Yeux ouverts, les
11 affiches :
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[ texte ]
Membres du Comité central provisoire
- texte :
Aux gardes nationaux du VIe arrondissement
Citoyens,
Toute armée permanente est destructive des institutions républicaines. Elle ne peut que conduire le pays tantôt à d’effroyables désastres, tantôt à la gloire militaire, s’élevant toujours sur la ruine des libertés publiques et l’oppression des autres peuples.
Elle favorise les coupables entreprises des prétendants et des ambitieux ; sert à écraser le pays d’impôts, à entraver la production en consommant sans produire. L’armée permanente prend des hommes et rend des esclaves. Elle dégrade le caractère des citoyens, fait perdre le goût du travail et fournit des recrues à l’odieuse police qui engendre la corruption au lieu de sauvegarder les mœurs, et prête la main à tous les crimes contre la liberté des citoyens.
Après la longue série d’infamies dont la plupart des chefs militaires se sont couverts en haine de la République, la garde nationale ne peut, sans trahir la patrie à son tour, conserver le commandement à des chefs imposés. Elle ne doit obéir qu’aux chefs choisis par elle et constamment révocables.
La Garde nationale parisienne a su, par son attitude, déjouer tous les pièges et sauver la Cité du déshonneur et du pillage. À elle incombe le devoir de veiller sur la ville, de la préserver des calamités que lui préparent dans l’ombre les souteneurs de princes, les généraux de coups d’État, les ambitieux cupides et éhontés de toutes sortes.
Le force doit rester au service du droit. Nous avons l’un et l’autre, conservons-les. Les ennemis de la patrie et de la République seront impuissants.
Citoyens de la Garde nationale, pour constituer rapidement une force compacte, pour avoir des chefs sûrs, capables, dévoués, républicains, ayant notre confiance, il faut prêter notre concours au Comité central, dans lequel vient de se fondre le Comité fédéral, et que reconnaissent plus de deux cents bataillons.
Les bataillons du VIe arrondissement sont invités à envoyer, jeudi 9 mars, à 8 heures du soir, 10, rue St-Benoît, trois délégués par compagnie, élus sans distinction de grade, et un officier par bataillon, élu par le corps des officiers.
Les chefs de bataillon sont également invités à cette réunion.
Ordre du jour :
Organisation de la Fédération républicaine de la Garde nationale. — Formation des cercles de bataillon, des conseils de légion et nomination des délégués au Comité central.
Vive la République !
Jules Bergeret. — V. Frontier. — H. Chouteau. — L. Lacord. — E. Varlin. — Henri Verlet, membres du Comité central provisoire.
1131 — Paris. Association générale typographique, rue du Faubourg-Saint-Denis, 19. Barthélémy et Cie.
facsimilé : quatorze affiches de la Commune de Paris éditées par « Les Yeux ouverts »
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[ texte ]
- texte :
République française
N° 170 — Liberté - Égalité - Fraternité — N° 170
Commune de Paris
Déclaration au peuple français
Dans le conflit douloureux et terrible qui impose une fois encore à Paris les horreurs du siège et du bombardement, qui fait couler le sang français, qui fait périr nos frères, nos femmes, nos enfants écrasés sous les obus et la mitraille, il est nécessaire que l’opinion publique ne soit pas divisée, que la conscience nationale ne soit point troublée.
Il faut que Paris et le Pays tout entier sachent quelle est la nature, la raison, le but de la Révolution qui s’accomplit ; il faut, enfin, que la responsabilité des deuils, des souffrances et des malheurs dont nous sommes les victimes, retombe sur ceux qui, après avoir trahi la France et livré Paris à l’étranger, poursuivent avec une aveugle et cruelle obstination la ruine de la Capitale, afin d’enterrer, dans le désastre de la République et de la Liberté, le double témoignage de leur trahison et de leur crime.
La Commune a le devoir d’affirmer et de déterminer les aspirations et les vœux de la population de Paris ; de préciser le caractère du mouvement du 18 Mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles.
Cette fois encore, Paris travaille et souffre pour la France entière. dont il prépare, par ses combats et ses sacrifices, la régénération intellectuelle, morale, administrative et économique, la gloire et la prospérité.
Que demande-t-il ?
La reconnaissance et la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du Peuple et le développement régulier et libre de la société.
L’autonomie absolue de la Commune étendue à toutes les localités de la France et assurant à chacune l’intégralité de ses droits, et à tout Français le plein exercice de ses facultés et de ses aptitudes, comme homme, citoyen et travailleur.
L’autonomie de la Commune n’aura pour limites que le droit d’autonomie égal pour toutes les autres communes adhérentes au contrat, dont l’association doit assurer l’Unité française.
Les droits inhérents à la Commune sont :
Le vote du budget communal, recettes et dépenses ; la fixation et la répartition de l’impôt ; la direction des services locaux ; l’organisation de sa magistrature, de la police intérieure et de l’enseignement ; l’administration des biens appartenant à la Commune.
Le choix par l’élection ou le concours, avec la responsabilité, et le droit permanent de contrôle et de révocation des magistrats ou fonctionnaires communaux de tous ordres.
La garantie absolue de la liberté individuelle, de la liberté de science et la liberté de travail.
L’intervention permanente des citoyens dans les affaires communales par la libre manifestation de leurs idées, la libre défense de leurs intérêts : garanties données à ces manifestations par la Commune, seule chargée de surveiller et d’assurer le libre et juste exercice du droit de réunion et de publicité.
L’organisation de la défense urbaine et de la Garde nationale, qui élit ses chefs et veille seule au maintien de l’ordre dans la Cité.Paris ne veut rien de plus à titre de garanties locales, à condition, bien entendu, de retrouver dans la grande administration centrale, délégation des communes fédérées, la réalisation et la pratique des mêmes principes.
Mais, à la faveur de son autonomie et profitant de sa liberté d’action, Paris se réserve d’opérer comme il l’entendra, chez lui, les réformes administratives et économiques que réclame sa population ; de créer des institutions propres à développer et propager l’instruction, la production, l’échange et le crédit ; à universaliser le pouvoir et la propriété, suivant les nécessités du moment, le vœu des intéressés et les données fournies par l’expérience.
Nos ennemis se trompent ou trompent le Pays quand ils accusent Paris de vouloir imposer sa volonté ou sa suprématie au reste de la nation, et de prétendre à une dictature qui serait un véritable attentat contre l’indépendance et la souveraineté des autres communes.
Ils se trompent ou trompent le Pays quand ils accusent Paris de poursuivre la destruction de l’Unité française constituée par la Révolution aux acclamations de nos pères, accourus à la fête de la Fédération de tous les points de la vieille France.
L’Unité, telle qu’elle nous a été imposée jusqu’à ce jour par l’empire, la monarchie et le parlementarisme, n’est que la centralisation despotique inintelligente, arbitraire ou onéreuse.
L’Unité politique, telle que la veut Paris, c’est l’association volontaire de toutes les initiatives locales, le concours spontané et libre de toutes les énergies individuelles en vue d’un but commun, le bien-être, la liberté et la sécurité de tous.
La Révolution communale, commencée par l’initiative populaire du 18 Mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique.
C’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres.
Que cette chère et grande Patrie, trompée par les mensonges et les calomnies, se rassure donc !
La lutte engagée entre Paris et Versailles est de celles qui ne peuvent se terminer par des compromis illusoires ; l’issue n’en saurait être douteuse. La victoire, poursuivie avec une indomptable énergie par la Garde Nationale, restera à l’idée et au droit.
Nous en appelons à la France.
Avertie que Paris en armes possède autant de calme que de bravoure ; qu’il soutient l’ordre avec autant d’énergie que d’enthousiasme ; qu’il se sacrifie avec autant de raison que d’héroïsme ; qu’il ne s’est armé que par dévouement pour la liberté et la gloire de tous, que la France fasse cesser ce sanglant conflit !
C’est à la France à désarmer Versailles, par la manifestation solennelle de son irrésistible volonté.
Appelée à bénéficier de nos conquêtes, qu’elle se déclare solidaire de nos efforts ; qu’elle soit notre allié dans ce combat qui ne peut finir que par le triomphe de l’idée communale ou par la ruine de Paris !
Quant à nous, citoyens de Paris, nous avons la mission d’accomplir la Révolution moderne, la plus large et la plus féconde de toutes celles qui ont illuminé l’histoire.
Nous avons le devoir de lutter et vaincre !
19 avril 1871.
La commune de Paris
Imprimerie nationale. — Avril 1971
facsimilé : quatorze affiches de la Commune de Paris éditées par « Les Yeux ouverts »
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[ texte ]
- texte :
République française
N° 176 — liberté - Égalité - Fraternité — N° 176
Commune de Paris
Sur les justes demandes de toute la corporation des ouvriers boulangers,
La Commission exécutive
Arrête :
Art. 1er/ Le travail de nuit est supprimé.
Art. 2. Les placeurs institués par l’ex-police impériale sont supprimés. Cette fonction est remplacée par un registre dans chaque mairie pour l’inscription des ouvriers boulanges. Un registre central sera établi au ministère du Commerce.paris, le 20 avril 1871
Les membres de la Commission exécutive :
Avrial, F. Cournet, Ch. Delescluze, Félix Pyat, G. Tridon, A. Vermorel, E. Vaillant.Imprimerie nationale. — Avril 1871
facsimilé Les Yeux ouverts (Paris) « Quatorze affiches de la Commune de Paris ».
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[ texte ]
- texte :
République française
N° 210 — Liberté - Égalité - Fraternité — N° 210
Commune de Paris
Commission des services publics
(Inspection de la navigation)
La Commission des services publics,
Attendu que les règlements sur la pêche sont complétement mis en oubli par le public ;
Qu’il est urgent, vu la saison du frai, de faire cesser la pêche,Arrête :
Art. 1er. La pêche, même à la ligne flottante, est interdite dans la ville de Paris.
Art. 2. Tout contrevenant à l’article ci-dessus du présent arrêté sera passible d’une amende de 10 francs et de la confiscation des engins de pêche.
Art. 3. L’ingénieur chargé du service de la navigation et des ponts de la Seine est chargé de l’exécuté du présent arrêté.Paris, le 27 avril 1871.
Vu et approuvé
par l’ingénieur secrétaire général des services publics,
Éd. Caron.Vu et approuvé
par le délégué de la commune aux services publics
Jules Andrieu.Imprimerie nationale. — Avril 1871
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[ texte ]
- texte :
République française
N° 213 — Liberté - Égalité - Fraternité — N° 213
Commune de Paris
La Commission exécutive,
Considérant que certaines administrations ont mis en place le système des amendes ou des retenues sur les appointements et sur les salaires ;
Que ces amendes sont affligées suivent sous les plus futiles prétextes et constituent une perte réelle pour l’employé et l’ouvrier ;
Qu’en droit, rien n’autorise ces prélèvements arbitraires et vexatoires ;
Qu’en fait, les amendes déguisent une diminution de salaire et profitent aux intérêts de ceux qui l’imposent ;
Qu’aucune justice régulière ne préside à ces sortes de punitions, aussi immorales au fond que dans la forme ;
Sur la proposition de la Commission du travail, de l’industrie et de l’échange,Arrête :
Article premier. Aucune administration privée ou publique ne pourra imposer des amendes ou des retenues aux employés, aux ouvriers, dont les appointements, convenus d’avance, doivent être intégralement soldés.
Art. 2. Toute infraction à cette disposition sera déférée aux tribunaux.
Art. 3. Toutes les amendes et retenues infligées depuis le 18 mars, sous prétexte de punition, devront être restituées aux ayants droit dans un délai de 15 jours, à partir de la promulgation du présent décret.
Paris, le 27 avril 1871.
La Commission exécutive :
Jules Andrieu, Cluseret, Léon Frankel, Paschal Grousset, Jourde, Protot, Vaillant, Viard.Imprimerie nationale — Avril 1871
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[ texte ]
- texte :
République française
N° 128 — Liberté - Égalité - Fraternité — N° 128
Commune de Paris
La commune autorise le citoyen G. Courbet, nommé en assemblée générale président de la Société des peintres, à rétablir, dans le plus bref délai, les musées de la Ville de paris dans leur état normal, d’ouvrir les galeries au public et d’y favoriser le travail qui s’y fait habituellement.
La commune autorisera à cet effet les quarante-six délégués qui seront nommés demain jeudi, 13 avril, en séance publique, à l’École de médecine (grand amphithéâtre), à deux heures précises.
De plus, elle autorise le citoyen Courbet, ainsi que cette assemblée à rétablir l’exposition annuelle aux Champs-Élysées.
Paris, le 12 avril 1871.
La commission exécutive,
Avrial, F. Cournet, Ch. Delescluze, Félix Pyat, G. Tridon, A. Vermorel, E. Vaillant.Imprimerie nationale — Avril 1871
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[ texte ]
- texte :
République française
N° 318 — Liberté - Égalité - Fraternité — N° 318
Commune de Paris
Appel aux prolétaires
Bataillon des francs-tireurs de la Révolution
Citoyens,
Autorisés par le Comité de Salut public et par le citoyen délégué civil à la Guerre, à former un bataillon de francs-tireurs, nous faisons appel à la démocratie pour son organisation immédiate.
Non contents d’assassiner nos frères prisonniers, les monarchistes de Versailles, dont le mandat est expiré, sentant la France leur échapper, nous insultent par des propositions de trahison.
Que telle soit notre réponse :Aux armes ! En avant ! Vive la république universelle ! Vive la Commune !
Les Délégués à l’organisation : E. Raveaud, R. Kahn.
Ex-francs-tireurs garibaldiens.Paris, le 23 floréal an LXXIX [79]
Bureaux d’enrôlement : Caserne du Prince-Eugène, place du Château-d’Eau. Organisation démocratique. — Armement à tir rapide. — Équipement. — Solde de la Garde nationale. — Vivres de campagne.
Imprimerie Nationale. — Mai 1871
facsimilé : quatorze affiches de la Commune de Paris éditées par « Les Yeux ouverts »
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[ texte ]
- texte :
République française
N° 395 — Liberté - Égalité - Fraternité — N° 395
Commune de Paris
Le peuple de Paris aux soldats versaillais
Frères !
L’heure du grand combat des peuples contre leurs oppresseurs est arrivée !
N’abandonnez pas la cause des travailleurs !
Faites comme vos frères du 18 mars !
Unissez-vous au peuple, dont vous faites partie !
Laissez les aristocrates, les privilégiés, les bourreaux de l’humanité se défendre eux-mêmes, et le règne de la justice sera facile à établir.
Quittez vos rangs !
Entrez dans nos demeures.
Venez à nous, au milieu de nos familles. Vous serez accueillis fraternellement et avec joie.
Le peuple de Paris a confiance en votre patriotisme.Vive la République !
Vive la Commune !3 prairial an 79.
La commune de Paris
Imprimerie nationale — Mai 1871
facsimilé : quatorze affiches de la Commune de Paris éditées par « Les Yeux ouverts »
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[ texte ]
- texte :
République française
N° 42 — Liberté - Égalité - Fraternité — N° 42
Commune de Paris
La Commune de Paris décrète…
1° La conscription est abolie ;
2° Aucune force militaire, autre que la garde nationale, ne pourra être créée ou introduite dans Paris ;
3° Tous les citoyens font partie de la garde nationale.Hôtel-de-Ville, le 29 mars 1871
La commune de Paris
Imprimerie nationale — Mars 1871
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[ texte ]
- texte :
République française
N° 77 — Liberté - Égalité - Fraternité — N° 77
Commune de Paris
Paris, le 6 avril 1871
Citoyens,
La Commune de Paris vous convie à l’enterrement de nos frères assassinés par les ennemis de la République, dans les journées des 3, 4 et 5.Réunion à 2 heures, aujourd’hui jeudi, 6 avril 1871, à l’hôpital Beaujon.
L’inhumation aura lieu au Père-Lachaise.
Imprimerie nationale — Avril 1971
facsimilé : quatorze affiches de la Commune de Paris éditées par « Les Yeux ouverts »
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[ texte (chanson) ]
- texte :
Cinq centimes
Le Drapeau rouge
Droit - Conscience - Justice
Il y a un pseudo-drapeau rouge porté par de pseudo-républicains. Sinistres, sordides, l’œil faux, ils braillent férocement en agitant une guenille. Repris de justice, mouchards et organisateurs de crimes, ils sont payés par des misérables pour faire haïr la République et déshonorer son étendard.
Guérissons les plaies sociales, et le sévère Drapeau de la Révolution, secondé dans son œuvre sainte, s’effacera en paix, après avoir oublié et pardonné.
Un Être humain.
Air du Chant de départ
Vois cet humble drapeau, porté par ta victime…Meurtrier, sois épouvanté !Ne baisse pas les yeux, grand artisan du crime,Devant ce linge ensanglanté :Ce linge est sa rude chemiseQue ton égoïsme a rougi…Au bout d’une hampe il l’a mise…Et l’homme du peuple a rugi !Quand l’ère de sang sera close,Nous changerons notre drapeau,Et l’étendard de couleur roseGuidera le monde nouveau !Oui, ce drapeau rougi qui vous présage un gouffreOù doit s’abimer votre rang,Ne fut pas fabriqué par le peuple qui souffre…Il l’a ramassé dans son sang !Il le tient — car les temps sont proches —Le bras ferme, le front songeur,Au devant de vos cœurs de roches !Dressé comme un spectre vengeur…En voyant ce drapeau qui fut teint par vos œuvres,Exploiteurs, prêtres et bourgeois,L’effroi qui vous saisit dénonce vos manœuvres,Ô bas restaurateurs de rois !L’heure n’est plus aux noirs mensonges :Le simple les voit au soleil !Vos projets ne sont que des songes…N’entendez-vous pas le réveil ?L’impudeur en tout temps fut commère du vice ;Aussi, ne nous étonnons pasDe les voir aujourd’hui, sans aucun artifice,Mentir et descendre si bas !Ceux dont le sang rougit la terreSont appelés rouges par eux…Ceux qui souffrent d’un bas salaireSont appelés des partageux…Peuple, qu’es-tu ? le Droit ; peuple, qu’es-tu ? le Nombre,Et cependant on t’a dompté…Le marchand qui te tond, qui trafique dans l’ombre,A pâli quand il t’a compté…Ô peuple, à la France meurtrie,La République vient s’offrir,Conserve-la pour ta patrie,Que les rois n’ont su que meurtrir !Le drapeau de Sedan est recouvert de honte ;Et c’est celui de Mentana !Un mort de Montretout entre ses dents raconteQu’un crâne d’Aubin le tacha…Oh ! que de sang mêlé de fange !!!Pour marcher vers des temps meilleurs,Il faudra bien que l’on se rangeSous l’étendard des travailleurs.Soldats ! qu’un sang bien cher ne teigne pas nos armes !Frères, verrez-vous sans effroiVos pères massacrées et vos mères en larmes…Et le rire aux lèvres d’un roi !…Le fauteur de guerres civiles,Le mouchard, le fusil en main,Viendrait piller vos domiciles !Sous l’habit du Républicain…Citoyens et soldats, veillez avec prudence :Le monarchisme, qui s’éteint,Peut en se débattant, dans sa mort qui commence,Serrer la main qui nous étreint…Notre patrie est en souffrance ;Restez unis ! c’est être fort.N’oubliez pas que, pour la France,C’est la République… ou la mort !Quand l’ère de sang sera close,Nous changerons notre drapeau,Et l’étendard de couleur rose,Guidera le monde nouveau !19 ventôse, an 79 [mars 1871] Justin Bailly.
En vente chez les libraires et dans les kiosques.
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Paris. — Typ. A. Parent, rue Monsieur-le-Prince, 31facsimilé : quatorze affiches de la Commune de Paris éditées par « Les Yeux ouverts »
[Aux gardes nationaux du VIe arrondissement. Elle ne doit obéir qu’à des chefs choisis par elle et constamment révocables]
[Aux gardes nationaux du VIe arrondissement. Elle ne doit obéir qu’à des chefs choisis par elle et constamment révocables]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 41 × 29 cm.
sources :
[Commune de Paris, n° 170 : déclaration au peuple français... Nous en appelons à la France... Nous avons le devoir de lutter et de vaincre !]
[Commune de Paris, n° 170 : déclaration au peuple français... Nous en appelons à la France... Nous avons le devoir de lutter et de vaincre !]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 42 × 29 cm.
sources :
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[Commune de Paris, n° 176 : sur les justes demandes des ouvriers boulangers, La Commission exécutive arrête : ...]
[Commune de Paris, n° 176 : sur les justes demandes des ouvriers boulangers, La Commission exécutive arrête : ...]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 38 × 31 cm.
sources :
[Commune de Paris, n° 210 : Commission des services publics, attendu que les règlements sur la pêche…]
[Commune de Paris, n° 210 : Commission des services publics, attendu que les règlements sur la pêche…]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 39 × 29 cm.
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[Commune de Paris, n° 213 : la Commission exécutive, considérant que certaines administrations... Arrête : aucune administration ne pourra imposer des amendes...]
[Commune de Paris, n° 213 : la Commission exécutive, considérant que certaines administrations... Arrête : aucune administration ne pourra imposer des amendes...]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 45 × 28 cm.
sources :
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[Commune de Paris, n° 28 : la commune autorise le citoyen G. Courbet... à rétablir les Musées...]
[Commune de Paris, n° 28 : la commune autorise le citoyen G. Courbet... à rétablir les Musées...]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 38 × 29 cm.
sources :
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[Commune de Paris, n° 318 : appel aux prolétaires, bataillon des francs-tireurs de la révolution]
[Commune de Paris, n° 318 : appel aux prolétaires, bataillon des francs-tireurs de la révolution]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 39 × 29 cm.
sources :
![]() 1871 |
[Commune de paris, n° 395 : le peuple de Paris aux soldats de Versailles. Frères ! L’heure du grand combat des Peuples contre leurs oppresseurs...]
[Commune de paris, n° 395 : le peuple de Paris aux soldats de Versailles. Frères ! L’heure du grand combat des Peuples contre leurs oppresseurs...]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 40 × 30 cm.
sources :
![]() 1871 |
[Commune de Paris, n° 42 : la Commune de Paris décrète…]
[Commune de Paris, n° 42 : la Commune de Paris décrète…]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 22 × 31 cm.
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[Commune de Paris, n° 77 : citoyens, la Commune de Paris vous convie à l’enterrement de nos Frères assassinés]
[Commune de Paris, n° 77 : citoyens, la Commune de Paris vous convie à l’enterrement de nos Frères assassinés]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 29 × 34 cm.
sources :
[Le Drapeau rouge : droit, conscience, justice. Air du Chant du Départ]
[Le Drapeau rouge : droit, conscience, justice. Air du Chant du Départ]. — Paris : les Yeux ouverts, . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 40 × 29 cm.
sources :