Guerre sociale, La (ca1977)

 

 

Affichage par année

1 affiche :

 

    [Abolition du travail, abolition du travail ??!]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Abolition du travail, abolition du travail ??!]. — Paris : La (ca1977) Guerre sociale : des Prolétaires contre le travail, [ca ]. — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : vert , violet , papier rose ) ; 43 × 28 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)
    • Liste des thèmes  : travail, emploi
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Ravachol (1859-1892)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; contient un encadré avec une citation de la « Chanson du Guillotiné » (Si tu veux être heureux...) ]

    texte :

    Abolition du travail, abolition du travail ??!

    Le travail salarié devient la seule forme d’activité productive que le capital laisse aux hommes. Il faut des années de dressage pour qu’ils acceptent de perdre le tiers de leur temps en travaillant et de gâcher les deux autres tiers pour se remettre de leur travail.

    Les idéologues affirment que le travail est nécessaire parce qu’ils assimilent production de marchandises et richesse sociale. Être riche ne veut plus dire mener une vie passionnante mais être possesseur de quantités de biens. Voilà bien l’expression de l’imbécillité bourgeoise ! La société actuelle condamne le prolétaire à s’abrutir dans l’espoir que de là sortira la joie de vivre.

    Le temps perdu à travailler, les désirs non réalisés, sont échangés contre le salaire. Cette récompense qu’obtient le travailleur pour sa participation à la production de marchandises ne permet de se procurer que des marchandises. Elle ne donne droit qu’à ce qui s’achète, elle est incapable de rendre notre vie passionnante. Ce à quoi on renonce dans le travail ne nous est jamais rendu. La misère de la consommation répond à la misère du travail. Toute activité « libre » revêt un caractère inhumain : ainsi boire tourne à l’alcoolisme, se reposer c’est s’abrutir, et apprendre consommer l’idéologie ; tous les penchants physiques et intellectuels sont détournés en manies : le goût du jeu se transforme en hystérie de supporters ou en aliénation chevaline, la pêche et la chasse ne sont plus des ersatz d’activités aventureuses, le bricolage n’est que la reproduction du travail parcellisé.

    Si nous sommes obligés de travailler, la cause n’en est pas naturelle, elle est sociale. Travail et société de classe vont de pair. Le maître veut voir l’esclave produire parce que seul ce qui est produit est appropriable. Le plaisir que l’on trouve dans une activité ne peut être stocké, accumulé, traduit en argent par le capitaliste, alors il s’en fout. Lorsque nous travaillons, nous sommes entièrement soumis à une autonomie extérieure. Notre existence n’a plus de sens en elle-même ; sa raison d’être, c’est la production de marchandises.

    VI
    Si tu veux être heureux, nom de dieu ! (bis)
    Pends ton propriétaire,
    Coup’ les curés en deux,
    Nom de dieu !
    Fouts les églis’ par terre,
    Sang-dieu !
    Et l’bon dieu dans la merde,
    Nom de dieu !
    Et l’bon dieu dans la merde !
     
    Chant de guillotine de Ravachol
    Gouale à Montbrison le matin de son exécution

    En revendiquant l’abolition du travail salarié, nous ne faisons qu’exprimer un mouvement qui s’ébauche déjà pratiquement sous nos yeux, dans telle grève sauvage ou dans telle émeute, lorsque les OS américains désorganisent les chaînes et que les ouvriers polonais pillent les magasins d’État, lorsque l’effort est justifié par la raison, lorsque les salariés désobéissent aux momies qui les gouvernent. Alors le bavardage cède le pas à la parole, parce que les hommes recommencent à avoir des choses à se dire et des expériences à se communiquer…

    Ce mouvement n’est pas le fruit du hasard ou d’une étonnante coïncidence historique. C’est le développement même des forces productives, mettant le dépassement du travail ) l’ordre du jour, qui sape les valeurs traditionnelles et en premier lieu le goût du sacrifice et de l’effort aliéné. Les possibilités historiques, emprisonnées sous la forme marchande, préparent le terrain de la dernière révolution : elle résultera de la lutte internationale des prolétaires contre le salariat et ses défenseurs.

    texte tiré de La Guerre sociale n° 1

    des prolétaires contre le travail


    sources :

    Texte tiré de La Guerre sociale n° 1.