Bordeaux

 

 
 

Affichage par année

47 affiches :

 

    [Manifeste des anarchistes : abstention-révolution, élections législatives du 4 octobre 1885]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Manifeste des anarchistes : abstention-révolution, élections législatives du 4 octobre 1885]. — Bordeaux : le Forçat du travail (Bordeaux), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (une  : noir , papier de couleur ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  :
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; parlementarisme et antiparlementarisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Benoit, Jean (1857-1916)
    • Presse citée  : Forçat du travail (1885-1886), le
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Élections législatives du 4 octobre 1885

    Manifeste des anarchistes

    Abstention — Révolution

    Travailleurs,

    Tous les crimes qui déshonorent la terre, les vols, les débauches, les assassinats. ne se commettent que parce que le droit de posséder existe.

    Les collectivistes et les communistes autoritaires l’ont compris, et c’est pour cela qu’ils promettent l’abolition de la propriété individuelle.

    Après, ils décrèteront le communisme ou le collectivisme. Vous entendez :

    ils décrèteront.

    Décréter, faire des lois, règlementer, dire que tel système sera suivi, tout cela est synonyme de commander.

    Or, c’est du droit de commander qu’est né le droit de posséder. Un jour, quelqu’un a dit ceci est à moi, et la propriété a été fondée. Il avait commandé !

    Tuez le droit de posséder et laissez subsister le droit de commander, et la propriété individuelle, avec son cortège d’horreurs, renaîtra aussitôt. Faites des révolutions, coupez des têtes, bouleversez la société, vous n’aurez rien fait tant qu’un homme ou une agrégation d’hommes auront le droit de diriger les autres. La vertu ne s’édicte pars, la justice ne se règlemente pas, elle ne peut exister sur la terre et y engendrer la liberté et le bonheur qu’a condition d’avoir fleuri d’abord dans le cœur humain. Tous les hommes sachant ce qui est bien et ne songeant à faire que ce qui est bien, voilà l’état social parfait où nulle autorité n’est nécessaire, Voilà l’anarchie ! Point de doctrine plus pure, point d’écoles qui puissent dire qu’au bout de leurs rêves se trouve une réalité aussi belle. Donc, la raison est avec nous, et avec nous les espérances de l’humanité…

    Mais tant que ces espérances ne seront que des espérances, nous serons en période de révolution, de destruction, et nous devrons songer, non à voter, mais à combattre. Le suffrage universel est la pire des formes de l’esclavage. Pendant de siècles et des siècles les maîtres ont choisi leurs esclaves, et les despotes disaient : « Mon peuple ! » Le peuple s’est fâché, et pour lui donner le change, on lui a permis, quoi ? de choisir ses maîtres ! Nous n’avons pas le droit de ne plus avoir de tyrans, de ne pas avoir de gouvernants, nous avons le droit de les désigner. Nous nommons ceux qui nous oppriment, ceux qui nous pillent, qui nous affament en prenant cinq cent individus, et leur disant : « Durant quatre ans, vous serez le pouvoir ; ce que vous ferez sera bien fait ; vos lois seront la loi. »

    Eux répondent :
    Donnez-nous trois milliards.
    Et nous donnerons trois milliards !
    Allez vous faire tuer au Tonkin dans une aventure où tout sera perdu, avec l’honneur…
    Et nous iront !
    Travaillez dans des bagnes où l’air est empesté, mourez-y avant l’âge, pour que s’engraissent les verrats capitalistes.
    Et nous obéirons !

    Et l’on continuera à nous appeler « races supérieures ! » Mais quelle brute voudrait ainsi se façonner le joug ! Celui que la force a rendu esclave est un malheureux ; mais celui qui vote sa propre servitude est un misérable… Honte à qui se dégrade ainsi !… Il ne mérite même pas de vivre !

    Travailleurs, ayons souci de notre dignité, ne votons pas !

    Aucune assemblée délibérante ne pourra jamais produire une seule loi. Tout ce qu’a besoin l’humanité désolée, c’est de comprendre celles qui existent dans la nature ayant pour corollaire les règles de la science.

    Alors pourquoi des assemblées délibérantes ? pourquoi des mandataires ? pourquoi des réglementations homicides ?

    Défions-nous de ceux qui nous disent « La révolution, pour être profitable, devra être précédée d’une période éducative. » Oui, défions-nous de ceux qui veulent faire notre éducation. Disons-leur de commencer par s’instruire eux-mêmes. Interrogeons-les et nous verrons qu’ils ne savent rien, sinon que le pouvoir est bon, et qu’il faut s’en emparer, et qu’il faut en jouir !

    N’écoutons pas non plus ceux qui disent : « Nommez-nous, et nous ferons ceci. » Ils ne feront rien. Ils se trompent aujourd’hui, et ils nous tromperont demain.

    Ne les nommons pas, souhaitons plutôt qu’ils meurent, même s’ils sont nos amis ; souhaitons qu’ils meurent pendant qu’ils sont encore bons, honnêtes, sincères et justes, pendant qu’ils ont encore de généreuses aspirations, pendant que leur voix vibre et tonne encore contre les oppresseurs des peuples. La mort serait pour eux un bienfait, elle leur épargnerait la honte de devenir des traîtres.

    Vu : le candidat abstentionniste,
    Jean Benoit.

    Nota. — Le libéralisme de la bourgeoisie dirigeante nous oblige à signer le présent manifeste. Nous espérons que la contradiction de cette formalité ne trompera personne.

    Grande imprimerie de Bordeaux


    sources :

    Affiche parue en pages centrales du n° 3 de Le Forçat du travail (4-11 octobre 1885).

    Ce texte été utilisé quasi identiquement sur plusieurs affiches, comme celle-ci de Roubaix :« Abstention-destruction : manifeste d’abstention adressé par les groupes anarchistes de Roubaix aux électeurs ». Par exemple « Travailleurs » et « nous » pour Bordeaux, « Citoyens » et « vous » pour Roubaix, entre autres nuances.


    [ 1885 ?]
    Affiche liée


    [Dieu n’existe pas]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Dieu n’existe pas]. — Bordeaux : Lucifer (1929-1939), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : libre-pensée  ; religion et spiritualité (en général)
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  : Lucifer (Bordeaux : 1929-1934)
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    [ texte ]

    texte :

    Lucifer organe de Pensée libre & de culture individuelle — 125, rue Lagrange, Bordeaux

    Dieu n’existe pas

    Le Mal existe : mal physique, mal moral.

    Le mal physique, c’est la maladie, l’accident, la vieillesse, la mort : c’est, dans le domaine de la nature, les fléaux, les cataclismes, les incendies, les sécheresses, les famines, les inondations, les tempêtes.

    Le mal moral est celui qu’engendre l’égoïsme méchant de nos semblables, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme, l’assassinat sous toutes ses formes.

    Le mal existe.

    Dieu qui sait ne peut pas l’ignorer.

    Or, de deux choses, l’une :
    1° Ou bien Dieu voudrait supprimer le mal, mail il ne pet pas ; il n’est donc pas tout puissant ? Hypothèse inadmissible,
    2° Ou bien Dieu pourrait supprimer le mal, mais il ne le veut pas ; il n’est donc pas infiniment bon ? Dieu serait le Dieu du Mal ! Hypothèse inadmissible,

    aucune autre hypothèse n’étant possible

    Dieu n’existe pas

    Hommes, cessez de croire !

    Imp. A. Lavielle Fils aîné - 183, rue Malbec, Bordeaux, tél. 84.052


    sources :

    Affiche parfois imprimée au dos du journal Lucifer de juin 1929.



    [Peuple d’ici]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Peuple d’ici]. — Bordeaux : la Révolte (Bordeaux), . — 1 affiche (impr. photoméc.) : n. et b. ; 76 × 56 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : colonialisme  ; fascisme et antifascisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  : Espagne  ; Éthiopie  ; Italie
    • Noms cités (± liste positive)  : Fourton, D.
    • Presse citée  : Révolte (1935-1936), la
    • Vie des mouvements  :
    notes :
    descriptif :


    texte

    texte :

    Peuple d’ici

    Sous prétexte d’abattre le fascisme, tous les partis politiques de gauche ont épousé la cause de la Société des Nations.

    Grâce à leur propagande, le bon peuple, naïf, a répété ces paroles d’un chef notoire “Contre le fascisme je mets sac au dos et je prends le fusil”.

    Or, le peuple, une fois de plus a été odieusement trompé par ses chefs.

    La Société des Nations n’est, pas plus aujourd’hui qu’hier, la Société des Peuples. Aujourd’hui. comme hier, elle reste, la Société des gouvernants, la Société des Capitalistes.

    Lorsque la SDN a désigné comme l’agresseur : Mussolini, le Maître cruel, féroce, du peuple italien, elle a seulement exprimé la volonté des capitalismes d’Angleterre, de France etc. de participer au partage, à la curée, des richesses de l’Ethiopie.

    Son premier acte a consisté à donner aux Ethiopiens des armes. Ainsi, ce peuple qui cossait la domination la plus effroyable, celle de ses Maîtres : ses Ras et son Négus, pour ne pas tomber sous la domination aussi douloureuse — mais pas plus — du tyran de l’Italie, aura la possibilité de se faire massacrer honorablement.

    C’est le seul bénéfice que la S. D.N.accorde au peuple de l’Ethiopie en loi donnant des armes.

    Et l’Ethiopie tombera, ensuite, aussi certainement que si elle ne s’était pas battue et n’avait pas fait tuer le meilleur de sa jeunesse, sous la coupe des négriers modernes, civilisés, blancs et Européens, les financiers de France, d’Angleterre, d’Italie et… d’Amérique.

    Enfin, la S. D. N. a menacé Mussolini de sanctions. Et tous les politiciens de gauche, ont réclamé des sanctions. Duperie ! Les sanctions sont sans effet réel, diplomatiques, financières, économiques, tant qu’elles ne s’accompagnent pas d’un blocus très sévère de l’Italie et des pays neutres limitrophes. Or ce sont là sanctions militaires.

    Et tout le monde sait que ces sanctions-là, c’est la guerre !

    Les sanctions, c’est du chiqué, du bluff.
    Ou les sanctions, c’est la guerre !

    En réclamant les sanctions, le peuple croyait-il demander, exiger la guerre ?

    Non, certes ! Ses bergers. l’on trompé. Il croyait lutter contre le fascisme.

    On ne supprime pas le fascisme par la guerre. Vaincue, l’Italie, vomirait sans doute son Duce et le fascisme aurait vécu dans ce pays.

    Mais Victorieuse, la France se vautrerait aux pieds de ses militaires. de ses “glorieux héros”, de ses Ramollot ou de ses de La Rocque et connaîtrait à son tour le fascisme le plus abject.

    “On ne porte pas la liberté aux peuples, à la pointe des baïonnettes”.

    Peuple d’ici, jette tes regards autour de toi. À côté de richesses inconcevables, tu crèves de faim. Ta police et ton armée assurent “l’ordre” par l’éternelle méthode de la trique et du plomb. Tes prisons sont pleines de travailleurs, de penseurs, de pacifistes, cependant que cafés, théâtres, boites de nuit, casinos, regorgent de parasites, de viveurs de déséquilibrés.

    Peuple d’ici, tandis que tes gouvernants festoient et merdoient avec les rois en rupture de ban, avec les militaires, tes financiers et les politiciens véreux des pays fascistes, leur police, par ordre, remet entre les mains de leurs bourreaux, les frères d’Italie, d’Espagne ou d’ailleurs, qui fuyant leurs tyrans venaient, confiants te demander asile.

    Peuple d’ici, une à une on te vole tes libertés ! Ne cours pas chasser les fascismes d’au-delà des frontières, mais chez toi-même, chasse ton propre fascisme et donne au peuple éthiopien, comme eu peuple d’Italie, comme à tous les autres peuples, l’exemple d’une société fraternelle, sans Dieux, ni Maîtres.

    Édition de La Révolte
    Timbrer à 72 centimes

    Le Gérant, D. Fourton
    Imprimerie spéciale
    4 et 6, impasse du Square Palais-Gallien


    sources :

    Affiche parue en pages centrales de La Révolte : organe anarchiste du Sud-Ouest nº 17 (20 décembre 1935)
















    [Droit dans l’mur ! : journal du Groupe anarchiste Bordelais, n° 3]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Droit dans l’mur ! : journal du Groupe anarchiste Bordelais, n° 3]. — Bordeaux : GAB_ (Groupe anarchiste Bordelais), [ca ]. — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 30 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : travail, emploi
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ texte ; dessin (foule manifestante poing levé) ]

    texte :

    Droit dans l’mur !

    journal du Groupe anarchiste Bordelais

    n° 3

    Tout petit rempart contre les abus du patronat, le Code du travail, construit sur 130 ans de rapports de force, est aujourd’hui éclaté et réécrit à l’avantage du capital.

    Code du travail, 100 ans de luttes perdues !

    Diviser les salariés

    Désormais, il n’existera plus un Code du travail mais des codes spécifiques : Code rural, Code de l’action sociale et des familles, Code des mineurs, du transport, des marins, de la fonction publique, etc. Ce sont ainsi 9 millions de salariés qui seront exclus du Code du travail. Chaque branche professionnelle pourra évoluer séparément sans qu’un minimum légal ne vienne empêcher la dégradation des conditions de travail. Les travailleurs divisés seront dressés les uns contre les autres (comme c’est déjà la cas entre public et privé) et les luttes communes rendues plus difficiles encore.

    Ces nouveaux codes ne sont pas encore tout à fait prêts, ils seront complétés au fur et à mesure des besoins par des décrets et des ordonnances, car le gouvernement veut pouvoir modifier le droit du travail sans passer par des lois, en toute discrétion.

    Une dégradation des conditions de travail

    • Augmentation des dérogations pour le travail le dimanche
    • Nouveaux contrats de plus en plus précaires (le « CDD au terme incertain »)
    • tous les accidents du travail pourront être requalifiés en négligence de l’employé : l’employeur n’aura plus à assumer les obligations en matière de protection de la santé, de l’hygiène et de la sécurité des employés.
    • tous les « petits droits » (droit d’allaitement, le port de charge limité à 25 kg, etc.) sont suspendus, modifiés ou supprimés !

    sources :
     

    [ 2018 & ante]

    2011

    2014

    [ 2014 & ante]

    [s.d.]

    [ 2007 & ante]

    [ca  2010]

    [ 2014 & ante]

    [ 2014 & ante]

    2009

    2009

    [ 2007 ?]

    [ 2007 ?]

    2014

    [ca  2010]

    2015
    Affiches liées



    [Droit dans l’mur ! « ordre moral »]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Droit dans l’mur ! « ordre moral »] / Gil_. — Bordeaux : GAB_ (Groupe anarchiste Bordelais) : Ovaires et Contre Tout !, . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 60 × 42 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : famille  ; religion et spiritualité (en général)  ; sexisme et homophobie  ; sexualité et genre
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  : Shaw, George Bernard (1856-1950)  ; Vian, Boris (1920-1959)
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte ; dessins (« Dieu est amour » par Gil ([rabbin, évêque et imam armés jusqu’au dents s’écriant : « Bisoux ! », « Calins ! » « Poutoux ! » ; prêtre se mortifiant ; panneau routier d’interdiction avec « grenouille de bénitier » priant devant une croix) frise d’une manifestation en silhouette sous le texte ]

    texte :

    Droit dans l’mur !

    Journal du Groupe Anarchiste Bordelais avec la participation exceptionnelle cette-fois du collectif Ovaires et Contre Tout !

    On a eu chaud aux miches

    Créé dans les années 1970, issu des luttes féministes, le MFPF (Mouvement Français pour le Planning Familial) s’est donné pour missions d’accueillir, soutenir et informer toute personne, mineure ou majeure, qui en ressent le besoin et de favoriser l’accès à la contraception et à l’avortement :
    en proposant des consultations gynécologiques
    en intervenant dans les établissements scolaires
    en organisant des permanences et des groupes de parole.

    À travers ces différentes actions, il travaille ces thèmes :
    sexisme, viols et violences faites aux femmes, prostitution, maternité, sexualité, accouchement, sida, et bien sûr contraception et avortement.

    On aurait pu penser que l’existence des plannings était acquise, mais à l’image de tous les droits des femmes, elle est menacée. Cette année, l’État avait prévu de diminuer drastiquement leurs subventions, ce qui aurait à terme causé la fermeture de plusieurs centres. La mobilisation a fait reculer les autorités, mais ce n’est qu’un répit. Nous sommes habitué.es à la présence des plannings, nous ne pouvons pas imaginer qu’ils disparaissent. Et pourtant, ça peut se produire, ça a failli se produire… C’est pourquoi, dès aujourd’hui,
    il faut se réapproprier les luttes et les questionnements féministes
    qui avaient mené à leur création.

    Pour contacter le MFPF Bordeaux : 05 .56.44.00.04

    Fini la mauvaise haleine : Dieu vous aime !!!

    Il n’y a pas si longtemps, chacun.e devait choisir son camp : soit on était bigot, soit on bouffait du curé. Le bon vieux temps, quoi ! Puis les anticléricaux ont cru qu’ils avaient gagné et leur lutte est tombée dans l’oubli. Erreur : l’ordre moral en a profité pour revenir aussi vite que la conscience de classe régressait.

    L’État aide de moins en moins les services publics et les associations de solidarité. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir débouler des institutions religieuses et caritatives (Réseau Solidarité Familles, Dies Irae — toutes deux fortement teintées d’intégrisme catholique et réactionnaire — ou encore les Frères musulmans — pas vraiment modérés non plus) : elles prennent la place de l’État-providence et multiplient les initiatives « d’entraide » bien ciblées vers la famille.

    Aujourd’hui, il est devenu quasi impossible de critiquer une religion sans être accusé.e d’intolérance et/ou de racisme. Ainsi, par exemple, empêcher « SOS tout petits » de prier pour le fœtus qu’on assassine, c’est ne pas respecter la liberté d’opinion et d’expression, et critiquer le port du voile relève de la discrimination raciale.

    Pourtant, restons réalistes : les intolérants, ce sont eux !

    Patriotisme, opinion publique, devoir parental, discipline, religion, morale ne sont que des jolis noms pour le mot « intimidation ». (G.B. Shaw).

    Toutes les religions se rejoignent sur un point : la domination et l’acceptation par l’individu.e de condition et de son rôle dans la société.

    Unanimement, elles enlèvent à la personne tout libre arbitre : c’est une entité « supérieure » (comprendre : imaginaire !) qui décide de ce que tu es et du rôle que tu as sur terre, à condition bie sûr que tu acceptes l’existence de cette entité imag… supérieure et que tu lui délègues tout pouvoir sur ta vie.

    Supprimez le conditionnel et vous aurez détruit dieu. (B. Vian).
    Nous qui sommes d’indécrottables athées, nous ne nous contenterons pas de regarder le religieux prendre de plus en plus de place sans rien faire. À nous de développer une entraide réelle, qui ne dépende ni des patrons, ni de l’État, ni des Églises ! À nous de continuer à nous battre partout où l’ordre moral sévit, essaie de se mettre en travers de nos vies, car nos vies nous appartiennent

    Sauvons les âmes : bouffons les curés !

    On pourrait dire de l’ordre moral que c’est un ensemble de valeurs conservatrices et réactionnaires imposée au plus grand nombre dans le but de mettre en place un standard de vie ou de pensée.

    Cet ordre moral constitue une « norme sociale » indiquant notamment la façon dont nous devons gérer nos vies, nos sexualités, nos corps. Il est intimement lié à l’organisation de la domination des hommes sur les femmes et au caractère obligatoire de l’hétérosexualité.

    C’est une morale dictée par les pensées puritaines et religieuses que quelques lois proclamant « l’égalité hommes/femmes » ne peuvent dissimuler.

    Car en même temps que l’État proclame « lutte contre les inégalités », il révise le « statut du fœtus », pour lui donner une existence juridique : la même que celle d’un être humain. Combat de ceux/celles qui voudraient que l’avortement soit considéré comme un meurtre.

    Car en même temps que l’État chante les louanges de « l’égalité des chances », il menace de supprimer une grande part des subventions aux plannings familiaux. Rare réseau d’information sur l’accès à la contraception, à l’avortement. Rare réseau de soutien aux femmes victimes de violences conjugales.

    Car en même temps que l’État pond des lois sur la « laïcité », ses représentants-e-s affichent leurs affinités avec des chefs de file religieux. La morale religieuse étant un élément non négligeable du respect de la norme imposée (sinon on est dans le péché) et de la soumission.

    Car la société ne se défait pas de l’organisation sociale autour de la famille. Le schéma « un papa - une maman - des enfants » structure les représentations et pèse sur les choix de vie. Voir les avantages conférés par l’État aux familles nombreuses.

    Car le schéma familial est celui d’un couple hétérosexuel, refusant à cette occasion l’adoption aux couples homosexuels. La justification est la peur de faire des enfants « anormaux », c’est-à-dire qui auraient grandi dans un milieu relativisant l’hétérosexisme.

    Car le couple est toujours la norme. Le désir ne devrait ainsi se porter que sur une seule personne, actant une possession réciproque des deux individu.e.s.

    Mais l’ordre moral est d’autant plus fort et complexe à combattre que chacun-e d’entre nous en est un relais, conscient ou non. Notre société normée a fait de nous des individu-e-s normé-e-s. Notre individualité a de profondes racines qui nous échappent car elles ne nous appartiennent pas : d’autres les ont cultivées pour nous.

    Et on peut faire confiance aux manuels scolaires, à la publicité et aux médias pour faire perdurer la transmission de ces valeurs.

    L"objectif d’une lutte contre l’ordre moral est de permettre à chacun.e de mener sa vie comme il.le l’entend : de disposer librement de son corps, de choisir sa sexualité, de choisir d’avoir ou non un/des enfant/s, de choisir quand et comment en avoir, etc.

    Seule une déconstruction (longue, radicale et au sein même de la lutte contre le patriarcat) des préjugés qui nous ont été inculpés pourrait laisser espérer qu’un jour, on mette à mort définitivement l’ordre moral et les normes sociales.


    sources :

    Journal mural Droit dans l’mur (Bordeaux, mai 2009).
    https://gabx.noblogs.org/post/2011/09/24/droit-dans-lmur-ordre-moral/ (site créé en 2011)
    mai 2009 d’après : http://www.atheneelibertaire.net/index.php/gab



    [Droit dans l’mur ! « ADN »]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Droit dans l’mur ! « ADN »]. — Bordeaux : GAB_ (Groupe anarchiste Bordelais), . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : contrôle social  ; procès  ; répression
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte sur 3 affiches ; dessins (ADN en forme de barreaux de prison ; menottes ADN, etc.) ]

    texte :

    Droit dans l’mur !

    À Bordeaux, trois personnes ont été inculpées pour refus de prélèvement ADN, suite à la réquisition d’un logement vide en 2009. Le procès s’est déroulé mercredi 8 septembre 2010.
    Ce procès n’est que la face visible de l’iceberg puisque le fichage ADN est devenu quasi systématique lors des gardes à vues. À Bordeaux comma ailleurs, des militant.e.s et autres ont parfois mobilisé autour de leur refus du fichage et obtenu des relaxes ou de simples amendes. Mais la plupart du temps, les rares personnes qui osent refuser se font condamner sans soutien et dans le silence. La loi stipule que l’accord de la personne mise en cause est obligatoire pour le prélèvement (dans la plupart des cas). Mais ce « droit » laissé au refus représente aussi un délit permanent passible d’un an de prison ferme et de 15 000 euros d’amende.

    Le saviez-tu ?
    L’ADN, ou acide […]

    Le prélèvement ADN
    Le prélèvement ADN a été instauré à la fin des années 1990 par le gouvernement Jospin. […]

    Gixel is watching you !

    Le GIXEL, un groupe de pression qui rassemble une cinquantaine d’industries de l’électronique dont EADS, Thalès, SAGEM, Oberthur ou 3M, s’exprime ainsi :
    « La sécurité est très souvent vécue dans nos sociétés démocratiques comme une attaque aux libertés individuelles. Il faut donc faire accepter par la population les technologies utilisées et parmi celles-ci la biométrie, la vidéosurveillance et les contrôles. […]
    […] »
    Source : www.gixel.fr

    Justice nulle part
    L’ADN, empreinte invisible du corps que nous dispersons en permanence un peu partout derrière nous, est considérée judiciairement comme « la preuve parfaire ». […]

    Prouve que tu existes !
    Malgré cette propagande scientifico-policière omniprésente, des individus refusent de se soumettre à la loi de l’État. […]

    Soutenons les formes de vie et de révolte qui font chavirer la machine sécuritaire.

    Pas de flicage, pas de fichage !

    Plus d’infos : http://refusadn.free.fr ; http://infoquiosques.net

    Le petit supplément connerie…
    « Les citoyens seraient mieux protégés si leurs données ADN étaient recueillies dès leur naissance » (C. Estrosi, député maire UMP rapporteur du projet de loi de « sécurité intérieure » 2007)


    sources :

    Journal mural Droit dans l’mur (Bordeaux, vers sept. 2010).
    https://gabx.noblogs.org/post/2012/01/07/adn/
    https://gabx.noblogs.org/files/2012/01/DDLMadn.jpg (p. 1/3)
    https://gabx.noblogs.org/files/2012/01/DDLMadn21.jpg (p. 2/3)
    https://gabx.noblogs.org/files/2012/01/DDLMadn32-723x1024.jpg (p. 3/3)















    [Droit dans l’mur ! « Occupe-toi de ton culte ! »]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Droit dans l’mur ! « Occupe-toi de ton culte ! »]. — Bordeaux : GAB_ (Groupe anarchiste Bordelais), . — 1 affiche (photocop. ) : n. et b. ; 42 × 60 cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : contrôle social  ; famille  ; sexisme et homophobie
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :
    Symbole(s) utilisé(s) :

    [ texte sur 2 affiches ; dessin ; montage photo ]

    texte :

    Droit dans l’mur !

    Journal mural du Groupe anarchiste bordelais gabx.noblogs.org

    Occupe-toi de ton culte !

    Égalité des droits pour tou·tes, c’est pour demain ?

    Le mariage pour tou·tes est passé…

    L’Assemblée nous endort en nous servant un compromis, on en oublierait presque la PMA (procréation médicalement assistée) et l’adoption pour tou·tes…

    Aucune raison pour que seul·es les hétéros y aient droit ! L’existence de droits différents entre les individu·es parce qu’illes sont homos ou hétéros constitue une discrimination.

    La mobilisation actuelle contre l’ouverture de ces droits à tou·te·s pue l’homophobie. On a ainsi pu lire ou entendre que l’humanité est structurée autour des relations entre hommes et femmes, que les enfants élevé·es par des couples homosexuels seraient traumatisé·es, en danger, maltraité·es, que l’opposition à cette loi se faisait au nom de la protection des enfants, et que son application entraînerait une normalisation de la polygamie…

    Mais le mariage c’est quoi ?

    C’est d’abord une organisation sociale, un outil qui permet la domination des femmes par les hommes et qui va à l’encontre de la liberté individuelle. Le devoir conjugal assujettit les femmes et les hommes en leur imposant une relation exclusive et un devoir sexuel. La normalisation des enfants, c’est le conditionnement qu’on leur impose : le couple hétéro comme seule vérité ! De nombreux enfants sont pourtant déjà élevé·es par leurs parents non biologiques !

    Le mariage, c’est aussi un outil d’exclusion de celles et ceux qui ne veulent pas rentrer dans ces normes hétéro-patriarcales. C’est une institution homophobe puisque réservée à des couples qui seraient complémentaires — un homme et une femme — et s’uniraient dans le but de procréer. Le mariage se fonde sur des conceptions naturalistes de l’identité : on naît femme ou homme et l’on hériterait de caractères et de rôle sociaux soi-disant prédéterminés et complémentaires. Mais ce n’est qu’un simple contrat économique mis en place pour mieux servir le patriarcat et le capitalisme, mieux soumettre les femmes en créant une dépendance économique.

    Laissez-nous gérer nos vies comme on l’entend ! On veut vos droits pas votre avis !

    Nous, on veut l’égalité !

    Nous, le mariage, on s’en fout ! Mais nous demandons qu’on nous laisse à tout·es la liberté de choisir entre toutes les formes d’union possibles : de pas d’union du tout à la non-exclusivité, nous revendiquons le droit de vivre et de s’aimer et/ou s’unir entre adultes consentant·es à 1, 2, 3, 4, 5…

    Nous exigeons l’accès à l’adoption et à la PMA, c’est-à-dire le choix pour tout·es d’avoir un enfant ou pas, au-delà de la notion de classe, de sexe ou de couleur de peau.

    Nous voulons sortir de la notion étroite de paternité/maternité qui impose un schéma contraignant et préconçu : un papa, une maman, des enfants, un pavillon, un monospace, une cuisine équipée et un portail électrique… Sortir des carcans de l’hétéronormalité qui voudrait nous faire croire qu’un·e enfant ne s’épanouit qu’au sein d’une famille hétéro.

    Nous revendiquons l’abolition du genre : le sexe biologique ne détermine pas la place des individu·es, et les catégories hommes-femmes cessent d’être la norme de référence pour l’organisation de la société. Choisissons librement nos orientations sexuelles ! Offrons aux enfants une éducation sexuelle non hétéronormée et non sexiste !

    Le mariage n’est pas une preuve d’amour comme on nous le martèle dans les pubs sexistes et hétéronormées !
    Les homophobes, lesbophobes, transphobes et racistes sont à l’offensive !

    Pas besoin de reconnaissance institutionnelle pour s’aimer et/ou vivre ensemble tant qu’il y a consentement mutuel : Pas d’État et pas d’Église dans nos lits !

    Arrêtez de nous bassiner avec le modèle père et mère quand on sait que la plupart des enfants grandissent autrement, et que ça a toujours été comme ça !

    Arrêtez de raconter des histoires qui laissent croire que l’hétérosexualité à l’occidentale est la seule façon de faire partie de l’humanité.

    Laissez-nous gérer nos vies comme on l’entend ! On veut nos droits, pas votre avis !


    sources :

    Journal mural Droit dans l’mur (Bordeaux, mars 2013).
    https://gabx.noblogs.org/post/2013/03/28/droit-ans-lmur/
    https://gabx.noblogs.org/files/2013/03/DDLMP1.jpg (p. 1/2)
    https://gabx.noblogs.org/files/2013/03/DDLLMP2.jpg (p. 2/2)





    [Droit dans l’mur ! « Le meilleur d’entre nous ! »]

    notice :
    Image (fixe ; à 2 dimensions)
    [
    Droit dans l’mur ! « Le meilleur d’entre nous ! »]. — Bordeaux : GAB_ (Groupe anarchiste Bordelais), . — 1 affiche (impr. photoméc.), coul. (quadri ) ; x × y cm.

    • Affiches par pays  : France
    • Lieux d’archivages  :
    • Liste des thèmes  : délégation de pouvoir (élections)  ; urbanisme
    • Géographie, géopolitique et Histoire  :
    • Noms cités (± liste positive)  :
    • Presse citée  :
    • Vie des mouvements  : journal mural
    notes :
    descriptif :


    [ texte sur 3 affiches ; dessin ; photos d’Alain Juppé (maire de Bordeaux, ancien ministre, ancien Premier ministre, …) ]

    texte :

    Droit dans l’mur !

    C’est vrai il est grand, beau intelligent et surtout très bien coiffé. Mais il a quand même quelques défauts.

    1986-1997 Le meilleur d’entre nous ! Un homme d’État d’avant-garde : réformes antisociales, chasse aux immigré.es, délinquance financière…

    1986 : Ministre délégué au budget, il organise la suppression de l’Impôt sur les Grosses Fortunes.

    1994 : Ministre des affaires étrangères lors du génocide rwandais, durant lequel la France a soutenu les génocidaires hutus et monté l’opération « humanitaire » Turquoise pour leur éviter la débâcle totale. Aujourd’hui, il soutient toujours la politique de la France d’alors et notamment le bien-fondé humanitaire de cette mission. Il parle alors d’une action « à l’honneur de l’armée française » qui aurait sauvé « des centaines de milliers de vies ».

    1995 : Premier Ministre, il tente d’imposer un plan de casse de la sécurité sociale, générant les plus grandes grèves depuis 68. Et il appelle au gouvernement une flopée d’anciens d’extrême-droite : Alain Madelin (co-fondateur du mouvement d’extrême-droite Occident), Claude Goasguen (partisan de l’Algérie française et soutien du candidat d’extrême-droite Jean-Louis Tixier-Vignancourt en 1965) et des proches des milieux cathos fachos (Colette Codaccionni et Hervé Gaymard, gendre de l’activiste d’Opus Dei Jérôme Lejeune). Comme par hasard, on assiste alors à une multiplication des actions des commandos anti-IVG.

    Toujours en 1995, Juppé loge sa famille dans des “HLM” de la ville de Paris. Aucune poursuite… (20 ans plus tard, Bordeaux n’a toujours pas atteint le seuil de 20% de logements sociaux prévus par la loi de 2001).

    23 août 1996 : la porte de l’église St Bernard à Paris est défoncée à la hache pour en déloger les occupant.es sans-papier.es, summum de la politique anti-immigré.es menée par le gouvernement Juppé.

    Veste, mise en examen, exil

    1997 : Loi Debré permet la confiscation des passeports des étranger.es en situation irrégulière, ainsi que la mémorisation des empreintes digitales des étranger.es qui demandent un titre de séjour.

    Fin d’année beaucoup plus drôle avec la dissolution de l’assemblée et une veste mémorable. Faut bien rigoler un peu !

    999 : Il est mis en examen pour organisation de jeux d’argent clandestins et recel de cadavres - OK, c’est une blague…
    En réalité, il est mis en examen pour « abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt » c’est-à-dire pour avoir, alors qu’il était à la fois secrétaire général du RPR et adjoint aux Finances à la mairie de Paris, fait financer sept permanents du RPR par la Ville de Paris et des entreprises privées qui voulaient passer des contrats publics.

    2002 : Enfin la retraite ! Juste avant la réforme de 2003, Juppé fait valoir ses droits à la retraite à 57 ans (comme inspecteur des finances, fonction qu’il a exercée de 1972 à 1976, trop dur…). Il gagnait 7 775 €. Faut dire qu’il l’avait méritée, lui qui cumulait la mairie de Bordeaux, la présidence de la CUB, la députation, la fonction de 1er ministre de 1995 à 1997, sans oublier la direction du RPR puis la présidence de l’UMP de 2002 à 2004.

    2004 : Les charges les plus lourdes de l’affaire des emplois fictifs sont abandonnées, il ne reste “que” prise illégale d’intérêt. Verdict : 18 mois de prison avec sursis et 10 ans d’inéligibilité. Mais la justice de classe reconnaissant les siens, en appel sa condamnation est réduite à 14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité. Il devient conférencier à Québec…
    Et prise de conscience écologique, Il écrit un livre sur les cerises.

    2006 : Fin de l’intérim et retour triomphal à Bordeaux. Merci à Hugues Martin de lui avoir gardé la place au chaud !

    Mais heureusement, pendant ce temps-là les bordelais.es continuent de l’aimer, et il l’a bien mérité :

    1995 : Parachutage réussi depuis Paris.

    2000 : Scandale du village andalou. De jeunes “gitan.es sédentarisé.es” sont atteintes de saturnisme dans ce bidonville qu’illes louent à la municipalité. Il aura fallu un an et demi de lutte et de solidarité pour les “reloger”.

    En janvier 2002 : Arrêté anti-bivouac ou comment nettoyer le centre-ville. La justice donne raison à deux ans de lutte et annule l’arrêté en 2004.

    Il attribue l’église St Éloi aux catholiques intégristes de la fraternité St Pie X. Justification de Sa Sainteté Alain Juppé qui considère le cinéma Utopia comme “foyer d’animation trotskiste, anarchiste” : “C’est ce-la l’équilibre démocratique”.

    Avec Alain Juppé, Bordeaux est devenue une sacrée ville d’accueil pour les catholiques Intégristes (tous les ans, nous avons les manifs pro-vie, manif pour tous et prières publiques contre l’avortement).

    En 2002 toujours : l’ancienne Bourse du travail, classée monument historique, est bradée à un promoteur, chouchou de la municipalité. Il débourse 350 000 et en perçoit 2 millions pour restaurer le bâtiment. Celui-ci est finalement partiellement détruit dans un incendie, ce qui simplifie les travaux…

    En 2003, le Tram est construit grâce à l’embauche massive de sans papier.es. Et l’inauguration du dit tramway se fait en plein délire policier avec rafle et emprisonnement des militant.es à ciel ouvert pendant 5 heures.
    Sans oublier une aseptisation de la ville avec la suppression des bancs sur les places, les rafles de sans-papier.es et les contrôles au faciès, les expulsions violentes de squats, la vidéosurveillance qui croît qui croît, l’affichage libre qui disparait.

    Et une politique de gentrification à outrance avec le ravalement général des façades (une obligation faite aux propriétaires qui permet notamment d’exproprier les plus modestes d’entre eux/elles), qui se traduit par une hausse des loyers. Le centre historique devient ainsi de plus en plus inaccessible pour les classes populaires et se transforme en quartier réservé aux classes aisées, au tourisme et au commerce superflu. Cette politique culmine aujourd’hui au niveau de la CUB avec le projet Euratlantique avec, entre autre, l’extension de la LGV : trop pratique les ami.es ! De Bordeaux, on pourra être à Paris en 2h10, à Toulouse en 1h, à Bilbao en 1h45, à Madrid en 3h40… à condition bien sûr d’avoir un porte-monnaie bien replet !

    La CUB attend 100 000 nouveaux et nouvelles habitant.es d’ici 20 ans. Il y en a déjà pas mal — avant-gardistes ? aventurier.es ? — et certain.es ont déjà leur blog ; on y trouve le « communicant », la « directrice », le « responsable marketing », le « journaliste », l’« étudiante en médecine », l’« entrepreneur », etc. Il.les trouvent les bars des Capus drôlement pittoresques et ad0000rent manger des huîtres au Cap Ferret !

    On l’aura deviné : les riches, par le fameux « art de vivre » alléché.es, trouvent leur bonheur dans le Bordeaux Imaginé par le meilleur d’entre nous, avec ses belles façades, son miroir d’eau, son futur pôle d’affaires européen…

    Les chômeur.es, par contre, déchantent assez vite, qui arrivent dans une région sinistrée. Pas de blog émerveillé pour elleux, ça doit être ça la fracture numérique…

    Bordeaux capitale du spectacle mainstream et des jeux : en 2012, Alain Juppé fait un beau cadeau d’anniv’ à Johnny Halliday en mettant à sa disposition le stade Chaban-Delmas. Bientôt, s’il se donne la peine de revenir, Johnny aura peut-être droit à THE grand stade mythique, un peu ex-centré certes, mais ÉN000RME.

    Votez bien, votez rien !


    sources :

    Journal mural Droit dans l’mur (Bordeaux, vers mars 2015).
    https://gabx.noblogs.org/post/2015/03/18/droit-dans-le-mur-le-meilleur-dentre-nous/
    https://gabx.noblogs.org/files/2015/03/ddlm-j-1.jpg (p. 1/3)
    https://gabx.noblogs.org/files/2015/03/ddlm-j-2-.jpg (p. 2/3)
    https://gabx.noblogs.org/files/2015/03/ddlm-j-3.jpg (p. 3/3)