gauchisme

 

 

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8 affiches :

 

    [Déchaînons-nous ! À quoi servent les chaînes ? À bas l’encadrement militaire !]

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    [
    Déchaînons-nous ! À quoi servent les chaînes ? À bas l’encadrement militaire !]. — [S.l.] : ICO_ (Informations et correspondance ouvrières) : Mouvement du 31 février, (Ruche ouvrière, impr. la (Paris)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier jaune ) ; 80 × 60 cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)  ; FACL (Fonds d’archives communistes libertaires)
    • Liste des thèmes  : étudiants (et luttes étudiantes)  ; gauchisme  ; jeunes et jeunesse  ; militantisme  ; violence
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Déchaînons-nous !

    À en croire les communiqués de victoire des états-majors groupusculaires, la force du mouvement des lycéens a été d’être sage, tranquille et organisée.

    Nous prétendons au contraire que la force du mouvement révolutionnaire, c’est la révolte.

    Or, chaque fois que des gens se révoltent, c’est bien évidemment une provocation pour l’ordre établi. Provocantes pour la bourgeoisie, les actions de révolte deviennent provocantes pour les groupuscules.

    Au cours des semaines précédentes, nous avons assisté à un renforcement considérable de la militarisation du mouvement gauchiste.

    Ratonnade, par le service d’ordre de la Ligue Communiste, de ceux qui pillaient des magasins, de ceux qui s’élevaient contre la présence de chaînes autour des sit-in et des manifestations.

    Tentative de cassage de gueule par des services d’ordre maoïstes de certains camarades qui posaient des questions sur l’utilité du service d’ordre lors de la fête populaire (sic) à la Mutualité.

    Pour se débarrasser de certains camarades, on les désigne comme flic.

    Quand des groupuscules se désintègrent (ex. GP), scissionnent (Ligue), etc., ils résolvent leurs problèmes par le spectacle de leur service d’ordre. C’est lui qui leur permet de s’intégrer à des mouvements qu’ils n’ont pas créés : une 1re ligne casquée et le tout est joué !

    À quoi servent les chaînes ?

    À résister aux assauts des flics ?
    Soyons sérieux

    À éviter les provocations policières ?
    N’importe quel indic peut pénétrer comme il le veut dans une manifestation malgré les chaînes.

    Le seule fonction est la répression contre les manifestants eux-mêmes, contre les inorganisés. Elles ne servent qu’à faire s’extasier la presse devant le calme, la capacité d’organisation, le « responsabilité » des gauchistes…

    Or nous ne sommes ni « responsables », ni calmes, mais agressifs et de plus en plus déchaînés.

    Le service d’ordre ?
    — image de marque des groupuscules,
    — source d’emploi pour les militants qui pourraient se débaucher,
    — cherche à isoler ceux qui les contestent pour faire rentrer dans le rang les inorganisés.

    Les groupes léninistes doivent donner à leur base l’impression de leur utilité et de leur mission : c’est la fonction des chaînes et des S.O.

    Pour ces groupuscules, qu’est-ce qu’un militant ?
    — ce n’est pas un inorganisé,
    — ce n’est pas un ou une homosexuel,
    — ce n’est pas une nana du MLF,
    — ce n’est pas un anarcho-éthylique,
    — ce n’est pas un asocial,
    non, c’est un mâle viril qui sait se battre et exprimer les intérêts historiques du Prolétariat.

    Merde… !

    Faire la révolution ce n’est pas préparer une guerre de tranchée ligne contre ligne, ce n’est pas s’organiser comme les flics ou la bourgeoisie, ce n’est pas préparer la prise du pouvoir par quelques états-majors.

    À bas l’encadrement militaire !

    Assez de servir de marchepied aux états-majors qui veulent se faire reconnaitre par la bourgeoisie !

    Les enchaîneurs d’aujourd’hui sont les négociateurs de demain et les fusilleurs d’après-demain.

    Mouvement du 31 février

    La Ruche ouvrière - Paris


    sources :
     


    [Bail à céder pour cause de transfert urbi et orbi]

    notice :
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    [
    Bail à céder pour cause de transfert urbi et orbi]. — Paris : [s.n.], (EP [Éditions Polyglottes]). — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 67 × 40 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  : CIRA (Lausanne)  ; FACL (Fonds d’archives communistes libertaires)
    • Liste des thèmes  : gauchisme  ; marxisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte (très long) ]

    texte :

    Bail à céder

    pour cause de transfert urbi et orbi

    La librairie i( La Vieille Taupe » a ouvert ses portes en septembre 1965.

    À cette époque, l’influence d’Internationale Situationniste ne dépassait pas un cercle très restreint, W. Reich était pratiquement inconnu. Les bouillons de la revue Socialisme ou Barbarie dormaient dans les caves de militants fatigués. Nous-mêmes connaissions à peine Programme Communiste.

    Les noms de Pannekoek, Gorter, Bordiga, Kollontaï n’évoquaient rien. Rosa Luxembourg parfois citée, était ignorée, Otto Ruhle ou Mattick inconnus.

    Les textes les plus fondamentaux comme les plus élémentaires du mouvement communiste étaient introuvables.

    Les Éditions Sociales avaient publié plusieurs éditions des œuvres de Thorez-Fréville, mais on n’y trouvait plus le Capital complet. Les Éditions Costes restaient, et de très loin, la source la plus complète pour l’œuvre de Marx, elles n’étaient plus diffusées. Les Cahiers Spartacus n’existaient plus. Les quelques textes importants qui y avaient été publiés pourrissaient avec les autres dans la cave d’une mairie. La librairie La Joie de Lire, la meilleure librairie du prêt-à-porter révolutionnaire, qui boycottait naguère encore quelques œuvres de Trotksy disponibles à l’époque, persistait à refuser Socialisme ou Barbarie.

    Mais, symptôme encourageant, le rythme de production des nouveaux gadgets politiques et idéologiques s’accélérait dangereusement, témoignant de leur obsolescence rapide. Il fallut assister en 1965- 1966 à l’hilarante découverte de Marx par Althuser et les normaliens supérieurs. Bientôt on ne compta plus les peuples qui furent invités à aller se faire massacrer pour donner à leurs souteneurs professionnels l’occasion d’approuver leur juste lutte. Mao et Guevara se disputaient la première place au hit-parade.

    La Vieille Taupe joua directement et indirectement un rôle considérable dans l’exhumation et la diffusion des textes refoulés du mouvement prolétarien.Très vite elle devint un centre international de rencontres et de contacts théoriques, jouant de ce seul fait un rôle dissolvant des idées reçues, particulièrement craint des manipulateurs sectaires de tout acabit, ce qui lui valu le boycot successif de la totalité des rackets politiques gauchistes, outre les tentatives de récupération et les offres d’achat de quelques-uns.

    Un an après sa création, La Vieille Taupe vendait, du fond Costes. autant que toutes les autres librairies réunies. Elle était le meilleur client des Éditions Sociales pour les Marx, et des éditions de Minuit pour les bons titres de la collection « Argument ». Avant 1968. elle avait fait connaître et diffusé des milliers d’exemplaires de textes fondamentaux par ailleurs introuvables, sans compter ceux qui devinrent soudain accessibles ailleurs parce que leur exhumation en avait révélé l’existence et créé la demande.

    Les émeutes et les grèves de mai-juin 1968, ont signifié avec éclat la réapparition officielle, à l’échelle de la société, du mouvement communiste comme force pratique qui tend à prendre conscience d’elle-même.

    Après, plus rien ne saurait être comme avant. Accessoirement, le mouvement réel qui transforme les conditions d’existence avait totalement transformé les conditions d’existence de la librairie.

    Les conséquences n’apparurent pas d’abord, sinon par l’augmentation considérable du chiffre d’affaires qui permettait pour la première fois d’espérer un équilibre financier sans avoir à se livrer à des activités lucratives annexes dans le commerce des vieux livres.

    Il devenait même possible de faire fortune (nous n’avons rien contre). Il suffisait de devenir le drugstore du gauchisme et d’ouvrir largement la librairie à l’abjecte littérature de Mai et aux diverses variétés de modernismes.

    Nous n’eûmes pas à prendre de décision. La multiplicité des tâches nées des rencontres passionnantes de Mai ne nous laissait guère le temps de songer à la librairie. Nous la laissâmes à vau-l’eau, sauf en ce qui concerne la diffusion de quelques textes de travail du mouvement prolétarien. Pour gagner (mal) notre (sur-)vie, le commerce des vieux livres était plus rapide et plus expédient.

    Les conséquences pratiques de Mai 68 au niveau de la librairie ne nous apparurent que progressivement, et d’abord parce qu’il fallait quelques délais pour que les conséquences sociales de Mai 1968 se manifestent au niveau de l’idéologie et que celle-ci se matérialise au niveau de l’édition et de la librairie.

    À partir de 1970, ce fut clair.

    La théorie révolutionnaire devenait un article de consommation courante. Tous les bons éditeurs éditaient ou rééditaient, parallèlement à la merde moderniste, des textes fondamentaux du mouvement prolétarien. Après Gallimard, les Éditions de Minuit, Le Seuil, Calman-Lévy, Grasset, et cætera, même les éditions François Maspéro commençaient à éditer des textes non dépourvus d’intérêt de notre point de vue.

    Dès l’instant où une demande solvable existe, la diffusion de n’importe quoi peut être assumée par le Capital.

    Des textes, que nous-mêmes aurions eu d’extrêmes difficultés à trouver en 1965 existent maintenant en livres de poche (nous n’y sommes souvent pas pour rien), le processus ne peut que s’accélérer.

    En ce qui concerne la dizaine de textes dont La Vieille Taupe a effectivement la quasi-exclusivité, il n’y en a aucun, compte tenu de ceux qui sont socialement disponibles, qui soit indispensable. De plus, quiconque vit dans la condition sociale de connaître l’existence de La Vieille Taupe peut avec un minimum (l’effort et un délai supplémentaire d’une semaine, se procurer n’importe quel texte.

    La confusion n’a pas diminué pour autant. Une bonne spécialisation sur tel ou tel aspect du mouvement révolutionnaire constitue un puissant atout dans la collation des grades universitaires. La logique de la concurrence entre les diverses chapelles de Pensée. qui conditionne la promotion et l’attribution des crédits, le prix de vente du nom sur le marché culturel, oblige à la recherche permanente de la nouveauté et de la différence. Ce milieu falsifie autant qu’il dévoile et ne dévoile qu’en falsifiant, mais nous tenons pour assuré qu’à bref délai, la quasi totalité des textes et des idées qu’il nous a fallu des années d’effort pour découvrir seront du domaine public.

    D’autre part le mouvement communiste existe main tenant socialement.

    Tous les éléments de la théorie révolutionnaire existent sur le marché, PAS LEUR MODE D’EMPLOI.

    Ce n’est pas du ressort d’une librairie.

    IL NE PEUT EXISTER DE THÉORIE RÉVOLUTIONNAIRE SÉPARÉE DE L’ÉTABLISSEMENT DE LIENS PRATIQUES POUR AGIR. ET CETTE ACTION NE PEUT PLUS ÊTRE PRINCIPALEMENT L’AFFIRMATION ET LA DIFFUSION DE LA THÉORIE RÉVOLUTIONNAIRE.

    Courant 1972, après que le laxisme total dans la gestion de la librairie par suite de l’absence de motivation eut fait retomber nos revenus à un niveau que nous n’avions plus de raisons de tolérer, et après avoir abandonné l’idée de faire du local un drugstore gauchiste en changeant le nom, François Martin, ,Jean Barrot et Pierre Guillaume décidèrent d’en faire une excellente librairie en élargissant le fond à la totalité des livres honorables, en l’ouvrant à toutes les préoccupations et aux textes en langues étrangères. Nous prévoyions d’assurer son succès par l’ouverture d’une salle consacrée à l’exposition de documents particulièrement importants.

    Les plans furent dressés, les listes de livres établies, l’argent trouvé.

    François Martin décida soudainement que la vie à Paris ne lui était plus supportable.

    Jean Barrot, après quinze jours de travail efficace constata que cette activité ne lui convenait pas.

    Pierre Guillaume fut pris d’accès de paresse absolue peu conforme à sa nature.

    Il fallu se rendre à l’évidence, nous n’étions pas destinés à faire de La Vieille Taupe une... librairie.

    Aujourd’hui, le mouvement communiste se manifeste partout. Les signes abondent qui permettent de penser que Mai 68 apparaîtra un jour comme une timide ébauche de ce qui se prépare.

    La Vieille Taupe n’est plus utile à notre vieil ami, notre vieille taupe qui sait si bien travailler sous terre pour apparaître brusquement : la Révolution.

    motu proprio…
    Parais, le 15 décembre 1972

    À paraitre, fin mars 1973 aux éditions Champ Libre, vraisemblablement.
    La Vieille Taupe
    Librairie ?
    1, rue des Fossés-[saint]-Jacques, Paris-5
    R.C. 65 A 10565
    par Pierre Guillaume

    La Vieille Taupe n’a pas été qu’une librairie. Très vite elle a servi de pôle de regroupement et de base matérielle pour une activité théorique et pratique…

    Imprimerie — « Éditions Polyglottes », 232, rue de Charenton, Paris (12e)


    sources :

    Texte de pseudo autocritique (15 décembre 1972) de la librairie la Vieille Taupe (1965-1972), dont le gérant Pierre Guillaume est passé de l’ultra-gauche au négationnisme. Faussement signé La Vieille Taupe.



    [1er Mai 1977 : une idée paralyse pendant 25 minutes 500 bureaucrates et 1000.000 connards]

    notice :
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    [
    1er Mai 1977 : une idée paralyse pendant 25 minutes 500 bureaucrates et 1000.000 connards]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 46 × 32 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : gauchisme  ; Premier Mai
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : meetings et manifestations
    notes :
    descriptif :


    texte

    photo (manifestation di Premier Mai à paris, avec banderole « Fête de l’aliénation » en surplomb de le rue)

    texte :

    Paris 16 h 05

    1er Mai 1977. Une idée paralyse pendant 25 minutes 500 bureaucrates et 1000.000 connards.

    La police syndicale est une fois de plus mise en échec par la vérité. Alors que le sinistre convoi s’acheminait comme chaque année depuis 40 ans vers son morne destin et que les cappo maffiosi se trouvaient à la hauteur de l’hôtel Sully, rue saint Antoine, une bannière de 15 mètres, grâce à un ingénieux mécanisme, se déployait instantanément et majestueusement à 12 mètres au-dessus des têtes des racketteurs syndicaux et de leur clientèle. Elle claque fièrement au vent et frappe de stupeur les trognes avinées des gros bras du service d’ordre. Elle assène simplement, en lettres de 1 mètre de haut, parfaitement visibles et parfaitement lisibles par les 10 000 personnes massées de la place St Paul à la place de la Bastille, la vérité de ce rassemblement sous-humain FETE DE L’ALIENATION

    Là où l’ennemi se croyait, sans doute, redevenu invincible nous avons trouvé le point dérisoirement faible les gros bras cégétistes se sont avérés totalement impuissants devant la toute puissance de l’idée. Une idée triomphe impunément avec sobriété et élégance (pour 800 francs alcools compris). Elle immobilise pendant 25 minutes (1) le ridicule cortège et engendre un fantastique flottement donnant ainsi à l’ennemi un avant-goût de sa prochaine déroute. Succédant aux braillements dérisoires des programmeurs communs glapissant leurs slogans habituels, un stupéfiant silence de 1 000 mètres de long s’abat sur la cohorte grotesque. Les majorettes s’immobilisent une cuisse en l’air, désemparées. Mais surtout, grâce au savant mécanisme (2) de mise en place qui ne demandait l’intervention que d’une seule personne, nous avons pû savourer, mêlés au public et aux charognes elles-mêmes, la déconfiture stupéfaite, blême et rageuse de nos victimes. Certains d’entre nous avaient même poussé le souci de l’anonymat jusqu’à arborer d’infamants badges CGT.

    Nous avons donc pu constater et apprécier un franc mouvement de sympathie, d’approbation et de gai bavardage parmi le public situé sur le trottoir et que ne parvint pas à étouffer la salope syndicale. Une bonne cinquantaine de photographes amateurs munis de splendides appareils japonais ont mitraillé pendant tout ce temps l’infamie qui surplombait tout ce désordre.

    Nous avons bien ri. C’est peu dire. Nous seuls savions pourquoi nous étions là. Nous n’avons subi aucune perte, pas une seule égratignure, et toutes les photos sont réussies. Merci. Bureaucrates vous l’avez eu dans le cul et vous l’aurez encore. SOWETO. LISBONNE. DAKAR. ROME. PARIS… à la prochaine !


    (1) Nous avons donc immobilisé la merde syndicale 25 fois plus longtemps que la première vanne de secours de la plateforme Ecofisk n’immobilisa la merde noire.

    (2) Ce n’était pourtant pas encore le savoir absolu si, en plus de la solide chaine cadenassée qui terminait le cable et qui a donné bien du fil à retordre à l’acrobate syndiqué, nous avions mis du savon noir sur le lampadaire, la bannière aurait tenu 30 minutes de plus et en sus des troupes régulières de la bureaucratie, c’est toute la racaille gauchiste et des petits syndicats de la vie quotidienne qui serait passée sous notre joug.


    sources :
     


    [Front libertaire des luttes de classes : inculpé ! pour apologie de…]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Front libertaire des luttes de classes : inculpé ! pour apologie de…]. — Paris : Front libertaire des luttes de classes, (Édit 71 (Paris)). — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : noir , vert , papier blanc ) ; 64 × 46 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : autonomie  ; gauchisme  ; justice  ; presse  ; procès  ; terrorisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Italie
    • Noms cités (± liste positive)  : Overney, Pierre (1948-1972)
    • Presse citée  : Front libertaire des luttes de classes (1970-1979)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    2 photos (dont une de la Guerre d’Espagne : « S’organiser contre la violence d’État : Espagne 36 »)

    texte :

    Front libertaire des luttes de classes

    édité par l’Organisation Communiste Libertaire

    texte de mise au point des NAPAP

    Qui sommes-nous ?

    Nous n’avons plus den à voir avec l’étiquette « maoïste » que la presse nous a collée si commodément. S’il est vrai que d’anciens maos appartiennent aux NAPAP, ce n’est pas seulement à partir du bilan de la liquidation de la « Gauche Prolétarienne » ou de « Vive la Révolution » que nous nous sommes formés.

    De même que les éléments stratégiques de notre pratique ne s’appuient pas sur la théorie de la lutte armée comme une fin en soi.

    Notre pratique part du bilan du « gauchisme » en général depuis 68, et sur une lecture précise des luttes révolutionnaires à travers l’Europe capitaliste.

    Le « gauchisme » depuis 68, c’est avant tout un constat d’échec flagrant au niveau stratégique, c’est-à-dire face à l’objectif numéro 1 qui motive son existence : bousiller cette société pourrie et contribuer à en construire une autre.

    Pourtant, cet échec ne s’étend pas à toute l’Europe. Quand on compare les situations révolutionnaires de la France et de l’Italie sur la même période (et cela malgré des différences évidentes de contexte), on remarque que :
    — d’un côté les gauchistes français se sont noyés dans d’innombrables querelles idéologiques stériles.
    — de l’autre côté des Alpes, par contre, s’est développée au sein d’une certaine extrême-gauche, une expérience militante riche d’enseignements stratégiques.

    Pour la première fois au sein du « gauchisme européen », le besoin d’une véritable stratégie anti-capitaliste l’emportait sur le radotage idéologique classique.

    Ainsi, la « stratégie du P.38 » se comprend mieux dans sa finalité par la double défaite historique du PCI (à travers les grèves sauvages anti-compromis historique d’automne 76 et le saccage du Seguy italien, Lama, de l’Université de Rome par les étudiants), que par le raccourci simplet : durs/pas durs, violents/ non violents.

    Cette référence à l’Italie n’est pas pour nous le second piège à cons du « pays grand-Timonier », comme la Chine en joua le rôle ici entre 66 et 72. Ce qui nous frappe et nous intéresse dans l’exemple italien, ce sont les victoires réelles de forces populaires révolutionnaires dans leur façon de penser, d’agir, mais aussi de vivre en 1977.

    Loin de tomber dans les souricières de boutique ou baba-cool, ces forces populaires ont mis sur pied en quinze ans une dynamique dont la direction incombe aux gens eux-mêmes (et non plus à des bureaucrates de partis ou de groupuscules).

    En France, le règne des groupuscules, de 1966 à 1977, a contribué à mettre en pièces tout apport et anti-soupe PS/PCF des luttes de masse. La liste serait longue à faire des espoirs déçus par les conneries répétées des gauchistes idéologiques français : la liquidation des foyers autonomes d’usines, des groupes locaux de Secours Rouge, du mouvement des immigrés qui lança la grève nationale de septembre 73, des nombreuses expériences depuis 1968 au sein de la jeunesse, des activités offensives des paysans-travailleurs réduites souvent à néant par des querelles de chapelles, etc., toute cette liquidation laborieuse est à mettre au lourd passif du gauchisme.

    En dehors des restes du gauchisme culturel encore « à la mode », l’extrême-gauche traditionnelle n’a rien d’autre à proposer de « vivant » qu’un soutien critique pour 1978 à la gauche unie. Quant aux frustrés du Grand Soir, on leur glisse naïvement un « On verra après, peut-être qu’on débordera », entamant encore plus le potentiel (déjà rare) de confiance populaire les soutenant.

    Mais il serait absurde de résumer la lutte révolutionnaire, en France, aux bruits de chiottes des groupuscules gauchistes.

    En effet, il existe aujourd’hui des noyaux d’usines qui ont commencé à réfléchir à ce qui les attend face aux chemins sinueux et aventuristes proposés par les saints patrons de l’avenir « du peuple de France » (sociaux-démocrates du PS, euro-communistes du PCF).

    La lutte des SONACOTRA, malgré l’isolement volontaire dans lequel les contiennent les réformistes de gauche et d’extrême-gauche, a montré que la nouvelle classe ouvrière immigrée peut s’exprimer en toute autonomie. Et de plus qu’elle ne se limite plus seulement à des luttes minoritaires de secteur. Il en est de même pour les Lip ou les paysans du Larzac ou les viticulteurs qui passent progressivement de la révolte à une réflexion constructive et originale sur la lutte à mener contre le capitalisme dans tous ses aspects.

    Il est évident que cette force populaire est encore très faible. Elle a du mal à panser les coups pris dans la gueule depuis 1871 de la part des trahisons réformistes très variées et des déboires du gauchisme.

    Mais c’est avant tout à partir de sa réalité que nous, NAPAP, nous avons décidé d’exister et de nous battre.

    Que signifie notre forme d’organisation pour lutter ?

    Il est clair que nous ne sommes ni le parti combattant de quoi que ce soit, encore moins une nouvelle « Bande à Baader ».

    Nous avons tiré le bilan de pratiques politico-militaires étrangères qui mènent des combattants « spécialistes » à une lutte solitaire et suicidaire face à l’appareil d’État moderne.

    Notre pratique s’inscrit dans l’édification de l’autonomie ouvrière organisée au sein du mouvement populaire. Notre but n’est pas d’appeler à la formation de 1, 10, 100 NAPAP régis par une direction centrale, style état-major de la violence populaire potentielle. Nous abordons une autre étape qui consiste à nous fondre dans la dynamique du mouvement et non pas à chercher à en prendre la tête d’une façon officielle ou magouillarde.

    Cela pour réaffirmer notre volonté de ne plus être des délégués de l’action violente, qu’elle soit applaudie ou sifflée.

    Pourquoi en priorité l’autonomie ouvrière ?

    Parce qu’en dépit des bavardages philosophiques de salon marginal, la lutte des classes et Ia dynamique des couches révoltée du prolétariat restent la clé stratégique majeure pour foutre en l’air ce système social. Il est évident que le patronat l’a compris. Il suffit de lire les comptes rendus patronaux et gouvernementaux de la CEE pour découvrir que la convention européenne sur le terrorisme vise les degrés croissants de violence populaire et leur maturité politique.

    Mais le terrorisme d’État ne se manifeste pas seulement au cœur des usines. Toutes les formes de vie, de comportement sont touchées par les lourdeurs répressives de la société carnivore.

    Au niveau de l’habitat, on ne compte plus les expulsions arbitraires, les opérations quasi-criminelles des promoteurs qui saccagent les vieux quartiers pour y couler leur fleuve de béton macabre. Pour-tant, depuis l’expérience avortée de 1971 et des comités de mal-logés, des groupes de squatters tentent de vivre dans des îlots occupés. Mais les flics ne leur laissent guère le temps d’en profiter. Et changer de plus en plus souvent d’endroits rend la vie dingue aux dits squatters. La solution pour eux est-elle alors de se réfugier dans la drogue dure ou dans le pacifisme désespéré ? Le coktail Molotov reste parfois un argument plus convaincant que la résignation refoulée.

    Pour ceux qui ont un logis, la situation n’est guère plus réjouissante : immeubles souvent insalubres et loyers en hausse constante. Face à cet état de fait, la désobéissance civile est une pratique timide et mal connue en France. Auto-réduire son loyer, ses factures de gaz, d’électricité, s’attaquer aux prix hiérarchisés des transports, des cinémas, des théâtres, demeure la seule riposte possible et vivable. devant le pouvoir de l’argent.

    Il est grand temps d’imposer sa manière de vivre autrement qu’en ayant pour seul recours le choix d’un bon avocat. Pour les jeunes fauchés, étudiants sans boulot, prolos anti-syndicat-ronron, immigrés en ghetto racial, jeunes braqueurs ou casseurs, il n’y aura jamais de « bon avocat », mais toujours de sales flics pour leur balancer une grenade à tir tendu, ou une 357 magnum à la sortie d’une banque.

    Le mal s’étend maintenant à la nature elle-même, l’énergie nucléaire soutenue par la droite et la gauche réformiste (PS/PCF) est le dernier gadget des apprentis-sorciers de la recherche capitaliste. La lutte contre l’implantation des centrales nucléaires ne s’arrêtera pas grâce à un rassemblement non-violent, si chouette soit-il, ou un recours au Conseil d’État.

    Il est donc vital que le débat sur les ripostes efficaces à apporter contre le terrorisme d’État s’éten-de aussi bien dans l’usine qu’en dehors, y compris en nous-mêmes, car il serait aberrant de lutter, même les armes à la main, sans combattre les germes que l’idéologie dominante nous a collés dans la tête (passivité forcée des « femmes soumises », phallocratie, racisme…).

    Pourquoi la lutte armée ? Pourquoi. Tramoni ?

    L’affaire Tramoni a dévoilé le clivage créé par la mort de Pierre Overney. Dans l’histoire du mouve-ment révolutionnaire en France, on connaissait jusqu’à maintenant, le vieux fossé réformistes/« révolutionnaires ».

    Il faudrait maintenant être plus précis sur les subdivisions. Une nouvelle catégorie de penseurs est née : celle des dandies de la « révolution humainement possible » (cf. déclaration de Geismar, Victor, Le Dantec). Il est certain que, planqué derrière un bureau universitaire ou une maison d’édition, on ne craint pas trop les aléas de la restructuration industrielle, ni les coups de flingue ou de tournevis de la CFT. Il est étonnant que ces « anciens » ne s’en souviennent plus.

    Ce courant de parleurs à vide se cache derrière un discours réquisitoire très juste sur l’histoire du socialisme/Bunker aux vingt millions de morts (ses propres victimes) et sur les absurdités des militantisme gauchiste. D’où son impact passager depuis 1972. Mais lorsqu’on aborde les recettes proposées, on se rend compte de leur aspect fantomatique classable dans la rubrique « Soldes » sous le titre « Humanisme au rabais ».

    Nous avons abattu Tramoni, non pas comme des vengeurs, mais parce qu’il était le symbole du terrorisme patronal impuni. Parce que baisser les bras devant ce symbole équivaut à en créer d’autres, mais victimes ceux-là, du nom d’Overney ou de Maître. Pour combattre ce style de « paix sociale ». répondre au terrorisme d’État par des moyens aussi convaincants que les siens. L’utilisation du fusil ou du « P.38 » n’est pas un mythe pour Français en mal d’Italie ou d’Amérique du Sud. Elle demeure la seule argumentation de résistance et d’attaque que les multinationales et les patrons ne pourront jamais récupérer dans leurs bureaux d’études.
    — l’exécution du flic privé A. Tramoni ;
    — la tentative de destruction du stock de véhicules anti-grève bouchon de de Renault-Flins.
    — le plasticage du siège de la CFT.
    — les coups de feu tirés sur le siège administratif de Citroën.
    — l’attentat contre l’un des bureaux d’embauche de Simca-Chrysler.
    Toutes ces actions s’inscrivent dans un même schéma.

    1. Nier les thèses légalistes et soi-disant démocratiques des syndicats et de l’Union de la gauche, comme quoi ces gens une fois au pouvoir, tout s’arrangera pour le mieux avec les patrons et leurs nervis. Mais les patrons seront toujours là, même si l’usine passe sous le contrôle de l’État.

    2. Nier qu’une pétition pour exiger la dissolution d’une milice patronale comme la CFT ait quelque utilité sinon endormir la colère populaire. Idem pour le recours à la justice bourgeoise comme garant neutre des libertés.

    À ce propos, l’affaire du viol d’Issy-les-Moulineaux en 1972 par un commando CFT dans l’enceinte de l’usine Citroen-Balard est révélatrice de l’impuissance du légalisme. Depuis cinq ans d’instruction, aucun procès n’a eu lieu, malgré l’identification des coupables et la perquisition du juge au local CFT de l’usine à Balard, dans laquelle on retrouva trente barres de fer […]

    Sans récuser le caractère positif des juges progressistes, il est évident que si leur travail n’est pas relayé par des actions Illégales, il ne sert à rien […].

    C’est pourquoi nous avons décidé de sortir de la légalité bourgeoise ou réformiste et de pratiquer le lutte armée afin d’instaurer un autre type de vie et de rapporte humains entre les gens. De ce fait, les NAPAP n’auront pas d’attitude « critique » face aux irresponsables du Programme commun s’ils dirigeaient le gouvernement en 1978. Leur voie légaliste, et au contenu politique plus que douteux les amènera dans le même cul de sac que leurs collègues italiens du PCI : soit faire payer la crise aux plus pauvres et appliquer ainsi la même politique que Giscard-Chirac, soit tenter l’aventure démocratique socialiste à la chilienne ou à la portugaise sous le regard amusé de Carter, Chirac et autres Bigeard. Dans le second cas, ce sera toujours les mêmes qui paierons l’addition. Du fait que, fondamentalement, le Programme commun ne change rien à l’exploitation de l’homme par l’homme ou de la femme par l’homme, les NAPAP combattront les gérants futurs d’un capitalisme d’État avec les mêmes armes que celles que nous utilisons contre le capitalisme libéral de Giscard.

    Noyaux Armés pour l’Autonomie Populaire

    Inculpé !

    pour apologie de crimes, de meurtres, et d’incendies…

    Imprimerie Edit 71, 9, rue Auguste Métivier - 75020 Paris


    sources :

    Sur les NAPAP :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Noyaux_arm%C3%A9s_pour_l%27autonomie_populaire



    [Plus de travail ! Plus de salaire ! : la guerre sociale]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Plus de travail ! Plus de salaire ! : la guerre sociale]. — Paris : La (1977-1985) Guerre sociale, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : bleu , papier blanc ) ; 62 × 46 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : gauchisme  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    grande photo (civils en arme : libération de Paris, 1944)

    2 petites photos (nus enlacés [Amérindiens ?] ; scène de film muet : femme cousant le fond de pantalon d’un enfant)

    texte :

    Plus de travail !

    Plus de salaire !

    La guerre sociale.

    Le nº 1 vient de paraître :

    Comment les primitifs ont pu connaître l’abondance en ignorant le travail.

    Comment l’automation développe les bases matérielles de la suppression du prolétariat.

    Comment le refus du travail salarié et des loisirs imposés annonce déjà une autre activité.

    Comment le communisme abolit la loi de la valeur et permet l’extension de toutes les passions humaines.

    Copédith


    sources :