à leur conscience de fils du peuple.

    La CGT, organisme central de la classe ouvrière, s’élève avec indignation contre ces attentats répétés de gouvernants malpropres et véreux, pris la main dans le sac au pillage des biens des congrégations ; capables de toutes les bassesses et de tous les crimes, soutenus par des parlementaires aveulis et tarés, qui ont volé et dilapidé, eux et leurs amis, le milliard destiné aux retraites ouvrières.

    À l’occasion des élections et de l’effervescence qui les entoure, la CGT veut dénoncer, dans ses meetings, les escroqueries et les crimes de nos gouvernants.

    Elle veut aussi amplifier encore l’agitation nécessaire dont les manifestations du Premier Mai seront le couronnement.

    Tous debout pour le défense de nos droits de de nos libertés.

    Le Comité confédéral


    sources :

    Affiche de 1910 contre les crimes miliaires (d’après Rapports des comités & des commissions pour l’exercice 1908-1910, présentés au XVIIe congrès corporatif, XIe de la CGT, tenu à Toulouse, du 3 au 10 octobre 1910, p. 23-24).



    image indisponible

    [Au peuple de Paris ! : manifeste-appel aux funérailles d’Aernoult]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Au peuple de Paris ! : manifeste-appel aux funérailles d’Aernoult]. — Paris : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; procès  ; torture
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations  ; nécrologie
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Les funerailles d’Aernoult

    Le Comité de Défense sociale a fait apposer sur les murs de Paris l’affiche suivante :


    Au peuple de Paris !

    Le 2 juillet 1909, un crime effroyable se passait à Djenan-ed-Dar (Algérie).

    Un homme, un disciplinaire, était affreusement torturé par les chaouchs de ce détachement.

    Pendant des heures, il lui fallut exécuter, par une chaleur épouvantable, une marche au pas gymnastique, sac au dos.

    Harassé, ne pouvant plus marcher, les tortionnaires l’attachèrent aux fers, lui remplirent la bouche de sable, puis non contents de ces exploits, le frappèrent avec rage dans sa cellule.

    Le soir, le pauvre enfant rendait le dernier soupir, en appelant sa mère…

    Cet homme, ce soldat envoyé aux compagnies de discipline pour faits de grève, c’était :

    Aernoult

    ***

    Lorsque ces événements furent connus en France, grée au dévouement et à la dénonciation formelle du courageux Rousset, démasquant les assassins, il n’y eut qu’un cri dans le monde ouvrier et parmi la presse — qui s’indigna à cette époque — du crime de Djenan-ed-Dar.

    Ici, un père et une mère pleuraient l’enfant qu’ils avaient vu grandir et partir à 20 ans, plein de force et de santé.

    ***

    Des hommes appartenant à toutes les classes de la société entreprirent la campagne pour dénoncer les coupables et faire revenir en France la dépouille de celui qui, dans le Sud-Algérien, reposait loin des siens.

    La campagne fut longue. Pendant deux années, avec une persévérance inlassable, sans se laisser rebuter par les refus réguliers que leur opposaient les gouvernants, ces hommes continuèrent la lutte.

    Ils viennent enfin de triompher. Le corps du malheureux disciplinaire Aernoult nous est enfin rendu.

    Dans quelques jours nous pourrons nous grouper derrière son cercueil et conduire à sa dernière demeure la victime des tortionnaires, des hideux chaouchs de Biribi.

    Les obsèques d’Aernoult auront lieu le dimanche 11 février.

    ***

    Le Comité de Défense sociale, qui a rempli une partie de sa tâche, ne s’arrêtera pas là. Il lui reste une autre besogne à accomplir : celle d’empêcher de faire un second cadavre d‘Émile Rousset, que le conseil de guerre d’Alger a osé condamner à 20 ans de travaux forcés pour un meurtre dont il est innocent.

    Le Comité de Défense sociale fait appel au Paris ouvrier, au Paris qui pense et qui vibre pour tout ce qui touche ses enfants, au Paris qui ne permettra pas qu’une iniquité s’accomplisse sans que s’élève sa grande voix populaire et qui voudra, par sa présence aux Funérailles d’Aernoult, rappeler qu’il est de tout cœur avec celui qui, le premier, dénonça. le crime : avec Rousset, qui devrait être au premier rang derrière le corps de son camarade.

    Il faut que dette manifestation populaire soit grandiose !

    Il faut que le peuple travailleur, qui fournit chaque année l’impôt militaire, et dont les fils — pour des peccadilles — sont expédiés aux compagnies de discipline, vienne affirmer sa résolution de ne plus servir de jouet aux gradés alcooliques et que les Biribi ont assez vécu.

    Par sa présence en masse aux funérailles de la victime, la classe ouvrière prouvera que l’époque des bagnes militaires est terminée et que les conseils de guerre — qui condamnent par ordre — ont fait leur temps.

    Peuple de Paris !

    Le Comité de Défense sociale compte sur toi !

    Ta présence derrière le corps d’Aernoult lui donnera la force nécessaire pour poursuivre la lutte et faire rendre la liberté au héros de Djenan-ed-Dar :

    à Émile Rousset

    Le Comité de Défense sociale.


    sources :

    Le Comité de défense sociale annonce dans Le Libertaire du 3 février 1912 (18e année, n° 15) : « Le comité a décidé de faire poser sur les murs de Paris un manifeste demandant à la population ouvrière d’assister en masse aux funérailles du jeune Aernoult, assassiné par les chaouchs en Algérie. Les obsèques auront lieu à Paris, le dimanche 11 février […] »

    Le texte de l’affiche parait dans Le Libertaire du 10 février 1912 (18e année, n° 16).




    [Une scélératesse !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Une scélératesse !]. — Paris : FRC_ - FCR_ (Fédération communiste révolutionnaire : 1910-1912), (Imprimerie spéciale [Impr. spéc.]). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; armée  ; colonialisme  ; guerre (généralités)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Afrique
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Delaisi, Francis (1873-1947)  ; Laisant, Albert (1873-1928)  ; Laisant, Charles-Ange (1841-1920)  ; Malato, Charles (1857-1938)  ; Martin, Pierre (1856-1916)  ; Mournaud, André (1882-....)  ; Rousset, Émile (1883-1961)  ; Togny, Albert (1876-....)  ; Yvetot, Georges (1868-1942)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Fédération communiste révolutionnaire

    Une scélératesse !

    Les traîtres et les bourreaux qui nous gouvernent ne veulent épargner aucune honte à ce pays. La République a déjà à son actif :

    les fusillades des travailleurs en grève ; l’application des lois scélérates ; des lois d’exception contre les fonctionnaires ; des centaines de militants emprisonnés.

    Mais à la réaction politique et sociale devait inévitablement s’associer la réaction militariste.

    Non seulement nos gouvernants ont maintenu les Conseils de guerre et Biribi, qu’ils avaient promis de supprimer, mais encore, par le bluff des aéroplanes, le clinquant des revues et retraites, le projet de rétablissement du service de trois ans, la conscription forcée des noirs, ils essaient de réveiller l’esprit militaire et fortifier l’armée.

    Pour couronner tout cela, le Parlement républicain a voté — sans aucune opposition — une loi odieuse qui envoie nos jeunes camarades coupables d’opinions antimilitaristes aux Bat’ d’Af’ et à Biribi.

    On va donc faire subir aux jeunes gens ayant un idéal élevé de justice sociale, aux jeunes ouvriers condamnés pour délit de grève, le sort du malheureux Aernoult, lâchement assassiné par les officiers [de] l’armée française, le martyre de l’héroïque Rousset.

    Camarades ! Nous ne vous convions pas à de vaines protestations. Nos jeunes camarades seront dans l’obligation de choisir : la mort lente, loin des leurs, sous le soleil d’Afrique, sous les to[…]les chao[…]bs, ou l’insoumission et la désertion.

    Auront-ils le droit […]siter ?

    À leurs frères de […]il de les soutenir en luttant contre le militarisme barbare.

    Travailleurs ! [un]issez-vous aux anarchistes pour propager l’esprit de révolte et d’indiscipline dans les armées dont nous poursuivons la destruction.

    Nous vous invitons au

    Grand meeting

    qui aura lieu

    jeudi 13 juin 1912, à 8 h 1/2 du soir

    Salle de la Maison commune, 19, rue de Bretagne

    G. Yvetot, F. Delaisi, Pierre Martin, A. Laisant, Ch. Malato, [A.] Togny, A. Mournaud

    Il sera perçu 0 fr. 20 pour couvrir [les frais]

    Placement gratuit au siège

    [marque syndicale] Imp. spéciale pour Affiches


    sources :

    Affiche éditée en 1912 contre le loi Berry-Millerand (source : tropjeunespourmourir.com. Source : Archives de la préfecture de police de Paris).

    Est-ce Albert ou Charles-Albert Laisant ?



    [Comité de défense sociale : contre les trois ans]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Comité de défense sociale : contre les trois ans] / Gaston Raieter. — [S.l.] : CDS_ (Comité de défense sociale : 1903-....), (Espérance, impr. l’ (Paris : 1910-1913)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : antimilitarisme  ; colonialisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Maroc
    • Noms cités (± liste positive)  : Aernoult, Albert Louis (1886-1909)  ; Rousset, Émile (1883-1961)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; vignettes (« Si nous avions notre gas ! », « Perdre 1 an de plus. Pourquoi ! ») sur fond de dessin par Gaston Raieter ]

    texte :

    Comité de défense sociale

    « Si nous avions notre gas ! »  « Perdre 1 an de plus. Pourquoi ! »

    Contre les trois ans

    Cent milliards ! Chiffres donnés par le ministre des finances Klotz. — ont été engloutis ces 10 dernières années pour la défense nationale. Quel gâchis ! Quel pillage ! Quel gouffre ! Ce n’était pas assez : le gouvernement, avec l’appui de la presse nationaliste et d’affaires, veut imposer à la classe ouvrière, avec de nouvelles charges financières, trois années de service militaire au lieu de deux.

    _ C’est monstrueux ! Les aigrefins du pouvoir prétendent que les nécessités de la Défense nationale exigent ces mesures. C’est faux, en temps de guerre, la loi de trois ans ne donnerait pas un homme de plus. 60.000 hommes sont, paraît-il, nécessaires pour renforcer les troupes de couverture. — Évacuons le Maroc où 80.000 hommes agonisent ; mobilisons les 25.000 fricoteurs — scribes, ordonnances, etc. — qui baillent et se trainent inutiles dans les bureaux militaires ; ajoutons les 30.000 hommes des garnisons de l’ouest et du centre, qui en temps de guerre n’ont rien à craindre du premier choc, et, cela donnera 135.000 hommes.

    _ On nous ment ! À propos du Conflit balkanique, on nous a chanté sur tous les tons les beautés de l’armée française, armée forte, puissante, invincible. Aujourd’hui, pour justifier la loi des trois ans, on nous dit : elle est faible, mal organisée, insuffisante. — Quand nous a-t-on dit la vérité ? — On invoque le vœu de la Nation… La population des campagnes à laquelle la caserne enlève la plus grande partie de ses ouvriers agricoles ; la population des villes pour laquelle les armements sont toujours onéreux, toujours néfastes : ne veulent pas de la loi de 3 ans ! — Les deux cent milles manifestants du Pré-Saint-Gervais, les milliers et les milliers de travailleurs ne veulent pas de la loi de 3 ans ! — Le jeunesse des écoles, craignant pour la bonne marche de ses études, demande un régime de faveur. Reste pour le « vœu de la nation », trois cent potaches… c’est maigre.

    _ Assez de bluff ! Classe ouvrière ! La loi de 3 ans permettra de constituer une armée rompue à l’obéissance passive, elle formera au bénéfice des patrons une gendarmerie nationale que l’on opposera aux jours de grève. Nous reverrons les criminelles journées de Fourmies, Châlon, la Martinique, Villeneuve, Narbonne, etc. — Mères de familles ! La loi de 3 ans est la cause initiale de la multiplication des envois de vos fils à Biribi ; d’assassinats, comme celui dont fut victime Aernoult ; de crimes, comme celui dont fut victime Rousset. Resterez-vous insensibles devant les nouveaux dangers qui menacent ceux que vous chérissez ? Non ! vous serez avec nous.

    _ De toutes les poitrines doivent sortir des protestations énergiques. Partout doivent s’organiser des manifestations. Devant le crime qui se prépare, aucune hésitation n’est permise.

    Tous debout contre la loi de trois ans.

    _ Camarades agissons !

    Le comité de défense sociale

    [Marque syndicale] Imprimerie communiste L’Espérance - 1 & 3, rue de Steinkerque, Paris-XVIIIe - Tél. 42[5 ?]-32


    sources :

    http://tropjeunespourmourir.com/
    http://41.media.tumblr.com/7589230040bcc492d8f1d35115beb5ba/tumblr_mwxywsRB0x1sj1s0wo2_r1_500.jpg