Paris

 

 
 

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    [Blasphegme numéro 2]

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    Blasphegme numéro 2]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
    • Vie des mouvements  : journal mural
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    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Novembre 2016

    Blasphegme 2

    Bulletin mural anarchiste de Paris et de sa région

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    La guerre entre pauvres
    Cet été un homme est mort, des suites à une agression dont il a été la cible pour des raisons racistes. On pourrait s’étonner de ne pas avoir entendu les professionnels de la cause antiraciste s’exprimer à ce sujet, et laisser le devant de la scène à l’État et ses représentants. Et si l’insupportable « vérité et justice » habituel n’a pas été réclamé ça n’est pas pour une bonne raison. D’un côté, les professionnels de l’antiracisme ont ignoré cette histoire, de l’autre, les associations de la dite « communauté chinoise » en ont profité pour étaler leur discours communautariste, tandis que l’État a voulu jouer sa carte antiraciste, allant jusqu’à inaugurer il y a quelques semaines une plaque en hommage à ce monsieur.

    Pour ceux qui ont toujours pris le parti de s’opposer au racisme sans pour autant en faire une profession, reconnaissant que les diverses vagues d’immigration (mais pas que) ont toutes subi le racisme latent d’une bonne partie de la population (immigrée ou non), cela semble ironique que l’idéologie « antiraciste » (et nous ne parlons pas de l’État, qui pendant ce temps expulse des migrants à Paris et Calais) ne prenne en considération que certaines expressions du racisme, en mettant de côté les autres. Comme s’il y avait des morts et des agressions plus graves que d’autres, des racismes et des discriminations plus graves que d’autres.

    D’un autre côté on se souvient de la manifestation pour la « sécurité » du 20 juin 2010 à Belleville, (dans une volonté d’afficher le raz-le-bol de la dite « communauté chinoise » d’être la cible privilégiée d’agressions et de vols), qui se transforma en émeute raciste. Les manifestants réclamaient plus de « sécurité », plus de moyens policiers pour les protéger, et finirent par lyncher des gamins identifiés, à leur tenue vestimentaire et la couleur de leur peau, comme des « voleurs ». Tout simplement une émeute raciste et réactionnaire, tout ce qu’il y a de plus dégueulasse.

    Face à de telles demandes de « sécurité » on ne peut que répéter qu’il y a déjà bien trop de flics et de caméras dans les rues (et qu’il y en ait tout court est déjà trop), et ceux qui réclament que la/les cages qui nous enferment soient plus resserrées vont exactement dans le sens de l’État. De même, les « maraudes nocturnes » proposées à Aubervilliers, composées de « citoyens » nous font penser à des milices de « bon citoyens », comme ces « voisins vigilants » qui veulent faire régner la paix sociale et suppléer les caméras et flics déjà présents en nombre. Bientôt ils réclameront de pouvoir porter des flingues pour défendre « leur quartier », et tirer sur toute personne qui pour eux a la gueule d’un agresseur, tandis que d’autres cherchent des « riches » à détrousser, en se basant aussi sur le critère de leur apparence physique. Rien de tel pour pousser vers une guerre civile, les différentes communautés s’entre-tuant, tandis que l’État se réjouit de cette guerre de tous contre tous, qui remplace la guerre sociale.

    Le problème ce n’est pas la « sécurité ». Le problème c’est de voir la société à travers des communautés, qui seraient des groupes homogènes, sans prendre en compte les différences sociales, sans prendre en compte ceux qui ont des papiers ou non, ceux qui sont exploiteurs et ceux qui sont exploités ; c’est de penser qu’il est normal que l’humanité se divise en « races », nations, religions, couleurs de peau, origines géographiques. Le problème c’est de voir les gens qui viennent de Chine (ou de n’importe où) comme « les autres », et de les traiter différemment pour cette raison, de s’en prendre à eux pour cette raison.

    Le problème c’est la guerre entre pauvres ; de voler son voisin qui galère, qui se fait lui aussi exploiter, plutôt que d’aller à quelques kilomètres voler ceux qui s’enrichissent sur le dos des exploités, qu’ils soient chinois, maghrébins, français, portugais, congolais …

    Nous ne voulons pas choisir entre les replis communautaires (et leurs semblants de guerre civile), et une « sécurité » gérée par l’État. Nous voulons nous épanouir en tant qu’individus, dans un monde sans flics et sans communautés.

    NI racisme, ni sécuritarisme !

    Au cannibalisme social répondons par l’attaque

    Contre ceux responsables de notre misère !


    Le bip bip quotidien

    Bip, lorsqu’on prend le métro avec son passe navigo. Bip, lorsqu’on accède à son lieu de travail. Bip, lorsqu’on va manger au resto U ou à la cantine de son collège/lycée (parfois au lieu d’une carte on passe avec ses empreintes palmaires). Bip, lorsqu’on va à la bibliothèque. Bip, lorsqu’on rentre dans son immeuble.

    Quand on ne bipe pas on pianote, sur l’écran tactile de son smartphone, de sa tablette, ou le clavier de son ordinateur. Pas une seconde de notre journée ne se passe sans interaction avec ces technologies, qui se substituent aux interactions en face à face avec des gens, remplacés par des contacts virtuels de réseaux sociaux, qui nous laissent dans la froideur de notre solitude, bien réelle, elle.

    On a presque oublié que lorsqu’on veut parler à quelqu’un on peut aller chez lui et frapper à sa porte. On a presque oublié ce que c’est de communiquer en face à face, avec des émotions, des rires, des colères, qui se lisent sur nos visages, le ton de notre voix, le tremblement de nos mains. On a presque oublié qu’il n’y a pas si longtemps ces machines ne faisaient pas partie de nos vies, et qu’on n’était pas enfermés dans ce monde digitalisé, qui essaie de contrôler de plus en plus notre quotidien. Et que les gens vivaient, s’aimaient, communiquaient, se tenaient au courant de l’actualité, sans ces technologies envahissantes.

    Dans le métro on se sent parfois comme un intrus, à faire partie des rares personnes à ne pas être aspirées par son petit écran et des écouteurs dans les oreilles, oubliant qu’il y a des gens autour. Et c’est en s’enfermant ainsi sur nous-mêmes que l’on ne voit pas l’évolution de la société avec les technologies. Par exemple, dans les taules, dans les collèges/lycées, aux frontières, dans certains lieux de travail, la biométrie fait maintenant partie du quotidien (empreintes digitales, forme de la main, traits du visage, dessin du réseau veineux de l’œil ..). Il faudra être imaginatifs pour contrer de tels systèmes de contrôle omniprésents dans nos vies qui auront leur tâche facilitée par le tout nouveau fichier de titres électroniques sécurisés qui devrait conserver dans une base centralisée les données biométriques des détenteurs d’un passeport et d’une carte d’identité nationale. Et à cela s’additionnent les caméras des villes, les GPS des smartphone et des voitures, les bracelets électroniques, et des tas d’autres machines qui n’attendent qu’à être lancées sur ce marché juteux …

    Les murs se resserrent de plus en plus, chacun acceptant plus ou moins dans son quotidien ces super moyens de flicage, oubliant qu’on peut se débrancher aussi, qu’on n’en meurt pas (ni socialement), et que la fameuse « neutralité » des technologies n’existe pas, que nous avons déjà perdu de nos façons d’interagir, de communiquer, de penser. Nous sommes, pour la plupart, réduits à une servitude aux machines, et déjà définitivement aliénés dans tous les domaines de la vie.

    Et si nous réapprenions à vivre sans les machines ? Et si nous coupions le fil du virtuel pour nous reconnecter les uns avec les autres, tisser des complicités dans le concret, combler ce vide crée par nos atomisations ? Reprendre contact avec le temps, l’espace, les autres, tout ce qui par l’interaction froide avec les machines a été relégué au second plan.

    Et si nous blasphémions ouvertement contre la religion de la connectivité ? Et si nous faisions la guerre à ce paradis technologique qu’on nous vante et qui ressemble plutôt à un cauchemar sorti tout droit de la science fiction ?

    Et si nous détruisions les machines …


    Fin octobre de cette année un « incendie criminel » a ravagé un local technique d’Orange à Toulouse, privant d’internet et de téléphone 800 foyers. Selon les médias le « retour à la normale » n’a été rétabli que quatre jours plus tard … nous dirions plutôt qu’il a été rétabli seulement quatre jours.


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-2/



    [Blasphegme numéro 3]

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    Blasphegme numéro 3]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

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    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
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    [ texte ]

    texte :

    Février 2017

    Blasphegme 3

    Bulletin mural anarchiste

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    Maison Blanche : l’hôpital prison
    La prison de la Santé est fermée, pourtant il y a encore en plein Paris des lieux où des personnes sont internées contre leur gré. Dans le Nord et l’Est parisien, par exemple, il y a quatre hôpitaux psychiatriques qui font partie de l’Établissement Public de Santé Maison Blanche, l’un des trois membres fondateurs de la Communauté Hospitalière de Territoire pour la psychiatrie parisienne. L’établissement est chargé de la population du Nord et de l’Est de Paris : 7e (Infanto-Juvénile), 8e, 9e, 10e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements. Ces hôpitaux-prisons sont situés : rue du Général Lasalle (19e), rue d’Avron (20e), avenue de la Porte de Saint-Ouen (18e) et rue d’Hauteville (10e).

    Les « patients » peuvent y être hospitalisés (ou plutôt enfermés) sans leur consentement, dans le cadre de soins psychiatriques à la demande d’un tiers, ou sur décision du représentant de l’État. Si l’on est enfermé contre son gré là-dedans impossible de sortir tant qu’un psychiatre en charge n’a pas signé un certificat médical, ou qu’un juge d’application des peines n’a pas donné son aval. Cela va sans dire que la durée d’enfermement n’est jamais décidée d’avance, contrairement à une peine de prison (bien que l’administration pénitentiaire s’arrange parfois pour rallonger les peines des plus récalcitrants), et qu’une fois rentré on ne sait jamais quand on sortira. La prise de médicaments obligatoire aidant, il est courant d’y perdre la notion du temps, et pour les réfractaires aux petites pilules les blouses blanches ne s’embarrassent pas, c’est intraveineuse de force. En effet, les médicaments à outrance soulagent le personnel qui aime savoir les « patients » endormis et neutralisés. L’heure de la prise des médicaments et des repas rythme le temps, en dehors de ça les personnes traînent leurs désespoirs dans les couloirs lugubres de ces hôpitaux prisons, espérant ne pas avoir à subir d’électrochocs (toujours couramment pratiqués) et, hormis les plus rétifs, feignant la docilité pour ne pas avoir à endurer les punitions ultimes : envoyé en chambre d’isolement, ou se voir infliger des mesures de contention (attaché pieds et mains à un lit, nuit et jour).

    Lorsque l’administration psychiatrique n’arrive pas à prouver qu’on est dangereux « pour les autres » elle dit qu’on est dangereux « pour soi-même ». C’est pratique, et ne repose que sur le seul avis d’un psychiatre, parfois influencé par des proches qui trouvent un quelconque intérêt à faire enfermer une personne de leur propre famille, un moyen comme un autre de s’en débarrasser (parfois aussi les choix sont limités). C’est d’ailleurs une pratique assez courante d’utiliser la psychiatrie pour décrédibiliser, isoler, confisquer la parole, tant et si bien que certains vieux serpents adhèrent à ces normes et ces catégories bancales, reconnaissent à une science le pouvoir de mesurer l’esprit, si cela peut servir leurs intérêts personnels. Mais au fond on pourrait se demander qui est « fou », qui est « sain d’esprit » dans ce monde ? N’est-ce pas plutôt bon signe d’avoir des émotions et de ne pas vouloir se contenter de ce quotidien fade et empoisonné qu’on voudrait nous faire avaler ? Et puis qu’est-ce que la norme ? Dans cette société, une femme en colère et violente est toujours une folle, un homme en colère et violent ne fait qu’exprimer virilement ses émotions.

    Alors bien sûr qu’il ne s’agit pas ici de culpabiliser ceux/celles qui n’ont parfois pas d’autre choix que d’avoir recours à la psychiatrie pour survivre à des situations désespérées. Mais nous disons que ça n’est pas la solution au mal-être produit par ce monde, que c’est comme un pansement sur une jambe de bois. Et si la psychiatrie se targue de sauver des gens d’eux-mêmes en les abrutissant de médicaments, nous disons qu’elle condamne aussi à vivre une vie impossible à aimer en l’état, et que forcer les gens à aller bien sans changer les causes qui les font se sentir mal, ça ne marchera jamais. Les psychotropes sont distribués comme des petits pains dedans et hors de l’hôpital, ça permet d’anesthésier les émotions, et de rester productif, de garder bonne figure, de continuer à subir les humiliations quotidiennes sans broncher, se voiler la face, se dire que le problème vient de soi, et que la solution c’est la chimie.

    Ces hôpitaux sont des prisons, destinées à briser les réfractaires, les forcer à accepter de rentrer dans un moule.

    Nous sommes pour la destruction de toutes les prisons et de toutes ces catégories qui nous enferment !


    Je vomis dans vos corn-flakes
    Belleville s’embourgeoise. On peut le voir à travers ces nouveaux bars et restos stylés dans lesquels nous ne rentrerons jamais, à cause du prix prohibitif et de l’ambiance branchée, encore plus antipathique que ces bars PMU à la clientèle uniquement masculine. C’est donc sans surprise que nous avons découvert par hasard le nouveau bar à céréales rue de Ménilmontant. Nous avions entendu parler de ce concept suite au « scandale » de l’installation d’un tel bar à Londres, qui devint la cible d’une manifestation contre l’embourgeoisement d’un quartier. Suite à quoi le débat sur la responsabilité des commerçants dans ce processus avait été réactivé. Ce phénomène étant lié à l’installation dans des quartiers pauvres de ces jeunes entrepreneurs branchés qui ont la faculté de rendre inaccessible tout ce sur quoi ils posent leur regard ; revalorisant et transformant à leur image les anciens quartiers ouvriers dans lesquels ils s’installent par nécessité économique. Partant d’une bonne volonté sans aucun doute, les conséquences en sont la flambée des loyers. Face à cela, l’erreur serait de défendre l’identité sociale (ou autre) d’un quartier, plutôt que de se battre pour pouvoir vivre où on le désire, là où on veut avoir sa vie.

    Aux côtés de nouveaux projets immobiliers, qui participent à « réinventer Paris », ce sont des magasins bios, des brasseries, bars et restos à concept, des « food market », des boutiques artisanales, théâtres ou des galeries d’art qui fleurissent. Tout cela dans la dynamique d’un entrepreneuriat « sympathique », branché, qui se veut à visage humain, écolo, éthique, respectueux des travailleurs et des consommateurs, bien sûr … faut-il encore avoir le porte- monnaie pour y accéder, et l’envie de distinction par sa consommation. Comme ces gens au look bien travaillé qui ont fait du « do it yourself » leur manne financière, mettant en avant l’authenticité de leurs produits marketing, et faisant la promotion du bonheur au travail, plaçant au cœur de leurs activités « l’autonomie » (avec papa/maman pour assurer ses arrières, et jouer les garants pour des logements inaccessibles au commun des mortels), « l’aventure » (dans la jungle urbaine), et « l’imagination » (produit d’une école d’art ou de commerce), mais surtout, le profit. Grâce à eux l’idée de se faire du fric en profitant de la crédulité des consommateurs prend une autre dimension. Et c’est donc naturellement que des esprits créatifs ont eut l’idée de prospérer sur le dos d’idiots nostalgiques de leur enfance dorée, prêts à payer cher pour un petit moment de régression avec un bol de céréales et du lait … du lait bio, ou au soja, branchitude oblige.

    Tout cela pourrait prêter à sourire, si ces petites entreprises à l’allure bon enfant n’allaient pas dans le sens des projets des municipalités pour nettoyer les quartiers de leurs pauvres, les repousser toujours plus loin en banlieue. Et en attendant de pouvoir y arriver totalement, les garder à l’œil, pour protéger les populations plus solvables pour qui on rend le quartier attractif. L’outil principal de la ville de Paris pour mener à bien son projet c’est la pacification des habitants. Elle prend différentes formes : c’est tout ce qui contribue à la « sécurité » du quartier, par l’omniprésence de caméras et des flics, avec dans certains endroits comme à Belleville la Brigade Spécialisée de Terrain, dont le boulot consiste à harceler les pauvres qui essaient de survivre tant bien que mal, et les petits-frères des flics, ceux qui ont moins réussi, les services de sécurité, notamment les GPIS, hommes de main des bailleurs sociaux, mais aussi les Correspondants de nuit, dont le rôle est principalement tourné vers une assistance aux flics, la répression des « incivilités », et un travail de fichage sur les populations indésirables. Mais pour contribuer à la pacification il y a aussi l’imaginaire créé par le discours sur la « mixité sociale » et son « quartier-village », où l’on dit bonjour à ses voisins en faisant son marché le samedi matin avec ses enfants.

    Il va falloir dissuader les riches de s’installer si l’on ne veut pas aller vivre ailleurs !

    À leur paix sociale répondons par la guerre sociale contre leurs flics et leurs commerces !


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-3/



    [Blasphegme numéro 4]

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    Blasphegme numéro 4]. — Paris : [s.n.], . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; presse
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Libertad, Albert (1875-1908)
    • Presse citée  : Blasphegme (2016-2017)
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
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    texte :

    Avril 2017

    Blasphegme 4

    Bulletin mural anarchiste

    Ils nous ont menti, il y a une vie avant la mort, une vie de révolte, et il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.


    Main de fer ou gant de velours ?
    « La tyrannie la plus redoutable n’est pas celle qui prend figure d’arbitraire, c’est celle qui vient couverte du masque de la légalité. » (Albert Libertad)

    La police, le bras armé de l’État, viole, mutile et tue. Des tragédies s’enchaînent les unes après les autres, et pour y répondre des demandes sont faites à « l’État de droit » contre ces mauvais éléments qui seraient présents dans les rangs de la police (désarmer la police, que la justice juge et punisse les policiers assassins, que la police des polices punisse ses mauvais éléments, qu’il n’y ait plus de bavures, qu’il n’y ait plus de « morts pour rien » … ). Comme si c’était un problème individuel, une poignée de personnes qui agiraient mal et empoisonneraient cette institution de l’État.

    Le policier quand il tabasse, viole, tue quelqu’un dans le cadre de son travail, il ne fait que son boulot. Ce ne sont pas des gens nés sadiques, mais bien évidemment que le pouvoir qu’ils ont et qui leur monte à la tête contribue à un certain sadisme. C’est la fonction même de policier qui peut, dans certaines situations, nécessiter qu’ils soient violents, sadiques. Si les gens ne se laissent pas humilier quotidiennement (contrôles d’identités, insultes, etc.) il faut bien que ces fonctionnaires mènent à bien leur sale boulot. Et sans aucun doute qu’ils ont envie de se venger quand ils se sentent humiliés à leur tour, parce que c’était pas forcément leur rêve d’enfance de devenir larbin de l’État, mais pour pouvoir se regarder dans la glace il faut bien qu’ils s’imaginent qu’ils sont tout puissants.

    La justice et la police sont de simples gardes-fous, qui veillent à ce que personne ne mette de sable dans les rouages de la machine étatique, et lorsque malgré tout cela arrive, la police est là pour rétablir les choses, pour protéger l’État à tout prix, empêcher que le contrôle sur la société ne soit perdu, même momentanément. Car le plus grand danger pour l’État c’est que les petits gestes de rébellion se diffusent socialement, alors il faut les couper à la racine, de façon radicale parfois, quitte à inventer des histoires pour se justifier lorsque la méthode répressive a dépassé les limites des lois qu’ils créent.

    Une police gentille, non-violente, ce n’est pas une utopie, c’est tout à fait réalisable. Mais une telle situation ne pourrait se passer que dans une société totalement pacifiée, où le moindre petit éclat de colère n’existerait pas, où les passions seraient éteintes, la stabilité de la société devenant la valeur suprême, la communauté devenant tout, et l’individu rien.

    Pour avoir une police gentille il faudra sacrifier nos individualités à un bien commun et un monde de valeurs qui ne laissent pas de place aux passions ; une société basée sur la médiation, la pacification, le sacrifice, l’accommodation et le compromis. Dans ce meilleur des mondes la plus grande punition serait le bannissement, et chaque citoyen revêtirait la responsabilité de défendre l’ordre existant. Et quel rôle aurait alors la police ? Elle aurait toujours le même rôle, celui de veiller à ce que la société fonctionne bien, de débusquer les réfractaires et les empêcher d’inciter les autres à ne pas respecter les règles du jeu. Bien sûr que pour remplir son rôle elle aurait toujours tout un panel de méthodes, mais parfois il y a bien plus efficace que la violence physique.

    Nous ne voulons pas de cette société qui engendrerait une police non violente, ni de celle qui produit des flics violents, nous ne voulons pas d’une société qui produit des flics tout court, y compris celui dans notre tête. S’il y a des flics c’est pour protéger ce système capitaliste, ce monde d’exploitation et de misère, et nous empêcher de nous réaliser pleinement en tant qu’individus.

    Peu importe que la clôture qui nous entoure ait des barbelés, qu’elle soit électrifiée ou plus ou moins haute. Le problème c’est que nous soyons enfermés, et pas comment nous sommes enfermés. Des flics gentils, des maîtres gentils, cela restera une autorité au dessus de nos têtes, des normes sociales qui dictent nos vies, qui les atrophient ; cela restera un État qui contrôlera chaque parcelle de notre existant. Alors que nos rêves sont bien trop grands pour les limites étroites de n’importe quel État, et que la résignation n’est pas une option.

    Nous ne voulons ni de la main de fer ni du gant de velours. Nous préférons couper cette main étatique, quelle qu’elle soit, qui ne peut servir qu’à nous étrangler.

    Car nous voulons détruire le pouvoir, ceux qui le détiennent, et ceux qui le défendent !


    Je ne vote pas !
    Je ne vote pas. Parce que je ne veux pas choisir un maître, choisir celui qui décidera à ma place de ce qui est bien pour moi, et me forcera à respecter ses choix, qu’il fera passer pour les miens. Je ne veux pas que la majorité détermine ma servitude, que le bétail construise les barrières qui le parquent et nomme ceux qui me dirigeront moi aussi, quoi que j’en pense.

    Je ne vote pas car je ne veux pas du monde qu’ils m’imposent, je ne reconnais pas l’idée de nation, de peuple, de citoyenneté, considérant que les États s’arrangent toujours pour fabriquer des identités qui donnent l’illusion d’une unité dans une population. Ni ma nationalité, ni la langue que je parle, ni ma couleur de peau ne déterminent ce que je suis, et je ne reconnais pas les frontières de l’État dans lequel le hasard de la vie m’a fait naître. De même, je ne veux rien savoir d’un quelconque « bien commun », car je ne veux faire partie d’aucune communauté, je ne veux avoir aucun devoir envers personne, et je veux choisir ceux avec qui je construis ma vie.

    Je ne vote pas parce que je ne veux pas donner de pouvoir à ces hypocrites qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas, essayant de nous bercer d’illusions, jusqu’à ce que le réveil soit douloureux. Je ne veux pas d’un monde où je ne suis qu’un pion dans la partie d’échec de quelques fins stratèges qui utiliseront ma crédulité pour piétiner mon individualité afin de servir leurs intérêts mesquins, dans leur quête frénétique de pouvoir et de domination.

    Je ne vote pas parce que je veux vivre dans un monde sans maître ni esclave. Et un tel désir ne pourra jamais rentrer dans un bulletin de vote. Au lieu de cela je veux prendre ma vie en main, et m’efforcer de la créer en me révoltant contre l’ordre existant et la misère qu’il impose partout à la vie.

    Je n‘abdiquerai jamais ma liberté !

    La révolte plutôt que la passivité du vote !


    Échauffements

    Tout comme aller citoyennement tous les cinq ans déposer son bulletin dans l’urne est une tradition chez certains, il y a une tradition qui perdure, c’est celle de l’attaque contre le triste cirque électoral. En voici un échantillon :
    • Talence : L’espace Médoquine où était attendu Emmanuel Macron le 9 mars a été vandalisé dans la nuit. Plusieurs vitres, notamment à l’entrée du bâtiment, ont été détruites. Les dégâts sont importants, et des inscriptions ont été apposées sur les murs de la salle de spectacle.
    • Alençon : Le 18 mars, à la permanence du Front National, la vitrine a été brisée à l’aide d’une barrière métallique, habituellement utilisée pour « contenir la foule » et le local a été « gravement endommagé » par un incendie.
    • Grenoble : La permanence du parti Les Républicains a reçu une petite visite nocturne le 21 mars. Les vitres de sa devanture ont été brisées, le mobilier et le matériel informatique dégradés et des inscriptions ont été peintes en rouge sur les murs. Le 21 janvier c’est la permanence Socialiste qui avait reçu une visite nocturne.
    • Montpellier : fin mars ce sont les permanences du Parti Socialiste et du Front National qui ont reçu quelques marques d’antipathie.
    • Nantes : L’hôtel de région a été repeint en gris le 27 mars, par le Réseau des Peintres Rieurs, pour la visite de Fillon.
    • Rennes : Lors d’une réunion politique des Républicains dans un bar le 30 mars, les participants ont été aspergés d’urine et de soupe de poisson.
    • Bordeaux : En réponse au meeting du Front National une manifestation a lieu le 2 avril. Des vitrines seront cassées sur le passage, et les murs tagués. On retiendra un tag annonciateur :

    « 23 avril émeute partout »


    https://blasphegme.noblogs.org


    sources :

    https://blasphegme.noblogs.org/category/numero-4/

























    [Festival de la CNT, 2016 : Salon du livre]

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    Festival de la CNT, 2016 : Salon du livre]. — Montreuil (Montreuil-sous-Bois) ; Paris : CNT_F (France) : La Parole errante, . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (deux  : rouge , noir , papier blanc ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : édition
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Davranche, Guillaume (1977-....)  ; Debeuf, Alain  ; Jacquier, Charles  ; Maricourt, Thierry (1960-....)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : salon, foire  ; spectacle, concert, fête…
    notes :
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    Symbole(s) utilisé(s) :

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    texte :

    Confédération nationale du Travail — 33, rue des Vignoles, Paris XXe

    Festival CNT

    Salon du livre

    24-25-26 juin

    La Parole Errante — 9, rue François-Debergue — Montreuil

    Les éditeurs et revues
    Éditions CNT-TP, Éditions Libertalia, Éditions libertaires, L’Échappée, Éditions Ab-irato - Oiseau tempête, Éditions les Bons caractères, Éditions La Ville brûle, Les Fondeurs de brique, L’œil d’or, Éditions du Sextant, Éditions Albache, Éditions Repas, Éditions Entremonde, Éditions antisociales, Berg international, Éditions du Croquant, Éditions Plein Chant, La Digitale, Les Liens qui libèrent, Lux éditeur, Éditions Tirésias, Éditions Les Prairies ordinaires, Lignes (éditions et revue), Amsterdam, Éditions du Temps perdu, Éditions de L’Éclat, Raison d’agir, revue Ballast, Z, Article XXI, CQFD, Pages 2, Acratie éditions, L’Insomniaque, Infokiosque, Smolny, La Dispute, Parangon / revue Entropia, Hobo diffusion,
    et les librairies Quilombo et Publico

    Les auteurs
    Olivier Pinalie, Patrick Marcolini, Samuel Hayat, Michèle Riot-Sarcey, Julie Duchatel, Thierry Maricourt, Raphaële Perret, Miguel Benasayag, François Jarrigue, Céline Pessis, Renaud Garcia, Christophe Darmengeat, Anselme Jappe, Marin Ledun, Dominique Manotti, Christian Roux, Patrick Pécherot, Guillaume Davranche, Charles Jacquier, Alain Debeuf, William Blanc, Olivier Favier,
    et biens d’autres

    www.cnt-f.org/festival-cnt — br.rp@cnt-f.org — 06 95 45 67 62

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    Entrée prix libre


    sources :

    http://www.cnt-f.org/festival-cnt/


    2016

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    2016
    Affiches liées














    [Non à la désintégration du Code du travail !]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Non à la désintégration du Code du travail !]. — Paris : CNT_F (France), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : grève  ; travail, emploi
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; dessin (affiche aux poissons vue en plongée : « C’est toutes et tous ensemble qu’il faut lutter : grève générale ! ») ]

    texte :

    « C’est toutes et tous ensemble qu’il faut lutter : grève générale ! — www.cnt-f.org »

    Non à la désintégration du Code du travail !

    Malgré les quelques miettes concédées aux syndicats réformistes pour acheter leur adhésion, rien n’a changé, l’objectif reste le même I Ce projet de loi est une véritable régression historique en matière de droits sociaux : de nombreux acquis des travailleurs pourront être renégociés à l’échelle des entreprises où le rapport de force sera systématiquement défavorable aux salariés.

    Décryptage :
    les principes fondamentaux du code du travail remis en cause

    1- L’inversion de la hiérarchie des normes, c’est livrer les pleins pouvoirs au patronat
    Un accord d’entreprise est un accord conclu entre un employeur et une ou plusieurs organisations syndicales en vue de fixer des règles relatives aux conditions de travail, à l’emploi ou aux garanties sociales des salariés. Jusqu’ici la loi primait sur l’accord de branche qui primait sur l’accord d’entreprise, sauf si l’accord de branche ou d’entreprise étaient plus favorables. Avec le projet de loi, c’est l’accord d’entreprise qui prévaut sur l’accord de branche, même si celui-ci est moins favorable aux salariés.

    2- Recours au référendum pour bâillonner les syndicats de lutte
    Les règles de la négociation collective ont été également modifiées pour recourir au référendum afin de contourner la discussion syndicale. Cette pratique, qui veut faire croire à plus de démocratie, prendra en réalité la forme d’un chantage pour les salariés en leur proposant de renoncer à une part plus ou moins importante de leurs acquis sociaux en échange du maintien de leur activité. La démocratie ne fonctionne qu’entre égaux, or dans une entreprise, il n’y a pas d’égalité entre le salarié et son patron, donc pas de démocratie réelle possible. De plus, le référendum d’entreprise sera également un outil formidablement pratique pour repérer et isoler les éléments contestataires puis briser l’action collective.

    3- Temps de travail et salaires modulables en fonction des besoins de l’entreprise
    Sur simple accord d’entreprise, les congés et les heures supplémentaires pourront être modifiés, assouplis, imposés. De plus désormais, refuser une modification de son contrat de travail (salaire, temps et lieux de travail) pourra mener à un licenciement pour faute grave sans contestation possible. Combien de salariés oseront encore s’opposer à leur employeur ? Combien de salariés oseront encore lutter pour de nouveaux droits ?

    4- Légalisation des licenciements abusifs
    Ce projet de loi a prévu de redéfinir le licenciement économique. Une entreprise pourra faire un plan social sans avoir de difficultés économiques. Une baisse ponctuelle des commandes ou du chiffre d’affaires permettra d’effectuer des licenciements. L’introduction à titre indicatif d’un barème des indemnités prud’homales en cas de licenciement illégal permettra à l’employeur de prévoir à l’avance les dépenses d’un licenciement sans motif réel, lui permettant ainsi de limiter les risques financiers. Combien de salariés oseront encore saisir les prud’hommes ?

    Confédération nationale du travail Nord Pas-de-Calais

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    sources :

    http://www.cnt-f.org/59-62/wp-content/uploads/affiche-cnt-decryptage-loi-travail.pdf