- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois
Compagnons,
Voici encore la foire électorale ouverte, où le peuple est cyniquement invité à se donner des maîtres.
En 1893 comme en 1889 la lutte est très vive et la victoire est violemment disputée pour conserver ou conquérir le pouvoir gouvernemental, source de tous les privilèges.
Quand du geste et de la voix les politiciens de l’un ou de l’autre parti vous invitent à voter pour celui-ci ou pour celui-là, avez-vous jamais songé à vous poser cette simple question : « Est-ce dans mon intérêt ou pour leur plus grand avantage que ces gens-ci : candidats, journalistes se démènent avec tant d’ardeur, s’attaquent avec acharnement, se couvrent de boue les uns les autres ? » Si vous l’avez fait, que penser de votre acte ? Car votre sens à dû vous répondre : Non ce n’est pas nous qui les intéressons.
Cependant, entendez-les : du premier au dernier, tous n’ont en vue que votre bien, tous vous promettent… la lune.
Et plus vous les changer, plus c’est toujours la même chose.
Ô, bon électeur,
Du moment que tu as dit oui avec plus ou moins de connaissance de cause, plus ou moins de liberté morale ou matérielle, n’appartiens-tu pas à ce Pouvoir qui sort de Toi et qui n’est plus Toi ?
Si l’on disait à un condamné à mort : « Le bourreau ne sera plus délégué par l’Administration, tu l’éliras toi-même, et avant de te trancher la tête, il te déclarera que c’est en vertu de ta souveraineté qu’il te coupe le cou », crois-tu que le sort du guillotiné en serait essentiellement changé ?
Eh bien ! cette théorie est celle de la souveraineté déléguée.
Tu as voté hier. Voteras-tu demain ? Voteras-tu toujours ? Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, tu nommes ton boucher et choisis ton bourgeois. Tu as fait des Révolutions pour conquérir ce droit.
On te dit : Tu es le Maître, le Souverain, tu es Tout le jour d’élection.
Comment veux-tu que celui qui commande obéisse ?
Jamais il ne sera ni la Liberté ni l’Égalité, puisqu’il est l’Autorité, par conséquent le privilège, c’est-à-dire le contraire de la Liberté et de l’Égalité.
Souviens-toi tu étais Souverain, lorsque tes élus de Février 48 envoyaient l’immonde Cavaignac te mitrailler en Juin.
Tu faisais acte de Souveraineté lorsque de Bonaparte tu lis ton empereur.
C’est au nom de ta Souveraineté que Thiers faisait fusiller trente-cinq mille Parisien, en 1871.
Mais vois-tu, il n’y a pas aussi longtemps que tu as vu, à Fourmies. le Lebel, engin perfectionné, perforer des adolescents, des jeunes filles, le bouquet de Mai au corsage ; c’est aussi cependant au nom de ta Souveraineté.
As-tu oublié le Wilsonisme, le Panamisthme, pour que tu t’entêtes à faire durer le Parlementarisme ? Tu vois, çà rime et c’est la même chose.
C’est toujours cependant an nom de ta Sacrée Souveraineté que les grands voleurs des dernières législatures ont extorqué à des malheureux les millions du Panama.
Réveille-toi !
À toi la Terre, Paysan à toi la Mine, Mineur ; Ouvrier, à toi l’Usine !
Au diable le bulletin de vote.
Alors tu ne verras plus : de maçons sans logis, de cordonniers sans souliers, de tailleurs en haillons ;
Tu ne verras plus, des mères, aux mamelles taries par les privations de toutes sortes, se suicider elles et leurs enfants pour se soustraire à la famine du taudis.
L’homme que tu élèves, ne représente ni la misère ni tes aspirations, ni rien de toi, crois-moi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens.
Écoute les anarchistes quand ils te disent qu’il n’y a (le transformation possible que par la Révolution Sociale nous conduisant tous à une Société libre, sans Dieu ni Maître : à l’Anarchie !
Et s’il existe en un endroit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t’aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n’accordes jamais qu’à l’audace cynique, à l’insulte et au mensonge.
Je te le dis, bonhomme, rentre chez toi, et fais la grève raisonnée des bulletins de vote.
Vive l’Humanité libre ! — Vive la République anarchique !
VU : Le Candidat abstentionniste,
Demeule.3,2279. — Brest, Imp. Uzel-Caroff et fils.
sources :Aux élections législatives des 20 août et 4 septembre 1893, quatre candidats abstentionnistes (Jean Demeule, Prosper Guyard, Eugène Marion, Jean-Marie Guérenneur) se sont présentés sur les circonscriptions brestoises.
Aux élections législatives du 8 mai 1898, trois candidats abstentionnistes se seraient également présentés mais Guérenneur — l’un des autres candidats — était alors décédé depuis avril 1897.
![]() 1893 |
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Comité de propagande socialiste, anarchiste brestois
Compagnons,
Voici encore la foire électorale ouverte, où le peuple est cyniquement invité à se donner des maîtres.
En 1893 comme en 1889 la lutte est très vive et la victoire est violemment disputée pour conserver ou conquérir le pouvoir gouvernemental, source de tous les privilèges.
Quand du geste et de la voix les politiciens de l’un ou de l’autre parti vous invitent à voter pour celui-ci ou pour celui-là, avez-vous jamais songé à vous poser cette simple question : « Est-ce dans mon intérêt ou pour leur plus grand avantage que ces gens-ci : candidats, journalistes se démènent avec tant d’ardeur, s’attaquent avec acharnement, se couvrent de boue les uns les autres ? » Si vous l’avez fait, que penser de votre acte ? Car votre sens à dû vous répondre : Non ce n’est pas nous qui les intéressons.
Cependant, entendez-les : du premier au dernier, tous n’ont en vue que votre bien, tous vous promettent… la lune.
Et plus vous les changer, plus c’est toujours la même chose.
Ô, bon électeur,
Du moment que tu as dit oui avec plus ou moins de connaissance de cause, plus ou moins de liberté morale ou matérielle, n’appartiens-tu pas à ce Pouvoir qui sort de Toi et qui n’est plus Toi ?
Si l’on disait à un condamné à mort : « Le bourreau ne sera plus délégué par l’Administration, tu l’éliras toi-même, et avant de te trancher la tête, il te déclarera que c’est en vertu de ta souveraineté qu’il te coupe le cou », crois-tu que le sort du guillotiné en serait essentiellement changé ?
Eh bien ! cette théorie est celle de la souveraineté déléguée.
Tu as voté hier. Voteras-tu demain ? Voteras-tu toujours ? Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, tu nommes ton boucher et choisis ton bourgeois. Tu as fait des Révolutions pour conquérir ce droit.
On te dit : Tu es le Maître, le Souverain, tu es Tout le jour d’élection.
Comment veux-tu que celui qui commande obéisse ?
Jamais il ne sera ni la Liberté ni l’Égalité, puisqu’il est l’Autorité, par conséquent le privilège, c’est-à-dire le contraire de la Liberté et de l’Égalité.
Souviens-toi tu étais Souverain, lorsque tes élus de Février 48 envoyaient l’immonde Cavaignac te mitrailler en Juin.
Tu faisais acte de Souveraineté lorsque de Bonaparte tu lis ton empereur.
C’est au nom de ta Souveraineté que Thiers faisait fusiller trente-cinq mille Parisien, en 1871.
Mais vois-tu, il n’y a pas aussi longtemps que tu as vu, à Fourmies. le Lebel, engin perfectionné, perforer des adolescents, des jeunes filles, le bouquet de Mai au corsage ; c’est aussi cependant au nom de ta Souveraineté.
As-tu oublié le Wilsonisme, le Panamisthme, pour que tu t’entêtes à faire durer le Parlementarisme ? Tu vois, çà rime et c’est la même chose.
C’est toujours cependant an nom de ta Sacrée Souveraineté que les grands voleurs des dernières législatures ont extorqué à des malheureux les millions du Panama.
Réveille-toi !
À toi la Terre, Paysan à toi la Mine, Mineur ; Ouvrier, à toi l’Usine !
Au diable le bulletin de vote.
Alors tu ne verras plus : de maçons sans logis, de cordonniers sans souliers, de tailleurs en haillons ;
Tu ne verras plus, des mères, aux mamelles taries par les privations de toutes sortes, se suicider elles et leurs enfants pour se soustraire à la famine du taudis.
L’homme que tu élèves, ne représente ni la misère ni tes aspirations, ni rien de toi, crois-moi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens.
Écoute les anarchistes quand ils te disent qu’il n’y a (le transformation possible que par la Révolution Sociale nous conduisant tous à une Société libre, sans Dieu ni Maître : à l’Anarchie !
Et s’il existe en un endroit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t’aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n’accordes jamais qu’à l’audace cynique, à l’insulte et au mensonge.
Je te le dis, bonhomme, rentre chez toi, et fais la grève raisonnée des bulletins de vote.
Vive l’Humanité libre ! — Vive la République anarchique !
VU : Le Candidat abstentionniste,
Guérenneur.3,2279. — Brest, Imp. Uzel-Caroff et fils.
sources :Aux élections législatives des 20 août et 4 septembre 1893, quatre candidats abstentionnistes (Jean Demeule, Prosper Guyard, Eugène Marion, Jean-Marie Guérenneur) se sont présentés sur les circonscriptions brestoises.
Aux élections législatives du 8 mai 1898, trois candidats abstentionnistes se seraient également présentés mais Guérenneur était alors décédé depuis avril 1897.
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- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Déclaration de soldats anarchistes
Travaillleurs,
On nous a arrachés à nos familles, à nos amis, à l’atelier. Nous avons dû troquer notre blouse de travail contre le livrée officielle du meurtre.
Malgré l’ignorance dans laquelle on nous maintient, nous savons que, chaque jour les opérations du tirage au sort (numérotage pour l’abattoir) sont troublées par des protestations contre le service militaire, protestations que plusieurs ont appuyées par des actes.
Énergiques revendications de nos principes, refus de se prêter à la comédie du tirage, urnes renversées et brisées, autorités bafouées, gendarmes assommés, tricolores emblèmes capitalistes trainés dans la boue, manifestations anti-militaires défilant au son de la Carmagnole, etc., etc., voilà ce qui, à tous les coins de la France, fait voir à nos maîtres que nous les connaissons et qu’il ne nous en imposent plus.
Souillé au Tonkin, souillé au Dahomey, souillé à Fourmies, l’uniforme militaire, livrée d’esclave assassin, ne nous inspire que de l’horreur et du dégoût.
Nombre de nos camarades, plutôt que de revêtir cette livrée infâme, se sont enfuis et continueront dans les rangs ouvriers le bon combat pour l’affranchissement du peuple.
Pour nous, prisonniers à la caserne, ce bagne que nous espérons bientôt faire flamber, nous y subissons les rigueurs d’une discipline aussi impitoyable qu’abrutissante, nous nous exposons à tous les dangers d’une répression d’autant plus cruelle qu’elle s’exerce contre des hommes conscients.
Si nous restons dans cet enfer, nous y restons la rage au cœur, ulcérés par nos souffrances de chaque moment, par les injures des galonnés, les jours de prison, la perspective du Conseil de guerre ou de Biribi, par la menace des feux de peloton. Nous y restons avec notre haine mortelle de l’autorité, et guettant avec impatience l’heure de nous servir de nos armes contre nos bourreaux.
l’idolâtrie patriotique ne nous séduit plus, ce mensonge a fait son temps. Nos cœurs na battent pas à l’espoir d’une tuerie entre peuples.
Ce n’est pas de cette guerre-là que nous voulons.
Nos maîtres, les gouvernants de tous pays, nos ennemis enfin, qui se sont partagé la terre comme s’il s’agissait d’une simple émission de Panama, eux dont la devise est diviser pour régner, et qui ont intérêt à endiguer le flot montant de la révolte, eux, les capitalistes, les parasites, les voleurs, eux, les lâches que la moindre cartouche de dynamite fait trembler malgré leur police, eux, qui se terrent dans leurs caves quand les autres se battent, sont les seuls intéressés à une guerre entre travailleurs.
Ceux qui peinent et qui souffrent, que la besogne accable et que la faim tenaille, ceux qui travaillent pour enrichir les fainéants, ceux qui font tout et qui n’ont rien, les prolétaires, en un mot, qu’ils soient d’un pays où d’un autre, que le hasard les ait fait naître en deçà ou en delà de telle montagne ou de telle rivière, sont tous également exploités, tyrannisés, meurtris.
Tous, nous n’avons qu’un ennemi commun : les exploiteurs de tous pays.
Tous les exploiteurs, sans distinction : les exploiteurs économiques, c’est-à-dire les capitalistes, et les exploiteurs politiques, c’est-à-dire les gouvernants.
Quelle distinction pourrait être faite entre ceux qui tiennent les peuples à la gorge et ceux qui les dépouillent ?
Les uns et les autres, politiciens ou capitalistes, sont étroitement solidaires dans la perpétration commune de leurs cimes.
Les détenteurs de la Propriété, ces voleurs, et les détenteurs du Pouvoir, ces meurtriers, se partagent fraternellement le butin.
Fatalement complices, ils sont inséparables et doivent être renversés du même coup.
Leur prestige disparaît et leur inquiétude, bien visible, est de bon augure.
Ils sont une poignée, vous êtes des millions.
Ils règnent par le mensonge et l’hypocrisie. Vous avez la force que vous donnent la conscience de vos droits et la haine accumulée en vous par de longs siècles de souffrances.
La grève, surgissant de toutes parts, fait voir que vous en avez assez de votre misère toujours grandissante, de votre servitude, de vos humiliations.
Vous ne voulez pas laisser vos femmes et vos enfants en proie aux tortures de la faim, pendant que la racaille bourgeoise consacre à l’orgie les millions volés au peuple.
Nous savons cela et nous venons vous crier : « Courage ! ».
Nos maîtres feraient volontiers une autre semaine sanglante, un nouveau ùai 71 plutôt que d’abandonner une parcelle de leurs privilèges.
Nous sommes des soldats. C’est sur nous que la bourgeoisie compte pour la protéger et la défendre contre vos revendications.
La bourgeoisie se trompe ! Nous sommes des vôtres. On n’est pas parvenu à pourrir notre cœur. Nous restons avec vous.
Prolétaires,
Nous nous souvenons de nos aînés qui, au 18 mars 71, passèrent dans les rangs du peuple révolté et collèrent au mur deux généraux.
Quand, las d’être pressurés, volés, affamés, vous voudrez jeter bas la bourgeoisie, reprendre possession de la terre et des instruments de travail, quand vous voudrez jouir enfin de la liberté, avoir votre part de soleil, nous ne marcherons pas contre vous.
Nos maîtres se sont déclarés satisfaits quand, à Fourmies, les Lebel dirigés sur le peuple, massacraient des ouvriers, blessaient femmes et enfants, trouaient la blanche poitrine d’une jeune fille.
Nous n’imiterons pas ces soldats abrutis par la discipline.
Nous serions des lâches, des traîtres, des assassins. Nous sommes des révoltés, des justiciers.
Nous serons des vengeurs !
Quand on nous donnera l’ordre de faire feu, nous dirigerons le canon de nos fusils sur les charognes galonnées qui nous commandent.
Vive la révolution sociale ! Vive l’anarchie !
Impr. de la Liberté, route de la Révolution
sources :Rédigée par Weil au sein du club « L’Autonomie » de Londres ? et interdite en février 1893 (http://raforum.info/dissertations/IMG/pdf/Sources_imprimees.pdf p. 24).
Édouard Walter, Fournier et Heitmann ont été poursuivis, à Saint-Omer, pour cette affiche diffusée en mars 1893.
http://militants-anarchistes.info/?article13027
http://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/soldats_anarchistes.jpg
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Samedi 3 juin 1893, à 8 h. 1/2 du soir
Salle du Commerce, 94, Faubourg du Temple
Grand meeting d’indignation
contre la condamnation à mort de l’anarchiste Foret
Ordre du jour :
1° Les victimes de la Bourgeoisie et la canaillerie des Jurés de la Seine. — 2° Les odieux verdicts des Cours d’assises. — L’affaire du député Baudin. — 4° À qui incombe les responsabilités des Crimes commis en 1871 par les Souteneurs de l’Ordre. — 5° Les actes de Sauvagerie qui ont été commis au Dahomey par les Émules de Boulanger et Galifet.
Orateurs inscrits :
Jacques Prolo, Leboucher, Tortelier, Brunet, Souvarine, Couturier, etc.Plusieurs Conseillers municipaux et Députés ont été invités.
Entrée : 25 centimes pour frais d’organisation.
N.B. — Il est un devoir à tous les Révolutionnaires d’assister à cette réunion.
Paris. — Imp. A. Lombardin, 148, boulevard Voltaire.
sources :Eugénie Collot est également intervenue dans ce meeting :
http://militants-anarchistes.info/spip.php?article1776http://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/foret_meeting.jpg
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Le panamisthme
Le mal
Voilà toute la clique parlementaire de la haute chambre comme de la basse, depuis l’extrême droite jusqu’à l’extrême gauche, convaincue de n’être qu’un « ramassis de coquins ».
Les socialistes vocifèrent bien qu’ils sont purs, qu’ils n’ont pas touché. Parbleu ils étaient trois teigneux et un Ferroul. Tout le paquet ne valait pas trois francs quatre-vingt-quinze centimes.
Ils n’ont rien reçu parce qu’on ne leur a rien offert :
Telles de vieilles mégères affreusement laides, ridées, décaties et contrefaites qui poseraient pour le prix Monthyon, parce qu’aucun homme, malgré leurs œillades assassines, ne pousse le dévouement jusqu’à dégrafer le plat corsage de leur innocence !
Que les gobeurs du truc électoral s’indignent ou paraissent surpris ; c’est leur affaire.
Les anarchistes ne sauraient éprouver ni étonnement, ni indignation.
Dans ce siècle de mercantilisme, tout n’est-il pas vendu ou à vendre ?
Le magistrat vend ses arrêts, le policier, ses arrestations, le journaliste, sa plume, le prêtre, ses « oremus », l’orateur sa salive, l’écrivain son encre, le peintre ses couleurs, le poète ses rimes, le candidat ses promesses, l’électeur son suffrage, le mari sa femme, la femme son « savoir », la vierge, son ignorance, le riche sen influence, le pauvre sa résignation.
Dés lors, les ramollit du Sénat et les abrutis de la Chambre seraient bien bêtes de se gêner et l’on se demande pourquoi ils ne vendraient pas leurs services.
Monsieur « Tout le monde » bat monnaie de tout. Les parlementaires représentent Monsieur « Tout le monde » ; il est donc juste qu’ils fassent argent de leur mandat.
Ils émanent d’une masse corrompue, il est naturel que corruption les pourrisse :
Tel arbre ! tel fruit !Cela qui les ont précédés ont trafiqué de leur mandat ; leurs successeurs, quels qu’ils soient, spéculeront sur le leur.
C’est parfaitement logique.
Panama n’est qu’un des mille « pots aux roses » que fait éclore « l’État ».
Si « l’affaire » n’eût pas misérablement avorté, s’il y avait encore en caisse de quoi distribuer des chèques, acheter des consciences on peut être sise que personne n’eût bougé.
En vérité, pas une convention n’est passée, pas un monopole n’est concédé ou maintenu, pas un traité n’est consenti, pas un marché n’est conclu, pas un emprunt n’est réalisé, pas une fourniture n’est accordée, pas une entreprise n’est adjugée, pas une décision n’est prise, pas un projet de loi n’est adopté, pas un vote n’est acquis, pas un, sans que, sous une forme ou sous une autre, petits ou grands, des milliers de pots de vins ne soient précipités dans le gosier spongieux de tous les élus, quel que soit leur programme.
Cela a toujours été ; cela est ; cela sera nécessairement, aussi longtemps qu’il existera, sous quelqu’État que ce soit : monarchique, républicain ou Socialiste, des assemblées parlementaires : nationales, départementales ou communales.
Wilsonisme, Panamisthme, Parlementarisme : Ça rime et c’est la même chose.
Quand un bonhomme en sueur quel que soit son âge, s’expose aux courants d’air, il s’enrhume ; quand un citoyen, quelles que soient ses convictions, devient mandataire, il vole. Ce second résultat est aussi certain que le premier.
Le remède
Tourner le dos à tous les aigrefins de la politique même socialiste ; ne plus écouter les boni-menteurs de la propagande électorale.
Se rallier aux groupes de ces abstentionnistes qui, « depuis toujours » ont combattu tout candidat et toute candidature ; se joindre à ces hommes courageux et désintéressés qui depuis toujours, malgré tracasseries et condamnations ne cessent de répéter :
Le suffrage universel est une duperie, sauf pour les élus.
La révolution : la révolution seule est efficace et féconde !
L’Agitateur
sources :Placard paru dans L’Agitateur, deuxième année n° 1 (14 janvier 1893)
- descriptif :
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Ballottage du 3 septembre 1893 - Supplément au n° 233 du Père Peinard
Le Père Peinard au populo
Hourrah, nom de dieu ! Bibi n’est pas le seul bon bougre ayant soupé des fumisteries électorales.
La grande tournée votarde du 20 août en est une riche preuve : dans les tinettes, des bottes de torche-culs ont manqué à l’appel.
Rien qu’à Paris, y a eu pour le moins un bon tiers d’abstention : quéque chose comme 160,000 bons bougres se sont torchés avec leurs bulletins de vote.
Et en province, la proportion des anti-votards est la même, — sinon plus forte !
Dam, on en a plein le cul de la politique ! C’est qu’aussi on est payé pour ça : de tous temps, les dépotés ont sifflé des pots-de-vin à tire-larigot. Entrés pauvres à l’Aquarium, ils en sont tous sortis riches comme Job, le marchand de papiers à cigarettes. Les chèques ne sont pas d’invention nouvelle !
Le Suffrage Universel, tant vanté par les jean-foutre, n’est qu’une muselière à bons bougres, — comme qui dirait
Le muselage universel
Ce coup-ci, comme primeurs, il nous a fourré de la belle pourriture : Wilson, Reinach, Rouvier et toute la séquelle des panamitards… Et à la deuxième resucée la collection se complètera.
Les ambitieux jubilent du truc. Cré pétard, qu’ils ne fassent pas trop les crâneurs : pour l’instant ils ne font que balloter, — un temps viendra…, et il n’est pas loin, foutre ! — où, ne se contentant pas de les ballotter, le populo les balancera carrément dans cent mille pieds de mouscaille.
D’ici là, par la grève générale, les bons bougres prouveront aux saltimbanques de la politique qu’ils ne veulent plus rien savoir de cracher les impôts, de payer la rente aux proprios, d’êtres exploités par les patrons et abrutis par les curés.
La grève générale, est à la portée du plus flemmard : y a qu’a se tenir à l’écart des goguenots électoraux… avec le même soin que si le choléra étant dedans.
Votailler ? N’est faut plus ! c’est se fiche la corde au cou. C’est autoriser richards, jugeurs et gouvernants à nous plumer vifs.
Au lieu de ça, s’agit de se graisser les biceps, afin d’être d’attaque pour exproprier les richards et foutre en l’air la vieille garce de Société.
Cela fait, n’ayant plus de gouvernants, ni d’exploiteurs à gaver, le populo se la coulera douce.
On sera en Anarchie, nom de dieu !
Le Père Peinard. — Vu le candidat pour la fôorme :
Grâce à la [ruche de loi ?] contre la liberté des candidatures. Il me faut truquer pour placarder mes affiches sans timbre. Un copain se fout candidat pour la circonstance, — c’est un bon fieu, — malgré ça, ne votez pas pour lui. Il roulerait le populo, kif-kif, le premier bourgeois venu.Pour plus d’explications, les bons bougres n’ont qu’à se payer chaque dimanche, Le Père Peinard, réflecs d’un gniaff. En vente partout pour deux ronds on en voit la farce.
A. Delalle, imp. spécial du Père Peinard, 4 bis, rue d’Orsel, Paris
sources :Repéré à la Préfecture de Police (Paris).
- descriptif :
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[ texte sur papier de couleur ]
- texte :
Élections législatives du 20 août 1893.
Le Père Peinard
Au populo
Mince de scie, nom de dieu ! Encore des élections.
M’est avis, foutre, que nous devrions en avoir soupé, et être dégoûtés en plein de la politique : les dépotés sortants nous ont assez prouvé que c’est une sacrée infection.
Et faut se monter le job : les nouveaux seront du même tabac que les anciens, — à défaut d’amour pour le populo, ils en pinceront bougrement pour les chèques.
C’est le métier qui veut ça, mille marmites !
Donc, a pas à s’embistrouiller pour choisir dans la chiée de candidats sortis de partout, kif-kif les crapauds par la pluie. Envoyons aux pelottes ces fumistes, dont le meilleur ne vaut pas une vesse de loup : qu’ils soient réacs, ralliés, opportunards, radigaleux ou socialos, c’est tous des pognonistes !
Oh ! avant le vote, ils sont patelins en diable, et pour un peu vous suceraient les doigts de pieds. Une fois élus, barca ! Ils se foutent de notre fiole. Parbleu, ils sont nos maîtres !
En effet, quel est le turbin des bouffe-galette une fois installés à l’Aquarium ? Fabriquer des lois, toujours contre le populo, — c’est-à-dire pour le plus grand profit des banquiers et des patrons, des curés, des proprios, des fonctionnaires, etc.
Les lois ! Voilà ce qui fait notre malheur. Trop de lois à la clé, nom de dieu ! Y en a tellement qu’on en crève !
Il est temps d’enrayer le mouvement. Pour ça, refusons de voter, c’est la plus belle mornifle à coller sur la hure des grosses légumes.
S’abstenir, c’est prouver qu’on en a plein le dos des fumisteries politiques, qu’on ne veut plus engraisser les budgétivores, les panamistes et la putain de séquelle.
S’abstenir, c’est affirmer qu’au lieu de moisir dans la misère, on veut enfin décrocher le boulottage, les frusques et un bon pieu pour chacun. Pour lors, voici où on doit en venir :
Plus de gouvernance ! Au rancard cette garce de mécanique qui n’est bonne qu’à abrutir, museler et massacrer le populo.
La Terre aux paysans ! La saison de payer la rente au bout d’une fourche est venue : y a assez de temps que les proprios bouffent le blé que sèment les bons bougres.
L’usine aux ouvriers ! La mine aux mineurs ! Eh oui, il nous faut ça : aux chiottes les patrons ! Nous sommes assez marioles pour vivre sans eux (qu’ils essayent de vivre sans nous ).
C’est-il en votant que nous arriverons à ça ? Peau de balle ! Y’a à tabler que sur un chambardement général. Pour lors, au lieu de voter, alignons-nous pour la Révolutions Sociale, et gueulons :
Plus de Maîtres ! Vive l’Anarchie !
Grâce à la vache de loi contre la liberté des candidatures, il me faut truquer pour placarder mes affiches sans timbre. Un copain se fout candidat pour la circonstance, — c’est un bon fieu, — malgré ça, ne votez pas pour lui : élu, il roulerait le populo, kif-kif le premier bourgeois venu.
Le Père Peinard
Vu, le candidat pour la fôôrme :
Pour plus d’explication, les bons bougres n’ont qu’à se payer chaque dimanche, Le Père Peinard, réflecs d’un gniaff, pour deux ronds on en voit la farce.
A Delalé. Impr. spéciale du Père Peinard, 4 bis, rue d’Orsel, Paris.
sources :Texte repris presque identiquement dans une affiche de 1898.
![]() 1898 |
- descriptif :
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[ texte ]
- texte :
Les dynamitards aux panamitards
« Il n’y a pas de concessions à faire à ces gens là ; ou les faire taire. »
Gamard, député et futur dynamité.Eh bien comment trouvez-vous cette première sauterie — première, mais non dernière, —ignobles drôles !
Vingt-deux ans se sont passés depuis que généraux, banquiers, députés, mouchards de presse et autres dignes représentants de la classe dirigeante, ont transformé Paris en charnier et collé au mur trente-cinq mille prolétaires réclamant leur droit à la vie.
Depuis, lâches et bandits, vous avez fait de cette république en laquelle le peuple avait mis son espoir et pour laquelle il avait prodigué son sang, le tripot des Rothschild et des Rouvier.
La brute Mac-Mahon a succédé au scélérat Thiers, le filon [filou ?] Grévy au dit Mac, le mannequin Carnot à Grévy ; Ferry a volé après Gambetta, Constans après Ferry. Dupuis après Constans et le paria d’en bas, qui vous avait hissé au pouvoir de son vote est resté toujours aussi misérable, aussi exploité, condamné à l’esclavage patronal ou à la mort d’inanition au coin d’une borne.
Est-ce que, vraiment, vous vous imaginiez que ça allait toujours durer ?
Vous pouviez tout au moins tenter l’affranchissement des masses, essayer de panser quelques unes des plaies sociales aveugles et sourds, vous déchaînez la révolution : le révolution vous dévorera.
Comme ils sont amusants et doux à notre oreille, vos cris de paillasses éperdus pendant que vous vous tortillez sur vos augustes sièges de législateurs la foire au ventre !
Ah ! vous envoyez les fils du peuple, transformés en chiens de garde de vos privilèges, crever au Tonkin pour faire des rentes à Bavier-Chauffour !
Ah ! vous baisez les pieds du pape, — petit fils de Voltaire, — le derrière des monarques, — descendants de Danton, — laissant pourrir dans sa misère et son abjection cette pauvre bête de somme de travailleur qui avait eu la naïveté de croire en vous !
Ah ! vous refusez d’amnistier les mineurs victimes de vos Chagots et vous proclamez les anarchistes hors la loi. Tout cela au nom du peuple souverain, cet esclave coiffé d’une couronne en carton, qui vous tend la joue gauche lorsque vous l’avez giflé sur la joue droite !
Eh bien nous, les hors la loi, nous nous permettons d’entrer en scène, — un peu brusquement n’est-ce pas ? Dame les affamés, les loqueteux, les éternels dupés qui réclament leur part au banquet de la vie et attendaient à la porte depuis si longtemps, ne peuvent avoir la patience toute parlementaire des députés dits ouvriers puisqu’ils ne travaillent pas.
Ils sont bien drôles dans leur effarement ceux-là, ces imbéciles, renégats de la révolution sociale, qui parlaient jadis de vous faire fusiller comme des lapins, [nos ?] bonhommes, mais refusent énergiquement aujourd’hui de sauter avec vous. Le fait est qu’après un surnumérariat aussi long, entrer au Palais-Bourbon juste au moment où l’on y reçoit des [bombes ?], c’est jouer de malheur.
Ne les rendons pas responsables de nos coups de dynamite, ô bourgeois ! ces phénix du Quatrième-État qui ne rêvent que de s’embourgeoiser à leur tour. Leur grand-maître, l’aspirant sénateur Jules Guesde, l’a déclaré formellement entre eux et nous, il n’y a rien de commun.
Nous ajouterons cependant qu’il y a entre eux et vous une différence trop flatteuse pour votre amour-propre pour que nous ne nous fassions pas un plaisir de vous le signaler :
Vous êtes de la merde ;Ils sont de la sous-merde.Quant aux oisons qui leur font chœur, gardes-champêtres en expectative du Quatrième-État, mannequins bons à voter des protestations énergiques, leurs criailleries ne sauraient vraisemblablement nous émouvoir.
Quant aux petits crevés du Quartier-Latin, graine d’avocats et de jugeurs, qui, à vingt ans, le cœur aussi vide que le cerveau, rêvent mariage riche et exploitation de la bêtise populaire, dignes rejetons de M. Prud’homme, leur indignation furibonde contre les anarchistes nous fait bien rire. Comme au moindre pétard, tomberaient en pâmoison ces hommelettes, habitués de Ballier qui ont la haine féroce du travailleur !
Enfin ! Après Lauthier [Léauthier], Vaillant. Après le tranchet du prolétaire qui las de crever de faim, crève la panse de l’ennemi bourgeois, la bombe faisant son entrée dans votre caverne de bandits.
Il s’est donc rencontré un héros qui, faisant stoïquement le sacrifice de sa vie, a entrepris de venger les déshérités. Ce que tant d’asservis souhaitaient au fond de leur cœur, il l’a exécuté, ouvrant à l’émancipation des masses la vraie voie, celle des actes.
Entre parenthèse, nous avertissons l’enjuponné qui requerrait la peine de mort contre Auguste Vaillant, et les jurés qui la lui accorderaient de prendre garde à leur peau.
Ce n’est qu’un avant-goût, messieurs les honorables, qui allez certainement vous donner contenance, — pouvez-vous faire autrement ? — mais qui au fond aimeriez encore mieux capituler que vous éparpiller en hachis à vingt pieds du sol.
Capituler !
Tous les régimes, même les plus despotiques, finissent par capituler devant la révolte des esclaves quand il est trop tard.
Comme Louis XVI, qui y perdit la tête, comme Charles X, comme Louis-Philippe qui durent filer par le fiacre de l’exil, comme tant d’autres jeanfoutres vos prédécesseurs, vous capitulerez, — messieurs les rois de la république, vous capitulerez, lorsque rien ne pourra plus vous sauver.
Et ce ne seront certainement pas les sous-merdes du Quatrième-État qui vous remplaceront.
Vive la révolution sociale !
Vive l’anarchie !
[Londres. … ; …]
sources :Les dynamitards aux panamitards. Sources : AN : 12508, Perquisition. affiche saisie sur Chevry décembre 1893 :
https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/textes-divers/affiches/affiches-du-pere-peinard/les-dynamitards-aux-panamitards/
- descriptif :
/B_tout>
[ title ; drawn, by M. Daniele ? ]
- texte :
Michael Bakounine 1814-1876
Published by the Workers Friend. London
sources :IISG
- descriptif :
/B_tout>
[ texte ; papier lilas ]
- texte :
Mort aux juges !
Mort aux jurés !
Les misérables enjuponnés auxquels échoit de défendre une société de une société de brigands, — celle où trônent les Rothschild, viennent, une fois de plus, de montrer de quoi ils étaient capables.
Multipliez la férocité du bourreau par la lâcheté du bourgeois et l’hypocrisie du prêtre, ajoutez la luxure du cochon, vous aurez l’âme d’un magistrat.
Ces collègues et émules du pédéraste Rabaroust, assistés de douze jurés pourvoyeurs d’échafaud, — y a-t-il plus sanguinaires que les imbéciles ? — viennent de vouer au couperet de Deibler un homme coupable d’avoir tenté de voler des lapins.
Il est vrai que cet homme est la fois un travailleur et un anarchiste : donble titre à la haine des ces misérables.
Oui, les mêmes républicains qui, jouant la comédie de l’opposition en régime monarchique et clérical, flétrissaient les seigneurs d’autrefois faisant pendre les paysans pont avoir touché au gibier du maitre, les mêmes qui, durant vingt ans de pouvoir, n’ont su prouver leur amour du peuple qu’en le fusillant, les mêmes qui ont acquitté Wilson, fraternisé avec les Panamistes, et comblé d’honneurs l’assassin Galliffet, les mêmes par l’organe de leurs immondes valets, le juges, déclarent que Forest, pour le crime de n’avoir pas voulu se laisser mourir de faim, doit porter la tête sur l’échafaud !
C’est que, contre les prolétaires réclamant leur droit à la vie, cherchant à reprendre une parcelle de ce juste nécessaire que leur ont volé les riches, pour l’ajouter à leur superflu qu’ils ont aussi volé, tous les moyens sont bons.
Forest et trois de ses amis, manquant à la fois de nourriture et d’argent, an lieu de dépouiller quelques travailleurs, comme le font chaque jour, en toute impunité, nos honorables députés et ministres, ont es l’idée très logique de s’attaquer à la propriété des exploiteurs. Ils ont essayé, ayant au estomac à alimenter, tout comme les bourgeois, de prendre quelques lapins appartenant aux richissimes patrons de la compagnie l’Urbaine.
Parmi les abrutis et les ignorante, malheureux qui ne se sont jamais donné la peine de réfléchir sur les causes de leur misère, il n’y a que trop de chiens de garde de la propriété bourgeoise. Trois de ces inconscients surprirent Forest et ses amis en train d’attenter à la sacro-sainte propriété des exploiteurs ils les attaquèrent et, dans la lutte, l’un d’eux fut quelque peu blessé. La police accourut : Forest fut arrêté et, est-il besoin de le dire, martyrisé au poste, passé à tabac de la façon la plus ignoble.
Les magistrats et les jurés viennent de compléter l’œuvre des policiers. Notre ami ayant en le courage de leur crier : « Voleur, je ne le suis pas : les voleurs sont ceux qui nous ont dépouillés de tout, nous mettant dans l’obligation de leur reprendre par parcelle, au péril de notre vie et de notre liberté ce qui nous est nécessaire par ne pas mourir. » Ils l’ont, au mépris même de leurs lois, qu’ils savent violer quand ils y ont intérêt, condamné à la peine de mort ; surtout parce que Forest leur a dit « J’approuve hautement tous les actes de Ravachol et du camarade inconnu de l’explosion de la rue des Bons Enfants, et je regrette de ma vie de n’avoir jamais fait sauter ici des personnes, ni des choses. »
Qui donc d’entre nous ne sentirait son sang bouillir à la pensée d’une telle infâme ! Oui, Forest, tu a eu raison d’en appeler de la justice des assassins eu jupons ronges à la justice des anarchistes, qui s’exercera impitoyablement. Les petites marmites ne sont pas faites pour les chiens et, avant peu, juges et jurés en sauront quelque chose.
Combien n’en avons-nous pas à venger ! Faut-il rappeler nos braves amis Meyrueis et Chapulot, récemment accusés du meurtre d’un agent provocateur, et envoyés an bagne, sans preuves, sur la déposition de deux immondes mouchards ? Faut-il rappeler Descamps et ses amis, martyrisés au poste de Levallois, le 1er Mai 1890, par des brutes ivres d’alcool et aussi sodomistes que les magistrats ? Fant-il rappeler ceux dont on a pris la tête, comme Ravachol, et ceux qui sont an bagne comme Cyvoct, Gallo, Duval, Lorion, Pini, Simon, et combien d’antres en France et ailleurs !
Voici, reproduit par un journal bourgeois cependant, L’Éclair, un extrait de lettre envoyée par un de nos amis, forçat aux iles du Salut, où sont dirigés les anarchistes parce qu’on y souffre davantage et qu’on y meurt plus vite :
« Je ne puis pas vous dépeindre tontes les vexations dont nous sommes l’objet, toutes les cruautés qu’on imagine contre nous. Il faudrait pour cela entrer dans tous les détails de la vie du bagne ça me mènerait trop loin et ça serait trop écœurant. Mais ce qu’il importe que vous sachiez, c’est d’abord la barbarie avec laquelle l’administration nous prive de nos correspondances, qui sont pourtant notre unique consolation. Je n’ai donc pas le droit, parce que je suis anarchiste, de recevoir des nouvelles de ma vieille mère ? Il y en a parmi nous à qui on n’a voulu remettre aucune lettre depuis dix-huit mois...
»Pour vous signaler tout ce qui se passe ici, il faudrait des volumes. Si je pouvais tout raconter, alors, vous verriez défiler sous vos yeux, des malheureux enchaînés, roués de coups. Vous verriez, chose incroyable et pourtant vrai, vous verriez un malheureux attaché à un arbre au pied duquel se trouve une fourmilière, et les gardiens, aidés par des forçats plus lâches encore, lui faire enduire les jambes et les cuisses de cassonade, destinée à attirer les fourmis-manioc, armées d’antennes aiguës et puissantes. Je pourrais vous en dire plus. Mais à quoi bon ! »Et lorsque de telle infamies s’exercent couramment, on ose verser des pleurs hypocrites sur Very, justement puni pour sa délation, et les argousin de la rue des Bons-Enfants écrabouillés par une bombe vengeresse !
Qne les hypocrites larmoyeurs préparent donc leur mouchoir et leur sensibilité, car, nous le leur déclarons, tout assassinat, toute torture infligée à nos amis seront impitoyablement vengés. Œil pour œil, dent pour dent ! En attendant que la masse avachie se réveille pour prendre à la gorge gouvernants et exploiteurs, l’action individuelle des justiciers continuera son cours, frappant sans s’arrêter et répondant aux assassinats juridiques par l’arme de Padlewski on par la bombe de Ravachol.
Juges et jurés,
Croyez-vous, misérables ! que nous allons nous laisser assassiner et envoyer pourrir en bagne sans représailles ? Eh bien, non ! Mille fois non ! Vous, croyant les plus forte avec vos gendarmes, vos juges, vos prisons, vos bagnes et guillotines, voue avez osé nous déclarer la guerre et rêvé de nous supprimer ; vous avez voulu vous essayer par l’envoi au bagne d’une foule de nos amis et l’exécution de Ravachol ; grisés par une première victoire (qui vous a déjà coûté cher) vous avez par l’arrêt rendu contre Forest, prononcé votre propre condamnation à mort. Car, nous vous connaissons tous messieurs les jurés, juges et témoins, qui ont trempé dans ce procès Forest, et soyez certain que le fer, le poison et surtout le feu et la dynamite sont entant d’épées de Damoclès suspendues au-dessus de sou têtes et pas un n’en réchappera, car ce n’est pas en vain que Forest a dit ces paroles :
Compagnons, la. vengeance est un devoir !
Vous nous verrez à l’œuvre.
Compagnons ! Mort aux juges ! Mort aux jurés ! Mort aux policiers en uniforme et aux policiers amateurs !!!
lmpr. Dupont, Clichy.
sources :Forest = Foret
Affiche collée à Angers : AD49 4 M 6 29
https://revolutionnairesangevins.wordpress.com/tag/angers/
https://revolutionnairesangevins.files.wordpress.com/1893/01/20150708_104727.jpg
- descriptif :
/B_tout>
[ texte ]
- texte :
Mort aux voleurs !
Les gouvernements républicains viennent une fois de plus de démontrer par le fait ce que nous affirmons depuis dix ans, c’est-à-dire que : la société bourgeoise étant basée sur l’exploitation des ouvriers, en un mot, sur le vol légalisé, ceux qui vivent sans travailler utilement et qui gouvernent les producteurs sont les vrais voleurs.
Le Panama n’a étonné sérieusement que les gogos, les imbéciles, les bons électeurs, les braves Français de la France !
Tous les hommes sincères qui se sont donné la peine de rechercher en dehors de la politique les causes des scandales, spoliations, crimes et misères de notre belle République, ont compris que le mal résidait dans le principe même d’Autorité, qui rend les hommes méchants.
Assez longtemps le Peuple est resté courbé sous l’ignorance et la misère ; aujourd’hui, il se réveille, et il est grand temps.
Déjà de hardis pionniers, sortis de son sein ont sonné le tocsin rue de Clichy, rue des Bons-Enfants, en Irlande et jusqu’à la Préfecture de police.
Ces fiers révoltés disent aux filles publiques :
« C’est la dégradation parée des riches qui fait votre dégradation sordide. Il n’y a des riches que parce qu’il y a une autorité qui protège leurs richesses. Au riche qui t’ouvre ses bras, plonge un couteau dans le cœur ! »Ces Ravachols crient au soldat :
« Jetez bas l’uniforme dégradant, tirez sur ceux qui vous envoient tuer de pauvres diables Tonkinois, Dahoméens ou Allemands. Brûlez ces casernes qui produisent des êtres assez vifs et lâches pour trouer avec leurs Lebel des poitrines blanches de jeunes filles de 18 ans comme Maria Blondeau à Fourmies ! »Ce sont ces Anarchistes qui crient à la foule qui ricane au passage d’un vagabond enchaîné :
« Ce n’est pas ce va-nu-pieds qui est coupable, et c’est aux gendarmes qu’il faut que vous jetiez votre mépris et de la boue ; car ils sont les chiens de garde de la propriété. Délivre ce malheureux et écharpe ces policiers ! »Ce sont encore les Anarchistes qui disent aux [rôdeurs ?] des Halles, aux libérés de Mazas, de la Roquette et des [b...] :
« Le pire de vous vaut encore mieux que le [meilleur ?] de vos juges, que le plus intègre des Panamistes, ce n’est pas vous les voleurs ; vous n’êtes que les victimes des propriétaires, des bourgeois, des députés, des sénateurs, des candidats, tous voleurs, ceux la !
« Vengez-vous donc, et retournant contre eux la sinistre devise :Mort aux voleurs !
attaquez les sans relâche et, par tous les moyens, depuis le poignard dans l’ombre, jusqu’à la dynamite en plein jour. — Vous êtes les récidivistes, les maîtres du [moment … ?]. Unissez-vous par dessus les frontières (la Patrie est une blagues). Vous êtres trois millions de repris de justice dans la force de l’âge, en France, et seize millions dans les autres pays d’Europe.
« Révoltez-vous ! Formez l’armée qui lavera la [… ?] dans le sang et la purifieras par le feu. — Vous ferez œuvre juste et belle.
« C’est pour qu’il n’y ait plus de gouvernement, plus de prisons, plus de repris de justice, plus de rois, plus de présidents, plus de bourreaux, plus d’assassins, plus de coupables. Vous serez des vengeurs et des purificateurs. Et ne craignez pas de paraître trop cruels ; vous avez [su … ?] venger les crimes de tous les siècles d’oppression. Vous avez deux sortes de destruction à accomplir : en vous, les destructions morales (les préjugés de propriété, famille, autorité, patrie) ; autour de vous, les destructions matérielles. C’est par là que vous obtiendrez la liberté et le bonheur, l’harmonie et l’Anarchie ! »Mort aux voleurs !
Vive l’anarchie
(L’Autonomie individuelle)
sources :Peut-être l’affiche des Archives nationales (A.N., F/7/12518) visible à :
http://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/mort_aux_voleurs.jpg
sur http://militants-anarchistes.info/IMG/jpg/mort_aux_voleurs.jpgHistoire de la série « Mort aux voleurs ! » : Manfredonia, Gaetano. « Mort aux voleurs », Le Monde libertaire n° 429 (28 janvier 1982).
- descriptif :
/B_tout>
[ texte ; vignette (allégorie « Vive la Commune ») ]
- texte :
The Commonweal
A revolutionary journal of
Anarchist Communism.
One penny weeklyAmerica and Spain
Ravachol : his autobiography
We are all socialists now
by P. Kropotkine.
Morality and wealth getting.
sources :